Me revoilà, pour un dernier p'tit tour au pays des fantasmes d'Elatha.

J'espère que ce dernier chapitre vous plaira je pense qu'on peut pas faire plus « happy » comme « end », si ?

Pour les paris concernant le sexe de l'enfant, vous aviez parié combien ?

Et, bon, c'est la fin, j'avoue que j'ai un petit pincement au cœur… J'vous aimais bien… Et je vous dois à toutes un immense merci pour votre fidélité, vos remarques, vos compliments, et tout simplement votre existence !

Alors merci à vous toutes, et bonne lecture !

(PS : je vais pas tarder à commencer une autre fic HG/SS, yen a que ça intéresse ? Si vous avez des conseils pré-écriture, n'hésitez pas ! Gros bisous ! Je vous aime !)

OoO

Quatre mois.

Hermione, confortablement allongée sur le canapé, la tête nichée dans la poitrine de Severus, de son homme, était plongée dans la lecture de son roman.

Les piliers de la terre, de Ken Follett. L'atmosphère était paisible. D'une main, Severus caressait doucement son ventre qui s'arrondissait peu à peu. Son autre main allait et venait dans ses cheveux, avec une tendresse infinie. Pattenrond était roulé en boule sur le tapis près du feu, profondément endormi. Le silence qui régnait n'était interrompu que par le craquement des bûches dans la cheminée, et par le bruissement des pages qu'elle tournait.

Elle ne vit rien venir.

« Hermione, murmura soudain Severus d'une voix un peu rauque. Elle releva la tête et rencontra son regard brûlant.

- Oui ? fit-elle avec un sourire.

- Je veux que tu sois ma femme. »

Le cœur de la jeune femme s'accéléra brutalement. Enfin…

« Je suis déjà ta femme, commença-t-elle. Il fallait qu'il soit plus clair.

- Je veux t'épouser », souffla-t-il alors.

Hermione se sentit soudain si… bouleversée, qu'elle dut prendre un peu de temps pour se ressaisir avant de répondre. Severus la regardait fixement, son expression devenant plus anxieuse à mesure que les secondes défilaient.

« Ça fait si longtemps que j'attends que tu me le demandes, parvint-elle finalement à articuler.

- Ça signifie que tu acceptes ?

- Oui », répondit-elle simplement.

Le visage de l'homme s'illumina. Très lentement, son regard ne quittant pas le sien, il se pencha sur elle, et déposa un baiser sur ses lèvres. Un baiser chaste et pur, d'une infinie douceur, qui fit frissonner Hermione jusqu'au plus profond de son être. Puis il la prit dans ses bras, et la serra fort contre lui, et murmura :

« Tu seras ma femme aux yeux de tous, et plus personne ne pourra te reprendre à moi.

- Et tu seras toujours avec moi, fit la jeune femme, mais cela sonnait comme une question.

- Toujours. »

Ils restèrent un long moment ainsi. Hermione avait envie de hurler son bonheur, mais plus que tout, elle avait envie que cet instant ne parte jamais. Je pourrais mourir maintenant, se dit-elle, je ne pourrais jamais être plus heureuse.

« Nous pourrions nous marier dans un mois, reprit finalement Severus.

- Ah… Cette conversation-là n'allait pas être aussi satisfaisante que la précédente.

- Tu ne veux pas ? Il se recula légèrement pour la regarder. L'inquiétude perçait dans sa voix.

- C'est que… Je préfèrerais attendre que le bébé soit né. »

Il s'assombrit brusquement, et Hermione comprit que, sans le vouloir, elle venait de l'atteindre au point le plus douloureux.

« Mais je préfèrerais, quant à moi, t'épouser avant cela.

- Tu veux que je me marie avec ce ventre ? plaisanta la jeune femme pour détendre l'atmosphère.

- C'est pour cette raison que tu veux attendre ?

- Non. Je veux attendre parce que je voudrais qu'il soit là pour voir ça, même s'il ne s'en souvient pas. Que nous soyons une véritable famille. Et puis…

- Quoi ?

- C'est idiot, mais… Quand il sera né, il n'y aura plus de crainte à avoir. Il n'y aura plus de médicomage pour me dire que je dois faire attention, que mon état est délicat, que je pourrais le perdre, que je pourrais ne pas y survivre… Quand il sera né, nous pourrons commencer à envisager l'avenir. Et à ce moment-là, je pourrai t'épouser. »

Severus ne répondit pas. Son expression s'était encore assombrie et elle craignit d'avoir trop parlé.

Elle refusait qu'il soit présent lors de ses visites chez le médicomage, depuis que le premier qu'ils étaient allés voir lui avait dit toutes ces choses. Mais tous les autres chez qui elle s'était rendue ensuite lui avaient servi le même discours, et elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Peur qu'ils aient raison, malgré sa certitude instinctive que tout se passerait bien. Et Severus, bien sûr, était persuadé qu'ils étaient dans le vrai.

« Et toi, tenta-t-elle finalement pour briser le silence, pourquoi ne veux-tu pas attendre ?

- Pour ces mêmes raisons, répondit-il d'un ton qui se voulait neutre.

- Je ne comprends pas. Tu veux être veuf ?

- J'ai essayé de te faire renoncer à cet enfant. Je n'y suis pas parvenu. Les risques que tu prends son énormes, et tu le sais, tu viens de le reconnaître. Et si… Si je devais te perdre à cause de lui, je préfère que tu m'aies appartenu avant, même si ce n'est pas pour longtemps. Je préfère être veuf que n'être rien pour toi.

- Tu ne seras pas veuf.

- Non, en effet. Parce que si tu dois mourir, Hermione, je ne crois pas que je te survivrai très longtemps.

- Ne sois pas ridicule, souffla Hermione, soudain terrifiée.

- Je t'ai déjà perdue. Je t'ai déjà crue morte. Je ne le supporterai pas une autre fois. D'autant plus que je suis responsable de tous les risques que tu prends, cette fois.

- Je t'en prie, Severus… »

Elle ne sut comment poursuivre sa phrase. Ou plutôt, elle ne parvint pas à la prononcer à voix haute. Je t'en prie, Severus, ne peux-tu pas me faire confiance ? C'est ton enfant, ne peux-tu pas l'aimer ?

Mais il parut comprendre ce qu'elle voulait lui dire. Il baissa la tête, son visage disparaissant derrière ses mèches noires, et posa une main sur son ventre.

Après un long moment, il se redressa, et planta son regard dans le sien. Son expression était indéchiffrable, mais ses yeux brillaient.

« Pas encore, murmura-t-il enfin. Pas tant qu'il aura le pouvoir de t'enlever à moi.

- Attendras-tu qu'il soit né pour m'épouser ?

- Si c'est ce que tu veux vraiment, je le ferai. »

Mais Hermione sentit l'effort que cela lui coûtait de prononcer ces quelques mots. Un élan d'amour la saisit, brutal, incontrôlable, et elle se blottit dans ses bras, voulant s'y fondre, ne faire plus qu'un avec lui. Elle l'aimait, mais il n'existait pas de mots assez puissants pour le lui dire.

« Je t'aime, se contenta-t-elle de murmurer, en mettant dans les mots autant de la force de ses sentiments qu'elle en fut capable, espérant qu'il comprendrait que ce qu'elle ressentait était bien plus que cela.

- Je t'aime », répondit-il sur le même ton, et ce qui transparaissait dans ses mots à lui était encore plus puissant, plus violent, plus désespéré.

Six mois.

Hermione, allongée dans son lit, s'efforçait de respirer calmement, afin de détendre son corps et de stopper les contractions. A côté d'elle, Severus, le visage déformé par l'angoisse, lui tenait la main et l'encourageait silencieusement du regard. Des médicomages s'affairaient autour d'elle, en une nuée blanche et mouvante. Tout ce qui était réel et tangible était le visage de Severus et ses mains enserrant la sienne. Et la douleur.

Un long moment passa. Souffrance, brouillard. Severus, l'enfant. Hermione lutta, longtemps.

Et remporta la victoire. L'enfant acceptait de rester encore avec elle. Pour cette fois.

Lorsque les médicomages furent partis, Severus resta assis auprès d'elle, surveillant son visage, le moindre changement dans son expression. Il ne serait plus jamais rassuré, comprit-elle, pas avant que le bébé soit né. Il la veilla toute la nuit, alors qu'elle dormait d'un sommeil agité, et il était encore assis à son chevet lorsqu'elle se réveilla, le lendemain matin. Elle passa la journée à somnoler, trouvant le regard attentif de son homme posé sur elle à chaque fois qu'elle ouvrait les paupières. Elle voyait les cernes s'assombrir sous ses yeux voulut lui dire de dormir un peu. Il refusa, bien entendu.

Pourtant, le surlendemain matin, lorsqu'elle se réveilla complètement, il s'était endormi, assis à côté d'elle, sa main emprisonnant toujours la sienne. Elle le contempla un long moment, attendrie. Cela faisait deux jours qu'il n'avait pas dormi, ni mangé pour autant qu'elle le sache. Mieux valait le laisser se reposer, même si son sommeil semblait loin d'être paisible. Son visage était tourmenté, et plus pâle, bien plus pâle qu'il ne l'avait été depuis très longtemps.

Hermione s'installa plus confortablement dans ses oreillers. Elle se sentait beaucoup mieux, quant à elle. La crise était passée. Elle regardait Severus, son homme, et se mit à sourire en repensant à ces derniers mois.

Ils ne s'étaient presque jamais quittés depuis qu'elle était venue vivre chez lui. Enfin, chez eux…

Il ne semblait jamais se rassasier de sa présence et elle était bien loin de s'en plaindre. Elle avait craint, au début, qu'il ne soit difficile pour eux, pour lui, de mener une vie de couple normale. Mais tout s'était passé si naturellement, comme si cela allait de soi, que ses angoisses avaient vite disparu. Il était attentif, tendre, attentionné. Il n'était toujours pas très bavard, mais il souriait plus souvent, allait parfois jusqu'à rire, même si dans ses yeux planait toujours l'inquiétude liée à sa grossesse.

Lorsqu'ils sortaient, il la laissait aller de son côté, parler à ses amis, mais cela semblait lui coûter d'immenses efforts. Il ne la quittait pas des yeux. Elle devait reconnaître qu'elle-même faisait la même chose. Parfois, il traversait l'espace qui les séparait, plantant là quiconque était en train de lui faire la conversation, et la prenait dans ses bras en lui murmurant « Je t'aime » et en la couvrant de baisers. Hermione se sentait si heureuse, dans ces moments-là, qu'elle se disait que sa vie était parfaite.

Ils étaient allés rendre visite à ses parents, alors qu'Hermione avait encore l'autorisation de se déplacer. La jeune femme avait été très nerveuse ; après tout, Severus n'était pas un modèle de diplomatie, et ses parents ne l'avaient jamais vu. Et puis, elle était enceinte de lui, ce qui n'allait pas être facile à leur annoncer.

Mais tout s'était bien passé. Ses parents s'étaient montrés accueillants et avenants, sans doute sur les conseils de la mère d'Hermione, qui connaissait bien les sentiments de sa fille envers son ancien professeur. Severus, quant à lui, avait été parfaitement poli, bien que se souciant plus du bien-être de la jeune femme que de la conversation avec ses parents. Mais cela leur avait plu, et ils s'étaient quittés en très bons termes. En bref, tout allait bien.

La plupart du temps ils préféraient rester seuls tous les deux, dans une intimité dont ils ne se lassaient pas, après l'avoir si longtemps espérée. Car Severus n'était jamais rassasié du corps d'Hermione, non plus. En tout cas, quand il se sentait encore autorisé à lui faire l'amour. Et Hermione s'émerveillait toujours de ce que chaque fois semblait encore meilleure que la précédente. Severus déployait tout son talent pour la séduire, comme si elle ne lui était jamais acquise, comme s'il lui fallait la reconquérir à chaque instant. Et c'était probablement ainsi qu'il considérait les choses, malgré tout ce qu'elle pouvait bien lui dire. Mais elle ne pouvait pas se plaindre de cela, non plus. Faire l'amour avec lui était toujours d'une intensité telle qu'elle avait l'impression qu'ils n'étaient plus qu'un seul et même corps, un seul et même esprit.

Elle avait pensé qu'après un temps, il ralentirait la cadence effrénée des premières semaines, qu'ils parviendraient à un rythme plus… routinier. Mais cela n'avait pas été le cas et souvent il semblait se faire violence pour ne pas lui sauter dessus, pour la laisser se reposer. Cela la faisait rire car, lorsqu'il la regardait de cette façon, elle voulait qu'il lui saute dessus.

« Plus je te possède, et plus j'ai envie de te posséder », lui avait-il murmuré un jour. Elle en avait frissonné de désir et, une fois n'est pas coutume, s'était jetée sur lui.

Mais souvent aussi, ils se contentaient d'être ensemble, blottis dans les bras l'un de l'autre, parlant de tout et de rien, lisant un livre, ou simplement savourant la présence de l'autre. Dans ces moments là, Hermione se sentait si parfaitement en sécurité qu'elle avait l'impression que rien de mauvais ne pourrait jamais plus leur arriver.

Et puis, il y avait eu des complications. Sa grossesse avait commencé à l'épuiser, et elle surprenait de plus en plus souvent le regard inquiet de Severus posé sur son visage qu'elle savait hagard. Les médicomages avaient commencé par lui interdire de se déplacer, puis ils lui avaient tout simplement interdit toute activité physique, à la suite de la première alerte sérieuse. Severus avait pris ces indications à la lettre, et il ne s'autorisait plus à lui faire l'amour. Au début, elle avait trouvé cela ridicule, avait tenté de le séduire, l'avait supplié même, mais il était resté inflexible, malgré le désir dévorant qu'elle lisait dans ses yeux. Puis, peu à peu, ses forces déclinant, elle avait compris qu'il valait peut-être mieux, pour elle comme pour l'enfant, qu'elle obéisse aux prescriptions médicales. Et désormais, elle était si épuisée que l'idée même de faire l'amour lui paraissait risible. A coup sûr, elle n'y résisterait pas.

Elle avait commencé à avoir peur.

Et pourtant, aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien. Reposée. Presque en forme. Et surtout, elle n'avait plus peur ; elle avait retrouvé sa confiance dans l'avenir. Si elle avait pu remporter cette bataille, alors elle remporterait les autres, et dans trois mois tout serait terminé pour le mieux.

Restait à communiquer cette confiance à Severus.

Elle pressa sa main dans la sienne, comme pour la lui transmettre. Cela eut pour effet de le réveiller. Il ouvrit les yeux, et avant qu'il ait pu prononcer une parole, elle lui dit :

« Je vais bien. Vraiment. »

Il la contempla un moment, recherchant les signes de fatigue ou de souffrance.

« Tu as l'air d'aller mieux, fit-il finalement. Mais tu dois te reposer.

- Je vais le faire. Ne t'inquiète plus, Severus. Tout ira bien maintenant.

- Comment peux-tu en être sûre ?

- Je le sais, c'est tout. »

Sept mois et demi.

« Tu préfèrerais un garçon ou une fille ? demanda Hermione tout en contemplant son ventre distendu dans le miroir de la chambre, tandis que Severus l'aidait à se déshabiller pour la nuit.

- Ni l'un ni l'autre, répondit-il sans la regarder.

- Oh ! allez ! Severus ! Dis-moi !

- Je n'en sais rien, fit-il après avoir réfléchi un moment. Pour le moment, je veux juste qu'il ou elle sorte de ton ventre et te laisse en paix.

- C'est quand il ou elle sera né que j'aurai le moins la paix, tu sais, fit-elle remarquer d'un ton taquin.

- Peut-être, mais tu ne risqueras plus ta vie, et puis je pourrai enfin agir.

- Tu veux dire que tu te lèveras au milieu de la nuit s'il pleure ? Que tu le changeras ? Que tu lui donneras son bain ? Tu feras tout ça pour lui ?

- Non. Je le ferai pour toi.

- Tu l'aimes, j'en suis sûre ! affirma Hermione avec force.

- Quand il ne sera plus une épée au-dessus de ta tête, peut-être que j'essaierai de lui pardonner son existence… » rétorqua Severus avec un petit sourire.

Hermione lui lança son oreiller au visage, mais il le rattrapa avec élégance et le replaça confortablement sous la tête de la jeune femme, non sans lui avoir volé un baiser au passage.

« Comment allons-nous l'appeler ? reprit-elle au bout d'un moment, songeuse.

- Comme tu voudras.

- Severus, s'énerva Hermione. Que tu le veuilles ou non, il va arriver. Même s'il naissait maintenant, il va vivre. Les prématurés sont viables à partir de sept mois, en tout cas dans le monde moldu. Alors il va falloir te faire à l'idée !

- Je ne veux pas qu'il meure, murmura l'homme, en s'asseyant à côté d'elle.

- Vraiment ?

- Bien sûr que non. Simplement, tes intérêts passent avant les siens pour moi. Je veux dire… J'ai envie d'être père, j'ai envie de te voir être la mère de mon enfant, mais… Ce n'est pas le plus important.

- Mais nous n'avons rien fait encore pour lui. Nous n'avons rien acheté, il n'a même pas de berceau !

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Severus, l'air soudain embarrassé.

- Tu veux dire… Tu as acheté un berceau ? »

Il ne répondit pas, mais prit une profonde inspiration et se leva brusquement. Sans prévenir, il la prit dans ses bras et la porta hors de la chambre. Interloquée, Hermione se laissa emmener dans les couloirs sans rien dire. Ils n'allèrent pas loin.

Il la déposa devant une porte qui menait, elle le savait, dans une pièce sans usage particulier. Elle lui lança un regard interrogateur.

« Je ne voulais pas espérer, murmura-t-il. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Et je… je pense que cela te fera plaisir. Il me semble que cette pièce est celle qui conviendra le mieux. »

Sans plus attendre, il ouvrit la porte et entraîna doucement Hermione à l'intérieur.

Un feu brûlait dans la cheminée, éclairant un spectacle qui laissa la jeune femme sans voix.

Un tapis aux chaudes couleurs recouvrant le sol. Un berceau en bois. Un coffre débordant de jouets. Une armoire dont la porte entrouverte laissait apercevoir des dizaines de vêtements de bébé. Une table à langer avec tout le matériel nécessaire.

« Je n'ai pas décoré la chambre, fit Severus à côté d'elle, parce que nous ne savons pas si ce sera un garçon ou une fille. Et puis, j'ai pensé que tu aimerais toi aussi avoir ton mot à dire. Il reste beaucoup à faire mais… »

Hermione ne lui laissa pas le temps de finir. Elle lui sauta au cou, et l'embrassa avec toute la passion dont elle était capable, débordant de reconnaissance.

« Je le savais, murmura-t-elle. Je savais que tu l'aimerais ! »

Huit mois et demi.

Cette fois, c'est la bonne, songea Hermione en se préparant mentalement. Elle venait de perdre les eaux. Il n'y avait plus eu de crises aussi violentes que celle qu'elle avait eue durant son sixième mois de grossesse, mais ce n'avait pas été de tout repos.

Cependant, cette fois, aucun doute n'était plus possible. Et puis, huit mois et demi, c'était presque le terme. Hermione se sentit fière d'elle. Elle avait protégé ce bébé suffisamment longtemps ; à présent il était temps qu'il ou elle naisse, et qu'il ou elle fasse la connaissance de son père.

« Severus, appela-t-elle, le souffle court. En un instant, il était près d'elle, soucieux, attentif.

- Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta-t-il.

- C'est le moment de partir à Sainte-Mangouste, je crois », répondit-elle.

Une lueur de pure terreur passa dans ses yeux, mais il ne dit rien, s'empara du sac qui était prêt depuis un bon moment déjà, la prit dans ses bras et l'emporta hors de la maison.

Souffrance, brouillard.

Severus, à côté d'elle, qui l'encourageait en silence, un masque de douleur et d'angoisse sur le visage. Les médicomages qui dansaient autour d'elle.

Tout recommençait. Sauf que cette fois, tout était normal. Le brouillard était normal, avec la quantité de potions qu'on lui avait fait ingurgiter. La souffrance ; normal. Les médicomages ; normal. Les mains de Severus entourant la sienne ; plus que normal, nécessaire. Le cri d'un enfant… Ça, c'était nouveau. Mais c'était normal, aussi.

« C'est fini, souffla Hermione, épuisée, incapable de songer à la suite.

- Oui, Miss, c'est terminé, fit un médicomage. Tout s'est très bien passé. »

Le visage de Severus perdit un peu de sa pâleur mortelle. Il lui caressa la joue avec une douceur infinie, et lui adressa un sourire hésitant.

« Pardonne-moi, murmura-t-il. Je te jure de ne plus jamais te faire souffrir comme ça.

- Ne sois pas ridicule, rétorqua faiblement la jeune femme. Dis-moi plutôt si le bébé va bien.

- Il va parfaitement bien, Miss, intervint une infirmière, en lui tendant un petit paquet enveloppé de couvertures. C'est un garçon. »

Hermione saisit le petit paquet, et découvrit une minuscule tête pâle, entourée de cheveux plus noirs que l'ébène, avec deux yeux attentifs qui la dévisageaient. Un sentiment merveilleux l'envahit, une plénitude qu'elle n'avait encore jamais ressentie. A cet instant, elle était comblée.

« Regarde, Severus, fit-elle en se tournant vers son homme, regarde ton fils. »

Il le regarda. Elle vit ses yeux se mettre à briller.

« Ivan, murmura-t-il en tournant son regard vers elle.

- Ivan », répondit-elle.