- Eury…

- Hmmh…

- Eury…

- Grmlpf…

- Eury… DEBOUT !

- Gné ?

Moi, me lever ? Nan, elle peut rêver. Je suis remontée aux environs de trois heures du matin, et n'ai pas trouvé le sommeil avant cinq. Alors qu'on me fiche la paix ! Que je manque un cours de plus ou un de moins, où est la différence ? Ce n'est pas comme si je n'avais pas passé le mois précédent entre la vie et la mort à Sainte Mangouste…

- EURY ! JE VEUX UN RAPPORT COMPLET DE CE QUI S'EST PASSE HIER SOIR, ET MAINTENANT !

Pff… Pourquoi Léto ne va-t-elle pas embêter Maïa ? Je sais pas, moi, qu'elle lui pique son oreiller, la renverse par terre, lui chante la sérénade, mais qu'elle agisse !

Je me vengerai quand même…

- Va au diable, je réplique d'une voix ensommeillée.

Où est ma baguette ? Ah ! Sous mon oreiller. Je craignais de ne pas l'avoir mise à sa place hier soir, mais non. J'ai été consciencieuse.

Je suis vraiment parfaite. Même épuisée, je pense à ranger mes affaires.

…oui, bon, OK. Ma robe de sorcière est pendue au lustre. Mais j'aime bien ajouter une touche personnelle à l'endroit où je vis. Ça le rend plus…exclusif. Plus moi. Exemplaire. Irréprochable. Sublime. Impeccable.

Qui a dit narcissique ?

- Eury…

C'est moi ou elle commence à me menacer ?

Un coup d'œil vers ma charmante sœur – sachant que Mné s'acharne à réveiller Maïa (elle en a pour deux heures, partie comme elle est. A sa place, je retournerai son matelas.) et que Déméter occupe la salle de bains en chantant affreusement faux – m'apprend qu'elle caresse sa baguette avec une visible envie meurtrière.

J'imagine déjà les titres de la Gazette : « deux sœurs s'entretuent pour une histoire de plumard ». Enfin, non, tourné comme ça on pourrait croire qu'on s'est battues parce Sirius m'a trompée avec elle. Ce qui vous le savez est impossible.

Léto est trop énervante pour lui.

Et pour moi aussi en cet instant.

- Fais ça et mon lion t'avale, je grogne.

Grande menace. Je pourrais dire aussi un truc du genre « je lâche mon chien de garde », mais je ne suis pas sûre qu'il soit d'accord. Surtout que…la prochaine fois que je le verrais…je suis sûre qu'on aura des choses bien plus intéressantes à faire tous les deux…

Et je n'ai pas l'intention de vous les raconter. Navrée.

Non, en fait je retire. Je ne suis pas navrée.

Un mouvement de baguette, et Léto se retrouve propulsée à l'autre bout du dortoir…bousculant Mnémosyne et tombant sur Maïa.

Pour vous faire une idée, Maïa vient de tomber, écrasée par Mné et Léto, et enchaîne les meilleurs jurons de sa collection.

C'est ce que j'appelle une belle descente de lit.

- C'est l'été, dans les prés, les oiseaux transpirent des pieds…

Entendez donc la douce et mélodieuse voix de Déméter. Ma sœur a beaucoup de qualités, mais aucun talent musical. Elle en rajoute même un peu, charmée par les sons affreusement discordants qu'elle obtient de ses cordes vocales.

J'ai des envies de meurtre.

- EURY ! beugle Léto tandis que je me lève d'un pas nonchalant. TU ME REPONDS, ET MAINTENANT !

Répondre ? Répondre à quoi ? A sa question ? Qu'est ce qui s'est passé hier ? Hinhin…idée…

- Que fait un couple quand il se retrouve seul après une longue séparation ? je demande.

Tombera dans le panneau ou pas ? Si c'est oui, alors elle manque sacrément d'observation. Je dois avoir les yeux brillants d'espièglerie. Si ce n'est pas idiot, ça…

Je baisse en régime. Ce n'est pas que l'idée de ma réponse – bien au chaud dans mon cerveau – qui me met dans cet état, mais également…Sirius. Sirius. Sirius…

Stop à la guimauve. Je me tais, sinon ce sera affreux.

- Tu veux dire que…commence ma sœur sur un ton dégoûté.

Elle l'a cru ! Elle l'a cru ! Elle l'a cru ! Tralalalalère ! Elle l'a cru !

Ah, Déméter sort de la salle de bains. Tant mieux. Enfin, non, c'est malheureux pour mes oreilles. Mais passons, je suis pressée. Avec une bonne trentaine de sorts, la porte devra résister.

- QUE TU NE SAURAS RIEN ! je hurle.

Là ! Enfermée dans la salle de bains ! Je suis en sécurité. Rien que pour voir la mine dégoûtée puis déconfite de Léto, ça valait le coup.

Par contre…je vais vous laisser…j'ai droit à un peu d'intimité.

Et puis honnêtement : trouvez-vous à présent que mon existence ait de l'intérêt ? Je suis Eurynome Délos, réconciliée avec Sirius Black, et après ? Ce n'est pas la fin du monde ! Ça vous passionnerait de voir mon univers peuplé de lapins roses jouant du violon ? Non ?

Alors je vous fais mes adieux !

et bien moi aussi... c'est la fin de cette fic... merci de m'avoir lue jusqu'au bout, c'est digne du plus grand des courages. j'ai une "suite" en cours sur hpfanfiction . org sous le nom de "Focus on Pyrrhus". si cela vous intéresse, vous êtes les bienvenus!