Auteur : Clélia

Titre : L'Amour dans l'oubli.

Résumé : Ianto fuit une relation qu'il pense à sens unique.

Pairing : NC-17 pour le dernier chapitre.

Diclaimer : Torchwood et ses personnages ne m'appartiennent pas. Je les emprunte à la BBC pour m'amuser et vous divertir. J'espère y arriver.

Note de l'auteur : D'abord une bonne nouvelle : Cette fic est terminée sur mon ordinateur, le script bien à l'abri dans une clé USB et un disque dur externe, donc vous l'aurez en entier. Je suis en phase de correction des derniers chapitres. Cette fanfiction en compte 7 en plus de l'introduction que voilà.

Je ne sais pas vraiment à quel rythme je vais publier mais j'essayerai le plus régulièrement possible.

Je suis surtout un auteur de One-shot qui est mon format de prédilection. J'y travaille 6 à 7 heures et puis je vous la livre. Mais là, c'est une fic à chapitres. Je ne sais pas ce que cela va donner, je vais avoir besoin de votre avis.

Voilà, bonne lecture

Et

Enjoy

Introduction : De la nécessité de l'oubli.

POV Ianto

Nous sommes le 03 Mai 2007. Cela va faire deux ans que je suis arrivé à Torchwood et un an que Jack et moi « sortons » ensemble. Enfin… sortir ensemble est un bien grand mot. Nous couchons ensemble serait plus juste. Cela fait un an qu'après le service, quand les autres sont partis, nous nous envoyons joyeusement en l'air dans toutes les pièces du Hub et dans toute celles de mon appartement. Faire ça dans un lit est un peu trop traditionnel si on en croit Jack mais de temps à autre, j'aimerais qu'il soit un peu plus traditionnel. Pas que je m'en plaigne bien sûr mais mon dos a du mal à supporter les murs en ce moment. A croire que lui aussi est fatigué.

Parce que je suis fatigué. Je suis fatigué de cette vie, de cette relation où je donne tout et ne reçois rien. Je donne tout, toujours, pour qu'enfin il s'aperçoive que j'existe et que par mes gestes et mon abandon, il comprenne qu'il est le seul, l'unique, le dernier que j'accepterais d'aimer. Mais non, il ne comprend pas, il prend sans donner, il ne m'aime pas alors pourquoi m'évertuer à l'aimer ?

Parce que je ne peux pas faire autrement. L'aimer m'est devenu aussi vital que de respirer. Mais l'aimer me fait autant souffrir que des dizaines de poignards dans le cœur. Alors aujourd'hui, pour ne plus souffrir, j'ai pris ma décision. Aujourd'hui, pour ce que ma raison appelle mon bien, je vais me faire souffrir une dernière fois.

Tout est déjà prêt, mon appartement est vide, je le garde tout de même pour mes neveux. Et puis, peut-être que je pourrais le louer, cela me fera une petite rentrée d'argent. Les meubles qu'il a connu sont dans un dépôt, attendant d'être vendu au plus offrant. De toute façon, ce ne sont que des meubles non ? Ma voiture a rejoint son nouveau propriétaire ce matin, une bonne chose de faite. J'ai trop de souvenirs avec cette voiture de toute façon. Mes costumes, excepté celui que je porte, sont dans un carton quelque part entre Cardiff et Londres, ils vont aller aux nécessiteux. Ce n'est pas parce que j'ai décidé de changer de vie que je ne dois plus penser aux autres non ?

A quelques pâtés de maisons de mon ancien appartement, j'ai loué un duplex, pas très cher étant donné mon nouveau salaire. Il me convient, moins spacieux que l'ancien, il a tout de même un balcon et un bureau. Je m'y sentirais certainement moins seul, ou moins perdu, au choix. J'ai monté les meubles hier, aménagé à ma convenance ce qui restait à l'être et voilà, ma nouvelle vie commence ce soir. Parce que ce soir, on ne se voit pas.

Demain, à 8h30, je serais un nouvel homme, un peu désorienté certainement, mais j'ai tout prévu pour que ça soit facile. Une petite note pour me dire que je commence mon nouveau job demain, qu'il ne faut pas que je sois en retard, que je vais être archiviste dans une petite entreprise de bâtiment. Ce n'est pas le Hub mais je serais partie à 8h le matin et rentré à 18h le soir. J'aurais mes week-ends et qui sait ? Peut-être que je pourrais renouer avec ma sœur et mes parents. Il y a trop longtemps que je les ai négligés.

Rhiannon est au courant maintenant, de ce que je fais, de ma décision de tout quitter et elle m'approuve. Elle sera là, les premiers temps, pour m'épauler, me seconder et me faire avaler cette maudite histoire de coma dont nous avons convenu ensemble. Ma sœur, ma chère sœur, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans elle. Même lorsque nous n'avions plus de contact elle restait dans un coin de ma tête pour me dire « Mais Ianto, qu'est ce que tu fais là ? ». Si seulement cette voix s'était manifestée la première fois que Jack m'a pris dans ces bras…

Aujourd'hui c'est ma dernière journée de travail, ce soir, en fermant le Hub, ce sera pour la dernière fois. Mais pour le moment, il faut que je descende, j'ai encore du boulot.

Fin du POV

C'est la fin d'après-midi, l'équipe est partie à la chasse aux Weevils, lui, trop occupé à l'office de tourisme, avait dû se contenter de rester à assurer leur couverture, faisant passer sa passion pour son pays aux visiteurs.

A 17h30, il ferma l'office, rangea son poste de travail et descendit à la base, préparant un éventuel retour catastrophe de ses coéquipiers.

Lorsqu'ils revinrent, il n'y avait pas de catastrophes. Ianto alla donc ranger ce qu'il avait sortit et monta faire un café à ses amis. Demain, il ne serait plus là et même s'ils n'en avaient pas conscience, Ianto voulait leur faire une sorte de café d'adieu, dernier baroude d'honneur avant sa disparition.

Il monta à la cuisine et s'activa. Ses gestes mécaniques lui permirent de laisser ses pensées vagabonder. Les souvenirs remontèrent à la surface : Lisa, sa trahison mais aussi les soirées passées avec l'équipe autour d'un verre après le boulot, les confidences faites à Tosh pendant ces deux années. Les railleries d'Owen allaient lui manquer, il en était certain, mais pour l'instant, elles l'énervaient plus qu'autre chose. Il se rappela d'avoir trouver Gwen dans la réserve de chocolat de Myfawny et il se souvenait de l'avoir chasser à coup de menaces. Elle était partie en courant, deux tablettes à la main et un sourire contrit sur le visage.

En se tournant vers la zone principale, il regarda attentivement ses collègues vaquer à leurs occupations. Tosh, sur son ordinateur, analysait le programme relié à la faille, Owen tapait son rapport, appuyant plus souvent sur la touche de retour en arrière que sur les lettres elle-même. Gwen était allongée sur le canapé, un coup sur la tête, l'obligeait à rester allongé encore quelques heures. Ensuite, elle pourrait rentrer chez elle. Par la vitre du bureau, Ianto put apercevoir Jack, le nez dans un dossier qui, aux vues de son expression, n'était pas des plus passionnants. D'ici quelques minutes, il allait sans doute le laisser tomber et réclamer ce café d'après mission qu'il attendait avec impatience.

Sortant de ses pensées, il se tourna vers la machine à caf é qui avait terminé son œuvre et qui l'attendait sagement. Ianto versa la boisson dans les tasses puis ajouta sa touche personnelle pour chacun d'entre eux : une pointe de chantilly dans celui de Gwen, un soupçon de sucre dans celui de Tosh, une pointe de rhum dans celui d'Owen, mais chut, ça reste entre nous, et un café bien noir et bien serré pour son Capitaine.

Puis il descendit vers la zone principale, goûtant pour la dernière fois à la sensation de légèreté que lui procurait cet espace. Il savait que ce soir, lors de sa dernière tournée, il aurait la boule au ventre et ne pourrait plus profiter de ses sensations.

Il les servit, et descendit aux archives. Il voulait voir si tout était en ordre. En descendant dans les profondeurs de la base, l'épisode de Lisa lui revint en mémoire. Comment diable avait-il pu se laisser emporter comme ça ? La seule explication logique était qu'il était amoureux mais cela ne lui convenait pas. Il avait faillit et l'acceptait maintenant, même s'il ne comprenait pas comment Jack avait pu lui pardonner.

Les archives étaient en ordre, la table qui avait si souvent servie de support à leur ébats, était propre et vide de dossier à classer. Tout était en ordre. Il ne lui restait plus qu'à nourrir les pensionnaires, ce qui lui prendrait bien la fin de l'après midi, resservir une tournée de café, ranger ce qui restait à l'être et il partirait.

En fin d'après-midi, après s'être gentiment battu avec Myfawny qui réclamait plus de chocolat, il était redescendu pour voir ses collègues passer le sas et rentrer chez eux. Il leur fit signe, cachant sa peine de voir Tosh partir sans l'embrasser comme elle le faisait d'habitude. Peut-être était-elle trop préoccupée, ou trop fatiguée. Jack était sortit de son bureau et faisait les cents pas dans la zone principale, un nouveau dossier entre les mains, le nez plongé dedans. Ianto soupira et s'approcha de lui.

-Un dernier café avant que je ne parte Monsieur ? demanda-t-il.

Jack leva les yeux vers lui et lui fit un sourire charmeur.

-Est-ce tout ce dont je vais avoir le droit ce soir ? répondit-il en s'approchant d'un pas félin de son collègue.

Ianto recula. Il ne devait pas céder au charme de son supérieur ou il n'aurait pas la force de partir.

-Je suis fatigué, j'aimerais aller dormir et surtout dormir plus de trois heures cette nuit.

Jack souleva un sourcil moqueur.

-Je t'empêche de dormir peut-être.

Ianto qui s'était déjà retourné pour aller dans la cuisine, jeta un œil moqueur au-dessus de son épaule.

-Disons plutôt que vous avez moins besoin de sommeil que moi et que parfois, vous avez tendance à l'oublier.

Jack s'approcha rapidement de Ianto et l'encercla de ses bras.

-Je suis désolé, j'oublie parfois que tu n'es pas immortel.

Ianto était à la torture. L'odeur de Jack l'entourait et lui faisait perdre ses bonnes résolutions. Il se dégagea rapidement et se dirigea vers la cuisine en chancelant légèrement. Jack sourit en replongeant dans son dossier. Il ne suffirait pas de grand-chose pour que Ianto retombe dans ses bras ce soir. Il faudrait juste argumenter un peu pour qu'il reste avec lui.

Quand Ianto redescendit une tasse à la main, il se dit que finalement, il faudrait peut-être laisser le jeune homme se reposer ce soir. Ses yeux cernés en disaient long sur son état de fatigue. En réalité, Ianto était surtout fatigué de ses sentiments. Fatigué de ne pas entendre ses mots si beaux de la bouche de son Capitaine. Lui l'aimait comme un fou et le lui disait mais Jack, dans ses moments d'intimité, ne disait rien.

Ianto attrapa le sac poubelle qui trainait là, le remplit des derniers dégâts de la journée et le ferma. Il le mit près du sas d'entrée, pensant le remonter en sortant. Puis il se tourna vers Jack qui lisait encore son dossier, portant de temps à autre sa tasse à ses lèvres.

-J'ai fini pour aujourd'hui Monsieur, je rentre chez moi.

Jack leva les yeux vers lui.

-Tu ne veux pas rester ?

Une lueur de désir s'était allumée dans le regard du Capitaine. Ianto se retint de se jeter dans ses bras et leva le menton.

-Non, je suis fatigué. Bonne nuit Capitaine.

Et Ianto se retourna vers le sas, attrapa la poubelle se précipita dans l'ascenseur, laissant Jack seul, une pointe de déception dans les yeux. Il haussa les épaules et retourna à son bureau, lorgnant sur sa tasse vide, déjà en manque de Ianto.

En ville, Ianto passa à son appartement. Il fit le tour des pièces vides, cherchant les objets qu'il aurait pu oublier et qui aurait conduit ses amis à découvrir sa nouvelle vie. Il finit par la cuisine, refusant de se souvenir de la dernière nuit qu'il avait passé avec Jack ici. Il posa une enveloppe sur le plan de travail, le nom de Jack sur l'avant et sortit rapidement de l'endroit où il avait vécu de si heureuses heures.

En descendant, il passa devant la loge du concierge et déposa ses clefs. Puis il rentra chez lui. Son nouveau chez lui. Son duplex était aussi clair que l'autre mais les couleurs étaient beaucoup plus chaudes. L'escalier en bois sombre menait à sa chambre. Son nouveau lit monté la veille l'attendait. Il négligea de manger, de toute façon, il n'avait pas faim, il alla prendre une douche et enfila un caleçon pour la nuit. Les habits de la journée étaient à la poubelle. La chemise rouge entouré par des déchets alimentaires n'avait plus rien de sexy. De toute façon il s'en moquait.

Il attrapa un flacon dans son armoire à pharmacie et alla se coucher, une bouteille d'eau dans l'autre main. Il s'allongea sous les draps, attrapa un comprimé et l'avala avec une gorgée d'eau. Demain, il serait un autre homme, demain, tout cela n'aura jamais existé.

Il s'endormit en murmurant :

-Pardon Jack, mais je t'aime et je ne le supporte plus.

A suivre…