Disclaimer : Je pense que vous devez vous douter que je ne suis pas l'auteure de cet univers
Rating : Au feeling. Peut-être M avec lemon, peut-être T avec lime... couple Harry Potter / Draco Malfoy.
Résumé : Une rencontre, une redécouverte, au sommet d'une tour au mois de Novembre. Je ne veux pas en dire plus ^^
Notes : Je préfère vous prévenir, il se peut que cette histoire n'ait jamais de fin. Je commence à l'écrire suite à une inspiration subite et il se peut qu'elle retombe comme un soufflé. Les publications ne seront donc pas régulières (surtout en arrivant au BAC). Mais je vous souhaite quand même du plaisir !
Cadeau de Novembre
Il était assis les deux jambes dans le vide et regardait droit devant lui, refusant de voir le sol, si loin de lui à cet instant mais qu'il affronterait bien assez tôt. Pourtant légèrement vêtu, il ne tremblait pas dans cette nuit fraîche de novembre. Son visage aurait pu paraître de glace si une unique larme n'y traçait pas un sillon humide. Il prit une longue inspiration et se pencha légèrement vers l'avant, se sentant inexorablement attiré par le vide. C'était sûrement la bonne décision.
Un bruit sec claqua non loin de lui et il sursauta violemment, manquant de tomber. Il se tourna brusquement vers la gauche, fermement agrippé au muret et le cœur battant la chamade. Eclairé par la flamme du briquet, Malfoy, nonchalamment appuyé contre le parapet sur lequel Harry s'était hissé, allumait une cigarette. Ahurit, il fallut quelques secondes à Harry pour réagir.
- Putain Malfoy qu'est-ce que tu fous là bordel !
- Que de vulgarité monsieur Potter, répondit-il après avoir soufflé la fumée qu'il avait aspirée.
- J'ai faillit tomber !
La serpentard haussa un sourcil narquois en lui jetant un coup d'œil.
- N'était-ce pas ton intention de départ ? Lui demanda-t-il, faussement intrigué.
- Je… Putain j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi Malfoy, c'est pas le bon soir pour ça… souffla-t-il.
- C'est un soir comme un autre.
- Va-t'en. Je… S'il te plait, va-t'en.
- Non.
- Pourquoi ? Ne me dis pas que tu comptes m'empêcher de -
- Non. C'est juste que ce n'est pas à moi de m'en aller.
- Qu-quoi ?!
- Ce n'est pas à moi de m'en aller, Potter, répéta-t-il en tirant une nouvelle bouffée.
- Tu fais exprès de ne pas voir ce qui est en train de se passer sous tes yeux ou tu as réellement envie de venir me faire chier jusqu'au bout ?
- Je viens ici tous les soirs depuis plus d'un an. Toi, tu viens de découvrir cet endroit par le plus grand des hasards, et non seulement tu l'infectes par ta simple présence, mais en plus, saisissant au vol une des plus stupides idées qui gravitent occasionnellement dans ton cerveau vide, tu décides d'y accomplir quelque chose que tu regretteras, trop tard bien sûr, une petite seconde avant d'avoir touché le sol.
- Tu ne sais rien de ce que je ressens.
- C'est fort probable. Et tu sais quoi ? J'en ai rien à foutre. Je voudrais juste que tu dégages les lieux et que tu ne reviennes jamais ici.
- Et si je ne veux pas ?
- Honnêtement Potter. Quand tu es descendu de ton dortoir il y a une heure ou deux parce que tu n'arrivais pas à dormir, que tu as décidé d'errer dans les couloirs et que tu es, comble de la malchance pour moi, tombé sur cet endroit, tu ne pensais pas une seule seconde à te jeter du haut d'une tour. Alors repousse ce projet que tu as adopté sur un coup de tête quelques minutes supplémentaires, le temps de trouver un autre plongeoir pour le grand saut.
- C'est un endroit paisible…
- Il l'est étrangement de moins en moins.
- Pourquoi viens-tu ici Malfoy ?
- T'avais pas un suicide de programmé ? Tu veux taper la causette avant ?
- Malfoy… Ne plaisante pas avec ça, je suis sérieux.
- Sans doute. Mais ce n'est pas mon affaire.
Harry se détacha de la silhouette de Malfoy qui s'était retourné pour s'appuyer contre le rempart, la cigarette entre les lèvres, et fixa silencieusement la foret interdite qui s'étirait devant eux. Un long silence s'installa entre les deux ennemis, que Harry se surpris à apprécier. Malfoy le rompit cependant d'un murmure.
- Tu ne veux pas te suicider.
Le brun, sans le regarder, répondit de la même manière.
- J'ai pourtant l'impression que c'est la meilleure chose à faire.
- Tu as eu peur de tomber. Tu as eu peur de mourir.
- Tu m'as surpris, je n'étais pas prêt.
- Tu ne le seras jamais.
- Comment pourrais-tu en être si sûr ?
Malfoy ne répondit rien, jeta son mégot, tira une deuxième cigarette de sa poche ainsi que son briquet, l'alluma et inspira longuement en fermant les yeux. Harry le regarda faire, presque fasciné.
- Depuis quand est-ce que tu fumes ?
Le blond ricana un instant.
- Qu'est-ce que j'ai dit de dôle ? Ronchonna Harry.
- C'est la deuxième question personnelle que tu me poses Potter. Dans une situation pareille, n'es-tu pas sensé t'apitoyer sur ton pauvre sort plutôt que de te renseigner sur la vie des autres ? Tu n'oserais tout de même pas essayer d'engager une conversation civilisée avec moi ?! S'horrifia faussement le serpentard, faisait doucement sourire Harry.
- Par les couilles de merlin, voilà que je fais rire Saint Potter, mais où va le monde ?
- C'est ce que je me demandais aussi… N'essaierais-tu pas de me distraire ?
- Ne m'insulte pas je t'en pris, répliqua-t-il.
- Tu es bien étrange ce soir Malfoy…
- Et c'est celui qui est perché à moitié dans le vide avec l'intention de se suicider qui dis ça…
Cette phrase eu le mérite de ramener Harry à ses problèmes et un voile tomba soudain sur ses yeux, un voile sombre… Après un court silence, pesant celui-ci, Harry osa confier ses problèmes.
- Je n'arriverai pas à vivre avec l'image de Sirius en train de -
- Non Potter. Ne me confond pas avec la belette ou la Sang-de-bourbe. Je ne veux pas savoir les afflictions de ton petit cœur rongé par la culpabilité. Je ne suis pas ton ami. Je ne suis pas ton confident. Et tu n'es rien pour moi. Alors ne commence pas à t'épancher sur mon épaule. Ce n'est pas inscrit dans notre scénario, coupa-t-il sèchement.
Il écrasa sa deuxième cigarette, la jeta et s'en alla, n'accordant aucun regard au brun resté seul, les pieds dans le vide et le regard hagard.
- Pas encore mort Potter ?
Harry ne se retourna pas vers la voix narquoise de Malfoy qui venait d'arriver. Cela faisait déjà quelques minutes qu'il l'attendait, appuyé contre le parapet. Il l'entendit actionner son briquet, allumer une cigarette et inspirer un grand coup.
- J'en ai parlé à Hermione. Elle te remercie.
A cette phrase, Malfoy s'étouffa presque avec la fumée, ce qui fit sourire le griffondor.
- A la bonne heure ! La Sang-de-Bourbe me remercie. C'est un honneur, grimaça-t-il. Je ne vois pas de quoi, continua-t-il.
- Je lui ai dit que je voulais sauter. Et que tu m'en as empêché.
- C'est un mensonge.
- Ta présence m'a empêché de sauter.
- Tu m'en vois navré.
- Je m'en doute.
- Pourquoi ne pas avoir sauté après mon départ ?
- Tu m'en empêchais toujours.
- De mieux en mieux… Et pourquoi cette fois-ci ?
Le griffondor resta silencieux, écoutant les bruits nocturnes, le grésillement de la cigarette lorsque le blond tirait dessus puis les longues expirations lorsqu'il recrachait la fumée, l'odeur du tabac, qu'il s'étonna d'apprécier, tout comme la présence du serpentard, étonnamment calme et apaisé sur cette tour alors qu'il regardait sans le voir le paysage écossais. Harry eu envie de sourire, sans vraiment savoir pourquoi. La situation lui semblait si irréelle tout à coup…
- Pourquoi es-tu revenu Potter ? Demanda Malfoy, le tirant de ses pensées.
- Je vais d'abord répondre à ton autre question.
- Je t'en prie, à ta guise, dit-il ironiquement.
- Imagine que… que tu es prêt à partir d'un endroit que tu as envie de quitter, une envie impérieuse. Tu as la main sur la poignée, la porte est entrouverte. Et alors que tu t'apprêtes à franchir le seuil à jamais, tu vois un étrange paquet posé non loin de toi. Comme un cadeau dont tu ne sais rien, ni ce dont il s'agit, ni qui l'a posé là. Ce cadeau t'intrigues, tu n'arrives pas à deviner ce qui se cache sous le papier brillant mais tu sais au plus profond de toi que quoi que cela soit, tu l'as toujours attendu. Tu jettes un coup d'œil à la porte, hésitant, mais tu sais que si tu la franchit, tu te demanderas toujours ce qu'il avait derrière ce papier argenté. Alors dis-moi Malfoy, n'aurais-tu pas fais comme moi ? Ne te serais-tu pas éloigné doucement de cette porte pour tenter de découvrir le cœur du cadeau ?
- Et s'il est impossible de l'ouvrir ? Souffla doucement le serpentard.
- Il n'est jamais impossible d'ouvrir un cadeau. Un cadeau est fait pour être ouvert et découvert. Il faut juste prendre le temps, pour ne pas le déchirer et savourer le moment.
- Et s'il n'y a rien, sous le papier brillant ?
- Le papier a besoin d'un support pour briller.
- Et si ce qui se cache derrière le papier ne te plaît pas ?
- La porte est restée entrouverte.
- Tu t'accordes un sursis.
- Oui. Mais ne t'en fait pas, le cadeau me plaît déjà.
- Fait attention Potter, on dirait une déclaration d'amour.
Harry éclata d'un rire clair qui résonna contre les murs de pierre nus.
- Oui. On dirait.