Interlude Episode 10:

Kith and Kin

by Fairygnomes, Jo. R and Ruth M. King

Auteurs : Fairygnomes, Jo. R et Ruth

Traducteur : Aybarra

Rating: 13+

Catégorie : Angst, Drama, Sam/Jack Relation/Amitié

Season/Sequel : se déroule entre la saison 8 et la saison 9

Spoilers: Tout jusqu'à la fin de la saison 8

Résumé : Parfois, le passé change le futur.

Disclaimer: Not mine, we're just bored between seasons. We're putting them back now.

Note de l'auteur : Mes plus grands remerciements à Jo et Ruth d'avoir écrit cette série avec moi. Nous l'avons fait ! Et merci à Allie et Jo pour leur soutien et leur encouragement. Je suis désolée que vous n'ayez pas pu corriger celle-ci, je viens de la finir il y a cinq minutes !

Note du traducteur : voici donc le dernier épisode de la série 'Interlude'. J'espère que vous avez passé un bon moment avec cette série.

Bonne lecture !

ooOoo

Jack était ivre.

« Je suis soûl, » dit-il à Sam en s'asseyant bruyamment à côté d'elle.

« Oui, tu l'es, » répondit-elle, essayant de ne pas montrer son inquiétude dans sa voix. Elle n'avait jamais vu Jack ivre auparavant. Bien sûr, il aimait une bière ou deux, mais il ne s'était jamais laissé aller. Il restait toujours maître de lui.

Ceci avait été une mauvaise idée. Elle était de Jack et personne n'avait eu le cœur d'être en désaccord. La vérité était que, depuis son retour, ils avaient tous marché sur la pointe des pieds autour de lui. Quand il avait suggéré qu'ils montent tous sur le vaisseau de Thor pour faire une veillée en l'honneur de son double informatique, Sam avait espéré que ce serait une chance pour eux de rétablir le lien qui unissait l'équipe, mais maintenant, elle n'en était pas si sûre. Jack semblait avoir l'intention de noyer son chagrin. Thor observait avec curiosité, se demandant sans aucun doute pourquoi les humains choisissaient d'ingurgiter ce poison.

« Thor, mon pote ! » cria Jack.

Il s'écarta de Sam et tituba jusqu'à l'alien. Sam jeta un coup d'œil à Daniel en face d'elle, lequel haussa ses épaules. Ils se posaient tous les deux la même question. Est-ce que Jack avait vraiment accepté tout ce qui lui était arrivé ? Les inquiétudes de Sam avaient des racines plus profondes. Est-ce qu'un jour il cesserait de lui en vouloir ?

« Thor... il y a quelque chose que je dois vous dire, » dit-il.

« Oui, O'Neill ? » répondit Thor.

« Je vous aime. »

L'alien cligna des yeux, mais l'attention de Jack était rapidement passée à Daniel.

« Et vous... et vous. Je vous aime aussi. »

Il vacilla aux côtés de Daniel et passa un bras autour de lui.

« Savez-vous combien vous êtes mignon sans vos lunettes ? » demanda-t-il.

« Merci, Jack, » dit Daniel avec un sourire nerveux.

Jack ouvrit une autre bière et regarda attentivement le torse de Teal'c.

« T... je peux voir vos tétons. »

« O'Neill, je pense que vous avez consommé une quantité suffisante de cette boisson, » avertit Teal'c.

« Je ne vous aime pas ! » répliqua sèchement Jack et, d'un air de défi, déglutit la bouteille en une gorgée. Puis il rota.

« Tu es tellement séduisant en ce moment, » marmonna Sam.

Ils durent l'emmener chez lui avant qu'il ne provoque un incident intergalactique... ou ne tente d'avoir les bébés de Thor. Elle fit signe à Daniel et Teal'c et les deux hommes se saisirent des bras de leur ami. Il se débattit quelques secondes, puis s'affaissa en avant.

« Renvoyez-nous, Thor, » demanda Sam.

« Au SGC ? » demanda Thor.

« La maison de Jack serait mieux, » recommanda Daniel.

Il avait raison. Cela ne ferait aucun bien à Jack si ses subordonnés le voyaient dans cet état.

« Est-ce que O'Neill ira bien ? » interrogea l'alien.

« Rien qu'un café et une douche froide ne puissent résoudre... et peut-être un peu d'aspirine, » le rassura Sam.

« Ceci est une très étrange tradition... même pour les humains. »

« Oui, eh bien... vous auriez dû le voir à la veillée de Daniel, la première. Il a fracassé la voiture du Général. Je pense que vous pouvez vous estimer heureux. »

Au moins, l'ivresse ne semblait pas rendre Jack trop agressif.

Sam fit un signe de tête à Teal'c et, tout d'un coup, ils se retrouvèrent dans la chambre de Jack. Daniel et Teal'c lâchèrent tout de suite, laissant leur ami s'affaler sur le lit. Jack resta étendu là sans bouger.

« Devons-nous appeler un docteur ? » se hasarda Teal'c.

« Il s'en remettra, » dit Daniel.

« Aidez-moi, » dit Sam comme elle commençait à lui ôter les chaussures.

A eux trois, ils réussirent à dévêtir Jack et à le mettre au lit. Il ne bougea pas un orteil, mais déplacer un homme de sa taille n'était pas facile, surtout quand il était un poids mort.

Sam ne savait pas avec certitude quand il s'était évanoui... ou s'il prétendait simplement.

« Vous feriez bien de partir, les gars, » dit-elle à Daniel et Teal'c une fois qu'ils eurent installé Jack.

« Etes-vous sûre ? » demanda Daniel.

« Oui. Je garderai un œil sur lui. »

Elle espérait que son ivresse passerait avec le sommeil, mais un sixième sens la fit se coucher sur le canapé, plutôt que de prendre la chambre d'ami. Il était 3 heures du matin quand elle l'entendit. Ses pas étaient incertains. Il trébucha un peu sur les marches et Sam retint sa respiration. Elle ne parla pas, attendant de voir ce qu'il ferait.

Il alla droit à son meuble à alcools.

Il était peu probable qu'il vît Sam lorsqu'il sortit la bouteille de single malt. Il monta prudemment les marches avec et disparut. Sam rejeta le plaid qui la couvrait et suivit. Elle n'était pas vraiment sûre de ce qu'elle pourrait faire.

Jack n'avait pas dépassé la cuisine. Sam s'arrêta et l'observa de la porte. De ses mains tremblantes, il ouvrit le scotch et le versa dans l'évier.

Il se tint là pendant un long moment, la tête inclinée, ses mains posées sur le comptoir. Sam se garda bien de lui parler maintenant. Même après tout ce temps, il n'aimait pas apparaître vulnérable devant elle... devant qui que ce soit... bien qu'elle soupçonnât que Daniel était peut-être l'exception à cette règle.

Lentement, avec précaution, elle commença à s'éloigner.

« Sam ? »

Elle se figea, puis réalisa qu'il n'avait pas à prétendre.

« Je suis là, » répondit-elle.

« Me suis-je conduit comme un imbécile ? »

« Plutôt. Thor ne donnera pas de si tôt ton nom à l'un de ses vaisseaux. »

« Ca commençait à être embarrassant, de toute façon. »

« Jack... »

Elle ne voulait pas qu'il tente de s'en sortir en plaisantant.

« Je sais... je sais... » dit-il.

La voix de Jack trahit sa colère et Sam espéra qu'il était juste agacé avec lui-même. Il ne la regardait pas, aussi c'était difficile à dire.

« Depuis quand ? » demanda-t-elle.

« Quoi ? »

« La boisson. »

« Juste cette nuit. »

« Vraiment ? »

« Crois-tu que je viendrais travailler à moitié ivre ? »

« Non ! »

« Tu en es sûre ? »

Sam réalisa alors qu'elle aurait à dire la vérité. Elle n'en était pas sûre. Elle n'était sûre de rien quand il était question de Jack. L'homme qu'elle pensait connaître avait disparu sous les couches de douleur et de doute... et tout était de sa faute. Sam se détourna, sachant que la meilleure chose qu'elle pouvait faire était de sortir d'ici. Elle avait une main sur la porte d'entrée avant que Jack ne l'arrête. Il l'attira près de lui.

« Je suis désolé, je te demande pardon, » murmura-t-il. « Je t'en prie, ne pars pas. »

« Si tu es sur le point de dire 'ce n'est pas toi, c'est moi...' » commença Sam.

« Dieu, non ! »

« Alors tu as juste besoin de temps. »

« Carter ! »

L'utilisation de son nom de famille arrêta net Sam. Son corps se tendit au garde à vous, ce qui était impressionnant étant donné le fait que Jack avait toujours ses bras autour d'elle. Avec effort, elle permit à son corps de se détendre.

« Te perdre est la dernière chose que je veux, » dit-il.

« Alors quoi ? » demanda-t-elle.

« Je ne sais pas. »

ooo

Cela au moins était la vérité. Honnêtement, Jack ne savait pas ce qu'il voulait. Il était temps pour un changement. Quelles que soient leurs bonnes intentions, il savait que Sam et lui ne pourraient pas continuer ainsi. Leur relation était tout ou rien. Il voulait davantage d'elle. Il n'y avait pas de raison de nier cela.

Un vieux film passait silencieusement à la télé et les images tremblotantes étaient la seule illumination dans la pièce silencieuse. Jack regarda Katherine Hepburn embrasser Humphrey Bogart...

Regardant Sam, présentement pelotonnée sur le canapé près de lui, sa tête sur ses cuisses, Jack prit conscience qu'il ferait n'importe quoi pour être avec elle... même quitter le SGC.

Quitter le SGC.

Une révélation, qui avait tout à voir avec lui et rien à voir avec Sam... ou son double maléfique.

Il avait besoin de temps loin du SGC. Il avait besoin de temps pour se reprendre, un endroit où on ne s'attendrait pas à ce qu'il risque sa vie tous les jours, où il n'aurait pas à envoyer les gens qu'il aimait à leurs morts. Peut-être qu'il était un lâche, mais il ne voyait pas d'autre moyen. S'il n'avait plus confiance en lui-même, alors il ne pouvait pas espérer que les autres aient confiance en lui.

Avec douceur, il se glissa de sous la tête de Sam et se dirigea vers sa chambre pour trouver le téléphone.

« Fiston, savez-vous quelle heure il est ? » demanda la voix à l'autre bout.

« 5 heures du matin à Colorado Springs, » répondit Jack.

« Est-ce que le monde arrive à sa fin ? »

« Pas que je sache, Monsieur... je veux dire George. »

Il y eut un profond soupir à l'autre bout de la ligne et Jack eut un grand sourire. Ennuyer ses supérieurs était si profondément enraciné en lui qu'il ne put se retenir.

« Alors pourquoi ? »

« Pourquoi quoi, monsieur ? »

« Jack... »

« D'accord, d'accord... Il fallait que je vous appelle avant de me dégonfler. »

« Est-ce que quelque chose ne va pas ? »

« Il me faut un nouveau job. »

Voilà, il l'avait dit et Jack se rendit compte que ses mains tremblaient, bien que cela était peut-être un effet secondaire de l'alcool.

George resta silencieux un long moment avant de dire, « Il se trouve que je connais un poste à DC. »

« Lequel, monsieur ? »

Et George le lui dit.

ooo

Cela avait été la pire année de sa vie. Elle avait perdue sa meilleure amie au tout début, et son père tout à la fin. Elle s'était retrouvée fiancée, puis 'défiancée' en quelques mois, blessant deux hommes bien dans le processus et les perdant presque tous les deux. Et pourtant... la vie de Sam Carter n'avait jamais été simple. Scientifique ? Théoricienne en astrophysique. Soldat ? Chef d'une équipe d'une base militaire ultra secrète, qui voyageait sur d'autres planètes. Blonde ? Ne pensez même pas à aller par là. Non, sa vie n'avait jamais été simple, et elle n'aurait pas voulu qu'il en soit autrement.

Mais les pertes en cours de route commençaient à devenir de plus en plus dures à accepter. Le vide dans sa vie qu'elle avait remplis avec une amie et un père étaient de nouveau vides et cela faisait mal.

Retraçant de ses doigts les pétales des roses posés sur la pelouse, elle ôta une unique rose rose du bouquet avant de les réarranger pour qu'il soit à nouveau parfait. Janet adorait les roses, aussi Sam en apportait chaque fois qu'elle venait lui rendre visite. Se remettant lentement sur ses pieds, elle épousseta son jean avant de commencer la longue descente de la colline. Il y avait encore une tombe à visiter : une qui était nouvelle, où l'herbe était trop brillante et trop verte pour être autre chose qu'un nouveau gazon que l'on venait de poser.

La pluie menaçait comme elle approchait et elle espéra que le temps resterait ainsi encore quelques minutes. Il ne lui restait plus beaucoup de temps Jack attendait dans le 4x4 et elle avait promis de n'être partie que quelques minutes. C'était une règle non dite qu'elle n'allait jamais seule au cimetière. Daniel venait avec elle habituellement, offrant le réconfort et le soutient, partageant sa peine. Teal'c s'était joint à eux quelques fois, ses larmes silencieuses les faisant pleurer aussi. Il pleurait son peuple, les guerriers tombés au cours des batailles, parmi lesquels il comptait Janet. Et maintenant, Jacob. Jack ne s'était jamais joint à eux, préférant (si c'était le mot juste) venir seul. Il avait maintenant trois tombes à visiter. Elle s'accroupit et déposa la rose unique sur le marbre noir de la pierre tombale. Les roses avaient été la fleur préférée de sa mère également, l'une des choses d'elle dont elle se souvenait avec clarté. Sam détestait la façon dont les années avaient émoussé ses souvenirs, recouvrant tout d'une couche de poussière qui étouffait et aveuglait. Mais elle se souvenait des roses.

La pierre tombale portait deux noms. Après une discussion avec Mark, ils avaient convenu qu'il était important d'avoir les deux noms là. Il avait fait ajouter le nom de leur père sur celle de leur mère à San Diego. Bien que certains pourraient penser qu'il était étrange d'avoir deux tombes, cela les aidait, cela les aidait à penser à eux ensemble. Sam savait que ses parents n'étaient pas enterrés là, le corps de son père ayant été emporté chez les Tok'ra, mais la Terre était son foyer aussi et il méritait un monument funéraire ici aussi. Elle sursauta quand elle sentit une main sur son épaule, et elle se releva tandis qu'il marmonnait une excuse. Elle réussit même à sourire, même s'il était faible.

« Coucou. »

« Coucou. Ca va ? »

Sam hocha la tête.

« Prête à partir ? »

« Oui. » Elle tendit sa main et attrapa quelques gouttes de pluie. « Je crois que nous devrions courir. »

Il saisit sa main et ils coururent vers le 4x4, évitant les flaques qui se formaient déjà sous la pluie battante. Après avoir déverrouillé les portières, Jack monta dans le 4x4 et attendit que Sam le rejoigne. Et attendit. Elle était toujours debout à l'extérieur, laissant la pluie la tremper. Il la laissa là jusqu'à ce qu'elle frissonne, il brava alors la tempête pour ouvrir la portière et l'aider à monter à l'intérieur.

Elle ne dit pas un mot, mais enroula simplement ses bras autour d'elle et tenta de ne pas trembler trop violemment. Jack mit le chauffage dans le 4x4, mais, comme le véhicule n'avait pas roulé depuis un certain temps, l'air pulsé n'avait pas eu le temps de se réchauffer. En moins de dix minutes (mais pas sans enfreindre quelques règles du code de la route), ils se garaient à l'extérieur de la maison de Sam. Elle ne fit toujours pas un mouvement, restant assise là, les larmes se joignant maintenant aux gouttes de pluie sur son visage. Jack la conduisit avec douceur dans la maison, la poussant vers la chambre pour qu'elle puisse changer ses vêtements, avant de se diriger vers la cuisine et mettre la bouilloire sur le feu. Le temps qu'elle émerge de sa chambre, vêtue d'un pantalon de pyjama en flanelle, il y avait du thé et des toast prêts dans le salon. Sa propre veste détrempée était accrochée sur le radiateur de l'entrée, ses bottes et chaussettes perchées dessus dans une tentative pour les sécher. La vision de Jack marchant pieds nus dans son salon la fit sourire comme elle s'avançait jusqu'au canapé pour le rejoindre.

« Merci, » dit-elle en commençant à manger les toasts, laissant le thé refroidir.

« Pas de problème. Tu as besoin d'autre chose ? »

Elle secoua la tête. Ils restèrent silencieux pendant quelques minutes, avant que Sam ne rassemble suffisamment ses idées pour les lui expliquer.

« Je pensais à cette mission, il y a quelques années. Celle où la Porte était sous l'eau. Je ne t'ai jamais dit de quoi Daniel et moi avions discuté, n'est-ce pas ? »

« Non. Jamais. »

Son sourire était mélancolique comme elle se penchait pour prendre son thé. « Te rappelles-tu comment tout cela a commencé ? »

« Je me souviens d'avoir été mouillé, très mouillé ! »

ooo

/Flashback/

Ils venaient de voir partir les derniers Jaffa quand la Porte des étoiles commença à tourner.

« A couvert ! » hurla Jack, et les autres membres de SG-1 n'attendirent pas qu'on le leur dise deux fois. Sam et Teal'c plongèrent derrière le bâtiment à présent en ruines et se mirent en position défensive au milieu des décombres. Daniel s'évanouit dans l'air... ou c'est ce qu'il avait semblé. Jack pouvait à peine le voir de l'autre côté de la clairière, se cachant dans l'herbe. Après avoir jeté un dernier coup d'œil autour de lui pour s'assurer que son équipe était hors de vue, Jack l'imita, grimaçant quand l'herbe lui chatouilla le nez.

La Porte des étoiles s'activa avec son habituel 'kawoosh' et quatre doigts s'avancèrent d'une fraction vers la détente. Une silhouette solitaire passa la Porte, clignant des yeux dans la brillante lumière du soleil. Il était vêtu de la tenue traditionnelle des Tok'ra et semblait nerveux comme il jetait des coups d'œil d'un côté à l'autre.

Jack décida de prendre le risque.

« Arrêtez-vous là ! » Sautant sur ses pieds, Jack pointa son fusil sur l'homme et se mit à avancer vers lui, lentement et avec assurance. Du coin de l'œil, il vit Teal'c faire de même, même si Sam et Daniel restèrent hors de vue.

« Colonel Jack O'Neill ? »

« Ca... se pourrait. » Il ne put s'empêcher de psalmodier les mots. « Et vous êtes... ? »

« Ne me reconnaissez-vous pas, Jack ? »

Le Colonel se figea, dévisageant le jeune homme des pieds à la tête. Et puis cela le frappa.

« Charlie ? »

« C'est bon de vous voir, Jack, » dit le jeune homme avant de le prendre dans une étreinte d'ours.

Il fallut aux autres quelques instants avant de reconnaître l'enfant dans l'homme qui se tenait à présent devant eux. Comme il souriait timidement à Sam, elle lui retourna un grand sourire et l'étreignit étroitement. « Tu as grandi ! »

Il roula ses yeux, « Ouais, ça arrive. » Elle se recula pour mieux le regarder, voyant les cheveux châtain qui lui arrivaient aux épaules, la force avec laquelle il se tenait, le doux sourire, mais les yeux inquiets. Sam observa alors qu'il saluait Daniel et Teal'c, les étreignant aussi. Teal'c ne réagit pas comme elle s'y attendait, retournant le geste avec une émotion inhabituelle. Le petit garçon et sa 'mère' avaient affecté tout SG-1, il y a de cela toutes ces années et, bien qu'ils ne l'eussent pas vu depuis sa visite sur Terre, son esprit était en quelque sorte demeuré avec eux. Jack avait tenté de rendre visite à plusieurs occasions, mais les Tok'ra avaient toujours trouvé une excuse : Charlie commençait juste à s'habituer au symbiote, il était parti pour se rétablir, il le 'devait', et l'avait fait sans l'aide des premiers humains avec qui il avait été en contact. Mais en le regardant maintenant, il paraissait heureux, bien que Sam fût préoccupée par le souci dans ses yeux.

« Alors, je parie que vous vous demandez ce que je fais ici, » dit Charlie en s'asseyant par terre pas très loin de la Porte des étoiles.

« Tu veux dire que ce n'est pas simplement une coïncidence ? »

« Non, Jack. Même si je suis vraiment heureux de vous revoir tous. J'aurais juste souhaité que les circonstances soient différentes. » Il fit une pause, et ils reconnurent tous cette lutte interne particulière aux Tok'ra. Jack frissonna légèrement, et sentit de la sympathie de la part du Major qui était assise à côté de lui par terre.

« Alors, que se passe-t-il ? »

« Nous avons besoin... c'est-à-dire, j'ai besoin de votre aide. Je suis un agent infiltré à la cour de Kneph depuis quelques mois, principalement dans le but de rassembler des informations. Mais il y a une semaine, les locaux ont commencé à parler de se battre et de renverser le Goa'uld qui faisait de leurs vies une misère. Alors j'ai aidé là où je pouvais, je leur ai donné des conseils sur les armes, sur la tactique et ainsi de suite. J'ai contacté le Grand Conseil Tok'ra et demandé du soutien, mais il n'y avait personne de disponible pour m'aider. Ces jours-ci, nous sommes très éparpillés, Jack, et malgré mes tentatives pour les persuader du contraire, le Conseil ne voit en ceci rien de plus qu'une insurrection insignifiante, rien qui mérite à leurs yeux de risquer des vies. »

Le Colonel marmonna quelque chose entre ses dents, qui aurait pu ou ne pas être le mot 'typique'. Charlie lui sourit et hocha la tête. « Exactement ce que je pense. Je sais que je suis un Tok'ra, mais à certains moments, ils sont tous tellement obnubilés par leur instinct de survie qu'ils oublient que notre objectif principal est de nous battre, d'aider les gens. Votre père, Major Carter, est l'un des rares Tok'ra qui se souvient encore de ce pour quoi nous nous battons. »

Sam acquiesça. « As-tu des nouvelles récentes de lui ? »

« Pas depuis quelques semaines. J'espérais être capable d'obtenir son aide avec la situation actuelle, mais on m'a dit qu'il était injoignable pour un futur proche. Mais je sais qu'il va bien, » poursuivit-il précipitamment, tentant de la rassurer. Sam répondit par un sourire, bien qu'elle n'arrivât pas à réprimer l'inquiétude qui lui faisait dresser les cheveux sur la nuque. Rien de nouveau, cependant, pour autant qu'il s'agissait de son père.

« Alors, tu as contacté le Grand Conseil et il n'y avait pas d'aide disponible ? » continua Daniel.

Charlie hocha la tête. « Je suis donc retourné sur la planète, pour découvrir que l'insurrection avait déjà eu lieu ! Tanek, l'un des habitants avec qui je travaillais en étroite collaboration, m'a dit qu'une opportunité s'était présentée d'elle-même, et qu'ils avaient décidé de la saisir. Tout s'est passé comme prévu, et Kneph a été renversé et il se trouve actuellement dans son propre donjon, attendant son jugement. »

« Dans ce cas, quel est le problème ? » demanda Teal'c, et les autres membres de SG-1 hochèrent tous la tête.

Le jeune homme prit une profonde inspiration et poussa un long soupir. « Tanek m'a dit que dès que le soulèvement avait commencé, un dignitaire local du nom de Kesin a décidé qu'on venait de lui offrir sur un plateau une occasion en or. »

Se mettant debout, avec colère, Charlie se mit à faire les cent pas, agitant les mains tout en racontant le reste de l'histoire. « Il s'est présenté au peuple et a dit que c'était lui qui avait organisé la rébellion et qu'il pourrait les diriger bien mieux que Ramin, le chef des combattants de la liberté, qui prévoyait d'organiser les élections juste après l'insurrection. Avant qu'ils aient la chance de protester, Ramin et les autres chefs se sont retrouvés aux côtés de Kneph dans le donjon, attendant un procès pour 'crime contre le nouveau gouvernement' ou quelque chose d'aussi inconsistant. »

« Est-ce que Kesin est aussi un Goa'uld ? »

Charlie se tourna vers Teal'c pour répondre à sa question. « Pas que je sache. Je pense qu'il s'est juste dit que Kneph avait eu la belle vie et il a décidé d'en profiter à son tour. Il était l'un des rares qui avait prospéré sous le règne de Kneph, et il voyait sa chance lui glisser entre les doigts. »

« Alors il a décidé de se faire passer pour un Dieu et de se faire une place à vie. » Daniel fit une grimace en parlant, son dégoût envers quiconque voudrait être comme un Goa'uld manifeste.

Ayant entendu suffisamment, Jack se mit sur ses pieds. « Bien, je vais aller éclaircir ça avec Hammond, et ensuite nous pourrons partir. » Il tendit une main à Sam, et la hissa sur ses pieds comme Daniel et Teal'c se levaient aussi.

« Voulez-vous que nous venions avec vous, Jack ? » demanda Daniel.

Le Colonel secoua la tête. « Ca ira, Daniel. Je vais juste activer la Porte et discuter de ça via le MALP. Je ne pense pas qu'il faudra beaucoup pour convaincre le Général Hammond. »

« Je vous accompagnerai, O'Neill. » Teal'c attendit le signe d'acquiescement du Colonel et le suivit en direction de la Porte et du DHD.

Charlie poussa un soupir de soulagement et se rassit à côté de Sam. Elle lui lança un sourire d'encouragement. « Je suis sûre que le Général Hammond nous donnera le feu vert, Charlie. »

Il acquiesça. « Je l'espère aussi. Les gens de la planète méritent une chance d'être libres, une chance d'être eux-mêmes au lieu d'être les marionnettes de quelqu'un d'autre. »

« Est-ce que tu as des nouvelles d'Anubis ? » demanda Daniel. « Nous ne cessons de tomber par hasard sur lui. »

Charlie haussa les épaules. « Pour être honnête, Daniel, je suis pas mal hors du coup sur beaucoup de choses. Je me suis concentré sur des Goa'uld mineurs comme Kneph, travaillant surtout sous couvert. Je ne suis pas trop au courant de l'état actuel des Grands Maîtres. »

Charlie fut sauvé d'une interrogation plus poussée de la part de Daniel par le retour de Jack et de Teal'c. Jack hocha fermement la tête en réponse à la question muette de Charlie et sans mots inutiles, ils se mirent à se préparer pour partir.

/Fin du Flashback/

ooo

« Il n'a fallu aucune persuasion pour le convaincre, ce qui m'a assez surpris. »

Sam acquiesça, puis se leva lentement pour aller se faire une autre tasse de thé, et du café pour le Général. Elle trouvait qu'il était plus facile de l'appeler ainsi dans sa tête maintenant, même si elle se trompait encore parfois sur son nouveau titre.

Il paraissait encore mal à l'aise derrière le bureau qui avait appartenu au Général Hammond. Elle avait vu ses doigts tapoter le bois quand il était au téléphone, ressenti la frustration qui émanait de lui quand une équipe off-world avait des problèmes et qu'il ne pouvait pas mener la mission de secours. La paperasse l'ennuyait, il se fichait des problèmes terre-à-terre et parfois elle se demandait s'il avait pris la bonne décision en prenant le commandement du SGC.

Sam finit de préparer les boissons et revint au salon. Jack avait son portable à l'oreille, parlant d'une voix étouffée. Il se leva brusquement dès qu'il l'entendit entrer dans la pièce, et elle le regarda, haussant un sourcil préoccupé. Il secoua la tête, lui faisant un bref sourire pour la rassurer et sortit dans l'entrée où elle ne pouvait plus l'entendre. Présumant que c'était quelque chose de confidentiel, lié probablement au personnel, Sam haussa les épaules et se réinstalla sur le canapé avec son thé.

Ses yeux aperçurent la plus récente lettre de Cassandra, posée sur la table basse au-dessus d'une pile de Scientific American. Elle se pencha pour la prendre et la lut pour la quatrième fois. Cela n'apaisa pas son inquiétude pour la jeune fille, pas plus que les trois autres fois. Il n'y avait là rien de flagrant, pas d'appels à l'aide ou de soucis à propos de ses études. Mais l'étincelle avait quitté Cassie. Sam avait essayé de lui parler, mais tout ce qu'elle obtenait étaient des réponses évasives d'adolescente à ses questions. Le seul enthousiasme dans la voix de Cassie avait été quand Sam avait suggéré qu'elles fassent quelque chose ensemble pendant les vacances d'été. Elle décida de se procurer quelques brochures de voyages dès qu'elle pourrait. Et ensuite dire à Jack qu'elle allait partir...

Quand Jack retourna dans la pièce, il paraissait différent, pour une raison ou une autre. Elle ne savait pas ce que c'était, mais cela lui allait. Il revint sur le canapé, s'y affaissa et l'attira vers lui, ignorant ses protestations concernant le thé chaud qu'elle tenait. D'une main il saisit le mug et le posa maladroitement sur la table basse, et ses bras l'enveloppèrent, la tenant si étroitement qu'elle dut se forcer pour avoir un peu d'air dans ses poumons.

« Jack ? »

« Chuut, juste un moment. » Et, bien qu'elle commençât à remettre en doute sa perception antérieure qu'il avait eu de bonnes nouvelles, elle pouvait sentir le battement de son cœur, lent et régulier à l'opposé du sien, et cela la rassura. Ses bras relâchèrent leur prise et il se recula pour la regarder, avant de se pencher pour l'embrasser. Sam décida qu'elle poserait les questions plus tard. Beaucoup plus tard.

ooo

/Flashback/

Charlie avait négligé de les avertir d'un fait assez important à propos de la planète où ils se rendaient. Comme Jack passait le vortex et se re-matérialisait dans l'air frais, il découvrit que ce dernier manquait singulièrement. Il battit frénétiquement ses bras et ses jambes, ce qui eut l'heureux effet de propulser son corps vers la surface de l'eau dans laquelle il était immergé. Haletant et recrachant l'eau, il se passa une main dans les cheveux et sur son visage avant de continuer à faire du sur-place. Le reste de SG-1 souffrit du même sort à peine quelques secondes derrière lui, et il fut donc incapable de les avertir avant.

« Tout le monde va bien ? » réussit-il à demander, arrivant finalement à libérer ses poumons de l'eau au goût terreux.

Deux 'Ouais' et un 'Oui' plus tard, il se rendit compte que Charlie n'avait toujours pas fait surface. Daniel en était visiblement venu à la même conclusion, car il commença à replonger dans l'eau pour le chercher. Soudain, il y eut un éclair de lumière sous l'eau, et la forme sombre qui était Daniel parut disparaître à l'intérieur.

« Eh, merde, » fut tout ce que Jack eut le temps de dire avant qu'ils ne soient tous aspirés dans l'eau.

Ce qui parut être des heures plus tard, mais qui ne furent en réalité que quelques secondes, Jack ouvrit ses yeux pour découvrir qu'il était dans une grande caverne souterraine, entouré de son équipe trempée.

Il demanda à nouveau, « Est-ce que tout le monde va bien ? » et eut une réponse similaire. Cette fois, cependant, Charlie répondit aussi, derrière lui.

Jack tourna lentement sur lui-même, et regarda furieusement le jeune homme qui arborait un grand sourire. « Tu savais pour l'eau, n'est-ce pas ? »

« Bien sûr que oui, Jack. J'ai été là auparavant, vous vous rappelez ? »

« Et pourquoi as-tu décidé de ne pas en parler ? »

Charlie tenta, du mieux qu'il put, de paraître désolé. « Je ne pensais pas que ce serait un problème. J'avais oublié que la planète sur laquelle je vous ai rencontrés avait un décalage horaire avec celle-ci. Habituellement, à cette heure de l'après-midi, la Porte n'est pas sous l'eau étant donné que la marée est basse, mais je me suis emmêlé les pinceaux. »

Jack secoua la tête, et réussit à éclabousser tout le monde dans la salle, un fait qui sembla lui remonter le moral. « Tu n'es pas du tout désolé, n'est-ce pas ? »

Charlie se contenta de sourire, puis fit un geste vers une porte à l'autre bout de la caverne. « Prêt, Jack ? La cachette de la Résistance n'est pas très loin d'ici, nous pourrons tous avoir des vêtements secs et ensuite tenter de découvrir ce qui s'est passé depuis que je suis parti. »

« Depuis combien de temps es-tu parti ? » demanda Daniel, renonçant à ses tentatives de sécher ses lunettes sur son t-shirt trempé et échouant misérablement.

« Quatre jours, » répondit Charlie par-dessus son épaule, en poussant prudemment la porte pour l'ouvrir, vérifiant la zone au-delà, puis leur fit signe de le suivre.

Après plusieurs minutes de marche dans une obscurité presque totale, une autre porte fut ouverte devant eux, et SG-1 se retrouva dans une autre pièce beaucoup plus petite. Charlie tâta le mur, appuyant au hasard jusqu'à ce qu'un clic sonore se fît entendre, et une autre porte s'ouvrit. Cette fois, ils durent tous s'accroupir pour entrer dans l'espace au-delà.

Une fois à l'intérieur, et leurs yeux accoutumés à la semi obscurité, ils s'installèrent aussi confortablement que possible. Charlie expliqua que ceci avait été leur abri durant la résistance, et qu'il y avait assez de provisions stockées ici (y compris de l'eau) pour leur durer sans problème plusieurs semaines.

« Eh bien, espérons qu'on n'en arrive pas là, » dit Sam en commençant à sortir ses propres provisions de son sac à dos et les rangeant près des autres dans la pièce.

« Je vais aller jeter un œil et voir si je peux découvrir ce qui s'est passé depuis mon départ. » Charlie regarda d'un air interrogateur Jack, lequel hocha la tête et fit signe à Teal'c.

« Nous venons avec. Carter, Daniel, est-ce que c'est OK pour vous de rester et monter le 'camp' ici ? »

« Pas de problème, mon Colonel. » Sam tenta de cacher son amusement comme son supérieur s'avançait tant bien que mal, apparemment inconscient du fait qu'il était toujours trempé, comme le reste d'entre eux. Elle attendit, puis décida que c'était de loin une trop jolie opportunité pour la gaspiller. « Et, mon Colonel ? Ne devriez-vous pas ôter ces vêtements mouillés ? »

Jack se tourna vers elle, et une goutte d'eau solitaire coula le long de son visage, comme pour accentuer ce qu'elle venait de dire. Il leva une main pour l'essuyer et roula ses yeux, surtout pour lui-même. « Je pense que la citation est 'Puis-je vous aider à ôter ces vêtements mouillés', Major. »

Sam se contenta d'un petit sourire satisfait, et se dirigea vers le coin le plus éloigné de la pièce pour se changer. Les quatre hommes se détournèrent précipitamment, bien qu'elle eût juré que le Colonel prit une fraction de seconde de plus que les autres pour se retourner complètement. Et elle n'en était pas absolument sûre dans l'obscurité lugubre, mais elle aurait dit qu'il lui avait fait un clin d'œil.

Dix minutes plus tard, ils s'étaient tous changés, les membres mâles du groupe se changeant dès que Sam en avait fini, et, à son avis, faisant tout un foin pour qu'elle ferme les yeux. Elle ne se doutait pas que Daniel était aussi timide.

Faisant un ballot de ses vêtements mouillés, elle se mit à refaire son sac à dos, disposant l'équipement pour la cuisine et les sacs de couchage en divers points de la pièce. Après quelques recherches dans les étagères à un bout, elle trouva des couvertures et de la nourriture séchée, avec d'autres objets dont elle ne pouvait que présumer que c'étaient des armes.

« Avez-vous faim, Sam ? » demanda Daniel de l'autre côté de la pièce.

« Je n'y avais pas pensé, mais maintenant que vous le mentionnez, je meurs de faim ! » répondit-elle.

Il leva une barre chocolatée qu'il venait visiblement de sortir de sa poche et l'agita devant elle. Souriante, Sam s'avança jusqu'à lui, prit la barre et s'assit à côté de lui. Ils restèrent dans un silence satisfait pendant quelques minutes, écoutant les gargouillements de l'eau au-dessus d'eux, étouffée par les couches de roches et de pierres.

« C'est super de revoir Charlie, vous ne trouvez pas ? Jamais je ne me serais attendu à avoir des nouvelles de lui. Les Tok'ra ne sont pas très doués pour garder le contact, pas vrai ? »

Sam sourit avec regret. « Oui, j'ai de la chance si j'ai des nouvelles de mon père tous les six mois. »

Une main vint couvrir la sienne juste un instant, avant que Daniel ne réponde. « Je ne vous ai jamais demandé ce que vous pensiez de tout ça. Ce que je veux dire, c'est que je sais que devenir un Tok'ra a sauvé sa vie, mais... » Sa voix s'estompa, comme s'il ne désirait pas exprimer quelque chose de mal sur son père.

« Tout ceci est très étrange. Même si Papa et moi n'étions pas très proches, nous nous voyions quand même assez régulièrement. Je me sentais mal du fait que Mark ne le laissait pas voir les enfants, et j'essayais de compenser d'une manière ou d'une autre. Mais tout ce que nous avons jamais fait était de nous repousser l'un l'autre, nous étions des étrangers, n'ayant rien à se dire. Et puis j'ai découvert qu'il avait le cancer et tout s'est écroulé. Je me suis effondrée, et la seule chose, la seule chose qu'il voulait voir avant de mourir était celle que je ne pouvais pas lui donner. »

Sam dut prendre quelques profondes respirations pour empêcher les larmes de couler, mais elle réussit à contrôler la vague d'émotions qui montait en elle. Elle se rappela la fin heureuse, et cela aida.

« Je n'en avais aucune idée, Sam. Vous ne m'en avez jamais parlé. »

« Je sais, je crois que je ne voulais pas que quelqu'un sache ce qui se passait. Le Général Hammond savait, et a été un réel soutien. Et nous ne nous connaissions pas si bien que ça à l'époque. Vous veniez probablement de mourir ou quelque chose comme ça et je ne voulais pas vous accabler. »

Daniel rit, et haussa les épaules. « Je fais ça souvent, n'est-ce pas ? »

Sam ne dit rien, haussant juste un sourcil avant de rire elle aussi. « En tout cas, les choses sont très différentes maintenant. Avec Papa, je veux dire. Nous ne voyons pas aussi souvent, mais ça ne semble pas important. Même quand nous travaillons ensemble et qu'il est un vieux grincheux, je me sens plus proche de lui que je ne l'ai jamais été. »

Il hocha la tête. « Puis-je vous dire quelque chose ? »

« Bien sûr. »

« J'ai toujours eu un peu peur de votre père. Selmak est pas mal intimidant, mais le Général Jacob Carter, c'est quelque chose ! »

« Ca c'est sûr, Daniel. Cependant, il vous aime vraiment bien. »

« C'est vrai ? J'ai toujours eu l'impression qu'il désapprouvait le fait que je sois dans une équipe militaire. »

Elle y réfléchit un moment. « Peut-être au début, mais maintenant il vous voit comme une partie intégrante de SG-1, autant que le reste d'entre nous. »

« Vous savez qu'une fois il m'a interrogé sur vous ? Sur vous et moi... »

« Vous et moi ? »

Avant que Daniel ne puisse répondre, leurs radios grésillèrent, et la voix du Colonel résonna d'un ton désespéré.

« Carter ! Daniel ! Tirez-vous de là en vitesse ! »

Ils se mirent tant bien que mal sur leurs pieds, Sam saisissant sa radio pour répondre tout en courant vers la porte. « Que se passe-t-il, mon Colonel ? »

« Pas le temps... ouvert les vannes... » La transmission fut interrompue, non seulement de son côté, mais aussi du leur. Ils pouvaient entendre le son de l'eau qui se précipitait, s'approchant de plus en plus.

« On dirait que l'eau est toute proche, Sam. Soyez prudente en ouvrant la porte. »

Sam acquiesça, et se mit à tirer la porte avec précaution vers eux. Une énorme vague se précipita à l'intérieur, ouvrant complètement la porte et en moins de deux, ils eurent leurs chevilles dans l'eau. Puis leurs genoux.

Les radios grésillèrent et sifflèrent alors que l'eau tourbillonnait autour de leurs pieds, tentant de les attirer en dessous.

« Nous devons sortir d'ici, Sam. »

Elle lui lança un coup d'œil légèrement paniqué. « Et pour aller où, Daniel ? L'eau vient de par là, ça ne peut qu'être plus profond dans la direction d'où nous sommes venus. »

« Vous avez raison. Nous allons aller de l'autre côté, peut-être que nous trouverons un truc qui sera un peu plus haut où attendre jusqu'à ce que ça baisse. »

Elle savait que c'était quasiment sans espoir, mais quel autre choix avaient-ils ? « OK, allons-y. »

A pas aussi prudents que possibles, s'assurant qu'elle avait un sol dur sous ses pieds pour chaque pas (pas une tâche facile dans une obscurité presque totale et avec de l'eau jusqu'à la taille), elle commença à suivre le couloir dans lequel ils se trouvaient. L'eau montait régulièrement, mais il leur semblait qu'ils progressaient sur une légère pente ascendante.

« Continuez d'avancer, » hurla Daniel, et elle le sentit saisir le dos de sa veste. Cela la déséquilibra brièvement, et il la lâcha un instant plus tard. « Désolé, Sam ! »

« Ce n'est rien. » Elle n'avait pas le souffle nécessaire pour dire davantage. Et maintenant ses dents claquaient, l'eau tout autour d'eux était glaciale.

Après ce qui sembla cinq minutes à forcer son passage, il y eut une autre porte devant elle, sur la droite du couloir.

« Est-ce que je l'ouvre ? »

« Oui, » répondit un Daniel aussi essoufflé qu'elle.

« OK, c'est parti. » Sam prit une profonde respiration et tenta de pousser sur la porte. Elle ne voulait pas bouger. « Daniel, pouvez-vous m'aider ? C'est trop dur de pousser avec l'eau. »

Elle sentit ses mains passer autour d'elle, et saisir la poignée. Ils ne se donnèrent pas la peine de compter jusqu'à trois, ils poussèrent simplement de toute leur force. Elle bougea un tout petit peu, puis un peu plus, et puis juste assez pour qu'ils puissent se glisser à travers.

Avançant à l'aveuglette, Sam tâtonna devant elle, et se saisit de ce qu'il y avait devant elle, une échelle, juste à temps. Elle expliqua à Daniel pour l'échelle et se mit à grimper. Ce fut un processus difficile, glissant, tout cela rendu plus difficile par ses mains gelées qui ne cessaient de glisser sur les barreaux. Mais ils montaient, précédent l'eau qui montait à présent moins rapidement derrière eux, Daniel ayant réussi à refermer la porte autant que possible.

« Jusqu'où ça monte ? » demanda Daniel derrière elle.

« On dirait encore vingt mètres, plus ou moins, mais c'est difficile à dire. »

Plusieurs minutes plus tard, Sam atteignit le sommet et se retrouva en face d'une écoutille qui ressemblait à celles du SGC. Elle leva un bras et la poussa, tombant presque de l'échelle quand elle céda facilement. Et tenta de ne pas s'étouffer lorsque l'eau se déversa à l'intérieur, sur son visage, couvrant son nez et piquant ses yeux.

« Sam ? »

Elle crachota un peu, et remit en place l'écoutille. « Je vais bien. C'est si froid ! »

Il ne dit rien, mais elle savait qu'il acquiesçait. « Alors, et maintenant ? »

Sam se retourna et se percha précairement sur un barreau de l'échelle. Elle se tenait prudemment d'une main, activant sa radio de l'autre. « Mon Colonel ? Teal'c ? Je vous en prie, répondez. »

C'était faible, mais c'était là. « Carter ? Dieu merci ! Où êtes-vous ? Est-ce que Daniel est avec vous ? »

« Mon Colonel, c'est bon d'entendre votre voix. Daniel et moi allons bien... »

« Pour le moment, » interrompit Daniel.

« Pour le moment. Nous sommes dans une sorte puits de mine, mais l'eau continue de monter, » continua Sam.

« Avez-vous atteint le sommet du puits ? »

« Oui, mon Colonel. Mais quand j'ai ouvert l'écoutille, de l'eau est entrée, donc je ne sais pas ce qu'il y a là-haut. Que s'est-il passé ? »

« Quand nous sommes arrivés à la prison où la résistance était retenue prisonnière, nous avons découvert qu'ils venaient de déclencher une autre tentative d'évasion. Nous les avons aidés et sortis de là. Malheureusement, les Jaffa de Kevin ont ouvert une sorte d'écluse qui a ouvert le sommet de la caverne et laissé l'eau entrer à l'intérieur. Nous nous en sommes sortis de justesse. »

« Peut-être que l'écoutille mène à la surface, Sam. Si c'était censé être une sorte d'accès, elle doit mener quelque part. »

« Vous avez sans doute raison. Mon Colonel, aucun moyen que l'eau puisse s'écouler pour que nous puissions sortir par où nous sommes venus ? »

La réponse du Colonel fut brève, l'inquiétude s'entendant dans sa voix. « Absolument pas, Carter. Et d'après Charlie, ça va aller en empirant avec le changement de marée. »

Elle baissa les yeux sur Daniel, et il hocha la tête fermement. « Nous n'avons pas le choix. »

« Monsieur, Daniel et moi allons tenter d'ouvrir à nouveau l'écoutille et espérer trouver notre voie de sortie vers la surface. »

« Carter, et si c'est un cul-de-sac ? »

Daniel plaça sa main sur la radio à la place des doigts tremblants de Sam. « Jack, l'eau au-dessous de nous monte, dans moins de dix minutes, nous n'aurons plus le choix. »

Il y eut un instant de silence. « Très bien. Bonne chance, Daniel. Repassez-moi Carter, voulez-vous ? »

Il lui tendit sans un mot la radio.

« Mon Colonel ? »

« Soyez prudente, d'accord ? Nagez jusqu'à la surface et... mon Dieu... »

« Je le ferai. Vous me souhaitez bonne chance ? »

« Bonne chance, » murmura-t-il. Et attendit. Et lança une prière à Dieu, quel qu'il soit, qui n'en était pas un faux.

ooo

« Qu'alliez-vous dire plus tôt ? » demanda Sam.

« Quand ? » Daniel était confus.

« Vous disiez que Papa vous avez dit quelque chose. »

« Sam, l'eau monte, je pense que ce n'est vraiment pas le moment de... »

« Dites-le moi. »

Il soupira. « OK. Eh bien, c'était il y a quelques années. Il m'a demandé quelles étaient mes intentions à votre égard. »

Sam fut choquée. « Il a quoi ? »

« Je pense qu'il pensait que vous et moi étions... Eh bien, pas que nous étions, mais que peut-être nous y pensions. »

« Y pensiez-vous ? »

« Non ! Sans vouloir vous offenser. »

« Aucune offense. Alors il vous a fait le coup de 'La Discussion' ? »

« Ce n'était pas si drôle que ça. Il a essayé, mais je lui ai fait clairement comprendre que nous étions amis, et que je ne pensais pas à vous de cette façon-là. Il a paru un peu déçu, et marmonné quelque chose à propos d'avoir à parler à Teal'c. »

« Vous inventez ça de toutes pièces. »

« Non. »

« Si. »

« N... ooh, cette eau est glaciale ! »

Sam se redressa et se retourna. « Elle a atteint vos pieds ? Alors il est temps d'y aller. »

Daniel monta derrière elle, ses pieds juste un barreau sous les siens, et pour un bref moment enroula ses bras autour d'elle. « Nous y allons ensemble. »

Sam prit une profonde respiration. « OK, c'est parti. »

ooo

Le temps parut s'arrêter sous l'eau. Elle pouvait sentir la main de Daniel dans la sienne, la tirant vers ce qu'ils espéraient être la surface. Il y avait une lumière au-dessus d'eux, et ils nagèrent et battirent désespérément des pieds vers elle, les poumons commençant à brûler légèrement par le manque d'oxygène. Ils étaient si près, et puis ils rencontrèrent quelque chose de solide. Ils étaient sous un mur de verre, les séparant de la surface, les empêchant de l'atteindre.

Il y avait des formes sombres qui se déplaçaient au-dessus d'eux et Sam et Daniel se mirent à frapper comme des forcenés sur le verre, tentant de le briser, le bouger, n'importe quoi. Ils n'avaient pas d'armes tout avait été laissé dans la caverne quand Jack leur avait dit de ficher le camp.

Soudain, le verre sembla céder un peu, puis il y eut un fracas de tous les diables et ils furent hissés par deux paires de bras puissants. Haletant et pris de haut-le-cœur, Sam découvrit qu'elle était dans les bras de Teal'c, et il la fit se pencher et frotta son dos pour apaiser sa toux et l'aider à se débarrasser de l'eau dans ses poumons. Elle réussit à regarder à sa droite et vit que le Colonel faisait de même avec Daniel. Mais ses yeux ne la quittèrent jamais.

/Fin du Flashback/

ooo

« J'ai vraiment pensé que je t'avais perdue. Si vous n'étiez pas remontés là où vous... »

« Oui, ce fut vraiment très juste, beaucoup trop juste. »

« Charlie était près de la Porte, en train d'aider à évacuer les autres combattants de la résistance. Il s'est senti vraiment mal de vous avoir fait courir un tel risque. »

« Il n'a cessé de le dire. C'est un gentil garçon. »

« Oui, pour un Tok'ra. » Il fit une pause. « Savoir que vous étiez hors de portée et que je ne pouvais rien faire... »

Elle se pencha et prit son visage dans ses mains. « Je suis là, Jack. »

« Promis ? »

« Toujours. » Mais ni l'un ni l'autre ne pouvait être certain de cela.

ooo

Ce fut Cassie qui demanda à ce qu'ils passent plus de temps ensemble et Teal'c, étonnamment, fut celui qui suggéra qu'ils retournent au chalet. Même s'il avait encore à travailler son goût pour la pêche, il comprenait bien l'adolescente et savait un peu ce que Sam et elle traversaient.

Lui aussi avait perdu un parent et connaissait les sentiments qui empoisonnaient ceux qui avaient vécu cette épreuve.

Personne ne protesta quand l'idée fut suggérée et bientôt le groupe de cinq se retrouva au chalet, Sam et Jack assis sur le ponton pendant que Teal'c et Daniel emmenaient Cassandra à la ville voisine pour faire le plein de glace, de la bouffe d'ados et d'alcools – le régime de base dès que les membres de SG-1 se retrouvaient avec l'adolescente.

« Jack. »

« Oui ? » Il arrêta son mouvement de lancer quand elle ne dit rien de plus et la regarda du coin de l'œil. Il baissa ses mains quand il vit qu'elle était en train de le regarder, son expression grave. « Qu'y a-t-il ? »

Sam haussa ses épaules et regarda l'étang, souriant faiblement quand elle aperçut une tortue nager sans bruit. « Je pense que je vais prendre un congé exceptionnel du SGC. Je n'avais jamais réalisé que... » Elle haussa à nouveau ses épaules et ses traits s'étirèrent en une expression troublée. « J'ai négligé Cassie quand elle avait le plus besoin de moi. J'ai été prise par mon propre chagrin, à me distancer de toi... J'ai besoin de me rattraper auprès d'elle et je pense avoir besoin de prendre un peu de temps pour moi. »

Jack acquiesça en silence. Il n'était pas surpris. « Je pense que c'est une bonne idée. Faire une pause, se reposer. Ca vous fera du bien à toutes les deux. »

« Ca ne te dérange pas ? »

« Pourquoi cela devrait-il me déranger ? »

« Je ne sais pas. » Elle haussa à nouveau les épaules, paraissant incertaine. « Cassie veut quitter le Colorado. Ce sont les vacances d'été elle veut de vraies vacances. J'ai juste pensé que ça te dérangerait, je ne sais pas, que peut-être je te manquerais ? »

La note d'inquiétude dans sa voix lui fit poser la canne à pêche et se tourner pour la regarder en face. Il tendit une main et écarta une mèche de cheveux de son visage, sa main s'attardant comme ses doigts glissaient sur son visage. Il était temps de mettre les choses au clair et lui dire la vraie raison de son attitude distante au cours des dernières semaines, temps de la rassurer que cela n'avait rien à voir avec ce que son double maléfique leur avait fait.

« J'ai entendu dire que DC était un endroit sympa pour passer l'été, » dit-il d'un ton nonchalant, abaissant sa main pour la poser sur la sienne. « Le Général Hammond a décidé de se retirer de la tête du Homeworld Security. Ils m'ont demandé de prendre sa place. » Il vit la surprise sur son visage, la vit disparaître rapidement derrière un masque soigneusement élaboré. « Ils ont dit que ce serait la solution parfaite à notre problème, mais je n'allais pas l'accepter si ça signifiait que j'allais être loin de Springs... et de toi. »

Elle sourit à cela, un peu de sa peur allégée par la sincérité dans sa voix et le rouge de l'embarras qui montait à ses joues. « Je parie qu'ils n'étaient pas enchantés par ça, surtout que nous avions dit que cela n'interférerait pas... »

« En fait, le Président est pas mal compréhensif. » Il sourit malicieusement et serra brièvement ses doigts. « Je crois que tu as un autre admirateur dans les rangs. » Son sourire s'agrandit quand les doigts de Sam se refermèrent sur les siens et serrèrent. « Il a suggéré que ce soit à temps partiel. Quatre jours là-bas et trois jours dans le Colorado. Bien sûr, si tu es à DC avec Cassie durant les premiers mois... »

Ils se regardèrent, un sourire identique fendant lentement leurs visages. Il tira doucement sur sa main jusqu'à ce qu'elle déplace sa chaise plus près et il passa un bras autour de ses épaules, l'attirant plus près. Ce n'était pas le meilleur départ pour officialiser leur relation intime, mais au moins c'était un début.

Pendant de longues, paisibles minutes, ils restèrent silencieux, savourant simplement la compagnie de l'autre, savourant la nouvelle proximité et remerciant Thor, ou tout être qui prenait soin d'eux, de leur permettre d'être arrivés à ce point de leurs vies, d'avoir surmonté les obstacles que l'univers avait décidé de mettre sur leur chemin.

Le crissement du gravier sous les pneus dans l'allée les avertit du retour des autres, mais au lieu de s'écarter comme ils l'auraient fait autre fois, Sam s'approcha un peu plus et soupira doucement quand il déposa un doux baiser sur le haut de sa tête.

« Nous allons devoir le dire à Daniel et à Teal'c. Ils méritent de savoir ce qui se passe. »

« Ils comprendront, » la rassura-t-il d'une voix calme, resserrant brièvement son bras autour de ses épaules. « De plus, ce n'est pas comme si c'est pour toujours. Tu reviendras et je viendrai te voir aussi souvent que possible jusqu'à ce que quelque chose de plus permanent soit décidé. »

« Permanent comme toi à DC à plein temps ? »

« Non. » Il sourit à nouveau elle sentait qu'il y avait là plus qu'elle ne voyait. « La retraite. Définitive, cette fois. Pas question de me faire revenir. »

Elle se crispa, mais ne dit rien, se contentant finalement de hocher la tête contre la sienne. « Et SG-1 ? Ce sera leur première question... »

Il y réfléchit quelques instants, son front se creusant comme il essayait de mettre un nom sur le visage du nouveau type qui allait débuter au SGC. « Mitchell. Le nouveau type. Ce sera une bonne façon pour lui d'apprendre. »

Elle gloussa, en y réfléchissant. Ce ne serait pas la première fois qu'un nouveau membre du SGC était mis tout de suite dans le bain, raisonna-t-elle, se rappelant son propre début avec le programme – en moins de deux semaines, elle travaillait avec un Colonel grincheux, un archéologue qui avait vécu sur une autre planète pendant un an et un alien qui parlait rarement et ne souriait presque jamais. Elle s'en était bien sortie. En quelque sorte. « Tu t'arrangeras avec ton remplaçant ? »

« Considère que c'est fait. »

« Merci. » Elle inclina sa tête en arrière pour accepter le baiser affectueux qu'il lui accorda et sourit quand elle entendit un profond soupir derrière eux.

« Vous deux, vous devriez vraiment prendre une chambre, » remarqua Daniel, posant la glacière que Teal'c et lui avaient descendue jusqu'à la berge herbeuse avec un grognement.

Cassandra pouffa et s'avança pour s'asseoir devant le couple sur le ponton, ôtant en vitesse ses chaussures et chaussettes pour pouvoir balancer ses pieds dans l'eau froide. « Je trouve que c'est mignon, » déclara-t-elle, enchantée par la vue de la tortue, que Sam avait aperçue plus tôt, qui passait à la nage. « Cool ! »

« Ne feriez-vous pas de même si Sarah Gardner était ici, Daniel Jackson ? »

Sam sourit largement et secoua la tête, se redressant dans sa chaise, mais gardant le contact avec Jack en tenant sa main. Ils lui manqueraient, réalisa-t-elle avec un pincement au cœur, et elle dut se dire à elle-même qu'ils ne seraient séparés que temporairement.

« Assez de chamailleries, les enfants, nous avons une annonce à faire. » Jack soupira quand les yeux de Daniel sortirent presque de leurs orbites et que la tête de Cassie pivota si vite qu'il était sûr que ça avait dû faire mal, alors que son regard tombait tout de suite sur la main de Sam. « Non, pas ce genre d'annonce, » ajouta-t-il, faisant les gros yeux. « Pas encore. » Il sentit le regard de Sam se poser sur son visage avec un air inquisiteur et il s'efforça de ne pas rougir. « C'est à propos du boulot. »

Le visage de Cassie se renfrogna et elle reporta les yeux sur l'étang. Sam lui jeta un coup d'œil qui disait qu'il était méchant, mais il sourit et haussa les épaules et lui répondit d'un regard qui disait qu'il n'y avait là rien de nouveau.

La réaction, il savait, en vaudrait la peine, et ce fut le cas.

Cassie poussa un cri perçant et sauta sur ses pieds, manquant de peu, se faisant, de tomber la tête la première dans l'étang, avant de jeter ses bras autour de Sam. Elle babilla avec excitation toute la matinée, tout l'après-midi et une bonne partie de la soirée sur ce qu'elles pourraient faire, où elles iraient et, bien sûr, quels magasins faire, où elles pourraient accumuler des kilomètres de factures.

Les réactions de Daniel et de Teal'c manquèrent un peu d'entrain, heureux pour leurs amis, mais incertains quant à leurs places, et ce ne fut qu'après une conversation qui prit une bonne partie de la nuit qu'ils eurent l'assurance que cela n'était en rien la fin, simplement un nouveau départ pour eux tous.

Aux premières heures du matin, Daniel et Teal'c se retirèrent dans la chambre d'ami et Cassandra se pelotonna dans le canapé où elle avait insisté pour dormir durant leur séjour, ordonnant au couple d'aller au lit pour qu'elle puisse dormir un peu.

Ils s'étendirent sur le lit dans la chambre principale, les bras autour de l'autre, le sommeil leur échappant.

« Tout ira bien, n'est-ce pas ? »

La question fut posée à voix basse, si basse qu'il faillit ne pas l'entendre. Il resserra ses bras autour d'elle et passa une jambe par-dessus les siennes, sa main caressant de manière apaisante son dos pour dénouer les muscles tendus. « Ce sera super. »

« Promis ? »

« Toujours. »

The end