Chapitre 8 : Puissent Ils Vivre Heureux, Dans Un Jardin d'Harmonie
Isabelle se réveilla dans un bon lit bien chaud et moelleux. Elle pouvait toujours sentir une odeur florale entêtante, comme un parfum très fort et très singulier. Puis elle disparut doucement, comme une mère qui chante une berceuse et qui doucement s'éloigne en continuant de chanter pour que son enfant ne s'affole pas.
-Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, demandait une voix.
-Ça peut vouloir dire tellement de choses, dit une autre. Mais cela m'étonnerait que cette enfant à la culture moldue britannique aie entendu quoique ce soit concernant une amarante. A part peut-être une chanson moldue d'il y a quelques années... Et encore, c'est un très vieux groupe.
-Je pense que l'on peut aller essayer de voir si son nom ne se trouve pas dans le Hall des Prophéties... Et encore, si elle ne fait pas partie des prophéties que vous avez malencontreusement détruites à la fin de votre cinquième année...
-Eh, oh, ça va, les sarcasmes ! Fit une autre voix quelque peu énervée.
Oncle Ronald ?
-Ron, on avait dit pas d'énervement, fit la voix froide de Tante Hermione.
-Oui, continua Oncle Harry. Il a le droit de me lancer des petites piques comme au bon vieux temps. Celle-ci n'était pas méchante, après nous avons bien détruit le Hall des Prophéties, non ?
Oncle Ronald se mit à bougonner dans sa barbe à propos de lui et de ses deux abominations.
Il ne restait plus qu'une voix à identifier avant de faire semblant de se réveiller sans ne rien avoir entendu. Sinon, ils allaient sortir de la chambre et s'isoler dans une autre pour « la laisser se reposer ».
-En bref. Il est possible et il est déjà arrivé que les Nécessités que servent les Prophéties s'adressent à leurs Élus pour les attirer vers la bonne voie. Cela voudrait dire bien sûr qu'Isabelle est quasi divine... Ou quasi démoniaque mais après tout, sa magie n'est elle pas inhabituelle, disiez-vous Potter.
C'était la quatrième personne.
-Pourquoi on lui demande à lui ? Fit Ronald, excédé !
C'était vrai. Isabelle venait de se faire traiter de cachalot et maintenant on la suspectait d'être démoniaque...
Divine, tout d'abord... murmura une voix dans le coin de sa tête.
-Ron ! S'écria Tante Hermione.
-C'est un mec qui a complètement loupé sa vie de A à Z et au moment où il avait enfin l'opportunité de débarrasser ce monde de sa propre carcasse... Tu ! Tu...
-Tu me reproches d'être tombée amoureuse de Severus le jour où je lui ai sauvé la vie, Ron, demanda Hermione d'un ton macabre et froid qui fit trembler Isabelle.
Severus... Ainsi, c'était son nom. Isabelle ne savait pas pourquoi elle devait le retenir.
-Non ! S'écria Ron, beaucoup trop vite pour être crédible.
-Si, fit Harry. Et ça, c'est injuste. Parce que ce qu'Hermione a fait était très courageux. Si ça n'avait pas été Snape, je l'aurais sans doute fait moi aussi.
-Merci, Potter, ça me touche beaucoup de votre part, fit Severus Snape d'un ton mi acide mi amusé.
-De rien. Je vous rappelle qu'un an avant vous tuiez Albus Dumbledore sous mes yeux. J'avais donc quelques préjugés avant de visionner vos souvenirs...
Retiens bien son nom, ma belle Amarante...
-Elle parle, dit Snape.
L'If Noir, sous lequel tu pousseras, ma belle Amarante...
Isabelle n'avait pas conscience de parler. Elle était restée silencieuse tout le temps de la conversation, gardant les yeux fermés, feignant le sommeil.
Ainsi que l'est écrit dans mes mémoires...
-Isabelle, fit Harry, tout bas en lui secouant l'épaule.
Cherche... Le Florae Codex...
Cessant de jouer, Isabelle leva ses yeux vers lui.
-Ça va ma Belle ? Dit il.
On aurait dit Papa. Sauf qu'il lui ressemblait pas du tout de l'extérieur. A croire que tous les Papas étaient pareils. Isabelle hocha la tête pour le rassurer. Puis elle regarda les trois autres adultes. Oncle Ronald et Tante Hermione. Ils étaient accompagnés de son mari. Il avait l'air très vieux. Il avait de longs cheveux d'un noir profond, mais il y avait des mèches blanches qui partaient de ses tempes et du haut de son front. Il était grand, maigre et sec comme un bâton de réglisse dans ses vêtements noirs et ses yeux comme deux obsidiennes fixaient Isabelle d'un regard indifférent... Puis légèrement compatissant. Quelque chose lui disait que cette homme avait beaucoup dormi.
-Ça fait une semaine que tu dors, dit Oncle Harry. On t'a amenée à Ste Mangouste, mais tu n'avais rien, donc ils nous ont dit de te laisser dans un lit en attendant que tu te réveille.
Isabelle regardait le grand nez de l'homme en noir. Puis ses joues un peu ridées, pas tombantes encore. Puis ses longues mains, fines, allongées comme des pattes d'araignée faucheuse. Son teint si pâle. Isabelle trembla en recroisant ses deux yeux noirs qui s'étaient fermés.
-Isabelle ? Répéta Harry. Je disais que Lily t'attend en bas. Elle s'est beaucoup inquiétée. Elle a peur que tu aies fait une crise à cause d'elle. Elle voudrait s'excuser.
Isabelle se leva. Doucement. Puis, elle se fichait qu'il y ait des gens. Elle se tourna vers Harry.
-Est-ce que... Est-ce que j'ai vraiment maigri ? Demanda-t-elle.
-Oui, dit Harry.
Pas trop rapide. Pas trop long. Spontané. Isabelle se sentit convaincue et demanda :
-Papa il était comme ça à mon âge ?
-Il était même encore plus gros, parce qu'il s'est toujours gavé de sucreries, de jambon, de viandes et de patates sans arrêt, sans changer, ni manger de légumes. Quand il a eu quinze ans, il a suivi un régime qui n'a pas marché, mais l'année suivante, il a commencé à faire de la boxe et il est devenu un jeune homme normal... Enfin, très très musclé, mais un jeune homme normal.
Ça correspondait bien avec Papa. Isabelle murmura un merci et descendit les escaliers. Doucement.
En bas, dans le salon, il y avait plein de têtes plus ou moins rousses du roux Weasley plus ou moins dilué. Elle chercha le plus clair, mais tomba sur Victoire Weasley. La tête blonde suivante appartenait à Lorcan Scamander et enfin, elle aperçut Lily. Celle-ci semblait assez déprimée et tenait sur ses genoux un petit garçon aux cheveux d'un noir d'ébène. Hugo tenait son frère jumeaux. Les deux enfants d'environ deux ans paraissaient particulièrement calmes et déplacé parmi la foule de têtes rousses enragées de jeux et de rires. Ils n'avaient pas l'air malheureux, mais ils ne se sentaient pas à leur place. Tout comme Isabelle. Elle en déduit donc que c'étaient les jumeaux que Tante Hermione avait eus avec Mr Snape et que bien que des Weasley leur tiennent compagnie, ils n'étaient pas très à l'aise.
Isabelle s'assit entre Lily et Hugo. L'un des deux regarda soudain un bonbon sur la table qui se mit à glisser puis à léviter jusqu'à lui. Il l'attrapa de ses longues mains si fines et légères et le déballa pour le mettre dans sa bouche. Hugo dit un « salut » à Isabelle. Lily avait les lèvres tremblantes. Puis, tout d'un coup, comme Isabelle l'avait espéré en se mettant à côté d'elle sans lui parler ni la regarder.
-J'suis tellement désolée, Isabelle ! Je voulais pas te faire de mal ! Se mit elle à pleurnicher.
Hugo soupira et leva la main du voleur de bonbons sur ses genoux.
-Elle c'est Michaela, dit il à Isabelle. Et son frère c'est Mordred. C'est une idée de Severus, les M et comme ma mère ne trouvait rien qui allait bien à Mordred sans l'appeler Michael, j'ai choisi Mordred parce que je venais de le lire dans les légendes du Roi Arthur. Tu dois connaître, toi, vu que t'as vécu chez des Moldus...
Isabelle hocha la tête autant qu'elle le put dans l'étreinte étouffante de Lily et elle dit aux jumeaux.
-Je vous trouve super mignons, les petits. Mais je suis surprise, je vous ai pris pour deux garçons au début...
-T'écoutes même pas mes excuses ! S'indigna Lily, ses yeux rougis et gonflés pleins de larmes.
-Parce que je m'en fiche, dit Isabelle. Je te pardonne déjà.
-Oh !
-C'est bon, va pas nous casser les oreilles, ricana Hugo.
-Toi, tu te la fermes, hein ? Fit Lily d'un air faussement en colère.
-Bon, vous vous battez pas, j'espère, demanda Lorcan Scamander en s'approchant des trois enfants qui se bagarraient.
Lorcan avait un an de plus que James et était à Serdaigle, d'après ce qu'avait compris Isabelle. Il avait autrefois eu un frère jumeau qui était mort en même temps que son père dans un accident de Filet du Diable. Ce qui avait rendu Mrs Undomiel si froide et sévère avec sa deuxième fille Charlotte. On pouvait voir la fragile petite blonde sur le point de se déchirer comme des ailes de papillon sous le regard bleu, globuleux et insistant de sa mère.
Isabelle aimait bien ce genre de petites histoires dramatiques. Ça l'aidait à oublier la sienne.
-Qu'est-ce que tout le monde fait là, demanda soudainement Hugo. Il n'y a rien de particulier, à part peut-être nos lettres de Pou...
-OH ! MON DIEU ! J'AI OUBLIE DE TE DONNER TA LETTRE !
Lily posa Mordred sur le canapé et se faufila entre les jambes des invités et revint quelques minutes plus tard avec une lourde enveloppe de parchemin. A l'encre verte était indiqué
Miss Isabelle Dursley
Le Terrier
Loutry Ste Chaspoule
Elle l'ouvrit, le cœur battant. Elle n'arrivait pas à y croire...
-Papa a dit qu'on irait faire nos courses tous ensemble demain, ajouta Lily. Enfin, juste ceux qui entrent en première année... Les autres iront plus tard. Tu te rends compte ! On va avoir une baguette à nous ! Et des nouvelles robes ! Enfin, toi t'en as pas, mais moi j'ai toujours écopé des vieilles robes de Maman... Belle ? Tu m'écoutes ?
Isabelle savourait chaque mot, chaque lettre, chaque virgule de la lettre. Elle lisait avec attention. Elle lisait avec incrédulité et surtout avec espoir. Elle allait pouvoir contrôler sa magie. Elle ne blesserait plus de gens. On lui apprendrait !
Ça lui rappelait que Oncle Harry lui avait dit qu'il lui apprendrait à faire un Patronus. Elle le vit dans la salle en train de parler à un camarade de classe d'Albus qui lui non plus se sentait pas à sa place.
Puis Oncle Harry se tourna vers la salle et cria d'une voix forte : « SONORUS ! »
-Merci à tous d'être venus pour cette grande fête au Terrier. Il y avait longtemps que je la souhaitais. Il fallait que toutes les personnes auxquelles je me sentais attaché, toutes les personnes à qui je pourrais m'attacher devaient être là, aussi je prierais cette assemblée de ne pas se laisser emporter par la passion des Gryffondor et d'accepter quelques uns de ces maudits serpents à notre table. Ils ne sont pas venimeux... Ou pas ! Ajouta-t-il avec un sourire causant des rires dans la salle.
-Merci de me traiter de maudit serpent, vous savez bien qu'ils ne me réussissent pas, cria Mr Snape à son tour.
Il était venu se réfugier près de ses enfants qu'il avait pris dans ses bras avec la douceur d'un père attentionné.
-Pardonnez moi, Snape, j'avais oublié ô combien les serpents vous font horreur depuis que vous avez failli mourir pour moi. Pour le Monde des Sorciers, je puis dire. Allez, on en profite pour applaudir Severus Snape. Car oui, c'est l'immonde professeur de Potions, le bâtard graisseux, la chauve souris des cachots ! Mais c'est avant tout un héros qui a tenu tête à Lord Voldemort pendant des années en souvenir de sa chère amie Lily Evans-Potter...
La salle applaudit très fort. Isabelle applaudit également, regardant l'homme en noir dont le regard laissait transparaître une légère étincelle de gêne.
-Mais nous sommes avant tout ici pour célébrer l'amitié, continua Harry. Malgré tout ce qui aurait pu nous séparer... L'antipathie d'un professeur dans son cours.
Il pencha la tête vers Snape.
-L'éloignement...
Il leva son bras vers les Weasley-Delacour et vers Oncle Charlie, venu exceptionnellement de France et de Roumanie.
-Les différences culturelles...
Il porta son bras vers deux autres camarades d'Albus et Rose.
-Ou pire... Des préjugés portés sur de simples petits garçons qui n'ont rien à voir avec l'inimitié que se portent leur parents.
Il tendit son bras vers le quatrième garçon du dortoir des futurs troisième année de Gryffondor, celui qui avait l'air mal à l'aise, avec ses cheveux blonds platine, ses yeux gris et son nez pointu qui lui donnent un air hautain.
-Alors je lève mon verre à l'amitié. A nos enfants, à leurs enfants et à leurs petits enfants. Puissent-ils vivre à jamais heureux dans un jardin d'harmonie...
Isabelle eut comme l'impression qu'elle avait déjà entendu cette phrase. Mais la fête commençait alors elle rangea cette interrogation dans un coin de sa tête et alla se servir un peu de gâteaux... Et beaucoup de salade !
Désolée pour l'attente. J'ai comme un passage à vide en ce moment. Je me pose tout un tas de questions sur mon avenir et le seul moyen d'arrêter de me casser le crâne sur les restes de mon adolescence, c'est de me noyer dans Aion. Je suis déjà niveau 32, preuve que j'ai du temps à pardre sur ce jeu de gros chinois ! xD (Pour info, je suis côté Elyos sur le serveur Vidar, mais j'ai une petite asmo sur Arbolu quand ça me saoule de jouer les bots...)
J'ai réussi à écrire encore un peu mais bien sûr, je n'en ai pas pris le temps. La Finlande me manque beaucoup et j'arrête pas de buter sur mes devoirs. J'adore apprendre le finnois, je trouve même sa grammaire délicieusement compliquée. Ce n'est en aucun cas ironique, j'adore savoir comment une langue fonctionne. Mais je suis lassée des énormes maux de têtes que me valent l'étude de la théorie. J'aime beaucoup plus la pratique et le cours d'expression ne me suffit plus. Mais je ne peux me résoudre à déménager là bas : 1 je n'ai pas les moyens, 2 : je peux pas laisser comme ça tout derrière moi et prendre mon baluchon pour lähteä Pohjois-Karjalaan (partir pour la Carélie du Nord) comme dit la chanson. Alors je joue et éventuellement griffonne deux mots dans ma marge sur le destin des personnages. Techniquement à part le camps des méchants entre guillemets, vous avez vu quasiment tout le monde. Poudlard va être un grand tournant pour Isabelle.
Merci à tous pour vos reviews, oui, même à toi Luffynette (j'avoue que je n'aime pas du tout les reviews contenant moins de trois mots, mais ça a l'air de venir du cœur alors...), mais surtout à Lune d'Argent, DR Ciboulette,Khalie et Santera.
Yngvildr the Voracious