PROLOGUE
Samedi 14 février.
Saint Valentin.
Une fête absolument géniale pour quiconque n'étant pas célibataire. Fort heureusement, Isis ne l'était pas, en plus de cela, elle ne sortait pas avec n'importe qui. Justement, elle entrait dans le dortoir de James en cette fin de matinée.
Elle poussa un léger soupir. Blottit dans son lit, James dormait encore à poing fermé. Elle lui aurait volontiers donné un coup de pied dans une quelconque partie de son corps pour le réveiller mais mieux valait éviter un James de mauvais poil le jour de la St Valentin.. Faute de trouver mieux à faire, Isis s'appuya sur ses deux mains jointes pour observer James. Sa respiration était lente et son visage calme. Sentant son propre cœur battre plus vite, Isis se mordit la lèvre. Sans pouvoir s'en empêcher, elle se pencha à l'oreille de son James et glissa un « Joyeuse Saint Valentin » . Déclaration à laquelle le Griffondor répondit par un grognement de rustre.
Si Isis avait été du genre superstitieuse, elle y aurait vu comme un signe mais elle ne l'était pas alors ce bruit la fit seulement sourire. Elle se découvrait un côté niais qu'elle trouva gerbant à souhait !
Finalement, elle se redressa et jeta un regard autour d'elle. Le dortoir de James Potter, qui est aussi celui des Maraudeurs, était vide ce matin là. D'après ce qui était prévu , Lupin travallait à la bibliothèque depuis 8heures ce matin et Pettigrew et Black s'entrainaient sur le terrain de Quidditch. Ils laissaient ainsi le champ libre à James et à sa petite amie, Isis Amatt. Une de ses plus longues relations, soit dit en passant (4 mois et demi, chose dont Isis était particulièrement fière).
Décidée à passer le temps de manière constructive, Isis se mit en tête de faire son devoir de potion. Du moins de s'inspirer de celui de James. Elle n'était absolument pas bonne élève et James excellait quasiment partout. Voila encore une des raisons pour laquelle James était le petit ami idéal. En plus d'être canon, capitaine de l'équipe de Griffondor, canon, méchamment populaire et encore une fois canon, il était aussi un élève talentueux. Ce qui n'était vraiment pas le cas d'Isis dont les résultats donnaient aux professeurs des envies de suicide collectif.. Elle n'était pas stupide, à n'en pas douter, mais extrêmement flemmarde et peu consciencieuse. Les cours l'ennuyaient, lire l'ennuyait, réfléchir l'ennuyait… le seul fait de rester assise plus de trois secondes et demi sur une chaise l'ennuyait.
Maintenant, restait à retrouver le sac de cours de James. Il lui semblait l'avoir vu trainer mais au milieu du foutoir caractéristique d'une chambre de mâle, il ne restait qu'à prier pour retrouver son propre pied. Après de pénibles minutes de recherche infructueuses, elle aperçut la lanière en cuir dudit sac dépasser de sous le lit de Lupin.
- Merci Merlin, s'écria-t-elle soulagée.
- Voyons, tu peux m'appeler Sirius, s'exclama le dit Sirius en ouvrant la porte du dortoir d'un coup de talon nonchalant.
Isis s'autorisa un sourire amusé, sans prendre la peine de lever les yeux vers lui. Il s'avéra que le Griffondor était rentré avant Peter de l'entrainement pour une raison bien morose; McGonagall l'avait mis en retenue pour comportement indécent et exhibitionnisme.. Pas étonnant.
- James dort encore ? S'enquit-il en grattant une tâche de boue sur sa manche.
Isis tourna son regard vers lui, une grimace éloquente sur le visage.
- Tu sais bien que le samedi, il pourrait dormir jusqu'au dimanche..
- Alors qu'est-ce que tu fous là ? T'es venu pour moi, hein coquine ? S'exclama-t-il en lui adressant un clin d'œil suggestif.
Isis fit mine de se faire vomir.
- Je suis là parce que c'est la Saint Valentin, mec ! Corrigea-t-elle.
En entendant le mot "Saint Valentin", Sirius feignit à son tour le haut-le-cœur.
- Voila qui explique pourquoi McGonagall m'a collé aujourd'hui. Les femmes mûres sont si possessives, se lamenta-t-il.
- Mais qui ne voudrait pas d'un Sirius Black pour la Saint Valentin, honnêtement? Se moqua Isis en riant doucement.
- Sois pas jalouse Amatt, ton mec n'est pas si moche que ça..
- Disons que c'est un Dieu au lit, ça rattrape, lâcha-t-elle innocemment en se passant une main dans ses cheveux bruns.
Sirius s'apprêta à enchainer mais un grognement du côté de James arrêta leur conversation ô combien constructive. Sachant qu'elle venait d'aborder les prouesses sexuelles de James, Isis adressa à Sirius un regard mi-coupable mi-amusé. Celui-ci y répondit par son éternel sourire en coin qui faisait tant craquer les filles. Cependant, Isis y était totalement imperméable. Et heureusement étant donné qu'elle sortait avec son quasi-frère.
Entre Sirius et elle c'était purement platonique. Des bons potes qui passaient leur temps à délirer et rire ensemble. Non vraiment, rien de plus. De toute façon, Sirius n'était pas un cœur à prendre. Ni même un cœur pris. Il était juste un sexe-symbol rendu encore plus désirable par le fait qu'il soit totalement hors de portée.
- Qu'est-ce que vous faites ? Demanda un James tout juste réveillé dont les cheveux formaient un bordel assez conceptuel.
- On s'embrassaient comme des bêtes. Du moins jusqu'à ce que tu nous surprennes... Répondit Isis très sérieusement.
- Je tiens à préciser qu'elle m'a forcé, enchaîna Sirius en levant les mains, innocemment.
James ouvrit légèrement la bouche, son esprit brumeux hésitant à croire à cette histoire. Finalement, il capta le regard en coin que sa petite amie lança à Sirius et ferma la bouche.
- Vous êtes cons, conclut-il seulement en laissant sa tête s'échouer face contre oreiller.
- Bon, je vais me doucher, tu m'accompagnes ? Proposa-t-il tout bas à Isis.
Celle-ci passa outrageusement sa langue sur sa lèvre supérieure.
- J'ai entendu Patmol et je t'interdis de faire des propositions douteuses à ma petite amie, lança James d'une voix étouffée par l'oreiller.
- Quoi? Alors les Poufsouffles ne se prêtent plus? Qui a osé me cacher ça, qui? S'écria-t-il, outré.
Isis éclata d'un grand rire, nullement vexée qu'il dénigre sa maison. Après tout, la plupart des Poufsouffles étaient assez fières de leur réputation de filles faciles. Et c'était bien le pire. Néanmoins, pour la forme, Isis adressa un charmant doigt d'honneur à Sirius.
- Je déconne Isi. Essaie de pas être vulgaire et sois mignonne, déclara-t-il en entrant dans la salle de bain en marche arrière.
Sirius appuyait délibérément sur ce surnom stupide dont il l'avait affublé. n'y avait vraiment que le Anglais pour raccourcir encore le prénom d'Isis.
- Et toi essaie de pas être toi-même et sois charmant ..
Sirius éclata de rire et lui fit un signe style armée avant de fermer la porte de la salle de bain. Isis se tourna vers James, lequel était toujours affalé sur son lit.
- Bon. Qu'est-ce que je dois faire pour que tu te lèves, Potter ? Demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
James fit mine d'y réfléchir sérieusement et s'appuya sur son avant-bras.
- Que tu me dises que tu ne portes pas de culotte ? Répondit-il innocemment.
- Voyons trésor, tu sais que je n'en porte jamais.
James ricana et attrapa le bas de la jupe d'Isis pour l'approcher. C'était ce qu'il préférait chez elle, elle ne se prenait pas la tête, jamais. Il fallait se lever tôt pour la vexer ou même pour l'énerver parce qu'elle ne prenait jamais rien au sérieux. Pas même leur relation.. Ce qui était le pied pour James.
Et puis c'était une vrai bombe, il fallait l'avouer. James restait un homme alors la première chose qu'il avait remarqué chez elle n'était pas son sens de l'humour mais plutôt ce magnifique derrière dont elle était dotée.
Isis se mit à genoux pour être au niveau d'un James toujours allongé sur son lit. Doucement, elle passa sa main sur la nuque du Griffondor et déposa un baiser sur ses lèvres. Au moment de se reculer, James lui attrapa le bras pour l'en empêcher.
Dix minutes plus tard, la porte de la salle de bain s'ouvrit sur Sirius, interrompant ainsi James et Isis en pleine séance de bécotage. Une main cachant ses yeux, Sirius s'écria:
- Enfant dans la chambre, enfant dans la chambre ... Il nous faudrait vraiment un mot de passe pour que ce style d'incident soit évité.
- Laisse-moi réfléchir.. « Barre-toi » par exemple? Ironisa Isis en se décollant de James.
- Par exemple, consentit Sirius en attrapant son sac de cours.
Le Griffondor se dirigea vers la porte du dortoir. Il était contraint d'attendre l'heure de sa colle dans la salle commune.
- Tu viendras me voir en retenue, mon amour? Lança-t-il sarcastiquement à Isis.
- Evidemment, en tant que visite conjugale, rétorqua Isis en entrant dans son jeu.
- Pense à apporter une photo de toi en petite tenue. Je l'accrocherais à mon bureau pour tromper ma solitude.
Isis éclata de rire et tenta de lui envoyer sa chaussure à la figure mais Sirius détala rapidement et la chaussure ne frappa rien de plus que la porte du dortoir.
- Ou en étions-nous, souffla James dans le cou d'Isis.
- Grand fauve, se moqua-t-elle en capturant de nouveau ses lèvres.
Son cœur s'accéléra. Comme toujours. Sa relation avec James avait quelque chose de trop beau pour être vraie. Il était parfait et elle... elle était plutôt le genre de fille trop naturelle qui rigole fort, fait des blagues vulgaires, agit sans réfléchir et n'en fout pas une en cours. Pourtant, avec James sa vie était parfaite.
De là, l'envie lui était venu. Une envie folle et un tantinet stupide, à n'en pas douter. Mais c'était venu comme ça et avant que sa raison ait pu arrêter sa pulsion, sa langue se délia. Aussi bas qu'un murmure mais aussi intense que pouvait l'être une déclaration, elle souffla « Je t'aime ».
L'effet fut immédiat. James la lâcha et Isis tomba du lit, violemment. Isis se redressa et vit James, toujours figé. Il avait l'air plus abasourdi que désolé. Était-ce si grave que ça? Elle ne lui avait pourtant pas demandé de répondre alors pourquoi réagissait il comme si une bombe avait explosé..
- Attends, attends… Quoi ? S'exclama James en se passant une main sur le visage.
- Je crois que t'as bien entendu, déclara Isis en haussant un sourcil.
Sur le moment, James trouva sa décontraction irritante. Car oui, lui il l'était, irrité. D'une part parce qu'Isis l'aimait et d'autre part parce qu'elle avait attendu la Saint Valentin pour lui dire.
- Je crois qu'il faudrait qu'on parle, commença-t-il en regardant partout sauf vers Isis.
Isis, pas vraiment inquiète, s'approcha de James. Même si cette phrase n'augurait rien de bon, la Poufsouffle ne sentit pas l'orage venir.
- Allons-y alors, soupira Isis que les conversations sérieuses ennuyaient carrément.
James se leva et enfila un T-shirt bleu qui trainait au pied de son lit et qu'Isis soupçonnait de ne pas être propre. Le Rouge et or marcha jusqu'au lit de Sirius pour s'éloigner d'Isis et de ses paroles qui flottaient encore dans l'air.
- Je ne suis pas amoureux de toi, déclara-t-il.
- Directe comme entrée en matière, souffla-t-elle en réussissant malgré tout à garder un sourire au lèvres.
- Je suis un gros naze.
Isis se redressa et se dirigea vers James d'un pas assuré. Elle lui adressa un sourire gentillet avant de répondre:
- Je ne t'ai pas demandé la réciproque James. Pourquoi tu réagis comme un gamin de 10 ans ?
James recula d'un pas. Visiblement elle ne saisissait pas le problème. Il ne l'aimait pas d'amour maintenant et il ne l'aimerait probablement jamais. Et cela pour une simple et bonne raison qu'il allait avoir du mal à lui avouer.
- Parce que.. parce qu'aujourd'hui j'aurai dû penser à toi, à t'offrir un cadeau, à te dire je t'aime mais j'ai merdé. Je sais pas depuis quand ni pourquoi mais je pense à elle.
Isis se figea. Elle avait tiqué sur ce elle. James avait de nombreux défauts, comme tout le monde. Il était arrogant, orgueilleux, gamin et parfois blessant. Mais il était honnête. Ne venait-il pas d'avouer qu'il l'avait trompée ou quelque chose du genre ?
- Elle ? Demanda Isis en s'éloignant à son tour de James.
- Evans. Une fille de ma maison. Je suis désolé.
Et il l'était, réellement. Désolé d'avoir cru que leur histoire d'ado ne comptait pas pour elle. Désolé de penser à une autre. Désolé de lui dire tout ça le jour de la St Valentin.
- Ah, alors tu me lâches pour Lily Evans ? La rousse première de la classe ? S'enquit Isis avec un air trop détaché pour sonner juste.
James hocha la tête. Il ne savait pas comment s'y prendre avec Isis.. Elle se voulait tellement détachée et indifférente que dans cinq minutes, ils en seraient à discuter des sentiments de James pour Lily en se faisant des tresses mutuellement.
- Si ça peut te rassurer, soupira James en s'approchant d'elle. Elle, elle ne m'aime pas. Pas du tout même.
- Cool. Super. Ça me rassure oui, rétorqua Isis à mi chemin entre sarcasme et amertume.
James ne releva pas et attrapa la main de la Jaune et noire. Isis se défendit mollement mais cela suffit pour qu'il comprenne le message et la lâche. La jeune fille leva son regard et lui adressa le sourire le plus crédible qu'elle put se permettre. Seulement là, elle n'avait qu'une envie; quitter le dortoir des Griffondors. Aussi, se dirigea-t-elle doucement vers la porte, aussi dignement que la condition de « fille jetée » lui permettait. Elle avait ce petit espoir que James la rattrape mais il ne le fit que ses pensées étaient déjà focalisées sur cette chère Lily Evans.
Avant de sortir, elle lança juste assez fort pour qu'il l'entende:
- Je vais te manquer.
Cela sonna plutôt comme un vain espoir.
La porte se ferma sans claquement dramatique, tout comme la rupture s'était faite sans réels heurts.
Isis dévala les marches de la tour de Griffondor en tentant de penser à autre chose mais c'était tout bonnement impossible de retirer James de ses pensées. Pourtant ce n'était pas si grave, pas vrai? Après tout, elle n'avait jamais espéré l'épouser... Apparemment, lui non plus.
Dans la salle commune des Rouges et Or, bon nombre d'élèves trainaient dans les fauteuils, par terre ou autour des tables de travail. C'était les derniers moments entre amis avant que les uns rentrent chez eux et les autres ne restent moisir à Poudlard.
Voilà, la légère consolation qui venait éclaircir le tableau: Le lendemain matin, Isis quitterait Poudlard pour deux semaines. Ces vacances de février tombaient à point nommé. Elles lui permettraient de s'aérer et de retrouver son chez-elle à Brighton. Et de dépenser des sommes d'argent franchement imprononçables pour cesser de penser au fait qu'elle s'était faite jeter le jour de cette foutue St Valentin.
Quand les premières têtes se rendirent compte de sa présence, quelques applaudissements et sifflements se firent entendre.
- Déjà fini Amatt? James est un rapide alors ? Demanda un 7ème année, hilare.
La première seconde, Isis crut qu'il faisait référence à la rupture de James. Que celui-ci n'avait franchement pas perdu de temps pour l'envoyer aux oubliettes. Or, non. Il ne s'agissait pas du tout de ça. Seulement des Griffondors immatures qui considéraient James Potter comme leur Dieu vivant du sexe. Il suffisait de voir les regards que le sexe masculin lui lançait. Libidineux, c'était le mot. Et surtout cette Lily Evans et son regard dégouté, en effet elle n'estimait pas James.
- Saint Valentin cochonne ? Se marra le préfet-en-chef.
En temps normal, elle aurait trouvé ce petit foutage de gueule divertissant à souhait et même qu'elle y aurait répondu. C'est comme ça qu'il la connaissait tous. La petite amie de James, celle qu'on avait pas le droit d'approcher mais avec qui on pouvait bien se marrer. Mais elle n'était plus. Alors il était normal qu'elle passe son chemin sans relever, n'est-ce pas ? Et tant pis si il ne comprenait pas sa froideur, ça ne saurait tarder étant donné que James Potter célibataire serait la plus grande nouvelle après le potentiel dépucelage du professeur McGonagall.
Prestement, Isis passa la porte de la salle commune des Lions. Le calme du couloir l'apaisa un moment. Avant qu'elle trouve ce même calme insupportable, oppressant. La Poufsouffle accéléra le pas, ce qu'elle voulait maintenant c'est faire sa valise. Dans son dos, elle entendit un sifflement strident. Lorsqu'elle se retourna, elle vit Sirius, le pouce et l'index encore dans la bouche. Elle n'avait jamais réussi à siffler comme ça, ça l'énervait et il le savait.
- Admire ma grosse, s'écria-t-il en sifflant de nouveau, tout fier.
Isis n'avait pas le cœur à rire face à sa bêtise mais elle le fit quand même. Plus discrètement que d'habitude peut-être. En tout cas, c'est-ce que Sirius remarqua sans y prêter grande attention. Il avait autre chose en tête.
- Tu m'explique ce qu'il t'es arrivé il y a deux secondes ?
- T'es pas supposé aller en colle Sirius ? Contra Isis.
- Quoi ? Tu ne connais pas mes méthodes pour que Minnie ferme les yeux sur mes retards? S'étonna Sirius avec une lueur perverse dans les yeux.
- Non et avec un peu de chance, je ne les connaitrai jamais, soupira Isis.
Peu habituée à ce qu'Isis n'enchaîne pas sur ses conneries, Sirius ne sut plus trop quoi dire et un silence s'installa. Chose inhabituelle.
- Tu voulais me demander quoi? Demanda-t-elle du ton le plus léger possible pour atténuer la tension.
Sirius récupéra automatiquement sa mine de gamin amusé et lui demanda de nouveau ce qu'il lui était arrivé dans la salle commune.
Isis ouvrit la bouche, hésitante. Elle n'avait pas envie de lui dire et en même temps, elle aimerait bien lâcher le morceau une bonne fois pour toute. Il aurait fallu que ce ne soit pas Sirius mais Remus. Ou mieux, Peter. Peter était neutre et relativement peu bavard. Remus trouvait les bons mots mais risquait donc d'appuyer là où ça faisait mal. Sirius, et bien Sirius elle ne savait pas trop puisque discuter sérieusement ne faisait pas partie de leurs priorités d'ordinaire. Il ne s'était jamais intéressé aux problèmes d'Isis et vice-versa.
- James m'a lâché, lâcha-t-elle tout bas.
Sirius prit cela pour une blague et ricana bêtement.
- Je suis sérieuse Sirius, reprit froidement Isis. Il a rompu. On sort plus ensemble.
Sirius, toujours persuadé que ce n'était pas vrai, ne réagit pas tout de suite. La mine sombre d'Isis finit par le convaincre. Il se figea, réinstallant de ce fait un silence encore plus long que le précédent.
- C'est pas si grave, tu sais, mentit Isis en riant de façon si fausse que même Sirius l'Égocentrique remarqua qu'elle n'était pas honnête.
Rapidement, son rire jaune se transforma en sanglot qu'elle eut toute les peines du monde à retenir. Il ne fallait pas qu'elle craque. Il ne fallait pas qu'elle craque devant Sirius. Et plus elle se l'interdisait, plus elle ses barrières faiblissaient, la faisant passer pour ce genre de fille niaise qu'elle abhorrait. Honnêtement, c'était maintenant qu'Isis aurait voulu supporter le Sirius de d'habitude aux blagues vaseuses et incroyablement puériles mais celui-ci se complaisait apparemment dans ce silence pesant. N'en pouvant plus de se mordre les lèvres jusqu'au sang, Isis se détourna de Sirius. Celui-ci réagit enfin.
- T'as raison. Pas si grave, déclara-t-il tout bas, pas convaincu.
Son ton acheva de réduire en miettes la volonté d'Isis. Un sanglot la secoua, ouvrant les vannes de larmes. Une puis deux puis trois, qu'elles tentait d'essuyer au fur et à mesure.
Sirius se retrouva carrément désemparé devant une Isis dans cet état. Évidemment, il ne l'avait jamais vu pleurer et jusque là, ça ne l'avait pas dérangé du tout. Isis se replaça face à Sirius, elle aurait aimé qu'il y ait n'importe qui d'autre à sa place mais c'était lui. Il était là face à elle, avec sa grande carrure de sportif et son regard pourtant fuyant. La Poufsouffle s'avança vers lui, elle avait besoin d'une accolade, d'un câlin, d'une tape dans le dos, peu importe mais quelque chose de réconfortant. A la place, elle eut droit a un brusque mouvement de recul de la part de Sirius. Significatif. Elle avait compris le message.
- Je vais… voir .. James.
Aussitôt dit, Sirius s'éloigna à grandes enjambées, laissant Isis au milieu du couloir.
Alors ce serait comme ça maintenant? James ne l'aimait plus.. Ne l'avait même jamais aimé alors Sirius la laissait tomber aussi ? Comme si ça ne suffisait pas de perdre son petit ami. Elle le savait pourtant. En perdant James Potter, elle perdait cette petite popularité dont elle avait joui. Elle perdait le respect de toute ces pestes de Poufsouffle. Elle perdait l'amitié de Sirius qui, bien sûr, choisissait James..
Doucement, tout doucement, Isis se laissa glisser le long du mur, la tête entre les mains et le cœur définitivement en petits morceaux. Non vraiment, il n'était pas bon de se faire larguer par James Potter quand on était à Poudlard. Pas bon du tout. Et c'est-ce qui venait pourtant d'arriver.