Auteur : Alice Ender

Disclaimer : Tout ce qui relève de l'Univers de Harry Potter appartient à sa créatrice, JK Rowling. Je ne fais que les emprunter le temps d'une fanfiction.

Note particulière : A la base, ce ne devait être qu'un OS de Saint Valentin. Mais au final ce sera une fic à chapitre. Elle fait mention de relations entre hommes, donc si vous n'appréciez pas, passez votre chemin. Le rating M concerne les chapitres à venir. Considérez celui-ci comme un prologue donc. Il est un peu court, mais la suite arrive bientôt.

Bonne lecture.


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Je n'ai jamais aimé la Saint Valentin. Entre ces lettres roses en forme de cœur, les angelots en couches qui déclament des poèmes mièvres, et ces filles qui te regardent comme si tu n'étais qu'une pièce de viande… Ca a le don de me rendre malade. Physiquement et moralement.

Physiquement parce que d'une façon ou d'une autre, ces dindes en mal d'amour trouvent toujours le moyen de me faire absorber un de leurs filtres ratés. Toutes les boissons peuvent être piégées. Le moindre plat peut s'avérer être une arme d'amour massif… Et comme je ne peux décemment pas passer une journée entière sans manger, je finis systématiquement à l'infirmerie. Parce que ces greluches ont réussi à m'intoxiquer. Ou parce que je me suis évanoui suite à une crise d'hypoglycémie.

Et là, dans un lit qui n'est pas le mien, entre ces murs trop froids, je réalise que je suis, comme chaque année, seul. La fête des amoureux, je la passe en tête à tête avec la vieille Pomfresh. Joli programme n'est-ce pas ?

Pourtant, j'aurais dû trouver. Sans me vanter, je suis beau, élégant, bien de ma personne, riche et préfet. Ça attire les filles comme un pot de miel attire les guêpes. Le souci, c'est qu'aucune ne me convient. Elles m'attirent, mais je ne les aime pas. Aucune. Ça reste… purement physique. Ce n'est pas elles que je veux.

Mais ça, il m'en aura fallu du temps pour m'en rendre compte. On dit souvent que « De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas ». Parce que la frontière entre les deux est si ténue, si fine, et immatérielle, qu'on la franchit sans s'en rendre compte. Je crois que c'est ce que j'ai fait. Mon cœur a fait ce pas, et depuis, ça me consume à petit feu.

Je n'arrive pas à me dire que je t'aime, c'est pas possible. Trop d'années à se pourrir la vie mutuellement, à nous battre, nous insulter, ça peut pas s'oublier d'un coup de baguette magique. Enfin techniquement si, mais je doute qu'un Oubliator soit d'accord. Ils ont des souvenirs à effacer autrement plus importants que les querelles de deux gosses en mal d'amour. Je ne peux pas t'aimer.

Mais je ne peux pas non plus dire que je te déteste. Maintenant quand je te provoque, c'est dans l'espoir de déclencher un affrontement, parce que j'ai besoin d'un contact avec toi. Parce que même si on se balance ces mots coupants comme du verre à la figure, même si on se bat, c'est encore la seule chose qui me rapproche de toi. Je ne sais pas comment faire autrement, alors je continue comme avant.

Ou du moins j'essaie. Mais cette flamme qui s'est allumée depuis que j'ai franchis cette fameuse frontière entre amour et haine, elle ne se contente plus de me réchauffer le cœur quand je te vois. Elle me brûle de l'intérieur. Ça fait un mal de chien, et tu me connais, je n'aime pas souffrir pour rien. Le syndrome du héros, très peu pour moi…

Cette lettre que tu lis, c'est la seule solution que j'ai trouvé. Tu en feras ce que tu veux, maintenant ça m'est égal.

Harry James Potter, je t'haime.