o Dumbledore est vivant, Rogue maintient son rôle comme dans les livres. Drago est resté au château durant sa septième année : Lucius est à l'Est tandis que Narcissa reste en Angleterre.

o Drago n'a pas été investi d'une quelconque mission en sixième année : c'était une année normale pour lui.

o Dumbledore n'a pas encore parlé des Horcruxes à Harry Potter, il fait les recherches seul : on rappelle que ce n'est pas l'objet de cette fanfiction.

o Hermione n'a pas encore effacé la mémoire de ses parents.

o La famille Weasley est entière, Sirius est encore vivant ainsi que Maugrey. Bref, le cadre est moins noir qu'au début du sixième roman et même du sept.

o Pour des raisons de simplicité (et d'amusement personnel, je l'avoue bien volontiers), les DEUX PRÉFETS EN CHEF seront autorisés à retirer des points aux élèves des autres maisons, mais ne seront pas autorisés à s'en retirer entre eux. Je sais que ce point diverge du canon mais c'est ma décision donc il faudra vous y faire.

o Dernière divergence du canon : Cho Chang est en septième année en même temps que nos héros : peut-être a-t-elle redoublé, on n'en sait rien, et très franchement, on s'en fout !

ooo En vertu de l'histoire, vous verrez des personnages inventés. ooo


My Dear Sadistic Highness

I wanted to taste you but your lips are venomous poison.


Someday I'll talk about it,
One day I'll mention it to you.
Someday I'll be over this, and strong like you
I'm never changing,
I can feel this way for days and days
Look you straight in the face and fake my smile.

Take this hurt away,
Bring back yesterday,
I could say sorry,
In a thousand ways,
You won't let this be,
Without killing me,
I can't put this bottle down,
As I watch this day fade into night

Someday – Crossfade


Préface

Drago Malefoy était un homme détestable ou tout du moins, il en avait tout l'attirail. C'était le Bélial de Poudlard. Maître en ironie, en sarcasme, en suspicion : grand critique des autres (même lorsqu'il n'en prenait pas l'air) et réfuteur d'évidences. Il se passionnait à mépriser les qualités, les compétences, et jusqu'à la personnalité même des autres. Il jugeait, dévalorisait, dénigrait.

Drago Malefoy n'avait jamais tort, n'avait rien à changer : il n'avait pas à tenir ses promesses. Il ne devait rien à personne, ni n'avait à prendre de responsabilités pour les autres, se démettant d'ailleurs régulièrement des siennes. La culpabilité, il s'en servait souvent, sur le plan familial par exemple. Il s'amusait de l'amitié et de l'amour, s'en postant en-dehors en toute légitimité. Il savait communiquer clairement ses demandes, en ordres, mais les dissimulait pour le reste en arguant la déception quand son entourage ne répondait pas à ses besoins, à ses sentiments, ou encore lorsque ses proches n'approuvaient pas ses opinions.

Proches ? Voilà un mot bien trop mélioratif pour un caractère pareil. Sous-fifres ? Pourquoi pas. Esclaves ? On s'en rapprochait. Chiens ? Voilà qui était mieux.

Il ne se laissait pas approcher, jamais. Il changeait de sujet, répondait de manière floue. Il se plaçait en victime mais tourmentait les personnes qui le traitaient en tant que tel : il menaçait ouvertement et faisait souvent preuve de chantage outrageant. C'était un grand menteur, un traitre malhonnête. Il produisait ce genre d'aura, ce type de sentiment dérangeant entre le malaise et l'oppression lorsqu'il était présent. Son discours paraissait logique, ses propos semblaient cohérents, mais l'ensemble n'était en fait que très fallacieux. Il fallait savoir lire entre les lignes, et surtout oser se rendre compte que ses attitudes répondaient trop souvent à un schéma bien différent de celui de ses paroles.

Dans une constante posture de manipulation, il n'hésitait pas à prêcher le faux pour savoir le vrai, à utiliser les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins, sans oublier de miser sur l'ignorance des tiers pour appuyer son évidente supériorité. De par son comportement, il faisait penser aux autres qu'être parfait est un impératif : qu'ils devraient, comme lui, tout savoir et que changer d'avis est une marque de grande faiblesse. De cette manière, on savait qu'il était très difficile de le surprendre et encore moins de l'impressionner.
Ainsi, il demeurait très efficace pour atteindre ses propres buts, sans se soucier à un seul instant que ses plans pour les achever soient toujours au détriment d'autrui.

Sans pitié ni scrupules, il se plaisait à transgresser les règles car s'estimant au-dessus d'elles, il ne les voyait pas s'appliquer à sa propre personne. Il affichait une assurance débordante, à toute épreuve et s'en servait pour écraser les autres. Il ne tenait compte de rien à part de lui-même : ni des droits, ni des besoins, ni des désirs des autres.

Dans la stratégie de parvenir toujours à ses fins, il n'était pas rare de le voir utiliser souvent le dernier moment pour ordonner ou faire agir autrui : le placer devant le fait accompli diminuait les risques de refus car la tierce personne ne se laissait pas le temps de réfléchir à ce qu'il lui demandait ou ordonnait de faire. Lunatique, bipolaire, il flattait parfois, souvent pour plaire et pour séduire… S'occupait soudainement de vous et se souciait subitement de votre bien-être personnel. Ce n'étaient que des mensonges : c'était pour mieux vous trahir par la suite.

Il ne fallait pas jouer avec lui : il se disait victime de l'incompétence des autres, mais s'appropriait leurs efforts et leurs idées. Son plus grand hobby était de semer la zizanie, de créer la suspicion autour de lui. Sa règle d'or : diviser pour mieux régner.
C'était une personne égocentrique : un homme possessif et dominateur. Il s'arrangeait pour malmener les personnes dans la culpabilité, dans la crainte ou dans l'échec. Il parvenait à vous faire faire des choses que vous n'auriez probablement jamais faites de votre propre gré.

Il était constamment l'objet des conversations, même lorsqu'il n'était pas présent…
Drago Malefoy était dangereux. Et il valait mieux ne pas l'approcher.

« Tu te prends bien trop au sérieux. »

Dépendre de quelqu'un d'autre que de soi-même, c'est s'affaiblir, se causer sciemment du mal. C'est se faire endurer la torture la plus avilissante.

Toute ma vie, je me suis battu pour n'aspirer que la crainte, le respect, sans davantage de proximité. Je ne voulais pas avoir à faire face à cette engeance immonde qu'est la déception : lorsqu'on l'on demande à être aimé et qu'autrui nous le refuse. Délibérément détestable, j'avais toute la maîtrise sur la situation. Si les autres ne m'offraient pas de l'affection mais bien de la haine, c'est parce que je l'avais décidé. J'avais choisi pour eux. J'étais le maître.


Prologue

- Tu sais que tu n'es pas mal ?

- Arrête.

- Je ne plaisante pas, tu es même plus sexy qu'Oksana…

La jeune fille rougit et baissa les yeux. Son corps était littéralement tétanisé et elle se retrouvait dans l'incapacité totale d'esquisser le moindre mouvement de fuite. Bien sûr en principe, elle aurait voulu se dégager, mais là c'était différent. Curieusement, elle appréciait l'endroit où elle était, et surtout le regard moqueur posé sur elle. Il avait cette façon de la regarder… Elle se sentait importante, femme. Elle sentait qu'elle avait du pouvoir, du potentiel de séduction. Qu'il était sous son charme. Et d'une manière ou d'une autre, c'était un sentiment délicieux qu'elle ne pouvait pas occulter. Qu'elle ne voulait pas occulter.

- Ça te dirait d'aller faire un tour chez les préfets ? Juste histoire d'admirer le décor, bien entendu

Elle n'osait pas répondre, tout simplement. Peut-être était-ce parce qu'elle était d'une intelligence limitée, ou bien parce qu'il savait manier les arts de la manipulation avec une perfection proche de la sociopathie. En tout cas, elle ne put que rester muette tandis que sa bouche s'ouvrait et se refermait comme celle d'un poisson gobant dans l'eau.

Peut-être n'était-elle pas une personne d'un naturel complètement stupide, mais il en fallait peu pour qu'il parvienne à réduire les neurones féminins au silence : c'était probablement un don. Cette inertie commença à l'ennuyer. Il ne comptait pas attendre qu'elle reprenne ses esprits pour en faire ce qu'il voulait. Quelle perte de temps d'avoir si souvent à faire à des boîtes crâniennes vides.

Il finit par interpréter son mutisme comme une approbation et l'attrapa par le bras pour la mener directement où il la voulait depuis le début : dans sa chambre et plus précisément dans son lit. Le jeune homme grimpa dans les escaliers, suivi par les petits pas de celle qu'il venait d'embobeliner. Apparût soudain dans son champ de vision une jeune fille ramassant des affaires par terre. Il ne put s'empêcher de s'arrêter. Ses doigts se resserrèrent victorieusement sur le poignet de sa proie tandis qu'il venait l'exhiber aux yeux qu'il haïssait le plus au monde.

- Tiens… Tu fais le ménage, Granger ? T'as compris que c'était ton rôle ?

La jeune fille redressa le visage, un peu ébahie et le visage maladif. Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Drago Malefoy, sa mine se crispa dans une expression dégoutée.

- Malefoy...

Mais elle se crispa davantage lorsqu'elle aperçut qui il tenait à ses côtés : Lavande Brown était rouge de gêne. La Gryffondor sortait avec Ron depuis plusieurs mois et pourtant, elle avait visiblement l'air de l'avoir oublié.
Scandaleux. Peu surprenant, mais scandaleux.

- Lavande ?, murmura-t-elle. Qu'est ce que tu fais avec lui ?

- T'occupe, Granger. Il reste des traces et des saletés, et même si tu rechignes à t'éliminer toi-même, essaie de disparaitre de ma vue…, lâcha Malefoy.

Ulcérée, Hermione plissa les yeux et ne sut que rétorquer. C'est probablement son silence en quelque sorte soumis qui incita Malefoy à persévérer dans sa verve lapidaire.

- C'est ce que font les poussières non ? Elles sont si minuscules qu'il nous est impossible de les voir…

Elle resta abasourdie, comme la plupart du temps. Abasourdie, peut-être par habitude… Malefoy, le sourire vainqueur, reprit sa marche et entraina la jeune Gryffondor à sa suite. Ils disparurent au coin d'un couloir tandis que Lavande adressait un regard à la fois méchant et suppliant à l'Hermione hébétée. La jeune fille finit par reprendre ses esprits et acheva de ranger ses affaires : elle devait se rendre à la bibliothèque afin de rendre des livres et surtout pour finir ses devoirs. Elle ne tenait pas du tout à rentrer dans la salle commune des préfets, écœurée à l'idée de les y voir.

Deux heures plus tard, il était l'heure pour les élèves d'aller se restaurer mais Hermione évinça le repas, comme à son habitude, et gravit les marches jusqu'à la salle commune. Elle qui avait toujours aimé manger, ses proches ne la reconnaissaient plus –du moins ceux qui s'intéressaient encore à son cas.-.

- Parvis Illumina, récita-t-elle d'une voix morne, laissant le tableau s'écarter de l'entrée qu'il dissimulait.

Leur salle commune était belle et elle aurait pu être chaleureuse, mais il suffisait à Hermione de songer au Serpentard pour que l'ambiance ne se glace. Une pensée amère l'envahit comme à chaque fois qu'elle franchissait le seuil du tableau : elle aurait aimé retrouver la chaleur de la salle commune des Gryffondors.
Mais enfin, comme elle n'adressait plus la parole à Ron et à Harry, cela s'avérait compliqué. Et Merlin seul savait si Hermione en avait assez du « compliqué ». Pourquoi ? S'étaient-ils disputés ? Pas le moins du monde.

Ils l'avaient tout simplement laissée tomber, préférant la compagnie de leurs si charmantes copines. Cho Chang et Lavande Brown : si l'une était particulièrement crétine –la dernière nommée-, la première n'était encore pas trop stupide. Il paraissait toutefois évident qu'elle sortait avec Potter pour une seule et unique raison : être populaire. Si Cho avait eu de la jugeote par le passé, elle n'en avait à présent plus la moindre miette. Il ne valait mieux pas demander à Hermione le pourquoi du comment, elle s'arrachait suffisamment les cheveux sur le problème à ses heures mutiques.

Si Hermione avait été de nature vipérine, elle aurait craché à la figure des deux affreux que leurs amantes n'étaient que des garces sans cervelle, et que la plupart des jeunes hommes de Poudlard leur passaient dessus. Évidemment, cela aurait été un brin exagéré, un brin extrapolé… Bien qu'elle ait maintenant la preuve que Lavande courrait à droite et à gauche afin, certainement, d'amasser le plus de microbes possibles. Elle aurait pu se réjouir qu'ils soient ainsi punis et se faire un plaisir de les tenir au courant des dernières nouvelles, mais ce n'était tout simplement pas dans sa nature.

Animée d'une profonde tristesse et d'une rancune immense, elle préférait qu'ils se rendent compte par eux-mêmes de leur erreur. Puis, qu'ils viennent s'excuser auprès d'elle par la suite, quand ils se seraient remis de leurs aventures amoureuses d'une piètre qualité. Malheureusement, elle savait que cela prendrait du temps et qu'en attendant, ils s'éloignaient d'elle de plus en plus. Fâcheux détail.

Cela faisait quoi… ? En tout et pour tout deux bons mois qu'elle ne trainait plus avec eux ? Qu'elle ne trainait plus, tout court. En fait, Hermione Granger n'avait tout simplement pas d'amis et passait le plus clair de son temps à la bibliothèque, lisant avec acharnement pour oublier sa solitude. Le monde ne s'était pas arrêté de tourner : Rogue était toujours aussi vil avec elle, les Serpentards ne lui faisaient aucun cadeau et Malefoy plus particulièrement puisqu'elle partageait avec lui le rôle de préfet et donc leurs appartements privés. Mais elle s'en fichait, elle tiendrait jusqu'à la fin de l'année et aviserait par la suite… Le manque de repères était devenu une habitude.

La jeune fille s'assit dans un fauteuil face à la cheminée et laissa tomber sa tête sur le dossier capitonné. Vie de merde. Vie de souffre-douleur. Vie de pauvre rate de bibliothèque. Tout cela au beau milieu d'une guerre. Au fur et à mesure, elle se mit à frapper sa tête contre le fauteuil, de plus en plus fort, rythmant ses insultes intérieures. Lorsqu'elle commença à être véritablement endolorie, elle s'arrêta. A quoi bon s'infliger davantage de douleur alors que les autres s'en chargeaient à loisir ?

Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. Il neigeait beaucoup. Elle ouvrit et laissa le vent lui fouetter le visage, la giflant de petites épines glacées. La jeune fille se hissa sur le rebord de la fenêtre, qu'elle estimait assez large, puis s'assit et laissa ses jambes balloter dans l'air glacial.
Les flocons tourbillonnaient, emportés par des bourrasques violentes. Eux non plus n'étaient pas maîtres de leurs destinées. Le vent les conduisait où il désirait les mener, sans leur demander leur avis. Il les laisserait mourir une fois qu'il s'en irait vers d'autres terres. Mais au moins les flocons, eux, n'étaient pas seuls. Ils étaient des milliards : ils faisaient partie d'un tout.
Le tableau grinça derrière elle mais elle ne se retourna pas, ne sachant que trop bien quelle personne entrait.

- Saute, railla une voix glacée.

La porte de la chambre du Serpentard claqua.

Voilà.

Voilà ce qu'elle subissait jour et même nuit depuis la rentrée. Ses amis n'avaient pas été de trop pour la consoler, au début… Et puis elle s'était habituée, enfin un peu. Et finalement, les deux autres l'avaient abandonnée et c'est toute seule qu'elle devait à présent faire face.

Face contre terre, oui…

La jeune fille regarda le vide avec un œil ennuyé, puis décida d'aller se coucher. Elle quitta la fenêtre surplombant le vide si tentant et se glissa jusqu'à sa chambre, fermant doucement la porte derrière elle.


Les reviews sont le pain de l'auteur.