Bonjour bonjour !

Que les lecteurs éventuels de mes autres fics ne me lapident pas, promis, ceci n'est PAS une nouvelle fiction. Enfin, si, mais elle est terminée.

Il n'y aura que 3 chapitres, à peu près de taille équivalente.

Le rythme de post sera plutôt rapide, la semaine prochaine elle devrait être complète, mais bien entendu plus il y aura de reviews plus je serai encline à vous proposer rapidement le chapitre suivant ;)

Bonne lecture :)

P.S : Oui c'est un SLASH, et oui M pour évocation et un peu plus, ne venez pas râler ...


Chapitre 1 :

7 heures. Le réveil sonna. D'une main, l'homme étendu dans son lit l'arrêta, de l'autre il attira le second oreiller à lui dans le but de s'en recouvrir la tête. Sauf qu'une autre tête était déjà posée sur le fameux oreiller. Encore somnolent, le jeune homme grogna et tourna le dos à la personne allongée à côté de lui. A côté de lui … Dans son lit … Quelqu'un dans SON lit ! Soudainement parfaitement réveillé, il se redressa et se retourna. Des cheveux blonds s'étalaient sur l'oreiller, son visage était tourné vers l'extérieur du lit et le drap laissait la nuque découverte, lui permettant de voir une peau blanche, laiteuse, semblant douce au toucher. Non, il savait qu'elle était douce.

Bougeant légèrement au cours de son observation minutieuse du corps à ses côtés, il fit un constat simple, assez évident, mais plutôt perturbant. Il était nu. Et la femme à ses côtés ne semblait pas plus habillée. Mais comment était-ce possible ? Hier soir il fêtait le mariage de Ginny en compagnie de ses anciens amis de Poudlard, ainsi que d'autres camarades qu'il n'aurait pas pensé croiser : des Serpentards. Ginny les avait invités en tant que collègues de travail. Comme quoi il y avait de tout à Sainte Mangouste.

Donc il était à cette soirée, avec les anciens Gryffondors. Et pas de fille blonde dans le lot. Bon il restait des Serdaigles, des Poufsouffles … Ainsi que les amies du mari de Ginny bien sur. Dimitri, un bulgare venu tout droit de Dumstrang pendant la guerre qui n'était jamais reparti chez lui. Et au vu de la couleur des cheveux de l'endormie, il était probable qu'elle vienne de l'est.

Mais il ne parvenait pas à se souvenir du nom de cette jeune femme et il se sentait de plus en plus gêné. Il ne fallait pas être médium pour déduire leur activité de la nuit, bien qu'il n'en ait aucun souvenir, et il apparaîtrait comme le dernier des goujats s'il ne réussissait pas à faire au moins illusion.

Comme répondant à son angoisse, l'inconnue bougea légèrement et gémit faiblement. Puis, avec une rapidité déconcertante, fit volte-face et vint se lover contre lui, le visage enfoui dans le creux de son épaule, son torse reposant contre le sien et … comme un poids appuyant au niveau de son bassin. Un torse, une masse suspecte … Des jambes poilues … Une joue râpeuse !

Son cœur s'arrêta de battre plusieurs minutes. Le corps collé au sien n'était nullement féminin. Il avait même tout d'un homme ! Il était nu, dans un lit, avec un autre homme, nu ! Inspirer, expirer, inspirer … Il fallait qu'il sorte de ce lit le plus vite possible. Tout à son affolement il ne remarqua pas l'autre homme s'éveiller et le regarder avec un léger étonnement puis un sourire amusé.

« Hum, bonjour. Dit le jeune blond

- Bonjour. » Répondit l'autre mécaniquement, avant de tourner la tête vers … « MALEFOY !! »

En accompagnement de son cri puissant, il fit un bond et tomba lourdement sur la moquette, perdant la protection que lui offrait le drap.

« Je ne pensais pas te faire autant d'effet Potter. Reprit Malefoy, très calme, toisant le brun avec un sourire goguenard. Harry resta interdit, immobile. Et bien ? Tu as perdu ta langue ? Tu t'en servais pourtant bien c'est dommage.

- Malefoy …

- Oui c'est mon nom. Ravi de voir que tu t'en souviens. Tu n'as rien d'autre à dire ? Se moqua le blond

- Malefoy … Tu … Je … Nous … On a ?

- Très éloquent Potter. Il va me falloir minimum un verbe et un complément pour te comprendre. Railla-t-il

- On a passé la nuit ensemble ? Lâcha Harry d'une traite

- Il semblerait oui … Du moins c'est ce que j'en ai déduis.

- Et on a … tous les deux ? Souffla-t-il

- D'après toi Potter ? Rétorqua Drago avec un sourire suffisant

- Je ne suis pas pédé ! S'exclama violemment le brun

- Laisse-moi en douter. Ce n'est pas ce que tu laissais entendre hier.

- … Tu mens ! Qu'est-ce que tu m'as fait ? ! Rugit soudainement Harry en se redressant et en lançant un doigt accusateur vers le blond

- Rien qui ne paraissait te déplaire je t'assure

- Je ne suis pas une tapette, je te l'ai dit !

- T'énerve pas. C'est trop tard maintenant de toute façon. Où estla salle de bain ? Enchaîna Malefoy tout naturellement en se levant.

A ce geste, Harry se souvint de leur nudité respective et rougit. Il cacha ce qu'il put avec ses mains et indiqua la porte de la salle de bain dans un balbutiement. Le Serpentard, nullement gêné, passa devant lui avec une grâce toute instinctive. Harry ne put s'empêcher de laisser son regard couler sur le dos et la chute de reins du jeune homme. Cette attention n'échappa pas au premier concerné qui eut un sourire satisfait. Dès que le blond eut franchi la porte, Harry se précipita vers son armoire et s'habilla promptement. Un caleçon, un tee-shirt et le voilà un peu plus présentable.

Malefoy. Il avait eu le Serpentard le plus détestable de sa scolarité dans son lit. Merlin seul savait ce qu'il avait pu lui faire ! A cette pensée, il blanchit. Il ne l'avait quand même pas … ? L'absence de douleur le rassura vite. C'était déjà ça. Mais il restait un problème ; comme il l'avait dit à Malefoy il n'était pas gay ! Il aimait les femmes, leurs courbes douces, leur poitrine, leurs fesses rebondies … Il eut en tête l'image d'un charmant fessier blanc et faillit se jeter un sort en se rendant compte qu'il ne faisait que se souvenir de la vision qu'il avait eu quelques minutes auparavant. « Les femmes Potter. Ton truc, c'est les femmes ». C'était bien plus clair maintenant que c'était dit. Malefoy l'avait sûrement drogué ou ensorcelé. Peut-être l'avait-il aussi saoulé jusqu'à ce qu'il ne soit plus en mesure de réfléchir. Ou tout en même temps ! Dans tous les cas, il avait profité de lui !

Furieux, il se précipita vers la salle de bain et ouvrit la porte avant de se souvenir que le blond était forcément nu sous la douche. Et en effet, il l'était. L'eau, apparemment très chaude au vu de la vapeur qui envahissait la pièce, s'abattait en milliers de gouttelettes sur le corps élancé du Serpentard. Ce-dernier avait les yeux fermés et sa tête reposait contre le mur carrelé. Toutefois, à l'entente de l'entrée du brun, il se redressa, rouvrit les yeux et les planta dans ceux de son vis-à-vis. Ils brûlaient d'une lueur qu'Harry ne leur avait jamais vue, en sept ans de vie à Poudlard.

Puis il comprit. En baissant légèrement les yeux et en suivant le trajet des sus-dites gouttes d'eau. Les mains de Malefoy étaient occupées. Bien occupées. Son regard remonta à la rencontre de celui du Serpentard pendant que ses joues viraient au cramoisi. Mais en dépit de son malaise il ne put se résoudre à sortir de la pièce. Il était comme hypnotisé par ces orbes gris qui ne le lâchaient pas.

Et quand, quelques minutes plus tard, ces mêmes yeux se voilèrent et que les lèvres furent mordues dans un profond gémissement, il ne put s'en détacher. C'est lorsque Malefoy le dévisagea avec un sourire en le regardant ostensiblement de haut en bas, qu'il finit par saisir la raison de la soudaine tension qui l'habitait depuis quelques temps. Et il sortit précipitamment, mortifié.

Il n'avait pas fait ça ? Il n'avait pas réagi en matant Malefoy sous la douche ? Un coup d'œil vers le sud de son anatomie lui confirma cependant ses craintes. Bon … Concentration … Rogue en maillot de bain … Rogue et Mac Gonagall en maillot de bain en train de se rouler un patin … Un nouveau coup d'œil lui apprit que malgré des images mentales traumatisantes, son problème était toujours présent.

Harry entendit l'eau s'arrêter de couler et se prépara à recevoir son lot de moqueries dès que le Serpentard passerait la porte. Lorsque celui-ci apparut, habillé et les cheveux encore humides, il se renfrogna et ferma les yeux.

« Vas-y Malefoy, fais toi plaisir. » Lança-t-il à son adversaire de toujours

Et il resta immobile, attendant le premier coup, qui vint sous une forme surprenante. Des lèvres chaudes pressées sur les siennes. Au départ juste ces lèvres douces et caressantes. Puis en même temps que des mains vinrent se glisser sous son tee-shirt, une langue taquine profita de sa stupeur pour rencontrer sa jumelle.

Harry n'arrivait pas à aligner deux pensées cohérentes. Malefoy l'embrassait ! Il embrassait divinement bien. Un homme l'embrassait ! Et il répondait … Les mains de Malefoy, jusque là sagement posées sur sa taille, commencèrent de petits mouvements et l'une des deux entama une lente descente.

A l'approche de son petit problème, Harry trembla. Et lorsque le blond posa sa main plus franchement, son souffle se bloqua, sa tension disparut et ses jambes flageolèrent. Un bras ferme le retint, l'empêchant de s'écraser par terre pour la seconde fois de la matinée. Il fut déposé sur son lit et consentit alors à ouvrir les yeux. Malefoy le fixait.

« Toujours hétéro Potter ? »Puis il prit sa baguette et transplanna, laissant le brun stupéfait sur son lit. Il fallait qu'il arrive à comprendre ce qui venait de se passer. Comprendre comment il en était arrivé là.

Pris d'une pulsion, il bondit sous la douche ; mais une fois sous le jet d'eau il ne put s'empêcher de repenser à l'homme qui s'y était tenu avant lui dans une attitude des plus aguichantes. Non, dégoûtante ! C'était tout à fait dégoûtant ! Il se lava avec vigueur, comme pour faire disparaître toute infime trace de Malefoy sur lui. En sortant de la cabine, il entendit un faible bruit dans son appartement. On aurait dit … Son prénom. Quelqu'un l'appelait … La cheminée !

Vêtu en tout et pour tout d'une petite serviette ceinte autour de la taille, il se précipita dans le salon, où on pouvait voir la tête d'Hermione flotter dans l'âtre au milieu des flammes vertes.

« - Ah Harry tu es là ! On s'inquiétait pour toi, tu es parti sans donner de raison hier. Commença Hermione

- Et bien, ça va. Dis-moi … Hier est-ce que j'ai agis étrangement ? Interrogea le brun

- Ça dépend. Avant ou après les cinq coupes de champagne ? Railla Hermione

- Cinq coupes ?

- Et un bon litre de rhum je pense. Tu pourras remercier la nouvelle madame Pavlov pour son remède miracle qui te permet de ne pas avoir la tête grosse comme une citrouille ce matin.

- J'y penserai alors. Donc tu dis que rien ne t'a paru anormal dans mon comportement ? Insista Harry

- Euh non … Pourquoi, quelque chose t'inquiète ?

- Non, rien. Je voulais juste être sur que je n'avais rien fait, tu comprends. Bon, il faut que je me prépare pour aller travailler. Bonne journée Hermione.

- Bonne journée Harry. »

Bon, il semblerait que Malefoy ne lui ait pas lancé de sort pendant la soirée. Mais peut-être en fin de soirée … Il ne put s'attarder sur ces pensées plus longtemps, son regard venait de tomber sur l'horloge murale qui lui indiquait qu'il était en retard. Il s'habilla en quatrième vitesse, prit sa baguette, son manteau et sortit en claquant la porte qui se verrouilla toute seule.

Il habitait en périphérie du centre-ville et travaillait au cœur de la cité. Il pouvait très bien transplanner mais il préférait la marche, qui lui permettait de profiter de son café matinal sur le trajet. Aujourd'hui, il avait des entretiens d'embauche. Il avait besoin d'un nouvel ensorceleur, l'ancien ayant démissionné après un malheureux incident avec un coffre enchanté. Il avait déjà présélectionné les candidats par CV –anonymes par soucis d'équité- mais il lui en restait encore trois à départager. Les numéros 17, 35 et 43. Tous trois avaient un parcours différent mais très intéressant par-rapport au travail exigé. Absorbé par ses pensées, il fut devant son cabinet sans même s'en rendre compte. Il poussa la porte et passa près de l'accueil. La secrétaire leva la tête vers lui.

« - Bonjour Harry. Ton premier rendez-vous est arrivé. Commença-t-elle

- Bonjour Cathy. Je m'installe, tu pourras le faire entrer dans cinq minutes. Qu'y a-t-il de prévu aujourd'hui ? S'informa Harry

- Deux DS, trois sécurités complètes et une rencontre avec un architecte pour la maison des Tudor à quinze heures. Enonça Cathy

- Très bien. Aaron est arrivé ?

- Dans une heure seulement.

- Mets-lui les deux DS et une sécurité. Peut-être deux, en fonction du temps. Je le crois capable d'y arriver. Indiqua Harry

- Madame Holter a exigé que ce soit toi qui t'occupes de sa despectrisation. Lui répondit Cathy, d'un ton signifiant qu'elle faisait la commission mais comprenait bien à quel point la demande était stupide

- Et bien madame Holter sera très satisfaite du travail d'Aaron et si elle n'est pas contente elle trouvera une autre entreprise pour lui faire. Je n'ai ni le temps ni l'envie de m'en occuper.

- C'est tout de même étrange qu'elle en soit à sa septième intervention depuis le début de l'année sans aucun résultat … Ajouta Cathy avec un léger sourire malicieux

- A qui le dis-tu … »

Il s'installa dans son bureau, vérifia que tout était en place et que son ordre de Merlin était bien accroché derrière lui. Non pas qu'il aimait l'exposer, mais il s'était vite rendu compte que ça lui conférait une certaine aura imposante dès le début et que cela pouvait parfois être fort utile. Son premier candidat frappa à la porte. Il l'invita à entrer. C'était une jeune femme brune, aux manières un peu précipitées. Elle lui fit immédiatement penser à FolOeil. Quand il lui fit signe de s'asseoir, il remarqua qu'elle se saisissait avec méfiance du dossier de la chaise.

Après un quart d'heure, il la congédia avec la formule habituelle : « On vous enverra un hibou si notre société requiert vos compétences. ». Le second postulant avait délibérément enjolivé ses expériences. Sa mission dans les tombeaux égyptiens n'était en fait qu'une visite guidée, il n'avait pas terminé sa formation de Briseur de Sorts et ne maîtrisait pas le sortilège de base de protection. Exaspéré, il renvoya le menteur en se retenant de l'ensorceler.

« - Cathy, j'espère que le dernier n'est ni une folle paranoïaque ni le plus grand mythomane de Londres ou je fais un malheur. Déclara-t-il à sa secrétaire en se massant les tempes quand elle vint lui apporter une tasse d'expresso bien serré.

- Je ne pense pas Harry. Dois-je lui dire d'entrer ?

- Vas-y. En espérant que cette fois-ci sera la bonne. »

Cathy repartit et laissa la porte entrouverte. Quelques minutes plus tard, elle fut posément frappée de deux coups, lentement poussée et le dernier aspirant au poste entra dans la pièce. Et quel aspirant ! Malefoy, dans toute sa splendeur. Drago Malefoy était le numéro 43. Il était difficile de qualifier l'état d'esprit du directeur tant sa surprise était grande. Mais le Serpentard ne donnait pas l'impression de s'y être préparé non plus.

« - Malefoy.

- On a déjà eu cette conversation Potter, tu te souviens ? Répondit le blond en haussant un sourcil

- Sors d'ici. Ordonna sèchement le brun

- Tu ne veux pas d'abord me demander quelles sont mes compétences ? J'en ai pourtant plein… Rajouta Malefoy d'un ton salace, en s'installant sans que personne ne l'y ait invité

- Tes sous-entendus pervers ne me touchent pas Malefoy. Je te demande de sortir de mon bureau. Gronda Harry en mettant sa baguette bien en évidence.

- Hé attends. Ne t'énerve pas comme ça. Je voudrais vraiment ce travail. Modéra Drago, un peu alarmé

- Toi ? Travailler ? Où sont passées tes rentes ? La richesse de la noble famille des Malefoy ? Imita Harry dans une parfaite parodie des paroles de Malefoy au temps de leur scolarité

- Demande au Ministère. Tu as lu mes références ? J'ai travaillé à … Eluda Malefoy

- Salem, Bucarest, Moscou, Paris, Le Caire, Dakar et New Delhi. J'ai vu tout ça. Pour un fauché tu voyages beaucoup. Le coupa Harry, retrouvant là son rôle de chercheur de têtes, toujours prompt à déstabiliser

- Je n'ai pas à me justifier. Lui rétorqua le blond, buté

- Que connais-tu du métier d'ensorceleur ? Demanda alors Harry, le prenant de court

- Et bien … J'ai appris à combiner métamorphose et enchantement à Salem. J'ai perfectionné ma maîtrise des Runes en France, j'ai appris des Gobelins à Bucarest. J'ai des notions de vaudou, de magie antique. Et je peux invoquer un crocodile avec un parchemin, du sang de serpent et quelques bougies. Expliqua Drago avec fierté

- Très impressionnant … Mais cela ne répond pas à ma question. Qu'est-ce qui te fait penser que ça va t'être d'une quelconque utilité pour obtenir ce poste ? Reprit Harry, d'un ton désintéressé et agacé, quand en son for intérieur il saluait la performance

- Je pourrais devenir un expert en Sortilèges ! S'offusqua le blond, outré qu'on ne reconnaisse pas ses compétences

- Oh, et à la place tu m'offres gracieusement tes services ? Quel altruisme, je suis impressionné. Pourquoi ne vas-tu pas directement à la faculté, qu'on reconnaisse enfin ton talent ? Questionna le brun, en connaissant parfaitement la réponse

- Potter, ma candidature t'intéresse ou pas ? Répondit le blond, évitant sciemment de répondre

- Franchement Malefoy on ne tiendrait pas une demi-journée sans s'entretuer. Alors l'idée de t'embaucher …

- Oui mais je suis quand même le plus qualifié pour ce travail !

- Alors tu n'auras aucun mal à en trouver un autre. Au revoir Malefoy. Conclut Harry en commençant à se lever pour prendre congé

- Ok tu as gagné. Réagit immédiatement Drago en levant les bras vers lui pour lui faire signe de se rasseoir. Personne ne veut de moi Potter. Même pour récurer les cages des hiboux ils préfèreraient employer un troll. Je suis une putain de paria. Toi seul aurais le courage de m'embaucher.

- Pourquoi serais-je différent des autres Malefoy ? Quel intérêt aurais-je, moi !, à t'aider, t'offrir un travail ? Interrogea le Gryffondor, les coudes sur le bureau et les doigts croisés

- Parce que tu ne peux pas t'empêcher de venir en aide à la veuve et à l'orphelin. Et que je suis orphelin. Rétorqua Drago comme une leçon bien apprise

- Je sais. J'ai tué ton père et envoyé ta mère à Azkaban où elle a reçu le baiser des Détraqueurs. Déclara Harry d'un ton froid en se calant contre le dossier de son fauteuil.

Malefoy avait blanchi un peu plus, si sa carnation naturelle lui permettait, et ses mains s'étaient crispées sur ses genoux.

- Mon père … était un fou meurtrier à la botte d'un assassin encore plus taré que lui. Et ma mère … ma mère … Commença le Serpentard en butant sur les mots, le regard fixé sur la plaque indiquant « Harry Potter, directeur »

- C'est bon Malefoy. Oublie ça. Je suis désolé. L'interrompit Harry, réalisant la portée de ses paroles

- Non. Ma mère n'a jamais … Elle n'a jamais empêché mon père de faire quoi que ce soit. Elle l'encourageait. Le monde n'a rien perdu. Termina Drago, la mâchoire crispée mais le regard de nouveau fixé dans celui du Gryffondor, toute trace de faiblesse disparue.

- Ok Malefoy … Tu es pris à l'essai. Demain tu es là à huit heures trente. J'insiste énormément sur la ponctualité ; arrive en retard et tu repartiras bien plus tard. Ici on travaille du lundi au vendredi sauf chantier exceptionnel. Le midi tu as une heure et demie de pause. Quatre heures de travail le matin, trois l'après midi ou l'inverse. Mais toute tâche commencée doit être achevée. Je paye les heures supplémentaires mais je te déconseille de tenter de m'arnaquer. Je t'embauche comme stagiaire, tu seras payé quatre Gallions par semaine. Des questions ? Débita Harry d'une traite, savourant l'effet de son annonce

- Non. Répondit Drago, rendu muet par la soudaine logorrhée de son nouveau patron

- Si tu as gardé tes gants en peau de dragon, retrouve-les ça peut être utile.

- D'accord.

- Bon, si tout te convient, tu vas pouvoir signer ici … et là. L'informa Harry en lui indiquant des espaces vides sur un contrat qu'il venait de sortir d'un tiroir. Il tendit une plume au blond, qui apposa son paraphe aux endroits indiqués. Le parchemin s'enroula ensuite tout seul et alla se ranger dans une armoire. Les deux hommes se levèrent et Harry tendit le bras vers Drago. Bienvenue dans la « Lion Compagnie » Malefoy. En serrant la main du blond, il eut un sourire mauvais. Parle à quiconque de ce qui s'est passé ce matin, et je ferai de ta vie un enfer.

- C'est une menace ? Demanda Drago, reculant légèrement

- Une promesse. La sortie est par-là, je ne te raccompagne pas. » Répliqua Harry, d'un ton candide mais qui dénotait clairement qu'il ne souffrirait aucune réplique

Malefoy sortit du bureau avec le sentiment, justifié, d'être observé. Le directeur ne lâcha pas son nouvel employé du regard avant qu'il soit sorti et la porte bien refermée derrière lui. A peine un instant plus tard Cathy pénétra dans le bureau, accompagnée d'Aaron, un jeune américain aux yeux bleus envoûtants et à la longue chevelure aussi indomptable que son patron.

« - Alors ? Comment ça s'est passé ? Interrogea la secrétaire

- C'était … Intéressant. Nous avons notre ensorceleur. Enfin, j'espère. Lui répondit Harry

- Le blondinet qui vient de sortir du cabinet ? Reprit Aaron en tirant sur les manches de sa chemise

- Oui. Drago Malefoy.

- Malefoy … Comme dans Lucius Malefoy ? Intervint Cathy en fronçant les sourcils

- Ils sont de la même famille. Mais tu remarqueras qu'il n'a pas été envoyé à Azkaban. Ajouta Harry

- Je n'avais rien sous entendu. Prétendit-elle

- J'espère bien. Bon, on n'a pas du travail nous ? Allez hop, il n'y a pas de temps à perdre ! »

Chacun repartit vaquer à ses activités. Cathy à l'accueil, Harry et Aaron en intervention. Depuis le début des entretiens il y avait eu trois nouveaux appels, dont un plutôt urgent : une boutique du Chemin de Traverse avait été cambriolée deux jours plus tôt et maintenant que les Aurors avaient relevé les indices, il fallait reposer les sortilèges de sécurités. Enfin, de vrais sortilèges cette fois-ci. Harry se rendit donc au Chaudron Baveur, salua le barman et passa à travers l'arche du mur.

Le chemin de Traverse était comme dans son souvenir de la première fois : bondé, bruyant et multicolore. Et comme dans son souvenir, les passants se retournaient et murmuraient sur son passage. Seulement désormais, il faisait face avec un sourire charmeur qui faisait rougir les jeunes filles et grogner leurs petits copains. Il avait rendez-vous avec le libraire, Fleury, et fendait la foule d'un pas décidé. Il salua d'un signe de tête quelques connaissances avant d'arriver devant la boutique à la vitrine brisée.

Après une dizaine de minutes de discussion avec le propriétaire, un tour de la boutique, un examen de la vitrine et un rappel des tarifs et services offerts par l'entreprise, il commença à apposer les sortilèges de sécurité. Anti-effraction, anti-flammes, anti-inondations, anti-sortilèges offensifs, anti-canalisateur… La liste était longue.

Une bonne heure plus tard, après les derniers tests d'usage, il prit congé du libraire en lui précisant que la facture serait envoyée par hibou et qu'une révision serait faite trois mois plus tard, comme prévu dans le contrat. Sortant de l'échoppe, il prévoyait de retourner à l'agence lorsqu'une voix l'interpella.

« Hé Harry ! Harry ! » Il se retourna et aperçut un peu plus loin son ami, Ron. Ce-dernier lui faisait de grands signes de bras, pensant sûrement que son mètre 85 ne suffirait pas à attirer l'attention. Harry répondit à ses gestes pour lui signifier qu'il l'avait vu, espérant que cela suffirait à le stopper. Il se dirigea vers le roux qui l'enlaça comme s'il ne l'avait pas vu depuis des mois.

« - Comment ça va ? Lui demanda-t-il

- Je vais bien Ron. Depuis hier soir. Répondit un peu ironiquement le brun

- Tu aurais du rester tu sais. Dean a fini la tête dans la fontaine tellement il avait bu ! Pourquoi tu es parti comme ça ? Reprit le roux, curieux

- Je … Je ne me souviens pas vraiment de la fin de la soirée à vrai dire. Avoua Harry

- Heureusement que tu ne t'es pas réveillée avec une inconnue dans ton lit hein ! S'esclaffa Ron en lui tapant l'épaule. Harry grimaça. Quoi ? Tu as …

- Non ! Rassure toi je n'ai ramené aucune femme dans mon lit. L'assura Harry avec un rire jaune. Si tu savais ce qu'il y avait à la place … Pensa-t-il

- Il va bientôt être l'heure de déjeuner, je dois rejoindre Hermione, tu viens avec nous. Déclara alors Ron

- Euh, non, je ne vais pas vous déranger. Déclina Harry

- Ce n'était pas une question Harry. Tu viens avec nous. On a rendez-vous pas très loin, Hermione a réservé. Le contra immédiatement son ami

- Réservé ? Quel hasard de m'avoir trouvé sur le Chemin de Traverse dis moi …

- J'ai croisé ta secrétaire, qui m'a aimablement informé de ta localisation. J'ai juste attendu que tu sortes. Expliqua Ron avec un sourire innocent

Un quart d'heure plus tard, ils se retrouvèrent tous les trois à table dans un restaurant italien moldu du centre ville de Londres. Hermione les avait rejoint à peine deux minutes après qu'ils se soient installés. Elle travaillait au Ministère, au département de la Justice pour être précis, et comptait bien faire bouger les institutions archaïques et moyennement démocratiques qui géraient le monde magique. Une ambition raisonnable, connaissant Hermione. Ronald lui s'était lancé dans le Droit, ses compétences en stratégie lui prédestinant le métier d'avocat.

« - Oh Harry, j'y repense, tu ne devineras jamais qui j'ai croisé en allant à l'agence ! Dit soudainement Ron

- Étonne-moi … Encouragea Harry, se doutant de la teneur de l'information à venir

- Malefoy ! Le fuyard est revenu à la maison. Déclara le roux d'un ton moqueur

- Hmm … Je le savais déjà … Lâcha Harry, gêné

- Comment ça? Questionna Hermione

- Je … j'ai embauché Malefoy ce matin. Comme ensorceleur.

- Quoi ? ! Malefoy ? Mais tu es tombé sur la tête ! Tu as … je n'arrive pas à y croire … Enfin c'est Malefoy ! S'exclama Ron

- Oui on a entendu Ron. Mais j'avoue ne pas comprendre non plus. Il nous a insultés pendant sept ans, il n'a jamais … fait ses preuves, et tu lui donnes un travail ? Reprit Hermione

- Il a les qualifications requises. Et il n'était pas comme à Poudlard. Et s'il recommence à être un connard fini, je le vire et puis c'est tout. Se justifia Harry

- Je reconnais qu'avoir Malefoy sous tes ordres … Mais tu n'as pas peur qu'il profite de la situation pour … Souleva alors Ron

- Pour faire de la magie noire avec les coffres de mes clients ? Non, je suis très vigilant sur ce point là. Et je le serai encore plus avec lui. Et puis, au début il n'aura pas beaucoup de responsabilités. Expliqua Harry

- Bon, de toute façon tu es adulte, tu prends tes propres décisions. J'espère juste que tu n'as pas fait d'erreur. Intervint Hermione

- Le temps me le dira. Si vous me disiez plutôt pourquoi vous m'avez filé et piégé pour m'amener ici ? Déclara alors Harry, pointant sa fourchette vers ses deux amis

- Oh … Et bien … Je vais laisser Hermione te dire tout ça. Se défila le roux

- Lâche ! Répondit Hermione en faisant mine de le frapper. Alors voilà … Tu es parmi les premiers à l'apprendre … Nous allons avoir un bébé. Annonça-t-elle les yeux brillants de fierté et de bonheur

- Et comme ma mère n'accepterait pas que l'on fasse autrement, on se marie au mois de juin. Renchérit Ron

- Nous voulions te demander si tu acceptais d'être le parrain du bébé. Continua Hermione

- Ainsi que mon témoin. Conclut son futur mari

Harry n'ouvrit pas la bouche. Noyé sous le flot soudain d'informations, façon échange de tennis, il tentait désormais d'adopter un ton enjoué de circonstance et sentait qu'il n'y arriverait pas.

- Et bien vieux ? Questionna Ron, inquiet du silence de son ami

- Désolé … L'émotion … Bien sûr que j'accepte. Félicitations ». Déclama Harry, la voix enrouée

Il avait finalement trouvé les ressources nécessaires pour sauvegarder les apparences. La suite du repas se déroula dans une ambiance détendue, mais Harry prétexta un rendez-vous important pour s'éclipser avant la fin. Sur le trajet vers son cabinet, il repensa à l'annonce de ses meilleurs amis. Ils allaient se marier et fonder une famille, quand lui n'arrivait même pas à se trouver de copine. Il se sentait seul, et désespérait de trouver chapeau à son tour de tête à bientôt vingt-huit ans.

Ce n'étaient pourtant pas les occasions qui manquaient. Sa célébrité était un atout majeur … pour attirer les fans hystériques, les femmes vénales et les lectrices de Sorcière Hebdo. Ce n'était pas ce qu'il recherchait. Lui voulait une femme qui ne se pâmerait pas sur son nom et qui comprendrait ses envies occasionnelles de silence. Une femme avec qui il ne s'ennuierait pas au lit. Une femme qui ne parlerait pas sans cesse pour ne rien dire comme sa tante Pétunia. Il voulait quelqu'un avec qui il pourrait discuter, avec qui il ne serait pas d'accord tout le temps et qui ne cèderait pas à chaque fois.

Il aurait pu être heureux avec Ginny, si elle n'avait pas commencé à le traiter comme s'il était en porcelaine après la guerre. Depuis elle, les femmes s'étaient succédées mais jamais attardées. Il y avait même gagné le surnom de « Cœur imprenable de l'année ». Aaron l'avait raillé pendant des semaines avec ça.

Il n'avait pas fait attention à la direction qu'il empruntait et fut surpris de se retrouver au Chemin de Traverse, précisément à l'entrée de l'Allée des Embrumes. Elle avait fortement perdu en fréquentation avec la chute de Voldemort mais cela n'empêchait pas les receleurs, les marabouts et alchimistes véreux d'y entretenir un commerce florissant.

Il s'apprêtait à repartir quand une main froide saisit son avant bras. Il eut sa baguette sortie en un instant mais constata qu'il la pointait sur une vieille femme aveugle. Il allait la baisser lorsqu'il se souvint que les apparences étaient souvent trompeuses, particulièrement ici. La vieille sourit, d'un sourire édenté, les traits de son visage disparaissant sous les rides.

« - Tu es méfiant, c'est bien. C'est bien… Répéta-t-elle

- Que me voulez-vous ? Demanda-t-il sèchement

- Ooh moi je ne veux rien. Toi, que veux-tu ? Reprit-elle, le fixant de ses yeux blancs, opaques, d'un ton fou

- Je … Pourriez-vous lâcher mon bras s'il vous plait ? Se reprit Harry en constatant qu'il allait répondre sans même réfléchir

- Tu te mens. Mais la vérité est dangereuse. Déclara la vieille femme en ricanant, redevenant sérieuse

- De quoi parlez-vous ?

- Que veux-tu vraiment ? Qui es-tu en réalité ? Recommença-t-elle en s'énervant

- Je suis Harry Potter … Commença-t-il

- Non mon mignon, ce n'est pas la réponse à ma question. Quand tu trouveras tu comprendras. L'interrompit-elle en lâchant son bras qui retomba mollement contre son corps frêle

- Trouver quoi ? Que dois-je comprendre ? Insista Harry

- A l'heure des loups frappe le bélier et le second berger le tuera la troisième fois. A l'heure des loups frappe … »Psalmodia-t-elle en s'éloignant et en secouant faiblement la tête

Harry sortit de la ruelle en fixant le dos de la silhouette qui disparaissait dans les sombres recoins de l'allée. « Complètement folle. » Pensa-t-il. Il prit cependant la peine de noter l'énigmatique phrase qu'elle avait proférée avant de partir ; l'expérience lui avait appris que ce genre de paroles pouvait avoir du sens pour peu qu'on sache les décrypter. Il repensa aux prédictions de Trelawney et frotta machinalement sa cicatrice.

Il transplanna à l'agence où il prit connaissance des prochains rendez-vous. Jusqu'au soir il se noya dans le travail, s'empêcha de penser à autre chose qu'aux sortilèges de défense qu'il posait. Quand il rentra chez lui tard dans la soirée, il ne prit pas la peine de se faire à manger et alla directement se coucher. Sa journée avait été bien remplie et il était cassé.

Harry arriva un peu en avance le lendemain afin de déterminer et préparer le travail qu'il allait donner à Malefoy. Il avisa les dossiers empilés dans les armoires, les fiches volantes, les classeurs pleins à craquer et se dit qu'un peu de classement ne ferait de mal à personne. Il n'avait pas de demande d'enchantement pour l'instant, celui lui permettant de former un peu le Serpentard et d'observer ses capacités d'adaptation.

Ce-dernier arriva à l'heure, même un peu en avance, et fut assigné à l'archivage. Le reste de la journée se déroula d'une manière aussi commune que toutes les autres. Il aurait même oublié Malefoy si celui-ci n'était pas venu dans son bureau avant de partir pour lui demander une avance sur sa paie. Avance qu'Harry lui avait concédée, imaginant le genre de problème auquel le blond devait faire face.

La semaine d'essai se transforma bientôt en deux, puis trois semaines. Quand un mois entier se fut écoulé, Malefoy faisait partie de l'entreprise et exerçait avec soin le métier d'ensorceleur. Ils avaient découvert sous sa façade froide quelqu'un plein d'humour, cynique certes, et bien moins borné qu'Harry s'imaginait. L'ambiance était plutôt bonne, et s'il en était surpris, ce n'était qu'agréablement.

Ses deux amis avaient paru perplexes lorsqu'il leur avait dit que Malefoy pouvait se montrer agréable en société, lui soufflant qu'il cherchait à attirer un peu du prestige du Sauveur sur sa propre personne, mais Harry n'avait pas été convaincu par l'idée même s'il ne l'avait pas totalement évincée.

Le temps défilait, avril débutait. Pour une fois ils avaient tous fini leur journée en même temps. D'un commun accord ils décidèrent d'aller dans un pub en sortant du travail. A dix neuf heures ils poussèrent la porte du GreenBridge et s'installèrent dans un coin. Harry et Drago se retrouvèrent côte à côte.

« - Qu'est-ce que vous prenez ? Demanda Aaron à la tablée

- Une pression. Répondit Cathy

- Firewhisky. Enfin l'équivalent. Dit Drago

- Pareil. » Suivit Harry

Harry avait l'intention de prendre une bière mais il ne voulait pas faire moins que Malefoy. Une vieille habitude d'école. Aaron revint quelques minutes plus tard avec ce qu'ils avaient commandé.

Si la conversation avait eu du mal à démarrer, commençant invariablement sur le sujet du travail, ils dérivèrent sur les derniers décrets, les vacances, le sport, les différentes anecdotes. Au fil de la soirée, et des verres, les langues se déliaient. A vingt et une heure Cathy se leva et voulut sortit mais il apparut qu'elle pensait transplanner alors qu'elle ne marchait pas droit. Aaron se proposa pour la raccompagner. Harry et Drago, ne voyant pas de raison de s'attarder outre-mesure, sortirent à leur tour. Mais Drago aussi voulut transplanner et pour l'en empêcher, Harry lui arracha sa baguette des mains.

« - Hé ! C'est à moi ! Rends la moi ! Réclama le blond en tendant le bras vers la baguette que le brun maintenant hors de sa portée

- Non. Tu vas te désartu … te désita … déstabiler ! Rétorqua Harry en secouant négativement son index et en adoptant un ton professoral

- Potter je veux ma baguette. Exigea Drago

- Seulement si tu promets de ne pas t'en servir. Consentit Harry

- D'accord. Accepta le Serpentard

- J'n'ai pas entendu. Insista le brun

- C'est promis. Céda Malefoy. Harry lui tendit le bout de bois. Merci ! Et je rentre comment alors, môssieur Potter ?

- On va rentrer à pied. Proposa Harry

- On ?

- Je ne veux pas rentrer tout seul. Toi non plus. Ça nous fera du bien Allez fais pas la tête Malefoy. » Lança Harry en attrapant Malefoy par le cou et en commençant à marcher, comme deux camarades pourraient le faire

Ils se mirent en route, l'air frais leur rendant peu à peu leur lucidité. Malgré cela, Malefoy ne se dégagea pas de l'étreinte du brun, pas plus qu'Harry n'ôta son bras des épaules du blond. Il se contentait de lui jeter des regards en coin de temps en temps.

« - Potter ? Finit par dire Malefoy, troublant le silence qui s'était instauré

- Oui ?

- Tu m'as regardé toute la soirée. Tu as quelque chose à me demander ? Demanda-t-il innocemment, son regard en totale contradiction avec le ton de sa voix. Harry rougit.

- Non non. Rien. Balbutia le Gryffondor en espérant que le soir qui tombait masquait sa gêne. Drago s'arrêta.

- Moi je crois que je sais … J'ai quelque chose à te demander. Déclama-t-il en fixant Harry dans les yeux. Ils étaient plutôt proches et Harry percevait la chaleur émaner du corps de Malefoy. Sa chaleur et son parfum.

- Ah ? Répondit simplement le brun, absorbé par le visage en face de lui, par la main chaude, brûlante même, sur son bras, par ces yeux clairs qui ne le lâchaient pas

- Potter … Murmura Drago en se rapprochant. Se rapprochant tellement que leurs nez se seraient touchés s'il n'avait pas incliné la tête. Potter, est-ce que je peux t'embrasser ? »

Harry, dont la respiration s'était accélérée, n'avait pas fait un geste. Il sentait le souffle de Malefoy sur ses lèvres. Il sentait ce parfum si particulier envahir ses narines. Il se sentait calme et en même temps son cœur battait la chamade. Son cerveau lui hurlait de fuir mais toutes ces sensations étouffaient ce cri jusqu'à le réduire à un chuchotis inintelligible. Alors, dans un souffle à peine audible, il répondit. « Oui ».

Malefoy franchit les derniers centimètres et posa ses lèvres sur celles de son patron. Il ne voulait pas le brusquer aussi le premier baiser fut chaste. Presque une caresse. Une caresse qui fit haleter Harry lorsque leurs bouches se séparèrent. Il se pencha vers le blond et captura à nouveau ses lèvres. Ils ne faisaient pas grand chose, c'étaient juste deux bouches accolées, et pourtant cela lui procurait des frissons comme jamais il n'en avait eu auparavant.

Quand Malefoy caressa sa lèvre avec sa langue il eut un soupir qui libéra l'accès à sa propre langue. Les deux se trouvèrent et commencèrent leur ballet, tantôt doux tantôt passionné, parfois caresse parfois duel. Harry qui jusque là était resté les bras ballants les posa sur les hanches de Malefoy. Ce mouvement les rapprocha et le blond ne put retenir le gémissement qui franchit ses lèvres. A ce son, Harry s'arrêta et recula, un air effrayé soudainement peint sur le visage. Drago comprit que ça allait être plus compliqué qu'il ne le pensait. Harry sortit sa baguette.

« - Harry … S'inquiéta Malefoy

- Harry ? Depuis quand tu m'appelles Harry ? Gronda le brun

- Tu préfères Potter ? Bon alors, Potter, calme toi, s'il te plait. Pria le blond, tentant de ne plus être en joue de la baguette d'un Survivant ivre

- Je suis calme Malefoy. Protesta Harry

- Qu'est-ce que tu comptes faire avec cette baguette ? Interrogea Malefoy

- Rentrer chez moi ! Affirma Harry

- C'est trop dangereux ! Protesta le Serpentard

- Moins dangereux que de rester à côté de toi. Rétorqua le brun

- En quoi est-ce dangereux ? Se défendit Malefoy

- Je ne suis pas homo Malefoy. Écoute ça. Je. Ne. Suis pas. Attiré. Par les hommes. Insista Harry en détachant les mots

- Mais tu es attiré par moi. Contra le blond en lui attrapant la main. Harry, troublé, n'arriva pas à nier. A la place il reprit la discussion.

- Tu as déduis ça avant ou après avoir profité de moi ?

- Profité de toi ? Jamais je n'ai fait une chose pareille ! … Tu parles de la nuit de la dernière fois ? Il ne s'est rien passé. Je le jure. Expliqua Malefoy

- Tu étais nu dans mon lit. Et tu n'as pas arrêté de dire que … Ajouta Harry

- Tu ne m'avais même pas reconnu. Tu étais bourré et moi aussi, juste un peu moins. Tu étais seul, tu m'as indiqué comment te ramener chez toi. Je l'ai fait et en arrivant tu … tu nous as vomis dessus. C'est pour ça que nous étions nus. Le lendemain j'en ai rajouté pour te mettre mal à l'aise. Raconta Drago

- Tu m'as déshabillé ? S'enquit Harry

- Non j'ai utilisé le même sort que Pomfresh. Et je me suis endormi comme une masse. Toi aussi bien entendu. Acheva le blond. Harry réfléchit quelques instants aux paroles qu'il venait d'entendre.

- Je ne vois pas pourquoi tu mentirais après tout. C'est plus gratifiant de dire qu'on a baisé le Survivant que de raconter qu'il vous a vomi dessus. Conclut-il

- Alors, tu veux bien ranger cette baguette et rentrer à pied. Soupira le Serpentard

- Non. On va appeler le Magicobus. » Déclara Harry en se tournant vers la chaussée et en lançant un Lumos.

Le bus à deux étages arriva dans une pétarade digne d'un feu d'artifice et s'arrêta pile devant eux, laissant une trace de gomme sur cinq bons mètres de la chaussée. Malefoy regarda le véhicule avec de grands yeux affolés et nia vivement de la tête.

« - Non ! Jamais je ne poserai un pied là-dedans !

- Dégonflé. Le provoqua Harry. De toute façon tu es obligé, sauf si tu préfères rester seul. Rajouta-t-il

- Tu ne vas pas me laisser ici ! S'exclama le blond, d'un ton trop aigu pour être perçu comme un ordre digne de ce nom

- Monte dans le bus. S'il te plait. Le pria le Gryffondor, ayant lui-même déjà gravit les trois marches menant à l'intérieur. »

Drago hésita puis finit par se décider à entrer. A cette heure tardive le bus était apparemment vide, du moins à ce niveau, et ils allèrent s'installer au fond après avoir indiqué leur destination et payé. Harry laissa sciemment deux places libres entre lui et le blond, il ne voulait pas risquer que leur moment de chaos ait une occasion de se reproduire. L'ambiance entre les deux hommes était un peu tendue, le silence qui s'était instauré était crispé et inconfortable.

« - Écoute Potter … Je sais que ça peut être perturbant … Intervint Drago

- Non tu ne sais pas ! Je … je ne peux pas être gay Malefoy tu comprends ? S'exclama Harry d'un ton qu'il voulait convaincant

- Non. Pourquoi tu ne pourrais pas ?

- Parce que c'est malsain. Les homos violent les enfants, et ils ont des pratiques animales. C'est contre-nature. Et ils s'habillent en cuir et portent des grosses barbes. Récita Harry, provoquant l'hilarité de son interlocuteur

- Je te fais l'effet d'un gros motard barbu Potter ? Si c'est le cas un conseil, fais réviser tes lunettes. Ce sont les pédophiles qui abusent des enfants, qu'ils soient homos ou plus sûrement hétéro. Et les pratiques homosexuelles pratiquées dans le respect des deux partenaires ne sont pas plus animales ou contre-nature que les hétérosexuelles. Ce sont parfois les mêmes. Démentit alors Drago une fois calmé, réfutant point par point les médiocres arguments du brun

- Je ne suis pas comme ça c'est tout ! Je dois me trouver une femme, me marier et avoir des enfants, point barre. Affirma-t-il comme une leçon bien apprise

- Tu dois ?! Attends, qui a dit que tu devais être hétéro Potter ? S'insurgea le blond

- Mais … C'est ma destinée, c'est qu'on attend de moi.

- Tu n'en as pas marre de vivre la vie que les autres t'ont choisie Potter ? Tu sais à quoi ça me fait penser ? « The Truman Show », un truc moldu, un film. Regarde-le, tu comprendras. Conseilla le blond

- Tu connais des trucs sur les moldus ? Demanda Harry, interloqué

- Je leur concède un certain sens de l'inventivité qui peut valoir la peine que l'on s'y intéresse. C'est là que je descends. Bonne nuit Potter. Déclara Drago en s'avançant vers la sortie

- Toi aussi … Hé Malefoy tu ne …

- Parleras à personne de ce qui s'est passé. Tu as ma parole.

- Merci. »

Les portes se refermèrent sur le blond, empêchant Harry de remarquer que le regard gris était fixé sur lui. Quelques sauts plus tard, le Magicobus le déposait près de chez lui et il préféra aller directement se coucher pour ne pas être tenté de repenser à ce qui venait de se passer. Malheureusement pour lui, son corps en avait décidé autrement et il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Multipliant les volte-face dans son lit, sortant alternativement une jambe ou un bras de sous la couette, changeant d'oreiller, il était incapable de trouver une position correcte. Par-dessus ceci vinrent se greffer des pensées parasites. Tel le souvenir du baiser échangé avec Malefoy. Et quel baiser ! De tous ceux qu'il avait expérimenté c'était la première fois que ça lui faisait un tel effet.

« Mais c'est juste une question de technique. Malefoy sait embrasser. Ça ne veut pas dire que tous ceux qui aiment ses baisers sont gays. » Comme pour le contredire, un effluve du parfum du blond lui revint et il ferma les yeux en frissonnant. Bon, il y avait peut-être quelque chose avec Malefoy … Mais il était hors de question que ça continue ! Même en oubliant que ce soit un homme, bien que ce ne soit pas négligeable, il était son patron. Et il ne fallait pas mélanger vie privée et travail, il l'avait suffisamment entendu. Sur ces bonnes résolutions, le sommeil vint le trouver et il s'endormit paisiblement. Il avait réglé son problème et se tiendrait à ce qu'il avait dit.

[ ... TBC ... ]