Auteur : Hinatou-chan, de retour dans les fictions Naruto !

Disclaimer : Allez, on recommence… Naruto et sa clique ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à Masashi Kishimoto-san, seul Tsubasa Jiyû est de mon invention J

Notes : 1. Je suis de retour pour une nouvelle fic Naruto ! Ça faisait longtemps x) j'espère que vous allez aimer. C'est un peu le même genre que ma précédente fic mais que voulez-vous, on se refait pas ! L'idée de départ est toutefois complètement différente, la narration également et ce n'est pas un policier cette fois. Du coup, qu'est-ce qui ressemble à l'autre, me demanderez-vous ? L'éternel couple naruhina… et la torture des personnages principaux. Chacun son truc !

2. C'est Hinata la narratrice de cette histoire, qui est centrée sur elle.

1er Choix : Mettre une robe ou un pantalon ? Restons en pyjama…

Dans la vie de tous les jours, à chaque instant, chaque pas, chaque respiration, on prend des décisions, on fait des choix, on tranche, on coupe, on tourne, on bifurque, on se fait juge de sa propre destinée... On ne s'en rend pourtant pas forcément compte. Après tout, qui irait se demander s'il a choisit de respirer ou non ? Il respire, c'est tout. L'organisme aspire l'oxygène avec nonchalance et habitude, comme une ouvrière assemblerait pour la énième fois un bouton sur une chemise sans s'en rendre compte. Cette décision-là, celle de vivre, c'est le cerveau qui la prend inconsciemment, comme beaucoup d'autres choix. Malheureusement pour moi, il en est un grand nombre où la conscience intervient ; quel drame alors ! Oh, peut-être pas -même sûrement pas- pour tout le monde, mais pour la pauvre fille que je suis, si. C'est vrai, je ne devrais m'apitoyer sur mon sort, c'est une forme terrible car insidieuse de l'égoïsme, mais que voulez-vous, il fallait bien commencer quelque part. C'est donc ici que commence mon histoire. En réalité, cette vie -la mienne- a physiquement commencé il y a seize ans mais ça n'a pas vraiment d'importance. Songez simplement à seize années de doutes et d'incertitudes, ou seuls deux choix ont surnagé du précipice de ma conscience : aimer Naruto -un garçon que nous verrons plus tard- jusqu'à trouver la volonté de se battre… et lui dire. Formez dans votre esprit l'image d'une fille quelconque, possédant des cheveux noirs parfois longs, d'autrefois courts, toujours sans contrastes et sans nuances. Imaginez le chemin de la vie, sinueux, tortueux, aventureux, se séparant en d'innombrables chemins pour envisager un nombre infini de scénarios possibles et imaginables. Sur cette route donc, cette fille, qui marche en tremblotant et qui, lorsque par hasard plusieurs conduits se présentent devant elle, s'immobilise pour attendre qu'une bonne âme veuille bien la prendre sur son dos et décider de la direction. Simplement, lorsque la bonne âme ne vient pas, que se passe-t-il ? Cette gamine, ce petit brin d'herbe ni mauvaise ni belle, n'en savait rien car cela ne lui était tout simplement encore jamais arrivé. Pourtant, plus elle avançait sur ce sentier et plus il se divisait. À l'aube de cette seizième année donc, la jeune fille que j'étais en venait à avoir des possibilités à chaque pas, et pourtant elle continuait à refuser obstinément de choisir.

« Hinata ! Tu vas être en retard pour ta réunion ! »

Dans les moments de doute, on trouve toujours quelqu'un pour vous presser comme un citron pendant que vous cherchez vainement un point auquel vous accrocher.

« J… J'arrive ! »

Il y avait quelques jours -avant le commencement de cette histoire-, j'avais fait le deuxième choix le plus sérieux de ma vie. Nous y reviendrons plus tard peut-être, pour l'instant je ne me sens pas encore la force d'en parler. Donc, après ma déclaration d'amour qui était passée comme un coup de vent, sitôt dite et sitôt -presque- emportée dans la tombe, je me trouvais en proie à un profond dilemme -duquel je vous prierais de ne pas rire. C'est à ce moment-là que ma petite sœur, cette chère petite en qui mon père avait fondé tous ses espoirs, le beau chemin lumineux Hanabi, parut à ma porte.

« Qu'est-ce que tu fiches grande sœur ? Ils vont vraiment finir par t'attendre !

-Mais je… je… »

Honteuse, je baissai les yeux vers mon lit. Une robe et un pantalon étaient installés côte à côte, presque enlacés. J'entendis ma sœur rire et me retournai vers elle, légèrement vexée.

« Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle…

-Tu n'arrives encore pas à choisir entre tes deux tenues ? C'est pourtant pas compliqué, sapristi !

-Je sais bien Hana-chan, mais… c'est important pour moi. »

Une lueur avait circulé dans mon cerveau, éclairant par là-même les idées qui s'étaient fourrées pêle-mêle dans ma tête.

« Tu ne voudrais pas m'aider ?

-Encore ?! »

Elle s'était exclamé en poussant un profond soupir, mais je lisais encore une lueur d'amusement au fond de ses prunelles blanches.

« Bon. Pourquoi la robe ?

-Ce… C'est parce que… C'est jour de congé aujourd'hui et puis je ne mets jamais de robe.

-Et pourquoi le pantalon ?

-Je porte ça tous les jours… Peut-être qu'ils ne vont pas aimer -la robe- et puis les robes ne sont pas pratiques pour se battre.

-Pourtant tu as dit que c'était ton jour de congé !

-Oui, seulement on ne sait jamais… on peut être appelés !

-Dans ce cas mets le pantalon !

-… »

Elle reprit son air exaspéré et leva les yeux au ciel.

« Je vois… Tu te dis que la robe, c'est la bonne occasion pour être mignonne et que ça les surprendrait un peu, simplement tu as horriblement peur d'attirer l'attention ! Faut pourtant que tu te décides, ma pauvre grande sœur !

-Je sais… tu m'aides alors ?

-Pff… non, débrouille-toi ! »

Puis en passant la porte, elle sembla se raidir. Je la fixai, espérant d'elle un quelconque jugement possible avec le désespoir de la possibilité de ne devoir compter que sur soi-même. Hanabi ne se retourna pas ; elle ajouta simplement, avec un peu de pitié et de dégoût dans la voix :

« De toute façon, tu vas finir par mettre le pantalon, alors arrête de te prendre la tête. »

Lorsque la porte fut fermée, j'attrapai le pantalon et l'enfilai ni une ni deux. Ne me prenez pas en pitié, ne me méprisez pas. Appelez cela l'âge bête ou tout ce que vous voulez mais ne portez pas d'autre jugement à ma personne que celui d'un être inachevé.

Je descendis la rue que notre demeure dominait et traversai le centre ville en rasant presque les murs, honteuse d'avoir encore une fois eu recours à une aide extérieure pour faire une tâche aussi simple que m'habiller. J'enjambai un petit ruisseau et pénétrait sur le terrain d'entrainement avec une certaine appréhension. Pourquoi, me direz-vous ? Je ne le savais pas moi-même mais je sentais que cette journée ne serait pas comme les autres. Je vis apparaître au détour d'un arbre les deux compagnons qui partageaient ma vie de ninja -pardon, les trois avec l'énorme chien qui patientait assis près de son maître. Lorsqu'ils m'aperçurent, aucun d'eux ne bougea.

« Tiens, salut Hinata ! T'as failli être en retard !

-Hm… désolée Kiba-kun.

-J'ai dit « failli », soupira-t-il en se grattant la tête avec nonchalance, franchement Hinata, plonge pas à chaque fois dans la gueule du loup quand je te taquine !

-Euh… Oui. »

Je me tordis les doigts sans vraiment m'en apercevoir, ce qui fit enrager encore un peu plus mon co-équipier.

« Arrête un peu avec tes doigts, t'es fatigante ! Quand est-ce que tu vas te décider à te battre un peu dis ? Allez quoi, décoince-toi un peu pour qu'on s'amuse enfin…

-Kiba, ça suffit. On a du pain sur la planche, alors pas de disputes internes. »

Je baissai les yeux, penaude. J'avais encaissé avec déférence toutes ses paroles, aussi blessantes qu'elles fussent, car je savais très bien qu'il avait entièrement raison. Le savoir est tel que parfois, il me semble que l'on pourrait s'en passer aisément. Me savoir faible et indécise et rester spectatrice de mon propre malheur était encore pire qu'ignorer la triste vérité sur mon sort. C'était du moins ce que je pensais à ce moment-là précis. Avec le calme qu'il affichait toujours, Shino reprit après quelques secondes d'un silence qui m'avait paru durer des heures ce qu'il avait commencé à dire.

« Puisque Kurenai sensei est en congé maternité, on va avoir un nouveau professeur pour compléter la team. Il devrait arriver dans quelques minutes mais vous êtes sensés le savoir. Il n'a sûrement pas été appelé par hasard.

-Tu… Tu veux parler de la guerre qui se prépare ?

-Je veux parler de ça en effet. Il n'y a pas le moindre doute que notre hokage veut nous préparer au pire. Pour cela, il faut reprendre notre entraînement et corriger nos faiblesses, martela-t-il en nous fixant tour à tour -Kiba d'ailleurs s'en renfrogna-, c'est très important.

-C'est bon, tu vas pas nous faire la morale non plus !

-Non en effet, c'est à moi de faire ça. »

Le voix venue de nulle part nous fit tressaillir. Je me retournai et aperçut du haut d'un arbre une étrange silhouette aux longs cheveux verts qui semblait nous observer avec attention. Enfin il sauta à terre et s'approcha de notre groupe. Il n'y avait pas un chat aux alentours du terrain d'entraînement. L'homme -ou devrais-je dire le ninja- qui arriva à notre hauteur ma dépassait d'au moins une bonne tête mais n'était pas spécialement grand. Ses yeux gris tombants sur les bords extérieurs de sa figure le rendaient d'allure sympathique. Il avait une bouche assez fine qui disparaissait presque sous le sourire éclatant qu'il semblait arborer avec fierté. Les dents d'un blanc éclatant qui se reflétaient presque dans le soleil n'étaient pourtant pas parfaites mais l'immaculé de cet ivoire suffit à m'éblouir sans que je prête attention aux quelques trous noirs qui jaillissaient parfois au détour de la gencive. Lorsqu'il releva un mèche de cheveux derrière son oreille, je pus observer à loisir ses piercings ; j'en comptai une bonne dizaine. Revêtu d'une chemise ample qui laissait voir la naissance de son poitrail, il avait quelque chose de… sexy. Oui, je l'imaginais bien entouré de jolies filles à faire des blagues au goût douteux. Je sentais toutefois une certaine intelligence dissimulée derrière cette nonchalance que j'aurais pu pratiquement qualifier de voulue. Mais cessons donc de nous appesantir sur son physique à en faire baver plus d'une…

« Je suis Tsubasa Jiyû ce qui signifie les ailes libres, votre nouveau professeur. Je mentirais en disant que je suis enchanté de vous rencontrer. Après tout, vous n'êtes peut-être qu'une bande d'attardés avec un handicapé social sans aucun sens de l'humour, un gars débile qui n'a que son chien comme ami et une pauvre fille paumée qui n'arrive à rien… Dans ce cas-là je serais plus atterré qu'autre chose, mais peut-être que je me trompe ? »

J'aurais aimé m'enfoncer sous la terre, seulement je n'aurais pas été mieux qu'une autruche. J'eus à peine la force de relever les yeux de mes pieds. Kiba avait le visage déformé par la colère, pourtant il ne manifestait pas son mécontentement de vive voix. J'en étais abasourdie. Je tournai mon regard vers Shino mais il était toujours muré dans son silence habituel, aucune de ses émotions ne transparaissant. Si j'avais été forte à cet instant-là, peut-être me serais-je mise à hurler… au lieu de cela le silence se faisait de plus en plus étouffant et l'atmosphère de plus en plus morne au fur et à mesure que défilaient les secondes. Le dénommé Tsubasa haussa les épaules avec désinvolture et alla s'accroupir auprès d'un arbre.

« Bon alors écoutez les jeunes, on va faire simple, je vais parler personnellement avec chacun d'entre vous pour tester vos capacités. »

Comme pour appuyer ce qu'il venait de dire, il sortit trois dossier d'on ne sait où et nous en lança un à chacun. Une écriture un peu vieillotte et tremblotante avait apposé sur une étiquette ces deux mots : CLASSÉ CONFIDENTIEL. En dessous je pus apercevoir mon nom en plus petit, d'une écriture plus serrée et légèrement délavée.

« On m'a donné ces dossiers sur vous, mais j'en ai strictement rien à faire. Il ne peut rien y avoir d'intéressant sur un bout de papier. Est-ce vivant ? Pas le moins du monde. L'idée que je me ferai de vous, elle sera aussi impalpable que le vent et aussi vraie que ce vieux chêne derrière moi. Vous m'avez compris ?

-Euh… ou-oui.

-…

-Pff, ouais… »

À cet instant, je pourrais parler au nom de nous trois en disant que nous étions quelque peu décontenancés sur la marche à suivre après ce discours hors du commun. Je sentais quelque chose d'assez étrange émaner de lui, me rassérénant tout en faisant monter une peur indicible au fond de mon être. Était-ce donc ce que j'avais senti en arrivant il y a à peine quelque minutes plus tôt sur le lieu de notre rendez-vous ? Je n'aurais su le dire avec précision. Cependant, cet homme que je ne nommerai plus à présent autrement que Tsubasa sensei me fixait avec insistance. Je baissai les yeux, sentant mes pommettes s'enflammer au contact de ce regard brûlant. Je l'entendis alors déclarer quelque chose qui me glaça le sang.

« Bon. Les garçons, j'ai plus besoin de vous. On va commencer par la demoiselle Hyûga, honneur aux dames. »

Je vis mes deux compagnons tourner les talons, l'un avec indifférence et l'autre avec un certain affaissement des épaules que je lui connaissais bien. J'aurais voulu les retenir. Leur hurler « Restez ici ! Ne me laissez pas seule ! » avec toute la conviction dont j'étais capable… seulement je demeurai muette. Je voyais Kiba hésiter à me laisser ainsi tout en étant très heureux de quitter Tsubasa sensei qui devait déjà l'énerver, mais il m'était impossible ne serait-ce que de l'attraper par la manche et de lui jeter un regard suppliant. Cette culpabilité que je voyais sur les épaules de mon ami, je n'arrivais pas à m'en saisir à mon avantage. Lorsque je ne vis plus leurs silhouettes sur le chemin, je sus que c'était fini. J'étais à sa merci. La terreur muette et sortie d'on ne sait où qui vous prend dans ces moments-là est sensationnelle et je défis quiconque d'en retirer un sentiment positif. On dit souvent regarder le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Seulement, que fait-on lorsqu'il est complètement vide ? C'était la question que je me posais à cet instant-là quand il me fixa avec un regard à la fois indifférent et intéressé. L'atmosphère qui se dégageait de la scène me semblait si impalpable que je crus à un rêve. Malheureusement sa voix de ténor me plaqua les pieds sur la terre avec fermeté.

« Hinata n'est-ce pas ? Ne perdons donc pas plus de temps. Je vais te poser des questions, tu réponds et il n'y aura pas de problème.

-Euh… d'accord.

-Quel âge as-tu ?

-Seize ans.

-Ta couleur préférée ? »

Je n'osai pas répondre tant la question me dérouta. Ma couleur préférée ? Je n'y avais tout simplement jamais réfléchi. Le jaune ou le orange peut-être ? C'était la couleur qui convenait le mieux à Naruto, mais à moi ? On m'avait souvent fait la remarque que mon caractère ressemblait au violet, même si j'en ignorais la raison.

« Alors ?

-Je… je ne sais pas.

-Ton plat préféré ? »

Je connaissais celui de Naruto, les ramens, seulement le mien… ? Pourquoi aurais-je dû en avoir un ? J'aimais bien les choses sucrées et douces mais je n'aurais su me décider.

« Je ne sais pas.

-As-tu au moins une préférence quelconque pour quelque chose ? »

Une préférence… cela impliquait d'avoir choisi parmi une foule de choses, j'en étais bien incapable. Mettre un truc quelconque au-dessus des autres, je ne pouvais tout simplement pas tant en chaque être sans saveur, sans couleur, tant en chaque chose banale, commune, je voyais le reflet de moi-même. Je secouai la tête avec empressement et répondis d'un voix faible.

« Je ne sais pas… »

Au lieu de me faire des reproches ou de soupirer, il se contenta de noter quelque chose sur un calepin qu'il avait encore sorti de nulle part.

« Tes rêves d'avenir ?

-Euh… je n'en ai pas vraiment…

-Pourtant tu es l'héritière des Hyûga, tu devrais légitimement avoir envie de succéder à ton père, ne serait-ce que par provocation.

-Pro… provocation ? »

Ce mot était pour moi comme un étranger qui frappait soudain à ma porte alors que j'étais encore au lit. Devais-je lui ouvrir directement ou lui demander d'abord de se présenter ? Je préférai rester derrière la porte à attendre qu'il s'en aille.

« Mouais, t'as raison, t'as pas l'air vraiment du genre à aimer provoquer. Enfin, il faut se méfier des apparences, n'est-ce pas ?

-Oui.

-C'est marrant, reprit-il sans donner la peine de s'être rendu compte de mon intervention, chez toi on dirait que tu as le profil de l'emploi.

-Que-que voulez-vous dire ? »

Sa voix s'était faite plus dure, plus tranchante. Il se remit à me fixer avec cette fois une lueur étrange allumée au fond de la pupille. Je me sentis fondre sur place et demeurai pourtant pétrifiée. Il croisa ses mains et appuya ses coudes sur ses genoux.

« Tu as le regard fuyant. Tu regardes dans toutes les directions sauf celle de ton interlocuteur. Lorsque tu marche, tu demeures près des murs comme si cela te faisait disparaître. Tu parles avec une voix tremblante et basse comme pour dissimuler tes pensées qui traversent pourtant ton visage en permanence. »

Il éclata d'un rire bref et sec, ce qui ne me détendit pas le moins du monde. Je me remis à me tordre les doigts lorsqu'il se remis lui-même à parler.

« Tu es bourrée de tics. Regarde ! Tu te pétris les mains, tu as les genoux rentrés vers l'intérieur et tu bégaies légèrement. Tu tentes de te cacher derrière ta frange et tes longs cheveux noirs, seulement ça ne suffit vraiment pas. Et, le pire de tout ! »

Il s'interrompit quelques secondes et me considéra d'un œil sévère.

« Tu ne sais pas te décider. »

Sa voix résonna dans ma tête comme un coup de tonnerre. L'état de ma conscience, résumé à cette simple phrase, brisait en un instant ma couverture de spectatrice de mon propre malheur. Quelqu'un avait donc osé me le dire en face avec un ton pareil ! Ça n'avait rien à voir avec les boutades de ma sœur ou les coups de gueule de Kiba, on osait enfin me déclarer la vérité franchement, sans détour, avec une intonation qui ne laissait pas la place pour la plaisanterie ou la colère. C'était dit, c'était juste ça, c'était ma vie contrainte à revenir à sa place en quelques mots. Sans sembler se rendre compte du chamboulement qu'il avait crée dans ma tête, il se rapprocha de moi avec un sourire auquel je ne prêtai aucune attention. Comme j'aurais dû l'observer pourtant !

« Mais rassure-toi : je connais le moyen de faire disparaître cette faiblesse… »

Soudain, du gigantesque capharnaüm qui m'habitait il ne resta plus rien. Je fermai les yeux sans m'en apercevoir vraiment. Un gigantesque noir, aussi profond que la nuit et aussi sombre que les ténèbres, m'envahit sans que ne me vienne l'idée de lutter. Combien de temps s'écoula-t-il ? Je n'en savais rien, quelques secondes, quelques minutes, quelques heures peut-être ? En même temps que cette obscurité, un sentiment étrange s'était emparé de moi. Il me sembla que je volais.