Merci à tous mes reviewers.

Vraiment désolée pour le retard et non, je n'ai heureusement pas été coincée dans un aéroport, merci de vous être inquiétés, c'est juste que, inconsciemment, je ne devais pas vouloir finir cette fic.

Juste un petit épilogue, une conclusion sans grand éclat mais après tout, il ne s'agit pas de relancer l'action mais plutôt de l'endormir.

J'ai commencé une fic qui serait liée à celle-là – sans être une simple réécriture en changeant de point de vue – avec essentiellement le point de vue de Tony. J'ai déjà toute la trame en tête mais je ne sais pas encore si je vais réussir à la coucher sur le papier. Si je parviens à écrire quelques chapitres, je devrais me décider à la poster.

Bonne lecture !

Epilogue :

La réalité frappa Gibbs brutalement. Le message de Tony datait de plusieurs heures désormais et aucun autre n'avait suivi. Tony avait dit qu'il lui expliquerait tout à son arrivée mais il n'était toujours pas là ! Le message puis la déferlante de souvenirs avaient occupé efficacement l'esprit de Gibbs. Mais les cris et les pleurs d'Abby l'avaient renvoyé à son inquiétude. Qu'était-il encore arrivé à Tony ? Son agent senior avait le don de s'attirer les ennuis les plus invraisemblables et Gibbs ne voulait pas imaginer de quoi il s'agissait cette fois-ci alors que son agent était loin de lui, sans protection. Certes, Tony avait montré qu'il était parfaitement capable de prendre soin de lui-même, ou du moins de s'en sortir seul – s'il était un véritable aimant à problèmes, il avait aussi une aptitude à la survie qui dépassait même celle de la surentraînée assassin du MOSSAD Ziva David – mais Gibbs détestait ne pas être présent pour protéger les arrières de son agent.

Et il détestait encore plus ne pas savoir où il se trouvait. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs, comme la fois où Jenny avait ordonné à McGee de localiser le portable de Tony et qu'ils avaient pu assister en direct et en couleurs à l'explosion de sa voiture – il n'avait décidément pas de chance avec les voitures – et que pendant plusieurs heures, plusieurs interminables heures, ils avaient crû que Tony était mort dans l'explosion. Cette fois-là, une partie de Gibbs avait simplement refusé de croire à la mort de son agent pendant que l'autre partie avait pris les commandes pour continuer l'enquête et faire justice – ou peut-être vengeance – jusqu'à ce que ceux qui l'avaient privé de son agent, de son ami, de son… Tony, ne fussent plus. Gibbs avait su à l'instant où il avait vu la voiture exploser qu'il démissionnerait une fois l'enquête résolue. Gibbs refusait de continuer si le gamin qu'il avait difficilement traîné de cette chambre d'hôpital à Baltimore, ce gamin sur lequel il avait d'abord tiré avant de le sauver, ce gamin qui avait creusé son chemin dans son cœur et sa vie sans qu'il ne pût rien y faire, n'était plus là. Gibbs avait déjà suffisamment survécu à des personnes qui lui étaient chères pour décider que Tony serait la dernière.

Abby pleurait toujours et Gibbs allait ordonner à McGee de localiser le portable de Dinozzo quand le ding de l'ascenseur se fit entendre. L'espoir de Gibbs ne fut pas déçu. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur un Anthony Dinozzo au sourire trop grand pour être crédible mais qui était vivant et en seul morceau. Ce n'était pas si mal pour lui !

« Tony ! s'écria Abby alors qu'il sortait à peine de l'ascenseur. »

Elle se précipita vers lui et manqua l'étouffer dans un de ses câlins de poulpe géant.

« Gibbs t'a tiré dessus ! s'exclama Ziva, une fois qu'Abby l'eût relâché. »

Ziva qui, une fois son inquiétude apaisée, semblait ne pas avoir oublié certains détails de la discussion qui avait couru toute la matinée.

« Hein ? fut la seule réponse à peu près intelligible de Tony.

_ Gibbs t'a tiré dessus, répéta Ziva. »

C'était ridicule mais des années plus tard, Gibbs ne pouvait s'empêcher de grincer des dents dès qu'on mentionnait cet épisode et se sentait toujours malade à la seule idée de ce qui aurait pu se passer.

« Nous avons profité de ton absence pour raconter à Ziva et Timothy ta rencontre avec Gibbs, expliqua Ducky devant l'air ahuri qu'affichait Tony. »

L'agent senior hocha la tête puis se tourna vers Gibbs. Ce qu'il vit provoqua chez lui un sourire rassurant :

« C'était un accident, répondit-il gentiment, faisant se relâcher Gibbs qui n'avait pas eu conscience de retenir son souffle. Il m'a raté ! ajouta-t-il avec un ton moqueur qui fit lever les yeux au ciel à Gibbs. »

Comment en quelques mots à peine réussissait-il à le rassurer aussi facilement ?

« Tu as dit à Gibbs que tu ne voulais pas travailler avec lui ! s'exclama McGee. »

Décidément, chacun avait retenu ce qu'il avait voulu de cette longue histoire.

« Je ne crois pas avoir formulé les choses comme ça, marmonna Tony, l'air mal à l'aise.

_ Tu m'as dit que je pouvais me foutre mon offre d'emploi dans le cul et la faire remonter jusqu'à m'étouffer avec, précisa Gibbs. »

Abby, Ziva, McGee et même Ducky et Gusman se tournèrent immédiatement vers Gibbs avant de se retourner vers Tony. Désormais c'était officiel, Tony venait d'accéder au rang de dieu…

« Ça correspond davantage à mes souvenirs, reconnut Tony avec un petit air innocent qui ne trompait pas Gibbs.

_ Tu as dit à Gibbs de… Oh mon dieu ! s'exclama Ziva qui ne semblait pas s'en remettre. »

En même temps, à voir la tête que faisaient les autres, elle n'était pas la seule.

« J'ai toujours aimé me faire désirer, sourit Tony. Et Gibbs… avait besoin que quelqu'un lui résiste un peu !

_ Tu as dépassé toutes nos espérances et nos souhaits de revanche sur ce point, approuva Ducky. Tu as été la réponse à tout ce que nous avions dû supporter du mauvais caractère de Jethro… »

Le sourire de Tony était mitigé, mi-fier mi-timide. Gibbs secoua la tête, amusé malgré lui. Si Vance n'avait pas compris et ne cessait pas son attitude envers Tony, c'était que l'homme était vraiment un imbécile. Et malgré tout le mal qu'il pouvait penser de Vance, Gibbs ne croyait pas qu'il était stupide. On ne devenait pas directeur d'une agence fédéral en étant un imbécile. Il fallait être opportuniste, ambitieux, calculateur, sournois, politique… mais pas stupide. Gibbs ne lui demandait pas d'aimer Tony – il y a des gens qui ne savent pas apprécier les bonnes choses – mais qu'il le laissât au moins tranquille. Ce n'était pas trop demander tout de même ?

En tout cas, l'histoire semblait avoir eu de l'effet sur Ziva et McGee, ce qui était une bonne chose. Parfois, les deux agents ne savaient pas s'arrêter et leurs taquineries pouvaient atteindre la cruauté… Après tout, si Tony veillait sur eux tous, il était bien normal que Gibbs veillât sur lui.

Gibbs dissimula un sourire paternel alors qu'il regardait son agent quand il fut frappé par la présence d'une large estafilade sur la tempe droite de Tony. Il remarqua alors sa tenue plus débraillée qu'à l'habitude et la raideur de ses mouvements habituellement d'une souplesse toute féline.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il brutalement en désignant la blessure. »

Tony tenta un sourire mais Gibbs ne s'y laissa pas prendre et fixa son agent.

« Ce n'est qu'une éraflure… essaya-t-il.

_ Une éraflure ? Ducky vérifie…

_ Eh ! Je n'ai pas besoin d'un autre avis médical ! Ce n'est qu'une éraflure je te dis. Les ambulanciers ont déjà vérifié…

_ Les ambulanciers ? releva Ziva.

_ Tu es blessé ? C'est grave ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ? demanda presque en même temps Abby, ses mots sortant en vagues précipitées. »

Pendant ce temps, Ducky avait fait son chemin jusqu'à Tony et lui avait pris le visage dans une main pour observer sa blessure malgré son évidente mauvaise volonté à se laisser ausculter.

« Vas-tu enfin nous expliquer ton retard de plusieurs heures et cette blessure ? demanda Gibbs, d'un ton brusque.

_ Tout est clair, dit Ducky. La blessure est propre, elle a été désinfectée et les points sont clairement l'œuvre de professionnels…

_ Des points ? releva Gibbs. Je croyais que ce n'était qu'une éraflure…

_ Trois points, c'est tout ! Et c'est uniquement parce que les blessures à la tête saignent beaucoup. Ce n'est rien de grave…

_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ! s'écria tout d'un coup Gibbs, perdant son calme. »

Dans quels ennuis Tony s'était-il encore fourré ?

Tony soupira mais se décida finalement à parler devant l'insistance de son patron et de ses collègues.

« Ce matin, je me suis arrêté sur le chemin pour ramener le petit-déjeuner. Je n'étais pas encore en retard ! ajouta-t-il après un moment, sur un ton clairement défensif. La boulangerie se trouve au coin d'une rue sans place de parking alors j'ai dû me garer quelques centaines de mètres plus loin, à proximité d'une banque… »

Gibbs leva les yeux au ciel et secoua la tête. Ce n'était pas possible. Il n'y avait vraiment que Dinozzo pour transformer un simple achat de viennoiseries en…

« … quand je suis sorti de la boutique pour retrouver ma voiture, je suis tombé en pleine attaque de banque avec prise d'otage. Les attaquants étaient juste deux et c'était clairement des amateurs, à peine plus que des gamins. Le problème c'est que les seuls policiers présents étaient des bleus et que l'un des gamins avait pris une fille en otage et la menaçait de son arme. Je parie qu'il avait dû la piquer à son père. Encore un connard qui croit qu'une arme est un jouet et qui la laisse traîner ! Je ne pouvais pas ne rien faire ! Dans l'état des choses, ça ne pouvait que finir en un bain de sang…

_ Donc tu es intervenu, continua Gibbs d'un ton parfaitement neutre. »

Tony passa la main dans ses cheveux, se dandinant d'un pied sur l'autre, clairement gêné. Gibbs s'empêcha de lever les yeux au ciel.

« Euh… oui… J'ai un peu plus d'expérience que les policiers qui étaient là-bas alors…

_ Comment cela s'est-il terminé ? demanda Ducky qui ne cachait pas un petit sourire alors qu'il regardait du côté de Gibbs.

_ J'avais presque réussi à les convaincre de libérer la fille et de lâcher leurs armes quand il y a eu une détonation plus loin dans la rue – sûrement un môme qui jouait avec des pétards ou un pot d'échappement trafiqué – et l'un des gamins a paniqué et le coup est parti tout seul. La balle n'a fait que m'effleurer et j'ai pu éloigner la fille. Après, les gamins étaient assez terrifiés pour ne pas avoir besoin de beaucoup d'aide pour qu'ils se rendent… »

Gibbs secoua la tête. Tony racontait cela comme si ce n'était presque rien. Gibbs savait avec certitude que s'il interrogeait les autres protagonistes de cette affaire, ils lui raconteraient tous une autre histoire illuminée par les actions héroïques de l'agent spécial Anthony Dinozzo. Gibbs esquissa un sourire blasé. Tony était capable de se vanter de n'importe quelle petite action mais dès qu'il s'agissait de véritables actes héroïques, il devenait soudain d'une modestie presque maladive.

« Entre temps, d'autres policiers sont arrivés avec des ambulances et il a fallu tout expliquer et laisser les médecins s'occuper de ça…, continua Tony en désignant sa blessure d'un geste indifférent de la main.

_ Tu les as laissés faire ? ne put s'empêcher de relever Gibbs. Comment ont-ils réussi ça ?

_ Ben… La fille ne voulait pas me laisser partir sans avoir de preuves que j'allais bien alors…

_ Elle devait être sacrément bien foutue, se moqua Ziva, faisant froncer les sourcils de Gibbs.

_ Douze, grinça Tony.

_ Quoi ?

_ Elle a douze ans et je parie que c'est la dernière fois qu'elle séchait les cours. Heureusement, elle n'a rien eu, juste une belle frayeur et une histoire à raconter à ses copines… »

Gibbs secoua la tête. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire de son agent ? Il ne pouvait pas le lâcher des yeux une seconde sans qu'il ne trouvât un moyen de se blesser. Pour la bonne cause bien sûr ! Enfin, la matinée n'avait pas été perdue. McGee et Ziva allaient peut-être changer un peu de comportement envers leur agent senior et même Vance devrait commencer à respecter davantage Tony. Puisque cela ne s'était pas terminé dans un bain de sang, on pouvait dire que tout allait bien. Dans leur monde du moins !

« Tout le monde au travail ! cria-t-il soudainement, faisant sursauter la plupart des personnes présentes. Je ne crois pas vous payer à ne rien faire…

_ Je ne savais pas que c'était toi qui signais nos feuilles de paie, patron, répliqua aussitôt Tony. »

Gibbs sourit. Un jour parfaitement normal au NCIS.