Voilà enfin le dernier chapitre ! J'espère qu'il vous plaira
Et n'oubliez pas ... Reviews acceptées ! :)
Pendant plusieurs semaines, les articles s'enchaînèrent, se répondirent. Harry emmena Drago à des inaugurations d'orphelinat, le fit participer à des reconstructions de monuments historiques, fit des communiqués sur sa profession en n'oubliant pas d'inclure le nom du plus jeune Malefoy. Il fallait créer une nouvelle image au Serpentard ; celle qu'il méritait réellement. Seulement, en face de ça, ses opposants ressortaient comme ils l'avaient craint tous les cadavres du placard. Et ils étaient nombreux, cachés dans les cachots Malefoy. L'armada juridique embauchée par l'héritier Potter ne fut pas de trop pour s'extirper de cette situation compromettante, jouant sur le fait que le fils n'était pas responsable des actes des parents.
Cela n'empêcha pas Drago de se faire accoster plusieurs fois assez violemment lors de balades tout à fait anodines sur le Chemin de Traverse, sans aucune raison valable. Et parfois, lorsqu'un épisode particulièrement désagréable ou sanglant était relaté dans les fameux articles, la population pouvait se montrer très agressive. La première fois que cela survint, Harry n'était pas présent et il se reprocha longuement son absence lorsque Ginny, avec qui il s'était réconcilié depuis peu, l'avait appelé en catastrophe pour le prévenir que le blond était à Sainte Mangouste avec de multiples fractures et une commotion cérébrale. Il entra dans une colère noire lorsqu'en arrivant près de la chambre de Drago, il surprit les infirmières jouer à la courte paille celle qui allait devoir « soigner ce rebut ». L'esclandre fut relatée avec maints détails dans la Gazette du Sorcier le lendemain, photos et interviews à l'appui. Il fallait dire que l'éclat avait retenti dans tous les étages, jusque chez le directeur et pour cause : Harry Potter était le principal donateur de l'hôpital et il venait de décider de cesser tous ses investissements pour créer sa propre clinique.
La seconde fois en revanche, Harry et Aaron n'étaient pas loin ; ils étaient en déplacement professionnel tous les trois pour superviser la construction de la fameuse clinique Severus Rogue et poser les premiers sortilèges et runes sur les fondations quand ils entendirent un étrange bourdonnement côté sud. Le côté où officiait Drago. Ils ne pouvaient pas transplanner en raison de l'instabilité du terrain et des champs magiques encore trop forts aussi durent-ils entamer un sprint sur plusieurs centaines de mètres pour arriver près de la future entrée.
Ils furent surpris de se retrouver devant plus d'une centaine de personnes, qu'on aurait pu assimiler à des manifestants moldus à la différence qu'il ne portaient aucune banderole. Ils étaient postés en arc de cercle devant ce qui allait être le hall d'entrée et vociféraient avec force. Tout d'abord Harry crut qu'ils hurlaient dans le vide puis il se rendit compte qu'il ne voyait Drago nulle part. C'est ce moment que choisit un des sorciers de la foule pour lancer un sort dont les deux Ensorceleurs ne pouvaient voir le but en raison des matériaux qui leur bouchaient la vue. Toutefois, ni Harry ni Aaron ne se firent d'illusion sur la cible : Drago devait être droit devant.
Harry se souvint de la panique qui l'avait envahie lorsqu'il avait appris l'hospitalisation du blond et il se jura qu'il était hors de question que ça recommence. D'un signe de tête, il envoya Aaron derrière les premiers murs pour qu'il rejoigne le Serpentard par l'arrière tandis que lui aborderait le foule de front. Un Harry Potter en colère faisait toujours son petit effet.
Les premiers à l'apercevoir ne le reconnurent pas et commencèrent à le siffler, le prenant pour un simple employé qui travaillerait sur le chantier. Il continua d'avancer, imperturbable, la main serrée sur sa baguette magique. Il devait les contenir et les effrayer car tout Sauveur qu'il soit, il ne pourrait jamais faire face à autant d'adversaires. Quand il arriva suffisamment près, ses yeux verts et ses sempiternels cheveux noirs ébouriffés commencèrent à évoquer quelque chose à la première ligne de sorciers. L'agitation se calma un peu dans les rangs et Harry jeta un œil sur le côté pour apercevoir Aaron aux côtés de Drago en train d'ériger un mur de protection. Le brun maudit le Serpentard pour l'avoir convaincu de retirer la montre-portauloin qui « n'aurait fait que perturber les sorts des fondations ».
L'héritier Potter pointa sa baguette sur sa gorge et lança un Sonorus. Il harangua la foule d'une voix claire, mais chargée de colère. « Pourrais-je savoir ce qui vous amène ici ? Et ce qui vous donne le droit d'attaquer ainsi mes employés, sur mon chantier ? Si quelqu'un ici à quelque chose à reprocher, qu'il le fasse ouvertement, mais j'ai tendance à ne pas apprécier ce genre de petites vendettas dignes des plus viles organisations criminelles. » Un léger vent soufflait derrière lui, faisant claquer sa cape, augmentant sa prestance et son pouvoir d'intimidation. Pendant de longues secondes, seul le silence régna puis une femme prit la parole, cachée parmi la foule. « On ne veut pas de Mangemort en Angleterre ! Qu'il retourne d'où il est venu ! Nos enfants ne sont pas en sécurité ! » Une clameur s'éleva de la masse grouillante, la majorité semblant approuver ces propos. « Ouais, on ne veut pas de ce genre de raclure pour construire nos hôpitaux ! » Enchérit une autre personne, un homme à la moustache imposante qui lui fit penser à Vernon Dursley.
Harry sentit la colère monter en lui. Ces crétins n'avaient absolument aucun pouvoir de discernement. Il était persuadé qu'ils devaient être de ceux qui s'étaient sagement planqués dans leur maison en attendant qu'une bande de gamins à peine majeurs se fassent tuer pour leur liberté. Et ils venaient maintenant parler de sécurité, ils osaient … Le Gryffondor ne faisait pas attention à ce qui l'entourait et il ne remarqua pas que le faible vent qu'il l'entourait s'amplifiait démesurément. Des tourbillons de sable se formaient ça et là, tout autour du groupe de manifestants. Il reprit la parole, la voix grondante. « Je sonde vos visages et je n'ai le souvenir d'aucun de vous sur un champ de bataille. Je n'ai vu personne venir combattre directement ces Mangemorts qui vous font tellement peur. Où étiez vous quand des étudiants de quinze ou seize ans mourraient pour vous ? Vous venez faire la chasse aux Mangemorts ? Vous vous réveillez un peu tard, la guerre est terminée. J'assure personnellement l'intégrité de TOUS mes collaborateurs. Comment osez vous prétendre que j'aurais embauché et protégé une personne comme ça sachant ce que j'ai fais ? » Il cracha ces derniers mots en faisant un large arc de cercle de son bras. Ce geste envoya une onde magique dans les premiers rangs de la manifestation, renversant les participants. Seul un profond silence lui répondit, la plupart des visages baissés vers le sol. « Je comprends que vous puissiez avoir peur, et que les souvenirs soient bien présents. Mais croyez-moi, Drago Malefoy n'est pas un Mangemort. Ne suis-je pas le premier qu'il aurait du blesser ? Rentrez chez vous, vous avez des familles qui vous attendent, des amis, ce sera bien plus productif qu'ici. Nous avons encore beaucoup de travail. » Son ton ne souffrait aucune réplique mais il espérait que cela allait suffire.
Au grand soulagement des trois Ensorceleurs, la foule se dispersa peu à peu. Harry se dirigea avec empressement vers Aaron et Drago pour s'assurer qu'aucun sort perdu ne les avait atteint et pour pallier toute tentative d'attaque surprise. Il aperçut d'abord Aaron, un genou à terre, penché … Penché sur Drago ! Son sang ne fit qu'un tour, il se précipita sur les deux hommes et découvrit son blond préféré pâle et tremblant, adossé contre le mur de pierre.
« Que s'est-il passé ? Drago, qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien rien … Juste un peu fatigué …
- Fatigué ? Drago qu'as-tu fait ?
- Ça faisait un moment qu'ils étaient là tu sais. J'ai cru que vous n'alliez jamais arriver. » Reprocha le blond et Harry entendit bien le vous comme un tu.
« J'ai fais au plus vite Dray. Tu n'es pas blessé Aaron ?
- Non moi ça va. Quand j'ai rejoint Drago nous avons érigé un petit mur de pierres mais tu as complètement retenu l'attention de la foule.
- Comme toujours. Commenta le bond
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- Potter … Tu sais comme moi que j'ai été Mangemort avant d'être espion. Que valent tes paroles ?
- Par Merlin tu avais dix sept ans ! N'importe qui d'autre à ta place aurait suivi ses parents, surtout avec Lucius comme père ! Mais toi tu as eu la force de retourner ta veste !
- Je ne mérite pas de …
- De quoi ? » Gronda Harry
Drago jeta un œil vers Aaron. Le commentaire qu'il allait faire aurait été bien imprudent. S'ils s'en doutaient, ni Cathy ni Aaron n'avaient été mis officiellement au courant de la relation qu'il entretenait avec le patron.
« Rien. Je n'ai rien dit.
- Je te ramène à la maison … Enfin euh, chez toi. » Bafouilla Harry en se rendant compte de sa méprise devant Aaron
L'américain le tranquillisa avec un sourire indulgent.
« Ne t'inquiète pas Harry. Je ne dirai rien. Votre vie ne regarde que vous.
- Tu peux prendre ta journée Aaron. Ne crois pas que le fayottage paie ! Transmets le message à Cathy aussi, qu'elle ne soit pas la seule à travailler. Rendez-vous demain matin, même heure. Le congédia Harry
- D'accord. A demain alors. Repose toi Drago.
- Merci. »
Aaron s'éloigna pour rejoindre la route et transplanner en toute sécurité, laissant les deux hommes seuls. Harry put enfin céder à sa pulsion première et serrer très fort l'autre homme contre lui.
« Ces idiots m'ont fait peur ! Je n'aurais pas supporté d'aller te chercher encore une fois à l'hôpital. Déclara-t-il en se reculant
- Avec toutes les visites que tu as faites à l'infirmerie, tu ne supportes plus les hôpitaux ?
- C'est sûrement lié oui. Non et puis c'est surtout à chaque fois toutes ces infirmières qui me tournent autour, c'est usant si tu savais … » Plaisanta le brun.
Drago bougonna et fronça les sourcils, déclenchant le rire de Harry.
« C'est te voir blessé qui pourrait devenir usant. Je n'ai aucune envie que ça arrive plus que nécessaire.
- Tu deviens sentimental Potter. Ricana Drago pour marquer sa gêne.
- J'ai toujours été sentimental Malefoy. On rentre ?
- Ne pourrions-nous pas rester ici ? J'ai toujours trouvé cette ambiance glauque extrêmement romantique. Toute mon enfance !
- Suis-moi, aristocrate effronté.
- A tes ordres, serviable roturier. »
Les deux hommes arrivèrent dans l'entrée de l'appartement qu'ils occupaient désormais comme un couple. Harry supportait Drago qui avait présenté quelques difficultés à la marche et ils se dirigèrent vers le sofa, point de repos le plus proche et plus confortable que le sol. Harry lâcha Drago qui s'affala peu élégamment sur le-dit canapé, ne manquant pas de protester.
« Hé ! Tu pourrais me montrer un peu plus d'égards !
- Oh pardonnez moi votre majesté ! Dois-je appeler un esclave pour qu'il se fasse fouetter ? Enchérit Harry en grimpant à quatre pattes sur le sofa au-dessus du blond. Drago fit glisser ses mains le long des flancs du brun avant de répondre.
- Je pense que je vais devoir punir directement le contremaître pour une faute aussi grave.
- Je suis curieux de voir ça. Qui est ce fameux contremaître ?
- Ne l'ai-je pas en face de moi ?
- Vous m'offensez … Joua Harry
- J'en suis navré. Murmura Drago avant de se saisir des lèvres du brun, doucement.
- Menteur. Souffla Harry
- Quel vilain mot. Je préfère diplomate. Répondit Drago entre deux baisers en souriant
- Ne crois pas que tu vas m'amadouer comme ça.
- Pourquoi devrais-je t'amadouer ? Tu es déjà totalement apprivoisé. »
Harry se redressa, indigné. Il surplombait le Serpentard qui lui lançait un regard moqueur depuis ses grands yeux gris.
« Fais attention à ce que tu dis Drago Malefoy, le plus apprivoisé n'est peut-être pas celui que l'on croit.
- Personne ne dompte un Malefoy !
- Ce n'est pas ce que tu dis quand je … Commença Harry, une moue suggestive au coin des lèvres
- Là ça ne compte pas !
- Et moi je pense que ça compte beaucoup. Insista le Gryffondor en ondulant des hanches.
- Han … Tu triches ! Protesta le blond
- Je ne savais pas qu'il y avait des règles. Susurra Harry en glissant sa main entre leurs deux corps. Drago haleta.
- Je préfère peut-être quand il n'y en a pas. Reprit le blond en ôtant les lunettes du nez de son compagnon
- Je ne vais plus rien voir. Objecta Harry
- Rapproche toi. Lui conseilla son amant
- Mais ça va me donner chaud. Reprit-il, sur le même ton que Drago
- Déshabille toi. Continua le Serpentard
- Mais ça va m'exciter. Murmura le brun en se collant un peu plus, apportant la preuve de ce qu'il disait
- Alors baise moi. Lança Drago, aguicheur
- Tu es vulgaire !
- Mais tu aimes … »
Sa tirade fut coupée par une bouche entreprenante et exigeante. Harry fit remonter sa main le temps d'enlever leur robes de travail, fébrilement mais avec l'assurance de l'expérience, ainsi que leurs chemises. Leurs bouches ne se quittaient pas, embrassant, suçant, mordant leur opposée.
Quand ils furent torses nus, Drago tenta de s'asseoir dans le canapé et amorça une manœuvre pour inverser leurs places mais Harry le bloqua poignets derrière la tête, l'air prédateur. Drago frissonna d'anticipation, passa sa main sur la nuque du brun, remonta dans les cheveux broussailleux et observa avec amusement le visage d'Harry se détendre et sa tête rouler comme un chat. Puis il engagea de petits mouvements circulaires et les yeux verts se rouvrirent soudainement, laissant voir le maelström d'émotions qui pouvait agiter leur propriétaire, le désir surplombant tout le reste. Harry se pencha dans le cou du Serpentard, humant le parfum masculin et jouant avec la carotide palpitante qu'il éraflait de ses dents.
« Tu me rends complètement fou. Déclara Harry en remontant vers l'oreille de Drago
- Toi aussi … Enfin moi aussi … Ooow ! Gémit le blond
- Toujours aussi sensible Malefoy ?
- Je ne suis pas sensible Potter je … hmpf !
Harry venait de glisser sa main dans le pantalon du Serpentard dont la ceinture mystérieusement débouclée et les boutons ouverts permettaient un large accès.
- Tu quoi ? Je n'ai pas bien compris …
- Je suis … Oh Merlin … Je ne suiiis … Haan ! »
La bouche de Harry était posée dans le cou de Drago et s'affairait -conjointement avec sa main- à lui faire perdre tous ses moyens, ce qui fonctionnait assez bien. Après quelques minutes de ce dur traitement, le blond était en nage et essoufflé, il se contorsionnait dans l'espoir d'avoir un peu plus et maudissait les inventeurs des vêtements et des allumeurs comme Harry Potter. Harry lui exultait, il aimait avoir le contrôle sur Drago comme ça, le voir abandonné ne le rendait que plus beau et plus désirable. Et à cet instant précis il était même au delà du désirable.
Sous les suppliques du Serpentard, Harry enleva prestement leurs pantalons et fit glisser les boxer au sol. Le voir, et surtout le sentir complètement nu, acheva de l'exciter. Il revint se placer entre les jambes de Drago, leurs bassins en contact, et planta son regard dans le sien. Aguicheur, Drago passa son bras au dessus de sa tête et releva un peu son bassin, prenant une pose sexy et accentuant le contact entre eux deux. Il ferma les yeux cependant quand il vit Harry se courber vers son ventre, anticipant la suite.
Harry se fiait aux crispations des doigts du Serpentard dans ses cheveux pour savoir quoi faire et comment et il fut récompensé par de longs gémissements qui finirent même par se transformer en halètements très évocateurs. Toutefois, lorsque Drago repoussa sa tête il obéit et remonta vers son visage après avoir remplacé ses lèvres par ses mains. Le Serpentard avait une main crispée sur le tissu du canapé tandis que l'autre s'agitait épisodiquement avant d'aller se caler contre sa cuisse ou contre un coussin. Il ouvrit les yeux quand Harry arriva au-dessus de lui et laissa échapper un gémissement suite à une caresse particulièrement efficace.
« Je te veux … En moi. Maintenant. Exigea le blond en appuyant une main contre les fesses du Gryffondor
- Tu es sûr ? S'enquit Harry
- Tu as d'autres questions comme ça Potter ? »
Harry, ne pouvant pas décemment décliner une telle offre, prépara rapidement Drago, tira tant bien que mal un coussin de sous leurs jambes pour le placer sous le bassin du blond et ce sans les faire tomber tous les deux. Puis, il revint à hauteur de visage comme pour s'assurer que son partenaire était toujours consentant. Ils ne l'avaient que rarement fait dans ce sens là, les sensations étaient au rendez-vous mais Harry craignait toujours de mal faire. Il ne vit aucun signe de refus et passa au stade suivant, prenant sur lui pour adapter son rythme aux capacités de Drago, veillant à toujours lui procurer un maximum de plaisir. Il engagea des mouvements de va et vient qu'il coordonna entre ses reins et sa main toujours sur la verge du blond, s'attachant à lui faire perdre la tête sans perdre le contrôle.
Harry, voyant la jouissance arriver, ne quitta pas son visage des yeux. Il parcourait du regard ces lèvres rosées martyrisées, ce nez pointu si aristocratique, ces pommettes douces et relevées, et surtout ces deux yeux couleur orage dans lesquels il pourrait se perdre. Un constat fulgurant s'imposa alors à lui, sans qu'il sache ni comment ni pourquoi. Drago attrapa sa nuque et l'attira dans un baiser lascif et érotique puis s'arrêta, incapable de coordonner ses mouvements plus longtemps. Le Gryffondor fit alors mine de ralentir la cadence.
« Harry ne t'arrête pas ! Gronda Drago, immédiatement
- Pourquoi cela ?
- Ne joue pas …
- Sinon quoi ?
- Sinon je … Je … Oui !
- Je t'aime. »
Les mots avaient franchi sa bouche avant qu'il ait pensé à les formuler, au moment même où l'orgasme emportait Drago, aussi Harry n'était-il pas certain que ce-dernier l'avait entendu. C'était la première fois qu'il prononçait ces mots à Drago, et l'ampleur de la révélation lui apparut seulement. Amoureux d'un homme. Amoureux d'un Malefoy. Amoureux de Drago, de ses qualités et tous ses petits défauts, de son physique de rêve et son caractère d'aristocrate, de ses chemises en soie et de son humour caustique …
Le Serpentard, voyant que son amant n'avait pas encore atteint le point de non retour, prit les rennes et se redressa. Il poussa Harry dans l'autre sens pour le forcer à reculer et à s'asseoir. Il cala un coussin derrière le dos du brun … et descendit brusquement sur le sexe tendu qu'il guidait de sa main. Harry eut le souffle coupé, à la fois par la vision hautement excitante et par les sensations qui l'avaient soudainement envahi. Rapidement, suite à la cadence imposée par Drago, il commença à perdre pied et ne connaissait rien de plus que les lèvres de Drago contre les siennes, ses mains dans son dos, ses mains dans sa nuque, son corps dans son corps et ce plaisir qui pulsait littéralement à l'intérieur de lui. Drago jouait avec le lobe de son oreille et il sentait l'orgasme venir lorsqu'il entendit murmuré à son oreille « Je t'aime ».
Le cœur du Gryffondor manqua un battement puis reprit brutalement, tambourinant comme un oiseau affolé dans sa cage thoracique. Et les différentes sensations combinées l'amenèrent directement au point de non retour, un feu d'artifice explosant à l'intérieur de son crâne et son corps, le laissant alangui et fatigué. Il s'allongea sur le canapé et Drago se cala à côté de lui, une main posée sur son torse et la tête nichée dans le creux de son épaule.
Peu à peu, la respiration de Harry reprit un rythme normal en revanche son cerveau tournait à plein régime. Il avait dit à Drago qu'il l'aimait. Et Drago lui avait répondu la même chose en retour. Pour la première fois, ils avaient clairement mis des mots sur ce sentiment spécial entre eux deux. Mais qu'en était-il réellement ? Il était assez bien placé pour savoir qu'un homme, dans certaines conditions, ne savait plus vraiment ce qu'il disait ni faisait. Peut-être que Drago n'avait émis qu'une sorte de réponse automatique, peut-être que …
« Harry, tout va bien ? L'interrompit le blond, intrigué par son mutisme et son regard perdu dans le vide.
- Oui oui …
- Harry … Qu'est-ce qu'il y a ? Insista Drago en prenant le menton du Gryffondor entre son pouce et son index.
Harry planta ses yeux dans les prunelles grises en face de lui, prit une grande respiration et se lança.
- Tu m'aimes ? Chercha-t-il à confirmer.
Drago ne lâcha pas le regard mais ses lèvres s'entrouvrirent légèrement, comme pris par surprise. Aucun son ne sortit de sa bouche cependant, et le cœur d'Harry se vrilla douloureusement. La déception était à la hauteur de l'espoir qu'il avait naïvement entretenu.
- Ce n'est pas grave. Oublie ça d'accord ? Je vais me doucher. » Déclara rapidement le brun, repoussant le corps de l'autre pour se diriger vers la salle de bain.
Il avait espéré que ce n'était qu'un malentendu et que Drago allait réagir, le rattraper, dire quelque chose. Il n'en fut rien, le Serpentard resta allongé sur le canapé, interdit.
En rentrant dans la cabine de douche, Harry sentit les larmes lui monter aux yeux. Avait-il perdu ses amis, commencé à défier les conventions sociales, avait-il tout changé à sa vie pour quelqu'un qui ne l'aimait même pas ? S'était-il ridiculisé à l'instant en espérant quelque chose d'impossible ? Peut-être qu'entre hommes ces choses là ne se faisaient pas. Personne ne lui avait jamais rien dit à ce sujet. Peut-être que Drago n'avait jamais envisagé d'avoir une quelconque relation amoureuse avec lui.
Se sentant prêt à se laisser aller, il dirigea le jet vers sa tête, mélangeant l'eau et ses larmes. Il se sentait tellement stupide ! C'en était presque rageant. Attrapant le flacon de gel douche, il en versa un bonne rasade directement sur son corps et commença à frotter vigoureusement, tentant d'évacuer sa frustration. Il entendit la porte de la salle de bain se refermer mais resta campé dans sa position, face au mur. Un courant d'air froid lui appris que la porte avait été ouverte puis refermée et il aperçut les pieds de Drago à côté des siens. Drago attrapa ses hanches et il tressaillit.
« Harry … C'est quoi ce départ ?
- Rien Drago. Ce n'est rien.
Il détestait sa voix à l'instant. Malgré l'effort qu'il avait tenté de faire, on pouvait nettement noter un ton plus rauque que d'habitude.
- Je suis désolé …
Et voilà … Il s'excusait. Il allait le quitter. Il ne voulait plus de lui. Il ne voulait pas d'un pot de colle amoureux transi. Il allait partir. Un gémissement s'échappa des lèvres d'Harry pendant qu'il essayait de se noyer sous le jet d'eau.
- Je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça tu comprends ? Ce n'est pas ce que j'avais imaginé pour nous.
Et il en rajoutait une couche ! Oui, il avait compris, pas la peine d'insister !
- C'est bon Drago je pense que j'ai saisi. Répondit-il, froidement
- Tu es fâché ?
- Si je suis en colère ?! Mais tu te fous de moi ? Tu te sers de moi, tu fous ma vie en l'air et tu voudrais que maintenant je te dise merci et au revoir ?! Mais qu'est-ce que tu crois ? S'écria soudainement le brun, en se retournant.
Il capta l'air complètement incrédule du blond. Il se rendit compte qu'il pleurait toujours et que cela devait détonner complètement avec la colère qu'il exprimait. Puis il vit le visage de Drago se fermer.
- Je suis désolé d'avoir foutu ta vie en l'air Potter. Vraiment. Mais ça peut s'arranger. »
Et il sortit de la douche pendant que les pleurs du Gryffondor augmentaient.
Quand il entendit la porte claquer, les jambes d'Harry cédèrent et il se retrouva assis sur ses talons à sangloter. Quand après plusieurs minutes, il parvint à se calmer, sa réaction lui parvint d'un autre point de vue. Il avait été totalement misérable ! L'homme qu'il aimait … venait de partir, et lui il pleurait comme une femme enceinte ! Cela ne lui ressemblait en rien. Il coupa l'eau et en quelques secondes, ne prenant même pas le temps de se sécher, il jaillit hors de la pièce pour confronter Drago.
La douche était accolée à la chambre, aussi arriva-t-il directement face au lit. Lit où un sac était ouvert. Sac dans lequel Drago lançait rageusement, en vrac, pulls pantalons et sous vêtements. Un immense vide se créa dans le ventre du Gryffondor. Drago ne pouvait pas partir. Pas comme ça. Et pour aller où ? Hors de question !
« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il, encore incertain de sa voix
- Je répare mes erreurs ! Je m'en vais. Répondit Drago, agressivement
- Tes erreurs ? … Je suis une erreur c'est ça Malefoy ?
- N'est-ce pas ce que tu as dit à l'instant ? Que je t'avais manipulé ?! Que j'avais gâché ta vie ?! - Je te l'avais dit Harry ! Je t'avais demandé si tu étais sûr ! Je t'avais dit que je ne voulais pas que tu regrettes ! S'écria le blond, d'un ton mi réprobateur - mi indigné.
- Et bien je me suis trompé ! Oui je regrette ! Je regrette d'avoir fait ça pour un homme qui fuit quand on lui parle de sentiments ! Répliqua Harry, crachant sa déception.
Drago arrêta alors son geste et le lot de chemises tomba par terre.
- Pardon ? De quoi tu parles ? Questionna-t-il, circonspect
Harry eut alors un affreux doute qui, paradoxalement, gonfla son cœur d'espoir.
- Pourquoi tu pars Drago ?
- Parce que je ne veux pas que tu gâches ta vie avec moi si ce n'est pas ce que tu désires.
- Pourquoi je ne le voudrais pas ?
- C'est ce que tu as dit dans la douche …
- Tu venais de me dire que tu n'avais pas prévu de … d'avoir une relation de ce type avec moi.
- De quel type Harry ?
- Pourquoi tu n'as pas répondu à ma question tout à l'heure ? Reprit Harry sans répondre
Une fois de plus, Drago ressembla à une biche prise dans les phares d'une voiture et Harry eut un rire sans joie. Finalement il avait espéré pour rien.
- Tu vois, c'est de ce type là que je parle.
Le Serpentard sembla alors retrouver la maitrise de son corps et il s'avança rapidement vers son compagnon. Sans lui laisser le temps de réagir, il attrapa son visage en coupe et l'embrassa. Harry, un peu décontenancé, se laissa faire, bras ballants.
- Je t'aime. Chuchota Drago. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Répéta-t-il en parsemant la mâchoire du brun de baisers.
Les mots parvenant à son oreille, Harry ne mit que quelques dixièmes de secondes à les intégrer et à réagir. Ses bras jusque là inactifs vinrent se placer dans le dos du Serpentard et le serrèrent contre lui. Drago continuait sa litanie et Harry l'interrompit en l'embrassant. Quand le baiser prit fin, Drago s'écarta.
- Tu n'es rien d'autre qu'un Gryffondor stupide.
- Et toi un Serpentard mesquin. Qu'est-ce que tu voulais dire par « je n'imaginais pas que ça se passerait comme ça » ?
- Et bien … J'avais imaginé un contexte plus …
- Romantique ?
- On peut dire ça comme ça.
- Faire l'amour avec moi n'est pas romantique ?
Drago éclata de rire.
- Chacun ses définitions.
- Et maintenant que je suis propre, c'est romantique ?
Drago sembla hésiter puis, d'un mouvement de main, fit apparaître quelques bougies ça et là.
- Là c'est mieux.
- Je t'aime Drago Malefoy.
- Et là c'est juste parfait. »
Après cet épisode, Harry commença doucement à s'afficher aux côtés de Drago, avec des sorties, sans contexte officiel autour. Ils commencèrent par des évènements anodins, un vernissage, un match de Quidditch, et se gardèrent bien de faire preuve d'une quelconque marque d'affection qui aurait pu être interprétée. Toutefois, certains tabloïds commencèrent à émettre des sous-entendus sur leur relation, permettant à Harry et Drago de « prendre la température du peuple ». Il s'avéra que, comme prévu, l'opinion publique n'était pas franchement favorable à l'homosexualité cependant, un nombre de plus en plus important de sorciers déclaraient que le bonheur de leur héros comptait plus que son orientation.
Ainsi, au fur et à mesure, Harry lançait des indices de moins en moins allusifs, jusqu'au jour où il annonça, dans une interview à la principale antenne de radio, qu'il était amoureux d'un homme, d'un homme bien précis. La présentatrice face à lui crut d'abord à une blague, avant que le brun ne lui confirme l'information, le ton très sérieux. Il ne l'avait absolument pas prémédité et redoutait un peu la réaction de son compagnon lorsqu'il allait rentrer, mais c'était un soulagement.
Toute cette campagne médiatique était totalement épuisante, et il n'attendait qu'une chose c'était de pouvoir avoir une vie relativement normale. Sortir sans se sentir épié, parler de son couple sans surveiller chaque parole, tout ceci était encore de l'ordre de l'impossible. Il espérait qu'une fois la bombe lancée et le raz-de-marée que ça allait créer terminé, il aurait la paix.
Ce fut long, bien plus long que prévu, pour que la communauté sorcière accepte le fait. Heureusement pour Harry, être Celui-Qui-A-Vaincu lui apporta une aide énorme. Le prestige qu'il avait accumulé le protégea lui, et par extension Drago, d'une haine encore fortement implantée pour tout ce qui est différent. Il n'était plus seul non plus, plusieurs de ses amis avaient révisé leur jugement, d'abord Neville ou Luna, puis après des mois et des mois de bataille, Ronald et Hermione vinrent s'excuser. Il y avait toujours une profonde inimitié entre eux et le fils Malefoy, mais leur amitié pour Harry passait par dessus tout. Ils promirent de ne plus évoquer le sujet, tant que ce serait aussi glissant.
Ce n'était pas la solution idéale mais c'était un compromis satisfaisant pour Harry, surtout en prenant en compte que toutes les attaques par le biais de la presse allaient cesser, rendant leur tâche beaucoup plus facile. Ils achevèrent le travail lors de la soirée de la Saint-Sylvestre, grand gala de charité organisé par le Ministère. Toutes les grandes figures de la société étaient conviées, Harry en invité d'honneur évidemment, avec leur compagne ou compagnon. Après une discussion plutôt agitée entre les deux hommes, Harry parvint à faire accepter à Drago d'y aller ensembles.
Leur arrivée fut le point de mire de tous les photographes, mais ils en auraient pour leur pellicule. Les deux hommes étaient parfaitement assortis, dans des robes typiquement sorcières d'une grande finesse -choisies par Drago- et Harry avait pour l'occasion réussi à discipliner sa tignasse rebelle. Arrivés par transplannage, ils poussèrent la porte main dans la main, défiant du regard toute personne au regard réprobateur. Aucun des invités n'osa élever la voix avec le Survivant face à lui. Et quand, après plusieurs coupes de champagne bien plus tard dans la soirée, un Harry Potter complètement saoul prit le micro pour déclarer sa flamme à un blond caché dans un coin de la pièce, il réussit même à faire pleurer la moitié de l'auditoire. Et le principal intéressé, bien qu'il le nia vertement jusqu'à ses plus vieux jours.
The END