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Chapitre 140 : Vivre et Mourir
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Haru avait parfois dit que son shikai était stupide –une queue ? T'es sérieux là, Kiki ?-. Kiki n'avait jamais été d'accord. Haru avait toujours dit qu'elle n'atteindrait jamais le Bankai. Kiki n'avait jamais été d'accord.
Des deux, c'était toujours le zanpakuto qui avait le dernier mot.
Alors, fallait-il vraiment s'étonner que non pas une mais trois queues tranchent l'air lorsque la jeune fille se jeta sur Aizen.
Calmement assit dans le monde intérieur d'Haru, regardant les murs blancs se reconstruire, Kiki sourit.
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Le cœur d'Hallibel rate un battement.
Devant elle, Katsu et Kurogane –non, deux shinigamims, deux innocents qu'Aizen a mutilé à jamais- bondissent.
Muette, pétrifiée, elle les regarde.
Le shinigami roux. Ichigo, l'a appelé le hollow aux cheveux bleux qu'il lui semble connaître. Il se bat comme Kurogane (parce qu'il est Kurogane).
(Non non, tais-toi, tais-toi, mes enfants sont morts, ils n'ont jamais existé, c'était un mensonge, encore un mensonge, toujours une mensonge.)
Son Bankai étincelle sous la lumière lunaire du Hueco Mundo. Hallibel ne connaît pas son nom. Kurogane non plus ne le connaissait pas. Celui-là doit le connaître. C'est son zanpakuto, après tout. (mais c'était le zanpakuto de Kurogane aussi, celui avec lequel il s'entrainait tous les jours, celui qu'elle devait lui interdire de poser sur la table, celui qu'il regardait avec des yeux tristes parce que son arme restait désespérément muette)
Elle reconnaît le style. Une myriade d'attaques chaque fois plus puissantes. Kurogane avait le même. A un exception prés. Kurogane aimait se battre. Elle se rappelle de son excitation mal contenue lorsqu'il l'affrontait (et se faisait éternellement battre) ou que lui et Katsu ravageaient les salles d'entrainement pendant des heures (elle est certaine que si elle fait un effort, elle peut se rappeler de leurs scores mutuels…).
Ce shinigami-là, on dirait que chaque mouvement lui arrache les tripes.
(si tu te battais contre ton père, est-ce que ça ne te ferait pas le même effet ?)
(sauf qu'Aizen n'est pas le père de ce shinigami-là. Pas plus qu'elle n'est pas sa mère.)
Et puis il y a la shinigamie blonde qu'elle doit se retenir d'appeler Katsu.
Elle a le Bankai. Ça aurait fait tellement plaisir à Katsu de l'avoir. Elle aurait passé son temps à provoquer Kurogane pour voir son efficacité, et à parader dans Las Noches avec un sourire extatique.
(peut-être que cette fille-là aussi le fera, mais dans sa propre maison, avec sa propre famille)
Il est magnifique, son Bankai. Pas par son aspect extérieur, mais parce qu'il correspond exactement à son style de combat (celui de Katsu, qui est celui de la fille parce que Katsu est une illusion).
Il y a trois queues. Elles sont plus fines que celle du shikai de Katsu, mais beaucoup plus effilées. Au bout de deux d'entres elles, celles que la fille a d'instinct placé au même niveau que ses mains, des griffes rétractables qui éraflent les vêtements d'Aizen. Deux mains supplémentaires. Katsu aurait définitivement adoré. (si Katsu avait existé)
Et puis, disparue la tenue d'espada. Sauf qu'au lieu d'un nouveau kimono à l'image de celui de Kuro- du shinigami roux, c'est une armure matelassée qui lui permet une liberté de mouvement complète. Katsu avait toujours été une combattante au corps-à-corps après tout.
Hallibel se bat aussi. Ils se battent tous contre Aizen. Pas en même temps, évidemment. Ils se gêneraient trop. Mais des sorts de kido fusent et des silhouettes shunpotent pour tenter de porter le coup fatal. Ils alternent entre observation angoissé et tentatives ratées.
Les deux seuls qui n'arrêtent jamais, ce sont les non-enfants d'Hallibel.
Quelque part, elle se dit qu'Aizen doit être fier. Toutes ces heures d'entrainement, ces journées passées à s'épuiser, ces exercices surhumains qu'il leurs imposait, tout ça à payé. Ses deux victimes (parce qu'elle ne peut plus se résoudre à les appeler « ses deux enfants ») ne se sont jamais battues aussi bien.
A côté d'elle, elle sent l'étonnement des autres shinigamis. L'un d'entre eux, celui qui a les cheveux rouges, murmure qu'il n'a jamais vu deux combattants aussi synchronisés. Elle a envie de lui répondre, de lui expliquer qu'ils ont passé toute leur vie dans ce but, de lui parler de leurs entrainements et de leur volonté farouche d'être les meilleurs. Elle a envie de lui parler de Kurogane et Katsu, mais elle se rend compte qu'il n'y a rien à dire.
(parce que ses petits n'ont jamais existés.)
(et ça la tue.)
Elle se bat, et elle voit Sun-Sun, Mira-Rose et Apache se battre avec elle.
La shinigamie blonde laisse échapper un grondement lorsque la lame d'Aizen déchire sa cuisse. Lorsqu'elle se pose par terre, c'est une de ses queues qui vient la soutenir à la place de sa jambe.
Sun-Sun crie :
_KATSU !
Elle se précipite à ses côtés. La fille lui dédie un sourire fatiguée, murmure quelques mots et repart aussitôt.
Hallibel reste figée. Elle a répondu à Sun-Sun ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle répond au nom qu'elle n'a plus ? Pourquoi est-ce qu'elle prétend encore avoir des liens avec eux ?
C'est à ce moment-là qu'Aizen étend les mains. Le Hogyoku mutilé rayonne dans sa poitrine.
_A TERRE ! Hurle une voix.
Hallibel met trop de temps à réagir. Et lorsque des dizaines d'éclairs noirs tranchent l'air, c'est vers elle qu'ils se dirigent.
Son sabre est devant elle, et l'eau qu'elle a amassé forme un mur clair, mais elle sait déjà que ce n'est pas assez. Elle va mourir. Et le pire, c'est qu'elle va mourir seule.
Et puis on la pousse. Il y a une explosion.
Hallibel ouvre les yeux.
Les deux shinigamies la fixent avec une inquiétude dévorante. Il y a du sang le long de leurs épaules.
Et par-dessus le bourdonnement de ses oreilles malmenées, elle entend des syllabes.
_... Ha… Bel… ? … Maman ?... Va ?
Elle réalise qu'elle pleure.
Elle réalise qu'elle les prend dans ses bras, comme quand ils étaient petits, et ne fait pas attention aux autres qui repartent à l'attaque.
Elle réalise qu'elle est stupide.
Elle réalise que ses enfants sont là. Ils l'ont toujours été.
Quand elle se relève pour attaquer, Hallibel Tia est devenue elle-même.
Et le Hueco Mundo recommence à craindre l'espada numéro 3.
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Ichigo et Haru ne pensent pas.
Ichigo et Haru attaquent.
Toutes les leçons que leurs corps ont intégré pendant cinq ans sont là. Ils se complètent, et même le nouveau Bankai d'Haru, qu'elle ne maîtrise que grâce à l'adrénaline qui enflamme ses veines, ne peut leur enlever leur synchronisation.
Ichigo et Haru ne pensent pas.
Ils n'ont jamais été aussi terrifiants. Les coups s'enchainent et ne se ressemblent pas. Ichigo laisse Haru s'approcher d'Aizen pour le distraire tandis qu'il prépare un Getsuga Tensho monstrueux. Et plus tard, c'est lui qui se jette sur l'homme alors qu'Haru concentre son énergie entre ses mains pour produire Big Bang sur Big Bang.
Aizen leur a tout prix. Mais plus que tout, il a tenté de leur prendre Hallibel.
Alors Ichigo et Haru ne pensent pas. Ils haïssent, froidement.
Ils sentent d'autres présences à leurs côtés. Ils ne s'en préoccupent pas. Leur stratégie, le fruit de toute une vie de cohabitation, les fait seulement prendre conscience l'un de l'autre.
Peu importe les noms, peu importe les existences. Ils sont jumeaux, dans la vie et dans la colère.
Et ils vont tuer Aizen.
Non, Ichigo et Haru ne pensent pas.
Ils ne pensent pas à Grimmjow, qui attaque aussi avec furie, à Gin, étendu sur le sable avec à peine un filet de vie en lui, à Hallibel, qui les accompagne et guide les attaques des autres pour ne pas les gêner, parce qu'Ichigo et Haru ne doivent pas penser.
Parce que s'ils le font, ils ont terriblement peur de se rendre compte que c'est leur père –leur maître- qui se tient devant eux.
Ils ne doivent pas penser, parce que s'ils le font, ils savent, au plus profond d'eux-mêmes, que ce n'est plus Aizen qu'ils attaqueront, mais les gens qui se battent avec eux.
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_Vous ne pourrez jamais me battre.
Malgré le combat, malgré le sang, malgré le Hogyoku qui lui pompe son énergie, Aizen trouve encore le moyen de ronronner calmement.
_Qui vous a apprit à vous battre ? Qui vous a donné toutes vos leçons ? Qui vous a élevé ?
Il esquive les attaques, gracieusement. Et pourtant, des perles de sueur commencent à perler sur son visage.
_Moi. Je suis votre maître. Pensez-vous vraiment que vous pourrez vous rebeller ?
Le Hogyoku rayonne, et une vague de reiatsu malsain déferle autour de lui. Ses adversaires esquivent.
_Et je ne parle même pas de vos pitoyables alliés. Comment le Gotei que j'ai défait par deux fois pourrait-il vous aider ?
Personne ne lui répond.
Aizen continue de danser.
Mais cette fois, il ne danse plus avec ses victimes. Il danse avec sa mort.
Il commence à avoir peur.
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Hitsugaya balance un jet de glace sur Aizen, et réalise qu'il s'est fait avoir lorsque la glace n'arrive que sur du vide. Il brise l'illusion et tend le bras.
_Pas maintenant ! Commande Hallibel. Katsu est au milieu !
Comme mue par un marionnettiste invisible, la jeune fille bouge et Hitsugaya peut attaquer.
Au fond de lui, il est impressionné. Hallibel semble être partout à la fois, coordonnant, attaquant, défendant. Grâce à elle, et grâce à son étrange charisme qui les convict tous rapidement –même Kenpachi et Byakuya- de lui obéir, ils comblent toutes les failles, se complètent sans se gêner.
Et dans le même temps, le jeune capitaine ne peut s'empêcher de ressentir une pointe d'admiration face à leur adversaire. Aizen est attaqué de tous les côtés, impitoyablement, et même le Hogyoku ne peut pas faire face sur tous les fronts. Il faut évoluer sur un autre niveau intellectuel et physique que le commun ds shinigamis pour arriver à tenir debout –ce qu'Aizen fait incroyablement.
Mais il cédera. La certitude chante dans le cœur d'Hitsugaya. Il cédera. Parce qu'Hitsugaya est un prodige, lui aussi, et qu'il est peut-être un des mieux placés pour comprendre Aizen. Il cédera. Pas parce qu'il n'y a qu'une chose que le Hogyoku ne peut pas améliorer.
Aizen est humain.
Et il cédera.
Hitsugaya sourit et essaie de ne pas penser au fait que l'absence de Matsumoto sur le champs de bataille ne peux vouloir dire qu'une seule chose.
Elle aussi, elle a cédé.
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Aizen refuse de reculer.
Aizen refuse de s'abaisser.
Sosuke…
Kyoka Suigetsu lutte. Elle lutte avec lui, pour lui, parce que même s'il l'a trahie un nombre incalculable de fois, même si elle le hait, même s'il n'a aucun regret parce qu'elle n'est qu'un outil, elle l'aime. Elle l'aide, contre tout son jugement, mais elle le supplie de la poser.
Je t'en prie, arrête. Tu ne peux pas continuer comme ça…
Le Hogyoku tire sur son corps et son âme. Il lui donne toujours plus, contre de moins en moins de puissance.
Tu vas te tuer ! Sosuke, je t'en supplie, écoute-moi, arrête de gaspiller ta vie, ça ne sert à rien…
Aizen refuse de l'écouter.
Sosuke !
Elle l'appelle. Même maintenant, après tout ce qu'il a fait, elle croit encore qu'il y a du bon en lui.
Stupide outil.
Rappelle-toi ! Rappelle-toi de qui tu es ! Tu peux encore faire demi-tour SI TU ARRETES D'UTILISER LE HOGYOKU !
Aizen refuse.
Sosuke, s'il-te-plait, pour l'amour de tout, arrête de te faire du mal ! Tu ne peux pas gagner, c'est fini…
Aizen refuse.
Il peut gagner. Il va gagner. Il a passé sa vie à planifier ce moment. Il doit gagner. Parce que sinon, rien n'a plus de sens. Sinon, il n'a plus de sens.
Je t'en supplie Sosuke, cesse cette folie, tu es en train de mourir…
Elle dit vrai. il peut sentir son énergie baisser dangereusement. Il doit arrêter de tirer sur ses réserves personnelles. Il doit trouver autre chose.
Sosuke, arrête de l'utiliser, tu n'en tireras rien de bon…
Il se fige. Il a trouvé autre chose.
Sosuke ? Qu'est-ce que tu f-
Il plonge sa lame dans sa poitrine. Droit dans le Hogyoku.
Le hurlement de Kyoka est strident.
SOSUKE, NON ! PITIE !
Déjà, il peut sentir un renouveau de puissance arriver au fur et à mesure que la présence constante dans sa tête s'efface.
Sosuke, par pitié, arrête…
Elle halète. Elle pleure.
Ce n'est pas moi que tu tues, Sosuke… c'est ton âme…
Il sourit.
Sosuke, je t'en prie… pense à toi… pitié… Sosuke… tu ne seras plus jamais humain si tu le fais… je t'en supplie… pense à toi… penses à ton âme…
Une âme ?
Il va devenir tout-puissant.
Il n'a pas besoin d'âme.
So… su… ke…
Au moment où Koyka Suigetsu meurt, le Hogyoku explose.
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Le Hogyoku explose.
Tous se jettent à terre alors que des vagues déferlantes d'énergie fouettent l'air.
_Putain mais qu'est-ce qu'il fait ? Hurle Renji pour couvrir le bruit des vents déchainés.
Haru, Hitsugaya et Byakuya, ceux qui sont le plus sensible au reiatsu, sont pâles comme la mort.
_Il… balbutie Haru, son Bankai disparaissant en même temps que son masque. Il…
_Il vient de tuer son zanpakuto, termine Byakuya. Aizen a sacrifié son propre zanpakuto au Hogyoku.
Un rire tranche l'atmosphère.
Et Aizen marche vers eux.
Sauf que ce n'est plus Aizen.
_J'aurais du faire ça plus tôt, déclame-t-il. Tout ce cirque pour une clé, alors que la véritable solution était juste devant moi…
Il n'a pas changé. C'est son reiatsu qui n'est plus le même.
Byakuya a l'impression de baigner dans une cuve d'acide.
_Impressionnés ? Ronronne Aizen en ouvrant les bras.
Tous se remettent en garde. Les Bankai et les masques se réactivent.
_Visiblement pas assez.
Aizen tend la main.
_Une petite démonstration s'impose !
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Le combat continue.
Aizen ne cesse jamais de sourire.
Il y a quelque chose de froid dans son esprit.
Quelque chose de manquant.
Quelque chose qu'il a oublié.
Et c'est tellement, tellement agréable…
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Renji est le premier à tomber.
Il s'écroule contre un morceau de mur et s'évanouit, épuisé par son combat contre Barragan et Aizen.
Byakuya perd une précieuse seconde à vérifier qu'il est toujours en vie avant de retourner se battre, une fureur glacée dans les yeux.
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Mira-Rose tombe en deuxième.
Apache n'a pas le contrôle de Byakuya. Elle hurle et se réfugie avec elle.
Un rayon violet brulant la frappe dans le dos.
Elle s'écroule sur sa compagne.
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Hitsugaya doit retourner en Shikai.
Et même sa glace ne peut rien face au feu brûlant du Hogyoku.
Il tombe prés de Gin et Shinji, et consacre ses dernières forces à être certain qu'ils sont toujours en vie avant de basculer dans l'inconscience.
Sa dernière pensée est pour Matsumoto.
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Grimmjow est particulièrement vicieux. Aizen sacrifie un bras en s'acharnant sur lui, juste pour entendre le cri de rage d'Ichigo qui se jette sur lui avec une colère redoublée.
L'espada tente de le rassurer, mais le murmure qui sort de sa gorge est inaudible.
Haru et Hallibel hurlent à Ichigo d'aller le voir, tandis qu'elles retiennent Aizen avec Byakuya.
_Ca va aller ? Souffle Ichigo en passant une main dans les cheveux de son compagnon.
Grimmjow lui dédie son plus beau rictus.
_Vas lui casser la gueule, shinigami. Tu sais que ça m'excite quand tu casses des gueules.
Il s'évanouit sous le sourire rassuré d'Ichigo
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Byakuya tombe en protégeant le corps inconscient de Renji d'une attaque dévastatrice.
Il tente de rassembler ses forces en pestant, mais ne peut que regarder le combat en espérant amèrement un miracle.
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Hallibel s'effondre dans un coin. Elle ne s'évanouit pas. Elle ne cherche pas à se soigner.
Elle concentre son énergie.
Et elle attend.
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Restent Ichigo et Haru.
Aizen leurs sourit.
_Toujours pas décidés à vous soumettre ?
_Jamais, gronde Haru. Tu vas crever, connard.
Il a déjà entendu quelque chose du genre, il y a longtemps…
(_Un dernier mot avant de mourir ?
_Un : CREVE !)
Oh, oui. Il y avait cinq ans, juste avant de tuer l'idiote.
Elle n'apprenait jamais, décidemment.
_Tu aboies beaucoup, Katsu. Mais tu n'as jamais vraiment su mordre, n'est-ce pas ? Sinon, peut-être que tu aurais pu les sauver…
Elle se tend. Elle serre les dents. Il glousse.
_Même ton nouveau jouet ne te sert à rien. Tu n'as pas pu sauver ton ami, ce cher Shinji, et tu n'as pas pu sauver Gin non plus. J'ai toujours eu raison à ton sujet. Tu es incroyablement inutile.
Elle va se jeter sur lui. Il le sent. Elle ne sait faire que ça, se jeter sur les gens lorsque les mots lui manquent. Déchet.
Haru reste où elle est.
_Tu as raison.
Sa voix est étranglée.
_Toute seule, je ne peux pas sauver les gens que j'aime.
Ses yeux se plantent dans les siens. Il n'y voit que de la détermination.
_Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas aider.
Il réalise la raison pour laquelle elle a continué à parler. Une distraction.
Une pointe de reiatsu sur le côté. Ichigo.
_C'est futile, susurre-t-il en tendant les bras et en déchainant l'énergie du Hogyoku sur eux.
Quelque chose lui perce l'épaule par derrière.
Ses yeux s'agrandissent.
Haru sourit.
_Warutsu wa arashi o. Le pas des mensonges.
Ichigo recule juste à temps pour éviter une nouvelle attaque.
Aizen serre les dents.
_Vous croyez vraiment que cette pathétique tentative de distraction va servir à quelque chose ?
Haru ne répond pas. Autour d'elle, son Bankai vacille.
_Et voilà que tu as gaspillé toute ton énergie.
Il se moque allégrement.
_Vraiment, Katsu. Quelle idiote tu fais.
Elle doit se mettre à genoux pour reprendre sa respiration. Un peu de sang coule de sa bouche.
Aizen évite de nouvelles attaques et hausse un sourcil en remarquant qu'elle continue de sourire.
_Getsuga Tensho !
Ichigo se jette sur lui.
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Haru tendit la main et y rassembla tout son reiatsu restant.
C'est une mauvaise idée.
« Probablement.
Ichigo est au courant ?
« Ouaip. Sans lui je ne pourrais pas faire ça après tout.
Ce garçon n'a pas une once de bon sens.
« Ouaip.
J'espère pour vous que ça va marcher.
« Ça a intérêt.
La boule d'énergie n'était guère plus grosse que son poing. Haru hurla en la balançant.
_MAINTENANT !
Il y avait une raison pour laquelle tous leurs alliés étaient tombés avant eux. Ils les avaient protégés, pour qu'ils aient le temps de préparer un plan. Une dernière tentative pour contrer le Hogyoku.
Quelque chose que seul Ichigo pouvait faire.
La boule d'énergie fonçait vers Aizen. Il haussa un sourcil.
_C'est tout ce que tu peux faire ? Ridicule.
Il s'apprêtait à la balancer au loin, lorsqu'une chose inattendue se produisit.
La boule changea de direction. Et se précipita sur Ichigo.
Le jeune homme serra les dents. L'énergie rentra en lui.
_Qu'est-ce que-
Ichigo cria.
Et de son ventre, de l'endroit exact où avait disparu la boule, sortit un immense rayon d'énergie d'un blanc aveuglant qui se jeta sur Aizen.
L'énergie violette du Hogyoku fut balayée comme une brindille.
Le rayon engloutit Aizen.
Une éternité passa.
Et, finalement, tout s'arrêta.
Aizen regarda autour de lui. Ichigo respirait péniblement, visiblement épuisé.
Et lui n'avait rien.
Un sourire triomphant déforma son visage.
_J'ignore ce que vous avez voulu faire, mais c'était véritablement pitoya-
Il s'arrêta au beau milieu de sa phrase.
Il y avait quelque chose dans sa tête.
Il y avait quelque chose dans sa tête.
_Qu-
Une douleur aigue lui perça le crâne.
Haru laissa échapper un ricanement.
_Alors Aizen… qu'est-ce que ça fait… d'être de nouveau humain ?
Aizen hurla.
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Le Hogyoku est une machine. Une machine sentiente, certes, mais une machine quand même.
Et une machine n'a pas d'âme.
Alors qu'il étudiait la possibilité de fusionner avec le Hogyoku, Aizen se rendit compte que faire cohabiter un esprit humain, rempli de souvenir et d'émotion, et une machine était impossible.
Il en tira la conclusion qu'il ne devait pas fusionner entièrement avec le Hogyoku. Et lors de toutes ses utilisations, il veilla soigneusement à garder une barrière entre l'instrument et son âme.
Mais en sacrifiant Kyoka Suigetsu, Aizen n'avait plus fait qu'un avec le Hogyoku. Il avait tué son âme, accédant au pouvoir ultime.
Bien sûr, Ichigo et Haru ignoraient tout cela.
La seule chose qu'ils avaient vu, c'était qu'Aizen avait donné son humanité au Hogyoku et qu'il était devenu tout-puissant.
Leur conclusion avait été aussi simple qu'impensable.
Ils avaient décidé de rendre son humanité à Aizen.
Lorsque le rayon avait atteint Aizen, ce n'était pas du reiatsu qui l'avait frappé. C'était une toute petite partie de Meeka no gen'sou et de Zangetsu, propulsée par le seul être au monde qui avait assez de volonté pour le faire sans perdre sa propre âme.
Ichigo.
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Aizen hurle. Et il se souvient.
Kyoka. Kyoka. Kyoka. Il a tué Kyoka. Il a tué son zanpakuto.
Mais le pouvoir, le pouvoir, le pouvoir. Le pouvoir du Hogyoku. Celui pour qui il a tué Kyoka.
Il n'est plus lui.
Il est un dieu.
Il a mal.
Il ne sent rien.
Il veut son âme.
Pourquoi en aurait-il besoin ?
En lui, le Hogyoku et l'humanité s'affrontent.
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Ce n'est pas un combat entre le bien et le mal.
C'est un combat entre le vide et la matière.
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L'énergie du Hogyoku tourbillonne et envoie voltiger Haru et Ichigo.
Aizen hurle.
Personne ne voit la silhouette qui s'approche.
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Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka. Kyoka.
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Elle est morte en le suppliant de penser à lui.
Il a le pouvoir.
Même pas à elle. A elle qui l'avait accompagné, toujours, toujours, toujours-
IL A LE POUVOIR.
Elle est morte. La seule personne -même pas une vraie personne (mais si, une vraie personne)- à le connaître vraiment est morte.
POURQUOI Y RENONCERAIT-IL ?
Morte. Morte. MORTE !
POURQUOI. POURQUOI. POURQUOI ?
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Le Hogyoku se déchaine.
Au creux du torse d'Aizen, des lambeaux de chair se détachent.
La tornade d'énergie accélère.
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Il a mal. Tellement mal.
Il a mal. Tellement mal.
Ca fait mal d'être humain.
Ca fait mal d'être une machine.
Il voulait être un dieu.
Pourquoi a-t-il l'impression d'être un vers ?
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_Merde...
La respiration d'Haru est haletante.
_S'il continue comme ça, il va tout détruire... on va tous crever... putain...
Une main douce caresse ses cheveux.
_Ne te fais pas tant de soucis.
Haru lève la tête.
Hallibel lui sourit.
_Tout va bien.
_Hallibel ? Qu'est-ce que tu vas faire ?
L'espada leva son zanpakuto.
_Arrêter tout ça.
_Qu- Non ! Tu ne peux pas entrer là-dedans ! Tu n'y survivras jamais !
C'est Ichigo qui a parlé.
Hallibel lève les yeux au ciel.
_Vous me sous-estimez, les enfants.
Elle lui caresse la tête. Juste une dernière fois. Elle s'éloigne. Elle a été avec tous ceux qu'elle aimait juste une dernière fois.
_Hallibel ! Fais pas ça ! MAMAN ! ARRETE !
Elle remercie tous les dieux qu'elle ne connait pas que les jumeaux ne puissent plus se lever. Parce qu'elle n'est pas sûre qu'elle continuerait à marcher s'ils venaient la prendre par le bras.
La tornade l'accueille en lui brulant la peau.
Hallibel lève son épée.
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Un scénario, c'est de la dentelle.
Tu le couds. Méthodiquement.
Oh, tu commences avec de petites choses. Tu prétends aimer tes parents, tu leur fais de grands sourires et tu caches le corps des chats sur lesquels tu t'entraines à utiliser ton reiatsu.
Un jour, tu leurs dis que tu as faim et tu attends patiemment qu'ils t'emmènent à l'école des shinigamis.
Tu fais tes devoirs, tu écoutes les leçons. Tu fais semblant de te faire des amis. Tu les formes à t'obéir. Tes professeurs pensent que tu deviens le meilleur. Ils ignoraient que tu étais déjà le meilleur.
Tu quitte l'école et tu gravis les échelons. Tu deviens lieutenant. Et tu t'amuse avec ton capitaine, à le voir essayer de te percer à jour sans se rendre compte que tu le transformes en monstre.
Tu tisses. Soigneusement.
Tu ris quand Urahara emmène les expériences ratées sur Terre pour les soigner. Ils ne pourront rien prouver contre toi. C'est dans le scénario.
Tu ne t'arrêtes jamais. Tu as trouvé un nouveau pion –un petit garçon aux yeux froids et au sourire sanglant. Il devient un allié. Un ami.
Le soir, tu te couches en souriant parce que tu contrôles tout.
Parfois, tu t'ennuies. Mais tu te dis que c'est temporaire.
Ça l'est.
Parce qu'un jour, alors que tu arrivais au sommet de ta gloire, Gin te trahit et permet au petit pion roux de plonger sa main dans ton cœur pour t'arracher la moitié du Hogyoku, ta dignité, et ton plan.
Tu es détruit. Tu te réfugies au Hueco Mundo pour soigner tes plaies.
Et tu reconstruits. Rageusement.
Tu ne prêtes aucune attention au déchet blond qui par deux fois se tient devant toi. Tu es trop occupé par ton scénario.
Finalement, tes forces sont prêtes. Tu as reconstruit ton espada à partir de leur sang et du tien. La Création est ta chienne. Plus que jamais, tu es un dieu –un dieu pour eux, un dieu pour toi. Au creux de ta poitrine, il y a des éclats noirs qui pulsent et prennent ta vie. Tu la leurs donnes avec un sourire indulgent, parce qu'ils te la rendront au centuple.
Tu sculpte. Sereinement.
La nuit, tu rêves que tu es resté au Gotei et qu'ils te croient encore leur ami. Tu rêves que tu leur arraches les yeux et qu'ils te remercient. Tu rêves que tu es leur empereur. Tu te réveilles avec la certitude tranquille que tu le seras.
Un jour, tu passes à l'attaque.
Tu les écrases. Tous. Et c'est BON.
Tu revis.
Gin arrives, et tu le punis. Tu as tout perdu à cause de lui, ce n'est que justice qu'il perde tout grâce à toi.
Tu lui prends sa fierté, son sourire et ses sentiments.
Tu domines. Euphoriquement.
Ils sont tous à toi.
Mais encore une fois, tu sous-estimes le déchet blond quand tu lui accordes la vie, dans les laboratoires de Szayel.
Alors ça ne devrait pas vraiment t'étonner de voir que ton scénario subit un léger contretemps et que tu dois maintenant élever deux enfants.
Non, ça ne devrait pas t'étonner, Sosuke, que tu souries parfois en les regardant apprendre à marcher.
Ça ne devrait pas te surprendre lorsque tu passes de plus en plus de temps avec eux à leur apprendre des techniques au lieu de te préoccuper de ton scénario.
Ça ne devrait pas te faire drôle lorsque tu ne remarques pas que tu hésites à leur infliger une énième séance de lavage de cerveau qui les rendra malades pendant des jours.
Ça ne devrait pas te prendre aux tripes lorsqu'ils se souviennent.
Ça ne devrait pas te faire serrer les dents lorsque tu ordonnes à Szayel d'augmenter le rythme des séances pour mieux les détruire.
Ça ne devrait pas t'empêcher de dormir lorsqu'ils reviennent laminés du Gotei.
Ça ne devrait pas te mettre le cœur au bord des lèvres lorsque tu sonnes le gong qui efface Kurogane et Katsu et amène au grand jour les sujets A et B.
Alors vraiment, Sosuke, si tout cela ne t'a pas fait lever un sourcil, pourquoi, pourquoi est-ce que tu t'étonnerais de les voir maintenant unis, froids, parfaitement comme tu les avais imaginé, mais dressés contre toi avec des yeux haineux et désespérés ?
Pourquoi est-ce que ça te donnerais envie de reculer ?
Pourquoi est-ce que tu voudrais hurler ?
Ce n'est pas dans ton scénario, Sosuke. Alors pourquoi…
Pourquoi est-ce que tu t'es mis à les aimer ?
Tu as voulu que le monde colle à ton scénario, Sosuke. Tu as voulu que ta vie soit un scène en ton honneur.
Mais si tu avais voulu que les acteurs récitent le texte que tu avais écris, peut-être que tu aurais du coller au tien, petit dieu en carton.
La vérité, Sosuke, c'est que tu as tellement voulu leurs imposer un scénario que tu as oublié de lire le tien. Tu aurais du garder ton âme soigneusement enfermée dans ton script, empereur de pacotille. Parce que tu l'as laissée à découvert et que deux enfants s'en sont emparés.
Et maintenant, ils vont la déchirer.
Tu vas te battre, roi sans trône. Oh oui, tu vas te battre. Et peut-être même que tu vas les tuer. Peut-être même que tu vas régner sur l'univers. Tu es puissant, après tout.
Mais au fond de toi tu sais depuis très longtemps, depuis exactement cinq ans, que tu ne pourras jamais gagner.
Tu n'aurais pas du sous-estimer le déchet blond et le pion roux, Sosuke. Mais plus que tout, tu n'aurais pas du te sous-estimer.
Bats-toi, pseudo-divinité. Fais leurs face. Crache leurs des atrocités. Fais-les te détester encore plus. Persuade ton public que tu n'as pas de cœur.
Bats-toi, et essaie de ne pas t'effondrer.
.
.
.
On dirait que tu as un coeur, finalement.
Sinon pourquoi est-ce que tu hurlerais.
Tu n'arrives pas à choisir.
Entre la machine-
Et ton humanité.
C'est étrange d'être irrationnel.
C'est horrible de ne plus pouvoir pleurer.
Tu n'as jamais pleuré. Tu as toujours pensé que c'était pour les faibles.
Mais maintenant, tu regrettes de ne pas en être capable.
Tu es faible.
Et tu réalises que tu n'as jamais été fort.
Tu es en train de te détruire.
Tout ça parce que tu t'es laissé aller à ton humanité.
Tu veux mourir.
Ils te haïssent.
Tu as mal.
Ils te haïssent.
Tu te hais.
.
.
.
Aizen hurle.
Sa gorge n'est plus qu'une immense plaie. Son visage n'a plus de peau. Ses mains sont des os.
Il hurle.
Ca ne devait pas finir comme ça. Il devait régner sur l'univers, avec Kurogane et Katsu à ses côtés. Il devait anéantir ses ennemis. Il devait être un dieu.
Il est un homme qui meurt.
Quelque chose plonge dans sa poitrine.
Aizen tourne la tête.
Il plonge ses yeux dans ceux d'Hallibel. Elle ne sourit même pas. Elle devrait.
Elle vient de le tuer, après tout.
Et, alors qu'il s'effondre en cendres, Aizen réalise qu'il y a une poésie étrange à tout ça. La folle, la seule qui ait jamais été capable de lui tenir tête... c'est un peu logique qu'elle soit la seule à pouvoir l'assassiner. Et pour leur sempiternel sujet de dispute en plus. Les enfants.
Dans son torse, le Hogyoku se révolte.
Aizen meurt avec un gout étrange sur les lèvres.
Celui de l'apaisement.
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.
.
Un scénario, c'est comme de la dentelle.
Et ton père te le dirait : tu n'as jamais su faire de la dentelle.
.
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Le Hogyoku explosa.
Haru et Ichigo serrèrent les dents et tendirent les mains. Une vague de reiatsu surgit dans un faible espoir de protéger ceux qui étaient à terre.
Une éternité plus tard, les sables du Hueco Mundo avait retrouvé leur sérénité.
Au centre d'un immense cratère, des restes calcinés.
Et le corps brulé d'Hallibel.
Elle laissa échapper un petit soupir.
C'était fini.
Enfin.
Haru sentit son reiatsu.
_Elle est vivante, murmura-t-elle.
Ichigo l'entendit. Il sourit simplement.
_Evidemment, répondit-il. Tu ne croyais quand même pas qu'elle se laisserait abattre aussi facilement, pas vrai ?
Haru rit. C'était bon, de pouvoir rire, après tout ce temps.
Et puis son regard tomba sur deux silhouettes. Laissant Ichigo se diriger vers Grimmjow, elle rampa difficilement vers son meilleur ami et son compagnon.
Vivants.
Ils étaient tous vivants.
Ce ne fut qu'en voyant les larmes sur ses mains qu'elle réalisa qu'elle pleurait.
Elle prit leurs mains et leur administra les dernières traces de reiatsu qu'il lui restait. Sa vision se troubla.
Gin ouvrit les yeux.
Elle sourit.
_Salut beau gosse. Je suis rentrée.
Alors, tout doucement, elle se permit de basculer dans l'inconscience.
Tout irait bien, maintenant.
Elle était rentrée.
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Bien sûr, tout ne se règle pas comme ça, dans une histoire pareille.
La disparition du Hogyoku ayant détruit les barrières qui fermaient la dimension du Hueco Mundo, les secours arrivèrent rapidement pour soigner les victimes.
Matsumoto perdit ses jambes. Hallibel l'un de ses bras. Shinji l'autre. Renji aurait besoin d'une sévère rééducation. Haru aurait toujours des problèmes au coeur. Ichigo allait avoir besoin d'énormément de temps pour soigner son ventre.
Mais quasiment tous furent sauvés.
Sauf Hiyori.
Mira-Rose.
Apache.
Et Sun-Sun.
Haru et Ichigo furent arrêtés. Il y eut un procès pour savoir s'ils étaient vraiment fidèles au Gotei. Ledit procès fut brutalement interrompu lorsqu'Akatsuki Kuchiki, les Vizards, ceux qui avaient participé à la bataille et étaient conscients, en bref, tous ceux qui aiment Ichigo ou Haru, firent irruption dans la chambre des 46 pour protester.
Ce fut long.
Outre les blessures physiques et les procès, il y eut les cicatrices mentales à soigner. Les relations à réparer. Il fallut qu'Haru et Ichigo se réadaptent à leur vie. Qu'ils découvrent qui ils étaient -plus l'Ichigo ou la Haru d'il y avait cinq ans, mais plus Kurogane et Katsu non plus. Ce fut horriblement difficile.
Mais la vie à ceci d'extraordinaire qu'elle continue. Toujours.
Alors, finalement, après des années...
Les choses redevinrent non pas normales -la normalité est une notion bien superflue après tout, qu'on soit humain sur Terre ou shinigami au Gotei-, mais à peu prés sereines.
.
.
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Des années plus tard...
.
_HISAGI-FUKUTAICHO !
Shuhei, tranquillement allongé par terre à gazouiller avec ses enfants, fit un bond et tenta d'un réflexe paternel surhumain de protéger toute sa progéniture en même temps -chose difficile puisque les cinq bambins qui gambadaient joyeusement dans la pièce avaient décidé d'explorer chacun un coin différent.
_Que puis-je faire pour vous Ideka-fukutaicho ? Demanda-t-il calmement en décrochant un de ses enfants du porte-manteau.
Satori lui fit signe d'attendre qu'elle ait reprit sa respiration.
Une minute trente plus tard (il fallait vraiment qu'elle se remette au sport, parce que ça devenait vraiment consternant pour une shinigamie).
(Personne ne vit la main qui sortait discrètement de la porte pour kidnapper l'un des petits)
_Où... Où...
Bon. Elle allait s'accorder trente secondes de plus.
Deux minutes plus tard (demain elle allait faire du jogging. Et finit les dîners uniquement à la glace), elle avait de nouveau une respiration normale.
_Où est-elle ?
Rodé par l'habitude, le visage d'Hisagi prit simultanément un air effrayé et résigné.
_Dans son bureau, répondit-il en s'y dirigeant. Qu'est-ce qu'elle a fait ?
_Vous voulez vraiment savoir, Hisagi-fukutaicho ?
Hmm.
Non.
Alors qu'il ouvrait la porte, Hisagi eut un mauvais pressentiment. Il se tourna rapidement pour compter sa marmaille.
Un... deux... trois... quatre...
...
J'en ai plus que ça d'habitude, non ?
Il fallait vraiment qu'il pense à noter le chiffre quelque part.
Et puis ça lui revint.
_AYATO ! Beugla-t-il en ouvrant la porte d'un grand coup de pied.
_Papa ! Babilla joyeusement le petit Ayato, trois ans, en agitant ses crayons de couleur. La dame elle m'a donné des crayons de couleur et du papier pour dessiner !
Hisagi perdit toutes ses couleurs.
_C'est- c'est bien mon chéri, murmura-t-il en s'approchant, la boule au ventre. Papa est très content.
_Papa ? Pourquoi tu pleures ?
_Ce n'est rien mon chéri.
Trois mois de rapport.
_Au moins l'arbre est bien dessiné, hasarda Satori dans un via espoir de lui remonter le moral.
Ayato applaudit, très content que la dame aux cheveux bizarres aime son dessin.
_Oui, il est très joli l'arbre, dit absentement Hisagi. Mais maintenant tu vas aller voir Tata Akatsuki avec tes frères et soeurs, parce que papa a quelque chose de très important à faire.
_Ah oui ? Tu vas faire quoi papa ?
_PAPA VA ALLER TUER LA DAME AUX CRAYONS DE COULEUR !
Satori dut agripper son camarade par son kimono pour l'empêcher de se jeter par la fenêtre.
_Hisagi-fukutaichooooo, dit-elle avec un grand sourire qui se voulait rassurant. Pourquoi est-ce que vous ne resteriez pas avec vos enfants pendant que je vais aller chercher la dame ? Hmm ? En plus je crois qu'il y en a un qui est en train de partir dans le couloir...
L'effet fut immédiat : Hisagi tourna la tête, lâcha un "merde !" retentissant et partit en courant.
Avant de revenir, de prendre Ayato dans ses bras, et de repartir.
Satori carra les épaules et se remit à courir.
Elle avait une mission après tout.
Quelques minutes plus tard, elle arrivait dans le bureau de son amie, Matsumoto Rangiku.
_Heeeeey, Satori, ça vaaaa ?
Sans avoir le temps de réaliser ce qui se passait, Satori se retrouva sur les genoux d'une jeune femme visiblement pas très sobre.
_Diiiis, je me disais, vu que t'es célibataire et moi aussi, on pourrait peut-êêêêtre... tu saiiiis, hein ?
Quelque chose n'allait pas. Matsumoto ne lui faisait jamais de blagues comme ça.
Satori avisa les bouteilles.
Les pièces du puzzle cliquèrent dans sa tête.
_Rangiku...
_Ouiiiii ?
_C'est elle qui t'a payé en saké pour me retenir, pas vrai ?
La jeune femme eut la décence de paraître légèrement honteuse.
_Baaaaah...
_Rangiku.
_Me regardes pas comme çaaa ! Tu sais combien c'est dur d'avoir du saké par ici depuis que Taicho a trouvé ma dernière réserve ? Hmmm ?
Satori sentit un grand volcan de colère bouillir en elle.
Je vais la tuer.
Encore.
_Et est-ce que tu sais où elle pourrait être ?
Matsumoto haussa un sourcil aviné.
_A ton avis... où est-ce qu'elle va quand elle a fait une connerie ?
Satori ferma les poings.
Ichimaru-taicho.
Elle se remit à courir.
_ARIENAI-TAICHO ! Beugla-t-elle en enfonçant la porte du bureau du capitaine de la troisième division.
Avant de s'arrêter promptement.
Et de rougir.
En saignant du nez.
Une fois qu'elle reprit conscience, elle ne put qu'apercevoir un bout de haori blanc qui filait par la fenêtre.
_Bonjour Satori-chan, ronronna Gin sans chercher à couvrir ni son torse ni son cou plein de suçons. Tu arrives un peu à mauvais moment, m'enfin, ce n'est pas grand-chose. Du thé ?
_Je- Je- RAAAAAAAAAAAH !
Il la regarda partir avec un grand sourire.
Qu'est-ce que c'était bon de pouvoir embêter le monde, quand même...
.
.
.
Une fois arrivée de l'autre côté du Gotei, je regarde derrière mon dos.
C'est bon ? Elle me suit plus, l'autre tarée ?
Ce n'est pas une manière de parler des gens comme ça, Haru.
Bah si. Moi je trouve même qu'elle est limite trop polie. Une fille qui passe sa vie à écrire des poèmes sur l'aut' glaçon, c'est plus que taré.
C'est une admiration saine et-
« Pourquoi est-ce que tu n'avoues pas simplement que tu es fan de ses cheveux, Kiki ?
JE NE SUIS PAS-
Y'a pas de honte à avoir. On a tous nos petits fantasmes.
Ou nos gros fantasmes. Moi par exemple, j'ai un gros fantasme. Sauf que c'est pas un fantasme, c'est ce que je vois tous-
POUR L'AMOUR DE KAMI-SAMA HARU ARRÉTE-TOI LÀ.
« Ah ça va espèce de prude.
Ça n'a rien à voir. Tout le monde n'aime pas entendre parler de ta vie sexuelle.
« Je ne suis pas d'accord. Il n'y a que toi qui es repoussé(e). Les gens adorent ma vie sexuelle. Je suis sûre qu'Urah-
Ça va pas non ? J'en ai rien à battre de ce que tu fais de tes fesses. En fait ça me débecte plus qu'autre chose. Je fais juste semblant d'être d'accord avec toi pour faire chier l'aut' coincé(e).
« …
Trahie par ma propre âme. Quelle tragédie.
« En tout cas, Gin, lui, il adore ma vie sexuelle.
Bon, vu que c'est la sienne aussi, ça se comprend. Mais quand même. Son avis compte. D'abord.
Bref. Retour au sujet premier.
« De quoi on parlait déjà ?
Du fantasme chevelu du zanpakuto.
Ah oui c'est vrai.
« Honnêtement je trouve ça flippant d'être aussi à cheval sur les règles sans être une Kuchiki.
Sérieusement, c'est dingue. Des fois j'ai l'impression d'être face à Byakuaya mais en plus poilu. Et en moins couillu, évidemment.
Elle n'aurait pas à te poursuivre si tu ne persistais pas à sécher les réunions-
« Mais tout le monde les sèche !
Bon d'accord. Gin et moi on les sèche. Et puis Kenpachi aussi. Et Shunsui. Tous les gens important quoi. Sauf Renji, mais lui c'est parce que Byakuya le fait dormir sur le canapé s'il le fait.
Il est très bien ce petit.
« Ceci dit de temps en temps ils arrivent en retard et c'est vachement drôle de les voir essayer de se rhabiller en écoutant le vieux.
Ah ces Kuchiki.
Et puis elle n'aurait pas non plus à te courir après si tu remplissais tes rapports à temps. Tu sais, ceux sur la coopération avec la sixième division que tu devais rendre. Il y a trois mois.
« … Ah c'est pour ça qu'elle me chasse ? Je pensais juste qu'elle s'était dévouée parce qu'elle est jeune et naïve et qu'elle pense encore que les capitaines sont des sains.
Ils le seraient. Tu sais, si tu n'étais pas là pour les pourrir jusqu'à la moëlle.
« Je te ferais remarquer que Shunsui s'en occupe beaucoup mieux que moi depuis un petit millier d'années. Donc bon.
POUAHAHAHAHAHAHAHAHA !
Je regarde autour de moi. Je suis quasiment aux extrémités du Gotei, pas très loin des terrains d'entrainement de la treizième.
Je m'affale dans l'herbe. Cette chère Satori me trouvera jamais ici, c'est mort.
Néanmoins, je dois quand même reconnaître que c'est flatteur d'être poursuivie avec autant de zèle. Ça me fait chier, mais c'est quand même flatteur. Et puis comme ça je garde la forme.
J'aurais quand même aimé finir ma petite session avec Gin, mais on n'y peux rien. Je reprendrais tout ça ce soir à la maison. Héhéhé.
Héhéhéhéhéhéhéhé.
Pour la dernière fois Haru, par pitié, stop.
Je tire mentalement la langue à Kiki. Rabat-joie va.
Hmmm. Il fait bon en ce moment. Le Seireitei n'a pas de saisons, mais il fait quand même meilleur que d'habitude. Un de ces quatre il faudra qu'Ichigo monte. La dernière fois c'est moi qui suis descendue, il m'en doit une. Et je ne suis toujours pas convaincue que sa victoire dans notre dernier combat était honnête.
Je veux dire, j'ai trois queues, il n'a qu'une épée. Il doit forcément tricher.
Ou alors il est meilleur.
Je pense qu'il est meilleur.
« Laissez-moi réfléchir… Nan. Il triche.
Une des herbes me chatouille le nez. Je l'écarte pensivement.
Aujourd'hui, ça va faire trente-cinq ans que je suis morte. Ce n'est pas grand-chose en temps shinigami, et pourtant… il s'en est passé, des trucs, en trente-cinq ans.
Le temps n'est pas très important. Tu es une shinigamie, Haru. Tu as l'éternité devant toi. Le principal, c'est de savoir si tu as des regrets.
Euh… j'ai loupé un épisode là ? Quand est-ce qu'on est passé de « foutons-nous de la gueule de l'aut' blonde » à « philosophons gaiement » ?
« Ta gueule Urah. Chuis vieille, j'ai le droit de philosopher. C'est écrit dans le code des capitaines.
Non.
« Qu'est-ce que t'en sais ? Tu l'as lu peut-être ?
Non. Tout bonnement parce que tu ne l'as pas lu.
« Oui ben dans ce cas tu le sais pas. Peut-être que c'est écrit.
De toute manière quand Gin ou Ichigo deviendront Soutaicho (je penche pour Ichigo, Gin est trop flemmard) ils le mettront pour me faire plaisir. Voilà.
Pourquoi tu ne deviendrais pas Soutaicho, toi ?
J'ai un frisson d'horreur.
« Ca va pas non ? Déjà qu'il m'a fallu un bout de temps pour accepter de devenir capitaine, j'vais pas non plus pousser mémé dans les orties et me taper encore plus de boulot tout ça parce que t'es mégalo !
… Un de ces jours, je vais craquer et je vais t'étrangler dans ton sommeil.
« Je te manquerais trop.
Non.
Non.
« Sales traitres.
Voilà ce que j'ai comme regrets : avoir un zanpakuto et un hollow méchants envers moi. Nah.
Bouhouhou. Je suis tellement triste. Quelle accusation horrible. M'en remettrais-je un jour ?
« Je préférais quand tu passais ton temps à rigoler, Urah.
Si nous n'étions pas là, tu aurais la tête tellement grosse que tu ne pourrais plus passer les portes. Il faut bien des gens pour te la dégonfler de temps en temps.
J'avoue.
« Je n'aime pas cette insinuation.
Qui a parlé d'une insinuation ? Je mentionnais un fait, c'est tout. Tu es dépourvue de toute modestie. Et tu es prétentieuse. Et orgueilleuse. Et-
« Oui bon ça va Kiki j'ai compris.
Saleté de zanpakuto va.
Ne fais pas semblant, je sais que tu m'adores.
« Et maintenant c'est qui c'est qui est prétentieux(se) ? Hmmm ?
Elle t'a eu sur ce coup-là, zanpakuto. POUAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !
Je ne suis absolument pas prétentieux. Ou prétentieuse.
La réflexion me frappe comme un éclair.
« Le voilà le truc que je regrette !
Hein ?
« Mais si. Un regret horrible, abominable, qui me hante perpétuellement…
… Haru…
« C'est terrible ! Je ne peux pas en dormir la nuit ! J'ai une boule dans le ventre, des nœuds dans les tripes, l'estomac qui fait des montagnes russes-
Haru…
« Je rêve de pouvoir effacer ce regret, de pouvoir enfin aller vers l'avenir, avoir trois enfants, une jolie maison et un chien-
Haru !
« Quoi ?
Oui zanpakuto, quoi ? T'aurais pas pu la laisser continuer ? J'aime bien quand elle parle de ses malheurs.
« Merci Urah, ça fait toujours plaisir. Bref. Quoi ?
Laisse tomber.
« Maiiiiiiiiiiiis…
Non.
« Alleeeeeeeeeeeeeeeeez…
Non.
« Steuplaiiiiiiiiiiiiiiit…
Ce n'est pas la peine d'insister.
« Tu me délivrerais d'un tel poids… tu ne veux pas rendre ta propriétaire heureuse ?
Je ne changerais pas d'avis.
« Sale sale.
Insulte-moi autant que tu veux, je ne céderais pas. Tu ne sauras pas mon sexe.
« Mais Kiki, c'est hyper important pour moi !
Et ça me concerne parce que… ?
…
« Je te hais.
Moi aussi je t'adore.
Toujours dans l'herbe, je hausse les épaules.
M'en fous. Je suis une shinigamie. J'ai toute l'éternité pour trouver.
…
« Nan en fait c'est trop long l'éternité. Allez Kiki dis-moi, s'il-te-plaiiiiit… mon Kiki d'amour à la crème chantilly…
Niahahahahaha.
« Tu le prends comme ça ? Parfait.
Qu-
« Urah, tiens-le/la, je vous rejoins.
Hollow, lâche-moi de suite !
Nan. Moi aussi ça me titille.
« Allez Kiki, on va voir ce qu'il y a sous ton manteau.
Jamais !
« Ah ouais ? Et ben c'est partit !
Mission Découvrir le Sexe de Kiki : go !
« BANZAAAAAI !
AU SECOUUUUUUUUURS !
.
FIN.
.
.
Et voilà.
Aujourd'hui est le jour où Haru vous tire sa révérence. Après 3 ans et 5 mois de balade sans but sur ffnet.
Après 308,960 mots, soit plus que les trois premiers tomes de Harry Potter combinés.
Après plus de 850 pages.
Après trois fichiers word différents, pour 140 chapitres.
Après 281 mises en favoris, 220 follows, et 3356 reviews toutes aussi belles les unes que les autres.
Mais ça, ce ne sont que des chiffres. Parce que aujourd'hui, c'est aussi le jour où je vous dis merci.
Merci d'avoir tous cru dans les premiers chapitres que le Haru-instinct était le zanpakuto d'Haru parce que sans vous, Kiki n'aurait jamais vu le jour.
Merci d'avoir voté pour le couple Haru/Gin parce que sans vous, il ne serait jamais arrivé.
Merci de m'avoir fait sourire. Perpétuellement.
Merci de ne pas m'avoir crié dessus pour mes délais de publication tout bonnement atroce vers la fin.
Merci de m'avoir fait pleurer de joie.
Merci de supporter mes sempiternelles fautes d'orthographe.
Merci de m'avoir soutenue.
Merci d'avoir été là. Certains depuis le début, certains en cours de route, certains depuis hier. Vous êtes tous incroyables.
Certains d'entre vous sont arrivé il y a trois ans, lorsque King Pumkin mettait encore des smileys dans les phrases et postait tous les deux jours.
Certains d'entre vous ont suivis l'évolution de cette fic en direct, en même temps que mon évolution personnelle.
J'avais tout juste quinze ans lorsque j'ai commencé à écrire Banzai. Aujourd'hui j'en ai dix-huit. C'est peu, mais c'est énorme.
Banzai a suivi le cours de mes pensées. Cette fic a commencé comme un défi personnel un peu stupide -après toutes les histoires merveilleuses que j'avais lu, je voulais en écrire une. Une série d'aventures un peu connes où une fille dérangée fait tout ce que nous rêvons tous de faire dans un manga : elle fout la merde.
Et puis petit à petit, je me suis rendue compte que Banzai reflétait la manière dont je vois le monde. J'en suis venue à me livrer énormément à Haru. Et en retour, elle s'est un peu ouverte à moi.
Banzai m'a faite évoluer. Haru, au travers de sa connerie et de ses sourires, m'a énormément aidé.
Et c'est peut-être un peu stupide, un peu égoïste aussi, de ma part, mais j'espère qu'elle vous aura un peu aidé aussi.
Merci à toi, Haru. Parce que tu as ta vie propre, aussi irritant que ce soit pour moi lorsque je peine à te faire suivre mon scénario.
Mais surtout, surtout, merci à vous.
Banzai ne serait rien sans vous.
Alors pour la dernière fois, avec honneur mais aussi avec le coeur serré et les yeux humides, je vous le dis...
A la prochaine.
Signé : La folle.