Ceci est ma première fan-fiction et c'est également la première fois que je me lance dans l'écriture en général. Pour la petite histoire, j'ai découvert Twilight grâce à une amie à qui j'ai fait part quelques mois plus tard autour d'un verre d'un petit scénario que j'avais imaginé. Elle m'a poussé à rédiger un premier chapitre et c'est ainsi que tout à commencé. Alors merci Juliette d'avoir bien voulu me prêter tes si précieux tomes et d'avoir été ma première lectrice. Merci aussi au mojitos du Farafina sans qui l'idée de ce projet n'aurait peut-être pas germé.

Les personnages appartiennent à Stephenie Meyer.


Chapitre 1

À première vue


C'était mon premier jour dans cette nouvelle université et j'arrivai sur le parking de l'immense campus à bord de ma vieille DS. La voiture avait appartenu à mon grand-père et je l'avais retapée il y a quelques années déjà avec Jacob, mon meilleur ami. Mais Jacob était parti vivre ailleurs sans donner de nouvelles alors il n'était peut-être plus nécessaire de le présenter comme mon meilleur ami...

Je me garai et attendis un moment avant de descendre de la voiture. Je contemplais l'architecture époustouflante des bâtiments ainsi que les grandes étendues de gazon étalées un peu partout autour d'eux. Il pleuvait mais les rayons du soleil fendaient les nuages par moment et ricochaient sur les pierres ruisselantes des vieilles bâtisses. La lumière dansait sur des pans de mur entier et le spectacle était magnifique. «Photo!» pensais-je. Je pris mon sac et sortis de ma voiture, parapluie et appareil photo en main. Ce dernier ne me quittait jamais, je m'étais découvert une passion pour la photographie il y à 4 ans et j'avais économisé pendant 1 an pour me payer ce petit bijou.

J'avançais donc à la recherche d'un premier angle de prise de vue et attendais qu'un nouveau jet de lumière fasse son apparition. J'avais environ 40 minutes devant moi avant d'aller à la réunion de présentation de la fac où on nous distribuerait nos emplois du temps, je continuais donc à prendre des clichés tout en me rapprochant du bâtiment principal. J'étais tellement concentrée que je ne relevais rien de ce qui se passait autour de moi, c'est à peine si j'avais remarqué que j'avais littéralement écrasé le pied d'un étudiant en reculant d'une marche dans les escaliers qui menaient au hall d'entrée, éblouie par une de ces apparitions lumineuses.

Une fois les photos terminées, je pris un café et entrai dans l'amphi où la réunion devait se dérouler. Celui-ci était déjà pratiquement plein et je pouvais voir un groupe de professeurs distribuer des polycopiés un peu partout. Je m'assis à la première place possible, sortis un stylo et un calepin pour prendre des notes et jetai un œil au polycopié en question. Mon Dieu, ils avaient vu les choses en grand, il s'agissait d'un descriptif du déroulement de la réunion. Chaque thème qui allait être abordé y étais inscrit et développé en plusieurs parties. «Eh bien, on dirait que je ne vais pas avoir besoin de ça » pensais-je en rangeant mon carnet dans mon sac. Voulant m'occuper un peu avant que les discours de bienvenue commencent, je pris mon stylo et retournai la feuille pour pouvoir dessiner derrière. «Mais qu'est ce que c'est que ça?!». Non seulement la police d'écriture avait été vraisemblablement réduite pour pouvoir tout faire rentrer sur une seule feuille mais, en plus de ça, il y avait un verso. Je plongeai la main dans mon sac pour en ressortir mon calepin «Finalement tu vas quand même m'être utile toi. ». Et comment! À en croire ce papier j'allais passer une matinée très longue et le griffonnage semblait être ma seule option pour ne pas devenir folle.

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Il était 11h30, mon calvaire avait duré 3 heures et je sortais enfin de l'amphi. Je jetai un coup d'oeil à l'emploi du temps provisoire qu'on nous avait donné: je commençais à 13h par un cours magistrale de littérature. Qu'est ce que la littérature venait faire là? J'étais censée préparer une licence en psychologie. Ne m'attardant pas plus sur la question je me dirigeais vers le panneau d'affichage où j'avais vu une note concernant la cafétéria et quel type de repas on y servait.

Un groupe d'étudiante s'approcha du panneau et je reconnu parmi elles une fille qui était avec moi dans l'amphi. J'avais senti un regard pesant sur moi pendant que je dessinais évasivement et quand je m'étais retournée j'avais pu voir le regard noir et méprisant qu'elle m'avait lancé. Je n'étais sans doute pas assez attentive à son goût. Malgré mon embarras je lui adressais un sourire auquel elle répondit par un regard glacial. Elle chuchota ensuite quelque chose à l'oreille de son amie qui se tourna dans ma direction et me jaugea du regard. «Sympa» me dis-je, j'avais le don pour attirer l'antipathie des gens envers moi, particulièrement celle des autres filles.

Je reportais mon attention sur le plat du jour. Raviolis, génial. De toute façon je n'avais pas spécialement faim, j'avais grignoté pendant la réunion et vu la qualité douteuse des produits disponibles dans l'établissement, j'avais bien fait de prendre un paquet de gâteau avec moi. Je décidais donc de zapper l'heure du déjeuner pour visiter les bâtiments et prendre un peu mes marques.

Je sortis le plan qu'on m'avait donné lors de mon inscription. Je me trouvais dans le bâtiment principal, réservé à l'administration et aux amphithéâtres. Je parcouru du regard la légende, apparemment la bibliothèque universitaire n'était pas très loin. Je m'engageais donc dans l'un des couloirs situés sur ma gauche. C'était vraiment impressionnant ici, rien n'avait l'air d'avoir été construit à l'échelle humaine. Le plafond s'élevait à plus d'une dizaine de mètres du sol et le hall pouvait facilement accueillir une série d'autobus empilés les uns sur les autres. Les murs étaient recouverts d'anciennes tapisseries, d'affiches en tout genre, de vitrines et d'armoiries. Mais le plus frappant était le nombre de couloirs qui rayonnaient autour de la salle. Il y en avait au moins une vingtaine et ils étaient aussi larges que leurs entrées étaient grandes. J'allais devoir redoubler d'efforts pour ne pas me perdre. Cette université n'avait rien à voir avec celles où j'avais déjà été ou que j'avais déjà visité.

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Je marchais déjà depuis quelques minutes le long du couloir qui me semblait interminable. Selon le plan j'aurais déjà dû croiser la bibliothèque. « Bien joué Bella, tu arrives encore à te perdre même avec un plan en main » pensais-je. Je n'en revenais pas, pourquoi fallait-il que ce genre de choses m'arrive? C'est vrai, en plus d'être terriblement maladroite dame Nature m'avait aussi fait don d'un sens de l'orientation des plus médiocres. Rien que pour venir sur le campus la première fois lors de mon inscription j'avais dû tourner en rond une bonne dizaine de fois avant de trouver mon chemin. Et pourtant je n'habitais vraiment pas loin. «Honte sur toi» me dis-je à moi même.

Je vis une silhouette sortir d'une salle au bout du couloir, j'avais peut-être parlé trop vite. J'accélérai le pas pour arriver au niveau de la pièce. Vue de l'extérieur, l'entrée ne ressemblait vraiment pas à celle d'une bibliothèque. Je poussai l'une des portes battantes tout en espérant y trouver derrière une série d'étagères remplies de livres. J'eus le souffle coupé.

Je me tenais en haut d'un petit auditorium. Je pouvais voir des rangées de gradins entrecoupées d'escaliers descendre jusqu'en bas de la salle où se trouvait la scène. Sur celle-ci étaient disposés des instruments de musique ainsi qu'un gros piano à queue. Cette université était vraiment surprenante et il me tardait de découvrir et visiter tous ses moindres recoins.

Je descendais à présent les escaliers en direction du piano pour m'asseoir sur le banc en face de lui. Il était ancien à en juger les matériaux avec lesquels il avait été fabriqué. J'effleurais les touches d'ivoire et d'ébène du bout des doigts et jouais quelques accords basiques tout en actionnant les pédales. Le son résonna dans tout l'auditorium, rebondissant sur les murs et faisant vibrer tout le clavier. Un frisson me parcouru l'échine. C'était sans doute la première et la dernière fois que j'aurais l'occasion de jouer sur un aussi bon piano. Je pris une grosse inspiration et entamais les premières notes de « Clair de Lune » de Debussy. Une vague d'émotions s'empara de moi, ramenant à la surface des souvenirs enfouis de mon enfance. Je me revoyais aux côtés de ma mère admirant les mouvements rapides et précis de ses doigts qui dansaient sur le clavier. J'avais 7 ans et je lui demandais de m'apprendre à jouer.

Plus j'avançais dans la partition et plus les souvenirs s'enchaînaient, m'arrachant au passage quelques larmes. Ce n'est qu'au moment où le visage jovial de Jacob apparu dans mes pensées que je décidais brutalement d'arrêter le morceau. J'avais soigneusement évité de penser à lui durant tout ce temps et ce n'était sûrement pas aujourd'hui que ça allait s'arrêter. Il était absolument hors de question de me laisser aller par rapport à ça, j'entamais donc un autre morceau que j'avais composé après qu'il soit partis. Il n'y avait aucune chance qu'il me fasse penser à lui.

J'entendis un grincement qui provenait des gradins et levais la tête pour chercher du regard ce qui avait pu provoquer ce bruit. Mais les lumières n'éclairaient que la scène, plongeant le reste de l'auditorium dans l'obscurité. Après avoir tendu l'oreille pendant quelques secondes je reportais mon attention sur le piano. J'avais probablement dû rêver. Je repris là où j'avais été interrompu et jouais machinalement jusqu'à ce que le réveil de mon portable me rappelle que je devais aller en cours. J'avais beau être tête en l'air mais ça ne m'avait pas empêché d'avoir appris à me connaître et à m'organiser au fil des années en fonction de mes lacunes. Par exemple chez moi je n'utilisais pratiquement que de la vaisselle en plastique et j'avais investi dans du tissu imperméable pour recouvrir mon canapé et mes fauteuils. De même que j'avais enregistré plusieurs réveils dans mon portable pour me prévenir qu'il était temps de partir de chez moi quand j'avais des rendez-vous importants. Encore une tare à ajouter à la liste: je n'avais vraiment pas la notion du temps et je me laissais distraire rapidement.

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J'entrais dans la salle tout essoufflée, j'avais couru de couloir en couloir jusqu'à la trouver. À mon grand soulagement le cours n'avait pas encore commencé mais toutes les places étaient déjà prises. J'en cherchais désespérément une quand je croisais le regard du professeur. Il m'indiqua du regard l'unique siège libre situé à côté d'un garçon à la deuxième rangée.

- Allez on se dépêche Mademoiselle, on à déjà suffisamment perdu de temps comme ça, dit-il.

Je me hâtais vers ma place quand je sentis soudain un obstacle entre le sol et mon pied. Je trébuchais contre le sac d'une élève et m'aperçus avec horreur qu'il s'agissait de la fille au regard noir. Je n'eus pas le temps de penser à autre chose dans ma chute et vins m'écraser violemment à terre. Le professeur vint à ma rescousse tandis que j'essayais de démêler mes pieds de la lanière du sac. Il me pris par les épaules et me remis sur mes pieds.

- Eh bien Mademoiselle, c'est ce que j'appelle une entrée fracassante! S'exclama-t-il, Rien de cassé?

- Non c'est bon, enfin je crois, répondis-je en lui adressant un sourire timide. Désolée pour ton sac, je ne l'avais pas vu, continuais-je en me retournant vers la fille.

Elle marmonna quelque chose dans ses dents sans me regarder et j'aurais juré avoir entendu un « cause toujours » s'échapper de sa bouche. J'étais aussi rouge qu'une pivoine. Je ne pouvais pas croire que je venais de m'étaler face contre terre au beau milieu d'une classe de 70 élèves. Non, je devais rêver. Hélas les sourire narquois sur les visages des autres étudiants étaient bien réels et je m'assis donc la tête baissée en essayant de me cacher derrière mes cheveux.

C'est ainsi que je passais le reste du cours, osant à peine relever le visage pour regarder le professeur. Le cours portait sur Roméo et Juliette de Shakespeare. C'était l'une de mes pièces préférées quand j'étais petite et je l'avais lue et relue un bon nombre de fois. Ainsi, rien de ce que disait le prof ne m'intéressait vraiment car je connaissais déjà presque tout sur le sujet. À nouveau je me perdais dans mes croquis, la tête ailleurs. Une soudaine agitation me fit sortir de ma rêverie. D'après ce que je réussi à comprendre des bribes de conversations il y avait eu une erreur dans les emplois du temps et une bonne partie d'entre nous n'était pas censée assister à son cours.

- Bon voilà ce que l'on va faire, annonça-t-il, que tous les étudiants n'étant pas élèves en littérature se lèvent et sortent.

Plus de la moitié des étudiants se levèrent et s'agglutinèrent vers la porte. Le professeur soupira.

- Et moi qui me réjouissait d'avoir beaucoup d'écrivains en herbe à qui enseigner...

Toujours un peu confuse je rangeais mes croquis dans une pochette et sortais de la salle pour retourner à ma voiture. Je sentis quelques regards se poser sur moi tandis que j'avançais et puis un éclat de rire aigu retenti. Je me tournais pour voir d'où le son perçant était parti et vit le même groupe de filles qu'au panneau d'affichage qui me regardait en pouffant de rire, cachées derrière leur mains. Elles se croyaient discrètes.

- Tu ferais mieux de regarder devant toi, me lança Cruella (je venais de la rebaptiser).

Et elle n'avait pas tort, j'avais regardé par dessus mon épaule tout en continuant à marcher et si je n'avais pas retourné la tête je serais rentrée dans le garçon qui avançait devant moi. Celui ci m'adressa un sourire ainsi que la parole, ce qui eu pour effet de faire perdre l'expression moqueuse de Cruella.

- Ne prête pas attention à ce qu'elles disent, elles se prennent encore pour les reines du lycée.

- Tiens donc, répondis-je sarcastiquement, j'aurais juré le contraire.

Il rigola et se présenta.

- Je m'appelle Edward, Edward Cullen.

- Bella Swan, dis-je en serrant la main qu'il m'avait tendue. C'est marrant, ton nom me dis vaguement quelque chose.

- Ah je ne sais pas, peut-être as-tu déjà vu mon père, il travaille dans l'hôpital qui se trouve à côté.

- Ça doit sûrement être ça, j'y suis allé plusieurs fois depuis que je suis arrivée ici.

- Pourquoi ne suis-je pas étonné? Rigola-t-il

- Je te demande pardon? Dis-je stupéfaite.

- Eh bien, vu ta performance toute à l'heure en classe, ça ne m'étonnerait pas que tu sois le genre de personne à te casser un bras juste en ouvrant une porte par exemple.

- Parce que tu m'as vu?

- Difficile de faire autrement, tu t'es assise à côté de moi après. Tu n'as pas fais attention?

- Ah non désolée, et je le pensais réellement, je suis un peu dans les nuages aujourd'hui.

- Ce qui explique sûrement pourquoi tu as à peine remarqué que tu m'avais écrasé le pied ce matin dans les escaliers.

Je ne compris pas tout de suite où il voulait en venir et puis ça me revint.

- Oh pardon, pardon! Je suis vraiment désolée je... Enfin je veux dire... Oh mon dieu je suis vraiment une idiote...

- Y a pas de mal, ne t'inquiètes pas, et puis d'ailleurs je n'ai presque plus mal.

Il se rattrapa en voyant mon visage virer vers un rouge soutenu et mon regard horrifié.

- Je rigole, c'était juste une blague, je n'ai pratiquement rien senti sur le coup, il faut dire que tu n'as pas l'air très lourde.

- Ah...Euh...Merci. Mais évite les blagues, parce que je suis vraiment mauvais public, la plupart du temps je ne les comprends pas.

- J'essaierai de m'en souvenir.

Nous continuâmes à bavarder jusqu'à sa voiture, une Volvo métallisée, et comme un malheur n'arrive jamais seul, je glissai sur une plaque de verre glas et laissai tomber ma pochette à dessin. Celle si s'ouvrit et mes croquis se dispersèrent autour de nous. Il m'aida à les ramasser.

- Waouh mais tu dessines vraiment bien! C'est bête, maintenant ils sont tout mouillés.

- Oh ne t'inquiète pas pour ça, c'est juste des brouillons. Je griffonne quand je m'ennuie.

- Si ça c'est juste des brouillons je serais curieux de voir tes vrais dessins.

- Ahah, on verra, je n'aime pas trop montrer mon travail.

- Alors tu fais de la photo, du dessin, tu as d'autres talent cachés?

- Oui mais ce sera pour une prochaine fois, tu comprends, je ne peux pas dévoiler toute ma vie à un inconnu.

- Dans ce cas, il va falloir qu'on fasse connaissance durant les prochains jours. Dommage pour toi, tu vas m'avoir sur le dos tout le temps. Tu es vraiment sûr de le vouloir?

Je rigolais à sa blague sans répondre.

- Tu vois, répondit-il, celle-ci tu la comprise.

- Hein?

- La blague.

- Ah oui, en effet. Allez, passe un bon après-midi.

Je me dirigeais vers ma voiture et mettais le contact. Le moteur ronronna, mon dieu que j'aimais ce bruit. Je m'avançai dans l'allée et adressai un signe de la main à Edward qui me suivait avant de tourner et de prendre la route. Quelques minutes plus tard j'étais rentrée. Je m'affalais dans mon canapé au beau milieu de mon salon encore en chantier. L'appartement était à un ami de mes parents, il était assez spacieux et ne me coûtait pas très cher. De plus, j'avais été autorisé à le personnaliser à ma façon, ce qui signifiait carte blanche au niveau de la décoration. Je m'étais donc mise à repeindre mes murs.

Je sortis mon portable de mon sac. J'avais un message, c'était Edward. On s'était échangé nos numéro tout en marchant vers le parking, comme j'étais nouvelle en ville il voulait me tenir informé de tous les événements liés à la vie étudiante. J'ouvris le message et lu: Demain tu me parleras de ta passion pour les vieilles voitures. Je souris. La matinée avait été longue et je sentais la fatigue alourdir mes paupières. « Ma p'tite Bella, je sens que tu es bien partie pour une petit sieste ». Ce fût ma dernière pensée et je m'écroulais dans la seconde sans prendre la peine d'aller dans mon lit.


Relecture de Juliette (encore elle!)