Tous les personnages appartiennent à Stephenie Meyer, sauf ceux qui sont sortis de mon imagination.

Hello !!!

Me revoilà avec une nouvelle fic !!! J'espère qu'elle vous plaira. Dans cette histoire, il n'y a pas de vampires ou de loups-garous, juste des êtres humains, mais tous sont au rendez-vous ! Je vous laisse la découvrir et en fonction de vos réactions il y aura une suite ou pas…

Alors : Bonne lecture !!!

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Chapitre 1 : Un fantôme

* Forks – Samedi 31 octobre 2009 : *

Bella Swan était une jeune fille de 17 ans timide et complexée. Pourtant, elle était bien plus jolie qu'elle ne le pensait. Elle n'était pas très grande, mais elle avait une silhouette harmonieuse qui attirait les regards des garçons. Ses longs cheveux châtains étaient légèrement ondulés et se promenaient la plupart du temps librement dans son dos. Sa peau d'une pâleur diaphane lui donnait un air de poupée de porcelaine. Son visage était réchauffé par l'éclat de ses yeux chocolat emplis de douceur et d'amour. Bella gara sa voiture devant une immense et majestueuse villa cachée en plein cœur de la forêt. La famille Cullen vivait ici.

Ils étaient arrivés quelques années plus tôt et Bella avait tout de suite sympathisé avec les deux filles de la famille. Tout Forks avait succombé au charme de cette famille, tous les membres étaient d'une beauté inégalable. Certains avaient cru que leur fortune et leur physique avantageux feraient d'eux des gens hautains et froids, mais il n'en était rien.

Carlisle, le père, était un excellent médecin, il était grand blond et avait des yeux verts envoûtants. Esmé, son épouse, était décoratrice, elle était petite, ses longs cheveux auburn encadraient un magnifique visage en forme de cœur. Emmett était l'aîné de la famille, il avait 19 ans, il était très grand et brun, son physique des plus impressionnant contrastait avec sa gentillesse lui donnant un air de grand nounours. Il y avait ensuite sa sœur Alice, 18 ans, elle était petite et brune, ses cheveux coiffés en épis lui donnaient un air de petit lutin, elle débordait d'énergie et d'enthousiasme et elle avait une passion sans limite pour la mode.

Quelques années plus tôt, Carlisle et Esmé Cullen avaient recueilli les enfants de leurs meilleurs amis qui étaient décédés dans un accident de voiture. Rosalie et Jasper Hale auraient pu être jumeau tant ils se ressemblaient. Ils étaient tous les deux blonds, la peau claire et leurs yeux bleus rendaient leur physique encore plus parfait. Bella les avait souvent entendus dire qu'ils n'avaient jamais oublié leurs parents, mais Carlisle et Esmé leur avaient rendu le sourire tout en leur donnant tout l'amour dont ils avaient besoin.

A la surprise de tous, Rosalie tomba amoureuse d'Emmett et Jasper d'Alice. Au début, ils avaient caché leur relation à leurs parents avant que ces derniers ne comprennent. Après avoir installé quelques règles, ils les laissèrent vivre leur vie. Cela faisait maintenant quatre ans que chaque couple s'était formé et devant l'amour qui les unissait Carlisle et Esmé avaient revu certaines règles. Bref, la famille Cullen aux yeux de Bella était une famille extraordinaire et au grand cœur. Elle était reconnaissante qu'ils la considèrent comme un membre de leur famille. En effet, ses parents à elle étaient divorcés, sa mère, Renée, vivait à Phoenix avec son nouveau mari, Phil. Bella, elle, vivait ici à Forks avec son père Charlie qui était chef de la police. Charlie, bien qu'il l'aimait, était souvent absent à cause de son métier. Les Cullen étaient donc devenus sa famille d'adoption.

C'est donc le cœur léger que Bella frappa à la porte de leur demeure, heureuse de retrouver ses amis, sa famille. Ce soir, ils allaient se rendre à une fête organisée à Port Angeles pour Halloween. Alice lui avait ordonné de venir tôt le matin pour qu'elle puisse mettre une touche finale à son costume. Rosalie avait décrété qu'ensuite elles pourraient se faire une après-midi cocooning entre filles et se raconter les derniers évènements du lycée et de l'université. En effet, Emmett et Rosalie avaient commencé leur première année à la fac de Port Angeles, alors que Jasper, Alice et Bella étaient encore au lycée. Lorsqu'il était en primaire, Jasper avait redoublé et étrangement Alice aussi, Carlisle et Esmé étaient maintenant persuadés qu'elle l'avait fait exprès pour rester dans la même classe que le jeune homme qui avait eu du mal à se concentrer sur ses cours après la mort de ses parents. Bref, ils se retrouvaient tous les trois dans la même classe au petit lycée de Forks ce qui leur avait permis de devenir amis. Bella sortit de ses pensées lorsque la porte s'ouvrit.

« -Bonjour, Bella, dit Carlisle en l'embrassant, tu vas bien ?

-Oui, répondit la jeune fille en lui souriant.

Le médecin s'effaça pour la laisser entrer. Il referma la porte derrière elle. Bella le suivit à l'intérieur, légèrement soucieuse. Elle avait remarqué le sourire de façade qu'arborait celui qu'elle aimait comme un père. Quelque chose n'allait pas, il y avait une lueur de tristesse au fond de ses prunelles, une lueur qu'elle avait déjà aperçue mais qui semblait accentuée aujourd'hui. Docilement, elle le suivit à la cuisine où Esmé l'accueillit en déposant un baiser sur son front. Bella ne put que remarquer les yeux rougis de la mère de famille. Son cœur manqua un battement, que se passait-il ? Elle n'eut pas le loisir de s'interroger d'avantage, Alice venait d'entrer et de lui sauter dessus.

-Comment vas-tu Bella ? Demanda le petit lutin d'un ton excité. Prête à faire la fête ?

-Oui, répondit doucement la jeune fille.

-Tu as pris ton petit-déjeuner ? L'interrogea Esmé en déposant un plat de pancakes sur la table de la cuisine.

-Oui, mais…

-Mais Bella ne sait pas dire non à tes pancakes, maman, termina Emmett en riant et en s'asseyant à la table de la cuisine pour se servir.

-Hey, tu pourrais en laisser pour les autres ?! Gronda Jasper en le rejoignant. Salut, Bella !

-Bonjour, Jasper.

-Oh, tu es déjà là ? S'étonna Rosalie en l'embrassant. Tu es tombée du lit ou quoi ?

-La faute à qui ? Maugréa Bella en les rejoignant autour de la table.

-Il n'est jamais trop tôt pour se préparer et s'il te plaît, ne râle pas ! Ordonna Alice en déposant une tasse de café devant elle.

Bella observa tous les membres de la famille. Emmett, Rosalie, Alice et Jasper ne semblaient pas se rendre compte du malaise qui étreignait leurs parents. Esmé paraissait ne pas pouvoir s'empêcher de cuisiner, nettoyer comme pour oublier le chagrin qui la consumait. Carlisle, quant à lui, s'était retranché derrière son journal, ignorant pour une fois les chamailleries de ses enfants, lui qui d'habitude aimait s'en mêler.

-Allons, Bella, tu n'as pas faim ? Questionna Emmett en lorgnant sur son assiette de pancakes qu'elle n'avait pas encore touché.

-Si, répondit-elle distraitement en prenant une bouchée.

-Maman, y'a pas de la chantilly ? Interrogea le grand brun.

-Dans le frigo.

Emmett se leva et alla chercher la bombe. Quelques minutes plus tard, son dernier pancake avait disparu sous une montagne de crème blanche.

-Tu comptes vraiment manger ça ? Demanda Rose en observant l'assiette avec dégoût.

-Ouais !

-Viens pas te plaindre si tu rentres pas dans ton costume, avertit Alice en regardant son frère manger.

-Pourquoi tu veux pas que j'y rentre ? ! S'étonna Emmett. Moi, j'ai un corps parfait et les mecs, les vrais, ne grossissent pas !

-C'est n'importe quoi ! Soupira Jasper.

-Il a raison, souligna Bella, ça va se poser direct sur tes hanches !

-Oh, écoutez-moi ces jaloux !

-Personne n'est jaloux de toi, répliqua Jasper en haussant les sourcils.

-Arrête un peu, Jazz ! Je sais parfaitement que tu surveilles ta ligne et que tu aimerais avoir un corps d'athlète semblable au mien !

-Je n'ai pas envie de devenir un gros bourrin comme toi !

-Quoi ?! S'énerva Emmett. Répète un peu si tu l'oses ?

-Tu es un gros bourrin !

-Oh et toi, tu es un de ces mecs qui prennent tellement soin d'eux que je suis sûr que tu piques les crèmes de ma sœur pour te faire des masques !

-Ca suffit les garçons ! Gronda doucement Esmé.

-Tu devrais d'ailleurs t'en faire un pour ce soir ! Termina Emmett en écrasant son assiette remplie de chantilly sur le visage de son frère.

-Tu vas me le payer ! Menaça Jasper en se redressant.

-Ca suffit ! Cria Carlisle en tapant du poing sur la table. J'en ai plus qu'assez de vos gamineries !

Un silence de mort s'abattit sur la cuisine. Bella n'avait jamais vu Carlisle dans un tel état de colère. Emmett et Jasper baissèrent la tête tout en s'excusant. Carlisle soupira et quitta précipitamment la cuisine.

-Nettoyez vos bêtises ! Ordonna Esmé avant de se lancer à la poursuite de son mari.

Ils entendirent les pas d'Esmé dans les escaliers, puis, la porte du bureau de Carlisle qui se refermait.

-Putain ! Mais quel con !!! Grogna Emmett en lançant sa serviette sur la table avant de grimper à l'étage.

-Que se passe-t-il ? Interrogea Jasper d'une voix à peine audible.

-Rien, mon chéri, le rassura Alice en l'étreignant, tu n'y es pour rien, c'est son fantôme qui nous hante toujours, murmura-t-elle.

Sur ces mots, elle gagna, elle aussi, l'étage. Une nouvelle fois, ils entendirent la porte du bureau s'ouvrir et se refermer. Rosalie fut la première à réagir. Elle se leva et débarrassa la table de la cuisine. Bella se dépêcha de l'aider pendant que Jasper ôtait la crème qui maculait encore son visage. Bella hésita à poser des questions, ses deux amis semblaient assez perturbés. Elle se mordilla la lèvre en se demandant si oui ou non elle devait se lancer.

-Moi qui pensais que nous allions enfin pouvoir fêter Halloween tous ensembles, murmura Rose en essuyant une assiette, pour une fois que Carlisle et Esmé ne partaient pas en voyage…

-C'est vrai qu'ils prennent toujours des vacances à cette période de l'année, se rappela Bella, d'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas partis ?

-On les a plus ou moins supplié de rester avec nous pour une fois, l'informa Jasper, mais apparemment c'était une mauvaise idée.

-Tu sais pourquoi ? Questionna Bella d'une petite voix.

-J'en sais rien, répondit Rosalie, je sais qu'ils n'aiment pas cette fête. On n'a pas le droit de décorer la maison, mais à part ça, Esmé nous a toujours fait nos costumes et Carlisle aimait que nous défilions devant lui pendant qu'il prenait des photos. Cependant, les parents de Carlisle venaient toujours nous garder quand le jour fatidique arrivait… Grand-père et grand-mère nous ont quittés avant notre arrivée à Forks… A leur décès, nous étions suffisamment grands pour qu'ils nous laissent seuls. Néanmoins, ils réduisaient leurs vacances, ils partaient le 30 au soir et revenaient le premier en fin de journée.

Un nouveau silence s'installa dans la cuisine, Bella pouvait voir que les deux blonds étaient aussi inquiets qu'elle.

-Pourquoi… Pourquoi Alice a-t-elle parlé de fantôme ? Interrogea soudain Jasper d'une voix inquiète.

-Je ne sais pas, murmura sa sœur en le prenant dans ses bras. Tu sais ce qui est le plus dur, Bella ? C'est qu'ils ne nous parlent pas, même si je sais qu'ils nous aiment comme leurs propres enfants, dans ces moments-là, j'ai l'impression d'être une étrangère.

Jasper essuya une larme qui roulait sur la joue de Rosalie. Bella se sentait vraiment mal de voir cette famille si unie souffrir autant.

-Ne pensez jamais que vous êtes des étrangers, vous faites partie de la famille, dit Carlisle en entrant dans la cuisine pour les prendre dans ses bras, pour Esmé et moi, vous êtes nos enfants et nous vous aimons. Je suis navré que mon comportement vous ai blessé.

-Notre comportement, rectifia Esmé en se joignant à leur étreinte. Nous n'avons jamais été de très bonne compagnie à cette période de l'année. C'est pour cela que nous partions, nous ne voulions pas que notre souffrance vous affecte.

-Allons au salon, proposa Carlisle, une réunion de famille s'impose.

-Je… Je vais vous laisser, murmura Bella en leur adressant un sourire timide.

-Tu peux rester, tu fais partie de la famille ma belle, assura Esmé en la prenant dans ses bras.

-Je ne veux pas déranger, je…

-Allez, viens, dit Esmé en l'entraînant vers le salon pour couper court à toute protestation.

A leur entrée, Emmett se leva pour s'excuser auprès de Jasper qui avait déjà oublié l'incident. Emmett et Rosalie s'installèrent sur un canapé alors que Jasper, Alice et Bella s'asseyaient sur un autre. Carlisle prit place dans un fauteuil, Esmé s'assit sur l'accoudoir, passant un bras protecteur autour de ses épaules. Le médecin tenait nerveusement entre ses mains un cadre photo. Bella remarqua les regards embués des deux parents. Alice se leva pour aller se poster entre eux deux passant un bras autour des épaules de sa mère et posant sa joue sur la tête de son père.

-Je suis désolé, s'excusa à nouveau Emmett, je suis vraiment qu'un idiot, je ne voulais pas vous faire de mal.

-Non, mon grand, le rassura Carlisle. Il… Il est grand temps de tourner la page.

A ces mots, un sanglot parcourut le corps d'Esmé. Alice prit sa mère dans ses bras pour la réconforter.

-Lorsque nous avons emménagé à San Francisco, nous avons eu la chance de rencontrer vos parents, expliqua Carlisle en regardant Jasper et Rosalie, vous deviez avoir 4 et 3 ans. Notre famille… Notre famille n'allait pas bien. Esmé et moi avions du mal à nous occuper d'Emmett et d'Alice. Vos parents nous ont aidé à reprendre le dessus, ils nous ont soutenu, épaulé, s'ils n'avaient pas été là, je ne sais pas ce que nous serions devenus…

Bella n'en croyait pas ses oreilles. Esmé et Carlisle Cullen qui ne se sentaient pas capables d'élever leurs enfants ? Non c'était impossible ! Ils étaient des parents parfaits ! Tout enfant, adolescent, jeune adulte voudrait les avoir pour parents ! Comment avaient-ils pu douter ainsi d'eux ?

-Je vois que vous paraissez étonnés, remarqua Carlisle en les observant tous les trois. En réalité, Esmé et moi n'arrivions pas à nous remettre de la perte de… de notre bébé…

-Oh, mon Dieu ! Murmura Rosalie, des larmes perlaient au coin des yeux, elle serra fermement la main d'Emmett.

-Je suis désolée que vous ayez subi pareille injustice, dit Bella dont la vue se brouillait aussi, Jasper la prit dans ses bras.

-Vous n'êtes pas obligés de nous raconter, murmura ce dernier, c'est visiblement dur pour vous…

-Non ! Coupa Carlisle. Il est grand temps que nous… nous le laissions partir… que nous vous racontions toute l'histoire… S'il vous plaît, n'hésitez pas à nous poser des questions… Nous avons besoin de… de tout vous dire…

Tout en y jetant un dernier regard, le médecin se pencha vers la table basse et déposa le cadre. Le regard de Bella se posa sur un adorable bébé qui ne semblait avoir que quelques heures. Ses yeux étaient clos, quelques mèches de cheveux parsemaient son petit crâne, ses joues roses et rebondies s'étiraient comme s'il esquissait un sourire. Sa petite main agrippait fermement un doigt.

-Il… Il ne voulait pas me lâcher, se souvint Carlisle dont la voix s'était brisée, comme s'il avait deviné ce qui allait se passer.

-Il était magnifique, murmura Rose en observant la photo.

-Comment s'appelait-il ? Osa demander Bella.

-Edward, répondit Esmé d'une voix tremblante, Edward Carlisle Cullen. Il est né le 31 octobre 1992 à minuit cinq. Edward était un magnifique bébé, tout comme vous mes chéris, mais…

-Oh, maman, sanglota Alice en raffermissant son étreinte sur le corps de sa mère.

-La mort du nourrisson ? Murmura Jasper.

-Il n'est pas mort, révéla Carlisle.

-Quoi ? ! S'écrièrent Bella, Rosalie et Jazz.

-Edward nous a été enlevé quelques heures après sa naissance… Il a été kidnappé…

Aussitôt, Emmett se redressa pour prendre son père dans ses bras. Rose, Jasper et Bella l'imitèrent, enlaçant le couple qui pleurait leur enfant disparu. Ils restèrent pendant de longues minutes blottis les uns contre les autres. Ils ne se séparèrent que quand ils sentirent qu'Esmé et Carlisle s'étaient calmés. Ils retournèrent s'asseoir quand Carlisle reprit la parole.

-Edward… Edward est arrivé tel un merveilleux cadeau, se souvint-il. Le ciel nous avait déjà offert deux magnifiques enfants, nous comptions en avoir un troisième, mais pas de suite. Pourtant, deux mois après ta naissance Alice, ta mère m'a annoncé qu'elle attendait un heureux évènement. L'arrivée d'Edward fut une surprise pour nous deux. Emmett et toi étiez encore petits, nous avions un peu de mal à imaginer ce que serait la vie avec trois enfants en bas âge, mais nous ne nous voyions pas refuser ce cadeau…

-Je me souviens que tu étais très intrigué par ma grossesse, se rappela Esmé en couvant Emmett du regard. Tu étais trop jeune pour Alice, mais cette fois tu posais des questions. Tu m'as même accusé d'avoir mangé ton petit frère !

Un léger rire parcourut l'assemblée, un sourire s'était dessiné sur les visages des deux parents à l'évocation de se souvenir.

-J'ai ressenti les premières contractions en début de soirée… Carlisle était de garde à l'hôpital. Heureusement, ses parents avaient décidé d'habiter avec nous pour nous aider avec l'arrivée de ce nouvel enfant. Votre grand-père vous a gardé pendant que grand-mère m'accompagnait à l'hôpital. Edward est arrivé tellement vite ... Je me souviens que la sage-femme nous a dit que ce petit bout de chou avait hâte de rencontrer ses parents… Elle l'a posé sur ma poitrine. Il était magnifique… Tout comme pour vous, votre père s'était transformé en statue béate d'admiration pour ce petit être. La sage femme a déposé votre frère dans ses bras pour qu'il puisse accomplir son petit rituel. A chacune de vos naissances, Carlisle s'est occupé lui-même de votre toilette avant d'aller rapidement parader avec vous dans les couloirs.

-Edward était tellement calme… Emmett se battait avec la couverture qui l'entourait. Alice, elle, n'aimait pas être dans un pyjama, elle préférait être toute nue pour pouvoir bouger dans tous les sens. Je… Edward, lui restait sagement blotti contre moi… Quand j'ai eu terminé mon petit tour… J'ai laissé Edward à la pouponnière pour rejoindre votre mère que l'on installait en chambre… La sage femme devait nous ramener Edward après quelques examens de routine… Avant… Avant de le quitter, j'ai pris cette photo… Il ne voulait pas lâcher mon doigt… Il le serrait tellement fort… Pourquoi… Pourquoi l'ai-je laissé ? … Il avait besoin de moi et je l'ai abandonné… Si … Si j'étais resté…

-Tu n'y es pour rien, Carlisle, tenta de le rassurer Esmé, tu ne pouvais pas deviner ce qui allait se passer.

-Il avait compris, Edward le savait ! Il s'est accroché désespérément à moi et moi je l'ai laissé… J'ai…

-Arrête immédiatement, Carlisle ! Gronda Esmé en obligeant son mari à la regarder. Tu n'es pas responsable ! Tu m'entends ? Les seuls coupables sont ces gens qui nous ont pris notre fils !

Carlisle hocha faiblement la tête. Tendrement, Esmé essuya les joues humides de son époux. Bella ne supportait pas de voir leur souffrance. Discrètement, elle essuya les larmes qui lui avaient échappé.

-J'ai jamais demandé, murmura Emmett, mais la police a trouvé une piste ?

-Dès que l'alerte a été donnée, des barrages ont été installés, raconta Esmé, la police, puis, le FBI ont pris l'affaire en main, mais ils n'ont rien trouvé... Edward s'était volatilisé… Pendant des mois, nous avons vécu au rythme de l'enquête, nous étions comme morts… Les seuls moments de joie que nous avions c'était avec vous les enfants et si nous n'avons pas craqué c'était grâce à vous. Plus le temps passait, plus l'espoir de retrouver un jour votre frère s'éteignait. Un jour… Un jour, cela faisait un an qu'on nous l'avait enlevé, l'agent du FBI chargé de l'enquête vint nous voir…

-Ils avaient retrouvé le corps d'un nourrisson, balbutia Carlisle, le bébé avait été tué et sa dépouille brûlée. Il n'était pas identifiable… mais… mais ils avaient retrouvé l'un des chaussons d'Edward près du corps… Cependant, Esmé et moi n'avons jamais cru que votre frère était mort, jamais ! Et l'agent Mayer semblait être du même avis, même si ses supérieures l'ont obligé à classer l'affaire. Il a continué à chercher votre frère pendant des années, vous vous souvenez peut-être de lui ?

- Il me donnait des bâtons de réglisse ? Se rappela Emmett.

-Oui, dit Esmé en souriant à ce souvenir.

-Il avait une fille qui nous gardait, non ? Se rappela Alice. Je me souviens que je la déguisais.

-Oui, elle s'appelait Lynda.

-Pendant des années nous avons gardé l'espoir de revoir un jour votre frère, confia Carlisle, même si notre vie de famille était redevenue normale, la blessure était toujours là dans notre couple. Votre mère et moi, malgré notre amour, nous nous déchirions. Votre grand-père a donc décidé de prendre les choses en main. Il nous a trouvé du travail et une maison à San Francisco. Pour lui, il était impensable que nous restions à Chicago, il y avait trop de souvenirs douloureux. Cependant, je ne voulais pas partir, qu'allait-il se passer si jamais Edward nous retrouvait ? Il penserait que nous l'avions une nouvelle fois abandonné s'il trouvait la maison vide. Je ne voulais pas partir, mais après une longue conversation avec Esmé, nous sommes arrivés à la conclusion que c'était la meilleure solution. En déménageant, nous avons tourné une page, mais maintenant, il est temps de refermer le livre

-Cela fait 17 ans aujourd'hui et, même si nous ne cesserons jamais de penser à lui, il nous faut avancer, décida Esmé.

-Donc, cela vous ferait-il plaisir que nous allions à Forks acheter des décorations ? Demanda Carlisle.

-Vous êtes sûrs ? Questionna Alice d'un ton hésitant.

-Oui, affirma Esmé, il est grand temps que l'on profite ensemble de cette fête, après tout, je suis certaine que là où il est votre frère est heureux.

-Bon, votre mère et moi allons nous changer.

-On vous attend devant le garage, dit Emmett.

Bella regarda le couple disparaître à l'étage. Carlisle et Esmé semblaient apaisés, mais elle savait que quoi qu'ils disent ils ne pourraient jamais oublier leur enfant. Elle prit le cadre entre ses mains, son cœur se serra à la vue de ce bébé innocent qui était peut-être mort…

-Allez, viens, dit Rosalie en l'entraînant à l'extérieur.

Elles rejoignirent les autres. Emmett était assis sur les marches du perron, la tête baissée. Alice était blottie contre Jasper qui caressait tendrement son dos.

-Si… Si on avait su, nous n'aurions pas posé de question, s'excusa Jasper en essuyant les larmes de sa douce.

-Non, Jazz, vous avez bien fait, le rassura Emmett. C'est juste qu'on n'a jamais vraiment parlé de lui. Alice et moi, nous n'avons jamais posé de questions.

-Vous étiez petits, lui rappela Rose.

-Oui, pour moi qu'il soit là ou pas, ça n'avait pas d'importance, se souvint Emmett. Je ne l'avais jamais vu, il n'existait pas vraiment à mes yeux. Puis, en grandissant j'ai peu à peu compris ce qui s'était passé, cependant, je ne voulais toujours rien savoir de lui. J'ai souvent été en colère contre mes parents d'avoir de la peine pour un frère qui n'était plus alors qu'ils nous avaient nous.

-Tu es injuste en disant cela, lui reprocha Alice, papa et maman ne nous ont jamais montré leur peine, hormis le jour de son anniversaire. Personne ne sait ce qu'il lui est arrivé, il est normal qu'ils espèrent toujours.

-Tu sais très bien ce qu'il lui est arrivé, lâcha Emmett, ce bébé mort qu'ils ont retrouvé, c'était lui ! J'ai entendu grand-père se disputer avec papa parce qu'il ne voulait pas que l'on mette le nom d'Edward sur cette tombe. Le bébé pesait et mesurait la même taille que notre frère, près de son corps on a retrouvé un de ses chaussons, un chausson que grand-mère avait elle-même tricoté avec l'emblème des Cullen. Papa et maman se bercent d'illusions depuis toutes ces années, jamais il ne reviendra ! Alors, il est grand temps que nous l'oublions tous et que son fantôme cesse de nous hanter !

-Emmett, calme-toi, s'ils t'entendaient, murmura Rose en surveillant la porte d'entrée.

-Ils savent, confia Alice, Emmett ne s'est pas gêné pour le leur dire ! On verra bien quand tu auras des enfants si tu ne comprends pas leur réaction !

-Ca suffit ! Gronda Jasper. Personne n'a le droit de les juger ! Ce sont des parents merveilleux et …

-Je les aime, avoua Emmett, plus que tout, et ce petit frère que je n'ai jamais connu aussi, mais parfois je le déteste de faire souffrir autant nos parents.

-Oh, mon chéri, dit Rosalie en posant une main autour de ses épaules.

-Vous savez, je pense qu'ils iront mieux maintenant qu'ils vous ont parlé, comme ils l'ont dit, ils vont pouvoir avancer, mais jamais ils ne pourront l'oublier et je t'en prie Emmett n'exige pas cela de leur part, tu leur ferais plus de mal que de bien, lui demanda Bella.

-Que ferais-je sans ma petite voix de la sagesse ? Interrogea Emmett en se levant pour l'embrasser.

-Vous êtes prêts les enfants ? Questionna Esmé en sortant de la maison avec Carlisle.

-Ouais ! S'écrièrent-ils.

-Dites, marmonna Emmett en s'approchant d'eux, je me disais que c'était dommage que la photo d'Edward reste dans votre chambre, elle pourrait rester avec les nôtres au salon, non ?

-Merci, mon grand, sourit Esmé en embrassant son fils.

-Bon, ben, on y va ? Demanda l'aîné que toutes ces effusions mettaient mal à l'aise.

-C'est parti ! S'écria Alice en sautillant jusqu'à la voiture de ses parents. Bella, tu montes avec nous ! Les autres dans la voiture de Rose ! »

La jeune fille s'installa à l'arrière de la Mercedes du médecin qui prit la route de Forks. Bella sourit face à la joie manifeste d'Alice qui faisait la liste de tout ce dont ils auraient besoin, demandant parfois l'avis de sa mère. Carlisle paniqua légèrement quand sa fille lui demanda s'il se sentait capable de grimper sur le toit pour accrocher l'effigie d'une sorcière sur son balai.

*Port Angeles – 31 octobre 2009*

Tendrement, elle remonta la couette sur le corps du jeune homme endormit, caressant au passage ses cheveux cuivrés. Il bougea légèrement, mais ne se réveilla pas. Il avait besoin de repos. Elle sortit de la chambre sur la pointe des pieds pour rejoindre le petit salon de leur suite. Le garçon d'étage venait d'amener une desserte avec leurs petits-déjeuners. Son mari lui vola un baiser avant de lui tendre une tasse de café. Ils s'installèrent pour prendre leur repas. Elle put sentir son regard perçant étudier chacun de ses gestes.

« -Ne me profile pas ! Gronda-t-elle.

-Es-tu sûre de toi ? Demanda-t-il.

-C'est la raison de notre venue ici. Je pensais que tu étais d'accord avec moi, que c'était la meilleure chose à faire ?

-Oui, je suis d'accord, mais cela va être difficile ce sont des étrangers pour lui.

-Ce sont ses parents, sa famille. Ils sont les plus à même de l'aider.

-Cela fait 17 ans, lui rappela son époux, tu risques de rouvrir une ancienne blessure, ils ont sûrement tourné la page.

-Tu ne les connais pas, moi si !

-Tu les connaissais, rectifia-t-il.

-Tu penses comme les autres ? Que nous devrions les laisser dans l'ignorance ?

-Non, bien sûr que non, mais cela ne sera pas facile.

-Je n'ai pas peur de me faire taper sur les doigts ou de me prendre un blâme !

-Je ne parle pas de ça, dit-il doucement en lui prenant la main, il s'est accroché à toi comme à une bouée de sauvetage et toi aussi tu tiens à lui. J'ai peur que la séparation ne lui soit pas bénéfique, il est fragile.

-Il n'est pas mon fils, Aaron. Il a le droit de connaître ses parents, ses frères et ses sœurs. Je sais que tout se passera bien.

-Tu l'espères, murmura son mari.

-Veille sur lui, demanda-t-elle en se levant. Si tout se passe bien, nous lui parlerons à mon retour et demain il les aura retrouvé.

-Et si ça se passe mal ?

-Je ne l'envisage pas. Ils l'attendent, j'en suis certaine. »

Après avoir embrassé son époux, elle descendit à la réception et récupéra les clefs de sa voiture de location. Une fois à l'intérieur, elle programma son GPS pour Forks car l'adresse exacte de la famille Cullen semblait être inconnue du petit appareil. Elle verrait bien sur place, elle trouverait bien quelqu'un pour lui indiquer le chemin. Elle inspira profondément pour apaiser ses nerfs, dans quelques heures, elle allait changer la vie d'une famille et elle priait pour que tout se passe bien.

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J'attends vos avis, n'hésitez pas !!!

Bonne soirée !!!