Chapitre 1 : Tension, peur et menace

Bonjour, je m'appelle Bella. J'ai 17 ans, petite brunette qui avoisine le mètre 65. Je ne suis qu'une jeune femme banale qui essaie de faire sa place dans ce lycée comptant 300 élèves. Je suis née dans une petite ville de l'Etat de Washington nommée Forks, mon père y habite encore et en est le shérif. Quant à moi, j'ai emménagé avec ma mère Renée dans une petite ville de Toscane, Volterra.

Nous sommes arrivées il y a trois ans et cela fait autant d'années que j'essaie de m'y faire une place. Je suis pour cela inscrite dans une multitude d'activités extrascolaires mais il y en a une qui me plaît plus que les autres : le groupe de danse du lycée. D'ailleurs la plupart des personnes que je fréquente font partie de cette activité notamment ma meilleure amie Jane. Elle est petite, blonde et a un caractère propre à elle. Elle peut être assez dure de l'extérieur mais est adorable quand elle fait tomber ses barrières. Elle a un frère jumeau, Alec, lui est brun et est tout aussi sournois et malin que sa jumelle.

Je fais partie d'un groupe assez populaire au lycée, on est respecté et c'est cela l'essentiel. Je me sens libre et bien dans ma peau surtout que mes adieux à l'Amérique ont été plus que laborieux sachant que ma mère est partie sans laisser d'adresse à mon père. Je ne le regrette pas, je ne me suis jamais très bien entendu avec mon père. Nous n'avons jamais eu de liens aussi fusionnels que ceux que j'entretiens avec Renée, il se réfugiait dans le travail pour mieux fuir ses responsabilités. Quand il était à la maison et que Maman était encore au travail, je lui faisais comprendre que je ne voulais pas être importunée en écoutant ma musique à fond. Je sais que ça peut paraître puéril mais dès que j'ouvrais la bouche et que lui en faisait de même, nos discussions finissaient en pugilat. J'étais dans ma période ingrate à l'époque, je sortais avec pas mal de garçons mais aucun ne pouvait comprendre ce que je ressentais, je me sentais rejetée et en n'aillant aucun lien fort avec le côté paternel, je rejetais tout homme qui voulait que je m'engage, j'avais une peur bleue et je pense l'avoir encore. J'ai bien changé depuis cette époque, je n'écoute plus de métal, je ne m'habille plus comme un homme et j'ai rejeté ma haine. J'avais tout fait pour que Charlie me fasse une place dans sa vie et rien n'y avait fait et nous nous étions emmurées ma mère et moi dans notre frustration jusqu'à ce qu'enfin nous partions de cette maison. Je ne regrettais en rien cette décision car elle m'avait permis de rencontrer des personnes formidables comme Jane, Alec ou encore Demetri, dit Dem, mon premier amour.

Que dire de Demetri, à part que c'est grâce à lui que j'ai appris à me faire confiance et à faire confiance aux autres. Il est droit, compréhensif et il m'a fait connaître les plaisirs de la chair. Il n'est pas très sentimental mais qu'importe, il me protège quoique un peu trop possessif à mon goût mais qui s'en plaindrait. Nombre de femmes qui aimeraient ce genre d'intention de leur compagnon et qui n'ont que le silence en réponse. Il était le cousin de Jane et tous font partie d'une famille les Volturis. On pourrait presque croire à l'existence d'un clan tant leurs liens sont forts et ils formaient une sorte de mafia même si leur activité est tout ce qu'il y a de plus légal. En effet Aro, le chef de famille est le directeur de la clinique de Volterra et ses frères Caïus et Marcus sont quand à eux respectivement procureur de la République et maire de la ville.

Je venais de passer la majeure partie de mes vacances d'été en la compagnie de mon petit copain mais aussi de ma meilleure amie. Ils habitaient à l'extérieur de la ville dans une villa ou plutôt un manoir vu l'étendue de la propriété. Tout était luxueux et assez tape-à-l'œil mais je n'y peêtais guère d'attention. Je voulais m'intégrer à eux mais je pouvais sentir une certaine méfiance venant d'Aro et de Caïus. J'avais même entendu par malheur, Caïus me critiquer dans mon dos en disant à sa femme qu'il ne pouvait voir son fils fricoter avec une fille de la rue. Je m'étais sentie blessée mais j'en avais fait abstraction.

Aujourd'hui était le jour de la rentrée, je me sentais un peu anxieuse car c'était la dernière année dans le lycée. Dem et son frère Félix étaient venus me chercher à mon domicile, une petite maison de campagne dans un village voisin de Volterra. Mon compagnon m'attendait appuyé contre la portière arrière de son véhicule, une Audi TT, je l'avoue c'était tape-à-l'œil mais ça lui allait si bien. Je ne prêtais même plus attention des regards insistants que les deux frères me portaient, c'était certes flatteur mais seul l'un d'entre eux comptait. Ils m'avouèrent sur le chemin qu'une famille lointaine qu'ils estimaient que moyennement venait d'emménager, c'étaient des cousins éloignées de leurs pères mais seuls les liens de sang montraient leur proximité. Je voulais poser plus de questions mais vu le ton et les regards qu'ils se lançaient, je préférais éviter. J'étais une vraie poule mouillée quand il le fallait et toute leur attitude me donnait des frissons.

Nous venions d'arriver sur le parking et je pouvais voir deux nouvelles voitures garées sur des places éloignées des nôtres habituelles. Il y avait une énorme Jeep d'un noir mât assez imposante et une Aston Martin d'un noir brillant, plus rien ne m'étonnait car les familles alentours étaient très riches et je faisais partie de la minorité des personnes chanceuses à faire partie de ce lycée. Cinq personnes entouraient ces véhicules, deux blonds, deux bruns et un homme avec les cheveux châtains qui se teintaient de reflets roux au soleil omniprésent de la Toscane. Ils ne regardaient pas dans notre direction mais j'ai pu sentir un antagonisme à l'égard de mon groupe rien qu'en voyant la tension de leurs visages et cela dès notre arrivée dans l'enceinte du lycée. Je descendais de la voiture et je pus sentir le regard du blond et du grand brun me scrutaient, leurs lèvres bougèrent rapidement et les trois autres me regardèrent intensément. Ils me foutaient la frousse, le pire regard fut celui du jeune homme châtain, un regard froid plein de haine.

Je fus sortie de ma contemplation par l'étreinte de Dem, il me serrait plus fort que d'habitude et il m'embrassa avec plus de fougue qu'à l'ordinaire. Je pouvais sentir qu'il voulait me marquer comme sa propriété. Sa langue força même le passage vers la mienne avec une violence que je ne connaissais pas et s'il avait pu il m'aurait mordu. Quand enfin je lui laissais le passage, un sourire se forma sur son visage, j'ouvris les yeux et put voir qu'il regardait intensément le groupe de nouveaux et il était fier de la réaction qu'il devait avoir infligé. Je ne comprenais plus rien et je me sentis devenir un objet, je serrais les lèvres, interrompant ainsi notre baiser et je tournais les talons. Il allait payer les conséquences de ses actes, il ne partit même pas à ma suite et me laissa filer vers mon premier cours. Je n'aimais vraiment pas ça, je me sentis mal mais pourtant je devais passer outre mais je ne pouvais pas. Je voulais savoir ce qui s'était passé entre les deux familles, pourquoi cette haine et pourquoi ce changement de réaction dans mon groupe. Je ne pus tergiverser plus que cela car j'entrais dans ma salle de mathématiques, un nouvel enfer commençait.

Je sentis le tabouret à mon côté glisser sur le sol et une des nouvelles s'y installa. Elle était petite, brune et avait un sourire qui s'étendait à chaque oreille. Elle me regardait intensément et cela ne perturba en rien son humeur.

« Bonjour je m'appelle Alice Cullen, je suis nouvelle et vient de Paris.

-Bonjour Bella Swan de Volterra.

-Enchantée de faire ta connaissance. Ça te dérange que je sois ta voisine durant une année entière.

-Non pas le moins du monde.

-Ca te dirait que l'on aille faire les boutiques durant le temps de midi.

-J'ai entraînement désolé.

-Entraînement de quoi ? »

Nous fûmes interrompues par le début du cours et je n'avais guère prêté attention à l'arrivée de Jane et des deux blonds de la famille de ma nouvelle voisine. Le regard de ma meilleure amie me glaça sur place, il était froid et rancunier, j'allais devoir me rattraper et cela le plus rapidement possible. Les deux blonds s'étaient installés juste devant nous et se retournaient fréquemment pour discuter avec ma voisine. Le blond s'appelait Jasper, il avait de belles boucles et de grands yeux bleus sans compter une bouche pleine qui appelait au baiser. La blonde Rosalie avait un corps à tomber, j'en étais jalouse, je n'étais qu'une planche à pain à côté, de grands yeux bleus et si elle avait dit qu'elle faisait du mannequinat, je l'aurais cru sur parole vu son incroyable beauté. Ils étaient jumeaux et j'appris qu'ils étaient orphelins et que seuls les Cullen les avaient aidés à surmonter leur peine et que grâce à eux ils avaient trouvés leur moitié Alice et Emmet. Le cours passa rapidement, bien qu'il fût très plaisant j'avais senti le regard de Jane et je ressentais un mal-être croissant. Je craignais le pire. Je quittai la salle pour rejoindre mon cours de français, je sentis la poigne de Jane sur mon poignet, je me tournai pour lui faire face et un simple regard de sa part me fit baisser le mien.

« Bonjour Bella. Alors comme ça, tu discutes avec les Cullen. Intéressant, je suis certaine que Dem va apprécier.

-Je ne comprends rien à votre antagonisme…

-Tu n'as rien à comprendre mais seulement à rester éloignée d'eux, à ne pas leur adresser à la parole. Si tu n'as pas compris cela, je ne vois pas ce que tu fais avec nous et que tu n'as aucun respect pour notre famille. Crois-moi et promets-moi de rester loin d'eux. »

Je pouvais sentir la menace peser et j'acquiesçai en silence. Elle me lâcha et partit de son côté. Je me sentais mal et seule, je venais de blesser ma meilleure amie et je n'allais pas tarder à voir l'ampleur de l'affaire car je vis Félix et Demetri m'attendre devant ma classe alors que j'étais déjà un tantinet en retard. Leur regard ne m'aida guère car ils semblèrent distants et incroyablement froids, ils étaient presque des étrangers.

« Suie nous dehors je te prie Bella.

-J'ai cours, je vous retrouve à midi à la cafétéria…

-Nous te demandons pas ton avis mon ange alors viens.

-Messieurs Volturis, Mademoiselle Swan est déjà bien en retard donc laissez-la entrer à moins que vous veuillez qu'elle aille en retenue.

-Non, il n'y a pas besoin. »

Sur ces mots, ils partirent et me laissèrent devant mon professeur. Mes jambes tremblaient, rien de bon n'allait découler de cette journée et elle était loin de se terminer. Je m'assis à ma place habituelle et je pus voir le garçon châtain et le grand brun me regarder avec insistance. Je détournais vite le regard, me recroquevillais sur place et laissais courir le temps. Je regardais le plus souvent la fenêtre pour y trouver comme à mon habitude un apaisement quelconque mais rien ne vint.

Nous devions travailler en groupe, comme j'étais seule et que personne ne voulait faire connaissance avec les nouveaux venus, je dus me mettre en équipe avec eux. Je soufflai un bon coup, les hostilités étaient déjà engagés, une raison de plus ne changerait rien. Je m'installai à leur table, ils me firent un sourire accueillant et se présentèrent. Le grand brun était comme sa sœur un grand boutentrain et essayait de rendre l'atmosphère moins lourde en sortant des blagues plus douteuses les unes que les autres, on aurait dit un gamin dans le corps d'une brute, il s'appelait Emmet et je fis de suite le rapprochement avec Rosalie. Ces deux-là étaient fait pour s'entendre, je ne les connaissais que depuis quelques secondes et je me sentis instantanément bien à leur contact. Le jeune homme châtain me regardait avec un regard inquisiteur, distant mais on pouvait lire au fond de lui une certaine douceur. Douceur ? Qu'est-ce que j'en savais ? Les deux heures de langues passèrent très rapidement, peut-être trop rapidement. Ma tension dut se voir car le visage d'Edward, le dernier des Cullen, se fit encore plus sérieux malgré la dernière plaisanterie de son frère.

« Tu sembles préoccupée voire apeurée. Que t'arrive-t-il au juste ?

-Rien d'important.

-Est-ce que ça à voir avec Demetri ? »

Il avait presque craché le prénom de mon amant et cela m'offusqua. Le visage d'Emmet se fit sérieux à la prononciation de ce prénom et se fit plus distant que jusqu'alors. La sonnerie me sortit de cette situation enfin je l'espérais mais c'était sans compter les explications qui m'attendaient avec le groupe. Je pris rapidement mes affaires sans me retourner, ni leur dire un mot d'explications et je ne fis que quelques pas avant de les voir. Demetri, Félix et Alec appuyaient contre mon casier, ils me regardèrent arriver sans un sourire, un air dur gravé sur leurs visages. Je dus me faire raison pour ne pas faire demi-tour, je pouvais vraiment être une poule mouillée quand je le voulais. Je pris mon courage à deux mains, inspirai un bon coup et leur fis face.

« Bella, il faut qu'on parle.

-Et bien je t'écoute Alec…

-Les Cullen ne sont pas des personnes respectables et tu ne devrais pas leur parler.

-Puis-je savoir pour quelle raison ?

-Ce sont des affaires de famille que tu n'as pas besoin de connaître.

-Je devrais peut-être Félix puisque depuis ce matin vous semblez si froids et puisque j'enfreins vos règles, je veux en savoir la cause.

-Tu ne fais pas partie de la famille donc tu n'as rien à voir avec cela. Maintenant fais-toi une raison et suis les règles sans discuter si tu ne veux pas en connaître les conséquences.

-Quelles conséquences ? »

Ces mots m'avaient fait l'effet d'un électrochoc mais j'étais bien trop en colère et curieuse pour laisser passer. Ils ne me répondirent pas et partirent vers leur prochaine classe, pendant tout ce temps Dem ne m'avait pas une fois regardé, ni répondu. J'étais exaspérée mais je ne pouvais rien dire par peur de cette menace non voilée. Je me mis à pleurer, je ne sais comment j'en étais arrivée là mais je me sentis faible. Mes jambes tremblèrent tellement que je me suis retrouvée au sol sans rien y comprendre. Il avait suffi que les Cullen arrivent pour que tout cela se produise mais qu'avaient-ils donc fait pour s'attirer les foudres des Volturis.