Auteur : Jes Cullen-Malfoy

Titre : La bague de l'amour

Couple de cette fiction : Harry Potter/Draco Malfoy

Rated : M, Mpreg de prévue (Grossesse masculine et non féminine)

Type : Cette fiction est un slash même si au début, voire en grande partie, cela n'y ressemble pas, alors si ce type d'histoire ne vous plait pas, passez votre chemin.

Situation : Cette fiction débute au sixième tome, c'est-à-dire en 1996 à la rentrée de sixième année d'Harry à Poudlard.

Disclaimer : Voir chapitre 1

Petit rappel et warning : Voir chapitre 1

Note d'auteure : Bonsoir ou bonjour, selon le moment où vous lirez ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Je dois avouer avoir été un peu déçue du peu de retour en review pour le chapitre précédent, alors que le nombre de lecteur n'a pas baissé et surtout, que Draco découvre sa paternité. Et le chapitre faisait presque le double en taille –' Ca ne motive pas à écrire, et à prendre du temps pour corriger et publier. Les auteurs le savent, et il serait bon que les lecteurs en prennent conscience. J'ai toujours promis de continuer mes histoires, et là, je prends sur mon temps de table au boulot pour écrire. J'en viens à le regretter.


Sinon, un grand grand merci à ceux qui m'ont laissé un petit mot, je répondrais aux reviews ce weekend au plus tard.

IMPORTANT : SVP n'oubliez pas de lire le "PS" à la fin du chapitre, c'est pour la bonne cause.


Résumé : Dans le chapitre 14, Draco découvre qu'Harry est revenu. Harry découvre à son tour que Draco avait aimé et aimait toujours Alice. Ils passent une nuit ensemble (Alice/Draco) avant que Mike ne pleure après Harry. Harry retire la bague devant Draco. Par après, il détruit la bague (via la cheminée dans le salon). Draco est présent et découvre la vérité sur le fait qu'Alice est en réalité Harry. Fin de chapitre 14.
Dans le chapitre 15, on y découvre comment Draco prend la nouvelle, mais aussi le retour d'Harry dans le monde magique (annonce d'Albus dans la grande salle où la majorité de la résistance est présente). On y apprend la mort d'Arthur et de Fred Weasley (petit rappel ici : que soit dans le chapitre 14 ou dans le 15, on apprend également que Draco a été forcé de tuer Luna Lovegood – la tâche avait été confiée à Blaise, mais Draco l'a fait à sa place vu que Blaise était ami avec Luna et il avait vu que Severus aurait eu du mal également). Dans ce chapitre 15, on apprend que Collin Crivey parle à Draco et qu'il a une femme et deux enfants. On apprend aussi que Draco est à l'infirmerie après avoir trop bu ; Harry lui rend visite et tombe sur Blaise. Ils parlent tous deux sans savoir que Draco les écoute. Blaise informe Harry qu'il sait pour Mike. Le chapitre se termine sur Draco qui croise Remus, qui fait son retour. Ensuite, Draco se rend dans sa chambre et ne cesse de penser à Potter. (J'espère que ce résumé n'était pas trop nul xD) Fin chapitre 15. Dans le chapitre 16, Harry et Draco ont plusieurs confrontations/discussions où Harry tente par-dessus tout d'ouvrir les yeux à Draco. Draco quant à lui doit attaquer et tuer des gens, pour Voldemort. A son retour, il découvre que Mike est son fils. A la fin du chapitre, Draco et Harry s'embrassent puis, Draco repart aux côtés de Blaise et Hermione, avant de finir par aller boire au salon. Fin chapitre 16

Ps : Si quelqu'un souhaite m'aider à résumer les chapitres rapidement, je suis preneuse, car je n'ai pas le temps, malheureusement.


Chapitre 17

POV Draco

J'avais bu une demi-bouteille avant que Blaise et Hermione ne se lèvent.

Dès qu'ils furent au salon, je pus voir qu'ils n'aimaient pas le fait que j'avais consommé une fois de plus de l'alcool. Seulement, pour une des rares fois depuis qu'Alice m'avait quittée, après la Saint-Valentin, j'avais bu pour une autre raison.

J'avais un fils... avec Potter.

J'avais aimé Alice, qui était Potter. Potter m'avait embrassé et je l'avais embrassé en retour. Il y avait tellement de raisons différentes de boire désormais, tellement.

Hermione me sortit de mes pensées en prenant place à mes côtés pendant que Blaise se rendait à la salle de bains. Elle se colla à moi et posa la tête sur mon épaule. Elle ne dit rien et j'appréciai ça venant d'elle. Certes, je savais qu'à un moment où un autre, j'allais devoir parler et qu'elle allait me bombarder de questions, mais elle me laissait toujours le temps.

– Bien dormi ? demandai-je.

– Pas vraiment. Et toi ?

– Pas vraiment non plus.

– Je n'arrête pas de penser au transfert de prisonnier, demain. J'ai l'impression qu'il va se passer quelque chose de mal.

– Pourquoi ? Nous sommes au courant qu'ils savent, il suffit de se battre et d'éviter de se faire attraper. Vraiment Hermione, si tu te retrouves devant Face-de-Serpent, je refuserai de te tuer, tout comme Blaise et Severus. Quelqu'un d'autre s'en chargera et nous serons obligés de le tuer et au final, nous serions tous tués, expliquai-je.

– Je sais me battre. J'ai plus peur pour vous. Vous serez une cible idéale pour les Mangemorts qui ne vous aiment pas.

– Certains pensent que nous ne sommes pas vraiment espions pour Face-de-Serpent. À raison.

– Lors du transfère du mois dernier, un des Mangemorts a lancé un sort de découpe sur Blaise, et toi, tu t'es retrouvé inconscient et à deux doigts de te faire tuer.

– Pour Blaise, c'était un accident, et en ce qui me concerne, c'était pour éviter que mon rôle d'espion ne soit découvert. Fenrir avait agi sous les ordres de son maître et il ne me serait rien arrivé.

Rien n'était moins sûr, mais je devais croire en cela. Ce n'était jamais évidant de combattre dans les deux camps. Pour le transfert de prisonnier, nous étions avec Albus et pour les rares fois où nous en avions l'occasion, nous nous battions pour notre véritable camp. C'était beaucoup plus facile que d'affronter nos propres amis.

Quand Face-de-Serpent décidait d'attaquer des centres-villes ou des villages plus importants, il n'était pas rare que nous nous fassions surprendre par la Résistance. C'était dans ces moments-là que c'était dur de combattre. Nous étions masqués et donc anonymes, et nous devions nous défendre sans forcément blesser gravement l'adversaire… tout en le blessant malgré tout. Et je priai à chaque fois pour qu'aucun d'eux ne se fasse capturer.

Severus, Blaise et moi savions comment cela se finissait. Il n'y avait plus d'interrogatoires, plus d'emprisonnement le temps d'avoir quelques informations. Non, nous étions appelés et l'un de nous trois était désigné, car c'était toujours l'un de nous trois, pour tuer. J'avais peur, au fond de moi, de tomber sur des gens que j'aimais. Hermione...

Le jour où elle serait faite prisonnière, nous savions qu'il nous serait impossible de lui prendre la vie et nous mourrions sans doute en essayant de fuir en la libérant. Il en était de même avec Remus. Et il me serait également difficile de tuer Collin. Comme il m'avait été compliqué de le faire pour les autres. Mais Collin et moi étions amis, où ce qui s'y rapportait le plus.

Je pouvais me souvenir de la première fois où il était venu me parler. Cela remontait à plus de trois ans. En fin de sixième année, Face-de-Serpent avait pris le pouvoir au Ministère et les nés-moldus avaient commencé à être arrêtés en masse et emprisonnés. Poudlard, seul endroit sécurisé, était devenu la maison de beaucoup de gens. J'étais seul, à la tour d'Astronomie, pleurant Alice. Collin m'avait surpris en pleurs. Au fur et à mesure des semaines, il avait commencé à me saluer dans les couloirs et parfois, il se joignait à nous pour manger. Je ne savais pas vraiment comment nous étions devenus amis, mais je pouvais me souvenir de ce soir-là, dans le parc de Poudlard, après la mort de Lovegood, où notre amitié s'était pleinement installée.

« Je marchais aux côtés de Collin, silencieux, mais ce n'était pas un silence pesant.

On l'enterre demain, fit-il en jetant un caillou dans le lac.

Je ne pense pas que j'irais, répondis-je.

Pourquoi ?

Tu sais très bien pourquoi.

Est-ce que tu as pris plaisir à tuer Luna ?

Tu me poses la question ? demandai-je.

Alors, c'est le plus important. Vraiment, tu as ta place là-bas. Luna aimait tout le monde.

Elle n'aurait pas dû mourir, soufflai-je en me frottant le visage.

Je sais. J'ai peur que Lucie soit capturée un jour. J'ai peur de la perdre. Je préfère mille fois être tué à sa place.

Aucun de vous ne mourra, dis-je en espérant de toutes mes forces que ce soit le cas.

J'espère que tu as raison.

J'espère surtout que jamais je n'aurais à te tuer, imbécile.

Si ça arrive un jour, sache que je ne vous en voudrais pas. On va gagner. On va trouver Harry et battre Voldemort. On va gagner et on pourra vivre comme avant.

J'espère que tu as raison, soufflai-je une fois de plus.

J'ai toujours raison. Enfin, c'est-ce que je me tue à dire à ma femme.

Moi, j'espère retrouver la mienne un jour.

C'est pour elle que tu pleures parfois ?

Elle s'appelle Alice. Je l'aime comme un fou. Quand tout sera fini, je la chercherai, l'épouserai et lui ferai trois enfants.

Je priai Merlin pour en avoir l'occasion, mais également pour qu'Alice me pardonne et accepte de me reprendre. C'était ce qui m'aidait à avancer.

J'espère que tu m'inviteras à ton mariage.

Promis, si elle me dit oui un jour.

Parfait ! Je pourrais me vanter ensuite le reste de ma vie que j'ai été invité au mariage d'un Malfoy.

Oh, je comprends maintenant pourquoi tu parles avec moi.

Je suis démasqué. »

Je revins à moi et me dis que j'avais un fils plus âgé que le sien désormais, cela ferait sans doute rire Collin si je lui disais, même si moi, j'avais envie d'en pleurer.

Potter m'avait volé la vie de mon enfant. Il m'avait volé Alice. Il m'avait volé. Mais tu l'as embrassé, me chuchota une petite voix. Je me tendis à cette pensée et Hermione me regarda étrangement, avant de soupirer et de me serrer contre elle.

– Tu n'es qu'un idiot. Tu devrais me parler, Draco, tu sais que je suis ton amie.

– Je sais, soufflai-je en passant mon bras sur ses épaules.

– Rien de ce que tu pourras dire ne pourra changer notre amitié.

– Même si je t'avoue que j'ai toujours été pour Face-de-Serpent ?

– Ne dis pas de bêtises, fit Hermione.

– Dis-moi, insista-t-elle quelques minutes plus tard.

Elle se redressa et prit mon visage en coupe avant de poser son front contre le mien.

– Dis-moi ce qu'il se passe. Dis-moi. Vous me cachez quelque chose, Blaise et toi, et je veux savoir. Dis-moi, répéta-t-elle.

J'étais faible, mais j'aimais Hermione, comme la sœur que je n'avais jamais eue. Seulement, comment lui dire ?

– Je t'ai déjà dit que j'avais mal agi envers Alice, commençai-je difficilement.

– Oui. Je le sais et tu le regrettes beaucoup, murmura-t-elle en caressant mes cheveux.

– Le jour de la Saint-Valentin, j'ai très mal agi et j'avais demandé à Blaise de m'aider. Nous avions découvert qu'Alice n'était pas vraiment Alice, avouai-je pour la première fois.

– Alice n'était pas Alice ? Mais toutes ces années...

– Laisse-moi continuer, s'il te plaît.

Je pouvais voir qu'elle réfléchissait, mais elle hocha la tête.

– Blaise l'avait suivie une semaine avant pour savoir où étaient ses appartements. Je comptais lui faire une demande en mariage pour la Saint-Valentin.

– Merlin Draco, hoqueta-t-elle.

Je déglutis, car je pouvais revivre ce moment, celui où Blaise était revenu avec la nouvelle qui avait bouleversé mon existence.

– Il a découvert qu'une autre personne se cachait sous les traits d'Alice. J'étais dévasté et en colère, une rage sans nom s'était emparée de moi, tentai-je pour me défendre. Le jour de la Saint-Valentin, quand Alice est venue dans mes appartements, Blaise était là. Nous l'avons frappée et je l'ai forcée à faire des choses à Blaise. Je lui ai dit que je ne l'avais jamais aimée. Je lui ai dit que...

Je ne parvins plus à parler et Hermione me serra contre elle, silencieuse. Je m'étais pourtant attendu à recevoir sa colère face à ce que Blaise et moi avions fait, mais elle se contenta d'embrasser mes joues. Je me rendis compte à cet instant que je pleurais.

– Elle a quitté Poudlard ensuite.

Enfin, Potter avait fui Poudlard. J'avais encore du mal à réaliser que pendant tout ce temps, Alice avait été Potter. Potter m'avait suivi, il s'était immiscé dans mon lit puis dans mon cœur. Et il était parti, m'enlevant Alice à jamais.

– Et est-ce que tu... Je sais que je semble gourmande, mais maintenant que tu es dans la confidence, qu'est-ce que vous me cachez, Blaise et toi, à propos d'Harry ? demanda-t-elle.

– Il m'a volé Alice, répondis-je avant de fondre en larmes.

Je ne me sentais pas assez fort pour parvenir à gérer ça. J'en voulais tellement à Potter, je lui en voulais et au fond de moi, je savais que ça me détruisait. Hermione me serra contre elle et quand Blaise revint de la salle de bains, il nous rejoignit, avant de soupirer.

– Faut juste que tu ouvres les yeux, murmura-t-il à mon oreille.

Je compris ce qu'il essayait de me dire, et je secouai la tête.

Potter sortit de la chambre avec le petit dans ses bras et il nous regarda avant de nous dire bonjour. Ses yeux s'attardèrent sur moi et je frottai mon visage rapidement.

– Harry, est-ce que je peux te parler quelques minutes ? demanda Hermione.

Je me tendis et elle se leva avant d'aller caresser la joue du petit.

– Seul à seul. Acceptes-tu que Blaise et Draco le surveillent juste quelques minutes ?

Comme si Potter allait dire oui ! pensai-je. Comme pour répondre à mes pensées, il fit un pas en arrière avant de me regarder à nouveau. Je m'en voulus de me laisser happer et noyer par son regard si vert, celui d'Alice.

– Il doit faire pipi, souffla Potter.

– Je peux aller avec lui, affirma Blaise en se levant.

Je lançai un regard noir à mon ami, mais avant que je ne puisse rire de sa proposition que Potter allait forcément refuser, ce dernier accepta. Il accepta. Je dus cligner des yeux plusieurs fois pour assimiler que Potter venait d'accepter que le petit aille faire pipi avec Blaise.

Potter posa son fils au sol qui fila rapidement dans la salle de bains, suivit par Blaise qui ferma la porte. Potter me regarda ensuite, une nouvelle fois, et je me sentis nauséeux. Hermione empoigna le bras de Potter et l'emmena dans son ancienne chambre. La nausée ne partit pas.

POV Harry

C'était idiot, ou peut-être pas, mais l'idée de laisser Mike avec d'autres me donnait mal au ventre. Cependant, une petite voix m'avait soufflé que si je voulais prouver à Draco que nous pouvions être ensemble, il fallait que je lui montre que j'avais confiance en lui, et accessoirement en Zabini. Hermione leur faisait confiance, alors je pouvais essayer.

– J'aimerais parler avec toi, fit Hermione en prenant place au bord du lit.

– Je t'écoute.

– J'ai appris pour Alice, lâcha-t-elle.

Je déglutis et fermai les yeux. Elle savait. Je ne savais pas réellement comment prendre la chose.

– Draco l'aimait, c'est même encore le cas. Je te connais, tout du moins, je me laisse le croire. Dis-moi que tu n'étais pas au courant qu'elle était avec lui, à Poudlard.

Je dus faire un effort surhumain pour comprendre. Quand j'y parvins, j'eus envie de pleurer. Une partie de moi avait été comme soulagée qu'elle connaisse la vérité, mais au final elle ne savait pas. Je me frottai le visage pour remettre mes idées en ordres, et essayai également de trouver une réponse. Cependant, le temps s'écoulait et rien ne me venait.

– Tu... Comment as-tu pu faire ça ? Harry, je ne pensais pas que tu serais ce genre d'homme. Tu es comme Ronald. Tu étais dans la confidence ? Tu te moquais de Draco avec elle ? s'énerva-t-elle.

Et je reconnus ma meilleure amie, prête à se battre pour les gens qu'elle aimait. Et elle aimait Draco et Zabini. Elle les aimait comme elle nous avait aimés, Ron et moi. Peut-être même plus. Alors, pris d'une de folie que je regrettai immédiatement, je soufflai :

– J'étais Alice.

Le visage d'Hermione se figea et les secondes furent interminables. Ses joues perdirent toutes couleurs, puis elle chuchota :

– Tu es Alice ? Mais... comment, pourquoi ? Non, ce n'est pas possible. Je... Harry, tu ne peux pas être Alice, dit-elle avec conviction.

– Si... Si, je le peux.

J'allai m'installer à côté d'elle et tout en lui prenant la main et en essayant de faire abstraction de cette boule au fond de ma gorge, je lui racontai tout. Je lui expliquai le décès de Sirius, sa lettre, la bague, mes filatures. Comment tout avait commencé, comment je l'avais vécu au début, avant que je ne devienne accro à Draco et nos nuits.

– Sans m'en rendre compte, je suis tombé amoureux de lui, avouai-je en un simple chuchotis.

– Je comprends mieux ce que Draco m'a confié ce matin. Il a su que c'était toi, il savait que c'était toi.

– En partie, ensuite, il s'est convaincu qu'Alice et moi étions deux personnes différentes.

– Moi qui croyais que tu avais quitté Poudlard avec Alice, murmura Hermione.

– Je l'aime Hermione. Je suis parti parce qu'il avait dit ne pas m'aimer. Et je... je ne pouvais pas... Pas avec...

J'étais hésitant, et une boule venait de se former dans ma gorge. Je pouvais me souvenir de l'annonce de Pomfresh quant au fait que j'attendais un enfant. Puis, ce que Draco et Zabini m'avaient fait, la souffrance que j'avais endurée toutes ces années.

– Il regrette. Enfin, il regrette d'avoir fait ça à Alice, me dit Hermione. Je ne parviens même pas à essayer de me mettre dans votre situation. Mais Harry, je t'en veux un peu. Pendant que lui se battait pour Alice, par amour pour Alice, toi tu as refait ta vie, tu as rencontré une femme et tu as un enfant.

– Je n'ai eu personne depuis Draco, avouai-je à voix basse. Je suis le père de Mike.

– Oui... mais… Quoi, je ne comprends pas.

– Je suis tombé enceint avant que je ne quitte Poudlard. Tu dois garder ça pour toi, personne ne doit s'avoir, enfin, hormis les personnes qui savent déjà, me rendis-je compte.

Hermione se leva et me regarda étrangement, avant de fermer les yeux et de se masser les tempes. Elle soupira ensuite et chuchota :

– C'est l'enfant de Draco.

– Oui. De Draco et moi, insistai-je. Pas d'Alice. Et avant que tu ne poses la question, j'ai fait quelque chose d'horrible, je le sais. J'ai profité de lui de la pire des manières, mais j'avais besoin de le sentir, d'être moi, d'être avec lui comme j'en crevais d'envie.

– Mike n'est pas le fils d'Alice... Tu es le père, comme Draco ? Mais à quoi tu pensais, Harry, en partant ainsi sans lui parler de l'enfant. Tu lui as volé tant de choses, termina-t-elle avant de quitter la pièce en claquant la porte.

Je restai là, à regarder le sol, en espérant qu'Hermione allait revenir et me pardonner. Mais personne ne revint. Je ne bougeai pas pendant plusieurs longues minutes, avant de sortir de la chambre. J'eus envie de pleurer en voyant Zabini et Draco assis sur le canapé, Mike sur les genoux de Draco. Les paroles d'Hermione firent écho à ce que je ressentais et je pus sentir les larmes couler le long de mes joues.

– Je suis tellement désolé Draco, tellement désolé, fis-je avant de filer à la salle de bains pour éviter à Mike qu'il ne me voit pleurer.

Une fois la porte fermée, je me rinçai le visage et me laissai tomber au sol, dos contre le mur près de la douche.

– Je suis désolé, si désolé, répétai-je pour moi seul.

– Potter, je peux entrer ?

Je reniflai et répondis d'un faible oui, me demandant pourquoi il était là. Zabini ouvrit la porte et se posta ensuite devant moi, appuyé contre les lavabos.

– Draco est important pour moi. Je ferais tout ce qu'il veut de moi et il en ferait de même. Tout comme Hermione. Je t'en veux Potter. Je t'en voulais pour l'état dans lequel tu as placé Draco à ton départ, pour ce qu'il a ressenti quand il a su que tu étais toi. J'avais compris qu'Alice n'existait pas, j'avais compris. Mais elle l'aidait à avancer, à rester en vie. Puis, tu reviens avec ce fils et... Merlin, à quoi tu pensais ?

– Il avait dit qu'il ne m'aimait pas, m'énervai-je.

– Et tu es parti. Pourquoi es-tu revenu ?

– On me l'a demandé et Hermione a dit qu'un jour ou l'autre, je ne serais plus en sécurité, que mon fils ne serait plus en sécurité.

– Qu'attends-tu de Draco ? Que lui veux-tu ? Pourquoi être allé à l'infirmerie ?

– Je n'ai pas à répondre.

– Mais tu vas le faire. Tu vas le faire parce que je suis capable de lui faire ouvrir les yeux sur ce qu'il ressent, mais je refuse de le faire si tu ne le mérites pas.

– Je m'en veux et je ne supporte pas de le voir se détruire comme ça avec l'alcool, capitulai-je en répondant. Et je l'aime toujours. Ça me ronge de l'intérieur qu'il soit là, mais si inaccessible. Il aime Alice, mais je suis Alice, terminai-je à voix basse.

– Tu n'es pas convaincant. Tu le laisseras encore, et puis tu lui as enlevé son fils.

Oui, je lui avais pris Mike, mais je n'aurais pas pu rester à Poudlard avec ma grossesse, le danger du monde magique planant au-dessus de mes épaules. Et Draco, je l'avais cru Mangemort, je l'avais cru menteur et manipulateur. Est-ce que je regrettais d'être parti ?

Je sentis les larmes couler tandis que mon cœur répondait à ma place. Oui, je regrettais d'avoir quitté Poudlard si vite ou de ne pas être revenu. Je regrettais toutes ces années passées loin de lui.

– Si tu veux que je t'aide Potter, tu vas devoir me prouver que tu le mérites. Commence par laisser Draco apprendre à connaître son fils.

Je ne répondis pas, mais hochai la tête. Zabini quitta la salle de bains et je restai là un long moment avant de me lever et de sortir.

POV Draco (Petit retour en arrière)

Hermione venait de partir assez énervée et je mourais d'envie de savoir ce qu'il s'était passé avec Potter. Je fixai la porte de sa chambre avec l'espoir fou qu'Alice en sorte. Mais à la place, Blaise fut là avec le petit dans les bras. Ils virent s'installer à mes côtés sur le canapé et le petit me regarda. Sans que je m'y attende, il était sur mes genoux et touchait mes cheveux.

– Ils sont beaux, dit-il.

Blaise rit et je lui envoyai un regard noir avant de sourire à l'enfant qui passait ses petits doigts dans mes cheveux.

– Qu'est-ce que tu aimes faire ? demanda Blaise au fils de Potter.

C'est le tien aussi, murmura une petite voix.

– Dessiner et jouer dehors. Et j'aime beaucoup les câlins, répondit-il en se blottissant contre moi.

Blaise dut voir que j'étais perdu, car il chuchota « laisse-toi faire ». Je hochai la tête et rendis le câlin à ce petit.

– Pourquoi t'aimes pas mon papa ?

– Je... Est-ce que tu as des amis chez toi ? demandai-je en réponse.

– Oui, à l'école.

– Eh bien, imagine qu'un de ces amis te vole quelque chose auquel tu tiens.

– Mon papa a été méchant avec toi ? fit-il en me regardant.

– Il m'a fait du mal, expliquai-je.

– Il murmure ton prénom quand il dort, papa. Et il est triste quand tu es méchant. Je veux plus que tu sois méchant.

Si c'était aussi simple. Que ce petit bout d'homme soit mon fils me chamboulait énormément. Il sourit, toucha une mèche de cheveux sur mon visage et de ce fait, heurta mon œil par inadvertance. Je ne dis rien malgré tout et le laissai me découvrir. Blaise était appuyé contre moi et il nous regardait. Je lui souris, peut-être le premier vrai sourire depuis le retour de Potter, et nous restâmes comme ça un petit moment avant que je n'entende :

– Je suis tellement désolé Draco, tellement désolé.

Potter fila dans la salle de bains et l'enfant me regarda étrangement avant de vouloir descendre et sans doute rejoindre son père. Mais Blaise le retint et lui dit :

– Je vais aller consoler ton papa, d'accord ?

– D'accord.

Blaise se leva et frappa à la porte de la salle de bains, demandant à Potter s'il pouvait entrer. Comme si Potter allait accepter ! Cependant, pour la troisième fois aujourd'hui, je fus surpris. Blaise disparut derrière la porte et de ce fait, il me laissa seul avec mon fils.

– Tu t'appelles Draco ?

– Oui... et toi, c'est Mike, c'est ça ?

– Mike c'est mon prénom et j'ai quatre ans. Je suis grand maintenant. Et bientôt, je serais assez grand pour conduire.

– Oh. Tu n'es plus si petit que ça alors, dis-je amusé.

– Non, je suis grand. Papa il pleurs à cause de toi.

– Je suis désolé pour ça.

– Tu aimes pas mon papa ?

J'avais le choix entre la vérité ou lui mentir. Peut-être était-ce une erreur, mais j'optai pour la vérité.

– Non, je ne l'aime pas. Mais toi, je t'aime bien, ajoutai-je. Est-ce que tu m'en veux ?

– Est-ce que tu as bobo le cœur ? demanda-t-il en touchant mon épaule.

Je pris sa main et la posai sur mon cœur et hochai la tête.

– Papa il est pas méchant, hein.

– Je verrais avec le temps, répondis-je après plusieurs secondes.

Que répondre à cela ? Le petit me sourit et se leva sur mes genoux pour fouiller mes cheveux.

– Ils sont beaux.

– Merci. Les tiens aussi.

– Ils sont comme moi, presque comme moi, répéta l'enfant avant de manquer de tomber.

Il avait certainement dû oublier qu'il était debout sur mes genoux. Je le rattrapai et Blaise revint à ce moment-là de la salle de bains, seul. Il vint nous rejoindre puis lança, avec cette voix remplie d'amusement :

– Hey, Mike, ça te dit de jouer à cache-cache avec nous ?

– Oh oui oh oui oui ! Cachez-vous et trouvez-moi, cria presque le petit avant de partir en courant vers un coin de la pièce, bien en vue.

– Il te ressemble énormément, là, souffla Blaise à mon oreille.

Je grognai pour la forme, mais cet enfant était le mien et il me ressemblait. Quelque chose se créait en moi, quelque chose de chaud et d'agréable.

– Draco ?

Je me tournai pour voir que Potter était là, et qu'il semblait vouloir me parler. Je soupirai et soufflai :

– Quoi ?!

– J'aimerais te parler, s'il te plaît.

– Ai-je le choix ?

– Dans ta chambre ou la mienne ? demanda-t-il.

– Aucune des deux, sifflai-je. La salle de bains !

Je ne voulais pas me retrouver avec lui dans une chambre. Je le devançai et une fois dans la pièce, allai m'appuyer sur le mur du fond, près des toilettes.

– Reste où tu es, fis-je.

Je ne voulais pas qu'il m'approche. Potter hocha la tête et il se lécha les lèvres avant de soupirer. Je m'en voulus dès cet instant pour avoir regardé ses lèvres, je ne devrais pas.

– Je regrette Draco. Je regrette le mal que je t'ai fait, le mal que je me suis fait, le mal que je nous ai fait. Je regrette d'être parti comme ça, sans te dire pour le bébé. Je regrette de t'avoir...

– Je m'en fous de tes regrets, Potter. Je m'en fous de tes états d'âme. Tu as fait ce que tu as fait.

– Mais je regrette, je voulais que tu le saches. Si j'étais resté, on serait encore ensemble.

– Dans le mensonge, en croyant que je partage ma vie avec Alice alors que c'est avec toi, Potter ? Non, je ne regrette pas que tu sois parti.

– Tu me dis ça, mais si je n'avais pas détruit la bague, tu voudrais être avec elle, s'agaça Potter.

– Elle, pas toi. Mais tu es Alice, même si cette pensée me broie le cœur, Potter, tu es Alice. Tu es la femme que je n'ai jamais cessé d'aimer... d'aimer dans le vent. Voilà ce que j'ai fait toutes ces années, ce qui m'aidait à tenir, à me réveiller chaque matin et ne pas sauter de la tour d'Astronomie, ça, et Blaise et Hermione... même Severus et Remus, dans une moindre mesure, mais c'était Alice.

– Tu as un fils, Draco. Que j'aie mis au monde, est-ce que cela ne signifie rien pour toi ? demanda Potter.

Je ris, sans pouvoir m'en empêcher et m'approchai de lui avant de siffler, la colère vibrant en moi :

– Oh que si, ça signifie quelque chose, Potter, ça signifie que...

Que... Je perdis le fil de ma pensée, et tout ça à cause de ce maudit regard. Je fermai les yeux, pour me reprendre et essayai de me convaincre que ses yeux n'étaient pas ceux d'Alice.

– Draco, pourquoi est-ce que tu combats ce que tu ressens, entendis-je Potter murmurer.

– Je ne ressens rien, affirmai-je en ouvrant de nouveau les yeux.

Je me rendis compte que Potter, enfin le visage de Potter, était bien plus proche qu'avant et qu'il fixait mes lèvres.

– Si. Si Draco, tu ressens des choses, des choses que tu refuses d'accepter parce que tu penses me détester, me haïr.

– Arrête.

– Non. Nous avons un fils, et nous avons perdu toutes ces années par ma faute. Alors non, je vais me battre pour nous, pour toi Draco, je vais me battre parce que bordel de merde, je t'aime comme un fou et je vais tuer Voldemort, ensuite, tu vas venir vivre avec nous, avec Hermione, Blaise et toutes les personnes que tu souhaites. Mais je ne te laisserais plus jamais me repousser Draco. Plus jamais, termina-t-il avant de fondre sur moi.

Sa bouche heurta la mienne et je voulus reculer, me défaire de sa prise, mais il me poussa jusqu'au mur, me laissant sans défense. Je voulus tourner mon visage, mais cette bouche me volait toute volonté. Cette odeur me paralysait.

– Je t'aimerais assez pour deux, je t'aimerais Draco.

Potter fit l'erreur de libérer ma bouche. Je repris le contrôle de mon corps et le fis reculer avec brusquerie jusqu'à la porte contre laquelle je le plaquai. J'enroulai ensuite mes mains autour de son cou, sans serrer. Il me défia du regard, et de nouveau, je pus sentir cette aura de Magie me frôler. Mais je n'enlevai pas mes mains pour autant et Potter ne les enleva pas. À la place, il agrippa mon visage et m'embrassa comme jamais encore Alice ne m'avait embrassée. Il m'embrassa et m'embrassa encore et sans que je comprenne, je l'embrassais en retour. Je ne le voulais pas, mais...

Tu te mens, Draco, me souffla une petite voix.

Non, je ne me mentais pas. Je reculai et me frottai le visage pour remettre mes idées en place. Potter était rouge, avec les lèvres gonflées et humides. Je me léchai les lèvres qui devaient être dans le même état. Je soupirai et regardai sur le côté, ne voulant plus être attiré par ces yeux verts envoûtants.

– Si tu m'aimes Potter, alors cesse de m'adresser la parole, de m'embrasser, d'exister.

– Je ne vis que pour te parler, t'embrasser et vivre à tes côtés, répondit-il.

J'eus envie de rire, mais à la place, je sentis ma tête tourner. Potter s'approcha de moi et me caressa la joue, avant de murmurer contre mes lèvres :

– Je vais te laisser passer du temps avec Mike, je vais essayer de rester éloigné de toi, ajouta-t-il, mais Draco, vraiment, je vais me battre pour nous.

– Bats-toi juste pour tuer Face-de-Serpent.

– Et toi, reste en vie et arrête de boire.

– Je bois si je veux ! répliquai-je agacé

– Non, tu ne bois pas si tu veux. Tu as un fils, et tu vas le connaître. Quand cette guerre sera finie, je lui dirais que tu es son père ! Alors tu vas arrêter de te détruire.

– Mais Potter, sifflai-je amer, je ne me détruis pas, parce qu'il n'y a plus rien à détruire, tu t'en es déjà chargé.

– Alors, je te réparerais, fit-il d'une voix remplie de conviction.

– Crève ! hurlai-je en le poussant.

Je sortis de la salle de bains et allai m'enfermer dans ma chambre, les mains tremblantes. Je le détestais, je le détestais ! Je commençai à trembler et fermai les yeux, avant de me masser les tempes. Je le détestais, du plus profond de mon âme et de mon cœur, je le détestais.

Oui, mais pourquoi avais-je été à deux doigts d'accepter... de capituler ? Je me détestais pour ça et soudain, j'eus envie de me changer les idées. Je sortis de ma chambre avec la volonté d'aller voir Collin, mais le petit me sauta dessus et cria :

– Je t'ai trouvé.

Il avait un énorme sourire, comme ceux que je n'avais pas eus étant enfant. Mike courut se placer derrière le canapé et Blaise vint près de moi et passa son bras autour de mes épaules.

– C'est un amour ce petit. Joue avec nous, ça te fera du bien.

– C'est mon fils, murmurai-je le cœur prêt à exploser.

– Non, c'est le mien, s'amusa à me répondre Blaise. Allez, oublie Potter, oublie tout le reste.

Je hochai la tête et au lieu de sortir comme je l'avais prévu, je me mis à jouer avec ce fils que je ne connaissais pas, en essayant de ne pas regarder Potter. Potter qui semblait n'avoir d'yeux que pour moi.

Je le détestais encore plus pour ça. Et même quand Remus vint le chercher pour son entrainement, je continuai à sentir son regard sur moi. La seule chose de bien dans cette matinée fut que je la passais avec mon fils.

POV Harry

Je n'en pouvais plus. J'étais vidé, exténué et je ne trouvais pas le courage de me relever. Snape et Remus ne m'avaient laissé aucun répit, m'attaquant sans cesse. Mon seul objectif avait été de réussir à leur lancer un sort de Jambencoton pour simuler un Avada Kedavra et je n'avais pas réussi. J'avais vainement essayé de les attaquer, mais je n'avais pu que me défendre face à leurs sortilèges.

– Harry, tu t'es bien battu, me dit Remus en venant s'asseoir au sol à mes côtés.

Je ne répondis pas, et continuai de tenter de reprendre une respiration normale. J'étais couvert de sueur et mon cœur battait comme un fou.

– Remus a raison, Potter... enfin, Harry, vous vous êtes bien défendu.

– Severus ? fit Remus d'une voix réprobatrice.

– Remus, fit Snape d'une même voix.

Remus soupira à mes côtés et il murmura à mon oreille :

– Ne fais pas attention à Severus, il joue les rustres mal léchés, mais il est un vrai Gryffondor sous ses traits de Serpentard coincé.

– Tu dormiras sur le canapé, claqua Snape avant de quitter la salle avec son mouvement de cape habituelle.

Cela me fit sourire. Remus soupira une fois de plus et m'avoua :

– Je lui ai demandé de te tutoyer. Il a du mal.

– Ça me va s'il continue de me dire vous. Tu ne devrais pas le forcer.

– Il fait partie de ma vie, comme toi. Il doit cesser de...

– Vraiment Remus, ça me va, insistai-je. J'ai pu me rendre compte qu'il avait changé.

– Et toi, ça va ? Tu semblais mal, quand tu es arrivé.

– Ça va aller. Je vais me battre pour ça, soufflai-je.

– Je n'en doute pas. Voldemort sera défait.

– Je ne parlais pas de Voldemort, avouai-je. Je... j'ai quitté Poudlard parce que mon cœur avait été brisé.

– Ce n'est plus le cas ?

– Non, il m'aime, mais il ne le sait juste pas encore.

Remus rit et m'enlaça avant de me dire qu'une douche me ferait du bien. Je hochai la tête et nous quittâmes la salle d'entrainement rapidement. Il me proposa de nous voir ce soir, après le dîner et j'acceptai. Quand je pénétrai dans l'appartement, je restais attendri par la vision de Mike, allongé sur Draco et Zabini. Sa tête était sur les genoux de Draco, tandis que ces jambes étaient sur celles de Zabini. Je me rapprochai et m'accroupis face au visage de Mike pour lui caresser le front.

– Tout s'est bien passé ? demandai-je.

– Non, le petit a perdu un bras et une jambe, répondit Zabini d'une voix sérieuse. Potter, tu le vois bien qu'il va bien.

– J'essaie de faire des efforts, murmurai-je. Alors arrête de... J'essaie.

– As-tu essayé de ne pas exister ? demanda Draco.

– Oui, répondis-je honnêtement. Oui, Draco, j'ai essayé de ne pas exister.

– Tu devrais réessayer, claqua-t-il à voix basse.

– Draco, tu vas soulever délicatement Mike et aller régler une bonne fois pour toutes tes comptes avec Potter. Je ne veux pas que vous sortiez de la chambre tant que ça ne sera pas réglé.

– Quoi ? Tu te moques de..., commença Draco.

– Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ? Maintenant Draco, et crois-moi, tu me remercieras plus tard.

Je jetai un coup d'œil à Zabini et eus l'envie de lui sourire, mais le grognement de Draco me ramena à lui. Il avait les mâchoires serrées et il dévisageait Zabini comme s'il voulait lui lancer un sort douloureux.

– Vas-y, murmura Zabini.

Draco hocha la tête et souleva Mike délicatement avant de partir dans sa chambre.

– Il n'a pas cessé de jeter des regards à la porte depuis que tu es parti, m'expliqua Zabini. Et il n'attendait pas Hermione.

– Merci.

– Ne me remercie pas. Quand toute cette histoire sera finie, je compte bien devenir le parrain de Mike comme cela aurait dû arriver.

Je ne répondis rien à cela, et rejoignis Draco. Une fois que je fus dans sa chambre et que je fermais la porte, je reçus un coup de poing. Je me retins de répliquer, les coups ne nous apportant rien de bon.

– Crève, Potter, crève et crève encore. Tu penses que je ne le pense pas ? Et bien tu te goures. Crève !

Draco avait limite crié et maintenant, il me regardait, les yeux brillants, les poings serrés. Je ne répondis rien, parce qu'il n'y avait rien à répondre. Cela me faisait mal de l'entendre, mais j'allais me battre pour nous.

– Parle, bon sang ! s'énerva Draco en me poussant.

– J'adorais passer ma main dans tes cheveux, sentir ton odeur, caresser ta peau lorsque nous prenions un bain ensemble.

Ce que je venais de dire eut le mérite de figer Draco. J'en profitai alors et m'approchai de lui, sans toutefois le toucher et ajoutai :

– Tu étais mon Draco, celui que je découvrais si différent. Tu sais, tu me manquais, même si j'essayai fortement de ne plus penser à toi. J'ai été un mauvais père, ajoutai-je.

– Ne me parle plus. Ne me parle plus, répéta Draco.

– J'ai failli aller à Serpentard, je ne t'ai pas menti là-dessus. Et ma famille, eh bien, elle ne m'aimait pas. Tu sais que mes parents sont morts. À ce moment-là, j'ai été recueilli par ma tante. Elle détestait les sorciers, expliquai-je. J'ai vécu dans un placard sous l'escalier jusqu'à mon entrée à Poudlard et servais d'elfe de maison. Quand j'ai découvert le monde magique pour la première fois, je me souviens de toi, chez Madame Guipure. Tu m'as parlé. Mais… Tu t'es moqué d'Hagrid, puis de Ron dans le train le jour de la rentrée. Je ne voulais pas à aller à Serpentard parce que tu semblais méchant. Le choixpeau m'a écouté, comme toi avec Poufsouffle.

– Arrête Potter. Je m'en fous de savoir tout ça.

– Non, j'aurais dû tout te dire, j'aurais dû tout t'avouer. Je venais te voir pour le sexe au début, puis… Bon sang Draco, je ne cessais de penser à toi, tout le temps. Je suis tombé amoureux et ensuite, tu devais partir. Tu devais partir et ça me fendait le cœur.

– Mais je suis resté, murmura-t-il.

– Tu es resté. Et j'ai su… J'ai su ce soir-là que j'allais t'aimer et profiter du temps que nous avions. J'allais vraiment tout abandonner pour toi, Draco. J'allais partir avec toi, quitter le monde magique.

– Je suis resté pour Alice.

– Tu es resté parce que tu m'aimais, murmurai-je en prenant le risque de lui caresser la joue.

Draco ferma les yeux à mon geste et le temps d'un bref instant, je crus avoir gagné. J'aurais dû me méfier de cela. Il ouvrit les yeux et empoigna ma main avant de la tordre. Je gémis et me défis de sa prise.

– Tu dois arrêter, chuchota pourtant Draco sans une once de colère dans la voix. Tu dois arrêter Potter, s'il te plaît, arrêtes.

– Non, non je ne vais pas arrêter. Parce que tu le sais toi aussi, que tu as envie de succomber, d'arrêter de te retenir ! Je suis Alice, je suis celle qui t'aimait, te caressait, t'écoutait. Je suis celle qui te faisait te sentir aussi bien. Je suis tout ça Draco, je suis celui qui t'aime comme un fou, celui qui va... Je t'aime vraiment et je ferais n'importe quoi pour toi.

– Arrête de m'aimer, arrête de me faire souffrir. Arrête !

– Tout, mais pas ça. Dis-moi que tu ne meurs pas d'envie que je couvre ton corps de ma bouche, de mes mains. Que tu ne veux pas t'endormir avec moi, comme avant.

– Je ne veux pas.

– Tu mens. Tu m'as embrassé, plusieurs fois et tu ne semblais pas dégouté de le faire.

– Potter arrête !

Je pris une profonde inspiration, la colère montant. Je le comprenais, mais il commençait à m'agacer. Je me calmai pourtant facilement et pris la décision de m'asseoir au bord du lit. Draco me suivit des yeux et se pinça les lèvres.

– C'est mon lit, Potter.

– Je sais. Et même si j'ai très envie de toi, nu dans ce lit, je me contente de m'y asseoir.

Je retins un sourire en voyant les yeux de Draco s'agrandir.

– Tu sais, je le veux toujours, toi et moi, dans une petite maison, avec Mike, mais nous pourrions le faire. Je pourrais t'apprendre à cuisiner, comme... comme c'était prévu. Je le voulais à ce moment-là, et je le veux toujours.

– Je t'ai demandé d'arrêter Potter, murmura Draco.

– Je t'ai menti et j'ai profité de toi, mais j'ai eu Mike, Draco. J'ai eu ton fils, moi Harry. Est-ce que cela ne signifie vraiment rien pour toi ? demandai-je en allant face à lui.

Il me regarda et se pinça les lèvres, avant que ses yeux ne se remplissent de larmes. Je ne sus pas réellement quoi faire, alors je restai là, immobile, en attente d'une réaction. Il renifla et dit d'une voix chevrotante qui me fit mal :

– Je voulais en finir ici et te chercher ensuite. Je voulais aller ramper à tes pieds pour que tu me pardonnes, et m'acceptes à tes côtés. Je voulais qu'on se marie et qu'on ait des enfants. Je voulais tout ça, avec Alice.

– Je comprends. Moi, je voulais rester en sécurité à Slave Lake, laisser le monde magique derrière moi, te laisser derrière moi. Tu m'as brisé le cœur, Draco. J'étais venu pour te dire pour le bébé, j'étais venu pour notre Saint-Valentin que j'avais attendue avec impatience.

– Et moi, que crois-tu ? J'allais te demander ta main, par Merlin ! Je t'aimais comme un fou, je voulais faire ma vie avec toi et toi... toi tu... tu m'as menti !

– Oh, comme si cela aurait continué si j'étais venu un soir en étant moi, hum ?

– Bien sûr que non ! Mais je n'aurais pas gâché toutes ces années à t'aimer.

– Si tu n'avais pas été aussi cruel, je ne serais pas parti ! Si tu ne m'avais pas blessé comme personne ne l'avait encore fait, je serais resté !

– Alors, c'est ma faute ? C'est ma faute si Blaise t'a vu te changer et vomir de dégout d'avoir passé une nuit...

– De dégout, hein ? J'attendais Mike, désolé d'avoir subi les nausées.

– À ce moment-là, je ne savais pas.

– Et est-ce que tu aurais agi différemment si tu avais su ? demandai-je l'espoir explosant en moi.

Draco me regarda et se laissa tomber au bord du lit, puis se prit la tête entre les mains. Je restai là, à le regarder. Puis, alors que je pouvais entendre son souffle devenir de plus en plus rapide, ces paroles dites plus tôt me firent souffler :

– Moi...

– Quoi, toi, Potter ?

– Tu as dit que tu m'aimais, et que tu avais voulu faire ta vie avec moi.

– Probable. Mais c'est du passé Potter, du passé.

– Non non, m'empressai-je de dire.

J'allai m'accroupir devant lui et pris son visage en coupe.

– Moi, pas Alice. Tu n'as pas dit Alice, Draco. Tu n'as pas dit Alice, chuchotai-je.

Mon cœur semblait être prêt à exploser dans ma poitrine alors que je pouvais voir la surprise s'afficher sur son visage. Il secoua la tête et j'eus envie de lui crier dessus. Il refusait encore de voir l'évidence. Nous nous aimions et nous étions faits l'un pour l'autre.

– Je te l'ai dit, je vais me battre pour nous, affirmai-je.

Je l'embrassai chastement sur les lèvres puis lui caressai la nuque avant d'ajouter :

– Je me battrais et ensuite, tu me remercieras.

– Ce que tu m'as fait, jamais je ne pourrais te le pardonner, murmura-t-il en recommençant à pleurer. Laisse-moi Potter. Laisse-moi.

À ce moment précis, je compris qu'il avait été aussi loin qu'il le pouvait aujourd'hui, alors je posai de nouveau ma bouche sur ses lèvres, en une simple caresse, puis je rejoignis Mike au salon. Il dormait encore sur Zabini. J'allai m'installer à leurs côtés et caressai les cheveux de Mike. J'avais l'impression que plusieurs mois étaient passés depuis mon arrivée, alors que cela ne faisait que quelques jours.

.

.

Le reste de la journée s'était passé calmement. Mike avait ri et couru partout, puis il s'était simplement posé au sol, avec ses coloriages. Je l'avais regardé, et j'avais colorié avec lui. Hermione était revenue, mais elle n'avait pas eu l'air de vouloir que je lui parle, alors j'avais attendu. J'avais mal agi, je le savais.

Voyant que c'était l'heure du dîner, je sortis Mike de son dessin et le pris dans mes bras pour aller à la Grande Salle. Draco avait quitté sa chambre plusieurs heures plus tôt et Zabini l'avait accompagné je ne savais où. J'étais inquiet.

Loin du tourment dans ma tête, Mike m'expliquait, sur le trajet, les dessins qu'il avait faits, et ceux qu'il allait faire. Il y en avait pour tout le monde, même Zabini. Il parla et parla encore, et je m'en voulus de ne pas simplement avoir vu à quel point mon fils voulait me parler, à la maison. Je lui embrassai le front et il m'embrassa en retour, riant. Ce son me fit un bien fou. Je souris alors et pénétrai dans la Grande Salle. Je rejoignis Remus et Snape qui étaient déjà attablés. Mike les regarda et voulut aller manger sur les genoux de Remus qui accepta. Hermione arriva quelques minutes plus tard, avec Draco et Zabini. Elle s'installa à côté de Remus, et Zabini se plaça à ma droite, et Draco décida de prendre place à côté d'Hermione. Je me sentais de trop.

Je jouais avec mes petits pois quand quelqu'un s'installa à mes côtés.

– Salut Harry. Ça va ? fit Collin Crivey.

– Et nous, on pue ? lança Draco.

– Oh, salut Sieur Malfoy, comment allez-vous en cette heure avancée de la journée ?

– Idiot, se contenta de dire Draco avant de boire.

– Et donc, Harry, comment vas-tu ? me demanda Collin.

Il était loin de l'élève qui me suivait partout avec son appareil photo. Je lui répondis que j'allais bien et ensuite, il proposa :

– On va jouer avec les enfants dans la neige après, vous voulez vous joindre à nous ?

– Voir des Gryffondor perdre contre des Serpentard ? murmura Snape amusé. Volontiers.

– Ça me va, j'ai besoin de me changer les idées, répondit Hermione.

– On va pas manquer ça, fit Zabini en riant.

– Harry ?

– Oh... euh... Eh bien, c'est qu'il fait froid, je n'ai pas envie que Mike soit malade.

– Est-ce que tu insinues que je souhaite que mes enfants soient malades ? demanda Collin. Merlin Harry, je leur lance un sort de chaleur.

Je me sentis idiot et acceptai. Sans m'y attendre, Mike demanda à Remus si lui aussi me détestait et je pus voir l'incompréhension sur le visage de Remus.

– Non non, je ne déteste pas ton papa, répondit-il.

– D'accord.

Mike recommença à manger et je jetai un coup d'œil à Draco qui lui regardait Mike. Je souris, bêtement, et vidai le contenu de mon assiette rapidement. Quand vint l'heure de rejoindre Colin et sa famille, j'habillai Mike d'un pull en plus de sa doudoune, et je lui mis son bonnet ainsi que son écharpe. Je me couvris également et suivis Remus qui était venu nous chercher.

Après le repas, le regard de Draco avait été trop dur à supporter alors j'étais revenu dans les appartements pour jouer avec Mike. De toute manière, Hermione me faisait encore la tête.

Une fois dehors, Mike demanda pour aller par terre et je le déposai. Il fila droit devant lui et courut vers les autres qui étaient déjà installés sur une couverture. Nous les rejoignîmes avec Remus et je m'installais là où il y avait un peu de place.

Je fis la connaissance de Lucie, la femme de Collin ainsi que de leurs enfants, Max et Léandre. Mike joua avec eux et bientôt, il courait partout, s'amusant avec la neige. Le sourire qui lui mangeait le visage était un pur bonheur. Je tentai un coup d'œil à Draco et vis qu'il regardait lui aussi notre fils. Fils qui trébucha. Avant même que je puisse réagir, Draco était déjà auprès de Mike, vérifiant qu'il n'avait rien. Les voir tous les deux si proches me donna envie de les rejoindre et les garder avec moi pour l'éternité.

– Par Merlin, s'exclama tout à coup Snape.

Il regardait Draco et Mike. Il se leva ensuite sans attendre et fila vers le château. Remus le suivit rapidement, s'excusant. Je hochai la tête et ne quittai pas Draco et Mike des yeux. Hermione commença soudain à parler à Lucie et Collin de leurs enfants et Zabini en fit de même. Pour ma part, je me levai et allai auprès de Mike qui sourit et me sauta dans les bras.

– Tu fais un bonhomme de neige avec nous ? Hein, papa, dit, tu le fais avec nous ?

– Oui, poussin.

Mike entraîna Draco près d'un tas de neige et commença à lui dicter comment faire une grosse boule. Je commençai à faire plusieurs boules de neige en cachette et bientôt, j'attaquai mon fils qui rit de la plus belle des manières. Et mon cœur rata un battement un bref instant, quand l'espace d'une seconde Draco me regarda et sourit.


J'espère que ce chapitre 17 vous a plu !

Les vérités commencent à être dites et les personnes les plus proches de Draco commencent à être au courant pour Mike et Harry [PS : j'ai failli mettre Potter à la place, comme si c'était Draco qui avait écrit xD]

Je suis désolée du retard de ce chapitre qui devait initialement être publié le 10 mars, mais 3.000 mots se sont ajoutés xD [Sans compter que j'ai été à Livre Paris, ma copine est venue chez moi en avril et que je suis tombée malade ensuite]

Merci d'avoir lu jusqu'ici et à bientôt pour la suite. N'oubliez pas de me laisser un petit mot, qui me motivera à écrire plus rapidement ^^

Jes Cullen-Malfoy

Chapitre publié le 17 avril 2018, il fait 23 pages et 8.544 mots


PS : Je ne fais pas souvent appel à vous, chers lecteurs, mais j'aimerais vous demander un service. Pour ceux qui ont FB, pourriez-vous allez sur le profil de Thomas Baczai (comptable) pour liker une photo qui fera gagner 500 euros à l'association SOS Faim. (Attention, il faut cliquez sur la photo puis liker, cela ne sert à rien si vous aimez la publication) Un grand merci d'avance, vous êtes géniaux.