Désolé pour cette longue absence mais j'ai vraiment de moins en moins de temps à consacrer à cette histoire.

En attendant, j'espère que cela suffira à combler votre attente,

Affectueusement,

Noan


La maudit d'Amaterasu : Kurama

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Précédemment :

L'Uchiha braqua son regard d'encre sur Naruto, assis sur le seul canapé de la pièce. Sans un mot, ils se comprirent. Itachi se dirigea vers le meuble où était enfermé le Kusanagi et, après quelques secondes à regarder à l'intérieur, se recula, hébété, chancela avant de s'écrouler sous le choc dans les bras de son garde du corps qui s'était précipitamment levé.

« Il… il a… disparu. »

Itachi leva le nez vers Naruto.

« Le Kusanagi a disparu ! »

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L'homme se redressa sur son lit et fit face au miroir de la grande armoire qui se dressait face à lui. Son reflet changea et une ombre noire y apparut. L'homme sourit à l'entité qui l'habitait.

Les trésors d'Amaterasu sont tous sur cette île.

- J'ai déjà récupéré le Kusanagi. Ce n'est qu'une question de temps avant que les deux autres ne viennent à moi.

L'ombre sourit.

Très bien mais méfie-toi, Kurama est éveillé. Et lui et ses hommes sont redoutables.

- Nous vous en faites pas, j'ai moi-même réuni un certain nombre de combattants. Kyuubi ne sera pas longtemps un problème.

Parfait. Réussi et tu seras bientôt le maître du monde.

L'ombre disparut et l'homme se laissa tomber sur son lit. Tout ce dont il rêvait serait bientôt à porter de main.

D'un œil attentif, Gaara observa Naruto et la colère qu'il lisait dans les yeux devenus rouges, et Itachi, accroché à la veste de son ami, une réelle terreur agrandissant ses yeux noirs. Puis il déporta son regard sur la porte, plus précisément sur le système de fermeture, intact, puis sur la baie encore béante et enfin sur le meuble. Il s'approcha de celui-ci et l'ouvrit à son tour. Les réminiscences des larmes du Kusanagi le heurtèrent de plein fouet, le surprenant assez pour qu'il recule et lâche le couvercle du coffre. Quelle qu'en fut la raison, Itachi était bel et bien le porteur du Kusanagi. Il n'aurait pu le sentir, ou plutôt, ressentir les restes de sa présence s'il n'était pas éveillé et la seule possibilité d'éveiller le Kusanagi était d'être le porteur légitime ou le descendent d'Amaterasu.

La voix de Shukaku résonna dans l'esprit de Gaara.

Qui est ce gosse ?

Je l'ignore...On verra ça plus tard. Tant qu'on n'aura pas le Kusanagi on ne pourra pas répondre à cette question.

A quoi penses-tu ?

Gaara ne répondit pas et alla jusqu'à la baie vitrée. Il regarda en bas. Il devait bien y avoir 60 mètres de haut.

Tu crois que c'est faisable ?

Tu me prends pour qui gamin ? Si je le voulais, je pourrais ravager le pays tout entier !

Gaara ne prit pas la peine de répondre à l'ego démesuré de son bijuu. Il se redressa et un vent d'une rare violence s'engouffra dans le bureau.

Naruto, qui avait observé tous les gestes de son ami, se redressa à moitié, les yeux écarquillés. Pour la seconde fois de la journée, il était le témoin de la réelle puissance des Gardiens. Le vent se concentra autour de Gaara, soulevant leurs cheveux, leurs vêtements, arrachant les restes de la baie vitrée puis, sous le regard affolé de Naruto, Gaara se jeta dans le vide. Il ne put s'empêcher de crier le nom de son ami et courut vers la baie, bousculant Itachi au passage, qui, entre le vol du Kusanagi et le saut du jeune No Sabaku, était totalement tétanisé.

Naruto regarda dans le vide, les mains accrochées au rebord de la baie vitrée, totalement inconscient des bouts de verre qui lui rentraient dans la peau et du sang qui en coulait.

« PUTAIN DE MERDE ! »gueula-t-il, en voyant son ami, sur le trottoir, la tête levée vers lui, lui faisant un petit signe de la main. Il frappa le sol du poing et geignit de douleur.

Une main vint prendre la sienne, lessivant la sourde colère qui l'avait subjugué face à la folie de Gaara. Il leva le visage et tomba nez à nez avec Itachi. Son visage était pâle et ses mains tremblaient légèrement.

« Tu t'es encore blessé. » Dit-il platement, tout en enlevant un bout de verre incrusté dans sa main. Puis il sortit un mouchoir de sa poche et essuya doucement le sang qui coulait.

Naruto ne put s'empêcher de s'excuser et passa son autre main sur la nuque, un peu embarrassé.

« Ne t'excuses pas. »

Itachi prit une profonde inspiration et releva le visage vers Naruto, ancrant son regard noir dans celui, redevenu bleu, de son garde du corps.

« Pourquoi es-tu là ? Parce que tu es Kyuubi ou parce que tu es Naruto? Pour moi ou parce que je suis le porteur du Kusanagi?

Naruto perdit l'air enfantin qu'il prenait quand il était embarrassé. De son autre main, il caressa la joue d'Itachi qui, il le vit, se tendit et se retint de la chasser. Il ne s'attarda pas et posa sa main sur sa cuisse, attristé.

J'ignorais tout de Kyuubi quand je vous ai rencontré. Il m'a aidé à vous sauver la vie... Je n'ai su toute cette histoire que le jour de l'explosion. Je comprends que vous soyez...

Non, tu ne comprends pas, le coupa Itachi.

Le regard oscillant entre la colère et l'amertume fit soupirer Naruto.

Vous avez raison. Je ne peux comprendre ni la folie, ni les ténèbres mais je peux les chasser si vous me laissez faire. Je le peux et vous le savez. Je le lis dans vos yeux.

Les yeux d'Itachi s'agrandirent légèrement avant que celui-ci ne le détourne vers le vide à leurs côtés.

- Ce que je comprends en revanche c'est qu'il vous est difficile d'appréhender toute cette histoire. Il en est de même pour moi. Pourquoi vous ? Pourquoi moi ? Je n'en sais foutrement rien mais ce que je sais en revanche c'est que c'est pour ça, à cause du Kusanagi et de votre lignage que vous êtes en danger. Et si vous mourez, le prochain sur la liste pourrait bien être Sasuke.

Itachi soupira et son corps se courba, défait. Naruto n'hésita pas. Il l'attira contre lui et l'Uchiha se laissa faire sans protester. Ignorant sa main en sang, il caressa doucement les cheveux noirs.

- Comment vous faire comprendre qu'au-delà de toute cette histoire, vous êtes important pour moi, que vous avez pénétré ma vie à la seconde où je vous ai vu de l'autre côté du boulevard Harashima ?

Le jeune homme ne répondit pas mais se laissa doucement envahir par la chaleur de Naruto. Qu'il avait envie d'y croire. Qu'il avait envie de croire que ce jeune homme était là pour lui, juste pour Itachi et non pour le porteur du Kusanagi... Mais pouvait-il se le permettre ? Ce matin encore, il croyait. Ce matin encore, son cœur avait accepté d'être aimé et d'aimer en retour. Mais de savoir qu'il y avait une autre force qui obligeait Naruto à lui dévouer sa vie l'empêchait de continuer dans cette voie. Naruto se leurrait lui-même sur les sentiments qu'il éprouvait à son égard. Il en aurait pleuré. Ces trois dernières semaines avait creusé une telle tranché dans ses défenses qu'il n'était pas sûr de pouvoir les remonter et la douleur qui en résultait était cuisante.

Ni l'un ni l'autre n'entendirent la porte s'ouvrir.

- Bon, ça prouve que Kakashi-san avait raison. On est loin d'être...

Gaara se tut en voyant son boss et son probable maître dans les bras l'un de l'autre, une douce mélancolie se dégageant de leur étreinte. Le regard bleu de Naruto se posa sur lui et Gaara lui fit un faible sourire. Ça n'allait pas être simple entre eux à présent.

La voiture ralentit en entrant dans le quartier du port de Konoha.

- Tu es sûre que c'est là petite ? Demanda Zabuza, sceptique.

- Oui, murmura la jeune fille, les yeux rivés au dehors, malgré elle, effrayée par cet endroit désert. Même la chaleur du Magatama dans sa main ne parvenait pas à chasser les frissons de froid qui lui parcouraient désagréablement la peau.

- Pourquoi le Kusanagi était-il dans un endroit pareil ? Ne devait-il pas se trouver en possession de son Porteur ? Il paraissait inconcevable à la jeune fille que celui-ci puisse vivre dans les environs.

Soudain, alors qu'ils entraient dans une rue bordée d'entrepôts à l'allure abandonnée, le Magatama lui brûla la paume de la main. Elle sursauta en lâchant un petit cri de bête affolé et le bijou tomba à côté d'elle sur le siège.

- Ça va ? Demanda Haku, inquiet en se retournant.

Il eut alors un hoquet de surprise et se recula comme il put vers le tableau de bord.

- Hey ! Qu'est-ce qui se passe ? Questionna Zabuza, étonné par le manège de son compagnon.

Celui-ci lui lança un bref regard avant de le reporter sur la jeune fille derrière eux. Enfin, jeune fille...

Zabuza manqua de lâcher le volant et de les envoyer tout droit dans la baie quand il leva les yeux vers le rétroviseur. A la place de Kerin, un homme. Un homme de haute stature aux longs cheveux bleu-nuits fixait un des entrepôts, les sourcils foncés.

Tsukuyomi-sama.

Les yeux d'Haru s'agrandirent encore plus au murmure de son bijuu.

Tu plaisantes ?

Absolument pas.

Haku eut alors juste le temps de poser sa main sur le bras de son amant avant que celui-ci ne pile et ne dégage avec violence leur impromptu passager. Leurs regards se croisèrent et Haku secoua doucement la tête. Il lut bien la question dans le regard de Zabuza mais il l'ignora et se tourna de nouveau vers le Dieu qui s'obstinait à observer au dehors.

Le garde du corps ralentit alors mais la voix du Dieu raisonna enfin, emplissant l'air de sa voix grondante.

Passe ton chemin, guerrier. Celui qui rétablira l'équilibre du monde et Kurama ne sont pas ici.

Brusquement le corps de Tsukuyomi trembla et le Dieu perdit conscience. Ses cheveux reprirent alors la couleur feu de ceux de Kerin et son corps diminua pour ne laisser place qu'à la jeune fille qui bascula en avant. Haku eut juste le temps de tendre le bras pour lui éviter de se faire mal. Se débrouillant comme il le put, il passa à l'arrière et coucha la petite, la tête sur ses genoux.

- Tu peux m'expliquer ce qui vient de se passer ? Grogna Zabuza.

- Nous venons d'avoir la visite de Tsukuyomi.

- De qui ?

Haku leva les yeux vers lui. Il se surprit à envier la capacité de son amant à rester imperturbable face à des événements totalement incroyables.

- Le Dieu de la lune, Tsukuyomi.

Zabuza hésita un instant, pas tout à fait sûr qu'il avait bien compris ce que son amant venait de dire.

- Tu rigoles là ?

- Pas du tout.

Cette fois le garde du corps leva les yeux vers le rétroviseur et chercha dans le regard d'Haku la moindre trace d'humour. Devant son sérieux, il soupira lourdement.

- Je suppose que ce n'est pas une bonne nouvelle ?

- Non, je ne pense pas.

Le silence se fit lourd, de plus en plus lourd, à mesure que Zabuza les ramenait à l'hôtel où ils avaient loué une suite dès leur arrivée à Konoha.

Assis à son bureau depuis tôt le matin pour rattraper son retard de ces derniers jours, Sasuke se redressa et passa une main sur sa nuque douloureuse. Il balança son stylo avec énervement. Il était fatigué par les attaques incessantes contre son frère et la distance que celui-ci s'acharnait à creuser entre eux. C'était même pire depuis que Naruto l'avait obligé à vivre au domaine Senju. Du coup, il n'avait même plus de nouvelles de lui.

Qu'avait-il fait ? Itachi lui en voulait-il tellement de la mort de ses parents ? Après tout c'était pour lui sauver la vie qu'il avait du les tuer tous les deux... Était-ce pour cela qu'il ne lui montrait pas la plus petite parcelle d'affection ?

Il n'en pouvait plus de retourner ces questions dans sa tête depuis le retour de son frère.

Il va peut-être être temps de m'écouter ?

Sasuke sauta de sa chaise en hurlant.

- Non ! Va-t-en ! Tu n'existes pas !

Il cria un bon moment contre cette voix étrange qui venait le troubler depuis la mort de ses parents et il finit par s'écrouler au sol, hors d'haleine et en nage.

La porte s'ouvrit brusquement sur Karin.

- Sasuke-san ! s'exclama-t-elle en entrant et elle se rua sur son patron qu'elle prit immédiatement dans ses bras.

Sasuke aurait voulu la repousser mais ses forces l'abandonnèrent et il se laissa aller contre elle. Sa chaleur se diffusa lentement dans son corps à travers le fin tricot qu'elle portait, lui faisant plus de bien qu'il ne souhaitait l'admettre. Il poussa un soupir inaudible. A l'image de son frère, il avait passé ces dernières années à fuir le contact humain et il se rendait compte, à l'instant, qu'il en crevait. Comme un enfant qui cacherait ses larmes contre le corsage de sa mère, il agrippa le bas de son pull et enfonça un peu plus son visage dans son cou. Il y puisa la force dont il avait besoin. Celui de repousser cette voix de la folie qui le narguait depuis tant d'années. Il avait passé tant d'heures de thérapie à la faire disparaître qu'il était hors de question qu'il la laisse revenir.

Lâchant son sac sur le sol, Bee regarda longuement le portail de la résidence Senju. Combien d'années avait-il vécu sous ce toit, apprenant patiemment à toute une génération de gosses le maniement du katana ?

10 ans Bee. Tu commences à te faire vieux ?

Le maître d'armes se contenta de sourire au commentaire de son démon. 10 ans. 10 des plus belles années de sa vie où il avait eu la chance de rencontrer le jeune Naruto, un véritable prodige du sabre. Il laissa ses souvenirs affluer doucement à sa mémoire, s'imprégnant de la sereine atmosphère qui avait toujours régné dans ce lieu.

Tu sais que ça toujours été la résidence de Kyuubi ?

C'est toi qui te fais vieux Hachi'. Tu me l'as dit des dizaines de fois.

Hum... Peut-être... Étonnant non ? Nous avons tous bougé depuis la mort du dernier des Héritiers, sauf les Senjus. Comme fidèles à leur poste, attendant patiemment que Kyuubi soit de nouveau rappelé dans ses fonctions.

La malédiction d'Amaterasu ?

Peut-être... Je l'ignore. Bien, on va attendre encore longtemps devant la porte ?

Bee rit à gorge déployée avant de faire tinter la cloche pour annoncer sa venue. Il attendit quelques instants avant que le portail ne s'ouvre sur une jeune fille qu'il ne connaissait pas.

- Bee-sensei ! Quelle surprise de vous voir ici !

Le Gardien ouvrit de grands yeux surpris, invisible pour la jeune fille, derrière ses lunettes noires. Il détailla longuement la demoiselle aux cheveux roses et fit enfin le rapprochement avec la petite fille qui tournait autour de ses élèves durant les entraînements.

- Tayuya ?

La jeune fille lui fit un éclatant sourire.

- Eh bien ! Tu es devenue une ravissante jeune fille !

Celle-ci rougit alors qu'elle ouvrait le portail en grand pour le laisser passer.

- Naruto-san va être ravi de vous revoir.

- Je l'espère bien ! Est-il là ?

- Non, pas pour l'instant. Il est parti avec Uchiha-san et No Sabaku-san. Mais Sarutobi-dono est là.

Elle le précéda dans la maison et l'invita à la suivre jusqu'au bureau d'Hiruzen. Devant la porte de ce dernier, elle prit le bagage des mains de Bee.

- La chambre que vous occupiez au dojo est occupé par Uchiha-san. Je vais vous préparer la chambre d'ami de la maison principale. Cela vous convient-il ?

Il posa une large main sur les cheveux de la jeune fille et lui sourit.

- Même un hamac dans un coin de jardin cette maison me ferait plaisir !

Elle sourit à son tour et s'en fut avec son bagage.

Elle a drôlement grandi cette petite ! Et devenue sâcrement jolie ! Je suis sûr que Naruto doit lui tourner autour !

Hachibi ne répondit pas et Bee frappa à la porte de son plus vieil ami.

Nii grogna sourdement en tâtonnant à côté d'elle pour éteindre ce fichu portable qui lui vrillait les tempes. Il était 17h et il était temps pour elle de retrouver sa vieille camarade Konan. Elle s'étira paresseusement, ses membres encore engourdis par les quelques heures d'avion. Dieu qu'elle détestait l'avion. Elle l'avait toujours détesté, même du temps où elle était encore agent de la CIA.

Elle sauta du lit en maugréant et se jeta pratiquement sous la douche pour effacer les dernières limbes de sommeil. Ce qu'elle allait affronter à partir de maintenant allait bien au-delà d'une confrontation avec une personne avec qui elle avait peu d'atomes crochus. Elle était là pour le taf, pour un boulot que lui avait légué sa famille par delà les siècles et il n'était pas question d'échec.

Tu es sûre qu'on va retrouver le Patron?

Hé ! T'as pas l'impression que ce coup de fil tombe trop bien ?!

Peut-être mais moi, j'en ai rien à faire de l'Uchiha.

Arrête de râler, on verra sur place et puis, tu as entendu Konan, le cousin dont elle m'a parlé semble avoir le même genre de capacités que moi. Alors à défaut de trouver ton Boss, on trouvera certainement un des 7 autres Gardiens.

Ouais...

Enfin prête, Nii attrapa son portable et récupéra l'appel de Konan. Son numéro s'afficha. Elle appuya sur la touche appel et attendit patiemment que cela décroche. Mais en lieu de la voix de l'ancien agent de la CIA, ce fut celle d'un homme qui lui répondit.

- Ouais ? C'est pour quoi ?

Nii eut un instant de doute. Konan l'avait appelé depuis un autre téléphone que le sien ?

- Je suis Yugito Nii, une amie de Konan. Je pourrais lui parler ?

- Non pas pour l'instant mais tu dois être l'ancien agent qu'elle a contacté ?

- Et bien..., elle hésita à répondre à l'inconnu.

Un rire profond lui répondit.

- Tu dois être elle. Je suis Yahiko, le collègue de Konan. Elle m'a laissée son portable pour ne pas rater ton appel. Pour l'instant, elle est à l'hôpital avec son fiancé. C'est moi qui vais m'occuper de toi et te faire un topo sur la situation. T'es descendue où ?

- Je suis descendue au Tobirama Hôtel.

- Ok, je passe te prendre dans un quart d'heure.

La ligne coupa et la jeune femme regarda bêtement son écran. Qui était ce type ? Et pourquoi Konan était à l'hôpital ? Malgré elle, un frisson d'excitation lui remonta l'échine.

Elle rassembla quelques affaires dont ses deux revolvers, spécialement fabriqués avec l'acier de la lame de ses ancêtres Nejibana. Elle l'avait fait fondre à la suite du réveil de Nibi, incapable qu'elle était de manier un sabre. Son démon lui en avait voulu pendant un moment, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que cela n'avait en rien diminué la puissance de son arme.

Une demi-heure plus tard, une moto se gara devant l'hôtel. Son conducteur sauta au bas de sa machine et s'engouffra dans l'établissement sans un regard pour l'ouvreur qui lui hurlait de ne pas se garer là. Il alla d'un pas ferme jusqu'à l'accueil où il demanda Yugito Nii.

La jeune femme qui l'observait depuis son entrée eut un fin sourire. Au moins son guide au Japon n'avait rien à envier au surfeur qu'elle avait laissé sur la plage de Suna. Sa chevelure blonde renvoyait de chauds reflets roux et ses yeux clairs faisaient frémir bon nombre de femmes présentes dans le hall de l'établissement et rougir jusqu'à la pointe des cheveux la réceptionniste à qui il venait de parler. Celle-ci pointa un doigt dans sa direction et Nii se leva pour aller à la rencontre du charmeur. Il lui fit un sourire désarmant quand il la vit.

Je vois qu'elle s'embête pas ta copine...

Nii se contenta d'un sourire en coin et serra vivement la main que le jeune homme lui tendait.

- Vous devez être Yugito-san ?

Il se rapprocha plus près d'elle sans lui lâcher la main.

- Je dois dire tu ou vous ? Parce que je pense ne pas me tromper en avançant que vous êtes plusieurs dans ce joli corps ?

La réaction de Nii ne se fit pas attendre.

Comment pouvait-il être au courant ?

Elle se recula d'un bond, son corps tendu à craquer, prête à se battre.

Yahiko se contenta de rire et lui tendit un casque.

- Je dois absolument vous présenter mon cousin et son meilleur ami. Vous semblez avoir plus d'une chose en commun !

La jeune femme fronça les sourcils et prit le casque avec méfiance, non sans rester prête à toute éventualité.

Quand ils furent proches de la moto, il se pencha à nouveau vers elle.

- Inutile d'être sur la défensive, je crois que Kyuubi vous attend.

La laissant hébétée par la bombe qu'il n'avait pas conscience d'avoir lâché, il mit son casque en enfourcha sa bécane et attendit qu'elle fasse de même.

Qui s'est ce type ?

Je pense qu'on va bientôt le savoir.

Elle assura son sac sur son dos et s'assit derrière lui. Aussitôt, le moteur vrombit entre ses cuisses et ils s'élancèrent dans la circulation.

Berlin, Allemagne.

Yamato s'assit à son bureau en baillant. Il avait très mal dormi la veille, ressassant sans arrêt cette histoire de démon et de combat. Il alluma son ordinateur et eut la désagréable surprise de trouver son planning de la journée. Des rendez-vous en pagaille. Il n'avait aucune envie de voir qui que ce soit. Il éteignit la page, faisant confiance à sa secrétaire pour lui rappeler ses diverses obligations et ouvrit une page internet.

Sans grande conviction, il tapa Senju dans la barre de recherche Google et fut extrêmement surpris en découvrant le nombre de pages qui pouvaient correspondre.

Il cliqua sur le premier lien : celui d'un site sur l'architecture historique du Japon. Il agrandit la photo d'une demeure traditionnelle. Elle était belle, songea-t-il, avec ses grandes terrasses en bois et ses toits courbés vers le ciel. La photo avait été prise en avril, au moment de la fleuraison des cerisiers et c'était à couper le souffle.

Tiens, c'est marrant, ça me dit quelque chose.

Je croyais qu'on était clair. Je ne voulais pas t'entendre avant qu'on ne soit rentré au Japon.

T'es chié ! Je veux juste filer un coup de main moi !

Yamato soupira.

Ça va ! T'énerve pas. Qu'est-ce que tu voulais dire par « Ça me dit quelque chose ? »

Ben... Je suis sûr que c'est une baraque que j'ai déjà vue mais je sais plus quand.

C'est malin. Ça valait bien la peine de râler !

Yonbi grogna et se tut.

Yamato soupira encore et jeta un coup d'œil aux pages suivantes. La deuxième parlait du dojo Senju, toujours au même endroit et la troisième parlait d'un des élèves, un certain Namikaze Uzumaki Naruto, jeune prodige du kendo.

Ça n'avait probablement rien à voir avec lui mais il devait commencer à chercher quelque part. Il décida que ce serait le point de départ pour ses recherches sur Kyuubi.

Quand Kerin se réveilla enfin, il était plus de 17h. Elle se leva et retrouva Haku et Zabuza dans le salon de la suite qu'ils avaient louée.

- Vous allez bien princesse ? Demanda Haku en se levant.

- Bien. Mais... Qu'est-ce qui s'est passé ? Quand est-ce qu'on est rentré à l'hôtel ?

Haku lança un coup d'œil à son compagnon, comme pour lui demander la marche à suivre et celui-ci sembla comprendre son hésitation. Il acquiesça du chef.

- Venez. -Haku lui prit la main et l'entraîna vers le canapé.- Mangez quelque chose et après on en discute, d'accord ?

Kerin hocha la tête, tout à fait consciente que cette discussion était de première importance. Haku servit un thé à la jeune fille et déposa quelques gâteaux sur une assiette qu'il posa devant elle. Bien qu'elle n'en fut pas consciente jusque-là, elle mourrait de faim. Elle dévora les gâteaux et en reprit même puis se tourna vers Haku.

- Vous ne vous souvenez pas de ce qui s'est passé tout à l'heure ?

- Eh bien... Nous avions trouvé le Kusanagi puis... Après c'est le trou noir...

- Ok. je vais faire quelque chose qui risque de vous faire peur mais ne vous en faites pas, ce n'est pas douloureux pour moi, d'accord ?

La jeune fille hocha la tête.

Haku respira un grand coup et ferma les yeux. Il invoqua dans son esprit une grande plaine de glace où apparut Sanbi. C'était une belle femme aux longs cheveux blanc et au doux regard bleu.

Tu veux que je lui parle ?

Oui, je crois que tu es mieux placée que moi. Et raconte-lui aussi qui est Kurama.

Très bien.

Elle avança jusqu'à lui et déposa un doux baiser sur son front.

Devant les yeux écarquillés de Kerin et de Zabuza, Haku laissa place à Sanbi. La jeune fille se recula un peu, plus de surprise que de peur bien que les trois queues qui s'agitaient dans le dos de la femme n'avaient rien de rassurant.

Je suis Sanbi, troisième Gardien de l'héritier d'Amaterasu et maître de la glace.

- Où est Haku ? Agressa directement Zabuza, inquiet pour son compagnon.

Ne t'en fais pas, jeune guerrier, il est à l'intérieur. Il attend. Il m'a demandé de vous raconté l'histoire.

- Quelle histoire ? Demanda innocemment Kerin.

Votre histoire, jeune demoiselle, et celle des Gardiens. Et celle-ci remonte au-delà du temps.

Sanbi attendit d'avoir l'entière attention des deux jeunes gens puis elle se lança :

Quand Amaterasu-sama prit le contrôle du Tamakagahara, une troupe d'élite fut formée afin de la protéger. Neuf des meilleurs guerriers de l'au-delà furent appelés à son service et à leur tête, le plus puissant des neuf : Kurama.

Pour une raison que moi, bien que faisant parti des neuf, j'ignore, lorsqu'Amaterasu-sama envoya son petit-fils régner sur le Monde d'En-bas, nous fûmes envoyés avec lui. Nous devînmes pour les hommes les neuf démons à queues qui peuplent le folklore japonais et Kurama devint Kyuubi. Nous fûmes envoyés pour protéger l'héritier et sa descendance, ainsi que les trois trésors divins, nous entraînant dans une spirale sans fin de réincarnations. En 1187, nous échouâmes à notre mission et l'Empereur mourut sans descendance connue. Kyuubi fut sévèrement puni à attendre, prisonnier de son hôte le bon vouloir d'Amaterasu-sama. Et les trésors divins furent éparpillés par le monde par le clan Uzumaki, en charge depuis le premier Empereur, de veiller et de conserver les trésors. Depuis lors, personne n'avait pu éveiller l'un des trois trésors.

Seulement aujourd'hui, le Kusanagi pleure et le Magatama murmure.

Et aujourd'hui, vous nous avez fait une certaine démonstration petite demoiselle. Non seulement vous êtes la porteuse du Magatama mais vous êtes aussi l'incarnation de Tsukuyomi-sama.

Kerin sursauta et porta une main à sa bouche pour étouffer un hoquet de stupeur.

- Moi ? Tsukuyomi ?

Oui. Et vous nous avez ordonné de retrouver celui qui rétablira l'équilibre et Kurama.

- Celui qui rétablira l'équilibre ? Qui est-ce ?

Je l'ignore petite demoiselle. Mais quoiqu'il se passe, cela est d'une extrême importance. Jamais encore Tsukuyomi-sama n'était intervenu dans les affaires humaines.

- Le Magatama murmure que je dois retrouver mon frère et ma sœur au pays du soleil levant. Cela aurait-il avoir avec Tsukuyomi ?

Ce fut au tour du démon de sursauter.

Vous êtes bien sûre ? Votre frère ET votre sœur ?

- Oui.

Susano-sama et...

Elle ne put finir. Ses yeux se fermèrent et Haku réapparut à sa place. Il bascula en avant, droit dans les bras de Kerin qui l'accueillit du mieux qu'elle put. Zabuza se leva brusquement et vint débarrasser la jeune fille du poids de son compagnon. Il alla le coucher dans leur chambre et revint quelques minutes plus tard.

- Je ne comprends pas Zabuza-san. Si le Magatama nous a conduit au Kusanagi mais que ce n'est pas vers lui que nous devons aller, qu'allons-nous faire ?

- Je ne sais pas, gamine. Attendons qu'Haku se réveille, nous aviserons ensuite.

Elle ne répondit pas mais vint se caler contre le corps puissant de son garde du corps. Celui-ci passa un bras autour de ses épaules et la serra contre lui. Toute cette histoire les dépassait et elle devenait de plus en plus éprouvante pour cette petite fille de 13 ans.

Le retour au dojo se fit dans le calme où Naruto et Gaara discutaient à voix basse pour ne pas déranger Itachi qui s'était endormi, roulé en boule à l'arrière de la voiture.

- Qui peut rivaliser avec les Gardiens ?

- Shukaku l'ignore.

- En tout cas, cela confirme que c'est au Porteur qu'on en veut et non au président de l'Uchiha corp. . Pourtant, dans les lettres, il est bien fait mention qu'il doit quitter la tête du groupe s'il veut rester en vie.

Gaara resta un moment silencieux.

- Et si... -Naruto lui jeta un coup d'oeil- Et si les lettres n'étaient là que pour nous égarer ?

- Hein ?

- Oui... Imagine que l'on est tué Uchiha Fugaku pour que l'héritage du Kusanagi passe à Itachi ?

Naruto secoua la tête.

- J'y ai pensé mais ça ne fonctionne pas.

- Pourquoi ?

- Et bien parce qu'Itachi entendait déjà le Kusanagi avant la mort de son père.

- Tu plaisantes ?

- Non...

Naruto gara la voiture devant le dojo et éteignit le moteur. Ils descendirent et Naruto s'apprêta à sortir Itachi de la voiture quand Gaara lui demanda :

- Si ce n'était Fugaku le précédent porteur, qui était-ce ?

- Je l'ignore...

Naruto coupa court à la conversation en prenant Itachi contre lui. Il le regarda un moment, se demandant comment il allait pouvoir réparer la bêtise qu'il avait faite.

T'en fais pas tant que ça gamin, il finira bien par reconnaître que tu es vraiment amoureux de lui.

Et comment ? Il a parfaitement raison de se demander si mon intérêt pour lui n'est pas uniquement du à ton influence.

Étonnamment, Kyuubi ne répondit pas, laissant à Naruto un certain sentiment de malaise.

Kyuu' ?

Le jeune homme eut le temps d'entrer dans le dojo avant que le démon ne se manifeste à nouveau.

Nibi et Hachibi sont là.

Naruto oublia alors leur précédente conversation et se tourna vers Gaara. En voyant son regard, il comprit qu'Ichibi venait de lui faire la même remarque. Il jeta un coup d'oeil à Itachi. Devait-il le réveiller ? Après tout, ils se réunissaient pour lui...

- Laisse le dormir pour l'instant. Il est épuisé. Il sera bien assez tôt pour lui de faire face à ses démons.

Gaara eut un petit sourire en coin, plutôt content de sa petite boutade. Naruto leva les yeux au ciel mais bien qu'il pensait que ce n'était pas un sujet de plaisanterie, un petit sourire étira ses lèvres. Oui, ils étaient, tous les neuf, les démons de l'Uchiha.

Gaara les laissa entrer seuls dans la chambre d'Itachi.

Avec précaution, Naruto déposa le bel endormi sur le lit et passa la main sur les longs cheveux noirs encore humides. Ainsi assoupi, il avait l'impression de faire un petit saut en arrière, de le revoir comme ce matin, prêt à accepter ce qu'il lui offrait.

Naruto se mordit la lèvre et se promit qu'une fois cette histoire terminée, il ferait tout ce qu'il faut pour gagner le cœur de l'Uchiha.

Il rejoignit Gaara.

- Bon, il est tant de faire connaissance avec Nibi et de retrouver avec plaisir mon ancien maître d'arme.

Ils les trouvèrent dans le salon, en compagnie du grand-oncle de Naruto et de Yahiko. Le jeune homme se précipita dans les bras de Bee et l'étreignit avec force.

- Sensei !

- Gamin ! -Bee le repoussa légèrement et le regarda de bas en haut- Tu as sacrément grandi depuis la dernière fois que l'on s'est vu !

Naruto se passa la main sur la nuque et rougit légèrement.

- Justement, Hiruzen nous racontait tes derniers exploits. Alors il paraît que toi aussi tu commences à jouer les héros.

Le jeune homme rougit de plus belle.

- Dîtes, je ne voudrais pas paraître désagréable mais moi je ne suis pas là pour parler vieux souvenirs, intervint Nii, coupant court aux retrouvailles.

Tout le monde se tourna vers la jeune femme qui venait de parler.

Kyuubi grogna.

Toujours aussi charmante celle-ci.

- Elle n'a pas tord, renchérit Gaara.

Naruto soupira et son grand-oncle se leva.

- Je vais vous laisser à vos affaires, s'excusa-t-il mais Gaara intervint avant qu'il n'ait fini de se lever.

- Non attendez. Vous êtes la mémoire de Konoha. Vous pourrez peut-être nous aider.

Les sourcils d'Hiruzen se soulevèrent mais il se rassit, intrigué par le jeune homme.

Naruto s'assit aussi et commença son récit, de son retour des États-Unis jusqu'au vol du Kusanagi.

- Cette histoire est insensée, lâcha Nii qui se renfonça dans le fauteuil qu'elle occupait.

Bee était d'accord avec elle mais il avait toute confiance en Naruto.

- L'Uchiha ne peut pas être le porteur, ni même l'Héritier, continua-t-elle en fixant Naruto comme s'il était le dernier des imbéciles.

Naruto commença à perdre son calme.

- On va me sortir cette conne de phrase à chaque fois ? Peu importe qu'il le soit ou non ! Il est la raison pour laquelle Kyuubi s'est éveillé et pour laquelle vous venez ici tous les uns après les autres ! Dans quelle langue faut-il que je dise qu'il a entendu le Kusanagi !

La main de Gaara se posa sur son épaule. Naruto lui jeta un regard et devant celui calme de son ami, il se calma à son tour.

- Je l'ai senti, dit Gaara calmement. Le Kusanagi est éveillé et cela ne se peut que s'il est en présence du Porteur ou de son propriétaire légitime.

- Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça.

Tout le monde se tourna vers Hiruzen.

- Comment ça ? Demanda Bee.

- Eh bien, -le vieil homme caressa sa barbe- selon les diverses légendes du pays, seul l'Empereur avait la possibilité d'invoquer le pouvoir des cadeaux d'Amaterasu.

Un silence de plomb s'abattit durant lequel les quatre Gardiens fixèrent le grand-oncle de Naruto avec intensité.

- C'est-à-dire ? Demanda Naruto, le regard parfaitement sérieux posé sur son grand-oncle.

Celui-ci se redressa.

- Selon plusieurs textes anciens qui furent mis en avant après la Seconde Guerre Mondiale par l'Empereur lui-même, la légende veut que seul l'héritier légitime d'Amaterasu puisse éveiller les trésors nationaux. Vous imaginez bien qu'il en fait tout un spectacle, au moins avec le Magatama et le Kagami... Bref, il s'est servi de ces textes, authentifiés pour la plupart par des experts japonais mais aussi étrangers et datés de l'ère Yamato, pour affirmer son ascendance divine.

Il se tut, laissant le temps aux autres d'assimiler ce qu'il venait de dire.

- Mais il est couramment admis que ce furent les premiers Empereurs qui commandèrent ses textes, remarqua Gaara, lui aussi féru d'histoire.

- Tu as parfaitement raison, Gaara-kun, admit Hiruzen, seulement, lorsque j'étais professeur à Todaï, j'ai eu le privilège de faire des recherches dans les archives impériales et, en ce qui concerne les trésors impériaux, on ne fait mention que des prouesses de l'Empereur. Il n'y a, nulle part, dans aucun texte, aussi précieux ou secret soit-il, une référence à l'éveil des trésors en dehors des mains de l'Empereur...

Il y eut un long moment de silence.

Tu sais ce que ça veut dire ?

Je pense, Kyuu'. D'une manière ou d'une autre, Itachi est l'héritier d'Amaterasu.

Oui. Après 900ans, elle a choisi un nouvel héritier.

La question c'est : pourquoi ?

- Par... Pardon ?

L'exclamation chevrotante coupa court aux discussions internes entre les Gardiens et leurs hôtes.

Comme un seul homme, ils se tournèrent tous vers l'entrée de la pièce où se tenait Itachi, les yeux écarquillés.

Les hôtes furent alors propulsés dans leurs mondes intérieurs, laissant place à leurs Gardiens respectifs qui s'agenouillèrent immédiatement devant Itachi.

Devant eux, ils le comprenaient à présent, se tenait l'unique héritier d'Amaterasu et le véritable Empereur de l'Empire du Soleil Levant.


A bientôt,

Noan