Euh...salut ? Comment ça va depuis...un an ? Oui, je sais. C'est honteux. Et j'aurais beau chercher les plus belles excuses du monde...vous ne pouvez que vous en prendre à ma flemmardise.

Je remercie tous ceux qui m'ont laissé des reviews, parce que ça m'a motivé. Sans ça, j'aurais peut-être pris deux ans ^^ Je ferais de mon mieux pour le prochain chapitre...cela dit je ne vous ment pas, c'est pas gagné. Merci également aux anonymes, l'encouragement est très apprécié !

Bonne lecture ! AZULI


Askaban (prison...ou plutôt tombeau. L'on en ressort en effet plus mort que vif)

"Bon, je fais quoi maintenant ?" se demanda Harry. Les sales rats du Ministère lui avaient refusé le Véritasérum, arguant que la marque des Ténèbres sur son bras droit était une preuve accablante et irréfutable. Et comme personne n'expliquait qu'il n'était qu'un espion infiltré (probablement parce qu'il ne l'était pas), il se retrouvait à Askaban. Bien sûr, il pouvait en sortir dès qu'il le désirerait : ce n'était pas une vulgaire prison comme celle-ci qui allait le retenir. En fait, il aurait même pu se contenter de jeter un sort d'oubliette au Maraudeurs. Mais bon, il désirait donner une petit leçon à son parrain, et puis l'ironie était terrible...son sens de l'humour et sa bonté le perdraient, il l'avait toujours su.

Maintenant qu'il avait prouvé à tous sa grandeur d'âme, il fallait peut-être essayer de trouver un moyen de sortir à peu près légal. En effet, s'il s'enfuyait, qu'allait-il bien pouvoir faire ? Lutter seul n'était pas très excitant...Et puis, tout son plan tenait au personnage de Sun Light. S'il se pointait sous une autre apparence à Poudlard et qu'il se mettait à faire rager Dumbledore, ce dernier allait le percer à jour sans efforts. Et ensuite, retour à la prison ou à la solitude. Il pouvait bien aller embêter Voldy, mais il fallait que celui-ci l'enlève sinon ce ne serait pas aussi drôle...Or pourquoi irait-il l'enlever dans une prison réputée imprenable ? Il ne se donnerait pas cette peine, et le laisserait crever dans ce trou avec satisfaction : un problème de moins pour lui. Peut-être...peut-être que, puisqu'il ne pouvait pas donner sa démission d'Askaban il pourrait s'en faire virer ? Si les Détraqueurs ne voulaient plus de lui ou s'il posait suffisamment de problèmes pour que le Ministère accède à sa demander d'interrogatoire sous Véritasérum...Possible. Et puis, ce serait tellement amusant. Un peu d'inattendu dans son plan minutieux, ça ne pouvait pas faire de mal...

Il ne faut peut-être pas chatouiller le dragon qui dort, mais il faut encore mois agacer un Harry qui veut se venger : le Ministère allait en faire l'amère expérience.


Une histoire ? Si ça vous fait plaisir...Il était une fois un pauvre prisonnier qui avait très faim à quatre heures du matin :

"J'AI FAIM ! J'AI FAIM !

- TU VAS LA FERMER, OUI ? Y'EN A QUI DORMENT !

- J'AI FAIM ! J'AI FAIM !

- FAITE-LE TAIRE, PAR PITIE !

- J'AI FAIM ! J'AI FAIM !

- Je vais me tuer..."

Ce matin-là, il eu deux morts à Askaban.

Une autre ? Si vous voulez...Il était une fois un pauvre prisonnier qui s'ennuyait beaucoup :

"JE M'ENNUIE !

- Tu veux jouer à un jeu ? Le premier qui parle a perdu !

- JE M'ENNUIE !

- Perdu.

- JE M'ENNUIE !

- Où est la corde ?"

Ce jour-là, il eu trois morts à Askaban.

Une troisième ? Bon, d'accord...Il était une fois un pauvre prisonnier qui voulait chanter :

"PETIT PAPA NOEL, QUAND TU DESCENDRAS DU CIEl...

- Vous n'avez pas l'impression qu'il chante faux ?

- ...AVEC TES JOUETS PAR MILLIERS...

- Je propose une pétition pour l'installation d'une cellule insonorisée.

- ...N'OUBLIE PAS MES PETITS SOULIERS...

- Où est-ce que j'ai planqué ce fichu couteau ?"

Ce midi-là, il eu quatre morts à Akaban.


Ministère, section gestion des prisons des sorciers (ceux qui travaillent ici ont autant d'humour qu'un chien à qui on veut piquer son os. Vous voyez le genre...)

"Monsieur, je me vois obligé de vous communiquer mon rapport sur la soudaine mortalité des prisonniers d'Askaban...

- Faite, faite.

- Il y a eu, en l'espace d'une semaine, neuf morts.

- Une épidémie ?

- Pas exactement. Il semblerait qu'un prisonnier, récemment arrivé, possède une voix...puissante. Et ses collègues se suicident les uns après les autres.

- Eh bien, cela fera plus de place.

- Selon mes calculs, la prison d'Askaban sera vide dans environ deux mois si le prisonnier n'arrête pas brutaliser les tympans de ses congénères.

- Les Détraqueurs ne réagissent pas ?

- Pour tout dire, ils ne veulent pas s'approcher de lui.

- Et pourquoi donc ?

- Ils refusent de donner une explication.

- Mais c'est leur boulot, que diable ! Dite-leur que s'ils persistent, ils seront privés de baisers jusqu'à ce qu'ils cèdent !"

[...]

"Monsieur, je suis navré mais ils ne veulent toujours pas s'approcher du prisonnier 925. Ils font tout ce qu'il demande...

- Vous voulez dire que cet homme peut s'enfuir quant il veut ?

- C'est précisément ça.

- En bref, un criminel en liberté se balade à Askaban comme dans un hôtel quatre étoiles ?"

La colère montait dans la voix du directeur.

"Eh bien...c'est un point de vue, balbutia son interlocuteur.

- Allons voir ça. Ces fichus Détraqueurs vont m'entendre !"


Askaban (une prison, à ce qu'il paraît. On pourrait toutefois avoir quelques doutes... et ils seraient justifiés)

"Vous pouvez m'expliquez ça ? hurla le directeur.

- Euh...C'est à dire que..."rougit l'employé.

Son supérieur n'avait pas explosé lorsqu'il avait vu la partie de bowling, puis la séance d'aquagym, le colin-maillard, la danse du canard, les dance-floors, l'atelier cuisine, le cours de couture, le match de Quidditch, les jeux dans la piscine et le cours de yoga, mais là, c'était trop.

"Askaban est une PRISON, pas un CLUB DE VACANCES ! Je REFUSE que les prisonniers se fassent une petite BRONZETTE alors qu'ils sont censés EXPIER LEURS CRIMES !"

Les intéressés levèrent un sourcil perplexe alors que le soleil artificiel auquel ils s'exposaient leur donnaient un charmant teint hâlé.

"Vous stressez pas com' ça, c'est qu'du b'onzage. C'est v'ai quoi, pourquoi es' qu'on d'vrait r'ssorti' d'ce trou avec une peau com' d'la farine? demanda un prisonnier.

- Hum...laissez-moi trois secondes de réflexion...peut-être parce qu'ici vous n'êtes pas à la PLAGE ? Ou peut-être parce que vous devez vous REPENTIR de vos MEFAITS ? cracha furieusement le directeur. Qui...QUI est à l'origine de ce CAUCHEMAR ?

- Moi, sans doute," répondit une voix légère.

L'autre se retourna brutalement. Un sorcier d'une trentaine d'année, aux cheveux blancs balayés de mèches dorés, s'inclina moqueusement :

"Sun Light, pour vous déservir.

- C'est vous ? Vous ?

- Eh oui. Au début je voulais vider cette prison grâce à mes cordes vocales, mais ça m'a vite fatigué. Alors je me suis dit que je n'avais qu'à la désorganiser un petit peu.

- Les Détraqueurs ? Où sont-ils ? rugit son interlocuteur.

- Je leur ai demandé de partir. Ils sont pires que la clim' en plein hiver !

- Et ça ne vous as pas effleuré l'esprit que le Ministère n'allait pas laisser passer ça ?

- Oh, je m'en doutais. Remarquez que vous avez été plutôt long à réagir. Mais vous allez être viré. Vous n'imaginiez pas que vous allez rester longtemps directeur des prisons sorcières avec Askaban dans cet état, si ?"

L'intéressé blanchit soudainement.

"Ma vie est fichue...tout ça à cause de vous !

- On peut peut-être réparer cet incident.

- Faite-le !

- Ce ne sera pas sans conditions.

- Dite," ordonna le directeur, fulminant, non sans avoir jeté un regard sinistre à son employé, du style "si-tu-oses-parler-de-ça-à-quiconque-j'espère-que-tu-auras-pensé-à-faire-ton-testament-avant".

Harry se fit beaucoup plus sérieux et sa voix légère devint brutalement grave.

" J'ai le pouvoir de tout remettre en ordre. Vous avez le pouvoir de m'obtenir un interrogatoire sous Véritasérum.

- Quoi ? s'étouffa l'autre. La marque sur votre bras est aussi claire que de l'eau de roche : vous êtes un mangemort ! Les interrogatoires sous Véritasérum ne se déroulent que lorsque les charges sont incertaines !

- A vous de vous débrouiller. Mais je crois bien que la visite officielle du Ministre - vous savez, celle qui se déroule une fois par an ? - aura lieu dans un mois."

Le directeur n'apprécia pas cette menace :

"Faite attention, un accident est vite arrivé, prévient-il sombrement.

- Essayez toujours, mais n'oubliez pas : vous avez un mois pour m'obtenir un interrogatoire au Véritasérum. Après..."


Deux semaines plus tard (où Harry aura continué son oeuvre d'aménagement avec créativité)

Harry était en train de profiter du spa qu'il avait créé lorsqu'un prisonnier interrompit sa séance de massage.

"Le mec dl'a prison vous'tend dehors, m'seigneur."

Depuis que Sun Light avait largement amélioré leurs conditions de vie, les détenus lui vouaient un culte. Il était idolâtré comme il le méritait, et c'était fort plaisant.

"Eh bien, dis lui que je suis occupé. Qu'il attende."

"Bien m'seigneur."

Jubilant intérieurement, Harry finit toutefois son massage et prit tout son temps avant de s'habiller et de sortir. Il ne fallait tout de même pas que l'autre imbécile pense qu'il était suffisamment important au point que lui, Sun Light, dieu parmi les mortels, se presse pour l'accueillir.

"M. Graven," salua t'il froidement.

Les tentatives d'assassinats ne l'avaient pas rendu particulièrement aimable, on peut le comprendre.

"J'ai obtenu votre interrogatoire au Véritasérum ; il se déroulera demain midi. Vous devez maintenant respecter votre partie du contrat.

- Bien entendu. Lorsque les Aurors viendront me chercher, tout sera revenu à la normale. Cependant, si par hasard vous tentez de me tromper, mes petites créations réapparaîtrons. Et la conséquence vous en est connue. A votre place (ah ah...comme s'il pouvait s'abaisser à la vulgaire condition occupée par ce sous-être), je ne prendrais pas le risque. Surtout que je suis encore en vie...

Petite allusion aux divers "accidents" mortels qui avaient pimenté les deux dernières semaines et qu'il avait fait échouer avec facilité. Le directeur ne répondit pas, mais le foudroya hostilement du regard avant de s'en aller. "Whoua, la menace est sérieuse", gloussa le destinataire.

Lorsqu'il fut certain que M. Graven avait quitté l'enceinte de l'île, Harry se contenta de lancer trois sorts : un qui supprima toutes les installations, un autre qui ramena tous les prisonniers dans leur cellule, et un dernier qui leur fit oublier tout ce qui avait bien pu se passer lors de son court emprisonnement. Par acquis de conscience, il avait vérifié que tous les "habitants" de la prison étaient bien coupables du crime dont on les accusaient ; c'était très étonnamment le cas.

"Quel dommage...Askaban était dix fois mieux en jaune," songea t'il en observant les murs de nouveau gris et laids.


Salle d'interrogatoire (austère et déprimante. Qu'attendre d'autre d'une salle où le Ministre à passé autant de temps à prendre l'air important tout en songeant secrètement au montant de son compte en banque ?)

On était venu le chercher à l'aurore, et cela faisait déjà cinq heures qu'il patientait dans cet horrible endroit. Il avait bien tenté d'entamer la conversation, mais ses gardiens étaient aussi bavards que des portes de prisons - et il parlait d'expérience. Et quant il s'était plaint des chaînes qui lui faisait affreusement mal, il n'avait récolté qu'un regard indifférent. Son ventre criait famine mais les bruyants gargouillements (très élégant, n'est-ce pas ?) n'intéressaient en rien les deux Aurors. "Sans cœur", avait maugréé Harry. Evidemment, ce n'était pas eux qui souffraient. Pourquoi alors faire preuve d'un peu de gentillesse ? Un bruit soudain retentit dans la salle. Le juge et les "spectateurs" commençaient à entrer.

" Pas trop tôt, leur lança t'il.

- Le prisonnier ne parle que lorsque l'on lui pose une question," énonça sèchement un sorcier au visage sévère.

Un des Auror lui jeta un silencio. "Héritier de Voldemort", l'insulta silencieusement Harry, qui, on l'aurait remarqué, n'était pas de très bonne humeur.

Cela prit encore une demi-heure avant qu'un homme ne lui injecte le Véritasérum avec une douceur sans pareille (sentez l'ironie) et que le procès ne commence. Harry ne craignait en rien le sérum de vérité, il était en effet immunisé contre celui-ci : il avait absorbé l'antidote, qui serait inventé quelques centaines d'années plus tard par un mangemort (!) extrêmement doué en Potions...un descendant de Rogue ? Pouah !

" Votre nom, demanda le juge.

- Sun Light.

- Votre âge.

- Trente-quatre ans.

- Etes-vous un mangemort ?

- Non.

- Approuvez-vous les idées de Vous-Savez-Qui ?

- Non.

- Pratiquez-vous la magie noire ?

- Non.

- Pourquoi avez-vous la marque des ténèbres ?

- Parce que j'y étais obligé sous menace de mort.

- Vous êtes donc innocent du crime dont l'on vous accuse ?

- Oui.

- Avez-vous perpétré toute action contraire à nos lois ?

- J'ai volé un chewing-gum au directeur de la prison.

- ...Fin de l'interrogatoire. Le prisonnier est disculpé de toutes les charges d'accusation tenues contre lui. Le Ministère s'excuse et s'engage à faire son possible pour réparer son erreur. Le verdict sera publié demain à la Gazette du Sorcier. Veuillez sortir de la salle.

Un immense brouhaha envahit ladite salle et les yeux dévoraient l'ex-prisonnier, qui s'écroulait de fatigue. Le juge avait été si froid ! si distant ! Aucun sentiment n'avait transparu dans sa voix et il avait mené son interrogatoire avec tellement peu de loquacité (c'était officiel : se plaindre était une activité à temps plein). Mais enfin, le plus important, c'est qu'il était libre et disculpé. Rien d'autre ne comptait. Sauf sa vengeance...


Hall du Ministère, le lendemain (après le passage de Harry, celui-ci ne sera pas jamais le même...Une vocation d'architecte d'intérieur ?)

Harry traversa le hall avec une démarche nonchalante à laquelle, grâce à un long entraînement, il avait réussi à mêler un dédain palpable. Il jeta un regard méprisant à la fontaine qui trônait en plein milieu de la pièce, leva les yeux au ciel lorsqu'il aperçut un pan de mur indécemment recouvert de feuilles d'or et les rabaissa aussi sec lorsque il vit une des devises du Ministère "La Justice et l'Honnêteté seront ici appliquées", écrite en lettres scintillantes sur le plafond. Ostentatoire. Il n'y avait pas de mot plus juste pour décrire ce hall. Il s'approcha de l'accueil où une jeune sorcière paniquée tentait de remettre de l'ordre dans un immense tas de paperasses qui venait soudainement d'apparaître.

" Bonjour, la salua t'il suavement.

La sorcière se redressa d'un bond et un sourire automatique s'afficha sur son visage.

" Accueil du Ministère de la Magie, qui puis-je pour vous ?

- Je me nomme Sun Light, et j'ai injustement été emprisonné à Askaban. Mon innocence prouvée, l'on m'a assuré que le Ministère ferait tout ce qui était en son pouvoir pour réparer son erreur.

- Euh...Eh bien...C'est fort regrettable...Vous...vous désirez quelque chose en particulier ?

- Une entrevue avec le Ministre.

- ...Pardon ? Euh...Ecoutez Monsieur, je comprends que vous soyez...mécontent de cette...affreuse erreur...mais je crains qu'il ne soit trop occupé pour vous recevoir. En revanche, si vous souhaitez quelque aide financière, je peux...arranger ça.

- Je n'ai nul besoin d'argent. En revanche si cette intervue m'était refusée, je crains que la Gazette ne soit trop heureuse de raconter que le Ministre ait été trop "occupé" pour refuser de voir un malheureux homme qui a été enfermé à tort à Askaban à cause de certaines failles judiciaires.

- Le chantage est déconseillé dans ce lieu, monsieur, répondit la jeune sorcière - du nom d'Ava Green - qui avait arrêté de balbutier pour emprunter un ton froid. De plus, les gens seront au contraire ravis de savoir que leur représentant se charge en premier lieu des troubles actuels. De ce fait, il ne peut régler lui-même certaines affaires de moindre importance.

- Mon cas est de moindre importance, c'est ça ? siffla Harry.

- Comparé à la sécurité de l'Angleterre, oui, déclara fermement Green.

- Vous n'allez certainement pas me convaincre que Fudge fait quelque chose d'utile dans la lutte contre Voldemort."

Ava tressaillit subtilement à l'entente du nom tant redouté.

"Je vous prierais de l'appeler autrement, monsieur.

- Ah ! parce qu'une loi contre le courage à été édictée ? Ou une loi pour encourager la lâcheté, peut-être ?

- Je ne vous permets pas !

- Parce que vous trouvez ça très courageux, vous, d'appeler Voldemort - par pitié arrêtez de frémir, ce n'est qu'un nom - par ces surnoms à rallonge ? Quelle bravoure en effet !

La sorcière comprit que le terrain était glissant. Refusant de s'y engager, elle serra les dents et demanda calmement :

"Ne veniez-vous pas pour autre chose ?"

La transformation fut spectaculaire. Le visage crispé de Harry se détendit soudainement, un sourire radieux remplaçant sa grimace de colère. Sa magie qui crépitait dans l'air parut s'éteindre, ses poings fermés ne furent plus qu'un souvenir et sa voix rageuse devint aussi douce que du miel.

"Je vous prie de m'excuser. Vous disiez donc que le Ministre était libre en ce moment ? Quelle chance ! Je vous souhaite une bonne journée mademoiselle."

- Mais...Où allez-vous ? Monsieur ! Vous n'êtes pas autorisé à..."

Elle soupira. De toute façon, il allait se faire arrêter par les Aurors qui gardaient la porte du bureau ministériel. Elle retourna donc à son tas de paperasserie...pour s'apercevoir que celui-ci était déjà trié ! Jetant un regard soupçonneux vers l'ascenseur où l'homme agaçant venait d'entrer, elle haussa les épaules. Que les gens pouvaient donc être étranges !

Harry assomma les Aurors d'un de ses sourires flamboyants (et, accessoirement, d'un sort informulé), ne prit pas la peine de frapper, et ouvrit la porte d'un grand coup. Et tomba sur l'image la plus cauchemardesque qu'il lui eut été donné de voir. Il hoqueta de dégoût, ferma les yeux, et alla visiter la poubelle du coin pour y rendre son déjeuner. Mille et an d'existence ne l'avait pas préparé à ça. Fudge en train de se...Un frisson le secoua. Il n'avait rien vu, il n'avait rien vu, absolument rien...Son mantra ne marcha pas, et il retourna saluer la poubelle. Après un rapide sort de nettoyage, il inspira profondément, utilisa ses capacités d'occlumens pour bannir ça de son esprit, et retourna dans le bureau du Ministre. Celui-ci était debout dans son bureau, son pantalon fermé (Dieu merci) et son teint avoisinant celui d'une écrevisse passée par la case "casserole d'eau bouillante".

" Je ne sais vraiment pas pourquoi vous affichez ce lien de parenté avec les tomates, et si je l'ai su je l'ai oublié pour le bien-être de ma santé mentale...et physique, lui annonça sèchement Sun, dont l'estomac était encore secoué de vagues nauséeuses.

Le message était clair "j'ai tout vu mais je ne dirais rien parce que sinon les poubelles devront être vidées d'urgence. Question d'odeur".

"Rien de cela ne serait arrivé si vous aviez pris rendez-vous, ou tout du moins annoncé votre arrivée ! se défendit le Ministre, embarrassé.

- C'est donc de ma faute ? Pardon dans ce cas d'avoir dérangé le dirigeant du monde magique anglais pendant qu'il prenait en main des d'affaires pressantes. J'irai vanter votre professionnalisme à la Gazette."

Le sous-entendu n'échappa pas à Fudge, qui blêmit. Le "blackmail material" (1) était grave. Si la population sorcière apprenait ce à quoi s'adonnait leur Ministre dans son bureau, il tomberait de son siège aussi brutalement que rapidement sitôt les dires de l'étranger prouvés de quelque manière que ce soit. Et le scandale entacherait son nom pendant d'innombrables années...

"Vous désiriez ? s'empressa t'il de demander, dans une maladroite diversion.

- Plusieurs choses. Tout d'abord, retrouver mon poste de professeur de Divination à Poudelard.

- Eh bien...c'est-à-dire que je n'ai pas beaucoup d'autorité sur Albus Dumbledore, donc s'il ne veut pas vous reprendre je serais dans l'incapacité de l'y...

- Vous le ferez. Car sinon, je n'aurais pas besoin de faire appel à mon troisième œil pour deviner la une de tous les journaux de demain. Capiche ?

- ...on...pourra...certainement trouver un arrangement avec le directeur."

Le Ministre suait maintenant à grosses gouttes. Sa carrière, sa puissance et son nom étaient en jeu.

"Ensuite, j'ai aperçu un splendide manoir à quelques kilomètres de Pré-au-lard. Vous me l'offrirez, sans aucun doute ?"

Question purement rhétorique.

"Et enfin, une excuse publique pour le préjudice que j'ai reçu. Ce sera tout...pour le moment.

- Je...je...je ferais mon...mon po...possible, balbutia Fudge en baissant la tête, vaincu.

- Excellent, sourit cruellement Harry. A très bientôt..."

Et il s'en alla d'un pas de prédateur rassasié. Le chat avait dévoré la souris...mais le chat avait toujours faim. De vengeance.


Parc de Poudelard, trois jours plus tard (un parc vraiment reposant, où un gentil Kraken rejette aimablement les élèves tentant de se baigner dans le lac...L'atterrissage, est, paraît-il, moins reposant)

Albus Dumbledore était aux grilles de Poudelard pour réaccueillir un ancien professeur qui reprenait ses fonctions. Le marché de Fudge avait été suffisamment convaincant pour qu'il daigne reprendre l'imbécile, le crétin, le cauchemardesque Sun Light. La maison d'Albus Dumbledore était en pleine rénovation, une importante somme d'argent venait de grossir son compte, et un nouveau titre honorifique porteur d'un très grand prestige (Sorcier de la Feuille d'or, distinction uniquement accordée à ceux ayant accompli une mission nationalement vitale à la contenance secrète. Le public devait se contenter de savoir que le décoré les avait sauvé d'une grave menace). Vraiment, il avait fallu beaucoup pour que le sorcier millénaire puisse reprendre son poste.

"M. Light", salua t'il quant il le vit arriver. "Je m'excuse très...sincèrement du désagrément qui vous a été causé à cause d'une petite délation...Mais vous comprenez que votre marque pouvait laissez soupçonner une appartenance aux Mangemorts, n'est-ce pas ? Je n'ai malheureusement pas pu vous défendre...vous comprenez, les preuves accablantes, tout ça...

- Oh mais je comprends parfaitement. Nous savons tous les deux que vous avez fait votre possible pour me sortir de cette situation : je vous en suis très reconnaissant.

- Hum...merci."

Le sous-entendu n'avait pas échappé au directeur et il fit semblant d'en être embarrassé. Non pas que ce fut vraiment le cas...Sun Light aurait pu mourir à Askaban, il ne s'en serait guère soucié. Peut-être même l'aurait-il fêté. Une occasion de boire du champagne était toujours bonne à prendre, après tout.

"Nous vous réintégrerons dans le corps enseignant lors du dîner, l'informa t'il.

- Excellent", dit Harry en songeant à une entrée théâtrale qu'il appréciait tant. "A ce soir, donc !"


Grande Salle (les dalles y seront glissantes après le dîner, un grand nombre d'élèves y auront en effet recraché leur jus de citrouille suite à l'annonce du directeur...)

"Mes chers élèves, j'ai le...plaisir...de vous annoncer le retour de votre professeur de Divination, M. Light, qui à été innocenté suite à un interrogatoire au Véritasérum."

Un Sun Light à la peau dorée et au sourire éclatant entra dans la Grande Salle suivi d'une pluie de ballons. Les étudiants s'étouffèrent de surprise avant de le regarder avec une méfiance non dissimulée. Feignant de ne pas s'en apercevoir, l'ex-prisonnier déclara avec entrain :

"Je suis ravi d'être de nouveau là. Lorsque la regrettable méprise du Minsitère a été réparée je n'ai plus pensé qu'à vous retrouver. En effet, comment auriez-vous pu avoir des cours de Divination dignes de vous sans mon humble personne ? Vous pouvez m'applaudir.

Le silence s'installa.

"Votre enthousiasme me flatte, lâcha sarcastiquement Harry.

- Hum...N'êtes vous donc pas heureux de revoir votre professeur ? demanda Albus d'une voix faussement étonnée. Allons, ne soyez pas timides."

Quelques applaudissements mous retentirent, plus forcés qu'autre chose.

"Merci merci, il ne fallait pas. Ah, je savais que je vous avais manqué, soupira le (jeune ?) sorcier aux mèches dorées. Bien, je ne voudrais pas que votre estomac souffre à cause de moi alors...bon appétit !"

Et il alla s'asseoir d'un pas presque dansant sous les regards consternés.

Albus gémit lorsqu'il se rendit compte que la seule place de libre était à sa droite. Pourquoi donc Minerva n'était-elle pas venue dîner ? Sun Light s'effondra sur la chaise avec une satisfaction évidente. La professeur de Métamorphose était malheureusement indisposée ce soir ; il n'y était absolument pour rien, évidemment. Un élève crut voir un sourire purement diabolique s'étirer sur le visage du professeur mais l'instant d'après celui-ci arborait de nouveau un visage avenant. Une hallucination, sûrement. Vraiment ?

Harry fit glisser son pied contre celui du directeur. Ce dernier se raidit brutalement. Le malicieux sorcier accentua la pression et remonta doucement pied.

" Que faites-vous ?" siffla Dumbledore.

Sun lui adressa un sourire resplendissant d'innocence.

" Moi ? Mais rien. Pourquoi, il y a un problème ?

- A part que vous êtes en train de me faire du pied ? Non, vraiment rien, chuchota furieusement le respectable (hum hum) vieil homme.

- De quoi vous plaignez-vous ? Je suis votre dernière chance de connaître les joies du lit avant d'être définitivement out. Je me trouve plutôt sympa. Je devrais d'ailleurs recevoir une récompense. C'est vrai, quoi, je me sacrifie pour que les vieillards avec qui personne n'envisagerait coucher soient heureux une dernière fois.

- Que suis-je donc stupide de ne pas m'être rendu compte de votre altruisme avant. Je ne sais pas à quoi pensait le Ministre en ne vous accordant pas l'Ordre de Merlin, répondit Dumbledore, railleur.

- Mais c'est que vous n'êtes pas un cas désespéré, finalement ! s'écria Harry. Vous avez mis un peu de temps à reconnaître ma valeur, mais je vous pardonne. Les gens simples ont souvent du mal à se rendre compte qu'ils sont en présence d'un véritable saint.

- Votre pardon m'est précieux, grinça son interlocuteur. Mais maintenant, pourriez-vous retirez votre pied de mon entrejambe ?

La question résonna dans la Grande qui s'était tue suite à la dernière réplique de Light, prononcée d'un ton puissant. Les élèves se retournèrent comme un seul homme vers la table des professeurs et des centaines d'yeux fixèrent le visage d'Albus Dumbledore...qui devient rouge tomate, toussota, se gratta la barbe et finit par se plonger dans la contemplation du ô combien splendide plafond magique. Sun, pas le moins du monde perturbé, retira son pied et dit :

" Vous nous excuserez, Albynouchet et moi-même avons une...discussion à terminer."

Sur ce, il se leva, entraînant dans son sillage un directeur éberlué qui tentait vainement de résister.

"Il est revenu, siffla Sirius. Comment ont-ils pu le croire ?

- Véritasérum, chantonna Remus, du ton de celui "qui l'avait bien dit".

- Il l'a trafiqué, gronda son ami.

- Bah, bien sûr ! Dans sa cellule à Askaban peut-être ?

- Une cellule avec option UV au vu de son ton doré ! Qui sait s'il n'y avait pas un laboratoire de potions ? Ou alors il a des relations...pire ! Il tient certains employés du Ministère sous sa coupe grâce à des Imperium !

- Pourquoi n'y avais-je pas songé plutôt ? railla le lycanthrope;

- Comment expliques-tu alors qu'il est été innocenté ?

- Oooooh, je ne sais pas ! Réfléchissons. Peut-être qu'il n'était pas coupable ! Ah, la théorie est valable.

- Impossible. Ce type est un mage noir, il pue la sournoiserie à plein nez...

- Dis-moi Patmol, lequel d'entre nous a un odorat en lequel on peut avoir totalement confiance bien que je dénie pas ton propre flair ?

- ...Toi. Mais je persiste, il est louche ! Peut-être que Dumbledore l'a sauvé en faisant jouer ses relations ? Après tout, c'est son amant.

- C'est ça. Passe-moi la tarte au citron, veux-tu ? "


Salle de divination (Je vois...je vois...Je ne vois rien ! Quelqu'un veut-il allumer la lumière ?)

Les premiers élèves à oser se risquer dans la salle de divination le regrettèrent aussitôt. En effet, un nuage de fumée leur bondit au visage à peine la porte ouverte. Prenant leur courage à deux mains (la moitié d'entre eux était de Griffondor, tout de même !) ils s'avancèrent à l'aveuglette, butant contre chaises et tables avant de se laisser tomber sur des coussins rouges sang (détail qui passa inaperçu). Lorsque chacun eut trouvé une place dans la pièce à l'atmosphère étouffante, un roulement de tambour résonna alors qu'une voix grave prenait la parole :

" Bienvenue en enfer, mes doux agneaux...Mouhaha !"

L'écho du rire machiavélique retentit dans la salle. Atterrés et pas le moins du monde effrayés, les élèves lâchèrent un soupir. Les deux heures allaient être longues...

"Mon cours ne s'embarrassera pas de boules de cristal tout justes bonnes à servir de miroir, n'aura cure des lignes de vos mains sales de petits gamins, ignorera la science de nos amis quadrupèdes à la tête un peu trop dans les étoiles et laissera les feuilles de thé à leur place, c'est à dire dans une bonne tasse fumante. Mon cours vous apprendra la véritable divination : l'art de tirer les réponses à vos questions dans la sagesse des démons..."

Quelques personnes gémirent. Ce n'était pas à Askaban qu'on aurait dû envoyer ce prof mais dans un asile de fous ! Dans quoi étaient-ils tombés ?

La classe s'éclaircit soudainement, la fumée s'étirant tel un serpent vers le plafond où elle forma de sombres volutes de formes nuageuses.

"Observez bien, mes lapereaux !" clama théâtralement Harry. Il écarta les bras et murmura des paroles incompréhensibles, le visage sombre et sérieux. A la plus grande surprise des étudiants, une boule d'énergie apparut dans un puissant crépitement.

Elle grossissait rapidement et avait déjà atteint une taille raisonnable lorsque elle sembla se déchirer en deux. Un sentiment d'horreur et de fascination s'empara des adolescents présents quand un visage inhumain recouvert d'une peau pourpre et épaisse se fraya un chemin dans la faille de lumière avant de poser ses yeux jaunes et cruels sur les occupants de pièce. C'en fut trop pour certains qui glapirent avant de tourner de l'oeil. Les autres, peu soucieux de leurs camarades inconscients, ne pouvaient détacher leur regard terrifié du monstre que leur professeur venait d'invoquer. Ce dernier interrompit le silence épouvanté qui planait en saluant respectueusement la créature :

"Puisse le sang de tes victimes continuer à couler, ô Barbatos, Comte et Duc des Enfers.

- Et les cris de souffrance t'accompagner, répondit aimablement le démon. En quoi puis-je t'aider Arioch, démon de la vengeance ?"

Harry retint un geste agacé à l'entente du surnom dont les habitants des enfers l'avait affublé à la suite d'une expédition sanglante qu'il avait dû mener dans les terres infernales pour récupérer un parchemin très précieux qu'un démon lui avait dérobé. Le voleur avait fini au paradis, là où Sun était certain que sa souffrance serait la plus grande. Jamais aucun de ses confrères ne tenta plus de le déposséder de quoi que ce soit, aucun n'ayant envie de finir entouré pour l'éternité d'anges terrifiants de bonté.

"Eh bien, je t'ai appelé car j'ai besoin de tes capacités divinatoires. J'essaye d'éduquer des ignorants aux sciences occultes et en tant que professeur dévoué, je me suis dit qu'une rencontre avec le grand Barbatos les aiderait à mieux comprendre le sujet. Que dis-tu de répondre à certaines de leur questions ?

- Et qu'aurais-je en échange ?"

"La vie sauve", faillit répliquer Harry. Mais même lui n'était pas capable de vaincre les trente légions infernales que son interlocuteur commandait avec l'appui de Quatre Rois des Enfers ; il garda donc ses pensées pour lui.

"Une faveur, répondit-il à la place.

- Oooh...une faveur d'Arioch. Cela m'intéresse fort...Ne serais-ce qu'avec ta réputation, j'assoirais ma puissance et même Abigor y réfléchira à deux fois avant de s'en prendre à moi. Marché conclu."

Harry se retourna vers ses élèves, tout sourire.

"Qui veut profiter de la chance de pouvoir interroger un véritable démon ?"

Le silence seul lui répondit. La plupart des étudiants avaient bien trop peur pour oser cligner des yeux, alors pour poser une question au monstre rougeoyant qu'ils avaient devant eux...

"Voyons, c'est une occasion unique ! Enfin, vous n'avez peut-être le courage nécessaire..."

Technique très subtile pour tenter de manipuler les Griffondors présents. Et le pire fut que ça marcha...La honte.

"Tu es un vrai démon ? se risqua un lion tremblant.

- A ton avis ? J'ai l'air d'une poupée en plastique ?

- ...euh...non. Votre Hautesse, ajouta rapidement le sixième année, craignant d'offenser la créature.

- Pourriez-vous éclairer nos pathétiques petites lanternes quant à votre environnement ? tenta poliment Lily Evans, sa soif de connaissances prenant le dessus sur son inquiétude (euphémisme...).

- Bien entendu, c'est toujours un plaisir d'instruire les crétins de votre bas niveau. La région où je vis, le Tartare, est un endroit aride, sans vie et monotone, parsemé d'étangs glacés, de lacs de souffre ou de poix bouillantes où souffrent les âmes trop honnêtes. Il y a aussi [...]

Et le cours continua ainsi, les élèves surmontant peu à peu leur peur devant les fascinantes explications de Barbatos. D'ailleurs, ils hurlaient à peine lorsque ce dernier posait ses vicieux yeux jaunes sur leur carcasse tremblante.


Grande Salle (là, on applaudit pour l'originalité. A croire que dans un immense château seule la salle à manger compte...bande de ventres sur pattes !)

Bon, le coup du démon n'avait pas enthousiasmé ni le directeur, ni le corps enseignant et ni les parents d'élèves. D'ailleurs, jamais autant de beuglantes ne furent aussi entendues dans le bureau de ce dernier que dans les jours qui suivirent le cours de Sun Light. Le "UN DEMON ! MON PAUVRE CHERI EST TRAUMATISE ! TOTALEMENT IRRESPONSABLE ! CE PROFESSEUR EST MALADE ET VOUS AUSSI ! etc...étaient ce qui revenait le plus fréquemment. Les tympans du détenteur de l'Ordre de Merlin 1er classe vibraient maintenant en permanence au son perçant des reproches et des accusations. La cause de cette folie souriait sadiquement à chaque lettre écarlate aperçue entre les serres d'un hibou, riait cruellement lorsque les cris retentissaient et sirotait maniaquement son thé après avoir pris un malin plaisir à répandre sa "douce" voix dans les oreilles abîmées de sa victime.

Il dînait actuellement et s'apprêtait à mettre en marche son plan soigneusement réfléchi. Il fallait qu'il ait le temps d'exécuter son coup d'éclat avant que son prochain hôte n'arrive ; cette arrivée tant attendue était d'ailleurs proche. Vite. Il se leva et éclaircit bruyamment sa gorge, exigeant ainsi l'attention du reste de la Salle, qui, il faut l'avouer, le fixa d'un œil immédiatement méfiant. Particulièrement le vieux bonhomme aux lunettes en demi-lune placé (involontairement, c'était certain) le plus loin possible de sa gracieuse personne.

"Chers élèves, chers professeurs, j'ai une nouvelle d'une grande importance à vous confier, commença t'il avec emphase.

- Vous allez être viré ? demanda un élève avec espoir...et ne recueillant qu'un regard foudroyant.

- Je disais donc, avant d'être grossièrement interrompu, que j'avais une incroyable annonce à faire. Albynouchet ici présent et moi-même allons nous marier."

La mâchoire du concerné se décrocha, quelques professeurs s'étouffèrent et la totalité des élèves s'étranglèrent.

"Je sais que cette décision peut paraître choquante de part sa soudaineté, mais c'est d'un véritable coup de foudre dont nous parlons. Je sais également que mon petit chéri n'est pas tout jeune et que la différence d'âge peut vous surprendre quelque peu, mais ne dit-on pas que "le cœur à ses raisons que la raison ne connaît pas" ? La première fois que nous nous sommes rencontrés, l'amour, ce sentiment merveilleux, nous a frappé de toute sa céleste puissance et...

- Non mais ça ne va pas ! Vous êtes complètement dingue, réagit enfin le directeur.

- Ah, voici l'expression des quelques doutes que mon sucre d'orge a dû affronter. En effet, il lui a été un peu difficile d'admettre que son inclinaison penchait vers un individu de sexe masculin, de plus bien plus jeune que lui et...

- La folie se soigne, mon ami."

Hum. L'agacement pointait...parfait.

"Il a traversé cette phase de déni quelques temps et c'est d'ailleurs bien aimable à lui de vous faire une démonstration de ce que j'ai pu endurer, mais l'amour a renversé tous les effroyables obstacles mis en travers de notre relation. Notre première fois s'est déroulée dans le bureau de ma moitié sous le regard protecteur des précédents directeurs, et cette nuit magnifique...

- Je crains, chers élèves, que votre professeur de divination, comme vous pouvez l'observer, divague légèrement. Cela est certainement dû, j'en suis persuadé, à une violente fièvre...

- Celle que nous partageons tous deux : la passion ! Ses yeux scintillants sont d'un charme mythique...

- ...et doit donc, j'en ai peur, recourir aux psych...médecins spécialistes de Saint Mangouste...

- ...sa peau creusée du poids des années est à mes doigts fantastiquement douce...

- ...qui sauront s'occuper de lui au maximum de leurs capacités.

- ...et son talent dans les arts du lit démontre une admirable doigté."

Les spectateurs, puisqu'il n'y a pas d'autre mot, du match (puisqu'il n'y a pas d'autre mot non plus) entre Albus Dumbledore et Sun Light en restaient cloués sur leur chaise, ébahis et abasourdis. Ce dernier se leva tranquillement et s'approcha de sa victime d'un pas presque hypnotisant. Sa proie blêmit et se redressa de toute sa hauteur, prête (du moins elle le croyait) à faire face au cauchemar qui hantait ses nuits les plus sombres.

- Mon doux canard, tu peux arrêter de faire semblant de protester. Nul ici ne te prendra pour un homme de petite vertu, même si tu ne résistes pas autant que ta morale l'exigerait. Le serment créé au moment fondamental où nos deux corps se sont enchevêtrés...

- Il suffit Monsieur ! Vos petits plaisirs théâtraux ne me font plus rire."

Comme si ça l'avait amusé ne serait-ce qu'une minute ! Light rapprocha dangereusement son visage de celui de son "amant", puis il tendit des lèvres gourmandes vers ce dernier...

"VOUS ÊTES VIRÉ !" hurla le directeur, perdant son calme légendaire et reculant précipitamment.

Harry éclata de rire.

"J'ai réussi, jubila t-il. J'ai fait craquer Dumby !"

Le regard que lui lança l'intéressé fut glacial. Terrifiant. Il ouvrit la bouche, ses yeux assombris par une colère rugissante…

"Les mangemorts attaquent !" cria Hagrid qui ouvrit les portes à grand fracas.

« Le timing est parfait ! Maintenant que mon petit Albynouchet a eu la honte de sa vie et que son honorable réputation est passée à la trappe, il serait temps de s'occuper de Voldy », songea Harry, un sourire diabolique s'étirant sur son visage. « Une dernière petite chose… »

"Je suis toujours viré ?" demanda t'il innocemment au directeur.

Celui-ci, après avoir fait cesser l'agitation et les cris d'effroi, se retourna vers lui et gronda :

"Allez-vous occuper des indésirables, pauvre imbécile !

- C'est si gentiment demandé !" railla le sorcier en se dirigeant vers les grandes portes.

Comme il l'avait supposé, les mangemorts s'y trouvaient et tentaient de vaincre les enchantements qui protégeaient l'immense entrée. Harry eut tout juste le temps de se baisser avant que la porte ne cède dans un grand bruit, des morceaux plus ou moins gros jaillissant dans les airs. L'imposante silhouette de Lord Voldemort se dégagea dans le nuage de fumée provoqué par l'explosion. Harry frissonna. Personne ne l'avait prévenu qu'il faisait si froid dehors ! Décidément, les conditions de travail des professeurs ne cessaient de se détériorer.

"Comme on se retrouve," grinça le mage noir.

Le voyageur temporel se força à répondre moqueusement : il ne fallait pas commencer son jeu maintenant, sinon il ne se ferait pas enlever.

"Tom, je suis ravi de te revoir ! Tu as failli me manquer.

- Tu m'as eu, l'autre fois, mais ça ne se reproduira plus !

- Je t'ai eu ? Comment ça ? demanda Harry, sincèrement étonné.

- Tu as voulu me faire penser que tu étais un immortel de plus de mille ans ; je n'ai jamais été plus stupide que lorsque je t'ai cru. Mais l'adage dit bien : plus c'est gros, plus ça passe. Malheureusement pour toi, je me suis vite rendu compte que ton aplomb cachait un mensonge aussi exceptionnel qu'impossible. Je reviens donc, et tu ne me feras plus fuir !

- Pour une fois que je dis la vérité - ou presque -, on aurait tout de même pu avoir l'obligeance de me croire, marmonna le sorcier millénaire, vexé.

- Tu seras châtié pour ta témérité ! menaça Voldemort, qui laissa échapper un rire machiavélique.

- Bah voyons ! Il ne nous manquait plus qu'il nous fasse le remake du Loup et l'Agneau..." soupira Harry, qui n'était pas le moins du monde impressionné.

- Et l'enfer prendra des allures de paradis à côté de ce que je vais te faire subir, continua le "petit mage noir de pacotille" (dixit Sun Light).

- Oh je n'en doute pas, ta simple présence est déjà une torture.

Puis, se rappelant qu'il devait faire semblant d'être effrayé pour mener son plan à bien, il s'écria :

"Mon Dieu ! Je suis découvert ! Je suis perdu, je suis mort, je suis enterré ! La chance a tourné, la chance m'a quitté, la chance m'a abandonné ! Je te ferais au moins rempart de mon corps, assassin, et je protégerais mes élèves jusqu'à mon dernier souffle de vie ! Viens, viens donc, créature cruelle et sans âme ! Viens affronter celui qui t'as si audacieusement trompé, celui qui te résistera, aussi ferme qu'un roc ! Infâme ! Odieux ! Répugn…

"Silencio," le coupa négligemment le mage noir.

Harry ferma la bouche, froissé. Etait-ce trop demander d'avoir le temps de finir sa royale, sa grandiose, sa sublime tirade ? Il l'avait si longuement répétée à Askaban, un livre de Molière sous les yeux !

"Que de cris, tu m'assourdis ; quelle verve, tu m'insupportes. Tu n'es en vérité qu'un oiseau criard, sans aucun intérêt, mais bientôt tes protestations seront gémissements, et tes piaillements seront supplications !

- Eh bien, moi qui croyait être l'unique beau parleur, voilà que je me trouve un rival !" lâcha Harry, dégoûté, ayant annulé le sort de silence sans peine. "Et toujours le même, qui plus est !

- Stupéfix," siffla Voldemort.

Le sorcier évita le sort. S'il ne se battait pas un minimum, l'autre, tout abruti qu'il soit, risquerait de trouver ça louche. Un sort bleu s'échappa de sa baguette…et frappa les mangemorts derrière.

"Tu ne sais pas viser ?" se moqua le mage noir.

Harry ne se donna pas la peine d'expliquer son plan - brillant, soit dit en passant - qui consistait à éliminer le plus d'encagoulés possible avant de se prendre un malheureux maléfice qui le jetterait à terre, « à la merci » de son ennemi, qui l'enlèverait ensuite pour se venger en toute impunité (le siphonné citronné tenterait peut-être de l'en empêcher dans un accès de pure bonté, qui sait, mais ne rêvons pas)…sans se douter qu'il venait de capturer son pire cauchemar.

Donc, pendant que le Seigneur des Ténèbres s'escrimait en vain à blesser le presque-immortel, celui-ci abattait méthodiquement avec des sorts invisibles les mangemorts dont les boucliers ne faisaient pas le poids face à la puissance dévastatrice de l'homme, et qui n'osaient de toute manière pas attaquer la cible de leur maître.

"Mais enfin, qu'attends-tu pour m'affronter ? s'agaça Voldemort.

- A vrai dire, tu ne m'intéresses pas ; je préfère m'occuper de tes larbins", daigna lui expliquer son adversaire.

Le nombre de ces derniers avait d'ailleurs considérablement diminué, et Harry finit par décider que Dumbledore - ce très cher Dumbledore - pouvait maîtriser la situation sans trop d'efforts. Il fit donc semblant de trébucher, et poussa un cri de frayeur très convaincant lorsqu'il vit un sort se diriger vers lui sans qu'il ne puisse l'éviter. Un millième de seconde plus tard, ce fut un cri de souffrance très convaincant, si convaincant que l'on pouvait se demander avec droit si Harry n'était véritablement blessé, qui retentit. Pour tout dire, la tache de sang qui fleurissait sur la robe du sorcier laissait supposer que la plaie était aussi réelle que douloureuse. Un rictus de triomphe illumina le visage du mage noir.

"Tu es fait comme un rat, Light !"

En guise de réponse, l'intéressé simula un évanouissement.

"Quelle petite nature, constata Lord Voldemort. Il n'est pas mauvais en esquive, mais delà à dire qu'il a plus de mille ans d'expérience ! En vérité, il s'est bien fichu de moi. Emmenez-le !"

C'est lorsqu'il donna cet ordre qu'il se rendit compte que ses forces avaient été réduit à un petit groupe ; ledit groupe s'empressa de satisfaire ses désirs en prenant l'inconscient (hum, hum) et en transplanant précipitamment. Se retrouvant seul, les corps de ses serviteurs étendus derrière lui, le Seigneur des Ténèbres jura.

Son plan était donc d'anéantir ses forces pour l'empêcher d'attaquer Poudlard…Il n'était pas si bête que ça, en fin de compte. Par contre, son sens du sacrifice était risible. Comme si l'on allait se soucier qu'il ait donné sa vie - car il ne sortira pas vivant de son château - pour sauver ses élèves ! Attendait t'il un ordre de Merlin à titre posthume ? Pathétique. Il aurait mieux fait de sauver sa peau.

Et alors que les professeurs se bougeaient enfin pour aider leur collègue, il disparut accompagné des corps flottants de ses serviteurs inanimés. Un autre qui ne se souciait pas du fait qu'il était absolument im-pos-sible de transplaner à Poudlard. En fait, il avait détruit les barrières protectrices qui entouraient le château. Après tout, il fallait bien donner du travail à son ennemi Barbe-Blanche - alias Dumbledore - car lorsqu'il l'anéantirait, il voulait d'abord affronter un adversaire à sa mesure, et non pas un grand-père gâteux et ramolli (ce à quoi aurait gravement répondu Harry s'il avait entendu cette pensée : "Trop tard") !


Voilà ! J'espère que ça vous plaît...n'hésitez pas à me le faire savoir :p

(1) : blackmail material : en gros "matériel à chantage". Comme ça se dit pas en français mais que le sens est très clair en anglais, je l'ai mis dans cette langue.