BEAUTIFUL DISASTER

By Ginie

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- Prologue -

« 21 juin 2008 – Besoin de changer d'air. »

Je m'appelle Bella Swan, j'ai 19 ans et je suis à plus de 7000 kilomètres de chez moi. J'habite New York avec mon père Charlie, chef de police du 13ème arrondissement, mais cet été je quitte les Etat Unis. C'est la première fois que je suis aussi loin de chez moi. Je vais passer 3 mois en Italie, à Volterra une commune d'environ 11 200 habitants située dans la province de Pise, en Toscane. La ville est en hauteur sur la colline, entourée d'un rempart médiévale – une vrai petite forteresse. La vue est magnifique. Dans la cabine de ce petit taxi qui m'accompagne de l'aéroport de Pise à Volterra, j'ai tout le temps d'admirer la vue et mon prochain environnement. Il n'est que 11 heures du matin ici (5 heures du matin à New York, je suis fatiguée de mes 14 heures d'avion) et le soleil est déjà brûlant. Il n'y a pas de climatisation dans la voiture. Le chauffeur a l'air gentil, seulement, je ne parle pas un mot d'Italien donc je me contente de paraître polie et de hocher la tête de temps en temps. Jusqu'ici, ça a l'air de fonctionner.

Tout est vallonné, on monte, on décent, de vraies montagnes russes. C'est assez vert malgré la température élevée, il y a beaucoup de vignes et de champs cultivés. De l'avion je ne distinguais que des carrés verts et dorés, pas aussi bien délimités que les rues parallèles de New York ou Los Angeles (je le sais pour y avoir vécue quelques temps il y a deux ans. Un été chez une cousine éloignée, Angéla). Vue d'en haut, les formes géométriques se succédaient sans se ressembler – ça a sont charme, ça fait moins froid qu'aux Etat Unis. Bizarrement, je remarque tous ces petits détails. N'étant jamais allée en Europe avant (ni nulle par ailleurs !), tout me paraît nouveau.

Il y a trois choses dont je suis absolument certaine. La première, mon adorable écervelée de mère allait me manquer. La deuxième, je ne regrette pas ma décision de partir de la maison (même si mon départ fût quelque peu chaotique). Et enfin la troisième, la mort est paisible, facile, la vie est plus dure.

Je sortais mon journal de mon sac et en feuilletais les premières pages. A vrai dire, il y avait très peu de temps qu'il m'apprenait, un mois seulement. Ma mère me l'avait donné juste avant de mourir, chez nous, dans son lit. Je chérissais ce carnet à présent. Elle l'avait soigneusement remplie pendant 3 ans – je crois que ma grand-mère lui avait offert pour ses 15 ans – Le carnet était illustré de toutes sortes de photos, de notes, de poèmes, d'images déchirées dans des magasines avec des annotations. Un véritable livre de bord de l'adolescence de ma mère. Sur une des pages, elle avait collée la célèbre vue du New York Bridge de Brooklyn (il y avait encore les Twin Towers à cette époque) avec une note : « Un jour, je vivrai là bas » - Je ne suis pas certaines que ces années New-Yorkaises aient été aussi belles que cette photo le laissait présager.

Ma page préférée était celle où était collée une photo en noir et blanc, un peu vieillie, un portrait de ma mère. Elle devait avoir 16 ou 17 ans. Elle souriait à quelqu'un à sa gauche qui n'apparaissait pas sur le cliché, avec sa robe d'été blanche et ses cheveux coupés courts symbole de la mode de la fin des années 70. De mémoire, je n'ais jamais vue ma mère sourire comme ça.

La page suivante du journal, était une peinture d'aquarelle que ma mère avait réalisé. Elle était artiste à ses heures, photographie, dessin, peinture – C'est pour cela que j'avais suivie un cursus artistique à l'Academy of Arts de New York. Je n'y avais passé qu'une seule année cependant. Voyant l'état de ma mère empirer, j'avais tout arrêté pour m'occuper d'elle. Je ne désespérais pas de reprendre mes études un jour cela dit, quand mes finances me le permettront. La vérité était que j'avais mis toutes mes économies dans ce voyage. Toujours est-il que les tons de cette peinture étaient clairs, parsemés de jaunes, roses, bleus – ça représentait une villa en Italie, entourée de champs de blés et gorgée de soleil – Ma destination.

Ma mère y avait vécue un an, juste avant de rencontrer mon père – elle avait alors pris une année sabbatique après le lycée (au grand damne de ma grand-mère) et s'était installée avec sa meilleure amie de l'époque, Esmé, dont les parents possédaient cette maison. Je crois qu'elles s'étaient perdues de vue après le mariage de mes parents, la distance n'arrangeant rien. Esmé s'était mariée elle aussi, à un médecin je crois, et elle avait reprit la villa de ses parents en Italie, quand mes parents eux, étaient retournés dans l'état de Washington où ils avaient grandis. Elles avaient été très proches à une certaine époque. J'avais eu l'occasion de croiser Esmé il y a quelques semaines, à l'enterrement. Une femme très douce, même si mes souvenirs de cette journée étaient un peu flous.

Le dernier mois avait été une véritable épreuve pour mon père et moi. Nous n'étions pas d'un naturel bavard et le deuil n'aidait pas notre communication. Nous nous étions tous les deux renfermés sur nous même. J'avais lu les pages où ma mère racontait sa magnifique année à Volterra et le bonheur qui transpirait de ces lignes. Le souvenir de ma mère affaiblie par la maladie me hantais et j'avais alors ressentie le besoin de me recueillir quelques temps dans cet endroit où elle avait passé « la meilleure année de sa vie », selon ses propres mots. J'avais alors contacté Esmé, lui racontant toute l'histoire et elle avait immédiatement accepté de m'accueillir pendant l'été. Elle me parlerait de ma mère et ne me demandait en échange que de l'aider à retaper sa villa. Une contrepartie plus que minime comparée au cadeau qu'elle m'offrait.

Mon père, quant à lui, n'avait pas apprécié ma démarche et nous nous étions violemment disputés avant que je ne quitte la maison. J'en étais attristée mais ce voyage comptait beaucoup à mes yeux. Il me permettrait peut-être de combler un peu le vide que ma mère avait laissé dans ma vie en partant si tôt.

Le taxi se gara devant la villa des Cullen et je payais la course, gratifiant le chauffeur de mes éternels hochements de têtes. Je fût alors frappée par l'image de la bâtisse qui s'élevait sur deux étages, devant mes yeux fatiguée. C'était comme si la peinture de ma mère venait de prendre vie, sous mes yeux.

***

Chapitre I

ESPACE

***

24 heures plus tôt – New York –

Je refermais la fermeture éclair de mon sac, passant lentement la lanière sur mon épaule. Je regardais une dernière fois l'intérieur de ma chambre, la pièce où je passais la majeure partie de mon temps. Je n'allais pas la revoir avant un moment. J'en sortais donc, une boulle serrant ma gorge, et fermais soigneusement la porte. M'engageant dans les escaliers pour rejoindre l'entrée, je découvrais le visage fermé de mon père dans sur le pas de la porte. Les dernières marches me parurent infranchissables. Je m'approchai lentement de Charlie, réajustant nerveusement la lanière de mon sac sur mon épaule. Nous restions silencieux un instant.

- Mon taxi va arriver. Soufflai-je sans croiser son regard.

- Tu as tout ce qu'il te faut ?

- Oui, je pense.

- Et ton guide ?

- Je l'ai.

- D'accord.

Le klaxon du taxi retentit.

- Je dois y aller, je t'appelle dès que je suis arrivée.

Je m'apprêtais à sortir quand Charlie me reteint par le bras.

- Bella, tu ne devrais pas faire ça ! Tu ne les connais même pas. Ce voyage pourrait te faire plus de mal que de bien.

- Je ne vois pas trop comment ça pourrait être possible.

J'avais répondu plus sèchement que je ne l'aurais voulus.

- Ta mère n'est restée qu'un an là bas, tu n'y trouveras rien de plus.

- Papa, j'ai besoin de respirer. J'en peu plus de cette maison. Elle me rappelle trop maman et le calvaire que nous avons vécus ici pendant un an ! Il faut que je vois autre chose, j'en ai besoin.

- Ce calvaire nous l'avons vécus tous les trois. On peut s'en sortir tous les deux Bella, donne nous une chance.

Ma mâchoire se contracta, un nouveau coup de klaxon sonna dans mon crâne telle la sentence qui tombait. Je sentie un flot incontrôlable de haine envahir mon corps, remontant le long de mon estomac, jusqu'à ma gorge. Je savais que dans quelques secondes, mes paroles allaient dépasser ma pensée. Pourtant je ne pu arrêter mes mots à temps.

- Avec tout le respect que je te dois papa, c'est pas toi qui nettoyais son vomi jour et nuit. C'est pas toi non plus qui essayais en vain de soulager ses douleurs alors que tu savais que ça ne servirait à rien. C'est pas toi qui l'a vu mourir.

- J'étais présent autant que toi pour ta mère ! Cria mon père, fou de rage.

- Ouais dans tes créneaux horaires ! Tu t'es réfugié dans le boulot !

- Elle ne travaillait plus, j'avais besoin de faire des heures supplémentaires pour garder la maison et tu le sais ! Tu es injuste Bella !

Il avait les larmes aux yeux. Les miens étaient secs à présent. Ils avaient déjà trop coulés.

- Peut-être … mais si je ne part pas tout de suite, je vais rester coincer ici, comme maman.

Mon père était resté figé dans l'entrée quand j'ouvrais la porte pour m'échapper. Je m'engouffrais alors dans mon taxi, sans un regard en arrière.

***

- Volterra -

La voiture s'éloigna et j'avançais timidement jusqu'ici l'entrée principale sur un chemin de terre rouge, mon sac sur l'épaule. Je montais sur la petite terrasse, surplombée d'une véranda en fer forgée laissant passer l'air et abritée par une avancée de toit en Cannis, sûrement pour se protéger de la chaleur. Des plantes grimpantes s'infiltraient gracieusement le long du fer noir. Je frappais deux coups à la porte et patientais. Aucune réponse. Je réitérai la manœuvre, toujours rien. Je commençais à m'affoler, m'attendaient-ils vraiment ? Je faisais le tour de la villa et trouvais une porte fenêtre. Collant mon visage au carreau, j'observais l'intérieur désert. J'essayais alors, presque machinalement, d'entrer en actionnant la poignée. C'était ouvert. Je restais figée un instant, hésitant à rentrer sans qu'on ne m'y ai invité.

- Il y a quelqu'un ? Demandais-je en ayant, pour seule réponse, l'écho de ma voix.

Je finissais par pénétrer à l'intérieur de cette magnifique cuisine que je découvrais par la même occasion. Je fus surprise de voir à quel point l'intérieur de la villa était moderne comparé à l'extérieur rustique de cette grande bâtisse en pierre. Le sol était recouvert d'un carrelage noir brillant dans lequel se reflétait la lumière. Les murs peints d'un beau vert bleuté assez clair, contrastaient avec le sol plus foncé. Tous les éléments paraissaient tout droit sortit d'un grand restaurant gastronomique et un îlot centrale en bois clair donnait une touche chaleureuse à la pièce. Une pièce si grande que tout notre appartement de New York aurait pu y tenir. J'avais même peur d'en fouler le sol et de la salir. Cette pièce semblait tout droit sortie d'un magasine de décoration d'intérieur.

Je me dirigeais vers une porte au fond et pénétrais doucement dans un couloir tout aussi lumineux mais encore une fois silencieux. J'arrivais dans l'entrée principale. Sur ma droite, une grande arche donnant sur un salon et sur ma gauche un escalier en chêne. Je montais espérant enfin trouver âme qui vive, encore une fois personne. Je n'allais quand même pas faire toutes les pièces de la maison. Ça ne me plaisait pas de m'immiscer chez eux comme ça. En face de moi, une fenêtre. Je marchais lentement dans cette direction essayant de ne pas faire de bruit sur le parquet de bois brut. En me penchant par la fenêtre, je fus tétanisée par la splendeur de la vue. Un grand jardin dont le gazon, taillé au millimètre près, était d'un vert presque éblouissant. En face une maison de pierre, entourée de grandes sculptures rouges – des personnages assis aux visages étranges, qui m'étaient étrangement familiers – A l'horizon, des champs de blés à perte de vue et des collines vallonnées à n'en plus finir, des vignes aussi – Au loin, derrière la maisonnette de pierre, j'apercevais enfin quelqu'un qui travaillait dans le jardin. Un homme à la peau mate et blouse de travail. Libération.

Je dévalais les escaliers, empruntant le même chemin qu'à mon arrivé, mon sac glissant sans arrêt sur mes épaules, et faisais de grands signes à cet inconnu une fois dehors. Il arrêta son activité et me regardait approcher en fronçant les sourcils. Il avait le soleil dans les yeux se tortillait sur place pour voir qui avait bien pu lui faire de tels signes.

- Bonjour, excusez moi de vous déranger mais pourriez-vous me dire où je peux trouver les Cullen ? Demandais-je poliment, essayant de cacher ma joie d'avoir trouver quelqu'un.

- Qui les demande ? Demanda le jeune homme, assez abrupte.

- Heu … Bella … Ils m'attendent je pense … enfin j'espère.

- Ah ! La New-Yorkaise ! S'exclama-t-il en retirant ses gants de travail.

- Oui je suppose … entre autre.

- Je suis Jacob, je travail pour les Cullen, il désigna sous uniforme bleu, comme tu as du le remarquer.

Il me tendit la main après se l'être essuyée sur lui. Son sourire éclatant chassa peu à peu le stress de mon arrivée solitaire. Je lui serais la main un long moment, un peu trop, attendant qu'il réponde à ma question. Lui restait là, a agiter nos mains, un grand sourire aux lèvres. Cet homme, Jacob, me regardait bizarrement. On aurait dit que j'étais la chose la plus belle qu'il est jamais vu. Son regard me détaillais de haut en bas, sans pour autant que ça ne soit malsain. Il était curieux peut-être. Ses yeux brillaient d'une drôle de façon et il ne perdait jamais son sourire éclatant. Au bout d'une minute sa contemplation commençait à me mettre légèrement mal à l'aise toutefois et j'avais des crampes dans le poignet à force de me le faire secouer.

- Hum … Jabob ?

- Je t'en prie appels moi Jake.

- Jake tu peux … me rendre ma main s'il te plait …

- Oh Pardon ! Je suis désolé !

Il lâcha ma main immédiatement alors qu'un léger sourire amusé se dessinait sur mes lèvres. Je secouais la main pour y refaire circuler le sang. Il avait une force herculéenne ou peut-être était-ce parce que moi j'avais la force d'un légume.

- Et me dire où sont les Cullen par la même occasion. Lui rappelai-je alors qu'il repartait de nouveau dans la contemplation démesurée de ma personne.

- Oui bien sûr, suit moi, ils sont sûrement au bord de la piscine principale.

- Nous commencions à marcher, abandonnant la villa derrière nous.

- Principale ? Parce qu'il y en a plusieurs ?

- Deux, mais l'une d'elle est plus loin dans le poolhouse.

- Le poolhouse ? ! Répétai-je abasourdie.

Chez qui étais-je tombée ? Les Hilton ?

- Hey ! Bienvenue chez les Cullen ! Lança simplement Jake, comme si ça expliquait toute cette splendeur. Vien, je sais qu'ils sont impatients de te voir.

Il pressa le pas, j'avais même du mal a le suivre.

- Combien de gens vivent ici ?

- Sur le domaine tu veux dire ?

Je haussais les épaules.

- Dans la villa ils sont 4 dont et un de leur fil qui vit dans le poolhouse. Mais honnêtement cette maison est très fréquentée, ils reçoivent souvent, entre les amis des un et des autres. Moi et ma famille on a une maison sur leur domaine, après les champs de blés. En tout, on doit être 8 a vivre dans la propriété en permanence, plus les gens de passage comme toi. Une fois que tu as goûté à la vie façon Cullen, tu ne peux plus t'en passer !

- A ce point là ?

- Tu verras ! C'est par là …

- Ça a l'air très grand.

J'étais émerveillée par tout ce que je découvrais.

- Je sais pas … 5 ou 6 hectares je dirais.

- Et tu t'occupes du jardin tout seul ? ! M'exclamais-je.

- Nan, rit-il, il y a moi, Leah ma sœur, Seth mon cousin et mon père Billy qui nous dirige.

J'enregistrais toutes ses informations au fur et à mesure quand enfin, Jacob ralentie en me montrant deux personnes un peu plus loin.

- Les voilà !

- Merci beaucoup en tout cas.

- De rien c'est normal. Au plaisir de te revoir très bientôt dans les parages ?

- Bien sûr.

- J'ai été ravi de faire ta connaissance Bella. Si jamais tu as besoin d'un guide pour faire le tour de la propriété je suis ton homme !

Je riais

- Je tacherai de m'en souvenir.

- Mais j'espère bien. Me répondit-il charmeur.

« Charmeur ? ! Avec moi ? ! ». Je n'étais pas certaine que les gens ici me voyaient très clairement ... « Il a peut-être besoin de lunette ».

Il recula de quelques pas, recommençant à me fixer en souriant, l'air hébété, comme tout à l'heure. Cette fois je ne pu m'empêcher de rire.

- Je continu hein ?

- Je crois oui. Répondis-je, amusée.

- Je ferais mieux de me remettre au travail. Bienvenue ici Bella, tu verras la vie est douce à Volterra.

Je lui souriais et le vis s'éloigner au pas de course. Je portais de nouveau mon regard sur le couple se prélassant au bord de la piscine, inspirant profondément, et parcourait les derniers mètres qui nous séparaient.

- Hum … Bonjour …

Un petit bout de femme, rousse et incroyablement souriante, allongée sur sa chaise longue, en maillot, un grand chapeau sur la tête, se tourna vers moi : Esmé. Immédiatement j'affichai un grand sourire, comme faire autrement devant un visage aussi radieux.

- Bella ! Ma chérie ! On ne t'attendait pas si tôt.

Elle se leva et me serra contre elle.

- Mon vol n'a pas eu de retard.

Je refermais timidement mes bras autour d'elle, me laissant bercer. Elle recula, prenant mon visage en coupe, et me regarda attentivement.

- Comment vas-tu ?

- Ça va … un peu fatiguée c'est tout.

Nous nous contemplâmes un moment. C'était comme si elle essayait de sonder mon esprit, mais ça n'avait rien de gênant, bien au contraire. Cette femme avait quelque chose de rassurant. Elle encadra mes épaules, me retournant vers la piscine.

- Bella, je te présente Carlisle, mon mari.

Celui-ci s'avança vers moi en me tendant la main.

- Ravi de t'accueillir Bella.

- Merci à vous.

- Je t'en pris, tu me nous tutoyer.

Le Docteur Carlisle Cullen était un homme très élégant, même en tenue décontractée. Grand, blond vénitien et la même bonté dans les yeux que sa femme.

- Chéri, les enfants ne devraient pas tarder, tu peux commencer à préparer le déjeuner s'il te plait ?

- Bien sûr. Je te débarrasse ?

Je lui confiais mon sac de voyage. Il embrassa le front d'Esmé, m'adressa un sourire discret et s'éloigna. Esmé enfila un peignoir et me reprit par les épaules.

- Tu viens, je vais te faire un tour du propriétaire.

Nous commencions à marcher toutes les deux, passant derrière la piscine, rejoignant les champs de blés.

- Alors, comment est la vie à New York ?

Je haussais les épaules.

- Quelque peu morbide à vrai dire.

Elle ne dit rien, méditant ma réponse.

- J'avais beaucoup d'affection pour Renée tu sais. Même si nous nous étions un peu perdue de vue, j'ai été attristée d'apprendre sa mort.

Cette fois c'était moi qui ne répondais rien.

- Ces terrains nous appartiennent, j'y viens souvent m'y ressourcer. Libre à toi d'aller et venir où bon te semble. Tu es ici chez toi.

- Merci beaucoup de me permettre de venir.

- Bella, il faut que tu comprennes que c'est dans ma nature d'aider les autres. Beaucoup de personnes sont venues au fil des années prendre un peu de repos ici. J'estime que j'ai les moyens et la place de le faire. Ton appel ne m'a pas surprit. C'est pour ça que je t'ai laissé mes coordonnés. Comment va Charlie ?

- Pas très bien. Il ne souhaitait pas que je vienne ici.

- Ton père a toujours brillé par sa discrétion.

- Je sais. J'avais besoin de venir. J'espérais que tu pourrais me parler de l'année que ma mère a passé chez vous.

- Avec plaisir. Ça a été une année très enrichissante pour elle, elle a beaucoup peint, sculptée. D'ailleurs on a toujours les Gardiens du Temple.

- Les quoi ?

- C'est comme ça que Renée les appelait. Ces grandes statues rouges à l'entrée de l'atelier – son atelier.

- C'est ma mère qui les a fait ?

Esmé me souriait.

- Il me semblait les avoir déjà vu justement … Soufflai-je, les yeux perdu sur l'horizon.

Une fois le premier champ parcouru, nous tombions sur un tout autre décor. Le fameux poolhouse. Tout simplement splendide. Digne des grandes villas Hollywoodiennes. Perchée sur une petite hauteur, surplombant Volterra, une petite maison blanche de plein pied, entourée de colonnes et ouverte de grandes baies vitrée, trônant en face d'une superbe piscine. Une fontaine faite de roches, collait de façon continue, remplissant mes oreilles du doux bruit de l'eau – comme un petit ruisseau. La piscine était entourée de palmiers et d'un gazon vert. Une petite avancée couverte abritait des chaises longues, des parasols et une grande table en tek.

Face à mon air perdu, Esmé resserra son étreinte sur mes épaules et glissa à mon oreille : « C'est notre côté California ! » - Je lui adressais un sourire conquis.

- Libre a toi d'occuper cette piscine, par contre le poolhouse est occupé.

- D'accord.

Nous continuions notre route, revenant sur nos pas par un autre champ, des vignes cette fois.

- C'est d'ici que provient notre production de vin. 100% biologique. On a une cave en bas.

- Bien.

- Je te demanderais peut-être d'y travailler quelques matins avec Emmett.

- Emmett ?

- Mon fil. J'ai deux fils, dont Emmett, qui a 28 ans. Il vit momentanément ici en attendant d'emménager avec son amie Rosalie. Ils sont à la recherche d'une maison. Il est vignoble et son entreprise, dont Carlisle et moi sommes actionnaires, puise ses ressources ici. Il est un peu bourru tu verras, il aime bien agacé les gens, ne te laisse pas faire surtout. C'est un amour quand on le connaît.

- Heu … d'accord …

- J'ai aussi une fille, Alice. Elle est un peu plus âgée que toi. Elle a 24 ans et fait de hautes études de stylismes à Milan. C'est un ange. Elle était impatiente de te rencontrer. Elle travaille dans une boutique en - centre ville en attendant de reprendre les cours en octobre. Ils viennent déjeunés avec nous à midi justement.

- D'autres personnes que je serais emmené à rencontrer ? Demandai-je, légèrement inquiète.

Esmé me lança un regard interrogateur.

- C'est que je ne suis pas très à l'aise avec les gens. Avouais-je, gênée.

- Tel père, telle fille j'imagine. Plaisanta-t-elle.

- Je suppose.

Esmé m'arrêta, me tournant face à elle, les deux mains sur mes épaules.

- Ne t'inquiète pas tout se passera bien.

- Je sais.

- Il y a les Black, une charmante famille qui travaille pour le domaine.

- Jacob m'a accompagnée jusqu'à vous.

- Un charmant jeune homme, sourit Esmé, très gentil tu verras.

- Il à l'air.

- Ensuite, tu verras souvent Rosalie et Jasper, les moitiés de mes chers enfants. Jasper travail depuis 2 ans avec Carlisle. Il est interne dans son hôpital, c'est comme ça qu'il a rencontré Alice. Et il y a Edward bien sûr mon petit dernier en quelques sortes.

Son visage s'illumina dès qu'elle parla de lui.

- En quelque sorte ?

Nous recommencions à marcher et, en tournant au coin d'un saule pleureur, j'apercevais la villa.

- Edward est arrivé chez nous à l'âge de 15 ans. Nous l'avons adopté. Il fait partie de cette famille depuis 8 ans maintenant. Il occupe le poolhouse justement. C'est un garçon très gentil bien qu'un peu solitaire. Je ne suis pas sûre que te le croise aussi souvent que les autres.

Nous ne parlions plus pendant quelques secondes.

- A part ça, je te veux tous les jours sauf le samedi et le dimanche, debout à 8 heures précise. Début des rénovations à 9 heures dans la future bibliothèque à l'étage.

Elle avait parlé plus sévèrement ce qui m'amusa plutôt que de m'impressionner. Même sévère cette femme restait apaisante.

- Compris

- C'est une grande pièce et un coup de main ne sera pas de trop. Ajouta-t-elle.

- Je suis là pour ça. Lui assurai-je comme pour lui prouver ma bonne volonté.

Nous sortions enfin des champs pour retrouver le gazon.

- Allez viens ! Lança Esmé en accélérant le pas. Il est temps de passer à table.

Je lui souriais et nous nous dirigions vers la cuisine. En passant devant l'atelier et ses sculptures, j'eu un petit pincement au cœur. Je m'en détournais. Déjà une odeur délicieuse vint chatouiller mes narines et mon ventre gargouilla ce qui fit rire Esmé.

Elle pénétra avant moi dans la cuisine et déjà trois nouveaux visages se tournèrent dans ma direction. Tous souriants, tous aussi beau que leurs parents. Je leur adressais un timide signe de main, la remettant directement à l'arrière de mon jean.

- Tout le monde : Voici Bella, la fille de Renée qui va passer l'été chez nous.

- Enchantée mam'zelle ! Me lança un grand brun immense, aussi bien de haut que de largue, agitant un couteau de boucher à la main.

- Voilà Emmett, m'indiqua Esmé, tu connais déjà Carlisle – celui-ci était occupé a nettoyer des légumes, et me fit un petit clin d'œil – et cette jeune fille c'est …

- Alice ! Lança cette jeune femme brune, fine et incroyable élégante qui m'enlaça avec fougue. Je suis tellement contente de te rencontrer, enfin une présence féminine dans cette maison ! Je ne suis pas aidé avec mes débiles de frères !

- Hey ! S'insurgea Emmett. Vas-y doucement microbe, des fille comme toi j'en mange tous les jours au petit déj' !

Alice lui tira la langue.

- Tu vois ce que je veux dire. Me chuchota-t-elle ensuite.

Je riais légèrement.

- L'écoute pas Bella, continuait son frère, c'est un petit lutin farceur !

- C'est ça, répliqua Alice en nous détournant de lui. Bella, je te présente Jasper mon copain.

Jasper était assez fin, blond et tout aussi élégant qu'Alice. La discrétion se lisait sur ses traits. Il fit quelques pas vers moi en me tendant la main.

- Bienvenue Bella, j'espère que ton séjour serra agréable.

- Merci. Répondis-je poliment.

- Bella, on cuisine Italien pour toi.

Je reportais moi attention sur Esmé.

- ça nous donne l'occasion d'utiliser la cuisine pour la première fois. M'expliqua Carlisle.

- Nous venons de la rénover. Continua sa femme.

- J'espère que tu as faim ! Me lança Alice, toute enthousiaste au bras de Jasper.

- Oui bien sûr, je meurs de faim !

- J'ai porté ton sac dans l'ancienne chambre d'Edward à l'étage, Alice te montrera ou c'est après le déjeuner. M'informait le docteur. Tu dois avoir besoin de te reposer après ce si long voyage.

- AAAh New York, soupirait alors Alice rêveuse, mon rêve ! Il faudra que tu me raconte comme c'est de vivre là bas. Ça doit être existant !

- C'est une ville comme les autres tu sais. Lui répondis-je en haussant les épaules.

Elle allait répliquer mais :

- A table ! Lança Esmé avec un gros saladier fumant dans les mains.

Emmett fût le premier assis, quant à Jasper, il me tira poliment une chaise – ayant sûrement remarqué mon embarra devant la table – et je m'installais au côté d'Alice. L'odeur qui se dégageait de ce plat était irrésistible. J'en salivais.

- Ton assiette Bella. Me demanda la maîtresse de maison en tendant la main vers moi.

Je lui passais et elle la remplissait de façon généreuse.

- « Arrosto Della Vena » M'annonça-t-elle fièrement.

- Qu'est-ce que c'est ? demandais-je en savourant déjà mon plat du regard.

- Une spécialité italienne. Aussi appelé le Brasato al Barolo, m'expliqua Emmett en y mettant l'accent, c'est un ragoût aux épices et au Barolo, un grand vin du nord de l'Italie faisant partie de la production issue du cépage rouge Nebbiolo.

- C'est délicieux tu vas voir. Précisa Jasper.

- Tomates Mozzarella pour Madame ! Lança Esmé en donnant une assiette spéciale à sa fille.

Je regardais l'assiette d'Alice sans comprendre ce changement de régime.

- Je suis végétarienne. Me précisa-t-elle.

- Elle ne fait jamais rien comme les autres celle là ! Lança son frère, déjà entrain de couper sa viande.

Alice lui jeta une boulette de pain.

- ça suffit ! Vous avez quel âge enfin ? Sermonna leur mère.

Le reste du déjeuner se passa comme il avait commencé, dans la joie et la bonne humeur. Je m'étais délectée de chaque bouchée de ce Brasato al Barolo, tout bonnement exquis et en avait même reprit une deuxième fois. Nous avions finis le repas sur la terrasse face au jardin, vers 14h00. Nous avions pris le temps de parler de tout et de rien. Le temps s'écoulait paisiblement ici. Les cigales chantaient, il n'y avait pas un nuage dans le ciel, la chaleur annonçait le début d'un été très chaud et une légère brise nous caressait le visage.

- Si tu veux demain je te montrerai les endroits que je préfère en ville. Me proposait joyeusement Alice.

Je regardais Esmé.

- Quoi ? Ma divine mère ne te fait pas travailler le dimanche quand même.

- Sent toi libre de tes actes pendant tes week-end Bella. Tu ne travail pour moi que la semaine, je ne suis pas une esclavagiste ! Ria Esmé.

- C'est d'accord alors !

- Génial !

J'essayais alors de cacher un bâillement venu de nulle part. Tout le monde sembla s'en amuser, mais j'en fus très gênée.

- Dis le si tu t'ennuies avec nous ! S'exclama Emmett.

- Non ce n'est pas ça du tout ! M'empressai-je de dire.

Le gros balourd explosa de rire.

- Bella, qu'est-ce que je t'ai dit tout à l'heure à propos de mon cher fils ?

- Tu lui as parlé de moi ? ! S'insurgea l'intéressé.

Il te taquine. M'assura sa mère.

- De toute façon c'est l'heure de la sieste ! Que je dorme un peu avant de prendre mon service de nuit.

- Chéri, tu travails trop.

- Je sais.

Carlisle se leva et tout le monde l'imita, moi dans la foulée.

- Alice, montre sa chambre à Bella tu veux ? Lui demanda sa mère.

- Bien sûr.

- Je vais y aller moi. Annonça poliment Jasper, offrant un magnifique sourire à sa compagne qu'il embrassa discrètement sur la joue.

- Jazz tu m'accompagnes chez Rose au passage ? Je lui ai laissé ma voiture ce matin.

- Vous visitez une maison ?

- C'est possible, elle m'a dit de venir à 15h00, j'obéis au ordre ! Lançait Emmett en se mettant au garde à vous.

- On voit qui porte la culotte à la maison ! Lançais-je, moqueuse.

Emmett me lança un regard choqué. Alice éclata de rire.

- Swan 1 / gros lourd de Cullen 0 ! Je l'adore déjà cette fille. Dit-elle en me serrant contre elle.

Jasper et Emmett l'éloignèrent mais celui-ci pris quand même la peine de m'adresser une dernière chose, visiblement amusé :

- On en a pas finit toi et moi Mam'zelle, tu viens de lancer les hostilités !

Je lui souriais et me laissais entraîner en haut par Alice qui s'était emparée de ma main.

Nous arrivions à l'étage sur une grande plate-forme de verre, laissant visible l'étage inférieur sous nos pieds. Se n'était pas l'étage que j'avais visité clandestinement à mon arrivée. Nous avions prit un autre escalier. Cette maison n'en finissait pas de me surprendre. Plusieurs portes se succédaient sur cet espace carré. Alice passa devant moi et je la suivais en évitant de regarder en bas. Même à cette hauteur j'avais des vertiges.

- A gauche, commença-t-elle, c'est la salle de bain. Ensuite, la chambre d'Emmett et la mienne. Là, tu as le bureau bibliothèque de mon père, que tu vas aider à re-décorer. La chambre de mes parents est dans l'autre aille de la maison avec, la salle de projection, le billard et le patio d'hiver.

- Combien il y a de pièces dans cette maison ? ! M'exclamais-je

Alice ricana.

- Je ne me suis jamais amusée à les compter à vrai dire ! Me répondit-elle, me laissant encore plus impressionnée.

- Ta chambre est au fond du couloir, après le bureau. Tu seras tranquille. Fais pas attention a la déco assez peu élaboré, c'était celle de mon petit frère avant qu'il ne se retranche dans le pool.

- Edward c'est ça ?

Elle hochait la tête.

- Esmé m'en a parlé.

- Tu sais pourquoi elle a choisie cette chambre parmi les autres ?

- Dis moi.

Elle ouvrit la pièce et je restais sur le pas de la porte.

- Ta mère y avait séjournée pendant qu'elle vivait ici. M'annonça fièrement Alice.

J'avalais difficilement ma salive. Mon sac avait été soigneusement posé au pied du lit. La pièce était grande, blanche et toute en longueur.

- Tu as vue sur les champs. Il y a une petite pièce d'eau juste pour toi sur le côté. Tu as le droit de rentrer tu sais. C'est ta chambre pour les 3 prochains mois maintenant. Me dit gentiment Alice.

Je lui souriais faiblement et me décidais à faire quelques pas dans la pièce.

- Je te laisse te reposer. Les choses sont calmes ici le samedi après-midi. Avec cette chaleur en plus. Si tu as besoin de moi, je suis à côté. Fais comme chez toi. La piscine est à ta disposition, il y a des serviettes propres dans ton placard.

- Merci beaucoup.

- On dîne à 21h00, dans le jardin.

Elle me fit un clin d'œil et referma la porte derrière elle.

Je me retrouvais seule au milieu d'une pièce qui m'étais inconnue, où ma mère avait vécue. Je restais plantée au milieu, en détaillant le moindre recoin, imaginant Renée y vivre. Très vite l'émotion me submergeait et j'essuyais une larme qui s'échappait de mon œil. Je me refusais toute faiblesse depuis qu'elle c'était éteinte. Elle m'avait fait promettre de ne pas la pleurer et d'honorer son souvenir en étant le plus heureuse possible. Ma mère était quelqu'un de joyeux par nature et suivre sa ligne de conduite était une de mes priorités.

Il n'y avait pas beaucoup de meuble dans la chambre. Un grand lit en face de la porte avec une petite table d'appoint sur laquelle était posé un réveil affichage digital, la fenêtre à gauche entourée de voilages blancs, un bureau et une chaise en dessous de celle-ci, sur lequel traînaient quelques CD. Derrière moi, un grand placard puis à côté, une seconde porte. Je l'ouvrais et y découvrait une petite salle de bain cosy avec un cabinet de toilette, un lavabo et une cabine de douche. C'était don cette pièce qu'Alice avait appelé : « salle d'eau ». Cette pièce était aussi grande que notre unique salle de bain à New York. Les Cullen étaient définitivement des gens très aisés, sans pour autant le montrer. Des riches aux valeurs simples. Je me laissais tomber sur le lit, regardant encore une fois ma nouvelle chambre et décidait de ranger mes affaires.

Le placard avait été vidé et j'y rangeais sans problèmes mes quelques jeans, mes hauts, mon sweater à fermeture éclair dans lequel j'aimais m'emmitoufler le soir, mon maillot de bain, la seule jupe que j'avais et une petite robe d'été que je m'étais forcée à prendre à la dernière minute. Je disposais ensuite mes affaires de toilettes dans la salle de bain, cette partie se résumant à ma brosse à dent, un tube de dentifrice, mon seul et unique mascara – l'ensemble de mon maquillage donc - du shampoing, un tube de crème après soleil et le parfum que Renée m'avait offert à mon précèdent anniversaire. Nina Ricci, un parfum fruité et frais.

Je rangeais ensuite mon Ipod, qui ne me quittait jamais, dans le tiroir de la table de chevet et tombais sur le journal de ma mère. Je m'allongeais sur mon lit et commençais à la feuilleter. Au bout d'une dizaine de page, je tombais sur une photo qui ne m'avait jamais interpellée jusque là : Les sculpture rouges. Je souriais en imaginant Renée s'acharner dans l'atelier et donnant vie à ces statues. Elles qui étaient encore là, 20 après, et elle qui était partie. Chaque recoin de cette maison était une démonstration de la vie de ma mère. Je savais que je n'avais pas encore tout vu. Je prenais un stylo et écrivais :

« 21 juin 2008 – Bien arrivée à Volterra. Des gens admirablement gentils. Tu ne m'avais jamais parlé de tes Gardiens du Temple. Ils sont magnifiques. »

Je rangeais ensuite le carnet avec mon Ipod et regardais mon portable, posé sur le lit. C'était comme s'il me regardait et que nous étions en plein duel. Finalement je soupirais, vaincue, et composais le numéro de la maison. Le réveil affichait 15h00 donc 10h00 à New York. Je laissais s'écouler 5 sonneries avant que le répondeur ne se déclenche : J'entendais alors la voix de ma mère, mon sang se glaça. Nous avions oublié de changer le message de la machine :

« Bonjour ! Vous êtes Bien chez les Swan ! (Ma mère et des rires enfantins au fond) Bella, Bella viens parler au téléphone ! NAN ! Allez viens ! Allo ? On n'est pas là ! (Ma voix d'enfant turbulente) – alors laissez nous un message ! (Mon père) BIIIPPPP »

Je mettais quelques secondes avant de retrouver l'usage de ma voix.

- Papa …c'est moi … Tu dois être au travail … je suis bien arrivée. Les Cullen sont très accueillant. Je vais me plaire ici… Je … je suis désolée de la façon dont …

« BIIIIP Merci de votre appel. »

- Dont je suis partie. Finis-je dans le vide.

Dépitée, je jetai mon téléphone sur le lit et me laissais tomber en arrière.

J'avais du m'endormir car en ouvrant les yeux, le réveil affichait déjà 18h30. Je m'étirais lentement. Le soleil avait tourné et commençait à entrer par la fenêtre de la chambre. Il faisait une chaleur épouvantable. Je décidais d'aller profiter de la piscine. Après tout, ce n'était pas tous les jours que j'avais cette occasion. J'affilais mon maillot et m'enroulais dans un long paréo avant de prendre une serviette dans mon placard (elle sentait la lavande) et je descendre.

La maison était silencieuse et je la traversais sans rencontrer personne. Je refaisais le chemin a l'identique de celui que j'avais fais ce matin avec Jacob, pieds nus dans le gazon. Ça me chatouillait. J'étais accablée par la chaleur, encore impressionnante à cette heure avancée de l'après-midi. Qu'est-ce que ça serait en août ! Une fois arrivée à destination, je posais mon paréo et ma serviette sur le côté et plongeais la tête la première sans me poser de question. L'eau était glacée comparée à l'extérieur, pas plus de 20°. La piscine ne ressemblait pas aux piscines traditionnelles. Elle était faite de pierres brutes, imbriquées les unes dans les autres. Ce bassin improvisé, pas très grand mais suffisant pour nager quelques brasses, était rempli et alimenté en continu par de l'eau de source, donnant à l'eau une fraîcheur qui saisissait légèrement au départ. Ici, pas de chlore et autres produits chimiques, c'était du 100% naturel. Pour y entrer, il fallait descendre un escalier tailler dans un seul bloc de roche, très pittoresque. Il était drôle de constater que la maison en elle-même était très moderne mais que tout l'extérieur avait gardé des traits de caractères plus anciens. C'était là tout le charme de la propriété Cullen.

Je me prélassais donc dans le bassin, détendant mes muscles crispés par le voyage. Cette petite sieste m'avait reposé. Je me sentais mieux. Pourtant, chez moi, jamais je n'aurais pu dormir l'après-midi. Je crois même que ça ne m'était pas arrivé depuis l'enfance. Note pour plus tard : Demander à maman. Oui, je continuais à parler à Renée. A travers les lignes que j'écrivais. J'osais espérer qu'elle les entendait. Ce carnet était le seul lien que j'avais avec elle à présent.

Après une heure de trempette intensive, je remontais à ma chambre, croisant Alice et Esmé au passage qui partageaient un verre de vin sur la terrasse, attendant que le soleil baisse. Je ne restais pas longtemps sous la douche, en ayant assez d'être mouillée, et sortais de la salle de bain, une serviette autour du corps. Je tombais nez à nez avec un homme qui me tournait le dos, entrain de fouiller dans le bureau. Je sursautais en criant légèrement, m'accrochant à l'encadrement de la porte et resserrant ma serviette contre moi. Le jeune homme s'était retourné dès que j'avais crié et me regardait presque agacé de me trouver là, une pile de CD dans les mains.

- Qui tu es toi ? Demandait-il perplexe.

- Bella … Soufflai-je encore sous le choc.

- Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?

Son ton quasiment impoli m'énerva prodigieusement. En plus de ça, je détestais sursauter. Ça me rendait grincheuse.

- Excuse moi de te dire ça mais durant les trois prochains mois, c'est la mienne, donc je vais te demander de sortir s'il te plait.

Il ne bougea pas me regardant comme si je venais de lui parler chinois puis un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres.

- Tu es Bella ? La fille d'une amie d'Esmé c'est ça ? De New York.

- Oui … et tu es ? Demandai-je, toujours aussi agacée, une main sur la hanche.

- Je suis Edward Cullen.

- Oh …

J'allais mettre à la porte un des Cullen, dans sa propre maison. Bravo Bella.

- Je suis désolée, on m'a dit de m'installer ici et j'ai vu le poolhouse en passant, je ne pensais pas te voir ici.

- C'est rien. Je passais juste prendre quelques affaires. Fais comme chez toi, je n'habite plus ici de toute façon.

- Je dois m'attendre à te voir débarquer à chaque fois que je prend ma douche ou tu as tout pris ?

Il prit un instant, se dirigeant vers la porte de la chambre, puis se retourna vers moi, un petit sourire moqueur au coin des lèvres.

- Je ne sais pas trop … je te dirais ça quand on se connaîtra un peu mieux.

Je le regardais comme s'il me prenait pour la dernière des imbéciles et il se mit à rire, tripotant les CD qu'il avait dans les mains.

- A bientôt Bella de New York. Dit-il avant de sortir.

- C'est ça, à bientôt, Edward du Poolhouse !

Je l'entendais rire dans les escaliers et je refermais la porte derrière lui. Quel prétentieux. Je n'en revenais pas de son arrogance. Il était tellement pénible comparé aux autres membres de sa famille, pénible … et séduisant à vrai dire … mais pénible ! Je secouais la tête, encore agacée, et allait me changer.

***

Ma première nuit à Volterra fut une des meilleures que j'avais passée depuis longtemps. Après le dîner, nous avions discuté quelques heures sur la terrasse profitant de l'air qui c'était enfin rafraîchit. J'étais montée me coucher vers 2h00 du matin. Enfilant un pyjama de lin blanc et un débardeur, je m'étais soigneusement glissé sous le drap de coton, qui lui aussi sentait la lavande. Rien de tel que de dormir dans des draps fraîchement lavés. Le martela était confortable, ni trop mou, ni trop dur, de même pour l'oreiller. J'avais laissé la fenêtre ouverte me laissant bercer par la douce mélodie des grillons. Un petit moment de relaxation, pas de klaxon, pas de cri ni de bris de verre. Juste la nature qui chante pour vous. Le fait d'être loin de chez moi me permettait de ne pas trop penser non plus. Rien ne m'était familier ici et les détails me rappelant ma mère n'étaient que ceux d'une période heureuse de sa vie. Chez moi, je ne voyais plus que sa maladie. En étant ici, c'était comme laisser mes démons là bas, entres deux mers. Ça faisait un bien fou.

De gros coup sur la porte me réveilla en sursaut. J'étais écrasée sur le ventre, sans le drap, la tête enfoncée dans l'oreiller. Encore deux gros coups sourds.

- Bella Swan, hurlait la voix d'Alice, Volterra est une ville qui se visite tôt si tu ne veux pas rôtir au soleil.

Je me redressais d'un bon, me retrouvant assise sur mon lit sans trop savoir comment, mes cheveux ébouriffés me tombant devant le visage.

- Tu as 10 minutes pour venir prendre ton petit déjeuner !

Je l'entendais s'éloigner dans le couloir. 7h30 du matin un dimanche, ça non plus ça ne m'était jamais arrivé. Je filais sous la douche en priant mes pieds de bien vouloir avancer.

Dehors, le soleil était déjà éclatant. Tout le monde était à table sur la terrasse, n'attendant plus que moi pour commencer à manger. Carlisle n'était pas là, sûrement encore à l'hôpital, mais un nouveau visage s'imposa à moi. Une belle blonde aux yeux noisette, assise à côté d'Alice. Emmett m'avait gardé une place près de lui et tapota la chaise quand il me vit arriver.

- Salut la marmotte. Me lança-t-il. Tu seras bien à côté de tonton Emmett.

- Génial, lui soufflai-je avec un sourire forcée, tu comptes me plomber la tête de tes d'idioties de bon matin ?

- Hoouu mais c'est qu'elle mort le matin. S'écria-t-il.

- Pardon … je soupirais, bonjour tout le monde.

- Café ? Me demanda Esmé.

- Oui Merci.

- Jus d'orange me proposa Alice.

Je fis oui de la tête et devant un tel accueil je retrouvais ma bonne humeur.

- Croissant ? Proposa Emmett en me tendant la corbeille.

J'allais me servir mais il me la retira et la posa à l'opposé de la table en rigolant. Sa mère lui donna une claque sur la tête et me donna un croissant en souriant.

- Bella, je te présente Rosalie, commença Alice, la malheureuse qui partage le lit de mon ours de frère, elle lança un sourire contraint à l'intéressé qui lui rendit la même grimace, elle va venir avec nous ce matin.

- Enchantée de te rencontrer, dis-je à la nouvelle venue la main en avant, j'admire ton courage.

- Et encore, c'est rien ! Si tu savais.

Elle me serra la main.

- Rosalie Hales.

- Bella Swan.

- Bienvenue, me dit-elle gentiment, moi et Alice connaissons la ville sur le bout des doigts, tu vas la connaître par cœur !

- Super.

- Je peux venir ? Lança Emmett en beurrant ses tartines.

- NON ! Crièrent les deux filles, en chœur.

- Ça va … rangez vos griffes les tigresses !

Rosalie ne lui fit qu'un simple petit clin d'œil et déjà je voyais ce gros lourdaud d'Emmett fondre comme neige au soleil. Il était fou de cette femme. Malgré le fait qu'Emmett n'arrêtait pas de me titiller depuis mon arrivée, je me surpris à être attendrie par le spectacle.

- Bonjour tout le monde ! Lança le Docteur Cullen en se joignant à nous, ses clés de voiture encore à la main.

- Salut papa ! Répondit Emmett.

Carlisle embrassa les joues d'Alice et Rosalie pour ensuite embrasser chastement les lèvres de sa femme.

- Bella, bien dormis ? Me demanda-t-il, souriant malgré les cernes noires qui entouraient ces yeux.

- Comme un bébé !

- Parfait !

Il s'assit avec nous et se servit un café.

- La nuit a été longue ? Lui demanda Esmé.

- Oui un peu. La routine habituelle au début de l'été. Coma éthylique, bagarres, quelques accidents de voitures minimes … quelques points de sutures … j'ai pas eu une minute à moi !

- Repose toi maintenant, je vais te préparer le patio et un bon livre.

- Tu es la femme parfaite.

Ils se sourirent tendrement.

- Bon, nous il faut qu'on y aille ! Allez Bella avale ton café, on décolle !

Je me levais en avalant mes dernières gorgées de cafés, me brûlant la gorge au passage.

- On prend quelle voiture ?

- Je sais pas … Bella, rouge ou jaune ? Me demanda Rosalie.

- Quoi ?

- Choisi, rouge ou jaune ? Répétait Alice.

- Heu … Jaune …

Alice sautilla sur place, toute contente, en s'éloignant vers le garage.

- Dommage, ronchonna Rosalie, Bella tu montreras derrière, j'ai pas envie de me plier en quatre.

- Pourquoi ça ?

- Tu vas voir … Dit-elle avec un sourire que je ne compris pas tout de suite.

Après une ou deux minutes d'attente je découvrais une Porsche Jaune rutilante, fièrement conduite par Alice, ses lunettes de soleil sur le nez. Je n'avais jamais vu de voiture aussi luxueuse.

- Alice, mon dieu … comment …

J'en restais sans voix.

- Je sais, je sais … cadeau d'anniversaire de mes frères et Jasper.

- Ça pour un cadeau !

Elle sortie et rabattue son siège.

- Allez grimpe !

- Et si j'avais dit rouge, j'aurais vu quoi ?

- Mon coupé Mercedes. Répondit simplement Rosalie comme si c'était la normalité absolue, avant de monter à l'avant.

Je me calais au fond du siège, complètement stupéfaite.

J'étais vraiment dans un autre monde.

***

Nous nous garions à l'entrée des remparts et commencions l'expédition à 8h30, je remerciais mentalement Alice de m'avoir secoué de si bonne heure. La chaleur commençait déjà a augmenter. Alice et Rosalie jouaient aux guides touristiques, moi me laissant emporter d'un endroit à un autre, attentives aux moindre détails. Ce qui me frappa en premier à Volterra était toutes ces maisons faites de pierres ocre aux toits rouges, toutes construits sur le même modèle. Nous passions de petites rues étriquées en de petites rues étriquées, utiles pour se protéger du soleil. Les rues étaient pavées et irrégulières, donnant un caractère ancien à la ville, qui n'était que côtes et pentes, parfait pour travailler ses fessiers. Volterra, dressée sur une colline de 550 mètres dominait toute la vallée de Cecina jusqu'à la mer. Un pur bijou de l'art roman médiéval et de la renaissance. En nous promenant dans les rues du centre historique, je remarquais tout de suite la splendide installation urbaine : ruelles, maisons, tours, églises et palais enfermés dans l'enceinte murale médiévale.

Les murailles actuelles datent du XIIIème siècle, elles entourent entièrement la ville et sont dotées de barbacanes et de fossés. Sur le flanc sud des murs s'ouvre la célèbre Porta all'Arco, un reste des anciennes murailles étrusques du IVème siècle avant Jésus Christ. M'expliqua Alice.

- Magnifique, soufflai-je en tombant sur cette grande arche en pierre nous invitant à entrer dans la ville, j'ai l'impression de revenir au temps des rois.

- C'est sûr, ce n'est pas New York qui t'offre des paysages aussi rustiques. Fit remarquer Rosalie.

Nous continuions notre progression, sous les explications d'Alice.

- Depuis les temps antiques, Volterra est un grand centre pour le travail de l'albâtre, dont le territoire est très riche. Encore aujourd'hui dans les ateliers du centre, on peut voir les artisans qui travaillent cette pierre.

Nous avions ensuite fait un détour par la cathédrale, une construction romane des siècles XII-XIII, avec une simple façade ornée d'un portique de marbre. L'intérieur à trois nefs divisées par les colonnes de granit et les parois étaient peintes de bandes blanches et noires. Au cours du XVIème siècle plusieurs travaux furent réalisés, selon Rosalie cette fois, dont le plafond à caissons. Dans la nef gauche se trouvait la précieuse chaire du XIIème siècle, restaurée au XVIIème siècle, soutenue par quatre petites colonnes. Encore un bijou architectural.

- Derrière la cathédrale se trouve lebaptistère. Sa forme octogonale en coupole a une façade revêtue de marbre blanc et vert. L'intérieur est simple et sévère, avec six niches encastrées dans les épais murs, expliquait Rosalie en me montrant du doigt telle où telle chose, on peut admirer diverses œuvres d'art, dont celles de plus de valeur sont des fonts baptismaux en marbre blanc, à droite de l'autel, sculptées par Sansovino en 1502. Les grands fonts baptismaux, par contre, remonte à l'année 1760 et contrastent avec l'atmosphère solennel du baptistère.

- Vous avez révisé avant les filles ? Demandais-je amusée par tant de professionnalisme.

- Avec un père médecin qui nous a toujours poussé à allez au bout des choses, j'ai pas eu trop le choix.

- Moi j'aime simplement me renseigner. Répondit Rosalie.

- Tu travails dans quoi ? Lui demandai-je.

- Différentes choses. J'ai fais mes études à Paris et je suis sortie diplômée d'économie à la Sorbonne. Après ça j'ai parcourue l'Europe et j'ai commencé a racheter des petites entreprises à la dérive pour leur redonner un coup de fouet. Je pense qu'on peut dire que je suis une entrepreneuse. J'ai le goût des affaires.

- Notre business woman à nous ! Ajouta Alice.

- Tu es née où ?

- Minneapolis dans le Minnesota. Mon père dirige une banque là bas.

- Pourquoi être partie si loin pour étudier ? L'université de commerce de Minneapolis est réputée.

- Disons que l'ambiance à la maison n'était pas toujours au beau fixe et puis je ne sais pas, j'avais besoin de changer d'air et de voir autre chose.

- Je comprend ça … Soufflai-je, soudainement pensive.

- J'ai vécue à Paris, en Espagne, en Allemagne et il y a 2 ans je suis arrivée en Italie.

- Et elle a rencontrée mon imbécile de frère.

- Et son adorable petite sœur. Ajouta Rosalie en regardant Alice qui lui envoyait un sourire éclatant.

- Vous êtes tous très proche …

- Oh ne crois pas ça ! Au départ, je l'aurais étripée ! S'écriait Alice quand Rosalie secouait la tête, nostalgique.

- Pourquoi, je faisais la navette entre Alice et Rosalie, c'est difficile à croire.

- Je t'assure. Elle était si prétentieuse avec tous ses voyages et son indépendance. Madame « J'ai besoin de personne ».

- C'est toujours vrai, précisa Rosalie, seulement quand on se laisse faire et surtout chez les Cullen, la vie est plus douce.

- T'as eu de la chance de ne pas la rencontrer pendant cette période Bella, elle t'aurais renvoyé à New York illico presto !

- A coup sûr ! Surenchérie Rosalie en riant alors qu'elle passait son bras autour de mes épaules.

La boutique où travaillait Alice se trouvant derrière la cathédrale, nous avions bifurqué pour que, je cite, « je situe l'endroit ». C'était une petite boutique de vêtements chics, située juste à côté de la fromagerie « Tuscan Pecorino Dop », au grand désarroi d'Alice qui disait que l'odeur qui s'en dégageait parfois imprégnait ses tissus.

A 10h00 nous rentrions dans le musée des Etrusques qui conservait du matériel archéologique, dont une collection de plus de 600 urnes cinéraires étrusques, en tuf, albâtre et terre cuite et un petit bronze étrusque «Ombra della sera », devenu un authentique symbole de la ville.

Vers 12h00, les filles décidèrent d'aller acheter des glaces et de continuer la visite après. Elles me plantaient sur la fameuse Place « dei Priori », au cœur de la ville. La ville entière semblait tourner autour de cette place et Alice m'avait expliqué juste avant que, sur la façade, on pouvait remarquer les blasons des commissaires florentins qui gouvernèrent la ville et les lions sur les piliers latéraux. Le cloché était un ajout postérieur, tout comme les merlons à couronne de l'édifice. Par la porte d'entrée on accédait à un vestibule orné d'armoiries et de médaillons. J'en étais donc là dans ma découverte quand on m'interpellait :

- Une New-yorkaise à Volterra.

Je me retournais pour voir Edward qui s'avançait lentement vers moi, une bouteille d'eau minérale à la main.

- Ca pourrait faire un bon film. Dit-il en s'arrêtant prêt de moi.

- Certainement mieux qu'un Cullen dans son poolhouse en tout cas.

Il se mit à rire.

- Qu'est-ce que tu as contre mon poolhouse ?

- Moi ? rien. Tant que tu y restes.

Il me gratifia d'un sourire entendu.

- Je frapperai la prochaine fois, promis.

Je hochais la tête.

Le soleil donnait une couleur particulière à sa peau. Déjà sa voix m'interpellait à nouveau, me sortant de mes réflexions stupides.

- Alors, commença-t-il, qu'est-ce que tu fais ici ?

- Tu comptes me demander ça à chaque fois ?

- Si j'en ai envie, pourquoi pas.

Nous nous fixons un instant avant de rire légèrement tous les deux, l'ambiance se radoucie.

- Alice et Rosalie me font la visite guidée de la ville. Et toi ?

- Rien de spécial, je viens souvent. Je trouve l'endroit agréable. Vien t'asseoir on va rôtir ici.

Nous allions nous asseoir au pied du cloché, sur les quelques marches qui précédaient la porte d'entrée. Il me proposa sa bouteille d'eau, offre que je déclinais malgré la soif qui me tiraillait. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'avais refusé d'ailleurs. Ce type me mettait mal à l'aise. Peut-être parce qu'il m'avait surprise dans une tenue, qui n'en était pas une justement, dès notre première rencontre.

- Où sont les filles ?

- Partie acheter des glaces.

- Quel repas ! Tu devrais goûter les spécialités de toscanes. Je connais des restos sympas, je te montrerais un jour si tu veux.

- Pourquoi tu ferais ça ? Demandai-je, sur la défensive.

- Pourquoi je ne le ferais pas ?

- Tu réponds toujours à une question par une autre ?

- Pas toi ?

Je restais figée comme une imbécile et soupirais. Sa répartie était bien plus rapide et forte que la mienne. Moi qui croyait jusque là être forte à ce jeux.

- D'accord, merci … ça serait très gentil à toi. Alors, pourquoi tu viens ici en particulier ?

- Parce que c'est paisible. Répondit-il simplement.

Je fixais un instant la place bondée de touristes et de gens courant dans tous les sens. Je portais de nouveau les yeux sur Edward, histoire de vérifier s'il on voyait bien la même chose, lui m'adressait un petit sourire.

- Comparé à New York c'est rien.

- Evidement si tu compares à New York. Admis-je. Tu connais ?

- J'y ai vécu un an quand j'étais petit, mais je suis né à Chicago. Je connais les grandes mégalopoles.

- Hum …

- Et toi ? Tu es née à New York ?

- A Forks.

- Où ? Demanda-t-il amusé.

- C'est une petite ville perdue dans l'état de Washington.

- Non, je te demande ça parce que je crois que Carlisle et Esmé ont vécus là bas avant de venir ici.

- Je crois oui, ma mère et Esmé allaient au lycée de Forks ensemble. Elles ont grandi là bas.

- Et ta mère te laisse partir aussi loin toute seule ? Me demanda-t-il ensuite.

J'eu un rire nerveux.

- La connaissant, ça ne l'aurait pas gênée.

- Aurait ? Répéta Edward.

Je tournais ta tête dans sa direction, m'apprêtant à lui répondre la phrase type que je répétais à tout le monde dans ce genre de situation, quand on nous interrompit :

- Edward ? !

Il fit un signe de tête a Alice pour la saluer.

- Tu as rencontré notre Bella ?

- Ouep, on a eu le temps de papoter un peu elle et moi. Répondit-il avant de se lever. Bon j'ai à faire moi. Baladez-vous bien. Rosalie tu diras à Emmett de m'appeler s'il te plait.

- Bonjour déjà et ensuite, tu habites au même endroit Edward. Je ne suis pas ta standardiste.

- Ok …message reçu, répondit-il les mains en l'air, toujours aussi serviable à ce que je vois.

- Toujours aussi bien élevé ! Persifla Rosalie.

- Tu vois, ça c'est la version peste. Chuchota Alice à mon oreille alors que j'étouffais un rire.

- Bella, quand tu auras vraiment faim, de vraie nourriture, commença Edward en regardant la glace de sa sœur, tu sais où me trouver.

Je hochais la tête et il s'éloignait.

- Ca voulait dire quoi ça ? Me demanda Rosalie en me donnant ma glace.

- Il a dit qu'il me montrerait des restos sympas à l'occasion. Répondis-je, me délectant déjà de ma glace au chocolat en spirale « façon Italienne ».

Alice et Rosalie échangèrent une grimace.

- Tu crois que c'est grave ? Demanda Rosalie à Alice, en regardant Edward partir.

- Ça doit être une légère isolation selon moi.

- Hum …c'est 100 fois meilleur que chez moi ! ça n'a rien à voir ! M'exclamai-je la bouche pleine de crème glacée. Absolument délicieux !

Elles ne firent cas de ma remarque et déjà, nous reprenions la visite.

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Premier chapitre de ma fic All Human (une première aussi). J'ai décidé de publier les 3 premiers chapitres dans la foullée pour que ceux qui sont intéressés puissent pleinnement s'impreigner des personnages avant d'attendre la suite. Pour ceux qui me "connaissent déjà" vous savez que j'écris aussi la fic CHRYSALIS que je n'ai pas terminé, donc les chapitres ne seront pas publié très rapidement mais ils le seront !

Comme pour sa grande soeur, Beautiful Disaster a ses propres trailers sur youtube ( un général et un par chapitre pour l'instant) - je vous enverrais les liens par réponse review si vous le souhaitez, ou taper "Ginielee" sur Youtube.

J'espère que l'univers de Volterra vous a plus parce que c'est pas fini !