Lili974WOLF : Merci pour ta review ! Je pense que Kazuki et nos deux autres héros n'ont pas fini de souffrir… Et oui, l'amour n'est pas toujours rose… J'espère que cette suite te plaira
Kochiko: J'avoue que j'ai un penchant pour Kazuki… Il est franc, honnête et apprécie Wolfram pour ce qu'il est. Il a beaucoup fait pour lui sans rien attendre en retour. Que demander de mieux ? Pour moi, Kazuki est comme une brise fraiche dans la vie de Wolfram. Mais bon, voici l'un des grands thèmes de cette histoire Est-ce qu'on choisi son partenaire parce qu'il le mérite ou parce qu'on l'aime ? Merci pour ta review, en espérant que cette suite te plaira)
Umiko: Merci pour ta review ! J'ai dis à Kochiko un peu plus haut que j'avais un penchant pour Kazuki. Et bien, mon cœur chavire entre le père et le fils… J'espère que ce nouveau chapitre te plaira
Kojiane: Merci pour tes reviews). Oui, Kazuki n'est pas très au clair mais chacun passe par là dans les histoires de cœur. J'espère que cette suite te plaira !
Elise: Merci pour ta review ! Pour cette histoire je n'ai prévu que les points de vue de Wolfram, Yuuri, Kazuki et le point de vue général. Mais je ferai peut-être le point de vue d'un autre personnage pour l'épilogue. En tous cas, merci de m'avoir fait part de ce que tu aimerais bien voir dans cette histoire, je garde ça dans un coin de la tête !
Hisokaren: Merci pour ta review ! C'est vrai que le titre de l'histoire fait référence aux sentiments de Kazuki mais pas seulement à ça… Je pense que ce sera plus clair avec les quelques chapitres qu'ils restent (eh oui, cette histoire est bientôt terminée aussi ! Enfin !). Tu as très bien saisi la direction de l'histoire qui va se compliquer entre cœur et raison pour le père et le fils.
Il semblerait que le site a des problèmes d'éditions lorsque deux caractères spéciaux se suivent (dont: deux point suivi de guillemet). Excusez-moi s'il en manque par endroit. Je sais que cela rend la lecture moins agréable.
-Cet amour que je ne voulais pas-
Chapitre 10
Dans l'infirmerie, Yuuri observait d'un œil inquiet son fils se faire examiner par Gisela. Il pouvait voir des cicatrices ci et là sur son torse et ses bras. Kazuki avait bien plus de cicatrice qu'il n'en avait à son âge…
Lorsque l'énergie verte émanant des mains de Gisela se dissipa, il s'enquit de l'état de santé de son fils.
"Comment va-t-il ? As-tu trouvé quelque chose d'anormal ?"
"Si vous pouviez me dire pour quel raison vous êtes venu ce matin pour ce check-up complet, peut-être que je pourrai comprendre votre inquiétude et mieux répondre à vos questions, votre majesté." Répondit la guérisseuse avec un soupçon d'insolence.
"Mais, est-ce qu'il va bien ?"
Gisela le regarda d'un air blasé.
"Papa…" Intervint Kazuki sur le ton d'un reproche.
"Très bien. Que ces mots ne quittent pas cette pièce." Ordonna-t-il en s'adressant à Gisela qui répondit simplement en hochant la tête de haut en bas.
"Pour réveiller Wolfram, Kazuki a donné une partie de son cœur spirituel pour combler la partie manquante de celui de Wolfram. Il fronça des sourcils. Maintenant, peux-tu me dire s'il va bien ?"
Elle se tourna vers son patient. "Vous avez réellement prit un tel risque prince Kazuki ?" Demanda-t-elle, ignorant complètement la question du roi.
Kazuki se contenta simplement d'acquiescer.
"De toute mes années d'études, je n'avais jamais entendu parler d'une telle pratique… C'est extraordinaire… Incroyable… Elle le regarda avec des étoiles dans les yeux. Incroyablement romantique !"
Kazuki rougit à son dernier commentaire et se détourna d'eux par pudeur mais cela resta inaperçu car Yuuri interpella la guérisseuse.
"Ce n'est pas le moment Gisela ! Peux-tu répondre à ma question s'il te plait ? Est-ce qu'il va bien ?"
"Pardonnez-moi votre majesté. L'expression de la femme aux cheveux verts devint sérieuse. D'après ce que j'ai pu ressentir, le prince ne présente aucune anomalie. Il est en bonne santé. Par contre, il m'est impossible de vous dire quelles conséquences peuvent avoir le don d'une partie de son cœur spirituel. Seul le temps nous le dira. Je ne pense pas que cela aura de conséquences au niveau physique, c'est-à-dire que son cœur continuera à fonctionner correctement et que son espérance de vie ne sera pas écourtée à cause de cela. Par contre, il est possible qu'il puisse avoir des lacunes au niveau émotionnel ou qu'il partage une connexion latente avec Wolfram." Elle se pinça le menton en réfléchissant. "L'idée d'une connexion entre eux serait probable… Surtout si l'on reprend la logique des rituels de confirmation entre les enfants mazoku et leurs éléments. Lors des rituels, les enfants donnent une partie de leurs cœurs à l'entité représentant leur élément en échange d'une partie des leurs. Ainsi, l'entité vit à travers eux et eux à travers elles. Encore une fois, cela n'est qu'une hypothèse. Je pense que nous devrions en discuter avec le grand sage."
Yuuri regarda son fils avec inquiétude. "Je le pense aussi."
Il glissa sa main droite dans sa poche dans laquelle il avait mit la pierre que lui avait offert Wolfram, la « larme de lune ». Depuis qu'il la possédait, il ne l'avait pas quitté. Il la gardait précieusement avec lui. Dans les moments de stresse, d'inquiétude, d'anxiété, il avait pris l'habitude de la faire tourner dans sa main et étrangement, cela avait le pouvoir de le calmer.
Son attention revint sur Gisela. "En parlant de rituel… Je n'en ai jamais eu avec l'eau."
Elle lui sourit. "C'est simplement parce que vous abritez l'entité. Elle vit en vous et à travers vous. Vous remarquerez qu'aujourd'hui, aucun autre Mazoku ne possède d'affinité avec l'eau mis à part vous."
Yuuri n'avait jamais prêté d'attention sur ce détail même si cela faisait plus d'une vingtaine d'années qu'il vivait en ce monde. Les mazoku utilisaient leur maryoku qu'en cas de force majeure, sauf l'élite de Wolfram et certains soldats de la garde de Gwendal qui affinaient la manipulation de leurs pouvoirs lors de leurs entrainements.
"C'est vrai." Réalisa-t-il.
"Merci Gisela, je suis soulagé de savoir qu'il va bien." Dit-il en ébouriffant les cheveux de son fils de manière affective.
Kazuki repoussa sa main et ne tarda pas à se rhabiller. "Je t'avais dit que ce n'était pas la peine de te faire tant de soucis papa. Je vais bien."
"Quand tu agis de manière aussi imprudente, il est normal que je m'inquiète. Tu n'as pas le droit de me le reprocher." Répondit-il sur un ton doux et Kazuki ne broncha pas. Il se contenta simplement d'accepter les mots de son père.
Ils remercièrent encore une fois Gisela puis quittèrent la pièce afin de retourner à leurs tâches respectives.
Lorsque Yuuri s'approcha de son bureau pour s'y installer, il vit à travers sa fenêtre une suite de carrosses franchir le portail de son château puis s'assit sur son siège en laissant s'échapper un soupir de ses lèvres.
"La famille et l'entourage de Lucas sont arrivées… Je n'arrive vraiment pas à réaliser que Greta se marie dans quelques jours."
"Je comprends vos sentiments. Répondit Gunther qui regardait par la fenêtre. Avec un sourire aux lèvres il ajouta Il semblerait qu'il a emmené avec lui plusieurs cadeaux…"
"Des cadeaux ?"
"Oui. Etant donné que sa majesté Léa n'avait plus réellement de famille au moment de votre mariage, vous n'êtes pas passé par là. Il est de coutume chez les mazoku d'offrir à chacun des membres de la famille de la future épouse un cadeau pour les remercier d'avoir prit soin d'elle depuis sa naissance jusqu'au jour de son mariage."
"Un cadeau… J'ai tellement été occupé ces derniers jours que je n'ai pas eu le temps d'en trouver un."
Il savait qu'avec l'approche du mariage, tout le monde serait occupé et il savait aussi qu'il verrait très peu Wolfram…
Il prit de sa poche la pierre ovale et la fit tourner dans sa main. Après quelques instants, il se décida à prendre sa plume et du papier. Lorsqu'il finit d'y rédiger un petit mot, il plia le papier et se dirigea vers la porte qu'il ouvrit. Il demanda à l'un des gardes qui surveillait l'entrée de trouver Wolfram et lui remettre la lettre.
Dès qu'il ferma la porte, il se tourna vers son conseiller.
"Gunther, je m'occuperai des lettres que tu m'as apporté aussitôt que je serai rentré ce soir. Je vais saluer Lucas et sa famille puis je m'absenterai cet après midi pour leur trouver un cadeau de mariage."
"Votre majesté, il n'est pas prudent que vous sortiez en ces temps de fête où les rues de la capitale brouillent de monde. Je ne veux pas ranimer de mauvais souvenirs mais, souvenez-vous que cela a presque couté la vie à Wolfram."
Yuuri fronça des sourcils et serra ses poings en se rappelant du drame. "Il ne se passera rien… Je sortirai déguisé et je protègerai Wolfram envers et contre tout."
Le conseiller le regarda, déconcerté. "Parce que vous voulez emmener Wolfram avec vous ?"
"Eh bien, c'est aussi le père de Greta et je pense qu'il aimerait aussi lui offrir un cadeau." Justifia-t-il.
"Mais enfin votre majesté, ce n'est pas raisonnable !" Dit-il de manière dramatique.
"Gunther, à l'époque, si Léa a été prise pour cible, c'est parce que tous monde savait qui on était. Les habitants de la ville attendaient notre venue. Aujourd'hui, personne ne nous attendra, personne ne nous reconnaîtra…"
"Oohhh Votre majesté! Malgré tout, je vous prie de reconsidérer vos plans. Je soutiens l'idée que ce n'est pas prudent."
Yuuri lui tourna le dos. "Si tu ne me vois pas dans l'après midi, tu sauras où je suis."
En ouvrant la porte, il eu un moment de remord mais se ravisa aussitôt. Cette petite seconde lui permit cependant de réaliser que l'amour pouvait rendre stupide, vraiment stupide…
Xxx
Wolfram était en plein entrainement d'escrime avec sa troupe lorsqu'un garde l'interpella. Il prit la lettre qui lui était destinée et s'éloigna pour la lire en toute discrétion. Voici ce qu'elle disait :
« Retrouve-moi sous l'arbre près de l'écurie après le déjeuner.
Ps: Viens en tenue de roturier.
Yuuri »
Ces mots l'intriguèrent et le rendirent anxieux. Il ne savait pas ce que Yuuri lui voulaient, il ne savait pas à quoi s'attendre. Pourquoi voulait-il qu'il vienne habillé en roturier ?
Le roi ne lui laissait pas la possibilité de refuser son invitation et cela l'irrita. Il finit par soupirer puis tourna son attention vers son second.
"Miguel !" Ce dernier interrompu son combat et s'approcha du blond.
"Oui mon commandant."
"Je te confis la troupe cet après midi, il y a d'autre obligations auxquelles je dois répondre. Continuez à travailler sur le maniement de l'épée. J'attends un rapport des progrès de chacun sur mon bureau demain à la première heure."
"A vos ordres."
Comme il avait l'impression d'être observé, il leva son regard vers sa gauche et vit Kazuki se détourner de manière maladroite.
"Repos !" S'écria-t-il et tout les membres de sa troupe tournèrent leurs attentions sur lui.
"Miguel va prendre la suite du commandement. Ne vous relâchez pas, un rapport me sera remonté sur vos progrès. La prochaine confrontation avec la troupe du capitaine Weller approche et j'attends beaucoup de vous."
"Quartier libre jusqu'à la première heure cet après midi !"
Il regarda ses hommes se disperser avant de prendre lui-même congés. Kazuki fut le dernier et le regarda brièvement avant de partir.
Après s'être changé et avoir pris un petit encas, il se dirigea vers le lieu du rendez-vous. Yuuri était déjà sous l'arbre, habillé d'une tenue de roturier, les cheveux teinté en marron chaud. En s'approchant, il vit que ses prunelles onyx étaient cachées par des lentilles noisette. Ce dernier le regardait arriver avec un sourire aux lèvres et pour une raison inexpliquée, cela l'irrita.
"Je commençais à penser que tu n'allais pas venir." Dit le roi.
"Tu ne m'as pas tellement laissé le choix. Répliqua-t-il. Bon, ton mot était flou… Qu'as-tu prévu pour cet après midi ?""
Yuuri ne lui répondit pas tout de suite. A la place, il lui mit des lunettes sur le haut du nez. "Oh ! Ca te va bien ! Remarqua-t-il d'un ton surpris puis poursuivit On va s'éclipser et descendre en ville pour trouver un cadeaux de mariage pour Greta et Lucas."
Wolfram prit un air scandalisé. "Tu ne peux pas être sérieux? Tu veux sortir comme ça, sans garde ?"
Yuuri attrapa sa main et le tira avec lui. "Tu es avec moi, non ? Et cela est amplement suffisant."
Wolfram était sur le point de répliquer mais sa fierté le retint. Il referma sa bouche et suivit Yuuri sans dire un mot.
Lorsqu'ils arrivèrent en ville, Yuuri constata que Gunther avait raison. Il y avait une foule dans les rues de la capitale à cause des festivités qui accompagnaient les prémices du mariage de la princesse.
Avant de se frayer un chemin dans la foire, il saisit la main de Wolfram. Ce dernier le regarda de travers mais sa réaction n'eut pour effet que de le faire sourire.
"Comme ça, on ne se perdra pas au milieu de cette foule" Se justifia-t-il.
Wolfram sembla réticent mais le laissa faire.
Main dans la main, ils papillonnèrent de stand en stand jusqu'à ce qu'éclate des coups de feu. Avec ses réflexes de soldats, Wolfram plaqua Yuuri sur le sol. Aussitôt à terre, il leva la tête et regarda tout autour d'eux pour analyser la situation. Les gens qui les entouraient les regardaient avec étonnement. Soudain, il senti que le corps qu'il recouvrait du sien était en train de trembler. Il baissa la tête pour voir si Yuuri allait bien. Ce dernier tentait de se retenir de rire dans un effort futile car il finit par rire aux éclats. Etrangement, ces sons fascinèrent Wolfram et l'envoutèrent.
Yuuri essuya ses larmes en continuant à rire. "Ce n'était que des pétards Wolfram ! Les enfants s'amusent beaucoup avec en ces temps de fêtes."
Le blond s'empourpra et se releva, indigné. "Ca aurait pu être bien pire… On n'est jamais sûr de rien." Il tendit une main à Yuri pour l'aider à se relever.
"Est-ce que tu as une idée de ce que tu voudrais leur offrir ?" Demanda-t-il en regardant les stands qui les entouraient.
"Pas vraiment… Peut-être un animal de compagnie pour les préparer à leurs futurs enfants… Et toi, tu as une idée ?"
"J'ai déjà préparé leur cadeau."
"Ah bon ? Qu'est-ce que c'est ?" Demanda-t-il surpris et à la fois curieux.
"Un livre 'Comment prendre soin de son conjoint' d'Alban von Karbelnikoff. J'y ai rajouté des notes personnelles."
"Oh… Lorsqu'ils auront terminé de le lire, je leur demanderai de me le prêter, j'aimerai lire les notes que tu as ajoutées."
Wolfram s'empourpra et se maudit d'en avoir trop dit et de rougir si facilement. "Non, non… Comment dire… Ce sont des notes qui leurs sont spécialement dédiés."
Yuuri ne chercha pas à continuer sur le sujet car de toute manière, il allait quand même demander la permission à Greta et Lucas de lire le livre.
A la place, il prit un air pensif et dit"Est-ce que je suis le seul à m'être pris si tard pour leur trouver un cadeau ?"
"Ca ne m'étonnerai pas, après tout tu es une lavette."
Yuuri qui n'avait pas lâché la main de Wolfram le tira avec lui. "Bon, on est pas venu ici pour que tu me critiques ! Et si on trouvait ce cadeau ?" Dit-il en lui offrant un sourire enjoué.
Comme il y avait beaucoup de monde, ils ne marchaient pas côte à côte. Wolfram était légèrement derrière lui. Ce dernier regardait le dos de son roi puis son attention descendit vers leurs mains jointes. Un sentiment étrange l'envahit, comme de la nostalgie. Pourtant, il n'avait pas le souvenir d'avoir déjà tenu sa main.
Il y avait beaucoup de bruit, typique des endroits bondés de monde des cris, des éclats de rire, des voix, de la musique… Cela lui donna le vertige et soudain, il était dans un autre lieu. Un endroit tout aussi bondé de monde, aussi bruyant, mais ce n'était pas à lui que Yuuri tenait précieusement la main. Non. Yuuri tenait la main de Léa. La femme dont-il était tombé amoureux, la femme qu'il avait choisi d'épouser… Tous les deux étaient émerveillés par ce qui les entourait. Ils étaient heureux et s'échangeaient des sourires et des regards complices sans se préoccuper du reste du monde. Sans se préoccuper de la souffrance qu'il devait endurer.
Il vit la lumière se refléter sur une lame et se jeta sur eux sans réfléchir. Une sensation froide et tranchante traversa sa poitrine. Il baissa la tête et vit la pointe d'une lame sortir de sa poitrine. Cependant, il n'avait qu'une seule pensée, qu'une seule inquiétude… La sécurité de Yuuri.
"Yuu…ri" Souffla-t-il.
Wolfram avait arrêté de marcher et en l'entendant murmurer son nom, Yuuri se tourna vers lui pour voir ce qui se passait. Ses yeux s'emplirent de panique lorsqu'il vit à quel point Wolfram était pale et ses pupilles dilatées. Il avait placé sa main gauche contre son cœur, là où il avait été fatalement blessé.
"Yuuri" Murmura-t-il à nouveau avant de fermer ses paupières et perdre connaissance. Le roi l'attrapa avant qu'il n'atteigne le sol.
"Wolfram !" Cria-t-il.
La chute du blond et le cri de Yuuri attirèrent l'attention des passants qui avaient formé un cercle autour d'eux. Le roi qui se souvint qu'ils étaient déguisés et censés se promener incognito dans la ville se retint de prononcer à nouveau le nom de son ex-fiancé.
Il porta le blond dans ses bras comme un prince porterait sa princesse et posa sa joue contre son front pour vérifier sa température. Fort heureusement, Wolfram n'était pas fiévreux et respirait encore. Il se fraya un chemin au milieu de la foule et trouva un jardin à l'écart des festivités.
Il allongea Wolfram au pied d'un arbre et lui offrit ses jambes en guise d'oreiller.
D'un regard triste, inquiet et rempli de remord, il murmura"Tu as revécu ce jour horrible…"
Il caressa tendrement son visage qui retrouvait peu à peu ses couleurs. "Pardonne-moi, Wolfram… J'aurai donné n'importe quoi pour échanger ta place avec la mienne."
Il glissa une main à l'arrière de la tête du blond tandis qu'il plaça l'autre sur son dos pour le rapprocher de lui et le serrer dans ses bras. Il l'étreignait tendrement comme si Wolfram était fait de cristal, mais avec assez de force pour le sentir tout contre lui.
Lorsque le soldat gémit, Yuuri desserra son étreinte et s'écarta un peu pour observer son réveil.
"Wolfram !" L'appela-t-il
Le blond cligna des yeux en retrouvant peu à peu ses sens puis sursauta quand il se rendit compte que le visage de son roi était trop proche du sien.
Il se redressa en panique et s'écarta de son compagnon. "Que… Qu'est-ce qui s'est passé ?" Demanda-t-il en regardant à droite et à gauche.
Yuuri trouva sa réaction mignonne et cela lui donna un sourire aux lèvres même si la culpabilité était encore gravée dans son regard. "Tu as perdu connaissance à la foire."
Wolfram posa une main sur son cœur en se souvenant du moment puis d'un air grave il souffla"C'est vrai…"
"Je… J'ai revu ce jour… Le jour où j'aurai dû mourir. Même un mazoku ne peut survivre à une telle blessure mais Kazuki m'a dit que tu m'as soigné…" Il leva la tête pour le regarder droit dans les yeux. "Merci, Yuuri." Dit-il sincèrement.
Le roi secoua la tête d'un mouvement négatif. "Tu 'as pas à me remercier… Je n'ai pas réussi à te sauver. Puis d'une voix rauque remplie d'émotions, il poursuivit Tout est arrivé par ma faute… Si je ne t'avais pas obligé à nous accompagner, tu n'aurais pas été blessé. Mais j'avais peur que tu t'en ailles… J'avais peur que tu profites de mon absence pour quitter le château. Alors je t'ai obligé à venir avec nous même si je savais que ton cœur était brisé… Je suis tellement désolé Wolfram… et tellement honteux de mon égoïsme. Je ne mérite pas tes remerciements, j'en suis indigne."
"Si tu ne m'avais pas obligé à venir, ta femme aurait perdu la vie ce jour là et Kazuki et Tomoe n'auraient jamais vu le jour. Soit reconnaissant Yuuri. La vie est parsemée d'épreuves auxquelles on ne peut échapper, elle demande parfois de faire des sacrifices. Le but est de continuer d'avancer en portant le poids de son passé sur ses épaules, en tachant de retenir les points positifs des situations les plus mauvaises. Tu n'as pas perdu l'ami que tu avais en moi et aujourd'hui, ta famille s'est agrandie."
Même si les mots de Wolfram étaient vrais, Yuuri ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.
Le blond se releva et secoua ses vêtements pour enlever la poussière. Ce qui s'est passé n'est plus qu'un mauvais souvenir que nous devrions laisser derrière nous. Dit-il puis lui offrit une main pour l'aider à se lever. On devrait continuer de faire le tour sinon tu ne trouveras jamais de cadeau pour Greta et Lucas. »
Yuuri saisit sa main mais au lieu de se lever, il tira le blond vers lui. "Restons encore un peu ici, on y retournera lorsqu'il y aura moins de monde."
"Je pense qu'il vaut mieux pour nous d'y aller."
"Pourquoi ?"
"Parce que nous sommes partis sans rien dire à personne. Les autres doivent être inquiets à l'heure qu'il est."
"Ne t'inquiète pas pour ça, Gunther est au courant et j'ai laissé une note sur le bureau de Gwendal."
Wolfram secoua la tête en désaccord. "Comment peux-tu être aussi immature ? De toute manière, on devrait quand même se dépêcher d'acheter le cadeau et rentrer parce que les gens vont se faire des idées. J'entends déjà les jacassements et les rumeurs d'ici."
Yuuri savait que le blond trouvait toutes les excuses possibles afin de ne pas rester en tête à tête avec lui. Autrefois, Wolfram aurait tout donné pour un petit moment à deux. Le problème était là Ils n'étaient plus à autrefois mais à maintenant et désormais Wolfram voulait prendre ses distances… Cette réalisation lui fit mal au cœur mais il ne pouvait en vouloir à personne sauf à lui-même.
"Ce que pense les autres m'importe peu." Dit-il.
"Pas moi, Yuuri ! Les bases de notre relation doivent être claires à nos yeux et aux yeux des autres… Je n'aime pas l'ambigüité."
"Pourquoi ? Est-ce que c'est parce qu'il y a une personne qui t'intéresse et que tu ne veux pas qu'elle se méprenne à notre égard ?"
"Mais pas du tout ! Où vas-tu chercher tout ça ?" Demanda-t-il, outré.
"Est-ce que ça te déplais tant que ça de rester seul avec moi ?" Yuuri ignora sa question pour lui en poser une autre.
"Non…"
"Mais ?"
"Pourquoi ça ne te déranges pas que les autres se méprennent sur nous ? Je te rappelle que ça te dérangeait beaucoup quand nous étions encore fiancés. Tu n'as jamais cessé de m'éviter et n'as jamais raté une occasion pour dire que nous n'étions pas vraiment fiancés. Qu'est ce qui a changé ?" Demanda Wolfram dans toute sa frustration.
'Mes sentiments pour toi.' Pensa Yuuri mais se garda bien de le dire à voix haute de peur de faire fuir le blond.
A la place, il lui dit"Pendant toutes ces années, je t'ai regardé dormir avec regret. Il y avait un vide en moi que rien ni personne ne pouvait combler. Un vide laissé par ton absence… Je me suis rendu compte que tu as toujours été celui qui a fait des efforts pour savoir qui je suis, tu as toujours été là pour me soutenir, tu m'as donné ta confiance et ton affection gratuitement sans que je n'ai à faire quoi que ce soit pour les mériter. Je me suis promis que si tu te réveillais, j'apprendrai à mieux te connaitre et serai un soutien pour toi comme tu l'as été pour moi."
Wolfram resta silencieux et cela l'inquiéta. "Dis quelques chose…"
Le blond avait le regard baissé. "Je n'ai jamais fait « l'effort » de te connaitre, Yuri. J'ai compris qui tu étais et plus je restai à tes côtés, plus j'avais envie de te connaitre. Ca ne m'a jamais demandé de faire des efforts. Mes efforts étaient placés ailleurs… Alors tu n'as pas besoin de me rendre la pareille par culpabilité. "
"Ne te méprends pas ! Ce n'est vraiment pas par culpabilité que je veux faire ça mais par envie." Se défendit-il alors qu'il sentait sa poitrine se serrer. "Et puis…J'ai compris… Je sais bien où étaient placés tes efforts."
"Ah oui ?" Répliqua le blond avec défiance.
Il se contenta seulement d'acquiescer car il savait que Wolfram avait fait des efforts en acceptant de rester à ses côtés tout en sachant qu'il ne serait jamais aimé en retour. Il ne voulait rien dire pour ne pas paraître trop prétentieux mais surtout pour que Wolfram puisse garder son amour propre.
"Oui… Alors, laisses-moi juste rester près de toi." Lui dit-il en le regardant droit dans les yeux. Cela intimida le blond qui resta silencieux alors que son cœur palpitait de différentes émotions.
Comme il n'avait jamais été aussi naïf que Yuuri, il comprenait bien ce qu'était en train de faire son roi. Il savait qu'avec ces mots, il lui faisait des avances. Cependant sa conscience ne pouvait pas le concevoir.
Il fronça des sourcils. "Mon temps c'est arrêté il y a vingt ans… Le monde a continué d'avancer, à évoluer… Alors j'ai besoin de temps pour m'habituer à autant de changement." Dit-il, mais il semblait davantage penser à voix haute plutôt que parler à Yuuri.
Il secoua la tête puis se releva. "Allons-y." Il tendit à nouveau une main à Yuuri qui la saisit et cette fois-ci, se leva.
Une fois debout, il ne lâcha pas sa main. A la place, il avança en guidant le blond sur le chemin de la foire.
"Yuuri… Tu peux lâcher ma main. Je ne vais pas me perdre." Il ne voulait pas de contact physique avec lui car à chaque fois que leurs corps se touchaient, son cœur s'emballait et il sentait comme un courant électrique parcourir son corps. Wolfram ne voulait plus de ça. Il ne voulait pas que les réactions de son corps influencent sa raison et ses sentiments.
Le roi le regarda par-dessus son épaule. "Je te l'ai dit, non ? Je n'ai pas envie de répéter mes erreurs. Maintenant que tu es là, je ne te laisserai plus."
Wolfram secoua la tête. On lui avait toujours dit qu'il était une tête de mule mais Yuuri n'était pas si différent. Une fois qu'il avait prit une décision, il était difficile de le faire changer d'avis.
'Est-ce que tu penses un peu à moi dans cette histoire ?' Se dit-il en lui-même. Soudain, une autre question lui traversa l'esprit. 'Est-ce que tu te serais comporté de la même manière si ta femme était encore là ?'
Wolfram senti son cœur se crisper et une amertume se répandre en lui. 'Yuuri n'a jamais voulu de moi, il ne m'a jamais accepté en tant que fiancé et ne m'a jamais aimé. Il a annulé nos fiançailles parce qu'il est tombé amoureux de cette femme… Il ne se serait jamais comporté comme ça si elle était encore vivante.' Se résonna-t-il.
Il ferma les yeux et prit une grande inspiration. Beaucoup d'émotions s'entremêlaient en lui mais une chose était sure il n'était pas prêt à laisser Yuuri le blesser à nouveau. Il dégagea sa main de la sienne et Yuuri se retourna aussitôt pour voir ce qui se passait.
Le blond le regardait avec détermination. "Je suis désolé Yuuri. Je n'ai pas envie qu'il y ait d'ambigüité entre nous. On est amis n'est-ce pas ?"
L'homme aux cheveux noir le regarda avec incompréhension mais lui répondit tout de même "Oui."
"Dans ce cas, je préfèrerai qu'on limite nos contacts physiques sauf si l'occasion nous y oblige. Je ne veux pas qu'il y ait de confusion entre nous."
Yuuri senti comme une aiguille lui transpercer le cœur d'un coup bref et vif. Il n'avait jamais été attiré par aucun homme et il n'avait jamais été friand de contact physique avec Wolfram. Au contraire, il avait autrefois l'habitude d'éviter tout contact avec lui. Pourtant, maintenant qu'il avait accepté ses sentiments pour lui, il en avait besoin. Il ne put s'empêcher de se sentir terriblement froissé et contrarié par ce que le blond venait de lui demander.
Par le passé, est-ce que Wolfram avait ressenti ça à chaque fois qu'il le repoussait ? Il n'avait pas besoin de réfléchir pour connaître la réponse.
Il se rendait compte que sa façon d'aimer était différente de celle de son ex-fiancé Wolfram était connu pour son égoïsme et sa jalousie, pourtant sa manière d'aimer était de vouloir le bonheur de l'autre, contre le gré de son propre bonheur. C'était pourquoi il l'avait céder à Léa sans poser de problème.
Lui au contraire était connu pour son altruisme, pourtant il aimait de manière égoïste. Il ne pouvait céder Wolfram à personne car personne d'autre ne pouvait l'aimer plus que lui. Il voulait être celui qui le rende heureux et le seul détenteur de son cœur.
Ces sentiments étaient si forts et le rendait si égoïste qu'il avait du mal à se reconnaitre… Si l'amour qu'il avait pour Wolfram ne faisait qu'accentuer des défauts qu'il ne se connaissait pas, peut-être devait-il les abandonner ?
Yuuri fut arraché à ses pensées lorsque Wolfram lui tourna le dos pour continuer leur chemin vers le marché et cela marqua la fin de leur discussion.
Si Wolfram ne voulait pas de confusion, alors il n'avait d'autre choix que d'être sincère. Et puisque Wolfram n'aimait pas l'ambiguïté, il devait mettre les choses au clair…
D'un air déterminé, son attention retourna sur son compagnon.
"Wolfram." L'interpela-t-il. Le soldat stoppa ses pas et tourna la tête pour le regarder par-dessus l'épaule.
Lorsque ses yeux noirs rencontrèrent les prunelles émeraude de son compagnon, le rythme cardiaque du Maou s'accéléra et sa gorge devint soudain sèche. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi intimidé. Sous le regard de Wolfram qui était pourtant plus menu et paraissait plus jeune que lui, il se sentait aussi vulnérable qu'un enfant.
"Oui ?"
Le cœur battant, des fourmis dans les mains et les oreilles chaudes, Yuuri chercha en lui l'audace d'être honnête avec ses sentiments. "Ce que tu viens de dire… A propos de nos contacts physiques, c'est une chose que je ne peux pas faire."
"Mais enfin pourquoi ?" Demanda-t-il, les sourcils froncés.
Le cœur de Yuuri qui battait déjà très vite s'accéléra davantage et il était certain qu'il était sur le point d'exploser. Ses mains tremblaient et il commençait à transpirer mais tout en le regardant droit dans les yeux, il parvint à lui dire d'une voix rauque:
"Parce que je t'aime. Il secoua la tête. Je n'ai jamais voulu de cet amour mais je n'y peux rien… Je t'aime Wolfram."
TBC
Comme d'habitude, les reviews sont très appréciées)