Bonjour, et bienvenue dans une toute nouvelle fic! Même si elle n'est pas vraiment dans le même registre que les autres, j'espère qu'elle vous plaira. Ne vous arrêtez pas au premier chapitre, ce n'est que l'épilogue, après tout...

Résumé : Après sa mort, Severus Rogue pensait être enfin tranquille. Il se trompait. Trop bon pour aller aux Enfers, trop sombre pour accéder au paradis, il est condamné à errer dans les Limbes.

Heureusement, on lui donne une deuxième chance : sous une nouvelle identité, il va avoir la possibilité de revivre sa vie, afin d'apprendre à aimer son pire ennemi...(qui n'est pas forcément celui que tout le monde croit. Après je ne sais pas, je ne suis pas dans votre tête, mais je ne pense pas que c'est la personne que vous croyez.)

Pairing : Si vous croyez que je vais les dire maintenant...

Disclamer : TOUT EST A MOI !! ...Vous y avez cru? Si non, c'est que vous savez pertinemment que l'univers d'Harry Potter appartient à JKR. Si oui.... ....Quel temps il fait sur Mars?

Merci à Soishii, ma super bêta

Bon, je crois que c'est toute... Bonne lecture!


Devant lui, deux grands yeux verts.

Puis plus rien. Le noir. Le vide. Les ténèbres.

Pourtant, il avait conservé toute la mobilité de son corps. Et il se sentait étrangement bien.

Il se mit debout. Il faisait si sombre qu'il ne pouvait savoir si ses yeux étaient ouverts ou fermés.

Où était-il?

Il fit un pas. Pas un son ne résonna.

Le calme.

Était-il au Paradis? Car il était certain d'une chose, il était bien mort - même lui ne pouvait survivre à la morsure d'un serpent de la taille de Nagini.

Mais il faisait si noir...

Deux explications s'offraient à lui : soit, l'idée d'un Paradis lumineux, pur, et tout le tralala n'était qu'une idée reçue totalement infondée, soit... il n'était pas au Paradis.

La deuxième solution lui parut la plus plausible. Après tout, comment avait-il pu espérer ne serait-ce qu'un millième de seconde qu'un Mangemort puisse aller ailleurs qu'aux Enfers?

Il s'accroupit, pris sa tête dans ses mains, et se mit à pleurer.

Il se déchargea ainsi de tous les poids, toutes les responsabilités, toutes les souffrances qui avaient peuplées sa vie. Et plus il pleurait, plus il se sentait léger... comme s'il se vidait de l'intérieur.

Libéré. Enfin.

Et cela lui faisait un bien fou.

Quand tout à coup, il perçut une lumière, au loin. Il plissa légèrement les yeux et, à travers les larmes qui voilaient légèrement sa vision, il cru distinguer les traits familiers d'une biche argentée.

Il se releva et s'approcha de son patronus. Bien sûr, ce n'était pas tellement dans ses habitudes d'accorder une confiance aveugle à une simple apparition, mais que risquait-il après tout?

Quelque part, il avait toujours su que le jour de sa mort, ce serait une biche qui viendrait à sa rencontre. Sa lumière dans les ténèbres, en quelque sorte.

Mais lorsqu'il atteignit enfin l'animal, celui-ci disparut, laissant de nouveau place aux ténèbres infinis.

Se moquait-on de lui? Venait-il de se faire avoir tel un lamentable Poufsouffle? Était-ce un piège?

-Non, Severus, ce n'est pas un piège.

Il se retourna et ne pu réprimer un hoquet de stupeur devant le vieux sorcier qui se tenait devant lui : longue barbe argentée, yeux d'un bleu perçant, petit nez aquilin surmonté de lunettes en demi-lune...

-Albus?

Il porta ses mains à sa gorge : comment sa voix avait-elle pu émettre un son alors qu'il se trouvait dans un lieu insonorisé?

-Cessez de vous tourmenter pour si peu. Disons simplement que la tristesse et la nostalgie n'ont pas leur place en ces lieux.

La phrase de Dumbledore fit de nouveau place au silence. Un silence gênant et oppressant, que Severus se hâta de briser.

-Je vois, dit-il après réflexion.

-Quoi donc? Demanda Albus.

-Je suis...je suis dans une espèce de dimension intermédiaire. Entre la vie et la mort. Et je suis forcé de revivre toutes mes erreurs passées si je veux sortir d'ici... ai-je tort?

-Sur toute la ligne.

Severus se tut.

-Pourquoi ce raisonnement, si je puis me permettre?

-Et bien... La biche représentait Lily, n'est-ce pas? Ma plus grande erreur...

Il soupira.

-Puis vous... L'homme qui a toujours eu une confiance absolue en moi, et que j'ai finalement...

-Vous pensez réellement que mon meurtre est une erreur?

Albus lui sourit. D'un sourire apaisant, comme Severus n'en avait pas vu depuis longtemps.

-Non, professeur.

-Cependant...Vous n'avez pas totalement tort lorsque vous parlez de « dimension intermédiaire ».

Severus lui lança un regard intrigué.

-Albus, pour une fois dans votre...heu.... « vie »...essayez d'être clair!

-Et bien voilà, ria le vieil homme. Il se trouve que vous n'avez vraiment pas été un cas facile à traiter, Severus. Les divinités angéliques vous ont en effet jugé trop... mauvais pour accéder au Paradis.

-Ha? C'est pour le moins étonnant, dit-il en levant les yeux au ciel d'un air innocent.

Dumbledore rit à la remarque de l'ancien maître des potions, lequel ne put s'empêcher de sourire.

-Ne perdez jamais votre humour, Severus...c'est ce qui vous rend humain, ne l'oubliez pas.

-Je vais donc de ce pas tenté de supprimer ce petit défaut...

Albus lui adressa un regard malicieux puis reprit :

-Vous êtes donc - même si je suis en désaccord total avec cette opinion - trop sombre pour accéder au Paradis. Mais en contre partie, les divinités infernales ont analysé votre âme comme trop pure pour descendre aux Enfers.

Devant l'air étonné de Severus, Albus ne put s'empêcher de repenser avec amusement au froid et impassible professeur qui ne laissait jamais paraître aucune émotion, et qui lui semblait bien loin maintenant.

-Dans l'absolu, vous êtes donc condamné à errer à jamais dans cette dimension intermédiaire que l'on appelle les Limbes.

-Bien...Comme ça, je tiendrais compagnie à ce bon vieux Jack O'Lantern....

Il soupira.

Même s'il tentait de prendre la situation à la légère, il sentait un énorme poids dans son ventre. Passer l'éternité dans les Limbes lui paraissait encore pire que les Enfers. Une éternité d'ennui, de solitude, de ténèbres... mais après tout, méritait-il autre chose? Lui, l'asocial et sombre chauve-souris des cachots?

-Je vous interdit de penser cela, Severus! Sachez que nous sommes très nombreux à voter pour votre intégration au Paradis : Miss Evans, bien sûr, mais aussi les quatre Fondateurs, la majorité des anciens directeurs de Poudlard, Alastor...Mais aussi messieurs Lupin, Black… Potter...

-Black et Potter ?

-Ils ont été difficiles à convaincre, admit le vieillard.

-...Et?

-Et bien, le tribunal divin, qui regroupe donc des représentants des Enfers et du Paradis, a finit par céder sous notre pression : ils ont décidé de vous accorder une seconde chance.

Severus attendit avec impatience le verdict.

-Vous allez avoir la possibilité de revivre votre vie – sous une autre identité, évidemment- afin d'apprendre à aimer la personne que vous haïssez le plus au monde. Si vous réussissez, le jour de votre mort, l'accès au Paradis vous sera accordé. Si vous échouez, vous descendrez directement aux Enfers.

-Alors autant m'y précipiter tout de suite, cracha Severus. Jamais je ne pourrais aimer Potter.

Dumbledore sourit.

-Vous vous connaissez bien mal, mon ami. Il ne s'agit pas de James, ni même de Harry.

Impossible. Personne n'est plus détestable que James ou Harry Potter.

-En êtes-vous sûr ?

Severus hésita. Oui, il en était sûr. Mais d'un autre côté...si Albus insistait tant, cela ne pouvait pas être si simple....

Dumbledore fit alors un majestueux geste de la main. Un magnifique miroir, orné de diverses pierreries et éclairé d'une lumière divine apparu alors.

-Ce miroir est le jumeau du Miroir du Risèd, expliqua Albus. Tout comme son frère, il est capable de lire au plus profond de l'être. Il suffit simplement de lui annoncer ce que vous désirez voir, et il vous le montrera.

-Et je suppose que cela ne serait pas plus simple que vous me disiez directement qui est la personne que je hais le plus au monde parce que...?

Albus se contenta de sourire et, non sans un soupir, Severus se dirigea vers le miroir. Il fixa longuement son reflet, avant de demander :

-Montre-moi celui que j'exècre et que j'abhorre.

L'image de Severus se brouilla. Diverses formes, plus ou moins sombres, telles des fantômes, flottèrent derrière la glace. Il vit passer le fantôme de son père, celui de Potter, de Black...

Puis, les ombres arrêtèrent enfin de bouger. C'est alors avec effroi que l'ancien professeur contempla son propre reflet.

-...Je...ne comprends pas, finit-il par bredouiller...ce n'est que...moi?

Dumbledore se rapprocha de son collègue.

-Je pense, qu'au contraire, vous comprenez très bien.

-Vous voulez dire que...la personne que je hais...c'est...moi?

Après tout, c'était fort probable. Bien sûr, il n'avait jamais eu une grande estime de lui... mais il ne pensait pas se détester à ce point.

-Severus...je pense vous l'avoir suffisamment répété durant votre vie. Permettez-moi de vous le rappeler alors que vous êtes mort : si vous voulez que les gens vous aiment, commencez donc par vous aimez-vous même. Vous êtes rempli de qualités – plus ou moins cachées – le seul problème, c'est que vous focalisez sur vos défauts, ce qui vous donne une mauvaise opinion de votre personne.

Le vénérable sorcier ouvrit alors une porte, qui eut l'air de sortir de nulle part. Severus n'en fut pas étonné, comme si elle avait toujours été là. D'un geste de la main, Dumbledore l'invita alors à franchir le seuil.

-J'espère que cette seconde chance vous ouvrira les yeux, Severus. Cela serait idiot de passer à côté d'une personne aussi formidable que vous.

Severus ne réagit pas, sans doute trop bousculé par toutes ces révélations.

-Bien entendu, si vous ne vous sentez pas prêt, nous pouvons attendre. Après tout, nous avons l'éternité devant nous...

-Non. Non....Je...je suis prêt.

Il s'avança alors vers la porte.

A peine eut il franchit le seuil qu'une aveuglante lumière lui obstrua la vue.

Il se sentit transporté, d'une sensation semblable au transplanage.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il lui fallu quelques secondes pour réaliser où il se trouvait.