Bonsoir tout le monde ! Voici, très tardivement, je l'admet, un nouveau chapitre de APPG. Il est court mais je pense que ceux qui lisent la fic préfèrent un chapitre court que pas de chapitre du tout. Le délai s'explique par un manque d'inspiration couplé à in intérêt renouvelé pour d'autres choses. Ceci dit, j'essaierai de ne pas attendre quatre mois avant de publier le prochain chapitre. Comme d'hab', merci à Elénane Dann pour la béta-lecture.
Chapitre 8 : Joyeux Noël – 2ème partie
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsqu'un Ron à moitié réveillé entra dans la cuisine du Terrier. Ah, la grasse matinée du samedi. Quel bonheur !
Il salua ses parents, George et Percy, qui passaient le week-end à la maison, puis s'installa pour prendre son petit-déjeuner. Molly, déjà affairée à préparer des plats de fête pour le réveillon de Noël, lui demanda tout en agitant sa baguette en direction d'une dinde qu'elle mit sous sortilège de stase :
- Ron, mon chéri, Hermione vient bien pour déjeuner, tout à l'heure ?
Ron, pas tout à faire, réveillé, bâilla et répondit :
- Oui, M'man. Et s'il te plaît, tu pourrais arrêter de m'appeler « mon chéri » ? J'ai vingt-quatre ans, quand même.
- Enfin, Ron, nous sommes en famille !
Du coin de l'œil, Ron vit son père et ses frères qui cachaient des sourires identiques derrière leur Gazette. Il but une gorgée de jus de citrouille.
- Notre petite Hermione vient pour le déjeuner ? Mais on ne me l'avait pas dit ! s'exclama George. Quelle bonne surprise !
Ron dévisagea son frère par-dessus son bol de café.
- George, si j'étais toi, je m'abstiendrais d'embêter Hermione, aujourd'hui. Franchement. Elle est un peu surmenée, en ce moment, et...
- Un peu surmenée ? coupa George. Mais elle est toujours surmenée. Hermione n'est pas contente si elle n'a pas au moins cinq projets importants en cours plus trois sujets de recherche pour se détendre.
Ron secoua la tête tout en réprimant un sourire. Il était en bien d'accord avec son frère.
- Tu ne m'as pas compris, frangin. Ce n'est pas la bonne semaine pour chercher 'Mione. Crois-moi, si tu l'enquiquines, tu le regretteras.
A ces mots, George pâlit brusquement.
- Oh, ça ! Il fallait le dire plus tôt !
Arthur, sourcils froncés, baissa son journal.
- Franchement, les garçons...
- C'est bon, P'pa. Je veux juste éviter une scène pendant le déjeuner. Connaissant George...
- Hé, je proteste, petit frère. Je reconnais que Hermione est un fabuleux sujet d'expérience, vu son manque d'humour, mais...
- Ça suffit, les garçons, coupa sèchement Molly. Laissez Hermione tranquille. Ça n'est pas un sujet de plaisanterie. Elle me rend un service en venant ici. D'ailleurs, j'ai également invité Ginny et Harry pour le déjeuner. Je suis sûre que ça intéressera aussi Ginny.
Ron piqua sa Gazette à Percy et dissimula son expression agacée derrière le journal. Décidément, plus il mûrissait et plus il se rendait compte que sa mère était loin d'être une féministe...
Plus tard, après l'arrivée de Hermione, Ron fut forcée d'admirer la patience et la diplomatie de son amie. Elle sourit poliment aux commentaires de Molly tels que : « Je ne doute pas qu'un jour, Hermione chérie, tes qualités ménagères feront le bonheur d'un mari » et : « Hermione, à ton âge, il est grand temps pour une sorcière de songer à fonder une famille », même si l'Auror était certain d'avoir entendu grincer ses dents une fois ou deux et surprit l'échange d'une expression agacée entre sa sœur et elle.4
Alors que Hermione faisait la démonstration de ses sorts à Molly et Ginny, Ron coula un regard soupçonneux vers George. Celui-ci afficha un sourire innocent qui ne plaisait pas du tout à son cadet. L'air de rien, il se rapprocha de son frère.
- George, quoi que tu prépares, arrête tout de suite. S'il te plaît. T'as pas compris, ce matin ?
- En fait, je pensais demander à Hermione sa collaboration sur un projet qu'on a en cours avec Lee, au magasin...
Ron le dévisagea, toujours pas convaincu.
- À table, les garçons !
À la grande surprise de Ron – et à son soulagement – le repas se déroula sans incident. Peu après le dessert, George prit Hermione à part. Ron les observa, légèrement inquiet, et vit Hermione mettre les poings sur ses hanches et taper du pied. Georges s'exclama :
- Vraiment, Hermione, tu as toujours cette mentalité de première de la classe !
Au moment du départ de Hermione, le jeune Auror fut ravi d'entendre sa mère inviter la jeune femme pour le réveillon de Noël. Il réprima un sourire et s'éloigna. Il avait l'impression qu'il avait réussi sa mission et que son amie n'était plus en disgrâce.
En sortant de ses appartements au matin de la veille de Noël, Draco trouva sa mère dans la salle à manger. Comme à l'accoutumée, Narcissa Malfoy se tenait très droite sur sa chaise et dégustait son petit-déjeuner avec une élégance dont seule une Sang-pur pouvait faire preuve. Le jeune homme l'embrassa et prit place en face d'elle.
Ils mangèrent en silence, chacun d'eux se préparant à la journée qui les attendait. Les deux Malfoy ne parlaient jamais plus que nécessaire quand ils allaient rendre visite à Lucius, et Draco sentait parfois le poids des non-dits au sujet de leurs activités passées lui peser.5 Il ignorait entre autres comment sa mère avait réussi à échapper à Azkaban. Après tout, elle avait soutenu les idées de son mari et elle portait également la Marque, même si elle n'avait jamais pris part aux exactions commises contre les Moldus. Draco ne savait pas comment elle avait évité d'être jugée comme Lucius et lui-même l'avaient été. Il n'osait pas la questionner ; il avait bien trop peur des réponses.
Quand ils quittèrent la table, Draco présenta son bras à sa mère et l'escorta hors du manoir. Le Portoloin fourni par le Ministère était bien à l'abri dans sa poche.
Celui-ci les déposa sur une côte venteuse et désolée du nord de l'Écosse. Un gardien d'Azkaban les y attendait à côté d'une barque ridiculement petite qui tanguait dangereusement sur les vagues affreusement grandes.6 Du coin de l'œil, Draco vit sa mère froncer le nez mais elle ne dit rien. Le jeune professeur retint un soupir et s'avança vers le gardien.
- Phineas Mugg, c'est bien cela ? s'enquit-il en tendant la main.
L'homme, que Draco avait cru reconnaître sans en être certain hocha la tête mais ignora la main tendue.
- M'dame Malfoy, prof'sseur Malfoy, j'suis là pour vous emm'ner à Azkaban, ricana-t-il avec un sourire édenté, comme s'il venait de raconter une bonne blague.
Ni Draco ni sa mère n'apprécièrent. Sans rien dire, le jeune homme monta dans la barque puis présenta sa main à Narcissa. Celle-ci s'en saisit délicatement et remonta ses robes pour éviter de les mouiller avant de s'installer à son tour.
L'effort était vain, songea Draco. Avec le vent qui soufflait, il seraient trempés avant d'arriver à la prison et on confisquerait certainement leurs baguettes avant qu'ils n'aient le temps de se sécher.
Sa prédiction s'avéra juste, et après une longue traversée pendant lequel l'héritier des Malfoy combattit vaillamment une nausée persistante, ils furent conduits dans des appartements spartiates, sans commune mesure avec le luxe auquel ils étaient habitués au Manoir. Dès que le garde eut refermé la porte derrière lui, Draco ôta la cape trempée des épaules de sa mère puis la sienne et les étendit soigneusement sur la table pour les faire sécher. Puis, il retira sa robe qui était restée sèche et la tendit à Narcissa. Le visage de la femme s'éclaira de son premier sourire de la journée, un sourire sincère et chaleureux, que peu de gens en dehors du cercle familial avaient eu l'occasion de voir.
Avec une grimace résignée, Lucius Malfoy avança sous l'eau glacée des douches rudimentaires de la prison. Frissonnant, il se lava le plus vite possible, frottant rapidement ses cheveux coupés court. Il se sécha tout aussi vite et apprécia le confort devenu un luxe d'enfiler des vêtements propres et secs. Pendant ses ablutions, il n'accorda pas un regard au gardien qu'il avait appris à ignorer.
Ce même gardien lui passa de nouveau ses chaînes quand il eut terminé. Lucius, de bonne – non, de meilleure humeur à l'idée de revoir sa femme et son fils, n'en conçut pas l'amertume habituelle. Il suivit son geôlier en silence à travers les couloirs sombres d'Azkaban jusqu'aux deux meilleurs jours de l'année.
Quand la porte s'ouvrit, la première chose qu'il vit fut une Narcissa souriante, enveloppée dans une robe trop grande pour elle – probablement celle de Draco. Son fils se tenait à côté d'elle, habillé d'un pull épais en cachemire bleu ciel et d'un pantalon de velours noir. Ils avaient l'air tous deux en bonne santé.
Narcissa vint à sa rencontre et Lucius nota que Draco restait un peu en retrait, comme pour lui permettre d'enlacer sa femme en premier.
Il embrassa son épouse et son fils, heureux de sentir uniquement de l'affection dans son étreinte. Les premières années avaient été difficiles mais ils avaient appris à mettre de côté les sentiments négatifs pour profiter du peu de temps qu'ils avaient à passer ensemble.
Tout en endurant le regard scrutateur de Narcissa, Lucius nota que le gardien allumait un feu dans la cheminée. L'homme parti, l'aristocrate déchu s'autorisa à sourire et, étreignant sa femme, les lèvres dans ses cheveux, il répondit à la question informulée :
- Je vais bien, Narcissa...
La sorcière prononça ses premières paroles de la journée :
- Lucius, nous avons tellement de choses à nous dire !