Disclaimer : Ni Severus, ni aucun des personnages de cette histoire ne sont à moi, sauf Ioann, Milo, Ivanna, Sergueï, Henrique, Elidjah, Owen, Connors, Moïra, Kerrian et Captain Sandy.

Béta : BettyMars

Et oui, je suis une grosse sadique d'avoir coupé là, mais bon, vous savez bien comment je suis lol. Au moins suis-je rassurée, moi qui je suis pas à l'aise du tout avec les combat, je vous aurais tenu en haleine tout le long du chapitre…

Avant de passer à la fin, un petit mot de ma beta : Elle félicite tous ceux qui se sont pris au jeux de ses défis et qui ont découvert d'où ils provenaient.

Bref, je n'en dis pas plus et je vous laisse découvrir le dernier chapitre. Rendez-vous à la fin pour plein de petites choses en plus que j'ai à vous dire ;)


Phrase défi : les Grumeaux.


Chapitre 97 : La vie continue.

Vendredi 14 Juillet 1995.

Trois semaines. Trois semaines venaient de s'écouler depuis les évènements de la Troisième Tâche du Tournoi des Trois Sorciers. Trois semaines de pure folie selon l'avis de Sirius. Il soupira en froissant son parchemin pour l'envoyer dans la corbeille avaleuse de papiers avant d'en attraper un autre. Maugrey avait passé un certain temps à Ste Mangouste afin de se refaire une santé. Au début, il était farouche, sursautant pour un rien et se méfiant de tout. Ces anciens collègues avaient eu du mal à digérer le fait de voir ce roc aussi détruit. Mais il était fort et commençait déjà à reprendre du poil de la bête. Sandy lui avait glissé qu'il avait fait un scandale à l'hôpital car il en avait assez de rester dans son lit et qu'il voulait aller botter le train à tous ces Mangemorts encore en liberté. Au moins cela prouvait qu'Alastor n'était pas homme à se laisser abattre et beaucoup des jeunes recrues en furent impressionnées.

Beaucoup de choses étaient ressorties de toute cette affaire. Et le courage de l'ancien Auror n'était qu'une infime miette dans tout ce tourbillon. Et encore, une partie était toujours gardée secrète, celle sur les Horcruxes. Ce qui avait fait du bruit en premier lieu, en plus de l'attaque des Mangemorts sur Poudlard, avait un rapport direct avec le bureau des Aurors. La pathétique prestation de Rufus lors de l'attaque de Poudlard avait bien été remarquée par les villageois qui étaient venus aider à défendre l'école et Pré-Au-Lard. Ils s'étaient empressés d'en parler entre eux, entre amis et de fil en aiguille, la rumeur avait enflée à une vitesse hallucinante.

A cela, il fallait ajouter l'article percutant de Milovan pour dénoncer l'incapacité du chef des Aurors à gérer une telle situation et qui avait rendu la rumeur nationale. Le journaliste n'avait pas fait que cela. Il avait également largement diffusé les erreurs de Cornelius lors de cette soirée et particulièrement son manque de sang froid jusqu'à amener un Détraqueur dans une école pleine d'enfants afin de soi-disant garder un prisonnier. Prisonnier qui avait reçu le baiser sans procès et surtout sans aucune sommation. Cela aussi avait fait un grand remous dans la population sorcière. La Gazette n'avait pas osé se mouiller mais le Daily Wizard, sous la plume d'Almeida, avait appuyé les dénonciations de l'Edinbourg Wizard News, mettant Fudge dans une sale position.

Mais pour l'heure, c'était Rufus qui en avait le plus pâti. Il avait été dégradé et suspendu en l'attente d'une enquête complémentaire pour savoir s'il méritait de garder une place dans le bureau des Aurors ou pas. Plusieurs personnes avaient été repérées pour lui succéder mais le choix s'était porté sur Kingsley. Sirius également avait été pressenti, tout comme Sandy et Dawlish. Mais la seule femme retenue avait été éliminée à cause de problèmes de santé. Elle en avait encore pour quelques semaines avant d'être autorisée à reprendre le boulot. Le poste était à reprendre rapidement pour cause de Mangemorts toujours en liberté, et elle avait elle-même décliné l'offre. Sirius savait qu'au fond, elle le regrettait mais qu'elle était tout de même satisfaite que Dawlish ne soit pas non plus retenu.

Kingsley était quelqu'un d'intègre, de professionnel et qui savait gérer les états de crise. Il était l'homme de la situation pour diriger le bureau et correctement mettre la main sur les fugitifs malgré un effectif plus que réduit. Quatre Aurors avaient trouvé la mort entre l'affrontement de Poudlard et celui de Little Hangleton et beaucoup d'autres avaient été blessés, grièvement ou pas. L'équipe était presque diminuée de moitié depuis ces trois dernières semaines, même si certain allaient bientôt être autorisés à réintégrer leur poste. Dora avait également fait partie des blessés, mais c'était léger. Elle avait repris son poste quatre jours après la bataille du cimetière. Il avait ensuite fallu attendre une bonne semaine et demie pour que Kingsley ne décide de l'envoyer vivement en lune de miel. Pas que sa présence au Ministère soit de trop, au contraire, mais le noir aimait qu'on respecte ses engagements. Et la jeune femme avait déjà décalé ses vacances pour faire face au manque de personnel. Il lui avait stipulé qu'il la remerciait pour son professionnalisme mais qu'elle avait un mariage à savourer avant de finalement le lui ordonner sous peine de prendre un blâme.

Dora avait fini par abdiquer mais à une seule condition, qu'elle puisse attendre que la pleine lune soit passée afin de ne pas avoir à la gérer pendant leurs vacances. Leur nouveau supérieur lui avait donc accordé cette faveur ce qui faisait qu'elle avait débauché un peu plus tôt dans la journée pour préparer ses valises avant de partir dès le lendemain. Remus avait d'ailleurs très apprécié ce léger retard car il avait encaissé pas mal de mauvais sortilèges lui aussi et avait mis un peu de temps à se remettre avant que la pleine lune n'arrive. Il s'était débrouillé pour protéger sa femme au mieux mais en était ressorti avec de nouvelles cicatrices qui n'avaient rien à voir avec son loup. Heureusement, il n'avait subi que quelques sorts de découpe, un pour briser les os, ce qui lui avait fait que son bras gauche avait été inutilisable pendant toute la fin du combat, ainsi qu'un Doloris. Aussi douloureux qu'ils soient, c'étaient des sorts qui se soignaient bien contrairement à ceux de magie noire.

Sirius soupira avec lassitude. Le couple partait donc le lendemain sur la côte sud du pays, dans une auberge rustique afin de s'isoler et de célébrer leur amour. Le voyage à Venise avait été compromis dès le moment où aucune date sûre n'était possible. C'était qu'il fallait réserver un certain temps à l'avance pour pouvoir y séjourner. Malgré ce changement de plan et même si les évènements récents avaient certainement entaché un peu leur félicité, l'ex-maraudeur espérait qu'ils puissent bien s'amuser, tout enfermés qu'ils seraient dans leur chambre. Car après les combats, il y avait eu le bilan. Et cela avait également été difficile d'assister aux différentes obsèques. En tant qu'Aurors, il avait été présent, et en tenue officielle, pour enterrer ses quatre collègues. Mais il s'était également rendu à celles d'Emmeline Vance. Toute sa famille était là. Le plus dur avait été de voir ses filles, dont une attendait un heureux évènement, pleurer et lui dire au revoir. Elles avaient ensuite remercié ceux qui étaient présents avec un visage tourmenté avant de leur indiquer qu'elles avaient grandement apprécié leur soutien. Sans compter que tous les membres de l'Ordre du Phoenix avaient été là, même les non-officiels, tel que Ted et Andromeda.

Puis tout s'était enchainé. Sirius n'avait pas été gravement blessé, aussi, dès qu'il avait soigné ses brûlures, ses coupures et autres hématomes, il avait repris son service. Même s'il avait tout de même pris une journée de congé pour s'occuper de Harry. Pour le réconforter, lui remonter le moral et surtout être présent. Il l'avait ramené à la maison dès qu'il avait pu se libérer de ses obligations. Il l'avait veillé toute la journée, l'avait écouté et soutenu. Son fils avait été bouleversé, non, traumatisé par ce qu'il avait vu. Ce n'était pas un duel entre gamins de Maisons différentes dont il avait été témoin, mais une vraie bataille, une guerre. Il avait vu des horreurs en l'espace de quelques heures. Il avait tué cette nuit là. Et ça, personne ne pourrait rien y changer.

La porte du bureau s'ouvrit vivement alors qu'une jeune Auror venait reprendre son service. L'heure du déjeuner était finie et il était temps d'attaquer l'après midi. Enfin pour les autres, Sirius s'étira avant de se lever. Le rapport sur Parkinson attendrait. Après tout, depuis janvier qu'il avait rallié les Détraqueurs et qu'il avait permis l'évasion d'Azkaban, le rapport pouvait bien attendre une heure de plus. De toute façon, il était déjà derrière les barreaux après s'être fait attraper à Poudlard, donc il n'y avait pas d'urgence. De plus il n'avait pas encore pris sa pause et là il commençait à s'ankyloser. Les Mangemorts libres étaient introuvables. Ils avaient accusé une forte défaite avec la mort de leur Maître et bien qu'Avery soit toujours dans la nature, les jeunes recrues en fuite risquaient de ne plus faire parler d'elles avant un moment. Mais on attendait des résultats et il fallait donc chercher des pistes.

Sirius arriva rapidement devant le bureau de Kingsley. Il frappa et attendit d'être invité avant d'y rentrer. Il lui proposa d'aller faire un tour à la cafète maintenant qu'il devait y avoir moins de monde et son ami accepta avec un soupir de soulagement. Reprendre les rennes après Rufus était très difficile et demandait beaucoup d'investissements. Ils se dirigèrent tous les deux en silence dans les couloirs. Seuls et isolés dans un coin du réfectoire, ils auraient largement le temps de parler de tout et de rien. Oui, Voldemort était cette fois bel et bien mort, incinéré et enterré, mais il avait laissé un beau merdier derrière lui.

o0o

Samedi 29 Juillet 1995.

Harry était assis sous un arbre de son jardin, un livre Moldu dans les mains. Cela ne faisait qu'une semaine qu'il était autorisé à rester seul pendant que son père travaillait. Cela lui faisait du bien même si c'était difficile par moment. Très souvent, la nuit principalement, il était hanté par les horreurs qu'il avait vues dans ce maudit cimetière. Et par ce qu'il avait dû faire. Il avait tué. Il n'avait pas encore quinze ans et il avait mis fin à la vie de quelqu'un. Oh, après avoir assisté à sa renaissance, il n'était pas certain de pouvoir réellement le définir comme un homme, mais cela ne changeait rien au fait qu'il était mort de sa baguette. Enfin techniquement, il s'était servi de la baguette de Peter Pettigrow et il n'avait lancé qu'un Expelliarmus, mais le résultat était le même, Voldemort était mort à cause de lui.

Il laissa son esprit voguer jusqu'à cette soirée là. Et particulièrement sur le moment où il était revenu à Poudlard. Il se rappelait bien qu'il avait longuement pleuré dans les bras de son nouveau parrain. Puis il avait entendu un chant rassurant, réconfortant, tranquillisant. Il avait relevé les yeux pour voir Fumseck se poser sur l'épaule de Lucius, tout en lançant une petite trille qui avait réchauffé son cœur. Il avait tendu la main pour le caresser doucement avant de renifler bruyamment. L'adulte l'avait ensuite entrainé vers un siège qu'il avait confortablement transformé en fauteuil moelleux avant de lui donner quelques potions antidouleurs et antiseptiques alors que le phœnix s'était chargé de guérir ses plaies en laissant échapper quelques larmes dessus. La douleur avait alors enfin reflué et une douce torpeur l'avait attrapé. Et malgré le sang qu'il voyait en fermant les yeux, il s'était senti prêt à basculer dans un sommeil mérité. Mais il n'avait pas pu dormir avant un bon moment. Peu de temps après, Dumbledore était arrivé et lui avait appris bien des choses sur ce qu'il s'était passé face à Voldemort.

Flash back

Harry avait envie de dormir. Il ne savait pas quelle heure il était mais il avait l'impression que plusieurs jours étaient passés depuis qu'il était entré dans le labyrinthe. Il regarda le directeur s'asseoir derrière son bureau en le fixant avec attention. Il voulait juste qu'on lui donne une potion pour ne pas faire de cauchemars et dormir, pourquoi donc était-il encore là ? Il sursauta lorsqu'il sentit une main se refermer sur son épaule. Il tourna la tête pour voir le regard fatigué mais inquiet de son parrain. Si avant il le nommait ainsi pour s'habituer ou se convaincre que c'était bien la vérité, maintenant cela prenait une autre dimension. Son père adoptif était toujours en vie mais ce soir, Lucius avait mis sa vie en danger pour le protéger. Comme le voulait les promesses proférées lors de la cérémonie.

Il lui fit un faible sourire pour lui montrer que ça allait à peu près bien mais visiblement il ne fut pas très convainquant car la lueur inquiète s'intensifia. Il sentit de nouveau des larmes envahir ses yeux et il fut reconnaissant à Lucius de s'être rapproché pour le serrer dans ses bras. Il aurait préféré que ce soit son père qui le fasse, mais au moins il n'était pas seul.

- Bonsoir Harry, commença doucement Albus, cette soirée a été bien plus mouvementée que ce qu'elle n'aurait dû.

- C'est un doux euphémisme Albus, répondit avec sarcasme Lucius en s'installant de façon à rester à côté de son filleul pour continuer à le soutenir.

- Et encore je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour vous, tout comme vous ne savez pas ce qu'il s'est passé ici. Mais j'aimerais y remédier en écoutant ce que vous avez vécu.

- Est-ce bien nécessaire ? Harry est fatigué et ce fut une nuit très éprouvante. Laissons-lui un peu de répit.

- Je sais par expérience qu'il vaut mieux en parler tant que c'est encore frais. Dormir sur de tels évènements lui serait néfaste. Mais je pense qu'une bonne tasse de chocolat chaud pourrait l'aider à mieux appréhender cette difficile discussion.

Harry jeta un regard affolé à Lucius. Il voulait oublier cette soirée, il voulait juste dormir. Il ne voulait pas se rappeler tout ce qu'il avait vu. Mais il comprit vite que son parrain se rangeait à l'avis du directeur. Il en aurait d'ailleurs ressenti une certaine amertume s'il n'avait pas vu le regard désolé du blond. Il n'était pas d'accord mais comprenait qu'il fallait battre le fer tant qu'il était chaud. C'était sûrement vrai, mais là tout de suite, le Gryffondor aurait préféré ne pas vérifier cette expression. Alors après avoir avalé la moitié de sa tasse, il se mit à raconter ce qu'il s'était passé depuis le moment où il avait touché le trophée jusqu'à son retour à Poudlard. Lucius attendit qu'il ait complètement fini son récit avant d'apporter quelques précisions. Harry en était satisfait. Il n'aurait pas été capable de continuer s'il avait été interrompu et il devait reconnaître que maintenant qu'il avait parlé, il se sentait un petit peu mieux. Oh pas des masses, mais juste un peu, juste le peu qui l'aurait aidé à s'endormir en quelques instants.

- Harry, mon garçon, ce soir, tu as fait preuve d'une bravoure qui dépasse tout ce que j'aurais pu attendre de toi. Tu as manifesté le même courage que ceux qui ont combattu Voldemort et qui en sont morts lorsqu'il était au sommet de sa puissance, il y a une quinzaine d'années.

- Il y a eu des morts ce soir aussi ...

- Je sais. Il est très regrettable que de telles tragédies aient eu lieu, mais ces fiers combattants sont morts la tête haute, pour défendre leur monde.

- Snape est mort éventré parce qu'il voulait me protéger ! Ioann est orphelin à cause de moi ! Moi je n'ai aucune fierté pour sa mort à lui !

- Harry, Severus savait ce qu'il risquait en allant affronter Voldemort alors que sa couverture d'espion n'était plus. Et il l'aurait fait même si je l'en avais empêché. Severus n'a jamais pu laissé un enfant souffrir, quel qu'il soit.

- Je sais. Papa m'a raconté que Snape, mon père James et lui se vouaient une haine avant et que Snape a quand même fait plein de choses pour qu'il soit libéré pour qu'il vienne me chercher chez les Dursley. Il aurait pu les laisser m'élever mais il m'a aidé. Et ce soir ... ce soir ...

- Ce soir il est mort en défendant ce qu'il estimait être juste, répondit doucement Albus alors qu'une grande douleur apparaissait sur son visage. Garde toujours ça en mémoire et ne dénigre pas son sacrifice.

- Je ... ce n'est pas ça ... c'est que j'aurais préféré pouvoir arrêter Voldemort avant.

- Mon garçon, tu n'as rien à te reprocher. Tu as porté sur tes épaules le fardeau d'un sorcier aguerri et tu t'es largement montré à la hauteur de l'épreuve.

- J'ai tué, professeur ! S'écria Harry, des larmes dans les yeux. J'ai tué un homme et à cause de moi d'autres sont morts aussi. J'ai tué !

- Je suis terriblement désolé. Je sais que c'est très difficile pour toi, mais il n'y avait que toi qui pouvais achever cette mission.

- Pourquoi ? Pourquoi moi ? Couina Harry, des larmes aux yeux.

- Parce que c'était écrit, bien avant ta naissance.

Harry eut l'impression de se prendre un coup de massue alors que le directeur lui racontait la prophétie et ses conséquences. Son père James avait raison, il était le seul à pouvoir combattre victorieusement Voldemort. Une certaine rancune s'empara de lui quand il comprit tout ce qu'on lui avait caché. Il aurait aimé savoir avant. Il aurait aimé pouvoir se préparer. Il aurait aimé apprendre d'autres sorts que ceux qu'il connaissait afin de pouvoir mieux se défendre. Albus lui expliqua également pourquoi Voldemort n'avait pas trouvé la mort lorsque l'Avada Kedavra avait rebondi sur lui. Oh, le garçon n'avait pas compris grand-chose et le directeur n'était pas rentré dans les détails non plus. Cela faisait de toute façon bien trop d'informations d'un coup et il était très tard.

- As-tu des questions, Harry ou préfères-tu aller te coucher ?

- Je ... pourquoi j'ai vu mes parents ? Ils sont morts, et ils ne sont pas revenus en fantôme alors pourquoi ce soir ?

- Priori Incantatum.

- La remontée des souvenirs ? Intervint Lucius pour la première fois depuis qu'il avait fini de compléter les dires de son filleul. J'en avais entendu parler mais je n'avais jamais imaginé quelque chose de semblable.

- C'est parait-il, très impressionnant. Et très rare également. Vois-tu Harry, ta baguette, tout comme celle de Voldemort, contenait le même élément principal. Je sais que ce cher Ollivander te l'a dit lorsqu'il t'a vendu ta baguette. Il m'a fait un rapport aussitôt que tu sois sorti de son magasin.

- Pourquoi ?

- Parce que cet élément est une plume de la queue de ce phœnix là, répondit le Directeur en désignant Fumseck du menton. Pour ce qui est du phénomène de ce soir, sache que deux baguettes jumelles ne peuvent agir l'une contre l'autre. Mais si leurs propriétaires les forcent à combattre, un phénomène très rare se produit. L'une des baguettes forcera l'autre à régurgiter les sortilèges qu'elle a jetés. Le plus récent en premier, puis les autres en remontant le temps.

- C'est pour cela que mon père est venu et qu'il m'a dit de changer de baguette ?

- Oui, parce que ni l'un ni l'autre ne pouviez avoir le dessus.

- Il m'a dit de prendre la baguette de Pettigrow et qu'elle ferait l'affaire.

- En le désarmant un peu plus tôt, tu as fait en sorte que sa baguette devienne la tienne. En dehors de la tienne, aucune autre baguette n'aurait mieux réagi à ton contact que celle-là, expliqua Lucius. Je ne sais pas comment, mais James Potter l'a su. Albus, logiquement il ne s'agit que d'échos qui conservent l'apparence et la personnalité du défunt. Or là, cela semblait différent. Potter savait très bien ce qu'il disait.

- Je n'ai aucune idée de ce qui a pu ce produire. Mais le fait que Harry est le fils de deux des échos a sûrement pesé dans la balance.

- Il m'a dit qu'il était fier de moi, murmura le garçon.

- Et je ne peux que me joindre à son opinion, déclara le blond d'une voix douce comme seule sa famille lui connaissait. Sincèrement.

Harry l'avait regardé, les yeux piquant des larmes qui menaçaient de s'écouler. Puis il s'était penché vers lui, légèrement, mais Lucius avait saisi le message et l'avait attiré contre lui. Salazar, ce gosse avait besoin de dormir et de la présence de Black, pas de continuer à parler ainsi. L'Auror arriva une bonne demi-heure plus tard, éreinté. Il trouva son fils endormi dans l'étreinte de son cousin par alliance alors que celui-ci et Albus sirotaient un thé l'air sombre et le regard fatigué. Après avoir donné des nouvelles plus rassurantes que prévues de ce qu'il s'était passé ensuite dans le cimetière, il avait alors attrapé le garçon doucement dans ses bras pour l'emmener directement à la maison.

Fin du Flash back.

Il s'était réveillé peu de temps après aux prises d'un terrible cauchemar. Il n'eut pas le temps de sortir du lit qu'il vomissait déjà douloureusement toute la bile que son estomac contenait. Sirius était arrivé aussitôt, sûrement prévenu de son réveil par une alarme. Il l'avait soigné, nettoyé, réconforté, bercé pour qu'il se rendorme mais Harry voyait trop d'horreurs en fermant ses paupières pour réellement s'endormir.

Quand Poppy était venue le voir dès le lendemain matin, elle lui avait appris que le directeur avait annoncé à tous les élèves ce qui s'était passé dans le cimetière et que son absence était due aux soins qu'il devait recevoir. Ce n'était qu'un petit privilège car initialement tous les élèves devaient repartir chez eux deux jours après la Troisième Tâche. Et puis il avait appris qu'il n'était pas le seul dans ce cas là. Sans grande surprise, Ioann avait également rejoint son parrain dès l'aube. Cette nouvelle avait tordu le ventre du Gryffondor. Comment ne pas se sentir mal dans ces conditions ?

Harry soupira en sentant quelque chose de doux se frotter contre son poignet. Il baissa le regard vers le chat noir qui le regardait avec ses grands yeux jaunes. Schrödinger, le chat de Sandy. Le temps que l'Auror restait à Ste Mangouste, c'était Sirius et lui qui s'occupaient de l'animal. Il était assez vieux mais très affectif dans l'ensemble. Il lui gratta derrière les oreilles avant de perdre ses yeux dans le vague. Dans deux jours il aurait quinze ans. Dans deux jours ses amis viendraient le rejoindre pour célébrer cet évènement. Il n'osait même pas penser à l'anniversaire de Ioann qui était passé d'une dizaine de jours. Son ami avait dû passer une fête bien triste cette année. Il se secoua la tête pour ne pas s'enfoncer dans ce genre de pensée. C'était pour cela qu'il n'était pas resté seul après les tragiques évènements de la fin juin. Pour ne pas penser et culpabiliser. Il avait d'ailleurs apprécié de passer du temps au Terrier avec son meilleur ami et toute sa famille. Hermione n'était pas avec eux mais elle devrait venir d'ici la fin de l'été.

Il avait également eu droit à quelques séances de psychanalyse. Une par semaine avec le psy qui suivait déjà Ioann. Cela lui faisait bizarre et il n'était pas certain que ce soit une bonne idée. En effet, reparler de ça, séance après séance, l'angoissait grandement. Mais son père y tenait et le reste des adultes à ses côtés étaient de son avis. Pour lui la meilleure des thérapies avait été l'ambiance si chaleureuse et si particulière que le Terrier dégageait. Les jumeaux avaient mis quelques jours avant de décider que le mieux qu'ils pouvaient faire, était d'être eux même. Et c'était un peu lui, Harry, qui était à l'origine de ça.

Au début, et pour la première fois, Fred et George étaient incroyablement sérieux et silencieux. George avait été sous soins pendant trois jours pour guérir les blessures qu'il avait eues dans le labyrinthe. Mais plus que tout, aucun ne savait réellement comment faire face à ce qu'il s'était passé après. Ils n'avaient rien vu de la bataille de Poudlard, mais les faits relatés dans la presse et les rumeurs étaient assez édifiants pour qu'ils n'osent pas s'amuser comme à leur habitude.

Harry avait alors compris ce qui lui manquait pour faire fuir les cauchemars, c'était le rire. Alors, à un moment où il avait pu s'échapper de la vigilance de Ron, il avait retrouvé les jumeaux dans leur chambre. Il ne leur avait pas laissé le temps de parler et leur avait tendu la bourse de Gallions qu'on lui avait transmis par son père. C'était le prix pour le gagnant du Tournoi. Normalement, il aurait dû y avoir une cérémonie avec fête et discours, mais vu ce qu'il s'était passé, Fudge s'était contenté de donner le prix à Sirius dans un couloir du Ministère.

Bien évidement, les jumeaux avaient refusé et George avait insisté pour qu'il la garde. Comme il lui avait déjà dit, c'était lui qui méritait réellement de gagner et après ce qu'il avait subi après avoir attrapé le trophée, c'était plus que justifié. Mais Harry n'en avait pas démordu et avait finalement trouvé l'argument clé. Ils devaient prendre l'argent et continuer leur entreprise de farces et attrapes. « J'ai besoin de rire pour oublier, alors prenez, et faites moi rire ». Fred avait hoché la tête d'un air solennel alors que George avait attrapé avec prudence la bourse. Oui, il y avait là de quoi bien faire avancer leur projet de magasin. Ils avaient encore un an à faire à Poudlard, mais ils étaient majeurs. Et avec ces fonds, ils pourraient donc commencer à concrétiser les choses avec plus de facilités.

Pourtant, cette semaine, Harry était content de pouvoir rester seul chez lui. Il avait réussi à prendre du recul et commençait à apprivoiser les images qui le hantaient. De toute façon, Sirius le veillait comme du lait sur le feu. Si jamais il trouvait qu'il s'enfermait trop sur lui, ce serait direction le Terrier. Mais Harry ne s'inquiétait pas tant que ça. Dans quelques jours son père aurait deux semaines de congé. La situation du pays ne se prêtait pas trop à ce départ en vacances, mais être le père de Celui-Qui-A-Sauvé-Le-Monde-Du-Mage-Noir avait au moins cet avantage. Il avait hâte d'y être car ils n'en avaient pas encore parlé, mais Harry devait lui dire ce que son père James lui avait dit et ce serait le moment où jamais de le faire. Pour l'instant, il soupira en se relevant, il en avait assez de lire. Le livre était bien, mais lui pas assez concentré. Aussi il se dirigea dans la maison, le félin le suivant de près. Il n'avait pas encore eu le temps de s'approprier sa nouvelle chambre dans le grenier et d'y faire la décoration. Il était temps de s'y mettre, cela lui permettrait de ne plus penser au reste.

o0o

Mercredi 9 Août 1995.

Une semaine. Plus qu'une semaine et elle pourrait enfin rentrer chez elle. Cela faisait sept semaines que Sandy était à Ste Mangouste avec interdiction de sortir sous peine de se faire attacher au lit. Le sort de magie noire qu'elle avait pris avait pu être rapidement soigné par le contre sort de Lucius. Mais les effets avaient mis un moment à s'estomper car il y avait eu des interférences avec les autres sorts qu'elle avait endurés. Sans compter qu'elle avait encaissé un certain nombre de Doloris qui avait fait baisser son capitale santé à un niveau très bas. Elle avait été mise sous surveillance médicale pendant au moins huit semaines. Elle savait que normalement elle en guérirait avec un peu de temps, mais là, elle commençait à en avoir assez de cette inaction. Le seul avantage c'était qu'elle ne garderait de ce combat qu'une cicatrice hideuse sur le bras gauche. Comme si celle de la brûlure qui défigurait son bras droit n'était pas suffisante. Elle avait reçu un sortilège d'acide qui lui avait rongé la chair petit à petit jusqu'à l'os. Maintenant son avant bras était presque guéri mais restait largement difforme. Il lui en manquait définitivement un morceau qu'elle ne retrouverait certainement jamais.

Il lui faudrait également une bonne rééducation pour pouvoir retrouver un minimum de souplesse dans son membre. S'il était prévu qu'elle reprenne le boulot d'ici la fin du mois, il était hors de question qu'elle aille sur le terrain avant quelques semaines supplémentaires. Mais dans l'immédiat, il lui restait une semaine à faire dans cet hôpital et deux autres semaines de repos forcé chez elle. C'était aussi pour cela qu'elle avait retiré sa nomination pour le remplacement de Rufus. Elle s'était sentie touchée de la proposition mais était réaliste. Actuellement Kingsley était le plus à même à reprendre le poste. Oh Sirius aussi, mais elle savait qu'il n'était pas forcément attiré par ce genre de responsabilités. Quelques années plus tôt, il aurait sauté sur l'occasion avec plaisir, mais il avait beaucoup grandi depuis ces dernières années. Son fils avait failli mourir, il avait retrouvé sa famille et s'était attaché à un certain nombre de personnes très hétéroclites.

Et puis il le lui avait confirmé lorsqu'il était venu la visiter la semaine passée. Il avait un autre projet en cours. Il avait réellement apprécié l'année qu'il avait passé à enseigner à Poudlard. Du coup il avait déposé sa candidature pour reprendre le poste de professeur de Défense. Etre entouré de gosses lui plaisait. Leur apprendre son savoir et les aider à se trouver des armes pour leur avenir lui donnaient l'impression d'être tout aussi utile que de s'occuper d'affaires de meurtres. Oui, il fallait arrêter les criminels pour garder la population en sécurité, mais donner de bonnes bases solides à des enfants étaient aussi une forme détournée d'agir dans ce sens.

Pour l'instant Sandy n'avait aucune autre nouvelle de cette affaire. Soit Sirius se faisait désirer, soit Albus et le conseil d'administration n'avaient pas encore donné leur accord. Ce qui était possible car avec tout ce qu'il s'était passé avec la présence d'un Mangemort pendant de longs mois à Poudlard, ça faisait un peu polémique. Elle était persuadée qu'avoir un ancien Auror en professeur devrait certainement apaiser les craintes du conseil et que son ami obtiendrait facilement le poste. Et puis elle savait que son envie de revenir à Poudlard était également dirigée par un autre motif : Ioann Snape. Le garçon n'aura plus son père pour veiller sur lui tous les jours et Sirius estimait qu'il avait une dette envers Severus. Il avait défendu Harry au péril de sa vie, aussi il estimait normal qu'il fasse ce qu'il fallait pour veiller sur le petit Serpentard.

Pour l'heure, après avoir enfilé une tenue plus adéquate que les horribles blouses fournies par l'hôpital, Sandy déambulait dans les couloirs. Elle était allée chercher une collation au salon de thé et avait rapporté quelques provisions. Chaque jour qu'elle passait ici suivait le même rituel. Le matin, après s'être réveillée tard à cause des potions qu'elle ingurgitait, elle subissait les soins et diagnostiques du Médicomage. Puis l'après midi elle se promenait, passait parfois un peu de temps dans la cour intérieur du bâtiment pour respirer le faux air pur. Enfin elle revenait dans son service pour finir la journée. Il n'y avait que lorsqu'elle avait de la visite qu'elle changeait son programme. Mais aujourd'hui, personne n'était venu pour elle. Aussi elle avançait dans le couloir jusqu'à arriver devant la porte de la chambre.

Non, ce n'était pas sa chambre. Comme tous les jours, elle frappa doucement et entendit d'y être invitée pour entrer. Rien n'avait changé depuis ces différentes semaines. Il y avait toujours les plumes qui grattaient les rouleaux de parchemins qui défilaient dans une vitrine fermée d'un sort. Il s'agissait d'une sorte de plumes à papote ensorcelées pour noter à chaque instant, l'évolution des constantes vitales des malades ou blessés. Mais elle se désintéressa de leur ballet incessant pour poser son regard sur l'occupant de la chambre. Comme tous les jours, Severus Snape était allongé dans ce lit au drap blanc, paisiblement et inconscient de ce qu'il se passait autour de lui.

Sandy se rappelait parfaitement d'avoir lutté pour le garder en vie. Elle avait senti son cœur battre férocement sous ses doigts alors qu'il souffrait du sort de Videntrailles. Puis il avait ralenti dangereusement après qu'il eut perdu connaissance. Elle avait réussi à annuler l'effet du sortilège qui expulsait automatiquement les boyaux du professeur hors de son corps mais elle n'avait aucune notion de Médicomagie pour tout remettre à sa place et refermer la plaie. Nymphadora l'avait bien secondée pour limiter les dégâts, mais ni l'une ni l'autre n'était en état pour faire mieux. Ce fut Charlie Weasley qui prit le relais pour transplaner Severus à Ste Mangouste avant qu'il ne soit trop tard. Le jeune homme n'avait presque pas été blessé et avait donc pu utiliser le transplanage d'escorte de façon beaucoup plus sécuritaire qu'aucune des deux femmes n'aurait pu le faire.

Mais malgré tout et malgré les soins apportés en urgence, l'état de l'homme n'avait été déclaré viable qu'une semaine plus tard. Viable, mais pas guéri pour autant. Son corps en avait pour des semaines, voire des mois pour se remettre de ce qu'il avait enduré. Et pour l'instant, il était dans un profond coma et personne ne savait s'il en sortirait un jour. Oui, Severus Snape n'était pas mort. Mais non, il n'était pas pour autant entièrement vivant.

Comme tous les jours, Sandy l'observa, histoire de déceler une amélioration et comme tous les jours, il n'y en eut aucune. Le léger scintillement qui apparaissait régulièrement au dessus de la poitrine de l'homme indiquait qu'il était toujours sous assistance respiratoire et cardiaque. Si jamais ces sorts là étaient arrêtés, alors Severus mourrait définitivement. Certains pensaient que pour lui et sa famille, il était peut-être raisonnable de le laisser partir plutôt que de rester des décennies dans ses conditions, mais Milovan et Lucius avaient été intraitables là-dessus. Depuis le professeur végétait sur son lit dans une chambre hautement protégée.

Sandy tourna la tête pour regarder Ioann. Il était plongé dans un devoir de Runes d'après ce qu'elle voyait de son livre. Il était assis dans le fauteuil que son oncle Lucius lui avait installé, et comme tous les jours, il n'en sortait que pour aller caresser le bras, embrasser les joues ou serrer la main de son père. Il lui montrait qu'il était là, auprès de lui et Sandy espérait que Severus le sentait, où qu'il soit. Le garçon venait tous les après midi. Sans exception. Au début, Il y avait toujours un membre de sa famille avec lui. Mais petit à petit, les obligations de chacun s'y mêlant, les visites des autres duraient moins longtemps. Ioann comprenait bien sûr, en contre partie, les adultes le laissaient venir seul à l'hôpital.

Enfin pas tout à fait seul non plus. En principe, à l'heure de son arrivée, Sandy était dans le hall. Elle l'attendait et s'il était seul, le suivait jusqu'à la chambre avant d'aller chercher une collation. Puis elle lui tenait compagnie avant de l'escorter jusqu'aux cheminées quand il rentrait chez son parrain. Elle avait beau être arrêtée, pour rien au monde elle ne l'aurait laissé affronter seul le regard des autres. Et personne n'osait affronter son œil noir. Ce que Severus avait fait dans le cimetière avait largement été diffusé par la presse. De Mangemort suspecté, malgré tout ce que Dumbledore affirmait, il était passé au statut de héros martyr. Depuis, énormément de curieux tentaient d'approcher son fils à défaut de pouvoir venir le voir lui.

Mais Sandy veillait à ce que Ioann ne soit pas dérangé. Elle l'aimait bien ce gosse. Ils parlaient tous les deux tous les jours. Si au début il était resté hermétiquement tourné vers son père, il avait fini par s'ouvrir à elle et semblait également apprécier leurs conversations.

- Alors gamin, tu t'en sors ?

- Oui ça va, ce chapitre est assez facile. Même si j'ai raté le cours car j'étais à l'infirmerie, avec les notes que Hermione m'a prêtées, ça me parait très simple au final.

- Tu es un p'tit machin très intelligent, ce qui aide beaucoup.

- Alors je tiens ça de papa, sourit Ioann bien que cette fois non plus, cela n'atteignit pas ses yeux.

- Ouais, il parait qu'il en a un peu dans le crâne le Severus.

- Quand il se réveillera il te montrera qu'il est très fort.

Le regard était plein de défi mais Sandy ne fit que s'en amuser. Car c'était de la fausse indignation, cela ce voyait bien, mais surtout parce qu'il avait fait preuve d'optimiste. Et rien que cela était une bonne chose. S'il avait veillé son père comme on veillait un mort, alors elle l'aurait signalé à son parrain et son psy pour qu'ils agissent en conséquence. Mais là, il le veillait pour ne pas le laisser seul, elle en était certaine.

- Je n'attends que ça. Et puis je vais te dire, ton père ce n'est pas une gravure de mode, mais sa répartie me botte plutôt pas mal.

- Papa n'a pas un physique facile mais il n'est pas moche !

- Ioann regarde moi. Regarde-moi bien. Il me manque un œil, j'ai le bras droit à moitié brulé par une vieille blessure et l'autre déformé par une saleté de sort acidifiant. Je ne suis pas non plus un top model, mais je pense que ça ne fait pas de moi quelqu'un de moche.

- Non, c'est vrai. Tu es belle je trouve.

- Et ton père aussi. Tu vois, tout vient de la façon de penser. Je te donne un autre exemple. Maintenant que c'est un héros, il attire les foules. Je sais que ton parrain et Lucius ont fait en sorte que tout le courrier soit dirigé au Manoir de façon à ce que tu ne sois pas dérangé par tous ces hiboux. Mais je suis certaine que ton père doit recevoir des lettres de femmes seules et éplorées qui aimeraient bien se le mettre dans la poche. C'est un héros brisé par son destin et ça apporte beaucoup de prestige. Il n'est pas plus séduisant qu'avant et il a certainement des cicatrices en plus, mais il est devenu beau aux yeux des femmes intéressées par la renommée. La beauté physique est très souvent corrompue. C'est la beauté du cœur qui fait toute la différence.

- Papa est quelqu'un de bien.

- Oui. C'est quelqu'un de très bien. Son cœur est très beau. Et crois moi, je l'ai vu de très près.

Elle avait fait cette petite plaisanterie sur la blessure de Severus en faisant très attention à la réaction du garçon. Ce n'était pas méchant ni une façon de le renvoyer à sa douleur, mais plus une façon de lui montrer qu'on pouvait aussi apprivoiser ses peurs avec l'humour. Et le petit sourire de l'adolescent la rassura. Son cas n'était pas si désespéré que ça. S'il était capable de sourire à ça, alors il saurait se relever et affronter la vie quoi qu'il se passe avec Severus. Elle était assez impressionnée au final. Ce gosse était vraiment très fort. Il avait enduré des horreurs. Que ce soit à deux ans quand il avait trouvé sa mère morte, à trois ans quand il avait été maltraité, ou encore il y avait cinq mois lorsqu'il avait été torturé une fois de plus. Mais il se relevait toujours. Et là, avec son père plongé dans un coma dont personne ne saurait s'il en sortirait ou pas, Sandy voyait un petit garçon bien plus adulte et mature que certains hommes qu'elles connaissaient.

- C'est parce que je suis dedans et que tout le monde dit que je suis mignon, lui répondit finalement Ioann avec une touche d'espièglerie avant de compléter sa pensée. Il m'appelle toujours « mon Cœur ».

Sandy lui ébouriffa un peu les cheveux alors qu'il avait les yeux fixés sur le visage inerte de son père. Ce n'était pas par arrogance qu'il avait dit ça. C'était juste une constatation teintée d'un léger humour.

- Allez le mignon, il est temps que tu ailles voir ton psy.

- Tu m'accompagnes ?

- Evidemment ! Ne crois pas que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement. Je suis tenace.

- Je suis content que tu sois là, lui indiqua Ioann.

Oui, il ne mentait pas. Depuis la première arrestation d'Ombrage, il ne l'avait vu que quelques fois et en particulier lorsqu'il avait fait sa déposition contre Warrington. Il ne l'avait réellement connue que lorsqu'elle avait commencé à venir lui tenir compagnie dans cette chambre. Elle était spéciale, étrange, mais elle était toujours très attentive à son bien-être. Surtout moralement. Elle l'avait engueulé lorsqu'il avait commencé à la vouvoyer et il en avait un peu été surpris. Mais maintenant, après sept semaines à se voir presque très régulièrement, il l'aimait beaucoup. Elle le bouscula un peu en lui disant qu'il allait virer fille s'il continuait à faire dans le sentimental et elle l'entraina dans les couloirs.

Ioann traversa le service, changea d'étage et prit un nouveau corridor. C'était un chemin qu'il connaissait bien maintenant. En fait, il commençait à bien connaitre l'hôpital. Il y avait le salon de thé où Sandy le trainait de temps en temps pour qu'il se change un peu les idées. Il y avait le bureau des infirmières où il venait rarement. La dernière fois qu'il était passé devant, il avait été gêné par les regards de pitié ou de convoitise qu'elles lui avaient lancés. L'Auror avait raison, la nouvelle notoriété de son père attirait bien des femmes. Et il y avait aussi une autre salle qu'il avait découverte. Pas seul. En fait, Neville était passé le voir deux fois, pour prendre de ses nouvelles et de celles de son père. Ils avaient parlé un peu avant qu'il ne doive repartir auprès de sa grand-mère. Il était venu voir ses parents et en avait profité pour lui dire bonjour. La deuxième fois, il lui avait demandé s'il voulait bien l'accompagner lors de sa visite parentale et même si Ioann avait hésité, il avait fini par accepter. Il avait alors retrouvé son premier professeur de Défense qui arrivait, semble-t-il, à écrire son nom sans se tromper. Mais surtout, il avait fait la connaissance de Franck et Alice Londubat.

Ioann avait été touché que Neville tienne à le présenter à sa famille même si celle-ci ne pouvait réellement comprendre tout ce qui était dit. Il avait été bouleversé de voir ce que devait endurer son ami depuis des années et sans rien dire. Voir ses parents ainsi était terrible. Mais malgré ses larmes aux yeux, Neville l'avait rassuré sur son état d'esprit. Et le Serpentard avait senti son cœur chauffer d'avoir un tel ami. Il n'en avait jamais douté car le Gryffondor avait toujours été là pour lui et même maintenant, il lui avait montré qu'il comprenait sûrement mieux que personne sa nouvelle situation, en lui montrant sa relation avec ses parents blessés. Cela l'avait d'ailleurs fait beaucoup réfléchir et il était resté songeur tout le reste de la journée.

Quand Sandy et lui arrivèrent dans la salle d'attente du Psychomage Dawson, il remarqua qu'il était bien temps car déjà le patient précédent sortait de sa séance. Il avait failli arriver en retard. Comme à chaque fois, James prenait toujours quelques minutes pour finir de boucler le dossier en cours avant de préparer le suivant. Ce qui permettait à Ioann de parler un peu avec Harry. Car oui, c'était bien le jeune Potter qui avait rendez-vous juste avant lui. Puis la porte du bureau s'ouvrit une nouvelle fois et Sandy accompagna le fils de son collègue aux cheminées. Elle en avait parlé avec Sirius et depuis elle protégeait le jeune héros des badauds comme elle le faisait avec Snape junior. Sur le chemin ils parlèrent un peu de tout et de rien. Comme à chaque fois, l'Auror restait dans le domaine du superficiel. Elle en avait suffisamment et longtemps soupé, après les morts violentes de son mari et de son fils, pour savoir qu'une séance de psychanalyse était toujours éprouvante. Alors elle préférait détendre l'adolescent plutôt que de le stresser un peu plus. Quand il fut bien parti chez lui, elle reprit sa route pour retourner à la chambre de Severus.

Le temps que son fils était occupé ou après qu'il soit reparti chez lui, elle venait lui lire le journal ou lui raconter les amourettes entre infirmières et Médicomages qu'elle avait surprises. Bref, elle venait lui parler. Elle aimait bien ces moments là. Ils étaient calmes. En même temps, pensa-t-elle, un type dans le coma ne pouvait pas être pénible. Dans une semaine elle rentrerait chez elle et dans trois le gosse retournerait à Poudlard. Elle se promit de venir tenir compagnie au professeur dès qu'elle en aurait le temps pour compenser l'absence de son fils. Oh, ça n'aurait pas la même valeur, mais visiblement, sa famille semblait croire que malgré son coma, il pouvait entendre ce qu'il se passait autour de lui. Alors si cela l'aidait à combattre et à un jour s'éveiller, alors elle le ferait. Severus Snape était un type bien et son fils ne méritait pas de devenir orphelin. Si prendre un peu de son temps pouvait aider ces deux là, elle était prête à le tenter. Et puis ce n'était pas comme si quelqu'un l'attendait chez elle. A part son chat, du moins si Sirius le lui rendait en un seul morceau lorsqu'elle sortirait d'ici ...

o0o

Mardi 29 Août 1995.

Milo soupira. L'été était étrangement passé aussi lentement que rapidement. Il avait du mal à comprendre qu'un tel paradoxe puisse avoir lieu mais c'était un fait. Les débuts avaient été difficiles. Autant par l'adaptation qu'il y avait eu avec l'arrivée de Kerrian que par la gestion de ce que le coma de Severus avait provoqué. Dès qu'il avait su que Severus n'était pas mort, contrairement à ce que le jeune Harry avait annoncé, il avait demandé à ce que Ioann quitte Poudlard sur le champ. Ils avaient été à Ste Mangouste et avaient patienté des heures durant pour avoir quelques nouvelles. Ioann avait été endormi de force par une potion afin qu'il ne s'épuise pas trop et Milo en avait profité pour écrire son article sur les évènements de Poudlard. Cela pouvait paraître insensible de sa part, mais c'était sa façon de gérer la probable future mort de son petit frère. Montrer les erreurs du gouvernement et vanter le courage des civils et des Aurors méritants, tout cela l'avait aidé à ne pas se laisser submerger par l'angoisse.

De nombreuses heures plus tard, les nouvelles n'avaient pas été bonnes mais le professeur semblait vouloir se battre. Les deux Russes avaient été renvoyés de l'hôpital pour se reposer alors qu'il fallait attendre pour en savoir plus. Milo avait alors ramené le garçon chez lui, lui avait fait vaguement visiter la nouvelle maison et l'avait installé dans sa chambre. Une visite plus complète avait eu lieu plus tard, quand Ioann avait été plus attentif. Le lendemain, l'adulte avait été chercher Kerrian à la gare et avait annoncé à Lucius et Draco qu'il ne savait pas encore si Ioann irait au Manoir mais que le jeune blond était le bienvenu chez eux.

Draco avait compris et avait d'ailleurs demandé à venir assez régulièrement même si dans l'immédiat, il préférait rentrer chez lui et retrouver sa famille. Puis le Serdaigle avait découvert son nouveau chez lui avec sa chambre qu'il put aménager à sa convenance. Mais au début, il était resté relativement réservé. Il n'était pas habitué à ça. Il avait toujours vécu en foyer et là c'était beaucoup de changements. Sans compter que son petit cousin n'allait pas fort. Henrique avait réussi à prendre trois semaines de vacances et comme le Russe était toujours en arrêt, cela avait permis à la famille de trouver ses marques.

Titan n'avait pas eu de problèmes. Il avait une capacité d'adaptation étonnante et dès qu'il ne veillait pas son petit maître, il faisait des terriers dans le terrain. C'était finalement une bonne chose que Henrique ait eu Macnair au train plus d'un an plus tôt l'obligeant à déménager, car même si cela n'avait pas été sans heurt, l'animal était bien plus heureux à crapahuter dans leur nouveau foyer qu'à rester enfermé dans son ancien appartement. Bon, pour être honnête, Milo trouvait que Rascasse, le poisson de Severus, était bien plus simple à gérer du fond de son aquarium, mais le fennec était quand même bien plus attachant et affectueux.

Le matin les garçons aidaient les deux adultes à entretenir le terrain ou la maison quand ils avaient fini d'étudier. L'après midi, comme Ioann était à Ste Mangouste, Kerrian en profitait pour apprendre la vie avec des parents. Car si au début, quand il avait rencontré le Brésilien, il avait eu un peu de mal à lui trouver une place, maintenant il avait bien assimilé qu'étant le compagnon de son père légal, alors il était aussi quelque part un père pour lui. Oh il avait parfois du mal avec certaines règles imposées qu'il n'avait jamais connues avant, mais dans l'ensemble, il était satisfait du tournant de sa vie.

Tous les week-end Draco venait les rejoindre et restait les deux jours. Sa présence aidait beaucoup Ioann à affronter ce qu'il vivait avec son père. Il fallait avouer que depuis le début de l'été, le garçon était souvent plongé dans ses études quand il n'était pas à l'hôpital et que son frère se chargeait assez efficacement de le sortir de ses livres. C'était assez ironique de penser qu'à l'origine, Severus avait puni son fils avec une semaine d'étude intense pour avoir participé au bal de Noël et que cela faisait des semaines qu'ils essayaient de lui faire faire autres choses que ses devoirs. Même si le reste de sa famille jouait aussi sur son moral, une fois de plus, ce fut le lien très étroit qui l'unissait à Draco qui se révéla le plus diablement efficace. Comme l'avait prédit Henrique, cela ne dérangea d'ailleurs ni l'un ni l'autre de dormir dans le même lit. Même si certains matins, avec leurs lots de réactions biologiquement naturelles, étaient gênants, il ne leur était pas jamais venu à l'idée de dormir séparément.

Le baptême de Moïra, quelques temps plus tôt dans le mois d'Aout, avait été teinté d'une touche tristounette car évidement, Severus n'était pas avec eux et la joie n'atteignait jamais les beaux yeux de Ioann. Même si les temps n'étaient pas aussi dangereux qu'avant l'attaque, Lucius et Narcissa avaient tenu à ce que leur fille ait enfin une marraine afin de s'occuper d'elle en cas de malheur. Nymphadora avait tout de suite été sélectionnée pour ce rôle et en avait été ravie. Milo savait que Draco s'était demandé pourquoi elle n'avait pas de parrain et qu'il avait été le seul des garçons à s'en préoccuper. Peut-être par peur que sa petite sœur n'ait à souffrir de cette absence. Mais il avait été soulagé de la réponse de ses parents. Elle en aurait un, mais plus tard, quand celui-ci serait majeur. Le blond avait d'ailleurs largement approuvé que son petit frère devienne le parrain de sa petite sœur. Pour l'instant, étant mineur, la cérémonie ne pouvait être effectuée. Il n'était déjà qu'un gamin, il aurait été incapable d'assumer un enfant en cas de problème. Ioann n'était d'ailleurs pas encore au courant. Il ne le serait que plus tard, quand il aurait pris plus de recul face à l'état de son père.

Les semaines avaient passé ainsi, et la rentrée scolaire n'était plus que dans quelques jours. Pourtant aujourd'hui était un jour spécial. Ce n'était l'anniversaire de personne. L'état de Severus était toujours le même. Les courses pour la nouvelle année des garçons avaient été faites une semaine plus tôt. D'ailleurs Milo avait profité de ce moment où ils avaient retrouvé leurs camarades de classe pour parler au jeune Théodore Nott. Celui-ci avait été choqué et déçu de savoir ce que son père pensait de lui. Mais au final, la discussion s'était plutôt bien passée. Le garçon ayant déjà parlé avant avec Severus peu après son accrochage avec Maugrey puis cet été avec sa mère, il avait accepté les choses et s'était détaché de ce géniteur qui ne le méritait pas. Le journaliste en avait d'ailleurs été satisfait. Il en aurait eu le cœur meurtri d'avoir dû faire souffrir ce garçon une nouvelle fois.

Non, ce qui sortait de l'ordinaire en ce dernier mardi d'Août était clairement affiché dans tous les journaux du pays. Henrique et Milo avaient d'ailleurs écrit leurs papiers pour leur rédaction respective au milieu de la nuit afin de pouvoir faire la Une dès le levé du jour. Oui, car la veille, très tard dans la soirée, et pour la première fois depuis bien des décennies, voire des siècles, le Premier Ministre Sorcier avait été destitué, par l'ensemble du Magenmagot, de ses fonctions et de ses pouvoirs alors que son mandat n'était pas encore achevé.

Milo en était satisfait. Il n'avait jamais caché son animosité pour Fudge. Dès son premier article sur l'attaque de l'école, il avait clairement indiqué le comportement irresponsable du dirigeant et son incapacité à gérer une situation de crise. Après tout, il avait tué ce soir là. Un Mangemort dangereux, certes, mais il s'agissait avant tout et surtout d'un témoin du retour du Mage Noir interrogé sous Veritaserum. Heureusement, avec l'aide des Langue de plomb, qui avaient certifié leurs souvenirs comme authentiques, Albus et lui avait pu faire valider la déposition de Croupton Junior comme pièce à conviction.

Par la suite, le rôle caché de certains Aurors dans l'arrestation de Skeeter et Ombrage avait fait la Une, faisant monter un peu plus la côte de Kingsley, Sirius, Sandy et Nymphadora alors que le manque de jugement et d'implication du Ministre avait été montré du doigt. Et pour en rajouter une couche, Henrique avait, sans entrer dans les détails, également parlé du rôle de son homme, ainsi que de Severus, Milo, Remus et Lucius dans leur mission pour éliminer définitivement Voldemort.

Cornelius Fudge était sur la sellette depuis quelques semaines et aujourd'hui c'était officiel, il payait pour son incompétence. Des élections exceptionnelles allaient devoir être organisées dans les semaines à venir mais en attendant, de part ses actes et son professionnalisme, Kingsley avait été promu Ministre Intérimaire. Il en avait été très surpris contrairement à certains de ses collègues, qui savaient qu'il le méritait. Avec lui à la direction du monde sorcier, il y avait de grandes chances pour que les erreurs passées soient correctement arrangées. Selon les rumeurs qui circulaient, l'Auror Sandy Delvecchio, qui avait repris son service la veille, reprendrait le poste d'Auror en chef durant cette période de transition. Lucius avait clairement montré qu'il était satisfait de cette nomination et rien que cela jouerait certainement en sa faveur. Milo avait souri en voyant qu'elle avait fait grande impression au blond pour qu'il en vienne à dire cela.

C'était une bonne chose qu'elle ait eu la confiance de Lucius. Car malgré son congé maladie toujours effectif, ou du moins semi effectif, le journaliste n'avait pas voulu rester sur la touche alors que la politique subissait une violente tempête. Du coup il était moins présent pour soutenir et passer voir Severus. Il s'en voulait de ne pas être aussi attentif à son frère que ce qu'il aurait voulu. Mais il espérait que son choix serait compris. Aussi, savoir que Sandy était à Ste Mangouste et s'occupait de veiller sur Ioann lorsqu'il y était, le soulageait grandement.

Pourtant, aussi importante que soit l'actualité sorcière, ce mardi était spécial pour une autre raison. Une semaine plus tôt, Ioann lui avait fait part d'une requête qui lui tenait à cœur. Et aujourd'hui, ils allaient la concrétiser. Milo savait que Henrique recueillerait toutes les informations nécessaires pour qu'il puisse écrire sur les réactions des changements politiques en cours. Et même si cela n'avait pas été le cas, jamais il n'aurait fait passer son travail avant le projet de Ioann. Ce n'était pas comme s'il lui demandait d'aller à la fête foraine, ou faire un pique nique. Non. C'était bien plus profond et important que cela. « Oncle Milo, je ... tu crois que je pourrais voir Sergueï ? » C'était ça, la requête du garçon. Il voulait affronter en face celui qui avait fait de sa jeune enfance un enfer dont il avait tant souffert. Et ce n'était pas « Lui » qu'il voulait rencontrer mais bien « Sergueï ».

Severus avait toujours dit que le jour où son fils parlerait de son bourreau en le nommant et non en le désignant, ce serait qu'il serait guéri. Milo avait eu un pincement au cœur quand il avait compris que ce moment là arrivait alors que son frère n'était pas là pour le vivre. Et là, sous la surveillance accrue de Sirius qui les accompagnait en tant qu'Auror, alors que de l'autre côté du parloir Soloviev se désunissait en voyant que Ioann le regardait et l'affrontait en face, il se promit d'enfermer ce souvenir dans une fiole afin de le garder intact jusqu'à ce que Severus se réveille. Parce que le garçon avait bien serré sa main dans la sienne comme pour se donner courage juste avant l'arrivée du prisonnier, mais depuis, il lui faisait face sans ciller tout en lui disant qu'il n'avait plus peur de lui car sa famille serait toujours là pour se mettre entre eux deux.

Quand Milo en avait parlé à James Dawson pour être sûr de ne pas faire de bêtise en acceptant la requête, le psy lui avait alors répondu que c'était une bonne chose et qu'il ne devait surtout pas refuser. Il lui indiqua que le choc de voir son père si vulnérable l'avait beaucoup travaillé, tout comme le fait d'avoir rencontré la famille de son ami Neville. La possibilité que malgré tout, le professeur puisse mourir ou reste dans le coma jusqu'à la fin de sa vie l'avait ébranlé. C'était à son pilier fondateur qu'on s'attaquait. La vie de Ioann dépendait de celle de Severus. Il s'appuyait totalement sur lui. Le lui retirer était comme le laisser au milieu du désert sans eau et sans boussole. En manquant de le perdre, le garçon avait perdu une partie de son équilibre.

Mais au-delà de ça, il avait compris qu'il n'avait pas qu'un seul pilier et qu'en s'appuyant sur les autres, il pouvait encore faire beaucoup. C'était un peu compliqué pour Milo, mais il avait compris l'essentiel : son filleul était prêt à se battre pour prouver qu'il était un grand et que maintenant c'était à lui de prendre soin de son père comme celui-ci l'avait fait depuis toutes ces années. Et en voulant voir Sergueï, il montrait qu'il avait accepté son passé et qu'il voulait se projeter vers l'avenir. Il tournait une page définitivement pour pouvoir écrire sur la suivante, d'une écriture ferme et non tremblante. James lui avait assuré qu'il lui faudrait encore quelques séances car malgré tout, passer d'une vie dans les bras de son père, à une vie sans lui, ou presque, n'était pas évident. Mais Milo savait que bientôt, le garçon n'aurait plus besoin de sa thérapie. Et il n'aurait pu être plus fier de son filleul que maintenant.

o0o

Quatre ans plus tard

Samedi 26 Juin 1999.

Draco avançait sur le trottoir, lunettes de soleil sur le nez et sa veste tenue nonchalamment par-dessus son épaule. Avec son pantalon en toile et sa chemise à manche courte au col entrouvert, blancs tous les deux, il dégageait une prestance éblouissante. Il baissa légèrement ses lunettes pour regarder par-dessus afin de bien vérifier qu'il était dans la bonne direction et ne put empêcher un sourire en coin de lui grignoter les lèvres. Trois filles à deux pas de lui gloussèrent et soupirèrent devant lui. Draco était beau, il le savait et en jouait. Il avait largement eu le temps de parfaire sa méthode lors de cette première année à l'université sorcière de droit. D'ailleurs son cousin se moquait régulièrement de lui.

Kerrian l'avait suivi dans ses études secondaires. Ils n'avaient pas tout à fait les mêmes options mais ils se voyaient toujours pour le général. Draco était dans l'optique de gestion. L'ex-Serdaigle partait plus sur des études plus juridiques. Il avait l'intention d'entrer dans le service de l'enfance afin de mieux aider les orphelins dans leur foyer. Cela lui tenait grandement à cœur et sa propre expérience pesait lourd dans sa décision. Aussi, ils se voyaient au moins tous les jours plus ou moins longtemps.

Et le plus âgé s'amusait de la petite frime du blond. Parce qu'au fond, Draco jouait les séducteurs pourtant très peu de filles pouvaient se vanter d'avoir eu ses faveurs. Cela contrastait beaucoup avec son comportement, mais il avait besoin d'un minimum de sentiments pour fréquenter quelqu'un et il y avait bien trop de filles qui cherchaient à mettre la main sur l'héritier Malfoy et sa fortune. Aussi il jouait mais ses quelques aventures connues n'étaient définitivement pas très nombreuses. Ce qui contrastait avec Kerrian qui avait tendance à expérimenter grandement de ne plus être à Poudlard pour trainer tous les week-ends dans les bars gay. Depuis qu'il avait vécu sa première expérience sexuelle, qui ne fut pas aussi catastrophique que ce qu'il avait imaginé, pendant les vacances avant sa dernière année à Poudlard, il aimait à se tester.

Milo lui avait bien dit qu'il n'appréciait pas ce comportement et qu'il devrait se concentrer un peu plus sur ses études, mais Kerrian étant dans les cinq premiers de sa promotion, cela n'avait pas eu l'effet escompté. Ses discussions avec Draco lui avaient plus remis les pieds sur terre. Le blond comprenait qu'après avoir été brimé et obligé de faire profil bas au château, il ait envie de tester les limites maintenant qu'il était un jeune adulte plus indépendant. Mais il lui avait aussi dit qu'il pouvait très bien s'amuser et en profiter sans passer de bras en bras, au risque de se perdre. Alors depuis un mois, le châtain s'était assagi ... et Draco avait eu des entrées gratuites pour son groupe de musique préféré, offertes sans raison particulière par ses deux oncles préférés ...

Mais pour l'heure, le blond regarda sa montre pour vérifier qu'il n'était pas en retard. Non, il avait encore du temps. Il aurait très bien pu transplaner, mais ce jour là il faisait beau et il avait fini ses examens, donc il pouvait se permettre de marcher et de réfléchir un peu. Il était arrivé par la cheminée du Chaudron Baveur et depuis, il arpentait les rues de Londres. Il avait indiqué que c'était lui qui irait chercher Ioann à la gare pour son dernier retour de Poudlard et cela l'avait plongé dans ses souvenirs.

Le retour au château à la rentrée après la disparition de Voldemort avait été étrange. La plupart des élèves étaient assez détachés des évènements. Ce qui n'avait pas été le cas pour une partie des Serpentards et des Gryffondors de sa promotion et de celle de Ioann. Entre l'absence de Julian Harper, qui avait toujours été le comique du groupe, et Harry et Ioann qui affrontaient leurs problèmes, tout n'était définitivement pas simple. Il avait fallu attendre plusieurs mois pour qu'ils arrivent tous à passer au dessus des évènements. La première surprise agréable de l'année arriva dès le jour de la rentrée avec Sirius qui avait repris son poste de professeur. Il avait été accueilli avec joie et cris. La suivante fut pour Ioann, quelques mois plus tard.

Draco se rappela qu'à ce moment là, le Ministre Intérimaire Shacklebolt avait demandé auprès du Magenmagot qu'une prime soit accordée à tous les combattants qui avaient risqué leur vie pour défaire Voldemort. Il avait fallu quelques semaines de négociation avant que ce soit accordé. Certaines mauvaises langues avaient persifflé que l'ex-Auror voulait juste s'en mettre plein les poches comme son prédécesseur mais de façon plus ouverte et plus sournoise. Mais cela avait été démenti quand on avait appris qu'il avait bien précisé qu'ayant obtenu une promotion, il estimait avoir déjà reçu sa part et qu'il ne demandait cette compensation qu'en pensant à ceux qui l'avaient secondé et ceux qui étaient décédés.

Aussi, chacun des défenseurs de la paix s'étaient vus octroyer par le Ministère une prime assez conséquente, tout comme les familles des morts au combat. Kingsley avait également reçu la sienne même s'il avait voulu la refuser avec détermination. Mais le Magenmagot avait été ferme, c'était pour tout le monde sans exception ou pour personne. Alors il l'avait pris ... quelques heures avant de faire un communiqué de presse durant lequel il annonçait qu'il remettait cette somme à Ste Mangouste afin de régler une partie des soins que recevait Severus.

Toute la famille avait été touchée par ce geste. Car si les Snape vivaient correctement, le montant des dépenses médicales étaient largement au dessus de leurs moyens. Lucius et Milo avaient déjà utilisé leur propre prime pour alléger la facture. D'ailleurs dès le début, le blond n'avait donné le choix à personne et avait pris en charge ces dépenses là afin de ne pas pénaliser financièrement Ioann. Aussi le geste de Kingsley fut très apprécié. Et cela avait fait boule de neige. Harry, Sirius, Sandy, Nymphadora et Remus les premiers, rapidement suivis par la famille Weasley et tous ceux de l'Ordre ainsi que les professeurs de Poudlard, avaient remis leurs gallions à Lucius pour soigner Severus. Certains Aurors également mais Milo avait refusé la prime des plus jeunes, question d'éthique.

Draco sourit en attendant de pouvoir traverser. Son parrain avait pu garder sa chambre sécurisée pendant de longues semaines sans que Lucius n'ait à débourser de grosses sommes. Mais même si ce fut une sacrée surprise pour la famille, ce qui changea beaucoup de choses arriva pour les fêtes de fin d'année. Une des infirmières, qui s'occupait du blessé, avait signalé que depuis que son fils ne pouvait venir le voir que les dimanches, l'état de Severus se dégradait légèrement. Son père avait alors fait joué une fois de plus son influence et Draco était sûr que sa mère n'avait pas râlé. Il avait d'ailleurs eu l'appui influant de Kingsley et celui ferme des Aurors bien en vu depuis la fin du Mage Noir. Il avait fait cela avec le plus de discrétion possible et avait offert à Ioann, le transfert de son père à l'infirmerie de Poudlard. Son petit frère avait longuement pleuré et avait passé tous ses temps libres de la semaine suivante auprès de lui. Oui, Severus avait reçu plus d'attentions depuis qu'il était dans le coma que pendant les nombreuses années précédentes. Il n'aurait certainement pas apprécié tout ce foin autour de lui s'il avait été conscient. Mais malheureusement, il ne l'était pas et cela jouait également sur l'engouement des gens.

Les choses avaient bougé pendant encore quelques temps. Les nouvelles élections avaient promu Kingsley Ministre définitif à une très large majorité. Sandy avait donc officiellement pris le poste d'Auror en Chef qu'elle assurait déjà depuis l'été. Et elle avait réussi à diriger le bureau avec bien plus de dextérité et d'efficacité que Scrimgeour. Grâce à sa ténacité, quelques jeunes recrues mangemoresques avaient été arrêtées alors que plus personne n'y croyait. Et pourtant, elle trouvait toujours un peu de temps pour passer voir Ioann et Severus comme elle en avait pris l'habitude depuis son hospitalisation. Elle avait aussi largement œuvré pour que Warrington reçoive une sentence adaptée à ce qu'il avait fait endurer à Ioann.

Surtout qu'il avait fini par avouer, en plus du reste, que pour brouiller les pistes, il s'était servi de son elfe de maison pour transmettre la dernière lettre de menace que le jeune Serpentard avait reçu alors qu'il était déjà en établissement pénitentiaire. Il avait fini à Azkaban pour dix ans, en moyenne sécurité, parqué dans une cellule où un sort bloquant avait été posé afin qu'aucun elfe ne puisse répondre à son appel. Il avait échappé à la haute sécurité car il n'avait plus toute sa santé mentale. Et après sa tentative de suicide, le Magenmagot avait été indiqué que lorsqu'il en sortirait, il finirait ses jours à Ste Mangouste au service psychiatrique. Sandy avait travaillé en trio avec Lucius et Milo pour faire valoir les droits de Ioann et surtout les devoirs de la justice et Draco avouait qu'il avait été soufflé par sa volonté.

Il sourit par contre en se disant que son père avait depuis maintenant un peu plus de trois ans, un emploi. Un vrai, un fixe, reconnu et payé. Si jusqu'à présent il avait géré la fortune familiale pour la faire prospérer tout en s'insinuant dans les affaires du Ministère, jamais il n'avait réellement « travaillé ». Il avait fallu que Kingsley lui propose le poste de sous-secrétaire d'Etat pour que ça arrive. Oh il n'a pas accepté comme ça, mais après réflexion, et après que Narcissa lui ai fait remarquer qu'ainsi personne ne pourrait remettre en doute sa présence au Ministère, il avait signé. Et son duo avec le Ministre était très efficace. Mais les affaires « Mangemort » avaient tout de même trainé en longueur jusqu'à ce que le dernier des anciens de Voldemort tombe. Avery n'avait été retrouvé que très récemment, soit presque quatre ans après sa fuite, ironiquement tué par une arme à feu Moldue. Cette nouvelle fut amèrement accueillie par la famille car justice ne pourrait jamais être correctement faite à Severus.

Draco passa la porte de la gare et se dirigea rapidement vers la voie 9 ¾. Il s'était arrêté devant une vitrine de vêtements et avait perdu un peu de temps à détailler les différents modèles récents, ce qui faisait qu'il allait finir par être en retard. D'ailleurs quand il passa à travers la barrière, il remarqua que c'était juste car le Poudlard Express venait d'entrer en gare. Il jeta un regard tout autour de lui. Il remarqua Molly Weasley qui devait attendre Ginny. Le blond eut un sourire amusé en se souvenant qu'après le départ de Julian, la rouquine avait été très triste. Il avait fallu attendre presque la fin de l'année scolaire pour qu'elle ne daigne sortir avec quelqu'un d'autre. Mickael Corner avait eu cette chance et elle n'avait pas durée très longtemps. Jusqu'aux vacances d'été seulement. Quelques mois plus tard, après le repas d'Halloween, Ginny était dans les bras de Dean Thomas avant de finir l'année avec son coup de cœur de gamine, Harry. Mais leur couple n'avait pas duré plus longtemps que les autres, quelques semaines, à peine plus de trois mois. Comme si malgré tout, il lui manquait quelque chose.

Le blond se mit à détailler le flot de gosses sortant du train et ricana un instant. Les premières années, bientôt deuxième, étaient réellement petits. Avait-il également été aussi minuscule qu'eux ? Il avisa les jumeaux Dovonan qui saluaient bruyamment leurs camarades avant de rejoindre leurs parents. Bien, alors son frère n'était pas loin. Et il le vit descendre en riant, au côté de Connors. Ioann avait grandi, s'était étoffé un peu grâce au Quidditch en particulier et avait mûri. Il n'était plus la petite crevette qu'il avait longtemps été. Mais il restait toujours le plus petit et le plus mince de ses amis. Même Ginny était plus grande que lui.

Mais Draco n'était pas dupe, il savait que ce petit filou, au lieu d'être traumatisé par sa taille en faisait un atout. Il en jouait comme le diable jouait de ses charmes. Et il pouvait quasiment obtenir tout ce qu'il désirait avec juste une moue bien choisie. Son regard noir pailleté se tourna vers lui et son sourire s'agrandit d'un cran. Il finit de saluer ses amis, leur promettant très certainement de se revoir plus tard et de ne pas se perdre de vue. Puis il se précipita vers lui. Draco oublia les regards qui le mataient furieusement et donna une forte étreinte à son petit frère. Salazar, tant de mois loin de lui avaient été bien pénibles. C'était la première fois depuis qu'ils se connaissaient, qu'ils avaient été séparés aussi longtemps. Quand l'ainé était entré à Poudlard, le plus jeune vivait aussi au château donc même s'ils n'étaient plus tout le temps ensemble comme avant, ils se voyaient quand même très souvent.

Là ça n'avait plus été le cas. Ils s'étaient revus aux vacances de Noël et lors d'une sortie à Pré-au-Lard où Draco avait réussi à venir. Le reste du temps ils s'étaient contentés de discussions par cheminées ou par hiboux et pas toujours de façon très régulière. Maintenant ils étaient réellement heureux de se retrouver. Ils pourraient profiter des ces vacances pour se ressourcer entre frères. Surtout que Narcissa lui avait bien rappelé, deux semaines plus tôt par hibou, qu'étant donné qu'il était déchargé de toute scolarité à Poudlard, Ioann devait devenir le parrain de sa fille. Celui-ci était ravi de l'honneur que son oncle et sa marraine lui accordaient. Quand ils le lui avaient annoncé, lors du dernier noël, il en avait été très émus de leur confiance mais également très fier. Il attendait maintenant la cérémonie avec impatience. En plus, cela faisait une belle réunion de famille en perspective. Ils furent dérangés dans leurs retrouvailles lorsque Luna s'approcha d'eux pour les saluer. Après leur avoir collé un bisou sur chaque joue, elle avait rejoint son père un peu plus loin, avec un air un peu rêveur.

- Toujours aussi elle, sourit Draco.

- Elle n'allait pas changer maintenant non plus. Et puis c'est comme ça qu'on l'aime. Bon, alors c'est toi qui es de corvée pour ramener le gosse à la maison.

- Et oui que veux-tu, on a tiré à la courte paille et j'ai perdu.

- Connard.

- Mais non, tu m'aimes trop pour ce genre de petits noms.

- Oui et bien ça reste à voir. Enfin, j'aurais quand même pensé qu'oncle Milo serait venu. Je sais qu'oncle Henrique est sur un scoop quelque part à l'étranger mais lui, il aurait pu se déplacer quand même !

- Il avait encore un cours. Pour lui les vacances c'est ce soir.

- Ah oui c'est vrai. Toi qui le vois plus souvent que moi, tu crois qu'il va signer pour une nouvelle année ?

- En fait ça lui a bien plu cette année d'enseignement, mais la rédaction lui manque. Alors je ne sais pas où en sont les négociations, mais je crois qu'il a demandé à retourner à l'Edinburg Wizard News à mi-temps tout en enseignant l'autre moitié du temps.

- Je n'aurais jamais cru qu'il deviendrait prof. Mais bon, depuis qu'il ne va plus sur le terrain, je suppose qu'enseigner le journalisme à ceux qui veulent en faire leur métier doit être une nouvelle aventure. Et Kerry n'est pas avec toi ?

- Non, il a encore des examens lundi, du coup il révise là. Ça te dit d'aller prendre une glace sur le Chemin de Traverse ? C'est moi qui paye.

- Si c'est toi qui payes, je ne vais pas cracher dessus. Attends, je réduis ma valise dans ma poche et ce sera bon. On passera voir les Grumeaux aussi, j'ai hâte de fureter dans leur magasin. Ils doivent avoir plein de nouveautés !

- Oh oui. Et tu sais que Blaise bosse avec eux ? Enfin il aide à la vente car Verity est assez débordée mais il file aussi un coup de main à la production. Fred et George passent plus de temps dans leur labo que dans leur magasin. Je crois qu'ils sont victimes de leur succès.

- Rusard s'en arrache les cheveux d'ailleurs. Miss Teigne a adopté la technique du « je me fais toute petite pour qu'on m'oublie ».

- Elle ne furète plus ?

- Si bien sûr, mais elle la ramène moins. De toute façon elle se fait sans arrêt remettre à sa place par Titan. Depuis qu'Hedwige, Chatonne et Pattenrond ne sont plus là, il s'ennuie alors il passe son surplus d'énergie sur elle.

- Olala, rigola Draco, je vais finir par la plaindre cette vieille chatte décrépie.

- Au moins elle s'est assagie et nous a fichu la paix.

- Vous avez dû en faire des bêtises cette année.

- Oui un peu, sourit Ioann de façon très serpentarde alors qu'ils venaient de passer côté Moldu. Et tu as des nouvelles des autres ?

- P'tit filou tiens. Alors, Théo a réussi sa première année. Il est même sorti major de sa promotion. Faut vraiment croire que les potions ça le botte bien. Je n'ai pas eu de nouvelles de Vincent depuis un moment mais il me semble que papa m'a dit que son apprentissage au Ministère se passait pas trop mal. Gregory, c'est pareil, je ne l'ai pas vu de plusieurs mois. Pansy est encore en garde à vue, grimaça Draco. Je me demande pourquoi ils ne l'enferment pas définitivement. Depuis que son père a été reconnu Mangemort et arrêté il y a quatre ans, elle débloque complètement. Tu sais, déjà quand on était à Poudlard, elle a eu droit à trois suspensions pour fautes importantes avant d'être exclue, mais là, je crois qu'elle a complètement mal tournée. Elle s'amusait à faire peur à des Moldus à grand coups de magie noire. Sinon j'ai vu Nev' il y a une semaine. Il stressait pour son exam mais je suis certain qu'il se monte la tête pour rien. Dans sa branche d'herbologie et de botanique, seules les potions pourraient être un point faible, mais contrairement à son entrée à Poudlard, là il a un bon niveau. Donc je ne m'en fais pas trop pour lui. Il doit passer à la maison bientôt et de toute façon il sera là pour te voir devenir parrain. Il sera content de te revoir.

- Il m'a drôlement manqué cette année. Vous m'avez tous manqué cette année ...

Et c'était vrai. Les liens qui avaient été créés entre ces deux promotions étaient si forts que lors de cette dernière année, un grand vide s'était fait ressentir. Et puis les mois avaient passé, apportant son lot de canailleries, faisant oublier l'absence des anciens, jusqu'à arriver à cette dernière journée. La vie avait bien changé depuis qu'il avait fait sa rentrée à Poudlard et si Ioann avait été triste en quittant le château un peu plus tôt, il savait aussi que ce n'était qu'un au revoir. Il était l'Enfant de Poudlard, le fils, petit fils et neveu de trois membres du staff. Même si sa route devait l'entrainer plus loin, son cœur lui, était définitivement attaché à ces murs qui l'avaient élevé, défendu et protégé.

- Sinon, dit-il pour éviter de trop se faire rattraper par l'émotion, Gregory a réussi sa première année à l'école des Aurors, c'est Sandy qui me l'a dit avant-hier. Tout comme Ron d'ailleurs, mais ils ne le sauront que dans dix jours, par hiboux.

- C'est bien pour eux. Et tu en sais plus ?

- Non, juste qu'ils sont souvent en binôme et qu'ils déchirent tous les deux. Et pour Harry et Hermione ?

- Je croise de temps en temps Hermione à la bibliothèque universitaire. Elle a beau tourner autour son rouquin, et réciproquement, elle est toujours à fond dans les études. Je plains sérieusement Ron, il n'est pas prêt de l'embrasser. Harry je ne l'ai pas revu depuis quelques mois mais aux dernières nouvelles, il était toujours dans son école de Médicomagie.

- C'est drôle d'imaginer qu'il n'a pas suivi les traces de son père pour devenir Auror. C'était pourtant ce qu'il voulait quand il était à Poudlard.

- Jusqu'au soir de la Troisième Tâche seulement. Depuis qu'il a vu oncle Severus à moitié mort, je crois que ça l'a dégouté à vie de chasser les criminels et ça l'a décidé à partir dans cette branche pour aider les autres. Il a toujours culpabilisé par rapport à toi.

- Je sais. Je lui ai souvent dit qu'il n'y était pour rien mais il n'écoutait pas.

- Sinon, raconte-moi, comment vont les amours et cette chère Karen ? Demanda malicieusement Draco alors qu'un silence peu agréable s'était glissé entre eux.

- Nulle part, grogna le plus jeune. Elle a trouvé Hudson de Poufsouffle mieux que moi.

- Attends, qu'est-ce qu'un Poufsouffle peut avoir de plus que mon Serpentard de frère ?

- Sans trop me mouiller, je dirais ... humm comme ça à vue de nez ... quinze centimètres en hauteur et une plus large épaisseur musculaire au niveau des épaules.

- Une idiote quoi. C'était une Gryffondor non ? Et puis tout le monde sait que les petits machins sont les meilleurs.

- Non, une Serdaigle. Et je ne sais pas de quel petit machin tu parles exactement alors va te faire voir.

- Je parlais de ta taille de gnome pas de celle du mini gnome, tsss, t'es pire que Kerry.

- Ben alors je dois tenir ça de mon frère.

- Et tu viens de détourner la conversation. Pas trop déprimé de la rupture ?

- Bah, ce n'est pas si grave, j'avoue qu'elle était agréable mais je n'ai jamais réellement eu de coup de cœur pour elle. Ni pour Cecilia l'an dernier.

- T'en fais pas, un jour ou l'autre tu trouveras la fille idéale.

- Oh je ne m'inquiète pas. Oncle Milo avait trente ans quand il a trouvé chaussure à son pied. Enfin il me semble. Et papa ... ouais, non. Tu sais que Sirius a passé l'année à draguer la nouvelle prof de Runes ?

- Sérieux ?

- Ouais, ça a fait jaser car il a l'air assez accro mais elle, elle n'a pas l'air décidé à lui céder. Pourtant elle semble intéressée. Du coup, des paris ont été lancés sur le prochain sort cuisant qu'elle viendrait à lui lancer ou sur quand ils vont se mettre ensemble.

- Remarque que s'il pouvait se caser rapidement, ça éviterait à maman et à tante Meda de lui casser les pieds avec sa vie de vieux célibataire.

- Comme Charlie. Il m'a écrit il y a quelques semaines pour me dire qu'il était de nouveau célibataire et que ça faisait râler sa mère. Elle est persuadé qu'il est incapable de construire quelque chose à cause de sa passion pour ses dragons. Heureusement que Bill est marié et papa, comme ça Charlie désamorce la bombe en demandant des nouvelle de Victoire et de sa maman.

- J'aurais jamais pensé que Bill puisse finir avec Fleur.

- Harry m'a dit qu'il avait senti anguille sous roche lors de la journée en famille avant la Troisième Tâche. Et puis le fait que Fleur demande à faire un stage à Gringotts pile au moment où Bill se fait muter à la banque de Londres, c'était assez amusant.

- Je ne te le fais pas dire. Je me demande d'ailleurs quand il va suivre le chemin de ses parents en faisant son second mini rouquin. Oh tiens d'ailleurs, j'ai appris hier que Dora attendait un bébé !

- Et personne ne m'a prévenu ? Bouda Ioann. J'étais à Poudlard, pas à l'autre bout du monde !

- Je suis certain qu'elle va te le dire très bientôt. Non parce que tu sais, je ne suis pas censé le savoir non plus, j'ai surtout surpris une conversation secrète entre mes parents.

- Bon, alors ça va. En attendant je suis contente pour elle. Elle a déjà fait deux fausses couches, j'espère que cette fois sera la bonne.

- J'en suis sûr, mon instinct me le dit.

Les deux garçons se perdirent un instant dans leurs réflexions alors qu'ils attendaient que le feu leur signale qu'ils pouvaient traverser.

- Dis, reprit le plus jeune, maintenant que tu es venu me chercher, tu crois que tu pourrais me ramener au Manoir pour ... deux-trois siècles ? Après tout, j'ai déjà envoyé Titan à Moï tout à l'heure pour lui éviter le trajet en train, c'est normal que je suive le mouvement.

- Pourquoi, c'est si dur que ça à la maison ?

- Non c'est pire ...

- Je croyais que tu avais mis les choses au clair ?

- Oui je l'ai fait mais il culpabilise toujours. Moi je l'aime beaucoup et puis franchement ils le méritent bien. Mais non, il me stresse en s'agaçant tout seul. Enfin, normalement il devrait se lancer bientôt. C'est pour ça, je préfèrerais m'éloigner un peu. Tu sais, des fois que ça dégénère.

- Yeurk, maintenant je vais faire des cauchemars, grimaça Draco.

- Pas plus que quand on a surpris tes parents dans ...

- C'est bon, n'en dis pas plus ou je ne suis pas certain de te l'offrir la glace !

- Sauf que je la veux ! Je le mérite bien ! Papa est juste insupportable depuis une semaine !

Ioann avait beau s'insurger, il était quand même assez satisfait de la situation. Severus s'était réveillé, un an et deux mois après l'attaque de Voldemort. Et il était loin d'être en bonne forme. Son système digestif étant gravement touché, il devait suivre un régime spécial doublé d'un traitement à base de potions pour pouvoir correctement assimiler les aliments. Et ce serait définitif car rien ne pouvait réparer les lésions trop profondes qu'il avait subies. Tout comme il fallait surveiller de très près ses reins qui avaient quelques faiblesses et dont l'état pouvait brusquement se dégrader. De plus, à cause des nombreux Doloris qu'il avait encaissés, plusieurs de ses vertèbres s'étaient déplacées mais les Médicomages ne s'en étaient pas aperçus tout de suite. Ses muscles étaient restés crispés pendant de longs jours après ce combat fatidique et avaient caché le problème en gainant sa colonne vertébrale de leur tension. Mais quand les décontractants avaient enfin fait effet, ses vertèbres avaient bougé, créant de graves complications. Bien sûr, le nécessaire avait été fait rapidement, mais pris ainsi à chaud sur irritation, des séquelles étaient restés.

Après de longs mois de rééducation, quand il avait réussi à remarcher, il avait dû admettre que sans une béquille, il était incapable de garder la station debout pendant deux heures de cours d'affilées et que c'était très appréciable que son fils ait moins besoin de lui qu'avant. Il était encore à Ste Mangouste quand Albus avait eu une bonne idée pour aider les Snape à mieux gérer les nouveaux désagréments. Winky, l'ancienne elfe de maison des Croupton, était resté à Poudlard, trop déprimée et figée dans les anciennes croyances pour apprécier sa nouvelle liberté. Mais même si elle était entourée d'autres elfes, elle se laissait dépérir petit à petit. Aussi, afin d'aider Severus en le soulageant d'un bon nombre de tâches ménagères, il avait proposé à la créature de se lier à lui afin de retrouver une famille. Winky avait tout de suite accepté, heureuse de cette nouvelle. Severus avait été plus réticent mais après avoir constaté que sa remise sur pied prenait du temps et qu'elle ne serait visiblement jamais complète, de loin s'en fallait, il avait fini par céder. Depuis, Winky s'occupait du bien être de ses deux nouveaux Maîtres avec un enthousiasme impressionnant. Ioann savait que la petite créature les aimait bien car ils n'étaient pas des tortionnaires. Et puis elle s'était liée très rapidement avec Dobby et Kreattur, qui étaient également très dévoués à leurs Maîtres, par envie et non par unique obligation. C'était nouveau pour elle, mais visiblement, elle s'y était faite très rapidement.

Cela faisait maintenant presque deux ans que Severus avait repris son poste de professeurs de potions. Son retour avait été largement accueilli par des applaudissements. Oh, il n'avait pas son poste à plein temps car son état ne lui permettait pas d'assurer entièrement son rôle. Slughorn avait accepté d'assumer le complément des cours car il semblait s'ennuyer dans sa retraite. Mais Severus avait tout de même repris sa place en tant que professeur et directeur de Serpentard. Peeves avait été si content de le retrouver qu'il avait arrosé de sirop d'érable tous ceux qui disaient du mal du professeur. Mais bien que son image de bâtard ait été ternie par son nouveau rôle de héros, Severus avait de nouveau assis son autorité en se montrant aussi strict qu'avant et voire plus désagréable. Ce qui n'était d'ailleurs pas réellement une comédie pour le deuxième point. Bien sûr, Ioann savait qu'il était heureux d'être en vie et de savoir tout le chemin que chacun avait fait. Severus avait particulièrement été fier de son fils quand il avait su qu'il avait réussi à enfin passer au delà des méfaits de Sergueï et par conséquent, des dégâts faits par Warrington, Ombrage et tous ceux qui l'avaient blessé. Mais se retrouver ainsi diminué l'avait fortement remué et perturbé. En deux ans, il avait fini par accepter les choses. Il avait été soutenu par sa famille et ses amis, que ce soit les anciens comme les récents, les jeunes et les moins jeunes.

- Et la bague, tu l'as vue ? Demanda Draco avec intérêt alors qu'ils franchissaient la porte du Chaudron Baveur.

- Bien sûr ! Il voulait avoir mon avis même s'il est persuadé que je n'accepte la situation que pour lui faire plaisir. Mais même si je me sens un peu triste, je sais qu'il n'oublie pas maman pour autant. Sinon il ne se sentirait pas aussi coupable envers moi.

- Surtout que ça fait presque deux ans qu'ils se fréquentent.

- En fait ça ne doit faire qu'un an et demi, corrigea Ioann, mais ils se tournaient autour depuis que papa a pu reprendre son poste à l'école.

- C'est bien finalement que Sandy soit souvent passée pour prendre de ses nouvelles et l'ait poussé à se remettre sur pieds après qu'il se soit réveillé. Ouais, et aussi le fait qu'elle a une assez grande gueule pour lui tenir tête, c'est une bonne chose.

- Oui c'est sûr qu'il ne fallait pas une frêle femme qui n'a pas de caractère pour pouvoir vivre avec lui. Mais tu sais quoi ? Je serais content de vivre sur le campus dès Septembre et je serais même capable de prendre une cage à poules tant que ça me permet d'être loin d'eux. Je ne suis pas certain que ma santé mentale en réchappe sinon. Tu restes au Manoir l'an prochain ? Enfin je veux dire, tu ne prends pas une chambre toi aussi ?

- Non, je reste à la maison pour l'instant. Le Manoir est assez grand pour que je ressente quand même un sentiment de liberté. Et puis le logement dans les dépendances est pas mal. Spacieux, moderne et isolé des parents … ce serait dommage de ne pas en profiter. J'ai de la place pour toi si tu veux, ça reviendra moins cher que le campus.

- Et tu n'as pas peur que ton envahissant petit frère te dérange ?

- Bien sûr que non et tu le sais.

- Alors j'accepte avec plaisir. Tu m'as vraiment manqué cette année.

- Toi aussi Младший брат (petit frère). Et puis comme ça tous les deux, nous verrons Moï grandir. Tu sais qu'elle pousse plus vite qu'un haricot.

- M'en parle pas. Elle va bientôt être plus grande que moi, ronchonna Ioann alors qu'il se laissait tomber sur un siège du glacier.

- Maman est ravie. Et puis maintenant qu'elle est plus grande, elle peut plus facilement la laisser à Dobby et ainsi elle peut augmenter un peu son temps à Ste Mangouste. Papa râle quand il voit des petits garçons venir jouer avec elle lorsqu'ils sortent. Et elle n'a que huit ans. Elle va le faire tourner bourrique dès qu'elle entrera à Poudlard.

- Sans compter que nous n'y serons pas et qu'oncle Lus n'aura que papa, mamie et tatie pour la surveiller. Et tu sais aussi bien que moi, que les profs ne savent pas la moitié de ce qu'on peut faire à Poudlard.

- Salazar, ne va surtout pas lui dire ça ! S'épouvanta Draco avant de rire avec Ioann.

- J'suis pas fou ! Papa serait capable de me donner une punition rétroactive !

Les deux frères se regardèrent malicieusement avant d'éclater de rire à nouveau. Puis ils commandèrent leur glace avec gourmandise. Puis ils se promirent d'aller sortir Kerrian de ses révisions pour passer le lendemain ensemble. Mais pour l'heure, les deux frères comptaient bien profiter de leur soirée de retrouvailles. Après tout, ils étaient majeurs et avaient bien le droit de sortir sans leurs parents ... même si Draco n'avouerait jamais qu'il avait prévenu Severus qu'il kidnappait son fils pour la soirée au moins.

Oui, Ioann allait bientôt avoir dix huit ans, il aurait bientôt ses résultats d'ASPIC et il allait bientôt se lancer sur les traces de sa vie de jeune adulte. Sa famille ne vivait plus dans l'ombre et les risques d'un Mage Noire. Pour couronner le tout, son père qui était passé si près de la mort était toujours à ses côtés. Et il allait enfin être aussi heureux qu'un homme pouvait l'être car sous peu, il allait demander à Sandy de l'épouser ... oui, enfin s'il retrouvait la bague avec laquelle Titan avait joué la veille.

Mais ça, Ioann avait préféré ne pas lui dire. Peut-être qu'ainsi son père verrait les choses de façon plus légère et arrêterait de culpabiliser d'aimer de nouveau. Mais étrangement le jeune homme se dit qu'au contraire, cela l'énerverait un peu plus, qu'il crierait et que le petit renard devrait faire preuve de beaucoup de ruses pour l'amadouer de nouveau. Comme à chaque fois. Oui, la vie pouvait dérailler autant de fois qu'il était possible de l'imaginer, il y avait toujours des choses qui ne changeraient définitivement jamais.


FIN

Voilà, c'est sur ce long chapitre, le plus long de tous, que ma saga « Simplicité » se termine. Pourtant, même si j'estime que ce chapitre clôture parfaitement bien mon histoire, pour tous ceux qui aimeraient prolonger un peu plus l'aventure, sachez que je vous ai préparé une surprise finale. Dès mercredi prochain, je publierai une mini fic en 6 parties qui se passera quelques années après. Une sorte d'épilogue de l'épilogue lol.

Aussi je vous laisse le choix.

Pour ceux qui estiment que cette fin suffit et tiennent à imaginer d'eux même ce que chacun est devenu, alors je tiens à vous remercier d'avoir fait tout ce chemin avec moi, de m'avoir soutenue et encouragée tout au long de ses trois années (et oui déjà).

Pour ceux qui veulent en savoir encore plus (lol), rendez-vous mercredi prochain pour « Une Décennie de Simplicité ».

Quoiqu'il en soit, sachez que j'ai particulièrement apprécié cette aventure à vos côtés. C'était une histoire partie d'un défi personnel pour me prouver que j'étais capable d'écrire et de jouer sur les sentiments, et j'avais en tête une fic d'une vingtaine de chapitres. Au final, je me retrouve avec un premier tome de 57 chapitres, environ 7 OS (dont 2 en 2 parties), un chapitre joke, un deuxième tome de 97 chapitres (et donc une mini fic en 6 parties). Et pour ça je vous en remercie, car sans vos reviews, je ne pense pas que je me serais lancée dans ce 2eme tome.

Aussi, Zarakinel (ma plus ancienne revieweseuse), Me-Violine, Dororo03, feliness, Lyanna Evren, Maha1959, Viviwi, Violettepoete, Maralcampe, tous ceux qui ont laissé une trace de leur passage à un moment ou un autre et tous ceux qui n'ont fait que lire, je vous remercie du fond du cœur d'avoir cru en mon histoire et de m'avoir suivie aussi fidèlement de semaines en semaines.

Avant de vous quitter, je tenais juste à vous dire que j'ai en stock une petite historiette amusante mettant en scène une bonne partie des jeunes de la promotion du Trio d'or. Rien à voir avec Simplicité. Juste de quoi se détendre et se déstresser. Je posterai le premier chapitre fin mars et la suite arrivera tous les mercredis une fois que j'en aurais fini complètement avec mon petit Ioann. Son titre : « Merlin quelles vacances ! » . Voici le résumé : "Quand une bande d'amis, tout juste sortis de Poudlard, décide de partir en vacances sur une ile déserte du Pacifique, tout pourrait être idyllique… mais ce serait moins drôle." Alors, avis aux amateurs …