Salut ! ... "Comment ça? Six mois n'ont même pas passés et elle revient déjà?" Je sais, je sais ^^ Mais rappelons qu'il existe des exploits encore plus impressionnants que le mien... Même s'il est vrai que certains sont déjà morts de vieillesse à force d'attendre et que c'est donc dans un noble soucis d'attention envers mes lecteurs que je vous retrouve aussi vite pour ce nouveau chapitre. Malgré tout je resterai humble. Minute blabla à la fin où je descend de mon piédestal ^^ bonne lecture !

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Avec qui d'autre ça marchera ?

Toc toc toc

« - Ca frappe ! cria Kankûro pour la deuxième fois.

Mais Gaara avait disparu et ne semblait pas décidé à l'entendre.

- J'y vais… »

Le marionnettiste consenti de mauvaise grâce à lever ses fesses du fauteuil où il était confortablement installé, et se traina d'un pas bougon vers la porte. Celui ou celle qui osait les déranger avait intérêt à avoir une bonne raison de venir. Surtout pour l'avoir déranger lui.

En effet, Saï eût un sursaut lorsque la porte d'entrée s'ouvrit à la volée, l'éblouissant par la même occasion par le soudain trop plein de lumière, alors qu'il s'apprêtait à frapper à nouveau. Il semblait bien que ce soit lui le malheureux profanateur du domaine Sabaku.

« - Tu peux baisser ta main tu sais, commenta Kankûro en le regardant l'air moqueur. Tu passais nous dire bonne nuit ?

Le jeune homme tira presque immédiatement un rouleau de parchemin de sa poche.

- Je viens de la part de Shikamaru, murmura-t-il à voix basse.

- Tu… - Kankûro referma la porte derrière lui. Alors tu es au courant ? lui demanda-t-il.

- Depuis hier soir seulement. Shikamaru a appris pour l'intervention de Temari. Comment va-t-elle ?

- Elle est dans sa chambre, on la laissé tranquille depuis notre retour. Je crois qu'elle ressasse beaucoup de choses. Pourquoi Shikamaru t'a envoyé ici ?

- Pour ça, répondit Saï en lui désignant le parchemin qu'il tenait.

- Une lettre ?

- Pas vraiment. Il faut que tu t'assures que Gaara ne soit pas au courant. C'est un rouleau d'invocation. Pour Temari.

Le Sabaku saisit l'objet que Saï lui tendait et entrouvrit légèrement la porte afin de guetter l'intérieur.

- Saï, je ne sais pas si elle est vraiment d'humeur pour le moment.

- Remets-le-lui quand même. Elle pourra l'invoquer quand elle ira mieux. Je pense qu'il attendra toute la nuit s'il le faut.

- C'est d'accord. Mais qu'il soit discret une fois dans la chambre. Je sais que Gaara passe régulièrement devant sa porte. J'essaierai de l'occuper.

- Quand est-ce-que ton frère sera mis au courant ? demanda Saï en jetant un coup d'œil aux fenêtres allumées, à l'étage.

- D'ici deux semaines on sera certainement fixé. Je vais lui remettre le parchemin.

- Aligato. »

Un salut rapide pour les deux jeunes hommes et chacun s'en retourna de son côté, Saï rasant les murs pour échapper à un éventuel regard de Gaara par la fenêtre, Kankûro rasant également les murs de sa propre maison pour échapper à Gaara tout court.

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Le Sabaku monta à l'étage en direction de la chambre de sa sœur mais fut surpris par son frère qui se tenait dans l'escalier. Il avait heureusement déjà mis le rouleau dans l'une de ses poches, mais la posture étrange du Kazekage le prit soudain d'un doute.

« - Gaara… pourquoi tu as activé ton troisième œil ? Tu regardais quoi ?

- Si Temari ne faisait pas de bêtise, lui répondit tranquillement le jeune homme, son index et son majeur posés sur son œil droit, se tenant raide comme un piquet au beau milieu des marches de l'escalier. »

Outre le soulagement pour Kankûro de constater qu'il n'avait pas surpris la conversation qu'il avait eût avec Saï, il savait maintenant qu'il devait empêcher Gaara d'espionner la chambre de sa sœur, et prit donc son meilleur air outré.

« - Pas de ça ! Temari est notre sœur. Qui plus est, je te le rappelle, une fille, qui a besoin d'intimité. Je ne pense pas qu'elle ira se suicider ce soir, alors abstiens-toi, l'arrêta Kankûro en saisissant brusquement le poignet de son frère, lequel geste mit fin à sa technique.

- …

- Et ne t'avises pas de faire la même chose avec moi lorsque je suis en charmante compagnie, rajouta le garçon avec un clin d'œil. »

Gaara aurait pu lui répondre qu'il doutait fortement de son pouvoir de séduction mais il s'abstint. Il se contenta d'observer son frère et son doigt qui tapait nerveusement contre la rampe de l'escalier.

« - Tu as raison. Tu allais te coucher ?

- Non, non. Je voulais vérifier qu'elle aille bien.

- Elle va bien.

- Ok… ben je vais aller lui faire un signe quand même, déclara Kankûro en montant encore quelques marches, mais la main de Gaara l'arrêta.

- Elle n'a pas voulu m'ouvrir. »

Le marionnettiste s'arrêta donc, un poil crispé. Tout aurait été tellement plus simple si le Kazekage avait été au courant. Eviter les soupçons de son cadet devait être équivalent à une bonne mission de rang B, et il commençait vraiment à en avoir marre de faire tout le temps attention. Cependant il n'avait pas de temps à perdre pour chercher une excuse, ou bien son silence mettrait définitivement la puce à l'oreille de Gaara. Il fallait surtout que son petit frère arrête d'être dans ses pattes.

« - Mouais… ben j'essaierai quand même, et je descends te rejoindre après ! Pourquoi tu ne nous préparais pas des ramens à tous les deux ?

- …

- Allez c'est pas dur, tu n'as qu'à lire la notice. Tu ne seras jamais un Kazekage accompli si tu n'arrives pas à cuisiner une boite de nouilles instantanées ! l'incita son aîné et le poussant gentiment à descendre les marches. J'arrive dans… même pas deux minutes, puisque de toute façon elle ne voudra pas me laisser entrer. Alors dépêche-toi ! »

Le rouquin l'observa silencieusement avant de s'exécuter et de se diriger en direction de la cuisine. Kankûro ne bougea que lorsque son frère eût disparu. Sa docilité était parfois aussi déconcertante que son aura était par nature menaçante. Mais il savait que Gaara ne se faisait jamais dire les choses deux fois et qu'il n'aurait pas recours à son troisième œil avant un moment.

Manquant de louper la dernière marche dans sa précipitation, Kankûro se dépêcha d'atteindre la chambre de Temari et tambourina joyeusement à la porte.

« - Temari ? Tu m'ouvres ?

- … Pas ce soir Kankurô. J'ai besoin d'être seule, lui répondit une voix lasse.

- Oui, apparemment tu as déjà répondu ça à Gaara. Mais en fait, il y a quelqu'un d'autre qui aimerait te rendre visite. Pas que ça ne me fasse pas plaisir à moi aussi de te voir, mais puisque tu n'a pas l'air de vouloir me laisser ren…

- Qui ça ? le coupa-t-elle de derrière la porte.

- Donc je peux entrer ? lui demande-t-il d'un ton plus bas. J'ai quelque chose à te donner.

- … Vas-y. »

S'il avait su que cette porte n'avait jamais été fermée, le Sabaku n'aurait même pas pris la peine d'être poli. Il n'y avait qu'une petite lanterne posée au sol qui éclairait la pièce. Temari était assise par terre en tailleur, vêtue d'une large chemise de nuit blanche et en train de feuilleter son bouquin sur les pierres précieuses. Une vingtaine de bagues étaient dispersées autour d'elle, et il paraissait peu probable que Temari puisse se rappeler qui exactement lui avait offert quelle bague. Elle avait l'air en effet dépitée.

« - Laquelle est ta préférée ?

- Kankûro…

- D'accord. Tiens. Il ne pourra venir que grâce à ça, lui répondit-il en s'accroupissant devant elle, le parchemin à la main.

- Qui ça « il » ?

Le garçon lui fit un regard entendu et le visage morose de Temari sembla se raviver pendant un court instant.

- Shikamaru ?

- Vous devrez être discrets, j'occuperai Gaara pendant ce temps. Je te laisse l'invoquer tranquillement.

- …

- On dirait que ça ne va pas ?

- Je ne sais pas. »

La jeune femme laissa de côté son livre et se releva, saisissant au passage le parchemin que lui tendait toujours son frère. Son regard était vide, comme si elle avait elle-même été invoquée et que son esprit avait quitté la pièce.

« - Temari, tu ne veux pas le voir ?

- … J'ai peur de prendre ma décision.

- Quelle décision ? lui demanda-t-il en se levant à son tour et posant ses mains sur ses épaules. De quelle décision tu veux parler ?

- Celle de le quitter…

- Pourquoi tu ferais ça ? … Tu ne l'aimes plus ?

La jeune femme se retourna et s'avança vers la fenêtre, vers les multitudes de lanternes colorées qui illuminaient la rue marchande.

- J'ai peur pour l'avenir, répondit-elle en secouant négativement la tête. Pour nous deux. »

Le Sabaku s'avança et étreignit sa grande – mais malgré tout petite – sœur, et il la berça pendant un moment. Pour rien au monde il n'aurait voulu être à sa place. Mais pour rien au monde il ne la laisserait tomber.

« - Sache qu'il t'attend ce soir. Je pense que Shikamaru est un type très bien. Mais si tu as besoin de réfléchir, ne te brusques pas.

- Je sais… Merci.

- Pas de quoi. Je serais en bas si tu veux. Gaara est censé avoir préparé à manger. Des nouilles quoi. Je vais descendre.

- Gaara ? Cuisiner ? répéta Temari en ébouriffant sa tignasse.

- Ouais, je te dirai si c'était comestible ! lui lança-t-il en se dirigeant vers la porte. »

Il lui souhaita encore bon courage, puis il la laissa seule avec ses songes. Temari quitta la baie vitrée puis vint s'agenouiller devant les bagues qui gisaient encore au sol. Elle commença à les ramasser une par une. Elle avait beaucoup réfléchie aujourd'hui. Plus l'échéance se rapprochait, et plus cette situation la mettait mal à l'aise. Est-ce qu'imaginer Shikamaru à ses côtés dans un futur proche était si inaccessible que ça ? Plus le temps passait, moins elle avait l'impression qu'ils seraient prêts, lui autant qu'elle. Le temps défilait trop vite, et avec le délai qui avait été ravancé, ils seraient confrontés plus vite qu'ils ne le pensaient à cette dure réalité. Celle que la vie allait changer et que rien ne serait plus comme avant.

La jeune femme rangea les bagues dans un coffret posé sur son bureau et regagna son lit, avant de se glisser entre les draps. C'était une nuit claire, avec un croissant de lune qui brillait au dessus d'elle. Temari s'arrêta de réfléchir pendant un long moment en la contemplant.

Finalement, ses doigts se resserrèrent sur le rouleau qu'elle tenait toujours à la main, et elle défit la ficelle qui le retenait. Elle suivit du regard le contour du symbole d'invocation humaine tracée à l'encre noire où en son centre, un espace blanc qui n'attendait plus que quelques gouttes de son hémoglobine. Elle n'avait rien préparé pour lui annoncer sa décision. Elle ferait ça à l'instinct.

Lentement, elle porta son pouce à ses lèvres et le mordit jusqu'au sang. La première goutte rouge tombait à peine sur le parchemin que Temari le jeta juste à temps au milieu de la pièce avant qu'un nuage de vapeur ne s'en échappe. Un bruit lourd lui indiqua que le rouleau ne fut pas le seul à retomber.

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« - Tu as entendu ? s'arrêta Gaara, les baguettes suspendues à ses lèvres et qui levait les yeux au plafond.

- Non. De quoi ? lui demanda Kankûro comme si de rien n'était, tout en continuant de manger.

- On dirait que quelque chose est tombée.

- Sûrement Temari qui a abandonné avec ses bagues et qui a balancé son livre au bout de la pièce !

- … Alors comme ça elle t'a laissé rentrer.

- Oh pas vraiment. La porte n'était pas fermée, je me suis donc invité, répondit simplement l'aîné d'un air presque triomphant.

- Et après tu me dis que notre sœur a besoin d'intimité.

- Oui, mais tu m'avais déjà dis que tout allait bien.

- … Quand j'y pense, ça n'avait pas frappé tout à l'heure ? demanda Gaara en détournant la conversation.

- Si… - et Kankûro prit une longue gorgée de soupe. Mais il n'y avait personne.

- Il n'y avait personne ?

- Il n'y avait personne.

- Alors pourquoi tu es sorti s'il n'y avait personne ?

- Parce j'ai fait le tour de la maison pour m'assurer que personne ne trainait dans le jardin.

- Je vois. »

C'était peut-être lui qui se faisait cette impression, mais Kankûro était plutôt persuadé que Gaara ne voyait pas du tout.

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« - Ide… Je ne m'attendais pas à arriver en volant… marmonna Shikamaru en se massant douloureusement le postérieur, ce qui lui valut un regard compatissant et amusé de la jeune femme. »

Avant même d'aller la voir, le Nara se dirigea vers la porte et s'assura que celle-ci fut désormais fermée à clé. Son regard loucha sur le coffret à bijou encore ouvert sur le bureau, et il se rappela finalement qu'il y en avait justement une dans sa poche qui ne lui appartenait même pas. Il déposa presque avec nostalgie la petite bague bleutée qu'il avait pendant si longtemps emprunté et gardé dans sa poche et releva enfin la tête vers Temari.

Elle le regardait, assise dans son lit, d'un air calme. Un petit sourire au coin des lèvres mais qui n'osait pas s'élargir plus. Silencieusement, elle tendit sa main vers lui et l'invita à la rejoindre. Les draps avaient évidemment changés depuis la dernière fois. La couverture en un cachemire rouge avait laissé place à de la toile de coton, mauve, aux broderies très fines. S'il était venu pour y faire la sieste, il aurait voulu se glisser immédiatement aux côtés de la blondine et regarder les étoiles avec elle. La nuit dernière, tout avait l'air d'aller encore pour le mieux. Ils avaient passé leur temps enlacés l'un à l'autre, résistant malgré tout à la tentation d'aller plus loin, mais il n'y avait aucune autre barrière entre eux. Pourtant ce soir là, il sentait bien que quelque chose était différent. Etait-ce son attitude réservée, le fait qu'elle n'écarte pas les bras pour qu'il s'approche encore d'avantage, ou le fait qu'elle restait à attendre sagement entre ses draps, resserrant nerveusement le col de sa chemise, qui lui donnait cette impression ?

« - Comment tu vas ? J'ai appris seulement tout à l'heure que tu avais été à l'hôpital.

- Je vais bien. Je suis seulement fatiguée. C'était beaucoup de pression, lui répondit Temari en souriant gentiment. Ne t'inquiète pas.

- J'aurais voulu être là plus tôt.

- Je sais… Shikamaru ?

- Oui ?

- …

- Qu'est ce qu'il y a ?

- C'est pas vraiment évident … »

D'instinct, il serra encore plus fort ses mains entre les siennes et il se rendit compte de la passivité avec laquelle elle se laissait faire. Elle était définitivement bizarre et ses yeux cherchaient désespérément à se dérober.

« - Je t'écoute. Va droit au but. »

Temari sentit le reproche qui avait fait trembler la voix du garçon et les mots se perdirent dans sa gorge. Elle papillonna des yeux nerveusement puis avala sa salive. De toute façon, il fallait bien que ça sorte.

« - Je… Hm hm. J'ai réfléchi toute la journée tu sais. On n'en a jamais vraiment reparlé toi et moi… à propos de mon mariage. Et maintenant, je me rends compte à quel point tout arrive vite. Notre relation en ait toujours au même point et on n'a jamais abordé cette difficulté, et pourtant je dois choisir…

- Tu voudrais que les choses changent entre nous ?

- Je… je veux dire que quoi que notre relation puisse être, c'est tout qui va changer, et on ne pourra pas continuer… C'est vraiment idiot ! On a perdu notre temps pendant des années à se chamailler et c'est maintenant que…

- Attends ! Temari.

- Pff…

- Regardes-moi. Ce que tu veux me dire, clairement, c'est qu'on arrête tout ?

- … »

La jeune retira ses mains et cacha son visage. Le cœur de Shikamaru battait vite. Il avait compris dès le début qu'il s'agissait de quelque chose de ce genre. Avec le fait qu'elle ait été scellée, la pression qui reposait sur elle était dorénavant plus forte qu'elle ne l'avait jamais été. Mais il voulait qu'elle lui explique pourquoi. Ses soupirs ne lui donnaient pas vraiment les réponses qu'il attendait.

« - Pourquoi tu doutes de moi ?

- On n'y arrivera pas. Je ne peux pas te choisir pour ça, à cause de toute cette responsabilité. Je ne peux pas te l'imposer, et quelqu'un d'autre devra…

- Prendre ma place ?

- …Oui, répondit la jeune femme d'une voix basse.

- T'épouser ? Te faire un enfant ? S'engager aux côtés de Suna ?

- Oui, oui… Je suis désolée, lui répondit la sunienne en le regardant à nouveau et en posant sa mains sur les siennes, mais le jeune homme s'en dégagea et agrippa au contraire ses épaules.

- Temari, je n'en vois aucun, qui a plus le droit que moi de prétendre à tout ça.

- Tu es beaucoup trop jeune. Tu sais que ce n'est pas un engagement facile, et tu le regretteras peut-être plus tard. Tu le sais, répliqua-t-elle, se voulant catégorique. »

Se rapprochant encore d'avantage de lui, elle posa en tremblant ses mains sur son torse, ne sachant comment le calmer, mais le Nara commençait à ne plus tenir en place et serrait nerveusement ses lèvres.

« - Shikamaru, écoutes moi. Je suis sincèrement désolée ! On n'y peut rien.

- Si j'avais quelques années en plus, tu comprendrais à quel point je suis sérieux.

- C'est vrai. Mais dans ce cas tu aurais déjà profité de la vie. Là c'est arrivé trop tôt.

- C'est arrivé trop tôt pour toi aussi. Et pourtant tu vas le faire.

- Je dois le faire, nuance. Ce n'est pas ton cas !

- Mais j'ai fais mon choix ! Ecoute, je sais qu'on n'en a jamais parlé parce que ça nous effrayait d'avoir cette conversation et de savoir ce que l'un pensait réellement de l'autre vis-à-vis de toute cette histoire. Mais maintenant je peux te le dire. Je peux te dire que ce que je veux c'est rester avec toi !

- Ça ne sera pas suffisant…

- Je suis sérieux, Temari.

Il la prit dans ses bras et la serra contre lui aussi fort qu'il le pouvait, mais la jeune femme semblait décidée à ne pas se laisser faire

- Arrête…

- Si je te lâche maintenant, je te perds.

- C'était comme ça que ça devait se passer, sûrement.

- Tu ne penses pas ce que tu dis, dit-il en saisissant son visage entre ses doigts.

- Si je le pense. Maintenant lâche moi !

- Tu essayes juste de te persuader, mais ça n'est pas ce que tu penses ! Regardes-moi dans les yeux… Temari ! »

Difficilement, la sunienne accéda à sa requête, les dents serrées. Néanmoins elle ne soutint le regard pas plus de quelques secondes. Elle n'aimait pas voir cet air de reproche sur son visage.

« - Temari, je ne changerai pas. Je le sais.

- Oh non ! Ne dis pas ça ! s'emporta-t-elle d'une voix suraiguë - puis elle reprit la parole sur un ton plus bas, à cause de ses frères qui risquaient d'entendre. Toi-même tu ne peux pas en être sûr !

- Tout comme tu ne peux pas être sûre du contraire à ma place !

- Les sentiments et les envies finissent toujours par changer sur le long terme. Tu auras envie… et besoin, d'autre chose !

- Je sais que je le veux lui… répondit simplement Shikamaru qui posa une main sur le ventre de la jeune femme. Et il sera toujours là, quoiqu'il arrive. »

Temari loupa un battement de cœur et se libera prestement de son étreinte. Pour un peu et elle en venait vraiment à s'imaginer enceinte, de lui.

« - Je ne supporterai pas qu'un autre prenne ma place. Si je te dis que je ne peux pas abandonner, c'est que je ne mens pas.

- Toute… - la voix de Temari dérailla et elle dû recommencer sa phrase. Toute la volonté que tu mets pour me convaincre est suffisante pour me prouver à quel point tu es sincère. Et vouloir faire ça pour moi est la plus belle attention qu'on m'ait jamais faite. Mais… Ca s'arrêtera là. Sinon tu vas gâcher ta vie.

- Je n'appelle pas ça "gâcher sa vie". Temari… Est-ce que tu m'aimes ?

- … P… Pourquoi tu me demandes ça ?

- Tu souhaites autant que moi que je devienne le père de cet enfant, non ?

- M… Mooh ! CE QUE JE… - puis elle se remit à chuchoter. Ce que je peux souhaiter n'a pas sa place ici. C'est clair ?

- Je serais son père.

- SHIKAMA…ru !

- Laisse-moi ma chance. Je veux le faire. Et tu le veux aussi, arrête de te voiler la face !

- Je ne me voile rien du tout ! répondit-elle en tremblant. Si je te dis t'abandonner, c'est pour ton bien !

- Ce n'est pas ce que je souhaite, et toi non plus.

- Arrête de penser à ce que moi je souhaite. Pense à ton avenir plutôt !

- Il est avec toi.

- C'est un débat infini ! Shikamaru, c'est non ! On ne peut pas ! »

La jeune femme écarta brusquement les draps et tenta de bouger du lit. Mais le Nara la reteint par les épaules et par la même occasion, la rallongea.

« - Shikamaru ! Laisse-moi, va t'en ! »

Mais sans aucune considération pour l'ordre qu'elle lui intimait, le garçon se calla entre ses jambes et s'allongea sur elle, pour lui parler les yeux dans les yeux. Temari lui lançait des éclairs mais leur contact était si proche qu'elle détourna vite le regard pour éviter de rougir.

« - Quand je te dis tout ça, je ne demande pas ton consentement.

- Quoi ? Et puis quoi encore ! s'écria la Sabaku en colère en poussant ses mains contre ses épaules afin de le surélever et qu'elle puisse se dégager.

- Écoute-moi.

- C'est aussi à moi d'en décider, tu n'as pas le droit de…

- Écoute-moi ! Temari… C'est pas vraiment mon tempérament d'entreprendre de grandes choses. Alors si je te dis que je le fais, c'est que je le fais.

Temari reposa d'un air las ses bras qui s'essayaient en vain de le faire bouger et poussa une expiration particulièrement forte.

- Tu n'as même pas vingt ans ! Les garçons à ton âge sont…

- Immatures, coupa Shikamaru. Et finissent par changer, admit-il sur un ton radouci et mélancolique, qui déteignit presque immédiatement sur la sunienne. Mais tous ces changements ne sont pas uniquement propres aux hommes. Toi aussi tu es jeune, et tu pourrais te lasser. Tu pourrais même déjà t'être lassée de moi… et tu fais tout pour éviter d'avoir à le dire franchement…

- Non ! Non… Shikamaru, ça n'a vraiment rien à voir avec ça.

- Alors comprends que je ne veux pas lâcher ! Et je sais que toi non plus ! Je suis sérieux, et j'ai sérieusement… besoin de toi. J'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie, et j'ai jamais autant dis de toute ma vie que j'étais sérieux, galère ! – un sourire échappa maladroitement à Temari qui craquait sous le contrecoup de sa fatigue nerveuse. J'ai jamais eu autant envie de quelque chose. Je perds mes moyens rien qu'en te sachant avec un autre… Tu peux avoir peur que ça ne marche pas entre nous, mais alors avec lequel de ces types ça pourra marcher ?

- J… Je ne sais pas, concéda Temari qui reçut cette question comme un choc.

- Pourquoi auraient-ils plus de chance ? Parce qu'ils étaient là pour ça ? Tu crois que ça sera mieux ?

- Je ne sais pas… répondit-elle désemparée.

- Ce n'est pas pour les mêmes raisons qu'eux que je me suis rendu à Suna. Mais maintenant c'est différent. Je le veux parce j'ai compris que c'était important pour moi. Et je sais que ça l'est pour toi aussi.

- Tu as l'air si sûr de toi maintenant, mais plus tard…Il n'y a même pas un mois tu n'aurais jamais envisagé cette situation !

- Il faut bien commencer à envisager un jour ou l'autre. Temari…

Shikamaru saisit le visage de la jeune femme, et lui parla avec tout le sérieux et toute la tendresse dont il était capable.

- Cette responsabilité, je la prendrai. Le bébé, cette alliance, je les assumerai. Et je veux qu'on reste ensemble.

- …

- Temari, est-ce que tu m'aimes ? »

La jeune femme se cacha une nouvelle fois le visage entre ses mains et Shikamaru l'entendit soupirer. Il s'avança doucement et déposa un baiser dans ses cheveux. Il lui murmura alors toutes les choses qui auraient voulu lui dire plus tôt. Tous ces moments qu'ils avaient passés ensemble depuis qu'ils se connaissaient et où elle restait la seule fille qui ait jamais réussi à lui donner envie d'autre chose que sa petite vie sans ambition. Le fait qu'il s'était déjà malgré lui surpris à la comparer à sa propre mère parce qu'elle lui faisait autant de reproche que cette dernière en faisait à son père. Le fait que les filles chiantes dans son genre lui plaisaient définitivement, que pourtant il était difficile et qu'elle pouvait donc considérer ça comme un exploit. Qu'un sourire de sa part valait bien toutes les emmerdes qu'elle pourrait lui faire subir. Que l'endroit où il préférait dormir était dans ses bras. Qu'il l'aimait, et que par conséquent il ne se reteindrait plus d'aller casser la gueule au prochain qui la demanderait en mariage.

« - Tu n'as jamais autant parlé d'un seul coup, dit la jeune femme en se frottant les yeux.

- Tu vois que tout est possible. »

Temari poussa une exclamation, partagée en le rire et la fatigue. Elle s'était imaginé la difficulté à lui faire entendre raison. Pas le fait que ce soit impossible.

« - Je ne sais plus quoi dire, murmura-t-elle en se mordant les lèvres tellement la situation était embarrassante. Oh… je n'arrive pas à croire ce que l'on va faire !

- Il faudra d'abord que j'essaye de convaincre quelqu'un d'autre... dit-il avec un sourire.

- … Comment ça ? demanda Temari, perdue. Tu parles de Gaara ? Du Conseil ?

- Pas seulement, mais j'espère que le Conseil n'a pas de grief contre moi. Sinon de toute façon, je peux très bien leur forcer la main en leur disant qu'à partir de ce soir – une de ses mains descendit se poser sur la cuisse de la sunienne - tu n'es plus vierge ? proposa-t-il avec une certaine insolence.

- Oh nan ! Pas ce soir. Ca me brûle à l'intérieur si tu vois ce que je veux dire…

- … - Shikamaru afficha une mine boudeuse.

- Mais bientôt, ajouta-t-elle en caressant l'une de ses joues. Je suis désolée d'avoir doutée, et je suis désolée de douter encore, mais ça ira… si tu m'aimes vraiment comme moi je t'aime… »

Enfin elle le disait. Shikamaru déposa doucement sur ses lèvres leur premier baiser de la journée, et elle le serra dans ses bras. Il avait vraiment cru qu'il allait la perdre et qu'elle était décidée à ce point à tout laisser tomber. Il ne lui en aurait pas tenu rigueur car il comprenait son point de vue, mais il n'aurait pas pu échapper à l'amertume. Cependant, il ne s'était jamais aussi senti sûr de lui et de ce qu'il voulait. Le choix s'était vite fait dans son esprit. Il irait voir le Conseil de Suna. Il épouserait Sabaku no Temari. Il serait le père d'un jinchuriki. Il n'avait jamais eu autant de volonté à revendre.

Le jeune homme resta jusqu'à ce qu'il entende Kankûro annoncer très fort à Gaara qu'il allait bientôt aller dormir, environ une heure plus tard. Il quitta une Temari qui avait fini par s'endormir et rouvrit la porte avant de s'en retourner au parchemin qui trainait par terre. Kankûro eût à peine le temps d'entrer dans la pièce que le nuage de vapeur était déjà en train de dissiper. Temari était dans les bras de Morphée et n'entendit même pas son frère ramasser le rouleau et lui souhaiter une bonne nuit.

Tard dans les rues cette même nuit, Shikamaru s'en alla au Palais. Il ne comptait pas y trouver Gaara ou qui que ce soit d'autre. Il se rendait seulement dans un département très spécial où les aigles y exercent un rôle d'une importance capitale. Lorsqu'il rentra à l'auberge et qu'il monta dans sa chambre, il eût la surprise de découvrir que ses trois compagnons l'y attendaient. Sakura somnolait dans les bras de Naruto, qui pour une fois prenait un soin particulier à rester tranquillement en place. Tous les trois étaient assis sur le lit, et sans qu'ils aient à ouvrir la bouche, Shikamaru savait quelle question muette ils étaient en train de lui poser.

« - Maintenant, on attend… répondit-il simplement »

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Hello !

" Alors, heureux?" Bon, je vous fais tellement poireauter depuis plus d'un an que je remballe mon humilité pourrie ! (mais en même temps Raziel363 me réclame à la présidence, jdis ça jdis rien...)

MERCI ! de suivre avec toujours autant d'attention cette fic, et d'aller même jusqu'à me demander si je continue ou non à l'écrire. Ne supportant pas moi-même de commencer quelque chose et de ne pas le finir, je ne risque pas de vous faire ce coup promis, même si la contre partie est une longue attente ^^' En fait je ne prend plus trop le temps d'aller lire des fictions sur ce site, alors que j'adorais ! Mais mon envie d'écrire est toujours là.

J'ai remarqué - du moins je pense, que mon style glisse de plus en plus vers le sérieux... En témoigne cette longue discussion chiante de couple entre nos deux shinobis qui s'en posent des questions et qui sont têtus comme des mules. Heureusement que Kankûro est là ! Je commence à l'aimer de plus en plus ce petit.

Rien n'est encore sûr, mais je vois le bout du chapitre suivant. Cette fois je vous souhaiterai peut-être la bonne année dans les temps :) merci d-wide pour Halloween, je te souhaite de même, j'espère te retrouver pour Pâques ;)

Quand à la fameuse gâterie que tu m'as commandé d'ailleurs - peut-être y en t-ils d'autres que ça taraudent aussi - euh... je me sens encore trop prude pour oser penser l'écrire :D Si tout le monde me fait part de son envie lemoneuse bon.. je verrai si j'arrive à me décoincer, car j'aurai surtout peur de décevoir !

Cela étant dit, merci pour vos commentaires, ça fait très plaisir ! - et les compliments que j'ai reçu, ça fait toujours rougir ^^ J'espère que vous aurez apprécier la lecture, le déroulement de l'histoire, et que vous serez toujours fidèle au rendez-vous (ou plus nombreux pendant qu'on y est !)

Ja ne mina !