PAR PROCURATION

Blabla de l'auteur : Bonjour !

Après quelques semaines d'interruption de Par Procuration pour la parution de Right ? (si vous n'avez pas lu, je vous la conseille, une pure merveille d'après le chat de ma Grand-mère ! Et ma boulangère affirme que c'est la meilleure histoire qu'elle ait lu depuis « L'Allée des pingouins » de la série Harlequin ! ), l'épilogue de Par Procuration en ligne !

Cette fiction n'est pas vraiment une fierté pour moi, mais j'aime quand le travail est fait jusqu'au bout, à défaut d'être bien fait ^^ Donc voila un petit épilogue SS/NL qui nous permet de quitter cette fiction en sachant clairement qui devient quoi ! Et comme on dit chez nous « Tout était bien ! » =D

Au passage, désolé pour le peu de parutions que je pourrais faire dans les semaines à venir, j'ai un emploi du temps hyper chargé, la fin de l'année annonce des échéances capitales pour la suite de ma scolarité et de ma vie, et à cette pression déjà suffisante s'ajoutent tout un tas d'obligations imprévues (genre rendre service à mon frérot qui se fout pas mal du fait que j'ai pas assez de temps pour moi, alors pour lui… !) et prévues, plus quelques petits plaisirs pour pas péter un câble… Bref j'ai pas des masses le temps d'écrire ! Donc désolé pour ça, je peux faire aucune promesse sur la régularité de mes publications futures. Mais elles reprendront, c'est sur, vu la quantité d'idées qui attendent d'être développer, sommeillant sagement dans mes documents. Et en attendant cette reprise réelle, je reviendrais mettre un truc en ligne de temps en temps, histoire que vous ne décidiez pas de coller ma tête sur des briques de lait !

Voila, c'était le mur des lamentations. Maintenant place au chapitre, j'espère que ce petit épilogue vous plaira, je sais pas trop ce que ça vaut, j'ai jamais écris autre chose que des HPDM… J'attends …devinez quoi ! Et oui vos reviews ! Comme d'hab' Une petite review, ça vous motive son homme ! Savoir pourquoi et pour qui on écrit, ça aide pas mal à se remettre en selle. Moi je dis ça, je dis rien. Parce qu'on va me reprocher de faire du chantage, n'importe quoi (rassurez vous, c'est pas le cas, j'ai pas du tout décidé que si je reçois plus d'un certain nombre de reviews en 48h, j'écrirais un OS dont l'idée trotte dans un coin de ma caboche! Juré =P le chantage, c'est mâââââl 0=) )

Bonne lecture

Nella

Disclaimer : Les deux personnages m'appartiennent encore moins que d'habitude vu que ce sont même pas mes chouchous ! Et la musique appartient à son auteur, un mec mort au siècle dernier sans nul doute. Respect dude, ta musique elle Roxx :P

Fond Musical Proposé : Gene Austin, Did you ever see a dream Walking, parce qu'elle est géniale comme j'ai déjà dit, délicate et douce, et que ca vous fera de la culture ! =) Les paroles et leur traduction sont répandues dans le texte (c'est pas une songfic hein mais bon^^)


EPILOGUE

DANS LES CACHOTS

Je claque enfin la porte au nez de Potter qui souriait comme un ahuri, l'air pas le moins du monde effrayé par la rage froide du professeur de Potions le plus terrifiant de l'histoire de Poudlard. Sale cafard, comme son père, incapable de ressentir la peur, de reconnaitre le danger quand il est juste en face de lui, près à lui écrabouiller la tête. Oui, Danger c'est mon second prénom.

« Nom d'une gargouille, mais c'est pas possible, qu'est-ce que vous avez aujourd'hui ? Les Gryffondors ont tous pété un câble ou quoi ? Londubat arrêtez de sourire stupidement.

‒ Allons Severus, Harry est amoureux. Vous devriez être heureux pour lui et pour votre neveu. Ils formeront un couple merveilleux. »

Je fronce les sourcils au son de mon prénom dans la bouche d'un étudiant, pourtant associé étrangement au vouvoiement. Neville est toujours assis, semblant parfaitement à son aise, comme s'il n'était pas assis dans le canapé du professeur le plus cruel de toute l'Angleterre, j'ai nommé Moi même, professeur qui accessoirement a fait de lui son souffre-douleur favori depuis bientôt sept longues années. Il me sourit, plein de confiance, sans se soucier de ses cheveux qui sont ébouriffés d'une manière assez ridicule ou de sa chemise qui dépasse de son pull. Je suis peut-être injuste et hypocrite de relever ces détails, sachant que ce sont mes mains qui ont fourragé fébrilement dans les cheveux de Londubat, et encore mes mains qui l'avaient tiré violemment à moi, froissant sa chemise. Je rougis et détourne le regard de la vision adorable qu'il offre en cet instant.

Je n'ai pas le droit d'embrasser un élève. Je n'ai pas le droit de trouver un élève adorable et désirable. Et pire que tout, je n'ai pas le droit d'embrasser et de désirer un adorable élève de Gryffondor ! Quelle horreur ! Calme toi mon vieux Sevy, ça va aller, tu es en plein cauchemar.

Quand Neville s'est déclaré il y a quelques jours, j'ai trouvé ça ridicule. Ce gros idiot de Londubat, amoureux de moi ? Arrêtons deux secondes de délirer, je suis vieux, même plus que son père, je suis cruel, je ne suis pas particulièrement attirant non plus… J'ai été méchant avec lui tellement de fois que je ne peux plus en faire le compte et que je suis quasiment sur d'avoir même réussi à le faire pleurer une ou deux fois ! Bref, c'est complètement incompréhensible qu'il se présente à moi, la bouche en cœur, me lançant un nonchalant « je vous aime professeur » !

C'est vrai que j'ai toujours eu un penchant pour les garçons à l'air innocent, je me rappelle encore des nuits avec Remus dans les placards à balais… Et c'est vrai que ce benêt de Londubat a un petit coté Lupin, avec ses grands yeux clairs et son sourire doux. Mais maintenant, je ne suis plus un élève, je suis un professeur ! Et se taper un élève, c'est proscrit par la loi, même s'il a une si jolie bouche !

Merlin bénisse cet abruti congénital de Potter, son interruption m'a sauvé d'une bien pénible situation. Ca m'a au moins remis les idées en place, même si Neville ne semble pas prêt à me laisser revenir sur ma décision sans se battre… Pourquoi il me sourit comme ça ?

« Allez, reprenez où vous en êtes resté voyons !

‒ Londubat, c'était une erreur stupide. Je tiens à mon poste, vous êtes un étudiant, je suis votre professeur.

‒ Ne dites pas n'importe quoi. Dans quelques mois, ce sera fini. Et puis je le moque des cours de Potions comme de mon premier Rapeltout !

‒ Vous savez comment parler à un homme Londubat, pas de doute ! Maintenant que vous m'avez bien flatté, sortez de mes appartements. »

Il est déstabilisé par ma froideur. Il était temps ! Il hésite et se lève. Allons, n'hésite pas et dégage, charmant ahuri ébouriffé! Ma patience a des limites ! Et mes capacités de contrôle aussi… Il se mord la lèvre. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à détourner les yeux ? Rah je suis foutu. Il a vu mes yeux. Et voila, le retour du sourire confiant, avec en prime un regard…prédateur ? Est-ce qu'un Gryffondor peut vraiment avoir un regard comme celui-ci ? Est-ce qu'un Gryffondor innocent et niais comme Londubat peut avoir un regard aussi torride et assuré ?

Tiens, il fait demi-tour. Au lieu de sauter sur moi comme le laissait croire son air… passablement indécent, il me tourne le dos. Hors de question que je relâche ma vigilance, c'est peut-être un piège. On peut s'attendre à tout venant d'un Gryffondor qui arrive à avoir l'air pervers, même à une ruse ou à un geste intelligent ! Ah, non, peut-être pas. Il va juste jusqu'à mon vieux gramophone.

« Londubat, faites dix pas en arrière immédiatement ! N'essayez même pas de toucher à ce petit bijou qui coute plus cher que votre vie ! Vous allez…

‒ Tout doux, Sev', ma grand-mère en a un encore plus vieux. »

Il m'a bien appelé Sev' ? Et dans deux minutes, il va aussi se mettre à me tutoyer tant qu'on y est ! Non mais, du grand délire je vous dis ! J'en reste muet d'effarement ! Il fouille dans mes vinyles. J'aimerais voir son visage. A la place, je vois son dos. Ses fesses… Raaah un peu de maitrise enfin ! C'est vrai que ça fait longtemps que je n'ai pas… enfin que je n'ai plus… Mais c'est plus de mon âge ! Et c'est un élève !

« Je ne sortirais pas d'ici tant que tu ne m'accorderas pas un slow. »

Qu'est-ce que je vous disais. « Tu ». « Tu » ! A moi ! Et il exige ?! Non mais… N'importe quoi !

« Londubat, je vous rappelle que je suis votre professeur, gardez votre familiarité pour vous !

‒ Tu préfères que je te vouvoie ? Je peux aussi t'appeler « professeur » si c'est ce qui te plait ! »

Il se moque carrément de moi, avec une voix chaude et pleine d'insinuations en plus ! Il se retourne et il a un sourire narquois et suggestif sur le visage. Un sourire nar…PAR MERLIN ! Londubat, ce gros benêt tremblotant, vient de me faire un clin d'œil incendiaire! Il a l'air de s'amuser comme un fou le bougre ! Mais pourquoi est-ce que mon stupide cerveau ne trouve rien à répondre ! Raaah, il faut que je trouve un truc…

« Alors, Professeur, que diriez-vous de Gene Austin (1) ? »

Il se moque vraiment de moi. Petit enfoiré. Je vais te faire ravaler ta langue. Mais il faut d'abord que je retrouve l'usage de la mienne. Il se retourne à nouveau – oh merlin, quel derrière – il pose le vinyle sur la platine précautionneusement, et place le bras au dessus du disque noir, déposant précautionneusement le diamant sur les sillons antiques. La musique démarre lentement. Le piano, léger, aérien.

Il s'approche de moi.

Did you ever see a dream walking?
Well, I did!

Did you ever hear a dream talking?
Well, I did!

As-tu déjà vu un rêve marcher ?

Et bien moi si.

As-tu déjà entendu un rêve parler ?

Et bien moi si.

Il me tend la main, comme un gentleman propose une danse à une demoiselle, se penchant légèrement avec galanterie. Il croit vraiment que c'est lui qui va mener la danse ? Tu délires gamin !

« Vous croyez que je vais vous laisser mener, Londubat ? »

Je le saisis par la taille et le tire à moi d'un geste autoritaire. Non mais n'importe quoi, moi guidé par un enfant! Il sourit, satisfait de lui-même. Et mer…lin. Je suis aussi manipulable qu'un première année de Poufsouffle. Ca fait peine à voir. Il passe ses bras autour de mon cou, se collant à moi avec un soupir d'aise, me fixant.

Did you ever had a dream thrill you
with "Will you be mine?"
Oh it's so grand
and it's too, too divine.

As-tu déjà eu un rêve qui t'enchante

Avec des « Veux-tu être mien ? »

Oh c'est si grandiose

Et c'est trop, trop divin

Je me souviens encore de lui en première année. C'était comme Noël en avance, un élève aussi peureux et nul en potion. Ce petit gros maladroit, quelle aubaine. Il me craignait comme la peste. J'ai même un peu regretté ça lors du dramatique accident d'Epouventard l'année où Lupin était revenu.

Remus… Il n'y avait plus d'ambiguïté entre Remus et moi cette année là, il avait laissé derrière lui ses petites expériences d'adolescence avant de quitter Poudlard et avait fini par préférer les filles, mettant fin à nos séances nocturnes, à mon grand désespoir, une trentaine d'années plus tôt. Mais maintenant je m'en moquais, Lupin m'indifférait, ça n'avait jamais été autre chose que du sexe. Il y en avait eu d'autres avant et après, et le loup-garou n'était qu'un épisode de ma vie. J'ai peut-être gardé quelques rancœurs contre lui pour la façon indélicate dont il a mis un terme à notre relation, mais c'est à peu près tout ce que j'ai à lui reproché. J'ai bien aimé l'avoir comme collègue, il a toujours été quelqu'un d'agréable à côtoyer, même s'il ne compte plus pour moi depuis plusieurs décennies. Et Londubat aussi m'indifférait, à l'époque. Seulement maintenant, j'ai comme un doute. Le petit gros a bien changé. Et il éveille en moi un trouble que je n'avais plus ressenti depuis des années.

Did you ever see a dream dancing?
Well, I did!
Did you
ever see a dream romancing?
Well, I did!

As-tu déjà vu un rêve danser ?

Et bien moi si.

As-tu déjà vu un rêve fabuler ?

Et bien moi si.

Il est beau. Un sourire doux illumine son visage. Ses yeux brillent. Il me regarde comme si j'étais un super héros, avec une sorte d'admiration inexplicable. Une tendresse improbable. Qu'est-ce qu'il me trouve, par Merlin ?

Il détache ses bras de mon cou et les passe autour de ma taille pour se blottir contre mon torse, posant sa tête sur mon épaule, son nez venant doucement caresser ma carotide. Il sent mon odeur en une lente inspiration. J'aimerais bien le remballer, du genre « Faites comme chez vous Londubat ! » mais ma voix tremblerait sans doute trop.

Je sens bon au moins ? Merlin faite que je ne sente pas mauvais. Non, c'est sans doute acceptable. J'ai pris une douche en sortant du cours des troisième année, un Gryffondor maladroit a fait exploser son chaudron quand je me suis posté devant lui pour descendre sa pitoyable potion jaunâtre. Inoffensif, heureusement, mais dégageant une délicieuse odeur d'œuf pourri. J'avais rarement utilisé autant de shampoing et de savon, cette odeur immonde était comme gravée dans ma tête, incrustée dans mon nez, j'avais l'impression de la sentir en permanence. Mais peut-être que ce n'était pas une illusion et que je sens toujours l'œuf pourri ? Raahhh et puis d'abord pourquoi ça m'angoisse ! Je me moque de l'avis d'un élève!

Did you ever find heaven right in your arms,

Saying I love you? I do.

As-tu déjà trouvé le paradis juste dans tes bras,

Disant « je t'aime » ? Moi oui.

Il soupire à nouveau, et son souffle chaud caresse ma gorge. C'est stupide, qu'un pauvre soupir provoque une bouffée de chaleur. J'ai beau y mettre toute ma volonté, je n'arrive pas à retenir ce stupide frisson qui remonte le long de ma colonne vertébrale. Merlin. Je dois vite me sortir de là ou ça va sérieusement déraper. Et puis merde, elle est longue cette musique, il va finir par se rendre compte que…

« C'est votre baguette magique que je sens ou vous êtes content de me voir professeur ? »

Pour souligner son propos, il appuie sa hanche contre ce début d'érection que j'espérais justement discret. Raté. Je me mords la langue pour ne pas produire un bruit assez embarrassant.

Well, the dream that was walkin'
and the dream that was talkin'
and the heaven in my arms was you
.

Et bien ce rêve qui marchait

Et ce rêve qui parlait

Et ce paradis dans mes bras, c'était toi.

Une de ses mains quitte le bas de mon dos pour venir caresser mes cheveux alors qu'il lève son visage vers moi. Il me sourit tendrement. Aucune moquerie sur ses traits. Ses yeux bleus restent innocents, malgré l'envie. L'envie de moi. Les yeux de ce jeune homme charmant, bien sous tout rapport et que je pensais plutôt sain d'esprit jusqu'à il y a une semaine (car la bêtise profonde n'est pas un critère de folie) sont troublés par un désir qui m'est destiné. Dont je suis la cause. Ses hanches sont toujours collées aux miennes et je me rends compte que je ne suis pas le seul à avoir un problème de répartition du sang. Mais même avec son érection qui touche la mienne à travers les couches de tissus et le désir qui dilate légèrement ses pupilles, il garde cet air pur et doux qui m'émeut.

Il se dresse sur la pointe des pieds, provoquant un soupir quand nos deux corps sensibles frottent doucement, et il approche son visage du mien. Je ne peux pas fuir. C'est déjà trop tard. Ca a déjà échappé à mon contrôle. Je ne peux déjà plus lutter. On n'a qu'une vie. Alors peut-être que oui, je vais profiter honteusement de mon ascendant sur un élève influençable, et risquer par là même ma carrière de professeur. Mais ses lèvres se sont posées sur les miennes une nouvelle fois, et je sais que je me détesterais toute ma vie si je repousse ses avances. Parce que quand on a mon âge, les occasions de sentir son cœur battre aussi fort qu'en ce moment sont plutôt rares.

Did you ever see a dream walking?
Well, I did!
Did you ever hear a dream talking?
Well, I did!

Ma tête me tourne un peu alors que ma langue caresse la sienne. Severus Rogue, approchant la cinquantaine, qui réagit comme une pucelle en dansant un slow avec un gamin d'à peine dix sept ans. La morale réprouve surement ce que je suis en train de faire pour une demi douzaine de raison au moins (je suis son professeur, un vieux, un homme, un serpentard, un ex Mangemort, j'ai la manie de gâcher et de salir tout ce que je touche,…) mais ça ne m'empêche pas de vouloir plus, de vouloir sa peau, de vouloir son corps.

Did you ever had a dream thrill you
with "Will you be mine?"
Oh it's so grand
and it's too, too divine

J'abandonne la lutte et lâche la bride à mon envie. Ma main se perd dans ses cheveux fins et je l'embrasse avec plus de passion. Il gémit dans ma bouche. J'ai tellement envie de sentir sa peau. Ma main reprend là où Potter l'a surprise, en train de tirer sur la chemise de Londubat pour la sortir du pantalon où il l'a sagement rentrée. Je le serre contre moi, alors que la musique continue.

Did you ever see a dream dancing?
Well, I did!
Did you ever see a dream romancing?
Well, I did

Enfin, je pose ma main au creux de ses reins. Nous soupirons de concert. Je souris contre sa bouche : alors toi aussi, petit Gryffondor pervers, tu t'impatientais du contact de ma main sur ton corps ? Son soupir est comme un accord, la permission d'aller encore plus loin, et sans lâcher ses lèvres j'entreprends de le déshabiller entièrement. Mes gestes sont empressés mais il ne se plaint pas, il me laisse faire. Quand je me décolle de lui pour lui retirer son pull, j'observe au passage son visage qui n'a plus rien de rêveur et est tendu par un désir brut. Je rougis devant cette aura indécente qu'il dégage, j'ai presque l'impression d'être celui qui va être dominé tellement il irradie de virilité en cette seconde avec ses lèvres entrouvertes, son souffle haché, le léger grognement rauque qu'il laisse échapper quand je passe son pull au dessus de sa tête, ses yeux troublés par un désir animal. Le pull tombe au sol et je reprends ses lèvres, tentant de me retenir de lui arracher sa chemise. Sa chair est chaude sous mes mains, et il frémit quand mes paumes rêches courent sur sa peau douce. J'avance lentement sur lui, un pas après l'autre, le forçant à reculer, sans avoir la moindre idée de la destination, juste parce que j'ai envie de l'acculer, pour être sûr qu'il ne me fuira pas.

Did you ever find heaven right in your arms,
saying I love you, I do?
Well, the dream that was walkin'
and the dream that was talkin'
and the heaven in

En reculant, il heurte la commode et le gramophone déraille avec un crissement désagréable, le bras quittant le vinyle qui continue à tourner pour rien. Mais rien ne peut plus nous arrêter, sa peau qui frissonne sous mes doigts rudes, son souffle erratique qui se mêle au mien me font oublier tout le reste, y compris ce vinyle de collection qui a peut-être été endommagé.

La chemise de Neville a disparu, je ne saurais même pas dire lequel de nous deux l'a jetée au loin. Je m'écarte de lui et il me sourit, en se mordant la lèvre, le bonheur remplaçant un court instant le désir sur ses traits lisses. Je crois que je tremble de le voir si sincèrement heureux, épanoui, et sa joie presque enfantine qui tend ses lèvres gonflées par mes baisers en un sourire innocent m'envoie une décharge dans la colonne vertébrale. Il est jeune, beau, si pur, tellement adorable, et il me veut, et il m'aime. Moi. Je me penche sur lui pour prendre à nouveau ses lèvres, le sang bouillonne dans mes veines. Il m'arrête, ses mains saisissant ma robe de sorcier et il inverse nos positions d'un geste brusque, avec une force que je n'aurais pas soupçonné. Je me retrouve le dos contre la commode, et il n'y a plus aucune trace d'innocence sur son visage juvénile, juste le désir qui dilate ses pupilles, juste un air carnassier alors qu'il s'approche, glissant sa jambe entre les miennes pour venir flatter mon érection tandis que ses mains entreprennent de me déshabiller.

Je gémis, sans pouvoir m'en empêcher, sans pouvoir le retenir, et je ne sais pas si c'est parce qu'il a déboutonné mon pantalon et glissé sa main douce dans mon caleçon ou bien parce que ses yeux ne quittent pas les miens, plein de confiance, d'assurance, de désir et d'amour mêlés… Il se penche et m'embrasse, entamant un lancinant va et vient sur ma verge déjà tendue à l'extrême. Je m'accroche à ses épaules, ma main se crispant sur ses cheveux soyeux.

« Neville… »

Ma voix est rauque, j'ai complètement perdu le contrôle.

« Dis-le. »

Sa voix ne tremble pas quand il m'ordonne de le supplier, elle est au contraire ferme. Il me regarde intensément, attendant, sa main toujours autour de mon sexe, immobile. J'hésite. Il fronce les sourcils et serre légèrement sa prise sur mon érection, provoquant un hoquet de ma part.

« J'ai envie de toi. »

Voila, je l'ai dit. J'ai un peu honte, du moins j'aurais honte si je n'avais pas ce désir qui me dévorait de l'intérieur, comme un feu dans mon ventre. Il sourit et sa main quitte mon caleçon. Je soupire de frustration mais son sourire se fait indécent alors qu'il lèche ses doigts moites et brillants. Je tremble violemment, m'agrippant à la commode pour ne pas vaciller devant l'air gourmand qu'il prend. Il est fier de l'effet qu'il me fait, je le vois. Stupide Gryffondor, arrête de jouer avec mes nerfs !

Comme s'il avait capté mes pensées, il cesse de passer sa langue mutine sur ses doigts et entreprend de défaire sa ceinture, le sourire amusé ayant quitté son visage. Il ne reste plus que le désir à nouveau, comme un besoin, viscéral, vital. Lui aussi a ce brasier dans le bas ventre, ce désir qui le torture. Je ne peux pas quitter ses mains des yeux, obnubilé par mon envie, l'envie de voir, de le voir, de voir son sexe, son érection, ce désir que je lui inspire et auquel j'ai encore du mal à croire.

Enfin, il ouvre son pantalon. Un soupir se bloque dans ma gorge. L'innocent et adorable petit Londubat ne porte pas de caleçon… Jusqu'où est-il innocent, ce jeune homme qui me manipule et estime qu'il n'aura pas besoin de sous-vêtement pour venir me voir ?

Mais ma question disparait bien vite, maintenant que j'ai la preuve de son envie sous les yeux. Mon gamin est indéniablement un homme, et la vigueur de son désir me fait à nouveau frissonner. Il est nu devant moi. Il est tellement beau. Au lieu de me rejoindre, il recule lentement, une invitation en forme de sourire tentateur sur ses lèvres rouges. Je ne peux pas bouger, mon cerveau est tout entier tourner vers la contemplation, ce jeune garçon si beau, avec les quelques rondeurs délicates qu'il a gardé de son enfance et qui adoucissent un peu sa silhouette d'homme maintenant viril et puissant, ce jeune apollon qui recule lentement en me souriant, son érection m'appelant, sa peau me suppliant, ses yeux m'ordonnant de venir assouvir ce désir qui nous lie. Et je résiste encore quelques secondes. Les seuls sons qu'on entend sont nos souffles désordonnés qui se mêlent au crépitement du vinyle qui tourne encore.

Il passe la porte qui mène à ma chambre avec un dernier appel dans le regard, ne doutant pas une seule seconde que malgré mon immobilisme je vais très vite le rejoindre. Et il a raison. A peine l'image de son corps pâle, à la fois délicat et masculin, s'est-elle effacée que je me redresse, me débarrassant de ma chemise avec des gestes fébriles et avançant à grands pas. Il est étendu sur le lit, alangui, sa main reposant dans sa paume, l'air confiant, les jambes largement ouvertes. Je frissonne. Encore. J'ai beau être à moitié nu dans mon cachot glacial, je n'ai jamais eu aussi chaud de toute ma vie.

Une fois devant le lit je m'arrête. Il me regarde par en dessous, diaboliquement désirable, exposant toujours son corps, son sexe dressé, sans rougir, sans douter. Je chasse la petite voix qui me dit que c'est de la folie furieuse, que je suis trop vieux, trop moche, que je ne le mérite pas, et je me débarrasse avec brusquerie de mon pantalon et de mon caleçon, libérant enfin mes chairs sensibles douloureusement comprimées dans leur fourreau de tissu. Je l'observe alors que ses yeux descendent de mon visage vers mon sexe, lentement, me détaillant. La lueur de désir dans son regard me brûle comme si on promenait une flamme sur ma gorge, mon torse, mon ventre. Quand il arrive sur mon sexe, il se mord la lèvre presque inconsciemment. Il tremble. Je souris. Il a l'air d'aimer ce qu'il voit. Ses yeux reviennent se river aux miens pendant qu'il se redresse. Il ne sourit plus. Il a trop envie pour jouer encore. Il m'attrape le poignet et me tire à lui sans ménagement, m'entrainant dans le lit à sa suite.

Je suis quasiment sûr que c'est sa première fois, pourtant il semble moins hésitant et moins effrayé que moi. Je m'allonge au dessus de lui, un peu tremblant. Il m'embrasse et me serre contre lui, ses jambes se nouant autour de ma taille alors que ses mains se perdent dans mes longs cheveux noirs. Il ondule sous moi, frottant son érection contre la mienne et nous faisant gémir. Dans un éclair de lucidité, je me sépare de lui et recule un peu, le souffle court :

« Ecoute, tu peux encore partir. Ce n'est pas une bonne idée, ni pour toi ni pour moi, et tu devrais garder ta virginité pour…

‒ Pour qui ? L'homme que j'aime ? Il est en face de moi, avec l'érection la plus impressionnante que j'ai jamais vue ! Alors arrête de vouloir me protéger et prend moi ! »

Une fois encore, il me donne des ordres d'une voix ferme. Et j'adore ça. Cette petite pintade de Londubat est en ce moment nu dans mon lit, son érection frôlant mon ventre, me regardant avec les sourcils froncés, m'ordonnant de lui faire l'amour. Où va la jeunesse, je vous le demande ? Mais étrangement, je le trouve attendrissant dans sa tentative d'être autoritaire avec son visage rond et ses yeux qui malgré la colère et le désir restent d'un bleu tendre, doux regard d'enfant.

Je souris et me penche sur lui. Satisfait de mon abandon, il se laisse aller dans l'oreiller, me regardant m'approcher de lui, ses yeux sur mes lèvres. Je reprends le baiser mais cette fois, l'empressement a disparu. Si c'est sa première fois, je veux qu'elle soit inoubliable. Il gémit dans ma bouche et recommence à bouger sous moi pour que j'accélère le rythme, et j'aimerais résister mais j'ai trop envie de lui.

Je glisse ma main entre nos deux corps et il tremble quand ma main se pose sur son sexe pour la première fois. Il rejette la tête en arrière alors que je le caresse lentement. Il est si beau. Je me penche sur sa gorge laiteuse et l'embrasse, m'emplissant de son odeur douce et sucrée, probablement de la pomme verte. Mon petit étudiant s'est douché avant de venir, renforçant encore ma certitude qu'il avait tout prémédité. Et j'aime cette idée, l'idée qu'il me contrôle, qu'il arrive à me manipuler, que je suis si faible entre ses mains. J'aime bien trop cette idée pour mon propre bien, mais j'ai déjà abandonné l'espoir de revenir à la raison de toute manière.

Alors que mes doigts caressent toujours avec une lenteur cruelle l'érection de Neville, je glisse ma seconde main entre ses cuisses, vers ses fesses. Il rouvre les yeux et me regarde, un peu angoissé cette fois malgré la supplique impatiente de continuer que me hurlent ses yeux bleus. Il ouvre un peu plus les cuisses, provoquant un étrange grondement dans ma gorge qui le fait sourire. Mais il cesse vite d'avoir l'air amusé alors que mes doigts se glissent le long de la raie de ses fesses, jusqu'à leur destination où les chairs tendres frémissent à mon contact. A mon tour de sourire. Je me penche et l'embrasse, et lentement, je me fraye un chemin dans son corps chaud. Il ferme les yeux, l'air concentré. Je m'arrête et reprend mes caresses au gré de ses froncements de sourcils, de ses soupirs, de ses frissons de douleur ou de volupté, de la manière dont ses mains caressent ou agrippent mes cheveux et mes épaules.

Quand enfin seuls ses cris de plaisir répondent à mes gestes, je retire lentement ma main. Il me regarde, haletant, me placer entre ses cuisses. Quand mon sexe vient enfin au contact de sa peau douce, il se cambre en soupirant, son corps réclamant plus, encore plus. Mes mains agrippent ses hanches, et je tremble sous la tension, l'effort que je fais pour ne pas être brutal, pour ne pas répondre à la torture du désir depuis trop longtemps inassouvi. Et lentement, sans que nos regards se séparent, je profane son corps d'adolescent maladroit avec toute la tendresse dont je suis capable.

Une pensée un peu idiote me vient alors que je déflore avec douceur mon ancien souffre-douleur : j'aimerais être le seul à avoir droit de fouler cette terre, le seul à être autorisé à le toucher comme ça, pour toujours. Le seul à voir cet éclat dans ses yeux. Et quand il me murmure qu'il m'aime alors qu'il s'abandonne à l'extase quelques minutes plus tard, je sais que je n'aurais plus jamais envie de toucher personne comme je le touche, plus jamais envie de regarder qui que ce soit comme je le regarde. Qu'il sera le dernier pour moi, quelque soit ce que l'avenir me réserve. Parce que ce gamin à peine majeur vient de capturer mon cœur endurci de vieux Serpentard aigri et solitaire avec sa candeur et sa fragilité, avec la douceur de sa peau et la chaleur de son souffle, avec sa confiance innocente et son indécente virilité.

°O°

EPILOGUE DE L'EPILOGUE (2)

Le silence est étrange. Pas pesant, plutôt calme. Pas somnolant, juste apaisé. Ses yeux dans les miens. Pas un sourire sur ces lèvres qui étaient encore rouges de mes baisers il y a quelques minutes, (ou peut-être quelques heures, j'ai perdu la notion du temps depuis l'instant où ma main a trouvé sa peau sous ses couches de vêtements), plutôt un air sérieux, concentré. Ses iris bleutés semblent se teinter d'améthyste à mesure que le soleil se couche. Sa poitrine se soulève au rythme lent de sa respiration. Sur ses hanches et sa gorge blanches, on voit encore les marques de notre passion, de mon désir. Souvenir qui me fait rougir. L'image de son visage pendant l'extase contraste violemment avec son expression lisse et détendue en ce moment, le souvenir de ses cris tranche avec le silence doux de cet instant suspendu.

Il est immobile, et je sais qu'il pense. Et je devrais aussi penser. Penser à l'avenir, à lui, à moi, à ce potentiel nous dont on rêve mais qui sera si compliqué à faire exister. Penser aux lois, aux règles, aux autres. Penser. Mais je n'arrive pas. Je n'arrive pas parce que mon esprit oscille entre les images de notre étreinte et l'incroyable réalité, la prise de conscience dont je peine à me remettre et qui tourne dans ma tête comme un disque rayé « il t'aime et tu l'aimes, il t'aime et tu l'aimes, il t'aime et tu l'aimes » (3). C'est stupide, ridicule, mais je sens mon cœur battre la chamade comme une vulgaire adolescente. Et je me moque des autres, des règles, des lois, de l'avenir, des difficultés, parce que seule compte sa présence à côté de moi. Poufsouffleries immondes mais j'ai envie de sourire.

Les rayons orangés qui entrent par l'étroite fenêtre rendent sa peau nacrée irréelle, et j'ai à nouveau envie de la gouter, de la toucher, de sentir le grain délicat de sa chair sucrée glisser sous ma langue. Je me redresse sur le coude. Il me regarde, toujours grave et calme, me pencher sur lui. Il frissonne quand mon souffle vient caresser sa peau fine. Et je pose enfin ma bouche sur sa clavicule légèrement saillante, avant de partir explorer d'autres zones plus…

TOC TOC TOC

MER…lin ! J'ai sursauté si fort que j'ai senti mon dos craqué. Je le regarde. Adieu l'air serein, le voila inquiet, regardant vers la porte de ma chambre comme s'il s'attendait à voir quelqu'un débouler. Je pose ma main sur son bras et susurre :

« Détends toi, il repartira, qui que ce soit. »

En voyant mon sourire, il se détend un peu, restant néanmoins tendu, aux aguets. Après de longues secondes, enfin, ses épaules retombent : il est rassuré. Je pose délicatement mes lèvres sur les siennes et…

BAM BAM BAM BAM

« SEVERUS ! »

Il pousse un faible couinement alors que dans ma surprise, je lui mords la lèvre. Avec un regard d'excuse je me lève et me précipite dans la pièce voisine.

« Minerva, qu'est-ce qui me vaut le déplaisir de votre violente visite ? »

Je parle à travers la porte, tentant d'enfiler le pantalon que j'ai ramassé par terre au passage.

« Ouvrez enfin !

‒ Je sors de la douche, et je n'ai par ailleurs pas particulièrement envie de vous voir ma chère !

‒ …

‒ Je répète, pourquoi êtes-vous là ?

‒ Et bien, mon cher Severus, je vous rappelle, vu que vous semblez avoir oublié, que vous aviez rendez-vous avec le directeur il y a plus d'une demi-heure ! »

Dans un juron, je retourne dans la chambre, m'empare de ma chemise et de ma robe, et tout en tentant de me rendre présentable, je murmure à toute vitesse à Neville une série de mots et d'idées sans même y réfléchir, mon cerveau qui avait tant de mal à quitter mon amant se dispersant maintenant entre mille peurs, inquiétudes, question, préoccupations, semblant prêt à exploser sous la surcharge de travail dans mon pauvre crane. Le tourbillon s'interrompt alors qu'il me sourit, se lève et se blottit contre moi, toujours nu dans la lumière orangée.

« Je serais là quand tu reviens. Ne tarde pas trop. Moi aussi je t'aime.»

Il pose ses lèvres sur les miennes. Peu importe le reste parce qu'il …

BAM BAM BAM

« SEVERUS LE DIRECTEUR S'IMPATIENTE ET MOI AUSSI ! J'AI MIEUX A FAIRE POUR VOTRE GOURVERNE !

‒ Comme quoi ? Tenter d'apprendre aux débiles de Gryffondors à manier leur…AÏE

‒ Severus ?

‒ Tout va bien Minerva. J'arrive. »

Je grognais furieusement en me frottant les côtes, là où mon amant m'avait sauvagement pincé au son des mots « stupides Gryffondors ». Il me souriait paisiblement, ses cheveux ébouriffés venant s'ajouter à l'amusement dans ses yeux pour lui donner un adorable air d'enfant. Je l'embrassais et après un dernier regard, je m'arrachais à cette chambre en tentant de ne pas boutonner de travers ma robe et d'avoir l'air normal, malgré l'inhabituel bonheur qui me serrait la gorge. Il sera là quand je reviendrai. Je ne sais pas ce qu'on fera, ce qu'on se dira, ou bien peut-être qu'on ne parlera pas. Mais je sais que je me sens heureux en cet instant. C'est ce qui compte sans doute. Me sentir vivant, après toutes ces années à vivre à travers mes souvenirs, mes élèves, mes lectures. Enfin ressentir par moi-même, enfin cesser, ne serait-ce que pour quelques heures, ou bien pour quelques jours, de vivre par procuration.


NOTES:

(1) Gene Austin, Did You Ever See a Dream walking. Vieille musique trouvée au hasard en regardant la Ligne Verte (le passage où John Café regarde un film avant son exécution), j'aime bien les oldies ^^ Oh et aussi DEDICACE à ANGELUS ! Voila ma poulette, un slow ! =) (si vous savez pas qui est Angie, faites un tour dans mes favorites auteurs ! C'est une nouvelle, elle a besoin de votre soutien, amis lecteurs =D)

(2) Tout comme il n'y a jamais assez de PS (référence à mon profil, comprendront les quelques rares courageux qui ont eu assez de temps à perdre pour aller le lire), il n'y a jamais assez d'épilogues ! Mais par contre, pas d'épilogue à l'épilogue de l'épilogue, désolé :)

(3) Là normalement, ca vous rappelle Harry un peu plus tôt qui s'extasiait aussi des sentiments de Drago. Faut suivre !


C'est ici que s'achève pour de bon Par Procuration.

Et, euh… désolé, je suis un peu à la masse en ce moment, je trouve rien de kikoulolesque à dire là tout de suite ^^ Donc on se contentera des salutations d'usage !

Merci pour votre visite, pour vos éventuelles reviews, et a bientôt j'espère!

Bise

Nella