Disclaimer : La série appartient à son créateur Eric Kripke, tout comme que je n'ai évidemment rien gagné à écrire ceci.

Pairing : Dean/Sam ( Donc logiquement une relation incestueuse. )

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Se passe durant la saison 3.


C'est une nuit d'automne, une nuit de pleine lune.

Allongé sur le ventre, avec une de ses jambes emmêlée dans le drap qui recouvre de moitié son corps nu, Sam esquisse un sourire quand il sent une main douce se poser sur son front.

« J'ai plus de fièvre, tu sais ? Souffle-t-il, les yeux fermés.

- Désolé, je voulais pas te réveiller.

- Je n'dormais pas. »

Il soulève les paupières, et relève la tête pour regarder son aîné dans la semi-pénombre de la pièce.

« Viens. »

La main se retire et Sam se déplace, laissant son frère se coucher à ses côtés avant de se blottir dans ses bras. Il enfoui son visage dans le creux de son cou et respire son odeur, apaisé.

Quelques secondes.

Avant qu'il ne se rappelle que dans moins de six mois, Dean ne sera plus là.

Plus là.

Sam embrasse alors la peau tendre.

Plus là.

Un autre baiser, plus appuyé.

Dean ne sera plus là.

Ses lèvres remontent.

« Arrête Sam. »

Mais ce dernier ne l'écoute pas, préférant l'ignorer. Ses mains vagabondent ensuite à leur guise sur l'épiderme du corps chaud qu'il aime, y déclenchant une série de frissons.

Juste avant de se retrouver sur le dos sans l'avoir vu venir, ses poignets bloqués de chaque côtés de sa tête par deux mains fermes.

« Arrête, répète Dean d'une voix douce, presque un murmure. Pas comme ça.

- Alors comment ? »

D'un mouvement brusque, Sam se dégage pour se redresser, s'asseyant par la suite sur le bord du lit, et de manière à lui tourner volontairement le dos.

« Dis-moi comment Dean, souffle-t-il dans un murmure amer, et après quelques secondes de silence lourd de sous-entendu. Il ne te fallait pas de raison particulière avant. »

Soupirant doucement, l'aîné ferme un instant les yeux. Avant qu'il ne pense l'avoir perdu à jamais, effectivement, il n'avait pas besoin d'une raison pour répondre positivement à son désir.

Mais aujourd'hui, c'est différent.

« Sammy. » Appelle-t-il.

Mais seul un silence buté lui répond.

Aussi, avance-t-il à tâtons, afin de se glisser dans son dos, une jambe de part et d'autre de ses hanches, et ses lèvres sur sa nuque. Si son frère ne le repousse pas, il n'en frémit pas moins à son contact.

« J'en ai envie, assure Dean. Mais pour toi. Pas pour me prouver que je suis encore là. »

Il mordille ensuite sa peau fine, et Sam se rappelle un autre après-midi de fièvre, durant l'année de ses dix-sept ans.

...

Dean insère doucement l'embout du thermomètre électrique dans l'oreille de son frère endormi, l'enclenche et le retire quelques secondes plus tard.

102°F ( 39,8°C )

« Merde. »

Une grippe en plein mi-octobre.

Si au final, il n'y a rien d'étonnant en soit, il a toutefois fallu que son cadet tombe malade, alors que leur père s'est absenté la veille, pour ne revenir que dans deux jours au plus tard. Bon, rien de grave d'après le médecin qui est passé le matin même. Du moment qu'il réagisse bien au traitement, et son petit frère sera bientôt sur pieds.

Ouais. Mais 102°F ( 39,8°C ) quand même.

« Merde. » Répète le jeune homme dans un soupir.

Il repose ensuite le thermomètre sur la table de chevet, et reprend le gant humide qu'il a posé sur le front brûlant de Sam, pour le remouiller dans la bassine d'eau froide posée à ses pieds. Et tandis qu'il l'essore, une idée vient de lui traverser l'esprit. Un souvenir plutôt. De lui, malade et de son père réglant la température de la douche avant de le pousser non sans douceur à l'intérieur pour faire baisser sa fièvre. Ça avait été une douche parce qu'à ce moment, il n'y avait eut que ce luxe.

Mais que lui avait dit John déjà ? Que le bain était pas mal aussi, mieux même. Comme pour la douche, suffit de régler la température deux degrés en dessous de celle du malade, et faire baisser la fièvre lentement. Il regarde son frère frissonner, son corps dévêtu recouvert d'une fine pellicule de sueur sous le drap qui le couvre.

Ok, il essaye.

« Mais si ta fièvre monte encore, ou ne baisse pas, c'est l'hôpital. » Souffle Dean pour lui-même, en repositionnant le gant frais sur le front brûlant.

Puis il se dirige directement à la salle de bain et ouvre le robinet, satisfait de pouvoir régler la température de l'eau. Une fois le niveau assez haut, il retourne dans la chambre, et retire le drap et le gant de son frère qui gémit dans son sommeil.

« Sammy ? » L'appelle-t-il en le secouant doucement.

Un grognement lui répond suivi d'un froncement de sourcils, bien que ce dernier garde les yeux clos.

« Tu peux te lever ? Tu vas prendre un bon bain, ça va te faire du bien. »

Sam ouvre un œil, à demi assommé et essaye de se redresser, grimaçant quand ses courbatures le rappellent à l'ordre. Ce qu'il déteste être malade. Ce qu'il déteste avoir mal partout. En silence, Dean se penche, passe un bras autour de sa taille et l'aide à se relever.

Bordel, il a l'impression de sentir davantage la chaleur fiévreuse de son corps, une fois qu'il est contre lui. Ouais. Un bon bain et ça ira mieux.

Ils arrivent à la salle d'eau et sans un mot, Sam se détache de son aîné, fait glisser son boxer sur ses hanches - se foutant à cette seconde comme de son premier biberon, d'être nu devant son frère - avant de rentrer dans l'eau accueillante du bain. Il frissonne de nouveau, mais s'y enfonce. Si ça peut l'aider à se sentir mieux, alors amen.

Et putain, ouais, ça fait du bien.

Il tourne ensuite la tête vers son grand frère qu'il semble surprendre à secouer doucement la tête, une légère teinte rouge aux joues.

« Dean ? Ça va pas ? »

Ce dernier se crispe une seconde, avant d'esquisser un sourire en s'accroupissant à sa hauteur.

« Si, t'en fais pas, le rassure-t-il. C'est à toi qu'il faut demander ça.

- T'as eu une super bonne idée.

- J'en ai toujours, assure l'aîné en tendant une main qui, se glissant sur sa nuque, en masse la peau douce comme il sait si bien le faire.

- Vantard, soupire Sam en fermant les yeux sous la caresse.

- En attendant, ça te dérange pas trop, se moque son frère.

- Nan. »

Surtout pas quand une sensation de bien-être commence à décrisper peu à peu ses membres endoloris. Bon ok. C'est peut-être pas tout à fait ça. Sa tête tourne encore, la nausée n'est pas loin, mais n'empêche que le début n'est pas mal.

Un gémissement s'échappe alors de ses lèvres.

Et la main de Dean se crispe au même moment.

Ce dernier la retire et se lève, faisant craquer involontairement ses genoux.

« Je vais te laisser, souffle-t-il dans un sourire qu'il espère léger.

- Dean attend, demande l'adolescent en agrippant son avant bras. Je… »

Il se mord la lèvre, encore étourdi d'avoir été tiré de sa bulle de douceur, pas sûr non plus de comprendre la réaction de son aîné. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne veut pas qu'il s'en aille.

« Reste.

- Sam je suis pas sûr que…

- S'il te plaît. »

Il desserre sa prise et l'attire lentement à lui, se redressant mieux. Dean déglutit silencieusement quand il comprend l'invitation non formulée. Il en crève d'envie mais... Et merde, pourquoi faut-il que son p'tit frère lui fasse ses yeux de chiot battu ?

« Ok, soupire-t-il en retirant d'abord son tee-shirt. Pousse-toi. »

Bon, il peut le faire.

Une fois nu à son tour, il se glisse derrière Sam en fermant quelques secondes les yeux, et s'efforce de ne penser à rien d'autre qu'à la chaleur agréable du bain. Puis sans attendre, ses mains viennent se poser à la base de sa nuque pour reprendre le massage.

Une éternité plus tard, Dean sourit quand il constate que le front du plus jeune qui s'est finalement endormi contre son torse semble moins brûlant. Au moins, l'avoir contre lui au prix de maints efforts de concentration l'aura aidé à quelque chose.

Premier point : cette putain de fièvre a baissé. Deuxième point : son sommeil est moins agité.

Dans un soupir, le jeune homme rejette sa tête en arrière. De toutes les choses qu'il a appris à admettre et accepter - comme la découverte de sa bisexualité à dix-huit ans - le fait de désirer son petit frère est très, très loin, derrière. Le pire, c'est qu'il est incapable de savoir comment, et quand c'est arrivé.

C'est juste que.

Certes Sam reste son frère cadet. Il l'aime comme tel. Le protège, le charrie, adore l'entendre rire... Mais une part de lui-même le voudrait lui. Tout simplement.

« Et merde. »

Bon en attendant, il serait tant qu'ils sortent tous les deux et retournent au lit.

« Sammy ? Chuchote l'aîné en se redressant tant bien que mal. On va se coucher. »

Réveillé par le mouvement, ce dernier acquiesce en silence et se lève, heureux de se sentir mieux qu'il y a quelques heures. Il saisit deux serviettes pliées sur l'étagère en dessous du lavabo, et en tend une à son frère qui vient de l'imiter.

Cinq minutes plus tard, il se fond dans les draps pour sombrer aussitôt.

[ ... ]

Perdu dans les brumes d'un demi-sommeil, Sam sent quelque chose s'introduire dans son oreille suivi, d'un soupir de soulagement. Il s'apprête à s'enfoncer plus profondément dans les bras de Morphée, quand la main de Dean écarte des mèches de cheveux rebelles de son visage, caresse le contour de sa mâchoire, et se perd un instant dans son cou avant de se retirer.

Il se rappelle alors la veille, et ses gestes autant doux que réconfortants, qui l'ont aidé à se détendre au point de s'endormir dans ses bras.

Et bordel, qu'il y était bien.

...

Sortant de ses pensées, Sam tourne la tête pour cueillir un baiser. Les mains de son aîné semblent être partout sur son corps quand il l'incite à s'allonger dans les draps frais.

« Je suis là Sammy. » Souffle la voix rauque de Dean à son oreille.

Qu'il entreprend ensuite de mordiller.

Des frissons glissent alors sur sa peau, et le plus jeune se perd de nouveau. Du moment que se soit avec son frère, qu'importe le reste du monde. Et qu'importe qu'entre eux, il ne s'agit que d'amour fraternel saupoudré d'une bonne dose de désir.

Il n'a d'ailleurs pas été long à comprendre le trouble de son frère face à lui, après cette fameuse après-midi. Puis ils avaient parlés. Une fois passé la surprise pour l'un et la gêne pour l'autre, ils avaient réussi à mettre des mots dessus.

Inceste.

Le premier en tête de liste. Marqué et souligné en rouge. Synonyme de tellement de choses.

Sam en est conscient.

Et plus encore à cette seconde quand le corps souple de Dean s'uni au sien, les faisant gémir tous les deux. Quand perdu entre ses bras forts, il clôt les paupières en réponse au premier mouvement de hanches de son aîné.

Et tandis que les draps se froissent, que leurs peaux glissent l'une sur l'autre, que leurs souffles rauques se mêlent, et que leurs deux corps imbriqués se lient une énième fois, plus rien ne compte.

[ … ]

La respiration de Dean est calme, régulière et apaisante. La tête posée sur son torse, pile à l'endroit du cœur dont il peut entendre les battements, le cadet finit par fermer les yeux à son tour.

Il reste quelques heures avant que l'aube ne se lève.

Quelques heures de répit.

Sam commence doucement à glisser.

Je ne te laisserai jamais Dean. Hors de question.

Fin