Auteur : Ariani Lee

Série : Les Chevaliers du Zodiaque

Disclaimer : Tous les personnages de cette fiction sont issus du manga Saint Seiya et sont la propriété de Masami Kurumada et de la Tôei Animation en ce qui concerne les références à l'animé (Asgard par exemple). Je ne gagne pas de sous là-dessus, je respecte l'auteur, et bla, bla, bla… On est bien obligés d'écrire des fics pour satisfaire notre fan-atisme puisque la série est terminée depuis belle lurette. Ne tient pas compte des films qui ont suivi, avec Artémis, Apollon etcetera, ni des séries dérivées.

Résumé : Après la dernière bataille, Shun ne parvient pas à se remettre. Sa conscience le torture. Les autres ne savent plus quoi faire pour l'aider. Il décide alors de se rendre au Sanctuaire pour demander conseil à Shaka, mais une nouvelle crise approche, dans laquelle il aura un terrible rôle à jouer...

Genre : Angst, Comfort, Slash.

Pairing : Hyoga/Shun ; Shaka/Shun

Note : Merci à Shangreela pour sa bêta lecture. Merci de finir mes phrases pour moi ^^

Chapitre 1

Culpabilité, conscience et cauchemars

I will sacrifice

I will sacrifice

All I have in life

To clear my conscience

(t.A.T.u – Sacrifice)

Noir.

Tout était noir autour de lui. Le son métallique de ses pas sur le sol résonnait et pourtant, ce néant semblait ne pas avoir de fin.

- Ikki !

Sa voix résonna en écho, mais personne ne lui répondit.

- Ikki ! Hyoga !

Toujours pas de réponse, mais soudain, une sourde lueur rouge apparut au loin. Il se mit à courir. Il avait besoin de fixer ses yeux sur quelque chose, il n'en pouvait plus de cette impression d'être aveugle. Le bruit de ses pas, de sa chaîne qui volait dans son sillage, remplissait l'atmosphère d'un cliquetis angoissant. Plus il avançait vers la lumière et plus il avait l'impression de fuir devant quelque chose. Mais quoi ?

Une chose qui s'attachait étroitement à ses pas, qui étreignait son corps et imprégnait son esprit. Une chose qui faisait partie de lui. Il avait beau courir, jamais il ne pourrait lui échapper. Même sa chaîne ne pouvait l'en protéger. Il le sentait. C'était en lui.

Il pénétra dans la lumière rouge. Elle était chaude, comme des flammes, comme le cosmos de son frère. Mais il n'eût guère le temps de se rassurer au contact de cette chaleur familière. Il trébucha sur quelque chose et faillit tomber. Lorsqu'il se retourna pour regarder sur quoi il avait marché, son cœur manqua un battement.

C'était une main humaine.

Elle était recouverte du gant métallique articulé d'une armure.

Une boule de la taille d'un citron logée dans la gorge, son regard remonta le long du bras inerte.

Il hurla. Un hurlement strident, désespéré. S'il avait pu s'entendre, le son de sa propre voix l'aurait bouleversé. Mais il ne se rendait pas compte qu'il criait. Il était trop occupé à fixer le cadavre à ses pieds, qu'il avait reconnu. L'armure d'or, fissurée, détruite, l'opulente chevelure claire, le magnifique visage tuméfié d'Aphrodite des Poissons. Il recula, se prit les pieds dans autre chose et bascula en arrière. Il n'y avait rien pour qu'il se rattrape, et il tomba durement sur le sol dans un fracas métallique. Mais sa main droite écrasa quelque chose.

Tremblant, il se retourna lentement pour voir ce que c'était, et un long gémissement terrifié s'étrangla dans sa gorge. Le visage sous ses doigts, sillonné de sang, était, lui aussi, monstrueusement familier, et pour cause : bien malgré lui, il avait tué cet homme. C'était le Général Io de Scylla. Et ce qui l'avait fait tomber n'était autre que le corps sans vie du chevalier d'argent Dante de Cerbère.

Il essaya de se relever, terrorisé. Il y avait d'autres morts, il les distinguait autour de lui, mais il essayait de ne pas les voir. Ne pas regarder, l'armure noire et massive, les cheveux bleutés, de l'homme qui gisait à deux mètres et dont il devinait parfaitement l'identité.

Meurtrier.

Debout. Courir droit devant. Ne surtout pas faire attention à la grande silhouette mince, à la longue chevelure blonde de ce garçon qu'il n'oublierait jamais et qui serrait encore ses longs doigts fins autour d'une lyre brisée. Ne pas repenser à la musique. Ne pas voir…

Dans sa course aveugle, il heurta soudain de plein fouet quelque chose qui avait la solidité d'un mur.

Portant une main à son visage endolori, il leva les yeux vers un visage bien vivant, dont les yeux flamboyants le fixaient sans bienveillance.

- Ikki !

Il se jeta contre son frère en sanglotant. Combien de fois avait-il fait ça par le passé? Il savait qu'il avait perdu le compte depuis très longtemps déjà… mais cette fois, ce n'était pas comme d'habitude. Le chevalier Phénix ne refermait pas ses bras sur lui, il ne l'enveloppait pas dans son cosmos brûlant et plein de rude tendresse. Il était comme un rocher battu par les vagues : immobile, dur et froid.

Brusquement, il se saisit de lui par les bras, qu'il lui colla le long du corps, et le força à se retourner et à faire face à la scène d'horreur immobile et rougeoyante qui se déployait à leurs pieds.

- Regarde ! Gronda la voix tant aimée. Ça ne te suffit pas d'être un assassin, faut-il que tu sois lâche en plus ?! Aies au moins le courage d'assumer tes actes !

Des larmes amères coulaient sur les joues du chevalier Andromède, et les sanglots lui faisaient mal. Il ferma les yeux avec force.

- Arrête, Ikki… Je t'en supplie…

- Toi, arrête ! J'en ai plus que marre de toujours devoir être derrière toi pour te torcher et pour finir ton sale boulot ! Regarde-moi ce gâchis ! Et combien d'entre eux ai-je dû tuer moi-même parce que tu étais trop faible pour finir ce que tu avais commencé ? Mon ardoise n'était-elle pas déjà assez chargée ? Ouvre les yeux !

Gardant toujours un bras autour de lui pour l'immobiliser, le chevalier Phénix lui tira brusquement les cheveux en arrière, le forçant à regarder devant lui. Les yeux de Mime de Benetnasch étaient ouverts et ses iris rouges semblaient le fixer. Shun gémit.

- Je ne veux pas… !

- Tu ne veux pas quoi, regarder la réalité en face ? Comme d'habitude. Lâche ! Lâche !

- C'est pas vrai !

- Lâche ! Lâche !

- Shun !

- Non, c'est pas vrai !

- Shun, réveille-toi!

Un bruit sec, une douleur cuisante sur le côté gauche de son visage.

Tout disparut.

La lueur rouge se fondit dans l'obscurité, l'étreinte douloureuse d'Ikki se dissipa. Il était couché dans son lit. Trois visages inquiets étaient penchés sur lui.

Seiya, Shiryu et Hyoga.

Le chevalier du Cygne tenait le col de son T-shirt dans son poing serré et tirait dessus. La lumière du couloir entrait par la porte ouverte.

- Tu as fait un cauchemar.

La voix de Hyoga était calme et douce, comme toujours. Plus que la gifle, ce fut ça qui le fit complètement sortir du songe. Un sentiment de culpabilité l'envahit aussitôt.

- Je vous ai tous réveillés ? Demanda-t-il. Je suis désolé, pardon.

Hyoga le relâcha et se redressa, et Shun s'assit dans le lit.

Ikki n'était pas là. Evidemment. Ikki n'était jamais là. Il ne venait que quand il était en danger de mort. C'était son devoir, mais le reste du temps… Shun sentit les larmes affleurer à ses paupières et tâcha de les retenir. Pas devant les autres.

- Merci, articula-t-il d'une affreuse voix de gorge. Retournez vous coucher, tout va bien. Allez, à demain.

Et sans un mot de plus, il se recoucha, se tourna sur le côté et ferma les yeux. Après un instant, durant lequel il devinait que les autres avaient dû échanger un regard éloquent, il y eu un bruit de pas et la porte se referma.

Shun savait qu'ils n'étaient pas tous sortis. Tout près de lui, il y avait encore une cosmo-énergie, blanche, fraîche, sereine. Hyoga. Qui s'assit au bord du lit et posa une main apaisante sur son épaule.

Il se crispa.

- Tu n'as jamais bien su mentir, dit Hyoga.

Sa voix avait la tranquille intonation de ceux qui savent exactement ce qui se passe, qu'on leur dise ou non. Cette même calme assurance qui ne quittait jamais Shiryu.

- Les autres sont peut-être dupes, mais pas moi, ajouta-t-il.

Shun remua un peu et, enroulant son bras autour de sa poitrine, il posa sa main sur celle de Hyoga. Ce dernier se servit de ce contact pour lui envoyer des vagues d'énergie apaisantes. Peu à peu, Shun se calma. Finalement, il se retourna vers lui. Ses yeux étaient brillants, mais il ne dit rien.

Hyoga pensa à Ikki. C'était sa place normalement. Mais il était parti, comme souvent. Il ne reviendrait pas avant des mois.

- Quand on est arrivés, tu criais, dit-il. Tu disais, « Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai ». De quoi est-ce que tu rêvais ?

Shun secoua vivement la tête. Il ne voulait pas en parler. C'était déjà suffisamment pénible d'en rêver tout le temps.

- Quand j'étais petit, ma mère me disait que le meilleur moyen de ne pas refaire un cauchemar, c'était de le raconter. Je te jure, je n'en parlerai à personne. Pajalouista (1), Shun. Je n'aime pas te voir comme ça.

Shun ne répondit pas. Hyoga n'avait pas l'habitude de tenir ce genre de discours. Il savait se montrer compatissant, mais la plupart du temps, les autres ne voyaient de lui que la partie visible de l'iceberg – c'était le cas de le dire. Il préférait se montrer calme, froid, maître de lui. Peut-être même un peu hautain. Le genre de personnes qu'on ne peut atteindre - ce qu'il aurait voulu être.

- C'était vrai ? Demanda Shun, le tirant de ses pensées.

- Quoi donc ?

- Que ça empêche de refaire le même rêve.

Hyoga lui sourit doucement dans l'obscurité qui se dissipait peu à peu, au fur et à mesure que leurs yeux s'y habituaient.

- Da (2). Pour moi, en tout cas, ça a plutôt bien marché.

Shun s'assit sur le lit et s'adossa au mur. Il remonta ses jambes contre sa poitrine et serra ses bras autour. Hyoga s'installa face à lui, en tailleur, les avant bras posés sur les genoux. Shun passa une main dans ses cheveux châtain clair.

- Hyoga, est-ce que parfois tu… Tu penses à ce qu'on a fait ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Je veux dire… Aux gens qu'on a tués. Nos adversaires.

- Oui, ça m'arrive.

- Et tu… Enfin…

Il semblait buter sur chaque mot, comme s'il avait eu peur de mal s'exprimer et de ne pas dire exactement ce qu'il voulait.

- Raconte-moi ton cauchemar.

Shun prit une grande inspiration et s'adossa complètement contre le mur, la tête en arrière, les yeux fermés.

- Je les vois en rêve, dit-il enfin. Tout le temps. Ça me hante. Tous ces cadavres, toutes ces vies que j'ai prises… Tout ce sang sur mes mains.

Sa voix tremblait. Il n'avait pas tout dit, et Hyoga semblait l'avoir compris. Il ne dit rien et attendit qu'il se remette à parler.

- Parfois, je voudrais mourir… Pour oublier les morts que j'ai causées. Les morts que j'ai voulues.

Hyoga haussa un sourcil étonné. Voulues ? Shun se pencha en avant et posa son front sur ses genoux, ses doigts enlacés sur sa tête.

- La mort que j'ai voulue… Je voulais tuer Aphrodite. Je voulais qu'il meure, je voulais venger mon maître, et après, j'ai eu tellement honte de moi ! Je n'étais pas moins minable que les assassins à la solde du Pope… Je me suis juré que je ne recommencerais jamais. Mais c'était impossible. On est partis à Asgard, je me suis retrouvé face à Mime… Je n'avais pas la volonté de l'attaquer, même si j'étais obligé. Je ne voulais pas lui faire de mal… J'étais à sa merci, et à la fin, je voulais juste qu'il me tue. Il me semblait qu'il n'avait pas beaucoup plus envie que moi de se battre, et il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Il m'avait compris mieux que personne auparavant. Mais avant que tout soit fini, Ikki est intervenu.

Il rentra la tête dans ses épaules.

- Ikki intervient toujours ! Et parce que je n'ai pas le cran d'aller jusqu'au bout, c'est lui qui doit se salir les mains. Oh, je voudrais mourir ! La mort de Mime m'a démoli. Je n'arrivais pas à y croire. Je n'avais même pas voulu que ça arrive, et il était mort. Ça m'a rendu dingue.

Un silence.

- J'aurais pu rester là. J'aurais voulu. La seule envie que j'avais, c'était de rester près du corps de Mime et de pleurer toutes les larmes de mon corps, rester près d'Ikki et attendre qu'il se réveille. Mais je savais que si je faisais ça, les ennemis que je n'aurais pas affrontés, ce serait l'un d'entre vous qui devrait les vaincre. Et peut-être que ce serait le combat de trop, que vous en auriez déjà trop fait. L'idée que vous deviez vous couvrir de sang… où qu'un de vous meure parce que je n'avais pas eu le courage… C'était encore pire. Alors j'ai avancé. Et plus tard, j'ai tué Syd de Mizar. Et puis Scylla, et…

Sa voix s'étouffa.

- Je ne me supporte plus, Hyoga. Si un jour… Si Athéna… Si on doit se battre à nouveau, je ne sais pas si…

Sa voix mourut, et un instant de silence s'écoula. Hyoga ne dit rien et attendit patiemment qu'il poursuive.

- J'accomplirai mon devoir, finit par dire Shun d'une voix plus ferme. Mais je ne sais pas si je serai encore capable… de le supporter.

Il leva vers Hyoga un regard brillant d'ironie et de mépris, mais ce dernier comprenait trop bien que ce n'était pas dirigé contre lui.

- Ça ne me suffit pas d'être un assassin, il faut que je sois lâche en plus ! Dit-il en répétant avec amertume la phrase que son frère lui avait dite dans son rêve.

Sa voix gagna une octave, tandis qu'il poursuivait avec une espèce de rire discordant qui faisait légèrement trembler sa voix :

- C'est à mourir de rire de penser que j'étais la réincarnation d'Hadès, qu'on m'avait choisi parce que soi-disant je suis l'être le plus pur… Je suis un poids mort, et Ikki serait certainement ravi d'être débarrassé de…

Un éclair de colère passa dans le regard froid du chevalier du Cygne, et sa main partit avant qu'il ait eu le temps d'y penser. Shun se tint la joue en le regardant d'un air choqué.

- Excuse-moi, dit Hyoga aussitôt. Je n'aurais pas dû, mais tu n'as pas le droit de douter d'Ikki. Ni de penser ça de toi. Tu n'es pas un assassin, et pas non plus un lâche.

Le visage de Shun se tordit en une drôle de grimace, et ses yeux se remplirent de larmes.

- Oh, Hyoga…

Il se jeta contre le chevalier du Cygne. Surpris, ce dernier eut un moment d'hésitation avant de l'enlacer pour le réconforter.

- Nous ne sommes pas des assassins, Shun. Ce que nous faisons, nous le faisons au nom d'une cause juste.

- Tout est une question de point de vue… Comment fais-tu ?

Shun s'écarta pour accrocher son regard désespéré à l'iris bleu clair de son œil intact. Ses joues pâles étaient humides.

- On dirait que rien ne t'atteint, Hyoga, que rien ne te touche… Comment ? Tu as trouvé un moyen de geler ton cœur ?

Le jeune homme ne put retenir un sursaut en entendant ces mots. Combien de fois l'avait-il souhaité ?

- Non, Shun. Quand je me sens mal, je pense à toutes les vies qu'on a sauvées en faisait ça. Ça m'aide à me sentir mieux. Tu devrais essayer.

Andromède baissa la tête et la posa sur l'épaule du blond. Il y eut un long moment de silence durant lequel ils restèrent serrés l'un contre l'autre. Hyoga essayait de communiquer à Shun son calme, sa sérénité. Il avait dit la vérité.

- Tu te sens mieux ?

- Oui, merci.

Shun s'écarta.

- Je suis désolé de t'avoir embêté avec ça, pardon…

Hyoga tendit la main et lui ébouriffa les cheveux.

- Tu veux que je reste ?

Il se mordit les lèvres. Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça, et Shun risquait de mal le prendre. Mais le garçon ne l'enguirlanda pas, ni ne lui lança de regard horrifié. Il pencha la tête, les joues un peu rouges.

- ... Merci.

- De rien, répondit Hyoga, soulagé. Après tout, je serais mort, sans toi, alors je peux bien te tenir compagnie quelques heures…

Mais Shun ne rit pas. Il se recoucha en silence et Hyoga s'allongea à côté de lui, sur le dos, les bras croisés derrière la tête. Cinq minutes après, le chevalier d'Andromède ronflotait doucement près de lui. Il se demanda s'il n'aurait pas fait mieux de retourner dans sa chambre, puisque ça avait l'air d'aller, maintenant. Mais lorsqu'il remua, Shun se retourna et posa un bras en travers de sa taille. Ses sourcils étaient froncés.

- Bon, d'accord, murmura Hyoga pour lui-même. Je reste...

ooooooooooooo

Le lendemain matin...

A la table du petit déjeuner, Hyoga et Shun se montrèrent peu loquaces, légèrement embarrassés. Ils s'étaient réveillés blottis l'un contre l'autre comme des chatons, et bizarrement, ça les mettait mal à l'aise.

- Au fait, Shiryu, dit Hyoga en reposant sur sa soucoupe sa tasse de café trop chaud. Quand est-ce que tu repars en Chine ?

- La semaine prochaine. Je vais remettre l'armure du Dragon sous la cascade. Je devrai aller au Sanctuaire après, mais je ne resterai probablement pas.

- Et toi, Seiya ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

Le jeune homme jeta un regard bizarre vers sa propre armure, dont la boîte était posée contre le mur du petit salon, visible d'où ils étaient.

- Hé bien, l'armure de Pégase est en parfait état, et je vais au Sanctuaire en même temps que Shiryu pour la rendre.

Il y eut un moment de silence autour de la table. Seiya avait été désigné comme successeur d'Aioros par Athéna, il devait donc remettre son armure de bronze au Sanctuaire avant de prendre possession du temple et de l'armure d'or du Sagittaire.

Shiryu, déclaré officiellement chevalier d'or de la Balance, devait replacer l'armure de bronze du Dragon sous la cascade des Cinq Pics de Rozan. Il y avait fort à parier qu'après la cérémonie, il n'occuperait pas le temple mais suivrait l'exemple de son Vieux Maître.

- Ça doit être bizarre, finit par dire Shun, en posant son couteau. Changer d'armure...

L'idée le troublait manifestement, mais Seiya haussa simplement les épaules.

- J'ai déjà porté l'armure d'or du Sagittaire. La sensation n'est pas différente de ce que j'éprouve quand je porte celle de Pégase. C'est juste... mieux.

Shun se tourna vers Shiryu qui agita la main dans un geste qui signifiait, « idem ». Il frissonna. Il ne pouvait imaginer porter une autre armure que celle d'Andromède, qui était devenue comme une partie intégrante de son corps. Il se tourna vers Hyoga, qui ne semblait pas atteint par la bizarrerie de la chose, alors qui lui aussi devrait un jour succéder à son maître, et abandonner l'armure du Cygne au profit de celle du Verseau. Pourquoi était-il de nouveau le seul à être perturbé ?

- Ça va pas, Hyoga ? Dit Shiryu.

Le blond se passa une main sur le visage.

- C'est cette chaleur... Je déteste ça.

- C'est vrai qu'il fait beau, dit Seiya.

- Trop, gémit le Cygne. J'ai vraiment du mal avec les fortes températures. Vive la neige, l'hiver et le froid…

- T'as qu'à utiliser tes pouvoirs pour te rafraîchir un peu ! A quoi ça te sert, sinon, d'être le chevalier du Cygne, et probablement bientôt du Verseau ?

- J'ai besoin de te le rappeler, Seiya-Toujours-Le-Dernier-Debout ? A « défendre l'ordre et la justice »…

- Non, ça c'est Sailormoon !

- Je t'emmerde. En tout cas, ma cosmo énergie, c'est pas la clim'. Je suis le chevalier du Cygne, pas le chevalier de l'air conditionné.

Seiya ricana.

- Et toi, Shun ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Demanda Shiryu, pour changer un peu de sujet.

- Je vais au Sanctuaire, décida soudain ce dernier. J'ai des choses à y faire et... Je voudrais voir Shaka.

Il tâcha de ne pas prêter attention aux regards surpris des autres. L'idée n'était pas si mauvaise. Le chevalier de la Vierge était un sage. Il possédait des connaissances infinies, et pas seulement en matière de combat. Il avait besoin de quelqu'un qui lui apprenne à réfléchir objectivement, à se maîtriser. Si quelqu'un pouvait l'aider, c'était bien lui.

« L'homme le plus proche de Dieu. »

1 – S'il te plaît.

2 – Oui.