Le lendemain matin, j'arrivais dans la Grande Salle pour le petit déjeuner aux alentours de dix heures, bien que j'ai trop peur dormi cette nuit. La salle était plus vide qu'à l'ordinaire, vacances oblige, mais la table des Gryffondors était à moitié rempli, autant par des Gryffy que par des Poufsouffles ou des Serdaigles. Mais aucun Serpentard à l'horizon. Hormis Draco bien entendu. Je m'asseyais face à Ron et Hermione qui parlait des ASPIC, pendant que je me servais des œufs au bacon. Quelques minutes après, le directeur se leva, faisait taire l'assemblé-aussi réduite soit elle.

"Mes chers amis, s'il vous plaît ! Nous voici réuni pour de nouvelles vacances qui, je l'espère, se passeront sans encombre. Comme d'habitude, je rappelle que vous avez la liberté de circuler dans tout le château, à l'exception des pièces interdites naturellement, jusqu'à 23h30. Après ce délai, je vous prierai de vous rendre dans votre salle commune. Je rappelle également que l'alcool est strictement interdit dans les locaux.

Pendant ces deux semaines, tous vos professeurs seront présents, ainsi que moi-même. De ce fait, nous pourrons répondre à vos questions. Comme vous avez pu surement le remarquer, il n'y a aucun Serpentard présent ici. Cependant, je souligne que Draco Malfoy est à l'infirmerie, mais qu'il reste le seul de cette maison qui sera ici. Suite à un incident arrivé hier, il est devenu momentanément aveugle. (Mon cœur reprit soudainement son allure. Il le serait momentanément.) Mr Potter a vaillamment accepté d'être son auxiliaire pendant cette période. Je vous demanderai donc de ne pas être mesquin envers lui. Voilà, je crois que je vais retourner à mon sorbet au citron. Je vous souhaite un bon petit-déjeuner et de bonnes vacances. "

Bon, alors Draco était le seul des Vert&Argent et se trouvait maintenant, seul, à l'infirmerie. Et qui plus est, j'étais son auxiliaire. Bon. Ok. Ne voulant pas voir tous les regards curieux que me lançait Ron, Hermione, et bref, tout les élèves qui se trouvait ici, je pris un croissant et sortais de la salle. Je ne savais pas trop où j'allais. Ecoutant ma tête pour une fois, je décidais rapidement d'aller me reposer, n'ayant dormi que… quatre malheureuse heures. Je gravissais les étages un par un, vacillant par moment, alors que la fatigue me prenait. Quelques élèves étaient dans la salle commune, tandis que je montais dans le dortoir. Je me déshabillais maladroitement, des bouts d'habits restant sur moi, alors que je m'affalais dans mon lit douillet. Je m'endormis directement.

Je me trouvais dans une grande salle vide. Les murs échangeaient violemment de couleur, passant d'un rouge vif, à un vert, ou encore à un doré. Je reconnus tout de suite les couleurs de nos maisons. Je ne comprenais pas. Ce petit jeu dura encore une ou deux minutes, puis soudainement, tout se stoppa. Les murs redevinrent blancs. Mais une bougie apparut au milieu de la salle, avec un bruit de transplanage, puis une deuxième, une troisième… des dizaines de bougies apparurent partout autour de moi, toute blanches (enfin, beige) elles aussi. Quand plus aucune bougie n'arrivait, elles s'allumèrent toutes d'un coup. Cela donnait une chaleur à la pièce et les murs se remirent à changer de couleurs, à divaguer. Ma tête tournait, je ne comprenais pas ce rêve idiot. Rien à voir avec Voldy celui-là. Le plus étrange était l'absence de bruit. Aucun son ne s'échappait de cette pièce. J'essayais d'appeler quelqu'un, inutilement certes, puisqu'aucun son ne sortit de ma bouche. Je ne voulais pas me forcer à quitter ce rêve, il n'était pas normal. Quelqu'un avait contrôlé mon esprit pour que je sois physiquement ici. Je me pinçais le bras, et avec peu d'étonnement, je ressentais une douleur. Alors, soupirant, je me demandais si je pouvais avoir une chaise, qui apparut soudainement devant moi. Je m'assis, et attendis la fin du rêve. J'étais dans un sens amusé, quelqu'un volait me faire voir quelque chose sans vouloir me le montrer. Voyons voir, apparemment, je devais trouver. Les murs changeaient encore de couleurs. Gryffondor et Serpentard. La seule personne qui m'occupait l'esprit chez les Serpentard était Draco. Et les bougies… Voyons, réfléchis Harry ! La dernière fois que j'ai rêvée d'une bougie, elle parlait de Draco également… Quelqu'un qui savait donc quelque chose ayant un rapport avec Draco et moi. Bon. Ben. Je vais devoir tuer Hermione. Un rire cristallin se fit entendre, le rire de Mione.

"Bien joué Harry. Tu es de plus en plus rapide! "

J'aurai voulu lui grogner qu'elle savait bien que j'allai devoir me venger, mais je me rappelais que je ne pouvais pas parler. J'essayais quand même, en vain. Je n'avais plus qu'à la taquiner un peu. Je soufflais sur une des bougies, pour l'éteindre. Celle-ci s'éteignit, mais quand la flamme disparut, la bougie se transforma en une fiole remplie de quelque chose, ni liquide, ni gaz. Une pensée. C'était quoi encore ce bordel ? Septique, je regardais autour de moi, prêt à voir Hermione débarquer dans mon rêve.

"Devant toi Harry" souffla t-elle.

Je me retournais alors et y vit une pensine, là, seule, à la place où les bougies auraient dû se trouver. Gnéé ? Soupirant, je versais la pensée argentée, qui au contact de la pensine, tourbillonna. Une dernière fois je regardais autour de moi, et n'y voyant personne, je plongeais ma tête dedans.

Je me senti fondre et glisser quelque part. De vagues formes se bousculaient pour essayer de ressembler à quelque chose. Plusieurs secondes passèrent, et alors, la chambre des deux préfets se forma. J'étais seul dans la pièce, mais je savais qu'Hermione ne tarderait pas. Alors, je regardais autour de moi. Un lit à baldaquin, rouge et or, et en face de celui-ci, le même en version vert et argent. Au centre, une belle table ^ronde en bois sculpté prenait place. J'hésitais vaguement, et me dirigea vers le lit de Draco…. Honte à moi. Le lit était impeccable, aucun pli à reprocher. Lentement, je m'assis dessus, et constatais qu'il était encore plus moelleux que le mien. A coté du lit se trouvait une table de chevet, et au dessus, à gauche d'une lampe, un petit carnet en cuir vert sombre où je pouvais voir 'Draco Malfoy' écrit en or au centre. Trop curieux, je le pris et l'examina avant de l'ouvrir. Sans lire, je pouvais voir que la moitié du cahier était calligraphié. Un petit marque page se trouvait à la dernière page.

"Aujourd'hui, j'ai pété les plombs, je crois. J'ai rendu Harry en version noir et blanc. Mère, voudrais-tu un jour m'expliquer pourquoi je fais cela ? Quel sale fils je fais. Je ne connais pas les raisons de mon acte, toujours est il que je sais ceci : je voulais qu'il me remarque. Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas vu ses yeux sur moi. Bien qu'ils envoient de la haine…

J'ai horreur de ce sentiment là. Il s'agrandit de jour en jour. Chaque fois que je pose mes yeux sur lui, des papillons volent. Rogue trouve que j'ai changé. Est-ce vrai ? Surement. Je ne veux plus coucher avec Pansy, bien qu'elle ne reste qu'un jouet sexuel pour moi. Mais c'est la pure vérité, je ne la veux plus. Quand je couchais avec elle, je LE voyais. Et cela me peine. Non, je ne pourrais vous donner un enfant, mère. Oui, je crois bien que je suis homosexuel, et c'est avec colère que je me dois de dire que je sais ce que sont ces sentiments… l'amour… Merde ! (Une phrase avait été rayée plusieurs fois de suite, et je ne pouvais plus la lire) … H … "

Abasourdi, je laissais tomber le petit carnet sur le matelas, les yeux hagards, et avant de ne pouvoir me reprendre, j'entendais des pas arriver. La porte s'ouvrit brutalement, et je vis Draco, un bras sur les épaules d'Hermione, qui avait bien du mal à le garder debout.

"Allez, Draco, ressaisis-toi ! maugréa t-elle.

Un grognement lui répondit. Malfoy était dans un état critique. Il chancelait, et s'accrochait désespérément à Hermione. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Ses yeux, caché par sa blonde chevelure, étaient vitreux, perdus. Sa robe trainait par terre d'une manche, sa chemise sortit de son pantalon était ouverte et sa cravate était dénouée. Il titubait deux ou trois fois, avant de réussir avec difficulté à s'affaler sur le lit de mon amie. Ok, il était ivre. Mais totalement.

J'avoue que je suis déstabilisé. Je n'aurais jamais cru qu'il pouvait tomber dans l'alcool à ce point. Je l'ai toujours imaginé avec un foie costaud quoi. Hermione alla lui chercha un gant humide et le déposa sur le front de Draco. Celui-ci se releva d'un bond au contact de l'eau, puis après avoir analysé, le prit et s'essuya le front…

"Merci … Hermione, murmura t-il.

-Mais de rien, c'est normal. Maintenant, tu voudrais bien m'expliquer ce qu'il t'a pris ?

-J'sais pas… On était en potion et puis, d'un coup, il a renversé un ingrédient par terre…

- Il ? Qui ça, il ? Blaise ? Goyle ?

-…et puis après, Rogue l'a engueulé, t'sais… il l'a traité de bon à rien, il a vidé son chaudron et il lui a mis un zéro… T'sais, j'ai dit à tonton Rogue que c'était pas gentil gentil, hein, de faire ça…

-Draco…

-…mais il m'écoute pas. 'Y s'en fout de ce que je dit. Alors, t'as vu j'suis parti comme ça, pouf. Et tonton Rogue a rien dit, mais j'vais m'en prendre dans la gueule moi… T'as vu… Alors je savais que j'avais du temps d'vant moi, puisqu'on avait deux heures de potions… alors j'suis parti boire, de toute façon j'ai pu qu'ça à faire de toute façon…

-Draco, Draco. Pourquoi tu as bu à ce point ? Pour quelle raison ? En plus je ne vois pas de qui tu… Oh ! Mais attends, le seul qui a eu un zéro c'est…

-Moui…

- C'est Harry !" s'écria t-elle.

Attendez. QUOI ? Attendez. Il est parti du cours ? Attendez. Il s'est défoncé la gueule… parce que Rogue m'a mis un zéro ? Attendez. QUOI ? QUOOOOOOOOOI ? C'est de MOI qu'il parle?

Et mon foutu cœur qui accélère à fond… Mais quel con, mais quel con ! Et pourquoi Hermione a voulu que je voie ça ? Mais pourquoi je continue de parler moi ?

Je m'approche lentement de Draco, qui est à moitié somnolent. Hermione essaie de le faire réagir, mais n'y arrive pas. Finalement, elle laisse tomber, et le déshabille un peu. Elle enlève la robe à moitié déjà par terre, la pli et la range. Puis elle défait la cravate, et la pose à côté. Et… et le chemise. Forcément. Elle retire les boutons et moi, je déglutis. Sa peau blanche et laiteuse s'offre à moi. Elle a l'air aussi douce que de la soie, ce qui ne m'étonnerait pas. Un gémissement passe les lèvres. Les lèvres de qui ? De moi ? Non ! Oh Mon Dieu, c'est Draco qui vient de gémir. Par Merlin, comme il est… waouh.

5 ou 10 ou peut-être 15 minutes passèrent, mais moi je regardais toujours Draco. Et Hermione réapparue, et le réveilla doucement.

"Draco, explique-moi, s'il te plaît… chuchota t-elle.

- Je… Je ne dois pas, c'est… malsain, malsain…

-Draco, c'est moi, tu sais très bien que je ne vais pas te juger…

-Moui mais.. mais, c'est d'amour qu'on parle là…

-D'amour ?

-Hé! T'as déjà r'marquée que Amour et Harry ça commence pareil ? A mon avis, c'pas une coïncidence… hé hé hé…

-Par Merlin, Draco…

-Tu devines hein? Tu sais de quoi j'parle maintenant… Tu le sais, et tu vas te moquer de moi, et tu vas, tu vas le lui dire, parce que, parce que vous êtes tous les mêmes ! Vous êtes des méchants ! cria t-il. Mère va s'écrier et Père… Père il va… il va me tuer ! Putain ! Tout ca parce que j'aime ! Mais j'aurais pu aimer une femme hein, mais non, 'l'a fallu que j'aime un mec ! Et pas Blaise ou les deux gros là, NON ! IL A FALLU QUE JE TOMBE AMOUREUX DE POTTER !"

[La bouche ouverte en un O parfait, les yeux exorbité, les bras pendants et tremblants, le cerveau déconnecté, et surtout, le cœur qui tambourinait si fort qu'il aurait pu sortir de sa cage thoracique, Harry regardait Draco.]

…C'est… C'est…C'est trop pour moi… Faut que je sorte d'ici. Faut que… Ah ben… Ben ça y est.

Mais je suis plus dans mon rêve je suis conscient là ! Je me lève d'un seul bond, et remet deux ou trois de mes habits, et je commence à courir vers l'infirmerie.

Mais, en plein du couloir, je m'arrête soudainement. C'est quoi ce bordel ? Je vais faire quoi là moi ? Et surtout, j'en pense quoi ? Je ressens quoi ? Bon. Calme. Assieds-toi et r.é.f.l.é.c.h.i.s. Ok. Il est, non, il dit qu'il est amoureux de moi. Et je suis forcé de le croire, parce que vu comment il était, il aurait pas pu mentir comme ca. Ok, donc il est amoureux de moi.

Bon. Je n'ai jamais vu deux jours aussi forts en intensité. Donc, on récapitule : Draco Malfoy aime Harry Potter. Harry Potter a bugé devant Draco Malfoy torse nu. Harry Potter peut s'imaginer avec Draco Malfoy sans avoir envie de vomir. Harry Potter a aussi culpabilisé de ce qu'il a fait à Draco Malfoy. Harry Potter est soulagé de savoir qu'il pourra revoir les yeux de Draco un jour. Harry Potter s'est porté VOLONTAIREMENT auxiliaire de Draco pour ce laps de temps. Conclusion ? Harry Potter est un F.O.U.

[D'un coup, Harry repense à tous les souvenirs qu'ils ont eus ensemble. ]

Et ça réchauffe mon cœur de me rappeler de lui. Et rien que de penser à lui, je tremble. J'ai chaud, j'ai froid, et … j'ai le cœur qui tambourine. Encore. Bon, je… disons que Draco me plaît. Beaucoup. Fortement. Draco me plaît à la folie. Merlin, je suis en train de perdre la tête ! Alors, je fais quoi maintenant. Je vais le voir, ou pas ? Et si j'y vais, qu'est ce que je vais faire ? Je vais dire quoi ? Au moins, il ne peut pas voir mes réactions, mais il peut les… sentir. Très bien, je vais d'abord aller le voir, et ensuite j'irais à Sainte Mangouste.

Les portes de l'infirmerie me paraissaient plus grandes qu'avant. Jamais je n'avais eu autant peur de ma vie. Non, même pas avec Cho, ou encore avec Voldy. Pire que tout, j'vous dis ! La salle était éclairée, et un seul lit était occupé. Encore. Je m'en approchais, les mains tremblantes. Draco était là, toujours aussi beau, même avec un bandage sur les yeux. Il avait une sorte de rumicube pour magiciens entre les mains. Dès qu'il entendit, ou sentit ma présence, il releva la tête.

"Bonjour, Draco, lui dis-je d'une voix que j'espérais neutre.

-Oh, bonjour Potter.

-Comment vas-tu aujourd'hui ? (j'étais nerveux! Mais nerveux! )

-… Ca va, et toi ?

-Oui. Tu sors quand d'ici ?

-D'ici une heure ou deux, normalement. Je t'attendais pour m'aider, en fait.

-Oh. D'accord. Bon, et bien, quand tu voudras partir, dis le moi. "

Et nous parlions de choses et d'autres, de tout de rien, même si je faisais une grande partie de la conversation. Et je me sentais en confiance avec lui. Et j'adorais ça.

Deux heures plus tard, nous partions.

"Heu… Tu vas dormir où ? le questionnais-je.

-Ben, dans ma chambre, à ton avis !"

Je lui tenais le bras pour l'aider à avancer, et les gens nous dévisageaient sur notre passage, heureusement que Draco ne le savait pas.

" Y a trop de regard sur moi, ça ne va pas! Maugréa Draco.

-Qu'est ce qui te fais dire qu'il n'y a pas qu'une personne qui te regardes ?, lui dis-je; je ne voulais pas qu'il sache qu'on nous regardait.

-Comme le tien par exemple ?, renchérit-il en ricanant.

-… Par exemple.

-Non. Le tien de regard, j'arrive à le sentir, mais là, il y en a trop, beaucoup trop, je dirais des groupes de gens. On nous regarde, n'est-ce pas ?

-…Ca te dérange ?"

Après une minute de réflexion, il répondit négativement. Le chemin jusqu'à la chambre se fit calmement, avec quelques paroles à l'occasion. Il me donna le mot de passe, et, une fois dedans, je repensais à mon rêve… Au carnet… Au carnet, par Merlin, au carnet qui était là!

"Potter, tu sais, quand j'étais gosse, mon père m'enfermait dans la cave pour que j'apprenne à sentir les choses, les sentiments autour de moi, narra t-il. C'est un peu le même principe qu'un chien; il va sentir ta peur. Et là, je te sen nerveux. Je me trompe ?

-… Il y a encore deux jours je n'aurais jamais cru pouvoir te parler normalement, jamais je n'aurais pensé réagir comme je l'ai fait, et j'aurais ri au nez de la personne qui m'aurait dit que tu allais te confier à moi. C'est comme si… Tu ne paraissais pas qui tu étais. Tu n'es pas toi-même, hein? Et tu ne peux pas l'être.

- Et alors ? Ose me dire que tu n'as jamais ressenti la même chose ! Nous sommes pareil, prédestinés à un avenir complètement tracé. Toi, ou c'est la mort, ou c'est la gloire. Et moi… Ou c'est la mort par mon père, ou c'est la gloire de l'enfer. (Ndlr : J'aime cette phrase !)

-Je n'ai jamais dit le contraire. Je pense juste que nous avons un point commun, ce que je croyais impossible."

Quelques minutes de silence passèrent, pendant que je voyais Draco ranger ses affaires, puisqu'ils m'avaient interdit de le faire à sa place.

"Au fond… Qui te connaît vraiment, Draco ?

- Ma mère. Elle a beau être aristocrate, elle a beau avoir choisit son destin auprès de mon père, par amour, au début, elle n'aime pas son statut. C'est une femme riche de culture, de patiente et de compréhension. Elle ne te déteste pas."

Un rire m'échappait. Je le vis avancer doucement, tâtant les objets pour s'asseoir sur son lit, qu'il trouve facilement, puis il toucha sa table de chevet, d'abord doucement, puis avec plus d'ardeur, s'inquiétant de ne pas y trouver quelque chose.

"Merde! Pott… bon. Harry, tu peux m'aider ?

-Oui, qu'est ce qu'il y a ?

- Ya pas un cahier vert dans le coin ?"

Un cahier vert. LE cahier vert. Merde. Stress pas !

" Si, tiens, il était tombé par terre, lui répondis-je en le ramassant.

-Merci. Il avait l'air apaisé de le savoir là.

-Pourquoi tu t'inquiétais tant de ne pas le voir ?

-… Il contient des choses que personne ne devraient voir. Je ne le protège pas puisque normalement, personne à part moi et Hermione ne vient ici.

- Et qu'est ce qu'il y a dedans ? (Je feintais totalement, ma parole !)

-… Rien. De simples informations concernant les Malfoy."

Ah ! Le menteur ! Je soufflais légèrement du nez, en signe de rire. Erreur. J'oubliais que sans la vue, les sens sont plus développés. M.E.R.D.E.

" Pourquoi tu rigoles Potter ? Cracha t-il.

-Rien, pour…rien.

-Parle ! Pourquoi tu riais ?

-Qu'est ce qui te fait dire que je riais ? Et même si c'était le cas, je ne vois pas pourquoi tu te mets dans cet état !

-Arrête de te foutre de ma gueule. Je saurai pourquoi tu as ri."

Je ne savais pas si je devais m'inquiéter ou non, alors sur l'instant, je passais à autre chose.

"Tu veux boire quelque chose ? Proposa t-il.

-Tu as quoi ?

-Cocktail maison, ça te va ?

-Ok. Tu veux que je le fasse ?

-… ouais."

Il m'expliqua que ses bouteilles se trouvaient dans un coffre sous son lit. Là, je trouvais des verres avec une dizaine bouteilles d'alcool.

"Bon, tu fais ce que je te dis. Tu prends la bouteille verte, du Whisky Pur Feu, et tu en verses 2/3. Dans le dernier tiers, tu ajoutes le liquide la bouteille jaune, la grande. Et après, dans une fiole violette, tu prends quatre gouttes pour chaque verre.

-Ok. Je crois que c'est bon."

Je ne savais pas exactement ce que je buvais, et pourtant je lui faisais confiance. Le résultat était agréable au goût. Bref.

"Bon, et maintenant Potter, tu vas me dire pourquoi tu riais.

-Parce que je sais que tu mens."

QUOI ? Mais, wow, c'est pas net, ça ! C'est sorti tout seul, comme… comme lorsqu'on boit du… Du véritasérum ?

"Je mens ? En quoi je mens ? S'exclama le blond.

-Tu as mis du véritasérum !

-Et alors, au moins je sais maintenant !

-Mais tu en as bu aussi !

-Oui, mais je n'ai rien à cacher moi.

-ben tiens !

-En quoi je mens ?

- Ce n'est pas des informations que ce bouquin contient, c'est ton journal intime ! Et moi faut que je me la boucle !

-COMMENT TU PEUX SAVOIR CA?"

L'alcool lent dans mon sang fait que je n'avais pas vu venir Draco qui, en rage folle comme vous pouvez le constatez, m'avait agrippé le cou et collé sur un mur. Mais comment il faisait pour savoir exactement où il était ?

"PARLE ! Bordel, PARLE POTTER !

-Je… "

Je me rappelais surtout que lui aussi avait bu le sérum.

"Es-tu amoureux de moi ? Lui demandais-je, de but en blanc je dois dire.

-… Quoi ?

-Je t'ai demandé si tu m'aimais. Hermione m'a tout dit. Elle m'a fait rentrer dans son souvenir, le soir où tu étais saoul. En plus de parler de moi ivre, tu parles de moi dans ton bouquin. Je suis tombé dessus et je l'ai lu. A ton tour. Tu m'aimes, oui ou non ? Tout ca n'est-il qu'un rêve ?"

Je pense avoir débité trop de choses et trop rapidement. Doucement, il relâcha sa prise, me laissant retrouver la fermeté du sol, pendant que, perdu, il s'affala à même le sol. Et bien, l'image des Malfoy en prend un coup depuis quelques temps !

"Je… commença t-il, pendant que je m'installais, face à lui. Je ne sais pas quoi dire… Tout ceci devait rester… secret… Mes… Ce que je ressens ne doit pas être ébruité. Il ne faut pas… Je t'en prie Harry, ne dis rien… Je n'ai pas le droit à l'erreur…

-Je ne vois pas pourquoi j'en parlerai… Les explications, je les voudrais pour mon cœur. Il traverse des choses difficiles depuis quelques jours.

-Très bien. Écoute-moi, alors. S'il te plaît. Et ne te moques pas sinon je t'en fous une, petit con ! (et oui, n'oublions pas que ce cher Draco est sous l'effet du sérum !) Je… Je ne sais pas comment ni quand ça a commencé. Je pencherais pour le début de 4 ème année. Mon père parlait sans cesse du retour de Voldemort, et ça me prenait de plus en plus la tête. J'ai voulu t'aider, enfin, te prévenir, mais bon à chaque fois que j'essayais, on finissait par se battre. Et puis mon père a comprit que j'essayais de changer de camp, si l'on peut dire. Il m'a donc menacé, et j'ai été surveillé toute l'année. Ce qui explique le fameux pari que j'avais dit avoir fait. Connerie. Je n'ai pas parlé à mon père cette année-là. Presque pas. Bref, et donc, les idéologies de mon père commençaient à me faire flipper. J'ai commencé à changer de camp… Doucement. Par étape. Et puis, du coup, j'ai commencé à te regarder sous un autre angle. Sous l'angle du "héro". De l'espoir. Pas sous celui de "l'ennemi du Maître". J'ai… et bien oui, je t'ai observé, je t'ai protégé aussi, lorsqu'il le fallait. Je ne sais pas exactement quand est ce que j'ai flashé sur toi… Quand je m'en suis rendu compte, j'étais vert. Moi, changer de camp, ok, mais avoir flashé sur… Potter ? La blague ! Mais tu berçais mes nuits, et mes journées aussi. J'essayais de lutter, enfin, de contrer ça, mais rien à faire, on se retrouvait toujours. ET puis j'ai compris que le seul moyen de t'avoir près de moi était, quel paradoxe, la haine. Ton regard devient unique quand il se tourne vers moi. Même s'il n'en contient que de la rage… Ce regard, il m'appartient. Et puis, le temps a passé, et c'est devenu de plus en plus… fort. Je crois, oui, que je suis… tombé amoureux… de toi."

…J'ai changé de côté. De face au blond, je suis allé à côté de lui, frôlant sa jambe, pour qu'il me sente. Tout cela était étrange. Contrer le sérum sur autant de temps est impossible. Il ne ment donc pas.

"Je ne sais pas pourquoi je te dis ça, je ne devrais pas. Foutu sérum de merde ! reprit-il.

-Tu ne peux en vouloir qu'à toi-même ! Lui répondis-je en rigolant.

-Harry ?

-Oui ?

-Tu ne me déteste pas ?

-Non.

-Tu ne te moque pas ?

-Non.

-Alors qu'en penses-tu ?

- Et toi, d'abord, que ressens-tu, là, maintenant ?

-… J'ai peur de ta réponse.

-…Il ne faut pas. Je… Pouah. Je vais y aller direct, hein. Je ne pense pas t'aimer. (Je le sentis se contracter) Laisse-moi t'expliquer. Tout ça est arrivé trop vite, en deux jours. J'ai beaucoup réfléchi, sur moi, sur toi, sur nous, sur tout notre chemin à faire. J'en ai conclu trois choses : d'abord, nous devons oublier le passé. Je ne te connais pas, et ça me fout la trouille de me dire ça. On doit connaître son meilleur ennemi, et étant donné que ce n'est pas le cas, tu ne peux pas être mon meilleur ennemi, par conséquent. La deuxième chose, c'est que j'ai agi impulsivement depuis le sort, jusqu'à maintenant. Même si, d'habitude, je ne réfléchis pas dans les circonstances dangereuses, j'aurais dû analyser tout ça, mais je ne l'ai pas fait. J'ai donc agi inconsciemment, selon mes volontés, mes envies cachées. Et pour finir… Je ne suis pas dégoûté. Aussi étrange que cela puisse l'être, j'ai l'impression que c'est la chose la plus normal du monde. Comme si ça devait arriver. Je…pense ressentir des choses pour toi. Des choses près de l'amour, mais ce que je veux dire, c'est qu'en deux jours, il n'est pas possible pour un humain, même sorcier, de comprendre et d'accepter cela. Il me faudra du temps, mais je pense que l'on peut y arriver.

-…Merci."

Je lui souriais, même si il était incapable de le voir, je savais qu'il le sentait. Et puis, j'ai enlacé sa main, et nous sommes restés là, jusqu'à ce que je me décide à agir. Alors, je me suis avancé vers lui, plus près, encore un peu plus près, ma main remontant le long de son bras, jusqu'à sa nuque que j'ai emprisonné, pour pouvoir lui déposer un baiser sur le bout des lèvres. Et son goût de paradis.

FIN

oOo

Yo, la compagnie ! =D Bon, de retour ici, je poste -enfin- un chapitre. Mon excuse ? Le temps qui passe, plus l'envie mais je me suis jurée de la finir, et bien voilà, c'est chose faite !

Oui, voici l'officiel fin de "Une sorte de rêve prémonitoire ?". Pour ceux qui auraient des questions, qu'ils n'hésitent pas.

Bon. Quand je dis l'officiel fin, cela veut dire que l'officieuse est en cours d'écriture (enfin, dans ma tête, j'ai fini de taper ce chapitre hier ! 8 pages ! ) et qu'elle s'armera d'un lemon. Je m'excuse d'avance car je ne sais pas les écrire, m'enfin, qui ne tente rien n'a rien.

Heu, j'ai, enfin je pense, améliorer mon style d'écriture par rapport aux anciens chapitres ? Pour ? Contre ? J'aimerais vos avis, s'il vous plaît ! Merci aussi à ceux qui m'ont suivi

Et quant à moi, je vous retrouve bientôt car plein de projets germent dans ma tête !

M. Apple.