Bonjour à tous. Ce premier chapitre est en fait un prologue à ma fiction sur Méropée Throckmorton, future Lestrange. L'idée de ce récit est né alors que je rédigeais un OS sur ce même personnage.

J'espère que ce premier jet vous donnera envie d'en lire plus. N'hésitez pas à commenter.

Bonne lecture !

Il faisait une chaleur étouffante ce matin-là et l'air pollué de Londres n'arrangeait en rien l'état de santé déjà chancelant de Cassiopée Throckmorton. La jeune femme était allongée dans son lit et n'avait même plus assez de force pour prononcer le moindre sortilège et lui permettre ainsi de rafraîchir ne serait-ce qu'un peu la pièce. Elle entendait sa fille Méropée s'agiter de l'autre côté du mûr, dans l'autre et ultime pièce de leur petit et modeste appartement. Il n'y avait qu'une seule chambre et l'état de santé de la vieille Throckmorton avait obligé la jeune adolescente à dormir sur le canapé du salon-cuisine. La nuit, elle ne dormait pas, non seulement parce que sous les toits, il faisait encore plus chaud la nuit que le jour mais en plus, les ressorts du canapé lui martyrisaient le dos, l'obligeant souvent à dormir recroquevillée contre l'accoudoir.

Comme elle regrettait son grand et confortable lit de Poudlard. Même si elle se plaignait souvent du bruit de ses autres comparses de chambrée, ce n'était rien en comparaison des râles constants qui émanaient de la chambre de sa mère mourante. Car du haut de ses quinze ans, elle savait que sa très chère génitrice rejoindrait prochainement son défunt mari. Bien évidemment, les onéreux médicomages n'avaient eu de cesse de la rassurer, de lui dire qu'elle passerait l'été mais l'esprit pragmatique de la jeune Serdaigle ne la trompait pas, d'ici la fin de l'été, elle sera orpheline et contrainte de demeurer chez ses cousins, les Carrow. Souvent, dans un sursaut d'égoïsme, elle se surprenait à attendre ce moment avec impatience. Non pas que la perspective de vivre sous le joug des jumeaux Amycus et Alecto soit alléchante mais vivre dans une vraie maison avec une pièce à elle serait une première pour la jeune fille. Parfois, au cours de ses nuits sans sommeil, elle se prenait même à rêver qu'elle pourrait elle aussi faire partie du cercle des « grands » de Poudlard, de ces Serpentards beaux et riches que ses cousins ne cessaient de qualifier d'amis. Bien sûre, les Throckmorton étaient une famille de sang pure, mais comme chez les moldus, il y avait des classes sociales et la famille Throckmorton se trouvait aussi bas dans cette hiérarchie que l'on pouvait l'être sans être sang-mêlé. Les Carrow eux, étaient un peu plus élevés socialement parlant, ils avaient de l'argent mais ne pouvaient en aucun cas se comparer aux grands noms qui habitaient les songes de Méropée, les Lestrange, les Black , les Malfoy, les Rosier, les MacNair et autres Yaxley. A l'école, elle lorgnait discrètement du côté des Serpentards et ne pouvait s'empêcher d'envier ceux qui avaient été placés dans cette maison. Méropée se souvenait encore avec aigreur de sa répartition, lorsque le Choixpeau ne lui avait pas trouvé les qualités nécessaires pour être placée dans la maison de Salazar Serpentard. Elle se souvient du regard moqueur d'Alecto qui lui avait, un peu plus tard dans la soirée, intimé l'ordre de ne jamais mentionner leur lien de parenté. Sa frustration n'avait été que plus grande quand elle se rendit compte que la noblesse sorcière ne se mélangeait pas aux autres maisons. Ainsi, Regulus Black et Evan Rosier qui se trouvaient dans sa classe, ignoraient sans doute son existence bien qu'elle soit sang pure et cousine avec leurs amis. C'était là le grand malheur de Méropée, celui de n'être personne et son premier jour à Poudlard avait vu ses maigres espoirs d'appartenir à une maison prestigieuse, s'évanouir.

La jeune Throckmorton n'avait en effet rien d'un personnage hors du commun. Elle n'avait guère le charisme et la prestance de Bellatrix Black ou même la beauté de Narcissa Black, également dans son année. Elle faisait partie de ces filles qui ne sont ni laides ni belles, de ces filles qui ne peuvent espérer se faire remarquer qu'à la lueur d'un détail pourtant ignoré jusqu'alors. Méropée était bien peu de choses, c'est vrai, mais si elle avait eut des amis, ils lui auraient sans doute loué son intelligence et son élégance naturelle. Malheureusement, ces deux qualités ne sont guère considérées comme essentielles pour une jeune femme de quinze ans et seul un œil expert pouvait voir le joyau qu'était réellement la Serdaigle.

En ce jour de juillet donc, Méropée avait décidé de nettoyer l'appartement, son oncle ayant en effet décidé de venir rendre visite à sa sœur. N'ayant pas encore l'autorisation d'utiliser la magie, elle dû se contenter de la méthode moldue mais heureusement, la superficie de son appartement de la contraignit pas à sacrifier une journée entière à la tâche. A 15h00 précise, quelqu'un frappa à la porte, sans doute Nathaniel Carrow, son futur tuteur. Il était grand et mince, comme sa sœur, sa nièce et son fils. Par une curiosité de la nature, Alecto avait quant à elle, développé un corps aux antipodes de celui de sa famille. La jeune sorcière était plutôt petite et ronde avec un visage angélique qui tranchait radicalement avec sa vraie nature, sadique et autoritaire.

L'aîné des Carrow jeta un coup d'œil dédaigneux autour de lui avant de poser son regard sur Méropée. Il la jaugea un instant comme pour prendre la mesure de ce qui l'attendait.

« Bonjour Méropée. Ta mère est-elle réveillée ? » La jeune sorcière sourit, heureuse de voir quelqu'un s'intéresser enfin à elle.

« Bonjour mon oncle. Elle ne reste jamais éveillée très longtemps, la fin est proche je crois. » Le vieux Carrow contempla un instant la jeune fille de 15 ans et acquiesça.

Nathaniel posa son chapeau melon sur l'une des deux chaises qui se trouvaient au milieu de la pièce principale avant de se rendre dans la chambre de sa sœur. Méropée prit place sur l'autre chaise et attendit patiemment que son oncle ne réapparaisse. Elle avait de la sympathie pour le vieil homme qui lui témoignait toujours un minimum d'affection bien qu'elle attribuait plus volontiers à la pitié qu'elle suscitait en lui plutôt qu'à un réel sentiment affectif, mais elle s'en contentait.

Nathaniel Carrow sortit de la chambre quelques minutes à peine après y être rentré. Il était encore plus blême qu'en arrivant.

« Elle délire complètement. » Murmura-t-il, ignorant totalement le regard curieux de Méropée.

« Depuis combien de temps est-elle dans cet état ? » La jeune Serdaigle haussa les épaules. Elle ne savait pas très bien puisque sa mère n'avait guère évolué depuis qu'elle était revenue de King's Cross il y avait deux semaines de cela.

« Je vais faire en sorte qu'elle soit transférée à Sainte Mangouste au plus vite. Quant à toi, tu vas venir habiter chez moi dés ce soir. » Le cœur de Méropée se serra en entendant la grande nouvelle. Elle aurait dû être triste de quitter sa mère mais en réalité, elle était las de cette vie miséreuse et n'attendait qu'une chose, quitter cet appartement infect et vivre enfin comme une jeune fille de son âge et non plus comme une garde malade.

Son oncle traversa la pièce à grandes enjambées pour reprendre son chapeau qu'il épousseta longuement.

« Fait ta valise. Je reviens te prendre à 17h00 précise. » Annonça-t-il avant de transplaner.

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Le noir avait toujours été sa couleur selon sa défunte mère, bien qu'à titre personnelle, elle lui préférait de loin le bleu ou le violet mais en cette funeste journée, les inclinaisons de sa mère se mariaient à merveille avec les convenances.

Il n'y avait que peu de monde aux obsèques de Cassiopée ce qui soulageait grandement Méropée qui ne s'imaginait pas prononcer les éloges d'une femme qui lui était presque inconnue devant une grande foule. Elle regarda sa mère descendre vers sa nouvelle demeure et pour la première fois depuis qu'on lui avait annoncé sa maladie, Méropée pleura et pour la première fois, ses larmes ne témoignaient pas de la frustration ou de la colère mais bien de la tristesse liée à l'absence d'une mère et à la compassion qu'elle éprouvait envers cette dernière.

Dans une semaine, elle serait de nouveau dans le Poudlard Express qui la mènerait vers une nouvelle année, vers sa cinquième année. Elle savait qu'il y aurait d'importants changements à venir. Tout d'abord parce que l'école serait désormais au courant qu'elle était la cousine, presque la sœur, des terribles Serpentards de sixième année, Amycus et Alecto Carrow. Ensuite parce que son oncle avait tenu à ce qu'elle soit présentable et avait donc été contraint d'investir dans des tenues plus correctes et qui ne lui fassent pas honte. Elle s'estimait heureuse qu'Alecto soit bien différente d'elle sinon elle aurait dû se contentes des restes de sa chère cousine. En voyant son reflet dans le miroir le matin des obsèques, Méropée avait trouvé qu'elle avait de l'allure et c'était une première pour elle qui n'osait d'habitude guère lorgnait dans ces abjectes objets. La Serdaigle avait bien raison de penser cela car c'était vrai qu'habillée correctement et non plus de fripes, son maintien naturel et son visage aristocratique semblaient ressortir.

Le lendemain des obsèques, Nathaniel Carrow avait décrété que ses chers enfants ainsi que sa nièce iraient ensemble acheter leurs fournitures scolaires, au grand damne des jumeaux.

C'est ainsi que le trio se rendit au chemin de traverse, Alecto et Amycus en tête, suivis par la frêle Méropée qui appréhendait cette journée seule avec les deux Serpentards.

Son oncle lui avait remis une petite bourse contenant suffisamment d'argent pour acheter l'ensemble de ses livres. Même si cette dernière semblait presque vide comparé à celles que possédaient ses deux cousins, elle représentait une fortune aux yeux de la petite Throckmorton.

En sortant de chez Fleury et Bott, le petit groupe tomba nez à nez avec des Serpentards, amis de la fratrie Carrow. De nature réservée et timide, Méropée se dissimula instinctivement derrière Amycus, le plus avenant des deux jumeaux. De là où elle se trouvait, la jeune Serdaigle put reconnaître Lucius Malfoy, Rodolphus Lestrange et Regulus Black.

« Amycus et la ravissante Alecto. Quel plaisir de vous croiser. » Lucius Malfoy parlait avec arrogance et gratifia Alecto d'un baisemain. Méropée trouva le geste terriblement élégant et ne put s'empêcher de jalouser la jeune Carrow qui jouissait d'une attention injustifiée selon elle.

« Throckmorton ?! » S'exclama soudain Regulus qui venait à peine de remarquer la présence de la Serdaigle. Méropée sentit ses joues se pâmer de pourpre tandis qu'Amycus se décalait légèrement, permettant aux autres de mieux voir l'objet de la surprise du jeune Black.

« Il s'agit de ma cousine, elle a perdu sa mère cet été et elle vit avec nous désormais. » S'empressa d'ajouter Alecto, soucieuse de montrer aux groupes de garçons le plus populaire de sa maison que non, elle n'était guère amie avec une jeune et insignifiante Serdaigle de cinquième année.

Regulus acquiesça mais n'ajouta rien comme prit de court par les révélations de Carrow qui savait que personne n'oserait questionner plus longuement une jeune fille en deuil.

« Désolé de l'apprendre Mademoiselle Throckmorton, la perte d'un parent est toujours une expérience difficile. Cependant, je n'ai pas saisi quel été votre prénom. » Poursuivit Lucius, une lueur d'amusement brillait dans ses yeux , lui qui voyait Méropée comme une nouvelle source d'amusement.

« Parce que personne ne l'a mentionné. Je m'appelle Méropée. » Conclut la jeune fille d'une voix douce et calme.

« Elle est dans ma classe, c'est la meilleure, elle est brillante. » S'empressa de glisser Regulus à la grande surprise de la jeune femme.

« Sang pure je suppose ? » Demanda Malfoy avec un sourire à peine voilé. Méropée voyait clair dans le jeu du prince des verts mais ne pouvait guère s'en prévaloir.

« Cela va de soit. » Sa réponse sembla convenir aux Carrow qui affichaient des mines soulagées.

« Formidable ! Une fille sang pure et intelligente. On peut y aller maintenant, Malfoy. » Cracha le plus imposant des trois hommes, Rodolphus.

« On se voit dans le train. » Ajouta Alecto avec un sourire charmeur en direction de l'aîné des Lestrange.

Méropée s'apprêtait à suivre Alecto et Amycus qui avaient d'ores et déjà quittés l'imposant trio d'héritiers sang pures quand Lucius Malfoy lui glissa ces quelques mots à l'oreille.

« Je regrette de n'avoir fait votre connaissance plus tôt, Méropée. J'espère rattraper le temps perdu cette année, il est si rare de rencontrer une jeune fille alliant classe et intelligence. » Rodolphus qui avait observé la scène échangea un regard complice et amusé avec Malfoy. Les deux hommes pénétrèrent dans la boutique en échangeant des messes basses et le sang de la jeune Throckmorton se glaça en les entendant rire de concert. Elle savait qu'elle était sans doute l'objet de leur complot et cela présageait une année mouvementée.