Bonne nouvelle, les amis : NOUS NE SOMMES PAS MORTES ! J'en ai entendu deux ou trois pousser des soupires de soulagement. Vous êtes soulagés, hein ?

Bon, passons aux choses sérieuses.

Tout d'abord, merci à celles qui nous laissent des review, que ce soit ici ou sur les bonus, malheureusement trop peu nombreuses. Vos compliments nous touchent beaucoup. Si vous n'aimez pas cette fiction, n'hésitez pas à laisser des critiques. Elles nous aident à nous améliorer.

... enfin... nous...

Et bien, voilà, il y a une mauvaise nouvelle. Tara a décidé d'arrêter l'écriture de Some Others Vampires pour se consacrer à son propre roman. Cela explique en partie le temps que j'ai mis à écrire ce chapitre (6 mois, je crois). Rassurez vous, Abyss reste fidèle au poste ! Seulement, l'attente entre les chapitre risque d'être plus longue encore. Désolée.

Enfin, je ne vous retiens pas plus longtemps. Bonne lecture !


Chapitre 11 : Vision

Point de vue : Sam Uley

Il était presque minuit et demi quand je pu enfin rentrer chez moi. J'ouvris la porte doucement, ne voulant pas réveiller Emily. Malgré tous mes efforts, elle émit un grincement strident à mes oreilles ultrasensibles, me faisant grimacer. Il faudrait que je pense à huiler les gongs.

Je fermai la porte avec toujours autant de précautions, obtenant cette fois de meilleurs résultats elle pivota silencieusement. Sur la pointe des pieds, je traversai le salon pour enter dans ma chambre. Quand j'y arrivai enfin, un rayon de lune baignait le lit où Emily était couchée, nimbant son visage magnifique d'une douce lumière argentée. Mon cœur rata un battement. Elle de paraissait si douce comme cela, si fragile.

Elle soupira et tourna la tête de l'autre côté. Cette fois, comme toutes les autres fois, mon cœur parut tomber dans mon estomac alors que je contemplait les trois lignes gonflées, irrégulières qui strillaient sa joue d'ange. Je méritait de mourir pour avoir fait cela.

Je m'approchai du lit, me débarrassai des mes vêtements pour me retrouver en caleçon, et m'allongeai. Le matelas s'affaissa sous mon poids, et Emily ouvrit les yeux. Aussitôt, un douloureux sentiment de culpabilité m'envahir.

- Je suis désolé, murmurais-je. Je ne voulais pas te réveiller.

Elle eut un sourire endormi, puis roula sur le côté et posa sa tête sur mon torse, me laissant voir le côté de sa tête que le monstre que j'étais n'avait pas saccagé. Je lui caressai les cheveux, et au bout de quelques minutes, sa respiration se fit plus profonde et plus régulière elle dormait.

Je m'en voulais beaucoup de l'avoir réveillé. Elle avait besoin de dormir. Elle était épuisée, avec les préparatifs du mariage. Ma poitrine se gonfla d'orgueil et de fierté. D'ici quelques moi, la femme la plus parfaite du monde serait officiellement mienne. C'était à peine croyable.

Je cherchai à mon tour le sommeil, mais il semblait me fuir. Je n'osais pas trop bouger. Tout doucement, pour ne pas réveiller ma fiancée, je la fis basculer sur le matelas et me levai. Je rejoignit la cuisine et me servit un verre d'eau que je bu rapidement. Avant de le poser dans le lave-vaisselle, je l'examinai attentivement. Lorsque Jared s'était imprégné de Kim, sa timidité lui avait posé de sérieux problèmes. Afin de l'amadouer, Emily avait acheté un kit de peinture sur verre et l'avait invitée à la maison. Elles avaient passé tout un après-midi à décorer des verres, et peu à peu, la jeune fille s'était ouverte. Elle avait emporté quelques unes de ses œuvres, mais la plupart des verres étaient restés ici. Mon préféré était un verre à pied sur lequel était représenté une cascade entourée de petites raies argentées. Je regrettais de l'avoir cassé ce matin.

Mon visage se durcît alors que je me remémorais les circonstances de l'incident.

Cela s'était passé il y a déjà deux semaines, durant le déjeuner. Emily et moi profitions de l'un de nos rares moments de tranquillité quand Jacob avait déboulé et nous avait annoncé que l'une des sangsues avait attaqué une fille de Forks. Sous le choc, j'avais serré le verre trop fort dans ma main et l'avais brisé.

Je tirai un chaise, m'assis et me massai les tempes. J'avais immédiatement rejoint les bois et convoqué l'assemblée des loups. Jacob avait été le plus fébrile, plus même que Paul. Il ne cessait de penser que l'on ne pouvait pas faire confiance aux vampires, que si un Edenson pouvait flancher, les Cullen le feraient aussi. Que pour la sécurité de la population, il fallait tous les éliminer.

En bref, il pensait à Bella Swan et nous tapait sur les nerfs. Il avait rendu les choses deux fois plus compliquées.

Nous avions débattus longtemps, tout le reste de la journée en fait, et tous les jours qui avaient suivis. Nous avions élaboré un plan d'attaque. Il était convenu que Brady, Colin et Seth resteraient à la Push, sous prétexte de protéger habitants si un des leurs tentait une percée. En vérité, c'était surtout pour les éloigner des combats. Ils avaient très bien compris, et avaient eut la délicatesse de ne pas trop rechigner. Jacob, Paul, Embry et moi attaquerions les sangsues pendant que Leah, Jared et Quil nous couvriraient. Les Cullen, s'ils acceptaient toujours de nous aider, empêcheraient les autres sangsues de quitter la région et les emmèneraient vers un endroit où l'on pourrait combattre sans se faire remarquer.

Le plan avait été approuvé par tous, sauf Jacob. Il avait grogné, protesté, s'était même jeté sur Quil dans un mouvement d'humeur. Quand j'avais utilisé mon pouvoir d'Alpha sur lui, il avait encore trouvé le moyen de se rouler par terre pour manifester son mécontentement. Puis il avait plié.

Nous ne nous étions décidé à envoyer un émissaire aux Cullen qu'aujourd'hui même, pour tenter de les contacter sans entrer dans leur territoire. Jacob avait refusé de demander à Bella leur numéro de téléphone, ni même d'appeler cette dernière pour qu'elle transmette le message. Je pouvais bien lui accorder cela. Seth avait donc été désigné comme ambassadeur. Je n'étais pas très chaud, mais il avait insisté, argumentant que s'il devait rester à la Push pendant qu'on s'occupait des Edenson, il méritait une compensation. Il n'avait eut aucun mal à remplir sa mission. En fin de compte, c'était eux qui l'avaient trouvé.

Je posai délicatement le verre, puis regagnai ma chambre et m'allongeai. Oui, vraiment, le plan était parfait. Ces satanées sangsues n'auraient eu aucune chance. Tout aurait très bien marché si les Cullen ne nous avaient pas informé de quelque chose de si important, de si grave que les la sentence des Edenson était reléguée au dernier de nous soucis.

Point de vue : Bella Swan

Deux semaines plus tôt

Le sang battait à mes tempes, ma vue était floue, les sons me parvenaient brouillés. Tout ce que j'arrivais à sentir étaient des doigts froids sur mon front, dans mon cou, qui me faisaient frissonner.

- Bella ? Bella, tu vas bien ? Tu m'entends ?

Un bruit sourd me parvenait. Agacée, je me demandai ce qui causait cet insupportable bourdonnement. Je me rendis tout d'un coup compte que je pouvais combattre ce brouillard qui me coupait du reste du monde. Tout en sentant qu'un élément de la situation m'échappait, je me débattis pour sortir de mon apathie. Finalement, la vue me revint, suivie de près par l'ouïe.

Je clignai plusieurs fois des yeux devant la scène qui se déroulait devant moi.

Carlisle –ce devait être à lui qu'appartenaient les doigts froids –se tenait devant moi d'un air inquiet. Derrière lui, Alice faisait les cent pas, et Rosalie était appuyé contre le linteau de la porte. Mais le plus choquant était Edward, qui, avec une force surhumaine, martelait le mur de ses poings sous l'œil désespéré d'Esmée.

- Qu'est-ce que tu fais ! m'écriais-je. Arrête !

Aussitôt, sans que je ne l'aie vu bouger, il se retrouva à côté de moi. Son visage à quelques centimètres du mien, il posa prudemment sa main sur ma joue.

- Tu vas bien ? me demanda-t-il.

Encore hébétée, je ne pu qu'hocher la tête. L'intensité de ses prunelles ne m'aidait pas vraiment à réfléchir.

Alors que j'allais tenter de fournir une réponse plus explicite, il se recula. Carlisle leva vers moi une petite lampe, et me la braqua dans les yeux. Surprise, je détournai la tête, espérant de nouveau croiser les yeux de mon amoureux. Il avait les yeux fixés sur le mur qu'il avait presque détruit, les poings serrés.

- Bella, regarde moi.

Je reportai mon attention sur le médecin, et le laissai terminer son examen. Il rangea la lampe, puis me demanda :

- Quel est ton nom complet ?

Étonnée, je le fixai quelques secondes avant de répondre.

- Isabella Marie Swan.

- Quel est mon nom ?

- Carlisle Cullen.

- Quel jour sommes nous ?

- Le… le 17 mai.

Ma surprise laissa bientôt place à la colère. Carlisle ne pouvait il pas m'expliquer ce qui se passait, au lieu de poser des questions stupides ?

Il laissa échapper un soupir de soulagement.

- Elle va bien.

Rapide comme l'éclair, Edward regagna sa place à mes côtés. En jetant un rapide coup d'œil autour de moi, je devinai que nous étions dans la villa des Cullen. Je ne me souvenais portant pas y être arrivé.

- Que s'est-il passé ? demandais-je.

Mon vampire fronça les sourcils, puis murmura :

- De quoi te souviens-tu ?

Je rassemblai péniblement mes souvenirs.

- J'étais dans ma voiture, hésitais-je. Je voulais venir ici. Et puis après, plus rien.

Sa mâchoire se contracta, ses yeux étincelèrent de fureur. Les dents serrées, il cracha :

- Victoria t'a attaquée.

Choquée, j'ouvris la bouche et la refermai, ne sachant que dire.

- Quoi ? Quand ?

- Il y à une demi-heure.

Je fouillai ma mémoire, espérant désespérément trouver dans mon esprit un indice me confirmant l'affirmation d'Edward, mais je ne me souvenais de rien après m'être engagée sur l'autoroute.

- Tu as reçu un coup sur la tête, intervint Esmée. C'est normal si tu as du mal à te souvenir.

Derechef, je hochai la tête. Edward tenta un faible sourire. Raté.

- J'ai bien cru que je n'arriverais pas à temps. J'ai même du emmener Angela avec moi.

- Comment va-t-elle ?

Le calme de ma voix m'étonna. N'étais-je pas censé paniquer, voir me mettre à pleurer comme une madeleine ?

- Bien. Emmett la raccompagne chez elle. J'irai lui parler demain.

Bien. Au moins, personne n'était blessé.

Un silence s'installa. Il dura longtemps. Tous les Cullen quittèrent la pièce. Bientôt, il ne resta plus que nous deux. Edward ne cessait de me fixer prudemment. Dans une pauvre tentative pour le dérider, je lançai :

- Qu'est-ce que les murs t'on donc fait pour que tu décides de t'en prendre à eux de cette manière ?

Brusquement, alors qu'il s'était jusque ici abstenu de presque tout contact, il me plaqua contre lui. Le souffle coupé, je sentis sa tête s'enfouir dans mes cheveux.

- Pendant un instant, chuchota-t-il, j'ai vraiment cru que tu étais…

Il resserra sa prise sur mon buste. Lentement, j'enroulai mes bras autour de son cou, et lui rendis son étreinte. Nous restâmes un moment dans cette position, aucun d'entre nous ne souhaitant bouger. Je posai ma tête contre son torse, le sentant se soulever au rythme de sa respiration. Je me demandai une folle seconde quelle aurait été ma réaction si rôles avaient été inversés, si j'avais été à la place d'Edward à regarder Victoria l'attaquer. Je repoussai cette idée avec un frisson d'horreur. Visiblement, Edward l'interpréta incorrectement, car il me repoussa.

- Je devrais te raccompagner chez toi.

J'acquiesçai, mais mes pensée étaient tournées vers notre étreinte. Si seulement je n'avais pas bougé, si seulement Edward ne m'avait pas lâchée, si seulement nous avions été seuls à la maison, si seulement il n'était pas si prudent, si seulement, si seulement…

Pendant les semaines qui suivirent, Edward et moi n'eurent pas beaucoup de temps à passer ensemble. Le BAC approchait à grand pas, et mes révisions prenaient monopolisaient la quasi-totalité de mon temps libre. Bien sur, lui n'avait pas besoin de travailler, mais il devait penser –à raison –que sa présence me déconcentrerait, car il ne venait me rejoindre que la nuit tombée. Il me fallut donc attendre un bon moment pour pouvoir discuter avec Edward d'un point qui me taraudait.

- Edward ?

- Oui ?

Nous étions allongés sur mon lit, dans ma chambre. Il faisait sombre, et je distinguais à peine les traits de son visage. Il passa sa main dans mes cheveux, me privant un instant de toute capacité de réflexion. Reprenant mon souffle, je posai doucement ma question.

- Je n'ai pas revu Jacob depuis ce qui s'est passé avec Thomas. Tu crois qu'il va bien ?

Je sentis Edward se tendre, puis soupirer. Il posa ses lèvres contre mon front, puis chuchota à mon oreille :

- J'imagine qu'il est inutile de te demander d'oublier cette question et de l'endormir.

Ce n'était pas une question, aussi ne pris-je pas la peine de répondre. Il souffla derechef, puis se redressa. Quand il reprit la parole, sa voix était hésitante.

- Tu étais là à la lecture du traité, commença-t-il.

J'opinai, ne comprenant pas où il voulait en venir.

- Thomas Edenson a attaqué une humaine. Il a brisé le traité. Les loups doivent être sur le pied de guerre. Je m'étonne qu'ils n'aient pas encore attaqués.

Lentement, l'information se fraya un chemin jusqu'à mon cerveau. Jacob. Les Loup. Contre les Edenson.

- Non… chuchotais-je.

Ce n'étaient que des gamins. Rien qu'à l'idée de les voir se battre contre des vampires, j'avais envie de vomir. Si quelque chose arrivait à l'un d'entre eux, je ne le supporterai pas.

Mon amoureux continua :

- Tu sais qu'Alice est incapable de voir ce qui se passe à la Push. Nous pensons néanmoins qu'ils préparent un plan d'attaque. S'ils viennent solliciter notre aide, nous ne la leur refuserons pas. C'est en partie pour cela que je ne viens pas te voir aussi souvent. La famille est en réunion de crise. Carlisle essaie de trouver une solution pacifique, mais les Edenson n'accepteront jamais de partir, et même s'ils acceptaient, les loups les pourchasseraient.

- Non, répétais-je plus fort.

Les loups, c'était une chose, mais les Cullen aussi ! Mon malaise se renforça, et je me débattis dans les bras d'Edward.

- Non, c'est trop dangereux. Je ne veux pas de bain de sang. Je ne veux pas que vous y alliez.

Je baissai la tête pour cacher mes larmes d'angoisse. Edward plaça un doigt sous mon menton pour m'obliger à le regarder dans les yeux. Il planta son regard doré dans le mien, puis chuchota :

- Je crois que nous n'avons plus le choix.

- C'est stupide.

- Pas pour moi.

- C'est inutile.

- Ca me rassurera.

- Tes examens approchent.

- Les tiens aussi.

- Ce n'est pas la même chose. Moi, je les ai déjà passés.

- J'ai déjà bien révisé.

- C'est stupide.

- Tu te répètes.

Edward soupira.

- Excuse-moi Bella mais je n'arrive toujours pas à comprendre ton point de vue. Il ne va rien se passer aujourd'hui, pas plus que demain, sauf dans le cas improbable où les loups nous contacteraient. Je ne voie donc pas pour toi l'utilité de sécher les cours pour assister à la réunion.

- Ca me concerne aussi. Mes amis sont impliqués. Tu es impliqué. Je veux savoir ce qui se passe et ce qui va arriver.

- Tu es ridicule. Combien de fois devrais-je te dire que personne ne risque rien.

- Au moins encore une centaine de fois. Et encore, je ne suis pas sure que ça suffise.

Il soupira derechef. Ca lui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps.

La voiture quitta l'autoroute pour s'engager sur la bande de terre sinueuse qui menait à la villa. Là, il se gara, et m'aida à descendre tout en marmonnant entre ses dents :

- Je persiste à penser que tout ceci est ridicule.

Je retins un sourire. Il m'avait fallut employer un trésor de patience et de persuasion que j'ignorais même posséder pour le convaincre de me laisser assister à la réunion de guerre. « Une simple réunion de famille, tout ce qu'il y de plus banal », m'avait-il affirmé. A d'autre ! Rien n'était banal avec les Cullen. Une guerre civile se préparait. Il m'était vital de savoir où notre camp en était.

Edward me tint la main jusqu'à la la salle à manger. La famille au complet était déjà installée autour de la table. Ils affichèrent un sourire détendu quand j'entrai dans la salle, mais j'avais eut le temps de remarquer leur mine inquiète avant mon arrivée. Mon anxiété grimpa d'un cran, aussitôt chassée par un vague de sérénité. J'essayai tant bien que mal d'adresser un regard courroucé à Jasper. Peine perdue.

- Installe toi Bella, me dit Carlisle en désignant une chaise entre Esmée et Emmett.

Je m'exécutai. Edward pris place en face de moi et m'adressa un regard lugubre. Je lui adressai un sourire rassurant.

Le reste fut horrible.

Les Cullen débâtirent d'abord du terrain, puis des forces et des faiblesses de chaque adversaire. Ces moments là ne furent pas trop pénibles, et je me concentrai pour ne pas rater une miette. Je commençai à regretter d'être venue lorsqu'ils abordèrent le sujet des blessures éventuelles. Je savais bien qu'ils retenaient leurs mots pour ne pas me choquer, qu'ils prêtaient attention à chaque formulation, à chaque tournure de phrase pour tenter de minimiser les risques, mais je ne cessai d'imaginer mes amis –mon amour –blessés de la pire des façons possibles. Edward me jetait régulièrement des coups d'œil, je tachais donc d'être le plus impassible possible. Il dut cependant déceler mon trouble, car il adressa un geste discret à Esmée qui décréta immédiatement une pause. Elle s'éclipsa dans la cuisine pour revenir quelques secondes plus tard avec un plateau rempli de magnifiques cookies au glaçage argenté.

- Oh, Esmée, vous n'auriez pas dut…

- Ca m'a fait plaisir. C'est la première fois que j'en fait, dis moi ce que tu en penses.

J'en goutai un. Il était délicieux. J'en fis part à Esmée, qui parrut aussi heureuse que si on lui avait annoncé que le Président adorait sa cuisine. J'en pris une nouvelle bouchée. Ils étaient si bons que je me sentais capable de finir tout le plateau.

Alice tendis la mais vers les gâteaux et en saisit un entre ses doigts.

- Je ne vois pas comment tu fait pour manger ça, dit-elle. D'accord, ils sont beaux à regarder, mais…

Soudain, son regard se voilà et son visage se décomposa. Elle réduit le cookie qu'elle tenait en miettes.

Aussitôt, Jasper et Edward se levèrent. Le premier secoua Alice par les épaules tandis que le deuxième me regardait d'un air affolé.

- Qu'est-ce que tu vois ? dit Jasper d'une voix tendue.

Alice se mit alors à parler.

- Victoria. Elle est allée les voir. Ils arrivent.

J'allais demander qui elle désignait par « les » quand mes peurs prirent le relais. Yeux rouges, capes noirs. La femme au rosaire qui hurlait. Je me sentis me glacer de l'intérieur.

Les Volturis.

Ils venaient.

- Mais pourquoi ? balbutiais-je. Si elle avait voulu me dénoncer, elle l'aurait fait depuis longtemps. Et de toutes le façons, Aro m'a laissé partir, non ?

Edward tourna un visage hébété vers moi.

- Ils ne viennent pas pour toi, murmura-t-il.

« Pour qui alors ? » Mais avant que j'ai pu poser la question, la réponse s'imposa à moi, telle une évidence.

Qui était la seule humaine à part moi à savoir pour les vampires ?

Qui Victoria avait-elle vu quand Edward était venu me sauver ?

Je restai sans voix et repensait au moment où j'avais décidé de tout lui raconter sur les vampires. Je ne savais pas, à ce moment là, que je venais de signer la condamnation à mort d'Angela Webber.

Point de vue : Edward Cullen

Pourquoi, dès qu'il vous semble que vous avez trouvé le bonheur, il vous est brutalement arraché ?

Je ne cessais de me poser cette question depuis que j'avais rencontré Bella. Le sort semblait s'acharner contre nous. Nous n'avions connu que de brèves périodes d'accalmie. A chaque fois que je croyais qu'elle était en sécurité, mes illusions m'étaient brutalement arrachée. Je me préparais sans arrêt au pire, pour pouvoir mieux me défendre, pour pouvoir mieux la défendre. Mais je n'aurai jamais pensé aux Volturis. Jamais. Pas maintenant.

J'avais été désigné pour transmettre la nouvelle aux loups. Je n'avais pas eut besoin d'aller bien loin, j'avais rencontré Seth en chemin. Apparemment, les heureux habitants de la Push s'étaient préparés à affronter les Edenson. Maintenant, nous avions une autre cible, autrement plus coriace.

Je n'étais pas rentré directement. J'avais besoin de me calmer. Bella était déjà assez effrayée comme ça, je n'avais pas à lui transmettre mes angoisses en plus.

J'avais chassé. Et détruit plusieurs arbres et rochers et chemin. Je m'étais défoulé. Ca ne m'avait pas vraiment fait de bien.

Alice était venue me chercher. Elle était passée chez les Edenson pour leur expliquer que maintenant, ils avaient les vampires les plus puissants de la terre aux trousses. Il faisait déjà nuit. Bella devait être couchée. Je m'en voulu. J'aurai dut être avec elle ce soir.

D'une foulée rapide, je regagnai la maison aux côtés d'Alice.

Point de vue : Bella Swan

L'attente est une des pires choses que l'on puisse expérimenter.

J'aurai voulu faire quelque chose pour aider, j'aurai voulu hurler, tempêter, jusqu'à ce que toutes les menaces qui se dressaient contre nous disparaissent.

Je ne pu même pas pleurer.

Seulement espérer.

Et attendre.

J'étais épuisée, comme vidée de l'intérieur. Cette fatigue était plus due à l'enchaînement trop rapide des évènements qu'a un réel manque de sommeil. Néanmoins, l'agitation qui régnait dans la maison me rendait fébrile, et j'étais incapable de rester en place. Je ne cessais de changer de position sur ma chaise. Les paroles des Cullen résonnaient comme un bourdonnement à mes oreilles, dont je ne comprenais aucun mot. J'avais tout de même saisi l'essentiel.

Les Volturis allaient venir nombreux. Il y aurait Aro et sa garde. Ce qui comprenait –et mon cœur se glaçait à cette idée –les jumeaux Jane et Alec, Démitri, Félix, et d'autres personnes dont je n'avais pas retenu le nom. Et Victoria, triomphante, venue assister à notre déchéance. Ils seraient là dans une semaine.

Esmée avait fini par avoir pitié de moi. Elle avait murmuré trois ordres brefs à Emmett, téléphoné à mon père pour lui dire qu'Alice m'avait invité à passer la nuit à la maison, puis m'avait conduit en haut, dans la chambre d'Edward.

Elle m'avait prêté un des pyjamas d'Alice, qu'elle n'avait bien entendu jamais mis. Il était trop petit pour moi, mais je n'avais pas la tête à m'en plaindre.

Je m'étais allongée sur le lit, sans pouvoir m'endormir. Dans ma tête s'entrechoquaient des idées sans aucun lien les unes avec les autres, sans que je cherche à les retenir.

Les loups. Victoria. Les Cullen. Les Volturi. Angela. Ben. Les autres élèves. Edward. Ma transformation. Les loups…

Un bruit, soudain, me fit sursauter. Je me retournai vivement.

- Ne crains rien. C'est moi.

Je me détendis en entendant la voix d'Edward. J'ouvris les bras et il m'enlaça. Je levai la tête pour l'embrasser. Le contact de ses lèvres froides me soulagea. Je me penchai pour approfondir le baiser, m'attendant à ce qu'il me repousse. Cependant, il ne le fit pas. Au contraire, il me serra contre lui plus fort. L'espoir m'envahit. Se pouvait-il que…

Hélas, il me relâcha trop tôt.

- Tu ne dors pas ? me murmura-t-il à l'oreille.

- Non, soufflais-je.

Pas de danger, j'étais à présent tout à fait réveillée.

Nous restâmes un moment silencieux dans la quiétude de la chambre, puis je brisai le silence.

- Edward…

- Oui ?

Je pris une grande inspiration, puis me lançai.

- Je voulais te parler de…

- De ?

- De ma transformation.

Je m'attendais à ce qu'il élude la question, mais il ne le fit pas. A ma grande surprise, il se contenta de sourire légèrement. Son sourire s'agrandit devant mon air ébahit.

- Je savais que tu aborderais ce sujet à la seconde où tu aurai le moindre soupçon sur une éventuelle menace de visite des Volturis. La situation étant ce qu'elle est, ta volonté n'est pas étonnante.

Il pris un air sérieux, puis enchaîna.

- De quel aspect de ta transformation veux-tu que nous parlions ?

- Je voudrai que… non, toi d'abord.

- Pardon ?

- Je voudrai que tu récapitules tes conditions. J'ai besoin de savoir à quoi je m'expose avant d'émettre les miennes.

Edward afficha alors un air franchement curieux.

- Je ne savais pas que tu avais des conditions, dit-il. Quelles sont-elles ?

- Toi d'abord, répétais-je.

Il saisit une de mes mèches de cheveux entre ses doigts et joua distraitement avec.

- Et bien, tu es déjà au courant de la principale.

- Le mariage.

- Exact.

- Quoi d'autre ?

Il hésita un instant, puis repris.

- Et bien, puis-ce qu'une fois que nous seront mariés, mon argent sera le tien, j'imagine que tu ne voies aucun inconvénient à ce que je paie tes études. Dans une grande fac.

- Mes études, ânonnais-je incrédule.

- Tu ne t'opposeras pas non plus à ce que je t'achète une nouvelle voiture.

- Je n'ai pas besoin d'une nouvelle voiture. La mienne marche très bien.

Il cessa de jouer avec mes cheveux, puis prononça prudemment, presque timidement :

- J'aimerai aussi pouvoir t'offrir des présents sans m'attendre à une rebuffade.

Je ravalai la réplique qui me brûlait la gorge. Il avait l'air trop sérieux, trop grave pour que je brise ce moment.

- D'accord. Le mariage, la fac, une voiture et une montagne de cadeaux sous laquelle m'ensevelir jusqu'à ce que mort s'en suive sans que je ne te saute à la gorge, récapitulais-je.

Il ne releva pas mon mauvais jeu de mot, mais son sourire revint.

- A ton tour maintenant. Qu'est-ce que tu peux bien vouloir ?

- En fait, je n'ai qu'une seule condition.

Je pris une grande inspiration. Mon cœur se mit à battre à la chamade, le sang afflua à mes joues. Soudain, alors que j'avais retourné mes mots dans ma tête depuis un bon bout de temps pour trouver la meilleure façon de les dire, je me trouvais incapable de prononcer quoi que ce soit.

- Qu'as-tu ? me demanda Edward.

Il passa sa main sur mon bras, me faisant frissonner.

- Tu trembles.

Je respirai profondément, et finalement, mes lèvres se desserrèrent.

- C'est toi que je veux.

- Mais je suis à toi, répondit-il en écartant les bras.

Visiblement, il n'avait pas compris. Aussi, après un soupire, je me penchai vers lui pour l'embrasser. Il ne parut saisir que quand je commençai à déboutonner sa chemise. Aussitôt, il se raidit, ses mains agrippèrent mes poignets et il me repoussa, me renversant presque sur le lit.

- Pas ça Bella, murmura-t-il. Tout, mais pas ça.

La sensation de rejet fut plus forte que ce à quoi je m'étais préparée. Quelque chose se brisa dans ma poitrine, les larmes me vinrent aux yeux. Je m'appliquai à ne surtout pas regarder Edward.

- Ah, dis-je.

Les mains d'Edward enserrèrent mes joues, m'obligeant à le regarder.

- Bella, je t'en prie, ne pleures pas. Je… ce que tu me demandes… c'est impossible. Je ne peux pas.

- Mais pourquoi ? m'exclamais-je, des larmes roulant sur mes joues. Suis-je si repoussante que…

Edward me fit taire en posant sa main contre ma bouche.

- Arrête toi tout de suite. Tu n'est pas repoussante, Bella. Tu es même tout le contraire. Tu es attirante, follement attirante. C'est bien ça qui rend les choses plus difficiles.

J'étais perdue.

- Mais… si je t'atire… et que toi aussi tu…

Derechef, il me coupa.

- Je t'ai déjà expliqué, Bella, au tout début.

Il fit glisser sa main sur ma joue, de ma tempe à mon menton.

- Si je perdais le contrôle, ne serais-ce qu'un seul instant, je pourrais te blesser, te faire du mal, voir même te tuer. Je refuse d'envisager cela.

Je secouai la tête.

- Tu ne le ferais pas, affirmais-je.

Il fronça les sourcils.

- Tu sais de quoi je suis capable.

- Je connais ta force, oui. Mais je ne crois pas que tu me ferais du mal à moi. C'est tout.

Il leva les yeux au ciel.

- Tu n'en sais rien.

- S'il te plait, Edward, dis-je, soudain suppliante.

- Non.

- Je ne te demande qu'une chose. Une toute petite chose.

- Belle, je t'en prie, ne fait pas ça.

Je pouvais voir le doute, l'hésitation dans ses yeux. Triomphante, je l'embrassai.

Il ne me repoussa pas.

Au contraire, il me serra contre lui avec une sorte d'urgence, de désespoir que je ne lui connaissais pas.

Mais qu'importait, puisque que j'avais gagné.

Mes mains, comme animés d'une nature propre, détachèrent un à un les boutons de sa chemise et la firent glisser sur ses épaules. Puis, je m'attaquai à la mienne avec plus de difficultés.

Aussitôt, Edward m'arrêta.

- Veux-tu bien cesser de te déshabiller, siffla-t-il.

- Tu préfères le faire toi ? haletais-je.

Il ne releva pas mon trait d'humour, mais me regarda avec le plus grand sérieux.

- Pas maintenant, Bella.

- Mais…

- Je n'ai pas dit non, souligna-t-il. J'ai dit pas maintenant.

Je soupirai de frustration.

- Mais quand ?

Edward sembla soudain rêveur.

- Et bien… si cela ne te dérange pas, j'aimerai attendre notre mariage.

- Quoi ? m'exclamais-je. Mais pourquoi ? C'est stupide !

Edward posa un doigt sur ma bouche.

- S'il te plait, ne me demande pas pourquoi. Fait le, c'est tout.

J'hésitai, puis finalement, me résolu.

- D'accord.


Et voilà pour ce chapitre ! Laissez des review, ça nous fait plaisir.

Abyss