Voici ma 'petite' contribution pour Noël ! Vous allez rire encore... ça devait être un OS... mais que voulez-vous, j'ai la folie d'écrire(bien que j'écrive mal, je vous l'accorde xD) et c'est devenu trop long. ! :D C'est encore un AkuRoku... mais désolée, je suis vraiment une fan de ce couple... (même si je pense que mon prochain OS sera un Riku/Xion xD)

Bon je préfère vous prévenir... c'est assez différent de ce que 'ai l'habitude d'écrire... et certains personnages risquent de vous surprendre... ils sont un peu OOC par moment(je vous laisse deviner qui) mais il y a une explication à ça... j'ai écri cet OS avec les souvenirs de deux expériences très douloureuses que j'ai traversés en primaire et au collège... et les sentiments éprouvés par les personnages sont directement calqués sur les miens...

Mais à part ça... il n'y a rien de spécial ^^' (à part sûrement des fautes lol. Encore et toujours xD mais je n'ai pas de Bêta, alors je fais avec les moyens du bord (mon cerveau ramolli et mon dico)

Aussi ! Le début de la fic peut vous paraître étrange, parce que les personnages sont assez jeunes, mais ne vous inquiétez pas ^^ ça ne dure pas xD

^^ Merci beaucoup à Nayru25 d'avoir 'supervisé' cet OS ! =D Tes avis m'ont beaucoup aidée ^^ Ceci est la première partie, et elle est encore plus longue que celle que je t'avais envoyée XD Et je te remercie aussi pour m'avoir aidée à trouver un titre =)

La deuxième partie, que je mettrai le jour de la St Sylvestre, sera quand même plus courte... (peut-être 2000 mots en moins ? XD je sais pas... Open Office compte pas le nombre de mots TT)

Bonne lecture ! =)


« C'est nul ! »

Le jeune roux jeta furieusement au sol la boîte de cookies qu'il tenait en main.

« Axel, ce n'est pas en t'énervant qu'ils se vendront plus vite ces biscuits... » marmonna sa jeune amie, qui stoppa sa course un instant pour ramasser la boite de biscuits qu'Axel avait fait tomber.

« Parle pour toi, Xion ! T'as déjà presque vendu tous les tiens ! Alors que moi j'en suis au même stade. AUCUN ! »

La jeune fille aux cheveux ébène secoua négativement la tête avec un petit sourire, amusée par le comportement du rouquin.

Cela faisait maintenant une petite heure que les deux amis parcouraient chaque recoin de la ville. A l'approche de Noël, le principal du collège de la Cité du Crépuscule avait décidé d'organiser une grande fête pour cette occasion. Seulement, cela ne pouvait se faire que s'ils avaient suffisamment d'argent pour financer les frais des diverses animations qui avaient été prévues. Il avait donc proposé à chaque classe d'organiser une vente de gâteaux dans l'établissement même, ainsi qu'au porte-à-porte.

Xion ouvrit sa propre boite à biscuits, et essaya de dissimuler un petit sourire. En effet, les siens avaient été vite vendus. Elle compta discrètement le nombre de munnies que cela lui avait rapporté... pas mal du tout. Quel dommage qu'elle ne puisse pas tout garder pour elle.

Elle regarda Axel du coin de l'oeil, alors qu'il pestait dans son coin.

« Axel, montre-moi tes cookies, deux petites secondes. »

Son ami obéit sans objection, pensant que Xion allait les vendre à sa place et qu'il allait pouvoir rentrer chez lui. La petite fille saisit la boite et l'ouvrit. Et elle fit une grimace en voyant l'allure des sucreries...

« Axel... c'est ta mère qui a fait ces cookies ? » demanda t-elle, incertaine.

« Bien sûr que non ! C'est moi ! Je suis assez grand pour cuisiner seul ! »

« Ah hem... ça explique la tête des cookies alors... » dit-elle.

« ... »

« ... »

Il y eut un long moment de silence...

« Pourquoi tu dis ça ? » demanda Axel suspicieusement.

Xion se racla la gorge et détourna le regard en rendant la boite de cookies à son propriétaire. Elle ne voulait pas vexer son ami.

« Pour rien, pour rien... » dit Xion en se remettant à avancer, sifflotant, comme si de rien n'était.

Perplexe, Axel fit travailler son cerveau quelques secondes et en vint à une conclusion...

« Tu les trouves dégoûtants, c'est ça ? » demanda t-il, les sourcils froncés.

La petite brune s'arrêta et se retourna, se grattant la tête nerveusement.

« Bah euh... »

Vexé, Axel gonfla les joues.

« Tu ne les a même pas goûtés ! »

« Mais Axel, tu dois avouer qu'en les regardant, on n'a pas vraiment envie de les manger ! » se défendit Xion son index pointé vers la boite de biscuits de son ami.

« N'importe quoi ! »

Il enleva furieusement le couvercle de la boite et observa attentivement les cookies qu'il avait soigneusement préparés.

« Maintenant que tu le dis... c'est vrai... ils sont presque tout verts... »

« Et les pépites, on dirait des pustules... » ajouta Xion en se penchant elle aussi sur les cookies.

« Oui bon ça va hein ! 'Faut pas exagérer non plus ! »

« Axel, tu veux vraiment vendre...ça ? »

« Bien sûr que oui ! »

Xion avait soudainement mal pour les gens qui allait devoir manger les biscuits. Urgh...

« Paix à leur âme. » souffla avec discrétion la brune en soupirant.

« J'ai entendu ! » cria Axel en s'éloignant, bien décidé à vendre toute sa boite de biscuits. « Je fais un pari ! »

« Un pari ? » répéta Xion en haussant un sourcil.

« Exactement ! » Il mit sa boite à cookies sous son bras, une main sur hanche, l'autre pointant Xion. « Il te reste environ 3 gâteaux dans ta boite, c'est ça ? » Xion hocha juste la tête. « Ok ! Et bien je te parie que je réussirai à vendre TOUS mes cookies avant toi ! On se fixe une limite. A 18 h, rendez-vous en haut de l'horloge de la gare si aucun des deux n'a fini avant l'autre. »

La jeune fille eut un sourire provocateur.

« J'aime les défis... ça va être simple. Cela tombe bien, on avait le même nombre de gâteaux sur nous. Il suffira de voir lequel de nous deux a le moins de gâteaux en sa possession à la fin, et on sera fixé. Celui qui perd devra donner 500 munnies à l'autre. »

« Dans ce cas, c'est parfait ! »

Les deux amis se regardèrent une dernière fois les yeux dans les yeux, avant de se tourner le dos, et de partir vers des directions opposées.


Satanée Xion ! Pour qui se prenait-elle ? Bon d'accord, il n'était pas spécialement doué pour la cuisine, mais il y avait quand même des limites. D'ailleurs, il savait pertinemment que ce n'était pas elle qui avait cuisiné ses gâteaux, mais sa mère. Alors il avait une excuse !

Mais tout de même... ce n'était pas des cookies d'apparence peu appétissants qui allaient faire son affaire. Il allait avant tout devoir les vendre... et ce n'était pas partie gagnée d'avance...

Et maintenant qu'il y réfléchissait, il errait dans cette même rue depuis plus de cinq minutes déjà... et à ce rythme, il allait perdre. Et si Xion avait déjà tout vendu ?

Il secoua énergiquement la tête, hottant cette pensée de son esprit. Il n'allait pas s'avouer vaincu si facilement.

Il se précipita vers la première maison qui entra dans son champ de vision.

Il appuya sur la sonnette où il put lire 'Hojo' et attendit patiemment que quelqu'un vienne lui ouvrir.

Ce quelqu'un fut un homme à lunette assez grand, d'environ une soixantaine d'années, dont le visage anguleux était marqué de quelques rides.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda t-il en regardant Axel de haut.

Le jeune roux se sentit soudainement intimidé par le vieil homme.

« Euh... c'est pour une vente de- »

« Pas intéressé. »

Et il lui ferma la porte au nez, sans rien ajouter d'autre.

Axel resta immobile devant la même porte pendant plusieurs minutes, clignant des yeux, abasourdi.

« O-kaaaaay... » fit-il en se grattant la nuque, se décidant enfin à bouger.

Un échec. Un. Mais cela n'allait pas l'achever pour autant.

Il referait le tour de la ville en entier s'il le fallait.

Une demi heure plus tard, Axel finit par réaliser qu'il s'était un peu surestimé. Il était 17h15, et il n'avait toujours rien vendu. Il ralentit ses pas, se rendant compte qu'il commençait à fatiguer. Il fit un peu remonter son écharpe pour recouvrir son nez rougi par le froid et mit ses mains dans ses poches. S'il restait immobile comme ça, il allait geler sur place.

Il marcha le long d'un petit boulevard pour arriver dans un quartier qu'il ne connaissait que très peu. Du moins il y avait rarement mis les pieds, car il n'y avait pratiquement personne qui y vivait. Il s'y trouvait bien une petite maison non loin de là, mais elle était toujours restée inoccupée.

Alors qu'il était sur le point de revenir sur ses pas, une douce mélodie parvint à ses oreilles.

Il fronça les sourcils, et mit une main derrière son oreille gauche, essayant de bien distinguer la douce musique par rapport au bruit du vent.

Non, ce n'était pas son imagination, c'était bien le son d'un piano qu'il entendait.

Mais pourtant, il n'y avait personne aux alentours ! Il n'était pas fou !

Il ferma les paupières et écouta attentivement la mélodie... C'était doux... calme... relaxant... il sentit ses pieds bouger d'eux même, mais il n'y prêta pas vraiment attention, il était comme hypnotisé par la musique.

Il continua à avancer, tout ouïe, les yeux toujours clos. Les rares personnes à passer dans ce quartier pour rentrer chez eux lui lancèrent d'étranges regards, se demandant s'il n'était pas fou à se déplacer les yeux fermés.

Il marcha quelques centaines de mètres, pour arriver en face d'un escalier de pierre, qu'il monta, sans se poser de question. Il n'avait jamais vu cet escalier auparavant. Mais vu qu'il n'était jamais venu ici, ce n'était pas étonnant.

Plus il avançait, plus il sentait qu'il se rapprochait du son de ce piano. Il pouvait également voir la mer à l'horizon. La mélodie du piano mêlée au souffle du vent ainsi qu'au bruit des vagues étaient si agréable, si beau. Il n'avait jamais vraiment été attiré par la musique avant, mais ceci faisait parti d'une exception.

Il commençait à se demander QUI pouvait jouer aussi merveilleusement ?

Un homme ? Une femme ? Cela le démangeait tellement de savoir, il allait devenir complètement fou.

Il accéléra le pas, pour finalement courir, guidé par la musique.

Et avant qu'il ne s'en rende compte, il était arrivé devant une petite maison, près du bord de mer.

Il était si proche... il chercha désespérément une porte ouverte par laquelle il pourrait entrer dans la petite demeure, jusqu'à ce que ses yeux tombent sur une fenêtre grande ouverte. Il traversa tout le jardin, sans se soucier s'il écrasait des plantes ou pas.

Il se pencha, pour ne pas se faire repérer, et regarda discrètement à l'intérieur de la maison.

La décoration consistait en un magnifique tapis couleur rubis fait de velours, sur lequel étaient posés deux petits canapés dans les même tons. Collée contre le mur, il voyait une grande armoire en bois, sûrement sortie d'un antiquaire. Le papier peint couleur rouge pastel se mariait très bien avec tout cet ensemble. De plus, il pouvait sentir une bonne odeur de cannelle se dégager de la pièce.

Mais aussi beau que cela puisse paraître, il restait toujours un problème.

Il n'y avait aucun piano en vue.

Et pourtant la musique parvenait encore à ses oreilles, toujours plus forte, toujours aussi envoûtante.

Il se releva rapidement, et se dirigea vers l'entrée.

Il trouva la sonnette, et ce fut sans réfléchir qu'il appuya dessus.

Et d'un coup, la musique stoppa.

Axel écarquilla les yeux.

Non ! Remets-toi à jouer !

Alors qu'il se rongeait les ongles, espérant que le ou la pianiste reprenne son morceau, quelqu'un vint lui ouvrir.

Le jeune roux leva les yeux pour les poser sur un jeune homme, de sûrement environ cinq ans son aîné, aux cheveux blonds coiffés en pics, et dont les yeux était aussi bleu que le ciel.

Une nouvelle fois, Axel se retrouva déstabilisé.

« Bonjour. Je peux t'aider ? » demanda le blond, le visage inexpressif.

« Euh... je... » bredouilla le rouquin en se tortillant les doigts, la tête baissée. Il ne savait même plus quoi dire. Il était venu car il avait été attiré par la mélodie, mais maintenant qu'il ne l'entendait plus, ça n'avait plus aucun intérêt. Il allait partir.

« Cloud ? C'est qui à la porte ? » demanda une petite voix venant de l'intérieur de la maison.

Cloud ? Ce devait être le nom du jeune homme en face de lui.

« C'est rien, Sora ! Continuez de jouer ! » répondit Cloud.

Et alors, le morceau recommença, faisant vaciller le coeur d'Axel, qui se mordit la lèvre.

Comme s'il avait compris ses pensées et ses intentions, Cloud sourit.

« Tu voudrais entrer ? » demanda t-il à son vis-à-vis, qui n'avait pas l'air d'en croire ses oreilles.

« Vous êtes sûr ? Je peux ? »

« Bien sûr, du moment que tu ne déranges pas. Ils vont être contents d'avoir de la visite. Ils se sentaient un peu seuls ces derniers temps, ça va leur faire du bien de voir un gamin de leur âge. »

Axel sourit et ne se fit pas prier pour entrer. Mais il se demandait bien de qui ce Cloud voulait parler en disant 'ils'.

Le blond referma la porte derrière lui et lui fit un signe de la main, l'indiquant à le suivre.

Le rouquin suivant les pas du blond, vit qu'il traversait la pièce qu'il avait observé en douce quelques instants plus tôt.

Ils empruntèrent ensuite un petit couloir, qui les menèrent devant une petite porte à moitié fermée.

Le piano y était juste derrière. Il le sentait.

Et il avait raison. En entrant, l'une des premières choses qu'il vit, fut le magnifique instrument blanc cassé trônant au beau milieu de la pièce.

Assis devant, il vit de dos un jeune garçon châtain de petite taille, les cheveux complètement désordonnés, assis sur un tabouret.

Mais ce n'était pas lui qui jouait.

En réalité, le pianiste qu'il avait recherché était la personne assise à la droite du jeune brun. Il s'agissait d'un garçon de la même taille, à la silhouette fine, aux cheveux blonds comme le blé. La coiffure des deux garçons n'était pas sans rappeler celle de Cloud, maintenant qu'il y pensait.

« Je vais te laisser, avec eux, ok ? » lui dit Cloud en lui tapotant l'épaule.

A l'entente de sa voix, le garçon châtain sursauta et se retourna. Une nouvelle fois, le petit pianiste arrêta son morceau et se retourna en même temps que son voisin.

Axel eut le souffle coupé en voyant son visage... il était identique à celui de son frère... mais ce n'était pas ça qui le frappait autant. Ces yeux, ces cheveux... il était vraiment angélique. Il ressemblait à un petit chérubin.

« Oh ! On a de la visite ! Enfin ! Ça fait longtemps que j'attends qu'on vienne nous souhaiter un bon emménagement ! » s'exclama le châtain en clapant des mains de manière excitée.

Il descendit de son tabouret et se planta devant Axel avec un sourire béat collé sur le visage. Il prit la main du jeune roux et la secoua énergiquement.

« Salut moi c'est Sora ! Sora Strife ! Et toi comment tu t'appelles ? Ouah tes cheveux ! Ils sont trop bien ! C'est ta couleur naturelle ou une teinture ? Si c'est une teinture c'est trop bien réussi en tout cas ! Et si c'est naturel et bah c'est trop beau ! Dis, t'as quel âge ? Moi j'ai onze ans ! Et t'as vu, mon frère et moi on se ressemble trop, non ? Oui bon c'est normal on est jumeaux ! Mais n'empêche que je suis le plus grand ! De sept minutes seulement, mais le plus grand quand même, HA ! »

Axel se demandait bien comment quelqu'un pouvait parler aussi vite pendant aussi longtemps sans avoir besoin de respirer. Il lui posait des questions, mais il ne lui laissait même pas le temps d'y répondre. En plus, il n'arrêtait pas de secouer sa main, et il commençait à avoir mal.

Mais heureusement Cloud vint lui porter secours.

« Sora, viens m'aider à la cuisine s'il-te-plaît ! » cria t-il de là où il était.

« J'arriiiiiive ! »

Le petit brun sortit avec excitement(et on se demandait pourquoi. Mais apparemment, il avait toujours envie de sourire) de la pièce, en claquant la porte en grand vacarme.

Axel soupira. Du calme, cela faisait du bien.

Mais cela le mettait face à un autre problème...

Il était seul en compagnie du petit blondinet, et il ne savait absolument pas quoi dire.

Le jeune blond avait la tête baissée, ses petites mains posées mollement sur le clavier aux touches noirs et blanches, mais aucun son ne sortait cette fois.

Axel se gratta la nuque, gêné par ce silence pesant qui régnait dans l'atmosphère, prenant soin de poser ses yeux partout sauf sur le petit blond, dont il ne connaissait pas encore le prénom.

Finalement, décidant de prendre son courage à deux mains, il prit une grande inspiration et ouvrit enfin la bouche.

« Je suis désolé d'arriver comme ça à l'impro- »

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda timidement le garçon, en pointant la boite qu'Axel tenait en main.

Axel fut agréablement surpris de l'entendre parler. Il semblait être un garçon assez réservé comparé à son frère jumeau, alors il ne s'était pas attendu à ce qu'il prenne la parole en premier. Mais ce qui l'avait le plus stupéfait était la voix en elle-même. Elle était aussi mélodieuse que la musique qu'il jouait avec son piano.

« Ça...? » reprit Axel en secouant d'une main la boite. « Des gâteaux que j'ai préparé pour une vente. »

« Ah ? Je peux les voir ? »

Le roux fut moins rassuré tout d'un coup. La remarque désobligeante de Xion lui revenait en tête.

« Euh oui si tu veux. »

Mince !

Le petit blond sauta de sa chaise et s'avança vers Axel, qui se donnait mentalement des claques.

Mais il fut surpris d'entendre le blondinet rire en voyant l'allure des biscuits.

« Ils sont spéciaux ces cookies ! C'était pour Halloween ? » demanda t-il.

Normalement, Axel aurait été vexé d'entendre ça, mais il ne détectait aucune moquerie dans sa voix, juste un peu d'amusement.

« Non, c'est pour Noël. » répondit-il, n'ayant plus vraiment peur de se ridiculiser.

Et le blond éclata de rire de nouveau.

Un rire qui lui était contagieux, car un sourire apparut sur ses lèvres, pour qu'il éclate de rire à son tour.

Une fois remis, le petit blond demanda :

« Ils sont à combien les gâteaux ? »

Le rouquin haussa les sourcils, surpris. Peut-être allait-il avoir une première vente...

« 50 munnies. »

Le garçon courut vers l'étagère en hauteur et se mit sur le pointe des pieds afin d'essayer d'atteindre le tout dernier tiroir, celui le plus élevé.

Amusé, Axel vint le rejoindre et ouvrit le tiroir à sa place. Il était tellement petit pour son âge. C'était vraiment drôle.

Le petit blond sembla chercher quelque chose à l'aveuglette, vu qu'il était bien trop petit pour pouvoir regarder à l'intérieur du tiroir. Il sourit quand il le trouva. Il referma le tiroir d'où il avait sorti un petit porte monnaie en forme de mog.

« 50 munnies... dans ce cas, je prends tous tes gâteaux. »

Axel crut que sa mâchoire allait se décrocher.

« Tout ? T'es sûr ? »

« Oui oui. Normalement, Cloud ne veut pas que l'on mange de sucreries entre les repas, mais je peux bien faire une exception pour cette fois. »

Le roux afficha le sourire de la victoire. Il avait gagné face à Xion. Alors que le blondinet lui tendait l'argent, et qu'il lui donnait carrément la boite entière en échange, il sortit son portable de sa poche, s'empressant d'envoyer un message pour narguer son amie, lui disant qu'il avait tout vendu d'un coup. Et vlan !

« Au fait, c'est pour quoi cette vente ? » demanda soudainement le blond en dégustant les biscuits fraîchement achetés. Cela donnait à Axel une nouvelle raison de railler Xion : ses cookies avaient l'air immonde, mais seulement en apparence, car le garçon semblait se régaler.

« C'est pour le collège, pour payer la fête de Nöel qu'il va organiser mi-décembre. »

« Oh, de quel collège il s'agit ? » demanda le blond.

« Le seul de la Cité du Crépuscule. »

Le visage du blondinet s'illumina.

« J'y rentre justement lundi avec Sora ! En 6ème. »

« Je me disais bien que je ne t'avais jamais vu auparavant. » confirma Axel en souriant. « Vous venez d'emménager ? » Le petit blond hocha la tête. « Si ça se trouve, tu seras dans la même classe que Xion. »

« Xion ? »

« Une amie à moi. » Roxas hocha juste la tête.

« Tu as quel âge ? » demanda le jeune blond ensuite.

« 14 ans ! » dit fièrement le rouquin en frappant sa poitrine de son poing.

Et ils continuèrent à discuter pendant un bon quart d'heure sans s'arrêter. Axel était vraiment content. Au départ, il avait cru qu'il était dur de sympathiser avec le jeune garçon, mais c'était juste l'apparence de ce dernier qui lui avait fait penser cela. Il était certes, beaucoup plus timide et réservé que son frère aîné, Sora, mais pas moins gentil et chaleureux.

Ils étaient tellement plongés dans leur conversation actuelle, qu'Axel en avait presque oublié la raison de sa venue.

Le piano.

« En fait, je vais t'avouer quelque chose... »

L'air sérieux d'Axel interpella tout de suite le petit blond.

« Hm ? »

« Je ne suis pas venu volontairement chez vous... en fait si... mais pas vraiment... enfin... »

Perplexe, le garçon blond inclina la tête sur le côté.

« Bon bref ! J'étais comme transporté par ta musique ! C'était splendide ! Je n'avais jamais entendu ça avant. Depuis combien de temps en joues-tu ? » demanda Axel, tout sourire, en prenant le petit blond par les épaules.

Flatté, ce dernier rougit et se cacha les yeux derrières ses mèches blondes.

« Merci... cela fait à peu près six ans que j'apprends. »

Axel siffla, impressionné.

« Mais il y a mieux tu sais ! Cloud apprend depuis plus de dix ans ! Tu devrais l'écouter jouer lui aussi ! » s'empressa de répondre le blondinet.

« En fait... d'habitude, je ne suis pas attiré par ce genre de musique... j'ai déjà entendu des centaines de mélodies au piano interprétées par d'excellents pianistes, du moins selon les critiques que j'entends, mais aucune ne m'avait jamais marqué autant que la tienne. »

Touché, le garçon aux cheveux d'or le remercia timidement puis le silence retomba.

Mais pas pour longtemps, car Axel réalisa qu'il avait oublié de poser la question la plus importante :

« C'est quoi ton nom ? Cela fait une demi-heure qu'on parle, mais on ne connaît toujours pas le nom de celui en face de nous. » rit nerveusement Axel en se grattant l'arrière de la tête.

« C'est vrai... » admit-il à son tour. « Je m'appelle Roxas. »

« Roxas. » répéta le roux. C'était inhabituel comme nom, mais très joli. « C'est Axel, pour ma part. »

Les deux garçons discutèrent encore un peu. Mais Axel, voyant que la nuit commençait à tomber, décida – à regret – qu'il était finalement temps de partir.

Mais avant de rentrer chez lui, Axel demanda à Roxas de lui jouer quelque chose au piano. N'importe quoi.

Et Roxas recommença à jouer. Cette fois, il s'agissait d'un morceau assez familier, vu qu'assez connu du grand public, Lettre à Élise. Il l'avait souvent entendu... à la radio, dans des pubs, des films... mais alors que les doigts fins de Roxas se promenaient de touche en touche sur le clavier, il avait l'impression de le revisiter. C'était étrange comme sensation, mais au combien agréable...

Ce fut avec le coeur léger qu'Axel rentra chez lui cette soirée là.


Le lendemain, Xion fut donc contrainte de céder 500 munnies de son argent de poche à Axel. Un pari était un pari, et puis c'était elle qui avait fixé le prix à payer pour le perdant. Axel avait compté l'argent avec minutie. Avec tout ça, il aura de quoi s'acheter un petit stock de glaces à l'eau de mer.

Mais pour le moment, ce n'était pas ça qui l'intéressait.

« Et tu sais, il est vraiment gentil. Dés qu'il les a vu, il a décidé de me les acheter. Et il a le même âge que toi ! » expliqua Axel, tout excité à son amie Xion, qui l'écoutait avec un sourire, tout en faisant ses devoirs dans sa chambre sur son bureau.

« J'aimerai bien le rencontrer moi aussi. »

« Il ira dans notre collège ! On pourra le voir tous les jours. Et puis avec un peu de chance, il sera dans ta classe !

« C'est rare que tu dises autant de bien de quelqu'un. » avoua Xion. Elle fit pivoter sa chaise et regarda Axel droit dans les yeux. « Je vais être jalouse si ça continue ! » plaisanta t-elle en tirant la langue.

Son ami rit un peu et laissa sa tête retomber contre l'oreiller de Xion. Il prenait ses aises chez elle, mais il avait l'habitude, depuis le temps qu'ils se connaissaient.

« Mais tu sais, je pensais vraiment ce que j'ai dit. Ça fait au moins un bon quart d'heure que tu me parles de ce Roxas. Ça a été le coup de foudre, on dirait. » ricana Xion en se frottant les mains.

Axel faillit s'étrangler en entendant ça, mais se reprit tout de suite.

« Xion, on est pas dans tes mangas louches... »

« C'est pas louche ! Et ça s'appelle du yaoi, espèce d'ignorant. Je ne suis pas la seule à aimer ça ! Demande à Naminé et Kairi ! » rétorqua Xion faisant référence à ses deux soeurs, les mains sur les hanches.

« Oui oui peu importe... mais Xion... être gay... »

« Quoi ? »

« Bah... c'est pas normal... »

Xion se retint de lui faire une réflexion désagréable. Elle n'avait pas envie de se disputer avec lui. Les parents d'Axel étaient intraitables quand il s'agissait d'homosexualité. C'était un sujet tabou dans la société, et terrain miné pour la famille d'Axel. Et il semblerait que ces préjugés sur les gays avaient influencé le roux... Elle n'allait pas dire qu'il était homophobe... mais elle savait bien que cela le mettait mal à l'aise de parler d'homosexualité, tout comme ses parents, cent pour cent homophobes. Alors Xion évitait d'aborder le sujet. Parfois elle se disait que malgré le fait que son ami soit de trois ans son aîné, elle avait gagné plus de maturité et d'autonomie que lui pour se faire sa propre opinion... Elle ne suivait pas la pensée commune... Mais la façon dont Axel parlait de Roxas était étrange... C'était rare d'entendre un garçon dire d'un autre garçon qu'il avait l'air innocent, adorable et angélique...


Roxas terminait de ranger son sac avec le sourire aux lèvres. Demain, c'était son premier jour au collège de la Cité du Crépuscule. Il avait hâte. On le prendrait sûrement pour un fou, vu qu'il était content de se rendre en cours. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Au début, il était anxieux, il ne savait pas comment allait se passer sa rentrée... il était du genre timide, à ne pas vouloir se mélanger avec les autres. Cela lui avait d'ailleurs causé quelques problèmes dans son ancien collège, dans lequel il n'était resté que deux mois avec Sora.

Mais sa rencontre avec Axel avait ouvert quelque chose en lui. Il était vraiment gentil, il voulait absolument être son ami. Le seul fait qu'il lui dise que sa musique lui avait plu, lui avait fait vraiment chaud au coeur. Et Dieu seul sait à quel point son coeur avait besoin de chaleur...

Il posa doucement une main sur sa poitrine et déglutit... la douleur était encore présente.

Il se leva péniblement et observa sa chambre. Il y avait encore des cartons à déballer, mais il s'en occuperait plus tard avec Cloud. Mais le problème était que toutes ces boites encombraient quelque peu la chambre, et il avait à peine la place pour se déplacer.

Il prit les petits cartons un par un et alla les poser dans le couloir.

Quand il vit le dernier carton qui trônait dans la pièce, faisant deux fois sa taille et trois fois son poids, le petit blond prit une grande bouffée d'air et essaya de le pousser. Il insista pendant plusieurs minutes, mais le carton refusait de bouger d'un millimètre.

Au moment où il allait réessayer, Cloud entra dans la chambre et le vit.

« Roxas ! Qu'est-ce que je t'ai dit à propos de ça ? » cria t-il à son petit frère, qui avala difficilement sa salive. C'était ce qu'il redoutait.

« Je voulais juste pousser ça contre le mur ! » se défendit Roxas en secouant les mains de gauche à droite pour calmer son frère.

« C'est justement ce que je te reproche ! Si tu avais besoin d'aide, pourquoi tu ne m'as pas appelé pour que je te le fasse ? »

Roxas fronça les sourcils.

« Mais je suis AU MOINS capable de pousser un meuble ! »

« Cela m'est égal ! Tu dois limiter tout effort physique, c'est pour ton bien ! »

Au même moment, Sora se précipita dans la chambre pour voir ce qu'il se passait.

« Je ne suis pas SI fragile quand même ! » criait Roxas en serrant les poings.

Voyant son cadet trembler, Sora s'inquiéta et prit place à ses côtés.

« Roxie écou- »

« Je m'en fiche ! Je ne fais que suivre les recommandations des médecins et de papa et maman pour limiter les risques ! Tu devrais y être habitué maintenant. » l'interrompit Cloud.

« Mais je- »

« Arrête, Roxas ! Si Cloud fait ça, c'est pour ton bien ! » intervint finalement Sora.

Le blond tourna la tête vers son frère jumeau, les yeux grands ouverts.

« Toi aussi, Sora...? »

« Rox... »

Le petit blond baissa mollement la tête et alla s'allonger sur son lit, faisant dos à ses deux frères aînés.

« Sortez... s'il-vous-plaît... » demanda t-il d'une petite voix.

Agacé, Cloud soupira bruyamment et sortit de la chambre en claquant la porte.

Sora, lui, resta quelques minutes à observer son petit frère. Une fois assuré qu'il était bel et bien endormi, il s'approcha du lit et s'assit sur le matelas, caressant les cheveux du blond doucement.

« On t'aime, Roxas. Ne l'oublie pas... » Il s'approcha et lui fit un baiser sur la tempe. « Passe une bonne nuit. »

Il fit remonter la couverture jusqu'aux épaules du cadet, pour qu'il n'attrape pas froid, éteignit la lumière, avant de fermer la porte en silence.


Le lendemain, la classe de 6ème de Xion accueillit un nouvel élève. Et comme Axel l'avait prédit, il s'agissait bien de Roxas. La description que son ami lui en avait fait correspondait parfaitement à la réalité.

Mais il avait hormis un détail : son visage pâle comme un linge.

Xion supposa qu'il devait avoir mal dormi. Il était vrai qu'une rentrée dans une nouvelle école pouvait être angoissant jusqu'à en perdre le sommeil.

Vu qu'il n'y avait pas de plan de classe, la professeur invita Roxas à s'asseoir juste à côté de Xion, vu qu'il y avait une place libre.

La conversation entre les deux mit du temps à démarrer, vu que Roxas semblait assez timide. Mais quand ce dernier sût que son nom était Xion, il sourit et lui parla de sa rencontre avec Axel.

La sonnerie retentit et tous les élèves sortirent en même temps, Roxas et Xion en dernier.

Elle vit alors Roxas afficher sourire radieux.

Axel se trouvait juste devant la porte en train de les attendre.

Le même sourire atteint les lèvres du roux qui vint les saluer. Roxas un peu plus longuement, vu qu'il voyait Xion tous les jours, mais la petite fille aux cheveux noirs ne lui en tint pas rigueur.

Par la suite, Roxas présenta Sora, qui était dans la salle à côté, à ses deux nouveaux amis.

Sora sourit chaleureusement; Roxas avait l'air si heureux. Il savait à quel point il avait été difficile pour son frère de se faire des amis à Destiny Island. Il était vraiment reconnaissant envers Axel et Xion.

Au fil des jours qui passaient, Axel et Xion se rapprochèrent de plus en plus de Roxas, qui passait la moitié de ses inter-cours avec eux, l'autre avec Sora. Ce dernier s'était lié d'amitié avec un garçon nommé Riku, qu'il avait connu quand Axel avait présenté ses amis, dont l'argenté faisait parti, à Roxas.

Cloud et Sora n'auraient jamais espéré meilleurs amis pour leur frère.

Par contre, Xion remarqua que Roxas était toujours absent à chaque cours d'éducation physique. Quand elle lui avait demandé pourquoi, il lui avait répondu qu'il était malade. Mais ses absences à répétitions commençaient à devenir suspicieuses...

Et bientôt, le réveillon de Noël arriva. Chaque année, le maire avait pour habitude d'organiser une grande cérémonie sur la Place des fêtes en soirée, pour tous les citadins n'ayant pas la chance de pouvoir se payer un repas de Noël. Les enfants s'émerveillaient de voir tous ces manèges lumineux tout autour d'eux, ces guirlandes, ces explosions de couleur. Au milieu de la place, un père Noël leur distribuait des sucreries, tandis qu'un grand buffet avait été dressé derrière lui et qu'une agréable odeur de vin chaud flottait dans l'air.

Généralement, même les citadins ayant organisé un repas chez eux, sortaient rien que pour participer à la fête. On sonnait chez les gens pour leur fêter un joyeux Noël. Cette fête, à la Cité du Crépuscule, était conviviale et chaleureuse avant d'être religieuse. Cela l'était un peu partout en fin de compte... L'aspect religieux avait été toujours mis à l'écart. Chrétiens, musulmans, juifs... ils étaient tous invités à se convier à la fête, sans exception.

Axel se promenait sur la Place des fêtes en compagnie de son grand frère Reno. Il se demandait s'il allait pouvoir trouver Xion parmi toute cette foule. Et Roxas. Cela allait être la première fois que Roxas assisterait à un Noël à la Cité du Crépuscule, et il avait hâte de lui montrer toutes ces animations.

« Axel ! Par ici ! »

Le jeune roux vit Xion lui faire un signe de la main près du gigantesque sapin de Noël illuminé, installé dans un coin. Elle était en compagnie de ses deux soeurs, Kairi et Naminé, ainsi que Riku. Ils portaient tous un petit bonnet de père Noël.

Alors qu'il était sur le point de les saluer, Riku l'interrompit.

« Où sont Sora et son frère ? »

« Bonjour déjà... » répondit Axel. « Et je me posais la même question... »

« Tu les as mis au courant au moins ? »

« Bien sûr ! »

« Roxas a même promis qu'il viendrait ! » ajouta Xion.

Pourtant, ni lui, ni Sora n'étaient présents... et Cloud non plus. Ils n'avaient jamais vu leurs parents.

« Je propose qu'on aille leur faire la surprise d'aller les voir chez eux ! » annonça Xion, en tendant un bonnet de père Noël à Axel, qui l'enfila aussitôt.

« La première fois que je suis allé chez eux, j'ai débarqué à l'improviste. On va déranger. » marmonna Axel. « Mais bon, c'est Noël après tout ! »

Après s'être trompé de chemin plusieurs fois, Axel réussit enfin à mener ses amis chez Roxas, Sora et Cloud.

Quelque chose les frappa.

Toutes les lumières étaient éteintes, sauf une. Elle provenait de l'une des chambres, mais il ne savait pas laquelle.

Le petit groupe s'échangea d'étranges regards.

« Je vais aller frapper pour voir si on dérange pas trop. » dit Axel en se dirigeant vers l'entrée. Ses amis acquiescèrent et le rejoignirent.

Le rouquin appuya sur la sonnette et attendit.

Trente secondes...

Une minute...

Une minute et demi...

Il sonna une nouvelle fois, commençant à perdre patience.

Cette fois, il ne dût attendre que vingt secondes avant qu'on ne vienne le saluer.

« Qu'est-ce que c'est ? » cria, Cloud, visiblement très énervé. Son visage se radoucit quand il vit Axel. « Oh, bonjour Axel. » dit-il avec un sourire fatigué. Il semblait presque forcé.

« Joyeux Noël. » dirent les jeunes adolescents, tous en choeur, le sourire aux lèvres. Ceci étira un peu plus celles de Cloud, qui leur souhaita la même chose. Axel et Xion se regardèrent du coin de l'oeil. Il y avait quelque chose de bizarre.

« Excusez-moi... » commença Riku. « Est-ce que Sora et Roxas sont là ? »

Le sourire de Cloud disparut. Il sembla réfléchir un moment. Il s'excusa puis s'absenta un petit moment, puis réapparut devant eux une minute plus tard.

« Entrez. » leur dit-il en entrouvrant la porte.

Surpris par l'offre, les adolescents voulurent d'abord refuser. Mais ils étaient venus voir Roxas et Sora, et ils n'allaient pas repartir sans l'avoir fait.

Ils essuyèrent leurs pieds sur le paillasson et déposèrent leurs chaussures dans des petits casiers réservés à cet effet.

Puis ils suivirent Cloud dans la maison. Les triplées poussèrent des petits cris d'émerveillement en voyant le magnifique piano immaculé. Axel eut un sourire en coin. Elles n'avaient encore jamais entendu Roxas jouer.

Ils s'arrêtèrent devant une petite porte où la pancarte 'Roxas' avait été accrochée à l'aide d'un clou.

« Ne faîtes surtout pas de bruit... » fit Cloud en posant un index sur ses lèvres.

Axel fronça les sourcils, curieux.

Il y avait les guirlandes, le sapin, le houx.

Mais où était l'ambiance de fête ?

Le jeune homme blond ouvrit doucement la porte, et laissa les jeunes gens entrer.

Et Axel comprit tout de suite pourquoi Cloud avait eut l'air si fatigué quand il leur ouvrit la porte.

Alors que Sora et deux autres personnes qui devaient sûrement être les parents restaient à son chevet, Roxas, lui, demeurait allongé sur son lit, une expression de douleur sur le visage.

Entendant la porte se fermer, Sora et les deux autres personnes levèrent les yeux.

« Oh. Bonjour ! » les salua la jeune femme aux longs cheveux blonds en essayant d'afficher un sourire crédible « Vous êtes des amis de Roxas et Sora ? »

Ils hochèrent tous la tête, perdus.

« Je sais bien que Roxas avait décidé de se rendre à la fête de Noël avec vous mais... comme vous le voyez, nous avons dû l'y interdire. »

« Et nous avons eu raison. Qui sait ce qui aurait pu se passer s'il était sorti. » dit son mari en croisant les bras.

« Arrêtez...c'est juste quelques douleurs, c'est pas la fin du monde non plus... »

Tout le monde tourna la tête vers Roxas qui essayait vainement de se redresser. Sora l'aida un peu en plaçant son oreiller contre le mur pour qu'il puisse y caler son dos confortablement.

La mère des deux jumeaux embrassa le front du cadet et lui conseilla de se reposer, puis sortit de la pièce accompagnée de son mari, qui lança un dernier regard inquiet à ses deux plus jeunes fils.

Une fois qu'il eurent quittés la pièce, tous les regards se reportèrent sur le petit blond, qui leur sourit faiblement.

« Bonjour tout le monde. »

Et plus personne ne sourit quand le blondinet poussa un cri de douleur en posant une main sur sa poitrine.

« Roxas... tout va bien ? » demanda Axel, inquiet, en s'approchant du lit.

« Bof. Je suppose que je dois avoir la poisse de tomber malade le jour du réveillon... » rit Roxas.

« Arrête un peu Roxas. C'est pas comme si tu avais juste un rhume ou quoi que soit de ce genre. C'est plus grave que tu ne le crois. » l'avertit Sora en tendant un verre d'eau à son frère.

« C'est vivable. Grand-père y a bien survécu longtemps lui. »

« Jusqu'à la mort subite à soixante ans. »

Cette dernière remarque de Sora refroidit toute la pièce, qui se demandait ce qu'il voulait dire par là.

« Roxas...? » demanda Xion, confuse.

« Bah... c'est un peu long à expliquer... »

« On a tout notre temps, ne t'en fais pas. » le rassura Axel en s'asseyant à ses côtés.

« Pour faire simple, ce sale gosse ici présent, a un coeur qui ne fonctionne pas comme il le devrait. » annonça Cloud, qui venait d'entrer dans la pièce.

Roxas fronça les sourcils, mais ne dit rien, vexé par la remarque 'sale gosse'.

« Et comme il semble avoir oublié de prendre ses médicaments, il est dans l'état dans lequel vous le voyez aujourd'hui. »

« Cloud, c'est la première fois... ça arrive d'oublier. » se défendit Roxas en faisant la moue. « Et puis que je prenne mes médicaments ou pas, ça change rien. »

« Au moins ça réduit toutes ces douleurs, Roxas... »

Soudainement perdu et surtout très inquiet, Axel ne put s'empêcher de poser la question.

« Et...c'est grave ? »

« Ça peut l'être... »

« Mais ce n'est pas mon cas ! » le rassura tout de suite Roxas.

Ce qui ne fonctionna pas très bien.

« Mais je me sens mieux, maintenant. Je pense que je peux sortir. »

« Sûrement pas. »

« Mais Cloud...! »

« Ne discute pas. Je ne fais qu'obéir à papa et maman. Ils ne veulent pas que tu sortes, c'est tout. »

Le petit blond serra les poings. Il en avait plus qu'assez de tout ça...

« Cloud... » commença Axel. Le jeune homme le regarda curieusement, attendant qu'il continue. « Vous pensez qu'on peut rester avec lui ? »

Le blond sembla considérer la question quelques instants, puis soupira.

« Si vous voulez. Mais ne le fatiguez pas. Il a besoin de se reposer. »

S'en suivit des exclamations de joie. Roxas lança un regard étonné à son grand frère, surpris qu'il accepte si facilement. Cloud lui fit un petit sourire. Il n'allait pas lui priver de ses amis à Noël.

Les heures suivantes, Cloud resta avec les jeunes adolescents pour les surveiller, au cas où ils fatigueraient trop Roxas, ce qui ne fut pas le cas, fort heureusement. Les parents venaient quelque fois dans la chambre vérifier si tout allait bien, et aussi pour leur apporter de quoi manger, plus quelques petites gâteries. Plus le temps passait, plus Roxas semblait reprendre des couleurs. Après deux petites heures de repos supplémentaires, il demanda à ses parents s'il pouvait sortir en compagnie de ses amis. Malgré quelques réticences, Cloud réussit à les convaincre, soulignant qu'il les accompagnerait, au cas où quelque chose tournerait mal.

Hautement surveillés par Cloud et Reno, les enfants firent visiter la ville à Roxas, et l'emmenèrent sur la Place des fêtes pour qu'il puisse profiter des animations.

Alors qu'ils se promenaient, un grand bâtiment intrigua Roxas, qui interrogea Axel à son sujet.

« C'est l'horloge de la gare. Parfois, il nous arrive d'y monter et de manger une glace à l'eau de mer dessus. »

« Glace à l'eau de...mer ? » fit Sora, perplexe.

« C'est une glace bleue mi-sucrée, mi-salée. Contrairement à ce que tu dois penser maintenant, c'est vraiment bon. » lui répondit Riku.

« Non. J'aimerai bien y goûter, moi. » répondirent Roxas et Sora en même temps, ce qui fit rire les autres.

« J'aimerai bien y aller demain. Sur l'horloge je veux dire. » reprit Roxas en regardant le haut de la tour.

« N'y compte même pas ! » intervint Cloud en fronçant les sourcils. Le blond lui lança un regard outré, la bouche grande ouverte. « Hé, Reno, tu laisses vraiment ton frère monter en haut de cette tour ? »

« Bah, ouais, je vois pas pourquoi je refuserai. Je le fais aussi, de toute façon. » répondit Reno, avec nonchalance.

« Mais vous êtes complètement inconscients ! Et si vous tombiez ? »

« Ah bah, on aura vraiment l'air con ! » reprit le plus grand roux en rigolant comme un idiot.

« On a emménagé dans une ville de fous... » se lamenta le grand blond.

Il ne vit malheureusement pas le regard plein de reproche que Roxas lui envoyait. Il baissa la tête et serra fortement les poings, que cela en devint même douloureux. Voyant cela, Axel mit une main sur son épaule et lui chuchota discrètement :

« T'inquiète pas. Je t'y emmènerai un jour. Ça ne tient qu'à toi. »

Roxas lui sourit tristement. Si seulement cela pouvait se réaliser.

Mais ce n'était pas des paroles en l'air. Un jour, il l'y emmènerait.

C'était une promesse qu'Axel s'était juré de tenir.

Cependant, personne ne savait ce qui les attendrait par la suite...


Roxas rangea précautionneusement ses feuilles de partitions dans son porte-documents en soupirant.

Cela faisait maintenant quatre ans qu'il s'était installé à la Cité du Crépuscule, et il n'aurait pas pu rêver mieux comme vie.

Il vivait toujours dans cette petite maison en bord de mer avec sa famille. Ils en avaient hérité de son grand-père, qui y avait vécu jusqu'à sa mort.

Le fait que la maison laissait une magnifique vue sur la plage de Destiny Island, la ville voisine, lui rappelait de mauvais souvenirs. Mais il n'avait pas envie d'y retourner. Surtout pas. Il passait toujours pour un enfant fragile à l'école... et bizarrement, tout le monde pensait devoir le traiter différemment... toujours excusé, jamais de reproche, toujours chouchouté par les maîtres ou maîtresses d'école. Il avait très mal vécu ces comportements. Cela avait réussi à attiser la haine de certains de ses camarades de classe, jaloux qu'il soit entre guillemets 'privilégié' par rapport aux autres.

Et il avait fini par craquer. Après avoir avoué à sa famille qu'il ne désirait plus se rendre à l'école, cette dernière avait décidé qu'il serait bon pour lui de changer d'air, et ils avaient déménagé pour s'installer à la Cité du Crépuscule, la ville toute proche.

Et ici, tout était différent. Ses parents avait pris soin d'expliquer à son entourage, surtout à ses professeurs, son expérience passée dans son ancienne ville. Compréhensifs, lis avaient refusé d'adopter le même comportement que ses anciens professeurs, bien qu'ils lui attribuèrent tout de même quelques privilèges, mais moins qu'auparavant. Et cette vie là convenait parfaitement à Roxas. Il s'y était facilement habitué, car c'était ce qu'il désirait.

Mais la vie n'était jamais totalement rose...

Après avoir tout rangé, Roxas se dirigea vers la salle de bain et ouvrit son armoire à pharmacie.

Il prit avec hésitation les différentes boites de médicaments.

Il en avait assez de prendre ces trucs...

Il avait tellement espéré que son état de santé s'arrangerait... que les douleurs s'estomperaient. Malheureusement, de nouveaux médicaments s'ajoutaient à son traitement déjà lourd. Il ne comprenait même pas leur utilité. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il se bourrait aux médocs, mais que c'était nécessaire, car s'il ne le faisait pas, la situation pourrait s'aggraver pour lui. Et sa famille lui tomberait dessus.

Et il y avait encore une autre ombre au paysage...

Il voyait de moins en moins Axel.

Roxas était rentré au lycée, et malheureusement, à cause de la différence d'âge, son ami n'était plus dans le même établissement. Axel était rentré à l'université de Hollow Bastion, une ville à trente kilomètres de la Cité du Crépuscule. Pour des raisons pratiques, le roux vivait dans une résidence universitaire.

Il leur était donc devenu très difficile de passer du temps ensemble.

Et il n'était maintenant plus dans la même classe que Xion, les deux amis ayant choisi une orientation différente. Leurs emplois du temps ne leur permettaient plus de se croiser entre les cours. Mais les week-ends, ils prenaient toujours le temps de se voir.

Mais Axel lui manquait terriblement. Ce n'était plus du tout pareil sans lui.

Il arrivait parfois qu'Axel l'appelle, lui et Xion, pour donner quelques nouvelles. Mais depuis son départ, il n'était jamais revenu pour leur rendre visite.

Et cela faisait trois semaines qu'il n'avait pas eu de coup de fil de la part du roux. Il avait beau essayer de l'appeler sur son portable, il tombait systématiquement sur sa messagerie vocale, ou alors il ne répondait tout simplement pas. Bien qu'inquiet, il supposait que son ami devait probablement être très occupé.

C'était décidé. Il convaincrait ses parents de le laisser se rendre à Hollow Bastion pendant les vacances de Noël.

« Roxas ? Tu es prêt ? Hayner et les autres t'attendent ! » cria la voix de Sora de l'autre bout de la maison.

Le blond se pressa de prendre ses médicaments et les rangèrent à leur place.

En entrant dans le salon, il croisa Cloud, posté devant la fenêtre, le regard à l'extérieur. Dés qu'il vit son petit frère, il lui sourit un peu et retourna à son 'occupation'.

Roxas sortit chez lui pour aller rencontrer Sora, ainsi que ses nouveaux amis : Hayner, Pence et Olette.

Sora prétexta avoir oublier quelque chose et retourna dans la maison en s'excusant auprès de ses amis, leur disant qu'il ne serait pas long.

Une fois à l'intérieur, il vit Cloud le regarder gravement.

« Surveille-le. » lui dit ce dernier, les bras croisés.

« C'est ce que j'avais l'intention de faire. »

« Et fais attention. »

« Oui oui. »

« Non, pas 'Oui oui' Sora ! Et si jamais il décide d'aller sur cette horloge, interdis le lui formellement ! »

« Et moi, je pourrai y aller ? » demanda Sora.

« Sûrement pas. Si jamais tu y vas, il trouvera ça injuste, et voudra y aller quand même. Je te fais confiance Sora. Je ne peux pas le surveiller continuellement. Je te laisse faire. »

Son petit frère fit un 'oui' de la tête.

Mais il était quand même déçu par cette réponse. Non pas parce que son frère lui interdisait d'aller en haut de l'horloge... mais il avait l'impression que Cloud ne lui prêtait pas attention... il n'y en avait que pour Roxas. Et lui alors ? Il existait également ! Ses parents agissaient exactement de la même manière. C'était agaçant, énervant, horripilant, étouffant ! Il ne trouvait pas de mots. Ce sentiment de jalousie avait grandi en lui durant ces années passées à la Cité du Crépuscule.

Il lui en arrivait même à détester son frère par moment. Et il en avait extrêmement honte. Il n'avait pas le droit...

Il secoua énergiquement la tête, voyant par la fenêtre que Roxas et ses amis étaient toujours en train de l'attendre.

Il fit un signe de la main à Cloud, et sortit de la maison sans rien dire d'autre.


« Imbécile d'Axel ! » pesta Xion en secouant furieusement son portable.

C'était bien la cinquième fois en dix minutes qu'elle essayait de l'appeler, mais sans succès.

« Laisse-lui le temps, Xion. Il doit être très occupé. » dit Naminé regardant sa soeur d'un air inquiet alors que cette dernière semblait être sur le point d'exploser de rage.

« Et alors ? Moi aussi je suis occupée avec le lycée ! »

« Oui mais ce n'est pas pareil... » tenta Kairi pour calmer sa soeur.

« Bien sûr que si ! Regarde, Roxas ! A cause de ses problèmes de santé, il est obligé de prendre une tonne de médocs. Et à chaque fois qu'il se sent un peu faible, il doit se reposer systématiquement ! Et il y a aussi le lycée ! Mais malgré ça, il prend quand même le temps d'appeler Axel. Et il obtient aucune réponse. Si c'est pas injuste... dés que je le revois, je te jure que je le...! »

La jeune fille ne continua pas sa phrase, car ne trouvant pas de mots pour décrire ce qu'elle ferait subir à Axel quand elle le reverrait. Kairi lui tapota gentiment les épaules pour la calmer, ce qui marcha(un peu).

« Tu sais quoi ? Pendant les vacances de Noël, je vais l'obliger à bouger ses fesses pour venir nous rendre visite ! »

« Non ! Fais-lui la surprise d'aller à Hollow Bastion ! Il ne s'y attendra pas ! » proposa Kairi avec un sourire en coin.

« Quelle bonne idée ! »

« De quoi vous parlez ? »

Les deux soeurs mirent fin à leur conversation en voyant Roxas et son groupe s'approcher d'elles.

« On a décidé d'aller rendre visite à Axel durant les vacances ! » lui informa Xion en souriant chaleureusement à Roxas. Elle savait à quel point Axel pouvait manquer au petit blond.

« Il faudrait que l'on y réfléchisse... » répondit ce dernier, pensif, mais le sourire aux lèvres.

« Roxas, ça ne va pas être possible... »

Le blond se tourna vers Sora, qui semblait gêné.

« Et pourquoi ça ? Papa et Maman ne vont pas m'interdire de partir en vacances voir Axel quand même ! »

« Ce n'est pas ça, Rox ! »

« Alors quoi ? »

« Maman et Papa ont décidé de nous emmener passer les vacances chez Oncle Cid, pendant les deux semaines. »

Roxas resta sans voix pendant quelques instants, avant de froncer fortement les sourcils. Il voulut prendre la parole, mais Hayner l'interrompit.

« Tu veux dire que vous allez passer les vacances enfermés comme l'année dernière ? Oh, pas de chance ! » lui dit-il, compatissant.

Mais Roxas n'était pas amusé. S'ils avaient dû rester chez eux pour Noël l'année précédente, c'était tout simplement à cause de sa santé. Les douleurs avaient été beaucoup trop intenses pour lui permettre de sortir de chez lui.

Se rendant finalement compte de son erreur, Hayner porta une main à sa bouche, comme pour effacer ce qu'il avait dit.

« Merde, j'suis désolé, vieux. » s'excusa t-il.

« C'est rien. » lui répondit son ami en souriant, semblant lui montrer qu'il ne lui en voulait pas.

Menteur, se retint de dire amèrement Sora en regardant ailleurs. Mais il garda cette remarque pour lui-même, ayant peur de jeter un froid dans la conversation.

« J'y pense, vu que vous allez chez votre oncle, vous pourriez dire bonjour à Rikku de ma part ? Et lui demander son numéro de portable par la même occasion. » demanda Xion. Cela faisait au moins six mois qu'elle n'avait pas vu la cousine de ses amis.

« Pour parler de quoi ? » questionna Sora en haussant un sourcil.

« Ça ne te regarde pas, il me semble. »

« Je sais ! Encore de yaoi ! » s'exclama Hayner, heureux d'avoir trouvé la réponse.

« Bande de perverses. » le rejoignit Pence en riant.

« Vous ne comprendrez jamais la beauté du yaoi ! Voir deux mâles brûler d'un tel amour... c'est... aah y'a pas de mots ! »

« Espèce de dégénérée mentale. » l'insulta Hayner.

« Homophobe. »

« Perverse. »

« Et fière de l'être. »

Roxas écoutait vaguement les conversations, trop absorbé par ses propres pensées.

Quand allait-il revoir Axel ? Il en avait assez d'attendre aussi longtemps.

Voyant que son ami avait l'air anxieux, Xion posa une main sur son épaule.

« Ne t'inquiète pas Roxas. On aura d'autres occasions. Mais j'ai quand même l'intention d'aller lui rendre visite durant les vacances. Je te promets de te donner des nouvelles dés mon retour. »

Roxas hocha la tête, un léger sourire aux lèvres. Cependant, il y avait un 'mais'...

Arrête de faire semblant, pensa Sora en regardant son frère. Arrête de mentir à tout le monde. Je sais très bien que tu voudrais aller en personne chez Axel. Ne fais pas semblant d'être reconnaissant.

Le châtain dût plaquer sa main contre ses lèvres afin d'éviter de laisser s'échapper ces remarques.

Voyant Sora la tête baissée et la main contre sa bouche, Riku haussa un sourcil.

« Tout va bien, Sora ? » demanda t-il inquiet. « Tu es malade ? »

« Hein ? Non, non je réfléchissais, c'est tout ! » mentit à moitié le châtain en souriant nerveusement.

« Dis-moi quand même si tu ne te sens pas bien. »

« Ça va, je te dis ! » cria Sora, en mesurant tout de même sa voix pour ne pas alerter les autres.

Riku resta la bouche grande ouverte, surpris par ce changement de ton, si inhabituel à Sora, alors que ce dernier prenait ses jambes à son cou.

Mais Riku n'était pas aveugle. Il avait bien remarqué que quelque chose tracassait Sora depuis un certain temps. Il avait juste espérer que Sora s'ouvre un peu plus à lui, au lieu de lui offrir ces faux sourires. Ils savaient les distinguer des vrais.

Était-il le seul à avoir remarqué ?

« Sora, où est-ce que tu vas ? » cria Roxas en voyant son frère s'en aller à grandes enjambées.

« J'ai oublié mon portable à la maison ! Je reviens tout de suite ! »


Assez !

Sora rentra chez lui en claquant la porte, énervé. Il n'en pouvait plus. C'était insupportable ! Pourquoi personne n'arrivait à voir que Roxas mentait continuellement à tout le monde ? Ce n'était pas difficile à comprendre !

Pourquoi tout le monde avait les yeux braqués sur Roxas, et non sur lui ? Il se sentait comme transparent ! Il avait l'impression de ne pas exister à leurs yeux. Cela lui faisait si mal... tellement mal...

Il traversa à toute vitesse le salon, en espérant que Cloud ne le voit pas... ce qui ne fut pas le cas.

« Sora, qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'avais pourtant dit de surveiller Roxas ! » cria son frère alors que Sora passait devant lui.

« Xion s'en occupe ! » Roxas n'est pas un bébé, il sera bien capable de se surveiller tout seul !

Bien qu'inquiet, Cloud hocha la tête et soupira. C'était vrai, Roxas était plutôt bien entouré. Il demandait peut-être beaucoup trop à Sora.

Ce dernier poussa la porte de sa chambre et la referma violemment. Puis, après l'avoir fermée à double tour, il posa la clé sur son bureau et s'accroupit près de son lit pour y récupérer quelque chose qu'il cachait toujours en dessous, à l'abri de tous les regards. Seul lui avait le droit d'y poser les yeux.

Son journal.

En fait ce n'était que son cahier de mathématiques de troisième. Mais il n'avait pratiquement rien écrit dedans. Il n'avait jamais aimé les mathématiques.

Cherchant à l'aveuglette son précieux cahier, il éloigna en même temps quelques babioles qui traînaient sous son lit depuis plusieurs mois. Il faudra qu'il pense à faire du tri un jour. Il poussa également les cadeaux de Noël qu'il avait acheté en avance pour toute la famille.

Ayant finalement retrouvé son journal intime, Sora prit un stylo dans sa trousse et s'assit sur son lit, son précieux cahier sur les genoux.

Peut-être que certaines personnes le trouveraient puéril, peut-être qu'il avait dépassé l'âge pour écrire dans un journal intime. Mais tout le monde avait besoin de quelqu'un à qui se confier... mais n'ayant personne, ne faisant confiance à personne, il n'avait trouvé que ce journal pour s'exprimer librement. Il en avait assez de tout garder pour lui. Il fallait que ça sorte. Il avait commencé ce journal deux ans plus tôt, au moment où il avait ressenti cette jalousie envers Roxas. Plus de la moitié du cahier avait été consacré à ce sujet. Cinquante pages.

Cependant aujourd'hui il voulait parler de tout autre chose.

Samedi 28 novembre 2009

Je n'ai pas envie de parler de Roxas aujourd'hui. J'en ai assez. Je veux penser à autre chose...

Mais je ne sais pas trop quoi dire... En général, j'écris dans ce journal quand j'ai des soucis... et tous mes soucis tournent autour de Roxas...

S'il n'avait pas été là, peut-être que je ne me casserai pas autant la tête...

...

Je ne sais plus quoi penser.

A cause de lui, je me suis énervé contre Riku alors qu'il s'inquiétait. Je m'en veux beaucoup. J'ai l'impression que seul lui se soucie de moi, alors qu'il ne fait même pas partie de ma famille. Même eux n'ont pas remarqué mon malaise... J'hésite à en parler à Riku. Et s'il me détestait après ça ? Je sais qu'il apprécie Roxas... J'ai peur de sa réaction.

Sora fronça les sourcils, pensif. C'était tout ce qu'il avait à dire ?

Il referma son journal à deux mains et le jeta sous son lit en vitesse quand il entendit quelqu'un frapper à la porte. Il prit la clé sur son bureau et alla déverrouiller la serrure, pour se rallonger sur son lit aussitôt après.

« Entrez, c'est ouvert ! » cria t-il, essayant d'adopter un air naturel.

Il se retint de pousser un grognement quand il vit son petit frère entrer dans sa chambre.

« Tout va bien, Sora ? » demanda Roxas en s'asseyant sur son lit.

« Oui oui bien sûr ! » se hâta de répondre Sora avec le sourire dont seul lui avait le secret.

« Tu es sûr ? »

« Mais oui, ne t'inquiète pas ! » Ne fais pas semblant de t'inquiéter.

« Si tu le dis... tu commençais à être long, alors on se demandait ce que tu faisais. »

« Je ne trouve pas mon portable. » mentit Sora, feignant être embêté.

« Tu veux que je t'aide ? »

« Si tu veux. »

Oups.

Sora avait son portable juste dans sa poche. Pour que cela ne paraisse pas trop bizarre, il le jeta sous son lit, faisant croire qu'il était bel et bien perdu.

« C'est vraiment le bazar dans ta chambre, dis donc ! » se moqua Roxas en rigolant.

« Oui je sais. » Tu ne vas pas te prendre pour maman et me dire de ranger ma chambre quand même ?

« Tu ne voudrais pas que je t'aide à la ranger ? »

« Non c'est bon. » Tu m'étouffes. Ne viens pas empiéter sur mes plates bandes. C'est MA chambre.

« Comme tu voudras. »

Roxas recommença à chercher dans la chambre en vitesse, sachant que ses amis l'attendaient toujours.

Sora fit semblant de chercher, gardant ses pensées pour lui même. Il observait quelques fois son petit frère du coin de l'oeil.

Il se demandait bien tout ce qu'on pouvait lui trouver... Il n'avait rien de spécial. Petit, les cheveux blonds, de profonds yeux bleus . Un cliché de beauté. Il n'y avait rien de plus banal... Il y avait juste ses cheveux en bataille qui sortaient de l'ordinaire.

Au niveau caractère, il avait du mal à décrire son frère. Il était plutôt d'humeur changeante.

Quand il habitait à Destiny Island, son frère était timide, assez isolé, peu bavard... on aurait dit un zombie(1). Il se souvenait s'être beaucoup inquiété pour lui à cette époque.

Après avoir emménagés à la Cité du Crépuscule, il avait observé un changement radical dans le comportement de son frère. Il souriait fréquemment, s'exprimait

plus souvent. Et il savait qu'Axel avait été la cause de ce changement.

Mais maintenant que le roux n'était plus là, il commençait à retrouver le Roxas de Destiny Island.

Il était certain que tout le monde savait que Roxas souffrait de l'absence d'Axel. Mais tu affiches de faux sourire. Je suis sûr que tu es au courant que tout le monde sait que tu souffres. Tu feins l'innocence. Tu veux qu'on te pose des questions. Tu veux qu'on s'inquiète pour toi ou quoi ?

« Je ne le trouve pas Sora. Tu as vérifié sous ton lit ? » demanda Roxas en regardant sous le lit en question.

« Non, pas encore... » répondit mollement le châtain, plongé dans ses pensées.

Roxas poussa tout le bazar sous le lit de son frère. C'était fou tout ce qu'on pouvait y trouver.

Mais quand le blondinet trouva différentes boîtes empactées dans du papier cadeau, il s'en voulut tout de suite d'avoir cherché sous le lit. On aurait dit des cadeaux de Noël. Dire qu'il n'avait toujours rien acheté...

Il avança sa main vers le fond, puis tira quelque chose qui semblait être un livre.

Ou plutôt un cahier.

Il pouvait y lire « Mathématiques. Sora Strife. »

En l'ouvrant, Roxas ne put s'empêcher de pouffer de rire en voyant que le cahier était complètement vide, signe que Sora n'avait pas fait grand chose en mathématiques pendant son année de troisième. Cela ne l'avait pas empêché de passer dans les classes supérieures.

« NE TOUCHE PAS A CA ! »

Le petit blond sursauta en entendant son frère crier, puis lui arracher littéralement le cahier des mains.

Sora serra son cahier contre sa poitrine. Comment osait-il ? Comment osait-il fouiller dans ses affaires ? Il ne devait surtout pas poser les yeux sur quelque chose d'aussi personnel que son journal.

« Pardon. » s'excusa Roxas en se mordant la lèvre.

Sors de ma chambre. C'est mon espace personnel.

« T'inquiète pas. C'est rien. » le rassura Sora en souriant.

Puis quelqu'un toqua à la porte, surprenant les jumeaux.

Ils ne furent évidemment pas surpris de voir ses parents, ainsi que Cloud entrer en catastrophe.

«Tout va bien, les garçons ? Je vous ai entendu crier. » demanda leur mère, inquiète.

« Oui ça va. » leur répondit Sora en souriant, tout en déposant son cahier là où il devrait être.

« Tout va bien, Roxas ? » demanda à la suite leur père.

...

C'est une blague ? Voulut hurler Sora.

« Oui tout va bien. » leur répondit le blond en se relevant, tout en époussetant son pantalon.

« Tu es sûr ? Tu me sembles bien pâle. » dit Cloud en fronçant les sourcils.

Oh pitié ! Arrêtez ! Pensa Sora en levant les yeux au ciel.

« Oui oui je vous assure. »

Vous voyez ! Pff !

« Je vais aller rejoindre les autres en ville. Rejoins-nous chez Hayner quand tu auras retrouvé ton portable Sora, d'accord ? »

« Oui oui ! » Cause toujours.

« Couvre-toi bien Roxas. »

Gna gna gna...

« Ouais... »

Cache ta joie surtout ! Au moins t'as des parents qui se soucient de toi !

Cette dernière réflexion interpella Sora. Il s'était très longtemps fait du souci pour Roxas quelques années auparavant. Mais son frère avait clairement montré qu'il était capable de se débrouiller seul. Mais ni leurs parents, ni Cloud n'avaient été convaincus.

Sora s'était bel et bien rendu compte qu'ils avaient tendance à surprotéger Roxas. Et le blond n'était pas le seul à qui cela dérangeait.

A force, Sora vivait dans l'ombre de son petit frère...

Quand tout le monde fut sorti de la pièce, Sora referma sa chambre à clé et se laissa glisser contre la porte. Il ramena ses genoux contre sa poitrine et vint y entourer ses bras, pour ensuite y enfouir son visage.

Pourquoi personne ne se rendait compte de son mal-être ? Personne ne sera en mesure de voir ces larmes qui coulaient le long de ses joues... il allait devenir complètement fou...

Quelqu'un... s'il vous plaît... aidez-moi...


Alors que Roxas sortait de chez lui, il sentit une désagréable sensation. Il ne devait surtout pas commencer à stresser maintenant. Plus il stressait, plus il y avait de risques pour que les douleurs se manifestent.

Il plaqua une main contre sa poitrine et serra le tissu de son gilet.

Il sentait que sa respiration se saccadait...

Sora le préoccupait depuis quelques temps... il était sûr que quelque chose tracassait son jumeau, mais il n'était pas en mesure de mettre le doigt dessus.

Et pourtant, il avait l'impression que cela avait un rapport avec lui, et cela le mettait mal à l'aise.

Le jeune blond se laissa glisser contre la porte et se mordit douloureusement la lèvre du bas. Il ne comprenait pas. Il avait pourtant bien pris ses médicaments. Il se voyait en train de les avaler !

Allez ! Ça va me gâcher mon après-midi !

Il pencha la tête en arrière, et prit une profonde inspiration et attendit une dizaine de secondes sans respirer.

Quand la douleur s'estompa quelque peu, et il se releva en prenant appui contre le mur.

Il monta la fermeture éclair de son blouson et ajusta son écharpe pour ne pas attraper froid. Il ne devait surtout laisser ses parents savoir... qu'est-ce qu'ils allaient dire... qu'il aurait dû prendre ses médicaments... plus il manifestera des signes de fatigues, plus ses parents le forceront à rester chez lui. Et il ne voulait surtout pas ça.

Il ne devait surtout pas éveiller les soupçons. Il avait très bien réussi jusqu'à aujourd'hui, alors pourquoi échouerait-il ?


« Zexyyyyyyyyyyyyyyy ! » hurla une voix stridente.

Le 'Zexy' en question plaqua sa main sur son front en grognant. Quand cet idiot allait-il le laisser tranquille ?

Il vit un blond à la coiffure punk pour le moins étrange se précipiter vers lui les bras grands ouverts, un sourire imbécile collé aux lèvres. Sentant la présence d'un danger imminent, Zexion se décala de vingt centimètres pour éviter 'l'attaque' qui lui était portée. N'ayant pas le temps de modifier sa trajectoire, le blond se retrouva face contre le ciment.

« Aïïïeuuh ! » gémit-il en se massant le nez.

« Bonjour à toi aussi Demyx. » dit Zexion sans quitter les yeux de son livre.

Demyx se releva en tenant son nez, à cause de la douleur, et s'assit aux côtés de Zexion qui semblait trop absorbé par son livre pour lui prêter attention.

« Dis, tu n'aurais pas vu Axel, par hasard ? » demanda t-il soudainement.

« Pff... il doit sûrement être en train de traîner sur le campus avec Larxene. »

« Pourquoi ça ne m'étonne pas... »

« Cette fille le mène vraiment à la baguette... ça en devient dérangeant à force... »

« Eh ho ! On va pas lui reprocher d'être amoureux, hein ! »

Zexion sortit les yeux de son livre et retira ses lunettes pour tourner son regard vers Demyx, un sourcil haussé.

« Amoureux, tu dis ? »

« Bah ouais ! »

« Cette fille ne me plaît pas... »

« Pourquoi ? Elle est super jolie ! Et t'as vu la taille de ses seins ! »

Cette dernière remarque lui valut une tape derrière la tête.

« Ouch ! »

« Pervers. T'es censé être gay en plus. »

« Nan. J'suis bi ! »

« Ouais, peu importe... toujours est-il qu'elle ne me plaît pas... »

« Elle est pas méchante ! »

« Oui mais Axel a l'air tellement obnubilé par elle, qu'il ne fait même plus attention à nous. C'est ça qui me fait peur. »

« Elle y est quand même pour rien... »

Zexion fit un petit 'hmpf' et se replongea dans son livre. Il n'était toujours pas convaincu.


Les fêtes de Noël approchaient à grands pas, et chez les Strife, tout le monde s'activait pour décorer la maison. Finalement, il avait été décidé que l'Oncle Cid et sa famille viennent chez eux, et Xion était impatiente de voir Rikku. Mais elle avait également une mission : elle devait se rendre à Hollow Bastion faire une surprise à Axel, coûte que coûte.

Heureusement, elle avait réussi à convaincre ses parents d'y aller pendant une semaine.

Elle regarda sa montre, et voyant l'heure, décida qu'il était temps de partir.

« J'y vais Roxas. Tu diras bonjour à Rikku pour moi. » dit-elle au jeune blond, qui était en train d'accrocher des guirlandes sur le sapin.

« T'as de la chance... » marmonna t-il en évitant de la regarder.

« Ne déprime pas ! Je te donnerai des nouvelles quand je reviendrai ! »

Le blondinet hocha la tête et reprit son occupation sans un mot.

Mais il attendit que Xion ait quitté la maison pour s'agenouiller, haletant, la tête penchée vers le bas.

Pas ça... pas maintenant... pas alors que maman et Aerith sont là...

Il avait l'impression que ce n'était pas normal. Il prenait bien son traitement, prenait tous les médicaments qu'il était possibles de donner pour cette cardiomyopathie... Mais les douleurs persistaient...

Il avait peur... La situation avait toujours été sous contrôle... mais elle semblait s'aggraver de jour en jour... Qu'est-ce qu'il allait faire si les médicaments ne suffisaient plus... il avait déjà subi une opération. Il avait peur de recommencer. Et pourtant il ne devrait pas, les chances de réussites étaient très positives... mais il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui. De plus, ces opérations n'étaient pas gratuites. Ses parents avaient été en mesure de lui en payer une, mais à répétitions, il ne savait pas s'ils allaient pouvoir tout gérer.

Reprends-toi Roxas ! Se motiva le garçon en se relevant, une fois la douleur passée.

Il eut un parfait timing car Aerith, la petite amie de son frère qui avait décidé d'aider la famille à préparer les fêtes, passait justement dans le salon avec une pile d'assiettes dans les mains. Elle lui fit un doux sourire, que Roxas lui rendit, comme si de rien n'était.

Un sourire pouvait tout cacher en général...


« Alors, c'est ça, Hollow Bastion... » dit Xion en regardant autour d'elle.

« Xion, tu nous as amenés dans un trou paumé de la ville ! » se plaignit sa grande soeur en sortant de la voiture.

« Tais-toi, Tifa ! J'essaye de me repérer, là ! »

« Moi je te dis que tu nous as encore perdus ! » intervint Kairi qui perdait patience.

« N'importe quoi ! J'ai bien suivi le plan que Reno m'a donné ! »

« Comme si ce type savait lire une carte ! » se plaignit Naminé, ce qui était rare.

« Oui bon ça va hein ! »

« Stop les filles, ce n'est pas en vous disputant qu'on arrivera à grand chose ! » intervint leur mère, affichant un air mécontent, les mains sur les hanches.

« C'est elles qui ont commencé ! » dirent les quatre soeurs en se pointant du doigt.

« Oh pitié... mais vous avez quel âge... »

Énervée, Xion se sépara de Tifa et sa mère à grandes enjambées.

« Je vais chercher toute seule ! Je prends mon portable si vous voulez m'appeler ! »


Pouah. C'était bizarre comme ville. Dans les guides touristiques, il était dit que la ville avait un joli patrimoine, en raison de cet étrange château à quelques kilomètres du bourg, et de ses maisons de pierre datant du Moyen-Âge... mais il y avait ces affreux buildings qui venaient faire tâche dans le paysage... Axel était-il vraiment obligé d'aller aussi loin pour poursuivre ses études ?

Finalement elle s'arrêta devant un grand bâtiment où elle pouvait voir plusieurs petits balcons. En regardant la carte et l'adresse qu'on lui avait donnés, elle supposa qu'il s'agissait bien de la résidence universitaire où Axel était logé.

Mais il y avait un hic.

Il y avait un code d'entrée, et Reno avait oublié de le lui donner.

« Aussi idiot que son frère celui-là ! »s'énerva t-elle en s'arrachant presque les cheveux.

Elle voulut l'appeler, mais au moment où elle trouva son nom dans son répertoire, elle entendit une voix familière.

La jeune fille observa les environs et remarqua au loin quelque chose de... rouge.

« Bingo. » fit-elle en refermant le clapet de son portable.

Elle courut en sa direction et l'interpella en criant son nom, tout en faisant de grands signes avec ses bras.

« Axel ! »

Mais son sourire radieux s'effaça en voyant que quelqu'un accompagnait son ami. Il s'agissait d'une jeune fille de l'âge du roux, aux cheveux blonds plaqués, mais dont deux mèches rappelaient les antennes d'un cafard(ridicule selon elle). Et ses yeux étaient d'un vert étincelant.

Elle l'avait déjà vue quelque part, elle en mettrait sa main à couper.

« Eh ho Axel ! » répéta t-elle en voyant que son ami ne l'avait pas entendue.

Elle vit alors Axel s'arrêter et regarder droit devant lui. Il mit plusieurs instants avant de réagir.

« Xi-Xion ? » bégaya t-il, les yeux écarquillés.

« Bah oui, tu croyais que c'était qui ? »

« Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda t-il de but en blanc.

La brune fronça les sourcils.

« Tu veux que je m'en aille ? Pff ! » lâcha t-elle, vexée.

« Mais non... C'est pas ce que je voulais dire... » continua Axel en se grattant nerveusement la nuque.

« Axel, c'est qui cette gamine ? » demanda soudainement la jeune personne qui accompagnait le roux.

Ce dernier eut soudainement l'air de se souvenir de sa présence, car il sursauta, et s'empressa de faire les présentations. Mais l'expression 'gamine' n'avait déjà pas plût à Xion.

« C'est Xion... je ne sais pas si tu te souviens d'elle. Ça fait un bon moment déjà. »

Elle en était sûre. Elle l'avait déjà rencontrée.

« T'es sûre que je l'ai déjà vue ? Parce que je m'en souviendrai sinon. »

Xion crut y déceler de la moquerie dans ses paroles, mais s'abstint de tout commentaire.

« Mais si ! » Axel se tourna ensuite vers Xion. « Tu ne te souviens pas de Larxene ? Elle avait déménagé quand je suis rentré en cinquième ! »

Xion fit travailler sa mémoire et eut tout de suite un flash.

Effectivement, elle se souvenait bien d'une petite peste qui s'amusait à lui tirer les cheveux. Comment oublier les chantages qu'elle lui faisait subir ?

Mais alors... Axel était revenu à Hollow Bastion pour...

...cette sale peste ?

Elle avait du mal à y croire. Elle s'en sentait profondément blessée, même si cela datait. Il ne savait pas ce que cette fille lui avait fait en primaire.

La brune ne dit rien pendant un moment, puis se décida enfin.

« Vous alliez faire quoi ? »

« Rentrer chez nous. » répondit Axel.

« Nous...? »

« On est colocataires ! » expliqua Larxene, toute fière.

La ferme, je ne t'ai rien demandé à toi. « Ah bon ? C'est cool. Et vous alliez faire quoi ? »

« Quelque chose que tes yeux de petite vierge ne devraient pas voir. » répondit Larxene en tirant la langue.

Traînée, se retint de dire Xion. Mais il rigola juste.

« Elle raconte n'importe quoi ! » s'exclama Axel en rougissant. « Non, on ne va rien faire du tout. »

« Oh Axel, ne mens pas voyons. Je me souviens encore de la nuit dernière où- »

« LA FERME ! »

PUTE ! Pensa Xion. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Axel ne sortait quand même pas avec cette... salope ?

« Non, on ne sort pas ensemble, Xion, si c'est ce que tu veux savoir. » la rassura Axel en souriant d'un air gêné.

Elle a pourtant l'air de te faire de l'effet. « Tant mieux. »

...

Zut ! Pensa Xion en se couvrant la bouche. Quelle idiote !

Les deux autres la regardèrent avec de grands yeux ronds.

Larxene s'avança alors vers elle, les sourcils froncés.

« C'est quoi ton problème au juste ? »

« Hé, Larxene... » intervint Axel, peu rassuré.

« Moi ? Mais je n'ai aucun problème avec toi ! » Connasse.

Et alors elle les quitta en courant sans rien dire d'autre, les yeux fermés, se bouchant les oreilles, comme pour ne pas entendre les cris d'Axel qui essaierait de la retenir. Mais au fond, elle savait qu'Axel ne la retiendrait pas.

Et elle eût raison. Quand elle fût bien éloignée, elle se cacha derrière un arbre et vit les deux étudiants reprendre leur conversation comme si de rien n'était. Avant de partir, elle eût tout juste le temps d'entendre Larxene dire à Axel :

« Elle est bizarre cette fille... »

Quand Axel haussa les épaules, comme si cela n'avait pas d'importance, comme si elle n'avait pas d'importance, Xion sentit une boule se former dans sa gorge.

Ce n'est plus Axel...


Sora regardait d'un air absent son frère alors que ce dernier était assis près de son piano, le regard tristement tourné vers la fenêtre.

C'était rare de voir un visage aussi triste pendant les périodes de fêtes. Mais avec l'absence d'Axel et Xion, Sora comprenait parfaitement son petit frère.

Il arrivait à comprendre, mais cela ne voulait pas dire qu'il compatissait.

Arrête de vouloir essayer de te faire plaindre !


Sur le chemin du retour, Xion n'ouvrit pas la bouche. Pas une fois. Elle regardait fixement le paysage défiler sous ses yeux, alors que Kairi, Naminé et Tifa l'observaient d'un air inquiet, tandis que leur mère se concentrait sur la route.

Au départ, la petite famille devait séjourner à Hollow Bastion pour une semaine. Mais bizarrement, Xion avait finalement annoncé qu'elle souhaitait repartir, dés le premier jour. Ayant accepté cette semaine de vacances pour faire plaisir à sa fille, sa mère lui avait d'abord demandé pourquoi. Mais la brune avait tout simplement répondu 'je vous dirai ça en arrivant à la Cité du Crépuscule.', mais rien d'autre.

Que s'était-il passé pour qu'elle change soudainement d'avis ?

« Bon, vous voudriez aller où pour les vacances ? » demanda Demyx en grattant quelques cordes de sa guitare.

Le groupe d'amis s'était rendu dans son petit studio pour fêter leur semaine de congé, car chacun avait été très occupé avant les fêtes, alors ils avaient bien mérités un peu de repos.

« Je sais ! » s'exclama un garçon aux longs cheveux rose bonbon nommé Marluxia. « Pourquoi pas Destiny Island ? »

« La ville sur la côte ouest ? Très peu pour moi. Il faudrait être fou pour vouloir aller se baigner à la mer par ce froid glacial. » répondit Zexion en refermant son livre.

« Trouve une idée si t'es pas content. »

« Moi j'ai une trop bonne idée ! » cria Demyx. « Ça vous dit Illusiopolis ? Y'a plein de boites là-bas ! C'est l'idéal pour le réveillon du jour de l'an. »

Tout le monde réfléchit quelques minutes, séduit par l'idée. Jusqu'à ce que Larxene déclare :

« Il y a plein de boites à Hollow Bastion aussi. Je vois pas pourquoi on se rendrait dans cette ville de pédés. Sauf si vous voulez vous chopper le SIDA. »

Tous les regards se posèrent sur elle, certains choqués, d'autres moins surpris. Car ce n'était un secret pour personne : tout le monde savait que Larxene ne pouvait pas supporter les homosexuels.

Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'elle comptait deux bi parmi son groupe d'amis. Mais ça, Demyx et Zexion n'étaient pas prêts de le révéler, ils le gardaient pour eux. Ils ne voulaient pas être regardé bizarrement et le blond ne voulait pas perdre Larxene.

« On peut toujours aller chez moi. » proposa Axel, qui ne semblait pas choqué le moins du monde par le commentaire de Larxene, ce qui eut effet d'énerver Zexion au plus au point.

La famille de Zexion habitait également à la Cité du Crépuscule. Il avait rencontré Axel le jour où il était rentré en première, et était devenu son ami depuis. De ce fait, Zexion connaissait très bien les parents homophobes d'Axel. C'était justement à cause de cette violente homophobie qu'il n'aimait pas se rendre chez lui. Pour eux, les bi, les gays et les lesbiennes étaient souillés par le péché et devaient brûler en enfer.

Il avait vraiment espéré qu'Axel ne pense pas comme eux. Mais leur attitude et l'éducation qu'il lui avait donné pendant toutes les années passées avec eux l'avait forcément influencé dans sa façon de penser. Et ses retrouvailles avec Larxene n'avaient rien arrangé.

Le garçon aux cheveux bleus s'étaient d'abord demandé pourquoi il traînait avec Larxene. Il en était venu à la conclusion qu'il faisait ça par obligation, car Axel et Demyx semblaient bien apprécier la jeune fille. De plus Demyx et Larxene étaient des amis de longue date. Demyx n'était pas du genre à dire ce qu'il pensait vraiment. A cause de cela, il ne s'était jamais révolté contre Larxene quand cette dernière montrait ouvertement sa haine pour les gays. Il ne détestait pas Larxene, juste l'homophobie, mais il était incapable de le montrer.

Pour Zexion, c'était différent. Il n'avait jamais été un ami proche de Larxene, alors il lui était facile de garder ses distances avec elle.

Mais quand Zexion voyait Axel et Larxene discuter ensemble, il n'avait pas seulement mal pour Demyx et lui, mais aussi pour Roxas.

Car il avait été très attentif aux comportements du petit blond, il le connaissait bien, car il était toujours collé à Axel. Zexion avait trouvé cela plutôt mignon, marrant. Il s'amusait souvent à comparer les deux garçons à deux frères. Mais il avait su y déceler quelque chose de... différent... mais tout aussi fort qu'une relation fraternelle.

Et il en voulait à Axel de ne pas pouvoir s'en rendre compte, alors que cela sautait aux yeux. Ces préjugés sur les homosexuels que ses parents lui avaient mis dans le crâne lui cachaient la vérité sur ses sentiments. Personnellement, il avait l'impression de penser comme ces filles héroïnes de shôjo mangas à l'eau de rose, mais il ne pouvait pas se tromper pour quelque chose d'aussi important. Surtout quand il était certain que les sentiments étaient réciproques.

Et le fait de savoir qu'Axel pensait aimer Larxene lui donnait envie de vomir.

Il était tellement plongé dans ses pensées, qu'il sursauta quand Demyx lui secoua l'épaule.

« Hé, Zex ! Axel propose qu'on aille à la Cité du Crépuscule pendant la semaine ! Tu pourrais m'héberger chez tes parents ? »

...

Quoi ?

« Ah bon ? C'est cool... oui si tu veux. » répondit-il distraitement.

Héberger Demyx pendant la semaine ne le dérangeait pas du tout – bien au contraire -, mais il était préoccupé par quelque chose d'autre : Larxene et Roxas.

Il ne savait pas comment leur rencontre se déroulerait, et cela l'inquiétait.

De plus, il remarquait qu'Axel ne lui parlait plus de Roxas comme il le faisait auparavant. Plus du tout.

Il devait rattraper le coup.

« C'est génial. Comme ça, tu vas pouvoir revoir Roxas... et Xion aussi ! » s'exclama t-il, voulant faire rappeler à son ami que des gens l'attendaient à la Cité du Crépuscule.

Comme espéré, il vit Axel sourire... mais sa mine s'attrista un peu quand il parla de Xion.

« J'ai revu Xion hier... » annonça t-il en regardant sur le côté, mal à l'aise.

Surpris, Zexion haussa les sourcils.

« Ah oui ? »

« Oui. Mais cette petite peste est repartie tout de suite après m'avoir insultée. »

« La ferme, Larxene ! » cria Axel, dérangé par le ton qu'elle employait pour parler de son amie d'enfance. « Tu ne la connais pas. »

« Mais tu l'as bien vue ! Elle a bien dit qu'elle ne voulait pas que je sorte avec toi ! »

« Et pour toi c'est une insulte, ça ? »

« Bah oui, parfaitement ! En gros, elle pense que je suis moche ! »

« Idiote. »

« Je t'emmerde. » répondit-elle en lui faisant un doigt d'honneur.

Zexion ne préférait pas imaginer ce qui avait pu se passer entre Xion et Larxene. Mais il trouvait qu'Axel prenait cela un peu trop à la légère quand même.

« Et puis c'est qui cette Roxas d'abord ? » demanda la blonde en croisant les bras l'air mécontent. « Une autre petite idiote ? »

Là, Axel fronça les sourcils.

« Ça suffit. » dit-il d'un ton ferme.

Peu déstabilisée, Larxene lui répondit :

« J'imagine que c'est une petite blonde aux yeux bleus, qui portent des jupes ultra courtes et des sous-vêtements rembourrés, et qui se prend pour le nombril du monde, comme dans toutes ces séries américaines. Je suis sûre que- »

« Tais-toi. »

Cette fois-ci, la blonde se rendit compte que le roux ne rigolait plus tout, et l'air sévère que lui lançait Zexion le lui disait aussi.

« Et déjà, Roxas est un garçon. » précisa Axel.

Zexion avouait qu'il était plutôt agréablement surpris par ce changement de comportement chez Axel... mais tel qu'il le connaissait, il allait pardonner Larxene tout de suite après.

« Avoue quand même que tu avais un peu oublié Roxas ces derniers temps. » ne put s'empêcher de faire remarquer le garçon aux cheveux bleus. « Aucun appel, aucun message. Et pourtant tu t'étais promis de le faire. »

Axel fut d'abord outré par ces accusations, mais réalisa ensuite qu'elles étaient parfaitement fondées. Il avait été tellement occupé que cela lui était complètement sorti de la tête, il se sentait honteux maintenant.

« Et c'est qui exactement ce Roxas alors ? » demanda Larxene en faisant la moue.

Zexion dissimula un sourire derrière sa main en voyant l'attitude de Larxene. Elle avait bien raison d'être jalouse.

« Quelqu'un d'extrêmement important pour Axel. »

« Je peux répondre tout seul merci. » reprit le roux en buvant une gorgée de son verre de gin.

« Axel rassure-moi, t'as pas des tendances gay au moins ? »

En entendant ça, le rouquin recracha tout l'alcool qu'il avait dans la bouche.

« Tu te fiches de moi ? Tu sais bien que je ne les supporte pas. » répondit-il en s'essuyant la bouche avec sa manche.

« Désolée, mais pour moi, il y a de quoi se poser des questions. »

Zexion dut se retenir de coller une gifle à Axel pour ses propos. Arrête de te mentir !

Vexé, Demyx détourna le regard pour cacher les discrètes larmes de colère qui commençaient à lui monter aux yeux. C'était dur d'entendre ça de la bouche de ses meilleurs amis.

La fin de la soirée se passa 'tranquillement'. Seuls Axel et Larxene discutaient, tandis que Marluxia était affalé sur le canapé, trop saoul pour pouvoir ouvrir les yeux. Demyx était parti se coucher, ne pouvant plus supporter les insultes que proféraient ses deux amis. Zexion les observait du coin de l'oeil, marmonnant tout bas quelques injures à l'égard de Larxene.

Il ne pouvait plus du tout la supporter.


Comment Axel pouvait-il 'aimer' une fille aussi détestable ?

« Sora ! Maman m'a dit de venir t'aider à ranger ta chambre ! Tu- »

En poussant la porte, Roxas se rendit compte que la chambre de son frère était complètement vide.

Le petit blond s'accroupit et ramassa un caleçon qui traînait justement devant la porte.

La pièce était peut-être vide, mais complètement en désordre. Mais vu le caractère énergique de Sora, cela ne l'étonnait pas du tout.

Il décida alors de prendre la corbeille à linge sale posée à l'entrée, et de récupérer tous les vêtements déjà portés durant la semaine. Au moins, Sora aurait moins de boulot à faire en rentrant.

Il regarda sous le lit, se retenant de s'emparer des cadeaux de Noël que Sora avait prévus d'offrir et récupéra tout le linge qui y était.

Après avoir fini sa besogne, le petit blond vérifia le bureau de son frère, où il trouva toutes ses fournitures scolaires éparpillées un peu partout. Soupirant, le blond mit un peu d'ordre et jeta à la poubelle tous les papiers inutiles.

Alors qu'il était sur le point de s'attaquer à autre chose, Roxas remarqua un cahier ouvert, auquel il n'avait pas touché. Curieux, il feuilleta les pages, y lisant quelques formules de math et autres équations non résolues.

Et puis soudain, il tomba sur un sujet, écrit sur une page déchirée, qui n'avait plus rien à voir avec les mathématiques...


« Je suis rentré ! » cria Sora alors qu'il accrochait sa veste au porte-manteaux à l'entrée.

Sa mère apparut avec une pile de linge fraîchement sortie de la machine à laver.

« Il était temps ! » dit-elle, l'air sévère. « Où étais-tu passé ? »

« Chez Riku. » L'une des rares personnes qui se soucient de moi ici.

Les traits de sa mère s'adoucirent un peu.

« D'accord. Mais ne sors plus comme ça sans prévenir. Je me suis inquiétée tu sais, et puis tu n'avais pas pris ton portable. »

Sora eut du mal à y croire...

Inquiétée ?... Pour moi ? Pensa t-il, alors qu'un sourire se formait sur ses lèvres.

« Tu as de la chance... » continua sa mère, une main sur la joue, l'air soucieux.

« Ah bon ? Pourquoi ça ? » demanda Sora, la tête inclinée sur le côté. Tout d'un coup, il se sentait plus léger.

« Oui. Que Riku ait choisi de poursuivre ses études ici. Avec Axel parti, Roxas semble de plus en plus déprimé. »

...

Pardon ?

« J'espère qu'il le reverra bientôt. » continua t-elle en traversant le salon avec sa pile de vêtements.

J'espère que non.

« D'ailleurs, où est Roxas ? » Tant qu'on en parle.

« Il t'attend justement dans ta chambre. Je lui ai dit de t'aider à la ranger. »

Quoi ?

Croyant avoir mal entendu, le petit châtain répéta trois fois ce que venait de dire sa mère dans sa tête, et lâcha son sac par terre pour se précipiter vers sa chambre.

Tu n'as pas le droit !

Il traversa à toute vitesse la pièce où était installé le piano, devant lequel Cloud était assis.

Voyant son petit frère complètement paniqué, le jeune homme haussa un sourcil et décida de le suivre discrètement vers sa chambre.

Mais Sora ne le remarqua pas, trop préoccupé.

En ouvrant la porte, il trouva son petit frère en train de faire le lit.

Il a osé...

Le châtain ne fit pas attention au fait que sa chambre était désormais complètement en ordre. Il ne voyait que son frère.

Je t'interdis...

Il allait sûrement regretter ce qu'il allait faire. Mais il en avait plus qu'assez. Il vit son petit frère lever les yeux, remarquant enfin sa présence dans la pièce.

« Oh, Sora. Désolé, j'ai profité de ranger ta chambre pendant que tu n'étais pas là. C'était impossible de circuler. »

Il leva doucement la main vers le haut, prêt à frapper, tandis que son petit frère le regardait curieusement.

« Sora ? »

Le châtain se mordit l'intérieur de la joue, son poing toujours en l'air, hésitant à faire arriver la paume de sa main contre la joue de son petit frère.

Mais finalement il se résigna.

Il termina son mouvement en posant sa main sur l'épaule de Roxas.

« Tu devrais aller te reposer, Roxas. Tu m'as l'air fatigué. » dit-il en posant ses deux mains sur les épaules de son frère, le poussant jusqu'à la sortie.

Bizarrement, Roxas ne protesta pas, et se laissa mener jusqu'à la porte. Une fois son frère sorti, Sora prit sa clé et ferma la porte à double-tour, prenant soin de la laisser dans la serrure, afin que ses parents n'entrent pas. Ils avaient toujours un double des clés, au cas où.

Se laissant tomber sur son lit, Sora ne prit même pas le temps de retirer ses chaussures.

Il se cacha le visage dans ses mains et se mordit les lèvres jusqu'à en saigner.

Pourquoi ? Je le hais...

Il ne sécha pas les larmes qui coulaient le long de ses joues.

Je le déteste tellement... alors pourquoi j'ai hésité ? Pourquoi je ne l'ai pas frappé ?


En rentrant dans sa chambre, Roxas se sentit complètement mou. Il porta une main tremblante dans la poche de son pantalon et en sortit un papier roulé en boule. Toujours en tremblant, le petit blond décida de le déplier. Pendant quelques secondes, il y fit parcourir ses yeux...

Dimanche 20 décembre 2009

J'en ai plus qu'assez de lui. Parfois je ne sais pas ce qui me retient de lui mettre ma main à la figure.

Je le déteste. Je le hais. J'en n'en peux plus. Pourquoi personne ne comprend ? Pourquoi il n'y a que moi ? Enfin il n'y a peut-être pas que moi... mais...c'est peut-être parce que je suis son jumeau. Les gens parlent toujours de cette 'connexion' qu'auraient les jumeaux entre eux. Je pense que c'est pour ça que je le comprend aussi bien. Et toi, Roxas est-ce que tu me comprends ?

« Mais bien sûr ! » répondit Roxas, la voix rauque.

Je suis sûr que tu vas me répondre : « Mais bien sûr, Sora ! » Je te connais trop bien pour ça. Mais toi tu ne me connais pas. Tu n'es pas au courant de mon mal-être, tu n'as rien remarqué. Et tu te dis être mon frère ? Ça me donne envie de vomir.

« Mais je ne peux pas tout deviner !»

Alors que moi j'ai remarqué que tu souffrais, et que tu n'osais pas le dire. Je ne sais pas si tout le monde a remarqué ton petit jeu.

C'est MOI le plus jovial des deux ! C'est MOI qui donne le sourire aux autres ! C'est vers MOI qu'on se tournait autrefois ! Depuis qu'on est à la Cité du Crépuscule, tu as changé ! Tout ça c'est à cause d'Axel. Tous les regards sont tournés vers toi, désormais. Je suis transparent. T'es content ?... mais qu'est-ce que tu cherches à faire au juste ? Te faire plaindre ?

Tu voulais me ressembler, c'est ça ? Prendre ma place ?

« Non non ! »

Si c'était ton but, et bien je te félicite... Tu n'es... qu'une pâle copie de l'original... c'est ressemblant quand même... Mais tu ne pourras jamais me ressembler totalement.

Mais il y a un truc que j'aimerai tellement te dire en face, en privé... et bizarrement j'ai peur de le faire.

Roxas. Pourquoi tu te contentes de sourire comme ça ? On te demande quelque chose ? Tu obéis sans broncher avec ce sourire qui est le tien. On te demande s'il y a un problème, tu réponds 'non' et tu souris, pour que ce soit plus crédible.

Oh pitié Roxas, arrête ça. Ça me dégoûte. Pourquoi tu ne dis jamais les choses en face ? Pourquoi quand quelque chose te gêne, tu ne le dis pas, tout simplement ? Dis ce que tu penses, nom d'un chien ! Moi, j'ai bien remarqué ton jeu ! Je ne suis pas aveugle.

Tu crois qu'en souriant comme ça, en étant gentil et généreux, en offrant des cadeaux, on va t'aimer ? Qu'on te trouvera plus sympathique ? C'est vraiment ce que tu penses ?

Ça fait vraiment hypocrite.

HYPOCRITE.

Roxas sentait à peine les larmes couler le long de ses joues, s'écrasant sur les pages du cahier pour venir effacer les quelques lignes restantes écrites par son frère.

Il ne pouvait rien lire d'autre... tout était parti... toutes les atrocités écrites sur lui avaient été effacées par ses larmes, comme si elles n'avaient jamais été dîtes, jamais été pensées.

Mais le blond se souvenait de tout, toutes ces phrases étaient venues s'ancrer dans sa mémoire, laissant une marque profonde, douloureuse et indélébile.

Avec hésitation, le petit blond retourna la feuille de papier, ayant peur de lire le reste, qui avait été écrit un jour plus tôt.

Samedi 19 décembre 2009

Il soupire, il soupire encore et encore. Devant son piano ou devant la fenêtre, attendant qu'Axel revienne.

Mais qu'est-ce qu'il croit ?

Chose rare, Roxas avait l'air triste pour une fois. Il n'a pas souri comme il a l'habitude de le faire en permanence... sauf quand on lui a demandé ce qui n'allait pas. Il a répondu « Tout va bien. »

Mais qu'est-ce qu'il s'imagine ?

Si Axel a quitté la ville, ce n'est pas par hasard. Je suis sûr qu'il a remarqué l'hypocrisie de Roxas. Il n'a plus dû supporter Roxas et ses faux sourires.

Une expression de pure horreur se forma sur le visage de Roxas. Les muscles crispés, la bouche entrouverte, les sourcils froncés.

Est-ce qu'il avait bien lu ?

D'ailleurs, je suis sûr que cela fait un bon moment qu'il doit en avoir marre. Mais pas autant que moi, ça c'est sûr.

« Non... Non... »

Qui n'en aurait pas marre ? J'aimerai tant en parler à Riku. J'ai longuement hésité, mais je pense que je peux me lancer. Il a toujours été là pour moi. Il me donnera des conseils... d'ailleurs nous sommes souvent d'accord. Riku, heureusement que tu es là. Je suis aussi sûr que Xion s'en est rendue compte, ce doit être pour ça qu'elle est partie pour Hollow Bastion, elle ne devait plus supporter sa présence. maintenant que j'y pense... peut-être que je pourrai lui en parler ?

Ses jambes se dérobèrent sous lui.

Je me demande si Axel prendra la peine de revenir voir Roxas, au moins pour Noël... ça m'étonnerait. Pourquoi se déplacer quand on a le bonheur d'être loin de lui ? Oh, Axel je t'envie. Reste à Hollow Bastion, tu ne dois manquer de rien là-bas.

Je suis sûr qu'il ne doit plus prêter attention à Roxas... ou peut-être qu'il l'a oublié ?

Non, il n'oserait pas...

Il ne pouvait pas...

Toujours à genoux, le blond baissa la tête, et regarda ses mains qui venaient recueillir les larmes qui coulaient à flot.

« C'est...c'est vraiment moi ? »

Hypocrite...

« C'est...vraiment ce que les gens pensent...de moi ? »

Hypocrite. Hypocrite.

Il ferma les yeux, essayant d'ignorer cette voix dans sa tête. Mais il ne pouvait pas. Il arrivait très bien à voir Sora lui dire toutes ces choses en face.

Tu n'es.. qu'une pâle copie de l'original...

Je suis aussi sûr que Xion s'en est rendue compte...

« Xion... »

Il ne lui avait pas reparlé depuis qu'elle était partie pour Hollow Bastion. Elle lui avait pourtant promis de l'appeler !

...maintenant que j'y pense. Peut-être que je pourrai lui en parler ?

« Tais-toi, tais-toi... »

Il ne pouvait pas.

Il ne le ferait pas.

Il ne devait pas !

Oh si je peux...

« TAIS-TOI ! »

Dans un mouvement de rage, il attrapa le premier objet qu'il avait sous la main et le fracassa au sol.

Les morceaux de verre du cadre-photo s'éparpillèrent sur la moquette en un bruit assourdissant, alertant Cloud, qui entra dans la chambre en catastrophe.

« Roxas, tout va bien ? »

Le petit blond se contenta de se baisser et d'observer la photo parmi les débris de verre.

Ils étaient tous les deux souriants.

Surtout Sora. Il était accroché au cou de son petit frère, tandis que le sourire de ce dernier était un peu plus réservé.

Ils étaient hauts comme trois pommes. Il ne se souvenait plus de la date à laquelle cette photographie avait été prise, mais ils devaient pas dépasser six ans.

En silence, il s'affaira à ramasser les fragments de verre un à un, soutenant le regard inquiet de Cloud.

Un voile de cheveux blonds vint cacher ses yeux rougis par les pleurs.

Leur lien avait été rompu.

Et ce cadre brisé au sol symboliserait cette rupture.

« Désolé si je t'ai fait peur... il m'a échappé des mains. » s'excusa Roxas, se décidant enfin à parler.

Cloud hocha la tête, ses yeux ne quittant jamais son frère qui se dirigea vers sa corbeille pour y jeter les restes du cadre.

« Roxas, tu veux bien m'aider à mettre la table ? » appela sa mère en pointant sa tête à l'intérieur de la chambre.

Sans un mot, Roxas dépassa son grand frère, obéissant à sa mère qui l'attendait dans la cuisine.

La jeune femme lui tendit une pile d'assiette dont il se saisit en silence.

Cloud observait chaque geste de son frère avec attention. Il avait très bien vu les tremblements de ses mains quand leur mère lui avait tendu la vaisselle.

Et même si elle ne pouvait pas voir son fils, elle entendait. Les bruits de pas de Roxas semblaient hésitants, et alors qu'il portait la pile d'assiettes, elle les entendait claquer entre elles, comme si son fils avait dû mal à tenir la vaisselle sans trembler, comme si elle était trop lourde pour lui.

Quand la pile d'assiettes de porcelaine se brisa au sol, la jeune mère sursauta, et, posant son couteau de cuisine sur le poste de travail, sortit de la cuisine en courrant pour voir ce qu'il s'était passé.

Roxas était immobile, la tête baissée, son regard vide posé sur les assiettes cassées.

Voyant ses mains trembler, il croisa les bras pour les cacher afin de ne pas inquiéter sa famille.

Mais se rendant compte de son erreur, il se baissa et se mit à ramasser une nouvelle fois les morceaux.

« Non, Roxas, ne t'en fais pas. Je m'en occupe. » intervint sa mère avec un balai et une pelle.

Le jeune blond se releva et regarda sa mère nettoyer ce qu'il avait fait.

Il sentait ses yeux le picoter légèrement alors que les larmes réapparaissaient. Il croyait avoir fini de pleurer, mais apparemment il avait eu tort.

Pourquoi...?

Sa mère poussa un petit 'aïe' quand un morceau de porcelaine lui entailla le doigt. Bizarrement, en voyant cela, les larmes de Roxas redoublèrent.

Pourquoi... je ne fais jamais rien comme il faut ?

Il n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer. La peine et la douleur étaient insupportables, il dût mettre sa main contre ses lèvres pour étouffer ses sanglots et sa respiration de plus en plus erratique.

Il était en mesure de cacher ses tremblements, mais il lui était impossible de calmer la douleur en sentant son coeur se contracter douloureusement dans sa poitrine.

Il avait chaud, il sentait la sueur ruisseler sur son corps.

Il fit quelque pas sur le côté, cherchant désespérément avec sa main un appui pour ne pas s'effondrer.

Mais il ne trouva que de l'air.

Essayant vainement de rester en équilibre sur ses deux pieds, le blond secoua la tête et cligna des yeux, pour tenter de faire disparaître ce voile noir qui couvrait son regard.

Sa vision se flouait petit à petit, il ne distinguait que grossièrement les éléments dans la pièce. Tout ce qu'il arrivait à voir n'étaient que des choses difformes, certaines mouvantes et d'autres immobiles.

Je ne peux pas...

Il abandonna.

Il laissait son corps retomber de tout son poids en avant, se préparant à la douleur quand il entrerait en contact avec le sol dur.

Mais cet impact ne vint jamais.

Je ne peux plus...

Il sentit deux bras le maintenir fermement, le secouant pour lui faire rouvrir les yeux. Mais même ouvrir les paupières était un véritable supplice, elles étaient beaucoup trop lourdes.

N'ayant plus la force de combattre contre le sommeil et la douleur, le petit blond laissa son corps se détendre, son esprit se vider de toutes ces pensées qui le torturaient.

Je ne peux plus...

« Je ne veux plus... »

Et sur ces dernières paroles, il sombra dans l'inconscience.

« Roxas ! »

Sa mère s'agenouilla à ses côtés, hurlant le nom de son plus jeune fils, alors que Cloud essayait désespérément de le réanimer.

Oh non...

Le jeune homme plaça sa main devant le visage de son petit frère, espérant sentir son souffle.

A son grand soulagement, Roxas respirait.

Il fit un léger sourire pour rassurer sa mère, qui poussa un petit soupir, rassurée de savoir que tout allait bien... en quelque sorte.

« Je...je vais l'emmener dans sa chambre. » annonça Cloud, la voix tremblante, encore tout retourné par ce qui venait de se passer. Il avait eu si peur...

Sa mère hocha la tête en déglutissant avec difficulté.

La voyant trembler comme une feuille, son fils mit une main sur son épaule pour la calmer.

« Va te reposer. Je m'occupe de lui, tout ira bien. » la rassura t-il, à peine convaincu par ses propres paroles.

Elle accepta son conseil silencieusement, serrant Roxas dans ses bras pendant quelques instants. Elle l'embrassa sur le front et le retendit à Cloud.

Ce dernier la vit enlever son tablier et disparaître dans la cuisine.

Se souvenant qu'il avait une tâche à accomplir, le blond repositionna son petit frère correctement dans ses bras et le souleva délicatement, comme s'il ne pesait rien.

Tout en vérifiant si Roxas respirait toujours, il le mena dans sa chambre.

Depuis combien de temps cela durait ? Depuis combien de temps Roxas souffrait en silence comme ça ? Il n'était pas dupe. Il se doutait bien que son frère essayait de cacher ses douleurs. Elles ne lui avaient pas échappées.

Roxas s'était toujours plein de l'inutilité de ses médicaments, et ce à chaque fois qu'il refusait de les prendre. Personne n'avait jamais voulu le croire, ni le prendre au sérieux.

Cloud surveillait constamment le petit blond du coin de l'oeil, pour vérifier s'il prenait bien son traitement. Et il ne l'avait jamais rappelé à l'ordre, Roxas étant au courant que tout le monde gardait un oeil sur lui.

Mais Cloud commençait à douter, après avoir vu ce qu'il s'était passé aujourd'hui, même si ce n'était pas la première fois que Roxas perdait connaissance. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter.

Il ne supporterait pas de perdre l'un de ses petits frères. Il était sûr qu'il n'y survivrait pas.

Il le serra un peu plus fort dans ses bras, comme s'il avait peur qu'il s'en aille, sachant très bien que ce n'était pas possible, vu son état.

Il entendit un petit grognement s'échapper des lèvres de son jeune frère, qui remua légèrement, indiquant à Cloud qu'il avait repris connaissance. Pour le moment.

Il papillonna des paupières et ouvrit enfin les yeux, et dirigea son regard vers son frère, l'air confus.

« Cloud ? »

« Chut, Roxas. Rendors-toi. Tu as besoin de te ménager. »

Ne trouvant pas d'objection, et n'ayant pas vraiment envie de se disputer avec son frère pour le moment, Roxas obéit et essaya de retrouver le sommeil.

Cloud ouvrit la porte de la chambre et fit quelques pas vers le lit où il allongea son frère qui s'était déjà rendormi.

Ne souhaitant pas le déranger durant son sommeil, il se dépêcha de le mettre à l'aise. Il remonta rapidement la couverture pour le garder au chaud et essuya les gouttes de sueurs qui perlaient sur son front.

En voulant quitter la pièce, Cloud marcha sur quelque chose qui traînait au sol. Levant le pied pour regarder sous sa semelle, il décolla un morceau de papier froissé. En le dépliant, il reconnut tout de suite l'écriture de Sora.

Mais remarquant que l'encre avait à moitié coulée, il soupira et jeta ce papier à la poubelle, sans se poser de question.


Vous comprenez pourquoi je vous disais que les personnages étaient OOC... Désolée pour Larxene, mais c'était nécessaire...

Non, je ne souffre pas de cardiomyopathie hypertrophique comme Roxas, mais, par exemple sa réaction à lecture du journal de Sora a été la mienne quand j'ai appris qu'une soi-disant amie ne pouvait en fait pas me supporter... ça m'a fait un tel choc. Mais je n'en ai jamais rien dit(même pas à mes parents xD) enfin bon j'ai passé le cap...

Et la deuxième expérience que je ne souhaite pas revivre, c'est ce qui est arrivé à Xion à Hollow Bastion... j'avais une bonne connaissance(en primaire..., oui j'étais petite xD) que j'aimais vraiment bien... seulement on avait deux ans d'écart... du coup quand je suis rentrée en 6ème et elle en 4ème, j'ai fait la douloureuse découverte que cette fille m'avait tout bonnement effacée de sa vie. Elle s'était en quelque sorte trouvée des amis 'plus cools, plus âgés, moins gamins'...(que je ne pouvais pas supporter, tout comme Xion et Zexion ne peuvent pas supporter Larxene) donc voilà... à un moment elle a voulu discuter avec moi, parce qu'elle regrettait, mais c'était trop tard, je pouvais plus.

Et puis une amie m'a dit qu'en milieu d'année cette idiote de soi-disant amie s'était faite lâcher par ses soi-disant amis 'plus cools, plus âgés et moins gamins'. J'avais mal pour elle, mais intérieurement je souriais(c'est méchant je sais, mais au moins elle a su ce que ça fait de se faire lâcher comme ça é,è)

Bon j'arrête de raconter ma vie xD

Suite et fin le 31 =)