Hello tout le monde (genre il reste des gens ici, tsais…)
Je sais, j'ai été longue, même trèèèèès longue, j'ai pensé ne jamais réussir à finir cette fanfic et pourtant… Je suis super fière de vous présenter le dernier chapitre de Puisque la folie te guette, première fanfiction d'une telle longueur que j'arrive à finir en étant satisfaite de la quasi-totalité des chapitres. :')
J'verserais presque une larme, tiens.
J'vous laisse lire, les remerciements viendront à la fin. :)
Disclaimer : le passage en italique appartient à Kaori Yuki – 'Boy's next door'
« Je t'interdis de t'enfuir, Axel. »
La voix de Roxas le stoppa en haut des escaliers. Il sentait son cœur qui s'accélérait dans sa poitrine, et sa respiration qui devenait frénétique. Il sentait les pulsations dans ses veines, dans ses oreilles, dans sa tête. Il sentait le gouffre dans sa cage thoracique s'étendre un peu plus. Il sentait le vent froid qui balayait ses cheveux sur son visage, qui asséchait ses yeux et ses lèvres. Il sentait la roue d'argent pendue à son cou s'enflammer et s'enfoncer dans sa chair. Ça ne pouvait pas être vrai. Roxas ne pouvait pas l'avoir retrouvé. Il ne pouvait pas être venu. Il allait l'achever ce soir-même. Il savait que s'il croisait son regard, il ne pourrait pas supporter ce qu'il y verrait. De la haine. De la rancune. De la déception. Et il supporterait encore moins d'être à quelques centimètres de lui sans avoir le droit de le toucher. Il ne pouvait pas le souiller encore une fois. Roxas lui porterait le coup de grâce dans cette chambre insalubre et repartirait vivre une vie meilleure. Il ne pourrait que le regarder s'éloigner, lui tourner froidement le dos alors qu'il serait plus bas que terre. S'il se retournait, il crèverait de honte et de culpabilité. L'air n'entrait plus dans ses poumons. Il pensa que s'il mourrait là, à cet instant précis, ça ne serait pas plus mal. Puis il se dit que Roxas avait le droit de se décharger sur lui, une dernière fois avant de le laisser s'étouffer dans sa merde. Axel se détourna de l'escalier et marcha lentement jusqu'à sa porte. Il la déverrouilla. Elle s'ouvrit en grinçant. Il s'effaça et laissa Roxas passer le premier.
Roxas entra dans le minuscule appartement, les jambes tremblantes. Il eut envie de pleurer quand Axel alluma l'ampoule faiblarde qui pendait du plafond. Il vit le matelas, les coulures de moisissures, les tâches d'humidité. Il vit toute la résignation et le désespoir d'Axel. Il vit ce qu'il avait failli devenir, lui aussi. Comment avaient-ils pu tomber aussi bas ? Une vague de tristesse mêlée à de la colère le submergea. Il serra les poings et refoula les larmes qui menaçaient sous ses paupières. Il n'observa pas plus en détail, ce qu'il avait aperçu lui suffisait. Il se tourna vers Axel, qui restait adossé contre la porte comme s'il avait peur d'être trop près de lui.
Axel avait peur. Il n'osait pas lever les yeux, n'osait pas dire un mot. Il ressentait le manque comme jamais et la douleur était encore plus intense que lorsqu'il s'agissait d'héroïne. Il se sentait comme un condamné à mort dans le couloir final, juste avant que la porte ne s'ouvre sur la chaise électrique, les sangles et le casque, quand l'attente est plus insupportable que l'idée de mourir. Quand Roxas commencerait à parler, la porte s'ouvrirait. Quand il commencerait à lui hurler au visage, on l'installerait sur la chaise. Quand il lui cracherait son mépris et sa haine, les sangles seraient serrées, le casque en place. Quand il lui lancerait un dernier regard avant de faire volte-face, le bourreau abaisserait le levier.
« Tu ne me regardes pas...? »
Un coup de poignard en plein torse lui aurait fait moins mal.
Il leva lentement le regard vers Roxas. Ce qu'il vit le pétrifia. Roxas le fixait, les sourcils froncés et tremblants, les poings serrés, les yeux emplis d'une émotion indescriptible. Son cœur se fendit.
« Rox-, commença t-il.
-Pourquoi t'es parti ? », l'interrompit Roxas immédiatement.
Le moment était venu, il fallait qu'il parle ou il exploserait. Les vannes étaient ouvertes et ses lèvres fonctionnaient plus vite que son esprit.
« Est-ce que... Est-ce que tu sais ce que ça fait que de se retrouver seul après un truc pareil ? Est-ce que tu sais à quel point ça fait mal de se réveiller complètement seul après t'avoir vu agoniser dans une putain de ruelle ? Les gens sont là autour de toi, à s'assurer que tu ne manques de rien, que tu aies de la compagnie, il y a une multitude de personne qui viennent te voir tous les jours, mais c'est jamais celle que tu veux et tous les jours tu espères qu'une autre tête passe la porte ! Et tous les jours t'es déçu et tous les jours tu t'enfonces un peu plus ! T'es abandonné, t'es seul quoi qu'ils en disent et quoi qu'ils fassent et tu sais pas pourquoi, tu te demandes si t'as fait quelque chose de mal, tu te gaves de médicaments pour éviter de trop penser et d'avoir trop mal, tu voudrais hurler toute ta douleur, mais t'es trop défoncé pour ça ! Tu vois les gens autour de toi avoir quelqu'un qui pense à eux et toi tu te demandes s'il reste une personne pour penser à toi avant tout le monde. Ils sont tous là, mais ils sont aussi fades et ternes et inintéressants que cette putain de ville ! Pourquoi tu m'as fait ça, putain ? C'était trop te demander que de me faire confiance ? Merde, Axel, tu pouvais pas arrêter de me traiter comme un gosse, comme si tu savais tout mieux que moi ? Me laisser le choix, pour une putain de fois ? Réponds-moi, BORDEL ! »
Axel ne s'était pas attendu à ça. Il croyait que Roxas allait d'abord l'accuser de lui avoir menti, de l'avoir entraîné dans des affaires louches... Il ne pensait pas qu'il allait l'accuser en premier d'être parti...
« Je croyais... Je... Je ne pouvais pas te rendre heureux... Je t'ai menti, je t'ai mis en danger... Je savais que tu allais m'en vouloir, que tu me haïrais... Je voulais que tu me croies mort pour que tu puisses avoir une vie décente... Tu mérites mieux Roxas... Tu mérites mieux que moi... »
Le coup de poing le cueillit à la mâchoire et eut l'effet d'un électrochoc sur lui. Il porta sa main à son menton et écarquilla les yeux sur Roxas qui se massait les phalanges.
« T'as fini avec tes conneries ? Comment t'as pu croire ça ? Putain tu me connais ou pas ? Merde, Axel... »
Sa voix se brisa. Roxas passa une main tremblante dans ses cheveux et détourna le regard. Sa lèvre inférieure tremblait.
« Putain, je t'aime... C'était pas suffisant, ça...? »
Il se laissa glisser le long du mur, le visage caché dans ses mains.
Axel crut qu'il allait se fissurer et se briser en mille morceaux. Il avança presque au ralenti jusqu'à Roxas et s'agenouilla devant lui. Il se pencha gauchement et après quelques secondes d'hésitation, passa ses bras autour de son corps frêle.
« P... Pardonne-moi... Pardonne-moi, je t'en supplie... »
Roxas se déplia et se colla tout contre lui. Il enfouit son visage dans le pull d'Axel et laissa libre cours à ses larmes tandis que le roux raffermissait sa prise, comme s'il avait peur qu'il s'évapore.
« Je suis désolé... », murmurait-il dans son cou comme une prière.
Ils restèrent enlacés, sans bouger, durant des minutes qui leur parurent une éternité. Puis Roxas s'écarta un peu et fixa Axel dans les yeux. Puis son regard glissa sur ses lèvres. Il rapprocha lentement son visage du sien. Axel crut que son cœur allait exploser. Il avait peur de rêver, d'être dans une de ces hallucinations dues à l'excès ou au manque de vodka. Roxas l'embrassa. Il avait un goût de sel. Il enroula ses bras autour du cou d'Axel, qui le serra aussi fort qu'il pu. Il avait tellement besoin d'être contre lui, de le toucher, de fusionner qu'il en avait presque mal. Son cœur lui semblait déborder de tout son être. Après des mois de non-vie, d'ombres et d'obscurité, il se sentait si vivant que c'en était douloureux.
« Promets-moi que tu vas rester... Promets-le..., supplia la voix de Roxas avec des accents désespérés.
-J'te l'promet... »
Plus rien n'avait d'importance. Ils étaient deux, ils étaient ensemble, enlacés sur le sol d'une chambre miteuse dans une cité oubliée de tous, ils se serraient pour être sûrs de la réalité, pour effacer ces mois de solitude. Ils se nourrissaient l'un de l'autre. Axel voulait se fondre en Roxas. Il ne voulait plus qu'il soit possible de les séparer. Il se traita de dingue. Oui, il était dingue, ça y était.
Est-ce que tu dévoreras mon cadavre ?
Tu rongeras jusqu'au plus petit de mes os jusqu'à ce que je fasse entièrement partie de ton corps...
Je serai ta chair... Ton sang. Je n'appartiendrai qu'à toi...
Il ne se souvenait plus d'où lui venaient ces mots, mais si Roxas avait voulu le dévorer, il n'aurait pas opposé de résistance. Le matelas était dur sous leurs corps et l'air était froid autour d'eux, mais serrés l'un contre l'autre sous les couvertures, ils se sentaient invincibles, dans un monde intouchable.
OoOoO
Axel ne se réveilla pas avec une de ses migraines habituelles. Il se sentait étrangement reposé et la plaie dans sa poitrine semblait avoir disparu. Il n'avait plus mal. L'odeur de Roxas planait autour de lui. Il étendit le bras. Celui-ci ne rencontra aucun autre corps. Une flèche de panique lui transperça la poitrine, il ouvrit brutalement les yeux et se releva.
« Roxas ! »
Son regard balaya le studio. Personne. Axel se leva précipitamment et ouvrit la porte de sa minuscule salle de bain. Les battements désordonnés de son cœur se calmèrent aussitôt.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? », fit Roxas en le fixant de la manière la plus innocente qui soit.
Axel s'agenouilla à côté de la baignoire et s'accouda au rebord. Il embrassa Roxas.
« J'ai eu peur que ça soit un rêve... », souffla t-il en lui caressant la joue du bout des doigts.
Le blond lui prit la main en souriant.
« Tu me rejoins ? »
Axel enjamba l'émail jauni et se plongea dans l'eau. Roxas vint s'appuyer contre lui. Il traça la ligne de la cicatrice du roux, tandis celui-ci caressait doucement sa main mutilée.
« Et maintenant ?, murmura Roxas.
-Je sais pas... J'espérais que tu me le dises.
-Retourne-toi. »
Roxas attrapa un flacon de shampooing par-terre. Il se plaça derrière à Axel et commença à lui masser la tête. Les cheveux écarlates étaient lourds sous ses doigts et Axel se laissait faire avec un sourire de contentement aux lèvres. Roxas fronça les sourcils quand il rencontra de la peau plus molle derrière l'oreille du roux.
« Qu'est-ce que t'as, là ? », demanda t-il en écartant des mèches collées au crâne.
Axel effleura la croix désormais familière. Riku lui avait dit qu'ils lui avaient enlevé son émetteur dès que ça avait été possible. La question de Roxas lui rappela qu'il avait beaucoup de choses à lui révéler avant qu'ils ne puissent vivre normalement.
« On finit de prendre le bain et je t'explique tout, d'accord ?
-D'accord. »
Roxas lui rinça les cheveux puis il l'enserra à la taille et posa ses lèvres sur sa nuque. Axel ferma les yeux et prit les mains de Roxas dans les siennes. C'était bon de ne plus être seul, d'être à nouveau avec lui, complet. Leurs respirations se mêlaient et Axel se dit qu'ils auraient pu rester ainsi pour toujours. Mais l'eau se fit froide autour d'eux. Ils s'extirpèrent de la baignoire, se séchèrent et allèrent directement se remettre sous les couvertures. Axel s'adossa au mur et Roxas s'installa contre son torse.
« Tu me racontes ? », fit-il doucement en caressant la peau offerte.
Les doigts d'Axel se perdirent dans ses cheveux.
« Je sais pas trop par quoi commencer...
-Essaye toujours... »
Axel remonta la couverture sur leurs corps et se mit à parler, d'abord hésitant, puis ses paroles coulèrent toutes seules et il laissa les mots sortir de sa bouche sans trop y réfléchir. Il lui raconta son enfance à Lowbast, comment il avait vécu dans le mépris de ses parents, avec pour seul appui son frère jumeau, Reno, comment celui-ci était mort, et comment ses géniteurs l'avaient jeté à la rue. Il lui raconta les mois de galère et la drogue, le réconfort avec Isa, les overdoses de ses compagnons de came, la vie dans un squat et la ville qui mourait. Il lui raconta la rencontre avec Riku, la chance inespérée de sortir de l'enfer des Slums et l'espoir d'une vie nouvelle. Il lui raconta la désintoxication, la dépression, le manque, l'impression de devenir dingue, les premières apparitions de Reno, la peur puis l'acceptation. Il lui raconta les entraînements de plus en plus intensifs, la crainte de ne pas réussir, l'entraide avec Isa, les rencontres, Demyx, Zexion, Larxène et les autres. Il lui raconta l'incompréhension, la colère, la révolte, le désespoir après la disparition d'Isa, puis à nouveau la dépression après la fuite de Riku. Il lui raconta sa déshumanisation, la formation de sa carapace, les assassinats stoïques, les balles tirées sans remords, les lames plantées sans hésitation. Il lui raconta sa vie, tout seul dans un appartement trop grand, avec une hallucination pour seule compagnie et des médicaments pour ne pas sombrer. Il lui raconta son arrivée, son irritation de devoir s'occuper de quelqu'un d'autre, alors qu'il ne pouvait même pas s'occuper correctement de lui-même. Il lui raconta le refus de tomber amoureux et la peur de le faire souffrir, de le mettre en danger, la honte de lui mentir tout le temps et les sentiments qui prenaient de l'ampleur. Il lui raconta les missions et son envie de tout laisser tomber pour ne rester qu'avec lui. Il lui raconta l'étonnement, la surprise, puis la haine du retour de Riku. Il lui raconta la détérioration de son cœur, la peur de l'opération, la peur de devoir lui dire, la peur de le décevoir. Il lui raconta son sentiment rageant d'impuissance, l'impression d'être bloqué et son sourire dont il avait de plus en plus besoin. Puis il lui raconta ses mois d'errance, à nouveau seul, sans même Reno, à se détruire, à se haïr, à boire et à sombrer toujours plus, à refuser de l'aide tout en appelant au secours, à avoir honte, à avoir peur. Il lui raconta sa rencontre avec Jack, ce grand frère de substitution, cette bouée de sauvetage. Il lui raconta l'effroi de le voir assis à côté de sa porte, sa terreur de lui faire face, son désespoir de le voir si proche et en même temps si lointain, son cœur neuf qui n'en pouvait plus de pouvoir le tenir contre lui, son cœur neuf qui hurlait tellement le manque se faisait plus vif alors qu'il le serrait entre ses bras. Il lui raconta puis il se tut. Il ne bougea pas, il attendit que Roxas se manifeste le premier.
Roxas l'embrassa doucement, comme s'il était en présence d'un animal craintif. Il ne dit rien. Il avait envie de pleurer contre la souffrance, la crainte d'Axel, contre l'injustice et l'horreur qu'ils avaient subies. Il avait envie de pleurer parce que, enfin, tout était fini et qu'il avait du mal à y croire.
OoOoO
Les doigts d'Axel étaient froids contre ses côtes. Son souffle était chaud dans le creux de sa clavicule et ses longs cheveux carmin pleuvaient sur son visage et son cou. Roxas avait l'impression de redécouvrir son propre corps avec celui d'Axel. Il avait besoin de le sentir contre lui. Il aurait voulu se fondre en lui, pour être sûr de ne jamais revivre ce qu'ils avaient vécu.
OoOoO
Ce matin-là, quand Jack passa chez Axel, la porte n'était pas verrouillée et la chambre était vide. Il n'y avait qu'un message, griffonné d'une écriture nerveuse et posé en évidence sur la table.
« Tu avais raison. Axel »
L'albinos sourit, reposa le papier et passa une main dans ses cheveux blancs. Il s'assit sur une chaise et regarda autour de lui. Il allait se sentir seul, mais il était heureux d'avoir réussi à aider au moins une personne dans sa triste vie de barman à Junon.
« T'aurais pu me dire au revoir avant de te barrer, salaud. »
OoOoO
Ils laissaient derrière eux la cité nécrosée, la pollution, la maladie, la peur, l'alcool. Ils avançaient droit devant eux, sans se demander où le train les emmènerait, tant qu'ils étaient ensemble, n'importe quel endroit leur conviendrait. Ils ne voulaient pas vraiment penser à l'avenir, ils ne voulaient pas ressasser le passé. Roxas regardait Axel dormir sur la couchette. Il était maigre et pâle, autant que lui, sûrement plus, abîmé par le travail à l'usine et par l'abus de vodka. Il se demandait à quoi allait ressembler sa vie à présent. Il se demandait si Demyx et Zexion allaient lui manquer. Il se demandait s'il reverrait Riku, Sora, Aerith, Leon ou Kairi, un jour. Ou son frère. Il se demandait s'ils réussiraient vraiment à aller au-delà de tout ça et à vivre aussi normalement que possible.
Axel remua. Il se releva, s'étira et posa son regard vert sur lui. Il sourit. Roxas lui rendit son sourire.
Le haut-parleur grésilla et on annonça l'arrivée en gare de Kalm. Ils se levèrent, attrapèrent leurs sacs et sortirent dans la coursive. Nul comité d'accueil sur le quai, ni voiture pour les emmener à la sortie. Roxas ajusta son sac sur son épaule et se mit à marcher, se fiant à ses souvenirs pour aller jusque chez Tifa et Rude. Axel entrelaça ses doigts aux siens.
« T'es sûr qu'on peut débarquer comme ça… ? »
Roxas se tourna vers lui en souriant, et Axel pensa qu'il aurait fait n'importe quoi pour voir ce sourire tous les jours.
« T'en fais pas. »
Ils traversèrent plusieurs quartiers de la ville avant d'arriver dans la zone résidentielle. La voiture de Vincent était garée devant la maison. Axel pressa la main de Roxas qui lui fit un sourire rassurant. Il frappa à la porte. Il y eut du mouvement de l'autre côté et la porte s'ouvrit sur la mine ronchon de Cid, qui s'éclaira immédiatement quand il le reconnut.
« Blondie numéro deux !, s'exclama t-il, déjà de retour ? Eh, les mecs ! Mini-Cloud est rentré !, cria t-il ensuite à l'intérieur de la maison. Entrez, entrez. Alors, on a retrouvé son prince charmant ? »
Axel leva un sourcil perplexe. Puis Tifa déboula, suivie de la masse silencieuse de Rude.
« T'as réussi ! Je savais que tu pouvais le faire ! Bienvenue à Kalm, Axel !
-Euh… Merci. »
Axel remarqua une quatrième personne, appuyé contre l'encadrement d'une porte, ses cheveux longs et noirs lui masquant à moitié la figure. L'homme avait une expression de fierté sur ce qu'il voyait de son visage. Il inclina la tête pour le saluer et Axel fit de même, un peu intimidé par le personnage. Roxas s'avança vers lui.
« Merci, Vincent.
-Je suis fier de toi, Roxas.
-Je te présente Axel, fit Roxas en faisant signe au roux de s'approcher.
-Bienvenue parmi nous. »
Les paroles de Vincent ébranlèrent Axel au plus profond de son être. Pour la première fois de sa vie, un groupe l'acceptait, l'accueillait à bras ouverts pour ce qu'il était, pas pour ce qu'il savait faire. Il avait l'impression de se retrouver en famille. Une famille un peu étrange, certes, mais Axel n'avait jamais connu la normalité. Il sourit.
« Je pourrais jamais assez vous remercier pour tous que vous avez fait pour nous… »
Une main massive s'abattit sur son épaule.
« Prend soin de Mini-Cloud et on sera quittes !, plaisanta la voix râpeuse de Cid.
-Arrête de m'appeler comme ça », grogna le blond.
Tifa les observait, un sourire amusé aux lèvres. Elle s'approcha d'Axel.
« Je te montre votre chambre ? Le dîner n'est pas encore prêt, vous aurez le temps de vous reposer. »
Axel acquiesça et la suivit dans les escaliers. Tifa redescendue, il s'affala sur le lit de place et ferma les yeux. Il avait du mal à réaliser. Il n'aurait plus de contrat, plus de rapport, plus d'entraînement… Tout ce qui avait rythmé sa vie depuis plus d'un an avait disparu. Il ne reverrait probablement jamais l'appartement où il avait vécu depuis son extraction du monde de la drogue. Il repartait à nouveau de rien. Il avait une nouvelle page blanche sous les yeux. Ça le fascinait et le terrifiait en même temps. Il toucha du bout des doigts la croix en relief derrière son oreille et inconsciemment, sa main glissa sur son torse, sur la cicatrice de l'opération. Ses deux épées de Damoclès n'étaient plus.
Il entendit des pas légers dans l'escalier et un corps vint se blottir contre le sien.
« Ça va ?, demanda Roxas.
-Oui. J'arrive pas vraiment à me rendre compte de ce qui arrive, mais ça va. »
Des voix leur parvinrent de la cuisine. Tifa râlait apparemment contre le manque de participation de Cid aux tâches ménagères. Ce à quoi il répondit qu'il était un mécano, pas une soubrette. Vincent allait de toute évidence commenter ces paroles, mais Cid le coupa brusquement. Il y eut un blanc et Tifa se mit à rire. Cid lâcha une belle flopée de jurons et la porte qui reliait la cuisine à l'arrière-cour claqua.
« Ils sont un poil dingues, mais ils sont sympas, tu verras. »
Axel sourit sans le regarder.
« J'avais presque oublié comment c'était, le monde des vivants. Ça fait du bien de le retrouver. »
Roxas l'embrassa doucement, et ils s'endormirent.
OoOoO
Tifa toqua à la porte. Personne ne lui répondit. Elle l'entrebâilla légèrement, juste assez pour voir Axel et Roxas avachis dans les bras l'un de l'autre et de toute évidence profondément endormis. Elle sourit et referma la porte. Elle retourna à la cuisine.
« Ils dorment ?, demanda Vincent.
-Comme des bébés.
-Rah les jeunes de nos jours, ils sont pas résistants ! », râla Cid.
Rude leva les yeux au ciel.
« Si t'avais vécu ce qu'ils ont vécu, je pense que tu dirais pas ça », marmonna Vincent, la mine sombre.
Tifa, sentant venir l'orage, se mit à servir le repas.
« Mangez, tant que c'est chaud. »
Elle lança un regard inquiet à Rude. Il hocha la tête.
OoOoO
« Faut que je me coupe les cheveux. »
Roxas leva les yeux vers Axel, qui s'était planté devant le miroir et observait son reflet avec minutie.
« Ah ?
-Ouais, regarde. »
Axel défit sa queue de cheval et secoua la tête. Ses cheveux écarlates lui arrivaient au milieu du dos.
« J'aime bien, moi.
-Mais ils sont aussi longs que ceux de Vincent !
-Et alors ? Tu préfèrerais les avoir comme Rude ?
-Rude est chauve.
-Précisément.
-Tu te fous de moi.
-J'oserais pas. »
Axel se détourna du miroir pour attraper Roxas. Celui-ci se contorsionna pour échapper à l'emprise du roux, en vain. Ils tombèrent tous les deux sur le lit.
« Pas les chatouilles !
-Trop taaaaard !
-Naaaan !
-Oh les enfants, faites moins de bruit !, s'exclama Cid du rez-de-chaussée.
-Oui maman !, claironna Axel.
-Mam… Quoi ? »
On entendit Cid jurer et Vincent rire.
Une semaine s'était écoulée depuis leur arrivée. Axel avait l'impression de les connaître depuis toujours. Il aimait la façon dont Tifa s'occupait de tout le monde comme si elle était leur mère, avec fermeté et douceur, il aimait l'apparente froideur de Rude, mais ses gestes attentionnés, il aimait la présence rassurante de Vincent, sa sagesse, sa réserve, l'attachement qui leur témoignait à Roxas et à lui. Il aimait même Cid, qui râlait tout le temps, qui faisait des blagues pourries, qui était parfois insupportable, qui lâchait des ribambelles de jurons à en faire rougir un camionneur, mais qui était tellement drôle à embêter. Avec Roxas, ils se sentaient insouciants, comme s'ils retrouvaient une partie de leur adolescence, celle qu'il n'avait jamais connue personnellement.
« Axel ! Si t'as l'intention de te conduire en sale gosse pour rattraper le temps perdu, tu vas morfler, je te préviens !
-D'accord, maman !
-Et arrête de m'appeler maman, nom d'une péripatétiprostipute !
-Cid, ton langage.
-Ah merde, Tifa, hein ! »
Roxas éclata de rire. Axel s'affala à côté de lui.
« Je voudrais rester ici pour toujours, fit-il en fixant le plafond.
-On en fait quoi de l'appart' ?
-Techniquement, il est à Riku.
-Et ce qu'il y a dedans ? »
Axel se releva. Roxas l'imita. La récréation était finie, ils devaient régler les dernières traces de leur passé.
« Tu sais que si je retourne à Lusio, je risque ma peau ?
-Je sais. Mais il nous reste des choses à faire là-bas. Une fois que ça sera fait, on pourra aller où on veut.
-T'as raison. Et je dois revoir Riku. »
Roxas sourit.
« T'as un prétexte pour te couper les cheveux maintenant.
-Tu me donnes le droit de les teindre aussi ?
-En brun. Ça passera plus inaperçu que ta touffe d'épouvantail. »
Axel lui ébouriffa les cheveux.
« L'épouvantail t'emmerde. »
OoOoO
Lusio n'avait pas changé. Il y avait toujours le même vent froid, la même atmosphère polluée et impersonnelle. Ils quittèrent la gare les poings enfoncés dans les poches, un bonnet au ras des yeux. La marche jusqu'à leur immeuble leur parut durer une éternité. Le hall, la cage d'escalier, les étages étaient toujours les mêmes. Roxas ouvrit leur porte d'une main tremblante. Ça lui faisait bizarre de se dire que c'était la dernière fois qu'il entrait chez eux. Cet appartement qui avait été leur nid, leur cocon, leur maison, il venait pour le quitter définitivement. Axel lui prit la main et ils entrèrent ensemble. Rien n'avait changé depuis le départ de Roxas.
« Waw… C'est space d'être à nouveau ici. C'est comme si on était remontés dans le temps, tu trouves pas ?
-Ouais… »
Ils se mirent immédiatement au travail. Axel appela Riku, qui arriva quelques minutes plus tard. Il le dévisagea quelques secondes, le temps de s'habituer à la coupe mi-longue et noire d'Axel, et il le prit dans ses bras.
« Content de te retrouver.
-Merci, Riku. Merci pour tout. »
Il lui tapa dans l'épaule.
« Je suppose que vous avez besoin d'aide pour trier tout le bordel qu'il y a là-dedans ?
-Y a aussi des trucs à toi.
-Au fait, intervint Roxas. On en fait quoi de tous les flingues ? »
OoOoO
Quelques heures plus tard, la nuit était tombée sur la ville et Axel s'était assis, comme à son ancienne habitude, face à la baie vitrée du salon. Là où il avait eu tant de conversations avec Reno, des mois auparavant. Il tenait une photo entre ses doigts. Une photo où deux garçons roux se souriaient une lueur espiègle dans les yeux. La seule image qui lui restait de Reno. Même avec Roxas, Riku ou leurs amis de Kalm à ses côtés, la présence schizophrénique de son double avait laissé un vide en disparaissant. Il était revenu à la normale. Ou plutôt venu, puisqu'il n'avait jamais connu la normalité. C'était étrange de n'avoir personne qui commentait toutes ses pensées. Roxas dormait dans leur lit. Deux sacs de voyage étaient remplis de ce qu'ils emmenaient avec eux. Riku avait dit qu'il s'occuperait du reste. Axel pensa qu'il faudrait qu'ils aillent dire au revoir à Aerith et Léon, le lendemain. Ils partaient pour Gongaga en fin de matinée. Roxas voulait retrouver son frère. Lui ne savait pas trop ce qu'il voulait, à part être avec Roxas. Il regarda encore la photo. Il passa sa main dans ses cheveux. Il ne s'était pas encore habitué à ce qu'ils lui arrivent aux épaules. Il se demanda comment ça aurait été s'il avait prévenu Roxas dès le début pour Reno. Il s'imagina en train de parler à Reno devant Roxas, qui se serait ensuite foutu de lui et il rigola.
« Putain, tu me manques, abruti.
-J'ai cru que tu le dirais jamais », fit une voix bien connue derrière lui.
Je l'ai fait. :)
Je ne sais pas si je vais faire une suite, si elle sera directe, si elle sera centrée sur les mêmes perso, etc. Mais une chose est sûre, c'est que je vous remercie du fond du cœur d'avoir lu mes mots, de les avoir appréciés, critiqués, etc. J'espère vous avoir transmis le maximum d'émotions et j'espère que vous vous êtes attachés à mes personnages, même si, non, c'est vrai, je ne respectais pas toujours leurs caractères.
Je remercie évidemment Ari, alias Fire Serendipity, ma seule et unique Bêta Lectrice, sans qui cette histoire n'aurait pas eu la même qualité, qui m'a fait beaucoup rire par ses commentaires et qui est une écrivaine hors-pair (te cache pas et arrête de rougir). Je remercie également ma Rouh, alias Crimson Waraï, pour m'avoir foutu des coups de pieds au cul quand ça n'allait pas assez vite et qui m'a énormément apporté.
Enfi, je vous remercie encore une fois, vous tous, Plume d'Eau, Krystal-Sama, x1999kamui, anohito, Neferkitty, Ojo-sama, AryaxLoaeri, Lullaby, Miidona, Chibi Firey Pawa, Axel-nii-sama, Wshi, Serleena, Lady-Clepto, Hagarendrawer, Mikage Kun, Soleene, Laemia, Chikodark, Rikka Yomi, Baka-chan, Shee-shee-chan, Yumeless, Bouddha, Lulubell Alynn, Merlin4ever, Redfoxline, Kamazu, Kittythecat, Tsukon, Miri-the-angel, Soy, Yamaneko, Noumouni, Nely Suglisse, Pearl Naru, Lolotyv, Serya Chan (pour ne citer que ceux qui ont reviewé) et puis tous les autres anonymes ou ptits fantômes qui sont venus ici, ceux qui m'ont mise en fav' ou en alerte, bref, tous ceux qui ont à un moment ou à un autre, sont tombés sur mes délires et les ont suivi un ptit bout de chemin.
Voilà, cette fic aura duré pas loin d'un an et ça a été une presque année formidable, au moins ici.
Merci, et à la prochaine, j'espère ! :)