Titre : Divine Attraction.

Auteur : Niacy.

Disclaimer : Tout est à Hoshino-sensei : D. Gray-Man, Kanda, Lavi * soupir * mais l'histoire est de moi ^^'. Comment ça, y'a pas de quoi en être fière ?

Résumé : C'est plus fort qu'eux. Comment résister à la présence hypnotique de l'Autre ? Comment renoncer au fruit défendu ? Apparemment ni Lavi ni Kanda n'ont trouvé la réponse. Et ce n'est pas moi qui m'en plaindrais. Lavyuu/Yuvi powaa ! héhé.

Rating : M et ce n'est pas pour rien ! Alors ceux qui n'aiment pas lire une histoire qui porte sur l'amour entre deux hommes et à fortiori une concrétisation physique - c'est joli comme terme, non ? - et bien que ce chapitre ne comporte pas que cela ( ce n'est pas du PWP, quand même ), ne continuez pas et revenez en arrière. Merci.


Donc voici « the final » avec l'accent anglais s'il vous plaît ^^. Et après avoir fait le compte à l'issu du premier chapitre et totalisé un total de quatre voix pour le Yuvi, quatre voix pour le Lavyuu et huit nuls ou indécis^^ (comme je vous comprends), j'ai tranché et donc ce sera : un YuViYu. Ça se dit ? 'Sais pas^^. Un YuuLavYuu, alors ? Bref... comme ça, normalement tout le monde devrait être content !

Merci encore à celles qui m'ont laissée leur avis suite au chapitre II qui, à l'origine, englobait les deux dernières parties de cette fic. Du coup, j'en profite pour glisser un mot aux anonymes héhé :

Moi : Merci pour ton comm'. Effectivement, ils s'aiment, mais restent aveugles à ce sentiment, tant par fierté que par peur. C'est tout ce qui fait la beauté de ce couple. Pour le lemon... * joues cramoisies * Merci, contente que tu aies aimé cette scène qui sera sans doute la seule dans ce genre. Du moins pour un moment. Et compte sur moi pour écrire, écrire, écrire... Biz.

Meilin07 : Merci pour tes compliments surtout venant d'une fan du Yullen ! héhé ! J'espère te ramener vers le côté sombre de la force... * soupir* le Lavyuu... Les chapitres sont de longueurs inégales, c'est pourquoi je viens de les scinder en deux. Plus digeste. Rassurée, en tout cas, que cela ne t'ait pas rebuté de prime abord. Peut-être à une prochaine fois. Biz.

Sur ce, bonne lecture, en espérant que ce format vous convienne davantage.

Bises, Niacy^^


.::.:: DIVINE ATTRACTION ::.::.

« Le désir de l'homme trouve son sens dans le désir de l'autre (...) parce que son premier objet est d'être reconnu par l'autre ». Jean Lacan. Écrits.

3ème partie : « ... et plus encore. »


— Ce n'est pas si simple, tu sais, souffla-t-il en tournant le visage pour échapper à l'inquisition troublante du regard de son vis-à-vis. Je...

Urusai !

— Hein ?

Lavi reporta son attention sur le brun mais avant qu'il ne puisse rajouter quoi que ce soit des lèvres fines se posèrent sur les siennes pour empêcher toutes tentatives de contre-argumentation.

Kanda ne voulait pas en savoir plus. Lavi lui avait révélé une partie de lui et non pas cette image factice d'abruti hyper-actif et cela lui allait pour le moment. Ils avaient chacun leur part de secrets et il tenait à garder les siens. De plus, il en avait marre de cette discussion sur leurs réelles personnalités et les sentiments qu'ils n'avaient pas. Parce que cela réveillait trop de choses en lui et qu'il n'aimait pas le sentiment d'insécurité qu'il en découlait pour lui... et pour Lavi. Il s'en voulait de ressentit cela. Qu'est-ce qu'il en avait à faire de ce crétin ? Rien du tout. Et pourtant voir le doute dans cet orbe vert, qui l'hypnotisait à chaque fois, l'avait déstabilisé.

Et puis, Kanda n'était pas un homme de paroles mais d'actions et cette bouche qui déblatérait des inepties était un appel à la luxure auquel le brun se savait depuis longtemps dans l'incapacité de résister. Après une journée entière à ressasser dans sa tête leur rencontre au gymnasium, cette sensation puissante de désir envahir son corps alors, ce besoin de Lavi qui hurlait à travers chaque fibre de ses muscles, il ne voulait qu'une chose : posséder cet homme qui le malmenait et lui faisait perdre pied.

Ses lèvres se firent voraces, presque violentes dès qu'elles entrèrent au contact de leurs jumelles. Le baiser furieux se fit moins avide mais passionné lorsque des mains pâles trouvèrent leurs places dans sa longue chevelure couleur corbeau et au milieu de son dos. Sa langue quémanda l'entrée d'une bouche gourmande et un frisson irrépressible remonta le long de son échine au moment où il put enfin sentir le goût de Lavi. Il ne l'avouerait certainement jamais, mais il avait besoin de lui.

Lavi remercia intérieurement Kanda d'être Kanda. Cette pensée le fit sourire. Ce dernier n'aimait pas les introspections poussées ni les grandes réflexions dont le roux était friand, alors il avait fait la seule chose qui devait être faite : clore la discussion et ce, de la plus belle des façons.

La passion qu'ils avaient refoulée depuis le matin s'empara d'eux comme rarement jusqu'alors. D'ordinaire, leurs échanges se faisaient toujours ardents, voire brutaux, mais pour une raison mal définie, sans qu'ils en aient réellement consciences, à moins qu'ils ne se le cachent, il en allait d'autre chose. Sous les baisers échangés se teintaient une sorte d'attention particulière, une envie de donner un peu de soi à l'autre. Juste une touche de ce plus indéfinissable qui rendait les unions plus vibrantes, plus... vraies.

« Aah, c'que ça a pu me manquer, lâcha le roux une fois sa bouche libérée de celle de l'épéiste, partie sur sa joue.

— Faut toujours que tu racontes n'importe quoi. »

Un éclat de rire clair et sincère s'éleva dans la pièce dont la température grimpait en flèche à mesure du temps qui passait.

Lavi tentait de se déhancher pour accentuer le contact avec le corps de Kanda, mais les couvertures qui les séparaient restreignaient ses mouvements. Laissant échapper un soupir de pur plaisir lorsque Kanda se saisit de son lobe d'oreille horriblement sensible, il prit appui sur son talon gauche pour se soulever légèrement et dégager sa jambe. Le grognement appréciateur du brun qui s'échoua sur sa nuque accentua son sourire. Sa main s'aventura entre deux mèches de longs cheveux sur le dos fin mais musclé du samouraï pour caresser un fessier ferme par-dessus un bas de pantalon de nuit qui ne laissait rien à l'imagination : Kanda était nu sous son vêtement !

Kanda, entre les jambes prisonnières des couvertures de Lavi, se délectait du souffle qui mourait sur son visage, des lèvres qui capturaient les siennes, tandis que ses mains se perdaient sur un torse bien dessiné, sur une cuisse à la peau si douce. Ses doigts pressés se faufilèrent sous le tissu de son caleçon, ne lui permettant que d'effleurer la peau brûlante d'une hanche. Il voulait plus.

Dans sa poitrine, son cœur battait la chamade, tambourinait et résonnait dans tout son être. Il laissa un grognement appréciateur sortir de ses lèvres lorsqu'une main chaude se glissa dans son pantalon pour se poser tout entière sur sa fesse droite et l'inciter à augmenter ses mouvements de balanciers. Un brasier ardent brûlait dans ses veines dès l'instant où Lavi touchait la moindre parcelle de son corps que personne n'avait caressé avant lui.

Les longs doigts du futur Bookman crochetaient la ceinture de son vêtement, tentant de le faire glisser pour accentuer le contact entre leurs peaux. Kanda se souleva légèrement permettant à son pantalon d'être dégagé de ses hanches et ainsi libérer sa virilité brûlante. La friction contre les couvertures le fit grogner de déplaisir, car a contrario sous ses lèvres, ses mains, son torse, il ressentait la chaleur du corps de Lavi qui imprégnait le sien et le rendait fou de désir. Maladroitement et avec brusquerie, il s'évertua à déshabiller son amant. D'un geste vif, il tira sur les couvertures qui les séparaient et, se redressant sur ses genoux, il arracha le caleçon du roux qui obéit sans un mot, l'aidant à retirer ce fichu morceau de tissu de ses longues jambes.

Lavi, allongé sur le dos, ses jambes repliées encadrant celles de Kanda, s'immobilisa un instant. Son orbe vert et aiguisé venait de trouver de quoi contenter sa soif d'observation en la personne de Kanda. Toujours sur ses talons, il offrait à sa vue son corps fin mangé par les ombres, caressé par sa longue chevelure, lui donnant un attrait irrésistible. Il devinait les courbes de ses muscles déliés mais bien dessinés, de son désir dressé qui réveillait le sien pulsant d'envie. D'un geste souple, le roux se releva et saisit le visage de son brun pour emprisonner ses lèvres des siennes. Des mains calleuses se posèrent sur sa nuque et le bas de son dos pour son plus grand ravissement. Rien n'était comparable avec le bonheur cuisant qu'était de ressentir le corps chaud de Kanda contre le sien. Et ce fut avec un soupir de bien-être unique, qu'il se rallongea sur le matelas, l'entraînant avec lui. Ses jambes puissantes encadrèrent son bassin et un gémissement commun franchit la barrière de leurs lèvres scellées lorsque enfin leurs membres furieux entrèrent en contact.

Ils ondulaient l'un contre l'autre, mimant l'acte sexuel qu'ils désiraient tant, s'excitaient par des soupirs haletants qu'ils laissaient échapper dans la nuit. La passion prenait de plus en plus l'ascendant sur leur esprit et bientôt plus rien n'existerait à part l'autre. Ses lèvres, ses mains, son souffle, ses gémissements, son corps, son sexe... Par le Seigneur tout puissant, comment pouvaient-ils résister plus longtemps ? Comment ne pouvaient-ils pas ne pas se jeter l'un sur l'autre dès l'instant où ils se voyaient en dehors de leurs chambres ? Ils avaient tellement envie de l'autre, tellement besoin de l'autre. L'évidence était si... évidente.

La main droite de Kanda quitta le torse bouillant de Lavi, que des perles de sueur rendaient si doux, pour reporter sur son épaule les longues mèches de ses cheveux qui formaient un rideau invisible autour de leurs visages et rendaient l'atmosphère suffocante, pour ensuite la glisser sur la peau frémissante de sa joue, de son cou, caresser du bout des doigts une perle de chair rose qui se dressait à son contact, pour descendre encore, se perdre sur un flanc frissonnant, sur une hanche qui se soulevait d'anticipation et finalement se saisir de l'objet tangible du désir qui les liait.

Lavi ne put s'empêcher d'arquer le dos et de lâcher un cri de pur contentement, lorsqu'il sentit la main calleuse de son amant se saisir de son sexe pour amorcer un mouvement de va et vient qui lui fit basculer la tête en arrière et resserrer son étreinte autour de celui qui réveillait une telle jouissance en lui.

« Aaah Yuuu ! »

Il ne put finir de gémir que des lèvres reprenaient possession des siennes pour le réduire au silence avec une rage et une envie non feinte. Sa main se crispa sur le crâne de Kanda lorsqu'il sentit la chaleur de son propre désir contre le sien, de sa main qui montait et descendait sur toute leur longueur, de son corps qui s'animait contre le sien tout aussi quémandeur. Lavi allait mourir de bonheur.

« J'en peux plus ! Prends-moi Yuu, murmura-t-il contre sa bouche. S'il te plaaiit ! Aah ! »

La seule réponse à sa supplique fut un mouvement de bassin plus appuyé qui lui coupa le souffle et le fit se mordre la lèvre inférieure pour retenir le cri de plaisir qui s'échappait de sa gorge. Son orbe vert -qu'il n'avait pas eu conscience de fermer- s'ouvrit sur le visage d'un Kanda où toutes traces d'agressivité avaient déserté. Il ne pouvait pas y lire de la douceur mais il y avait ce il-ne-savait-quoi qui le rendait... accessible. Ce n'était pas Kanda, l'exécrable exorciste qui lui faisait face et dont le souffle haché s'échouait sur ses joues et ses lèvres, mais Yuu. Son Yuu, celui que personne dans la Congrégation ne connaissait.

La voix de Lavi le rendait fou, ses soupirs, ses mains sur ses fesses et dans ses cheveux... Tout chez cet homme l'aliénait et lui faisait perdre pied avec la réalité. Son regard sombre s'arrêta un instant sur le visage extatique du futur Bookman. Son vrai visage. Pas celui faussement enjoué de 'Lavi' mais le sien. Kanda n'était pas de ceux à trouver les choses belles. Ce pouvait être agréable ou laid à regarder, pourtant devant la paupière à demi fermée du roux qui révélait un œil d'un vert sombre habité par le désir, devant ses joues qu'il devinait avoir prises une teinte carmine, devant ses dents blanches qui mordillaient ses lèvres gonflées, une seule phrase lui vint à l'esprit : Lavi était beau. Si beau.

Ses lèvres fondirent une nouvelle fois sur les siennes, délivrant un baiser demandeur qui lui fut accordé. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Pourquoi ressentait-il un tel bonheur et un tel plaisir dans ses bras ? Pourquoi ? Ne voulant pas vraiment avoir la réponse, il se détacha de sa bouche, non sans caresser de la langue sa complice, puis s'écarta un peu de celui qui le perdait. Lavi lui jeta un regard interrogateur, mais avant que ce dernier ne lui demande la raison de son éloignement, il le saisit par les hanches pour lui intimer de se retourner. Il ne pouvait pas le regarder, pas pendant qu'il se donnerait à lui. Qui savait comment il réagirait s'il croisait à nouveau son regard alors qu'ils s'uniraient enfin ?

Sans un mot, l'archiviste obéit et lui offrit son dos dont la peau claire brillait sous les pâles rayons de l'astre nocturne. Kanda resta immobile un très bref instant pour observer le corps de son amant. Ses bras tendus devant lui dont les mains fines crochetaient la tête de lit, sa chevelure rousse qui semblait d'une couleur irréelle, son dos large et puissant qui se cambrait délicieusement, révélant les courbes de ses fesses offertes aux ombres de la nuit, ses jambes fines et ouvertes. Il lui témoignait une telle confiance, s'offrant ainsi à sa vue, à son corps.

Ses mains se posèrent sur sa taille pour les rapprocher tout à fait. Kanda ferma les yeux sous la délicieuse chaleur de la peau de ses cuisses contre les siennes et se pencha pour le recouvrir tout entier. Son nez se perdit à la base de sa nuque dont l'odeur d'encre caractéristique de Lavi s'élevait pour son plaisir. Sa longue chevelure ébène glissa de sur ses épaules pour caresser son amant, et lorsqu'un frisson naquit de ce frôlement discret, Kanda déposa un baiser humide entre ses omoplates pour savourer le goût délicieux du roux.

« Qu'est-ce que tu... ? »

Lavi ne put finir sa phrase. Une décharge de plaisir venait de le saisir tout entier lorsqu'il sentit l'humidité du muscle rose et habile de son amant glisser dans son dos, suivant sa colonne vertébrale pour redescendre toujours plus bas.

« Aaaaah, Yuuu ! Non, je... Meeerde », gémit-il sans retenu.

Deux mains puissantes écartaient ses lobes de chair pour révéler son intimité désireuse à la langue curieuse de son amant qui travaillait à lui faire grimper un nouveau palier dans le domaine de la volupté. Cet acte était si indécent et jouissif que Lavi avait peine à croire qu'il s'agissait de son brun ténébreux et si peu démonstratif qui le menait au plaisir. Rares étaient les fois où celui-ci s'enhardissait d'être si... provocateur.

Sa respiration se fit plus difficile et plus courte, son dos se cambra davantage offrant un meilleur accès à son amant divin. Ses mains se crispèrent sur la tête de lit en fer forgé, ses gémissements étaient incontrôlables malgré le fait qu'il tentait désespérément d'en atténuer l'intensité en se mordant la lèvre inférieure. Il sentait son sexe dressé frémir et se durcir plus encore sous la caresse labiale qui le préparait avec talent et application. Si Kanda continuait comme ça, Lavi ne savait pas s'il pourrait se contenir encore longtemps.

Il souffla un peu lorsque Kanda s'éloigna de lui, bien qu'il en désirât toujours plus. La tête rejetée en arrière, ses mèches rousses recouvrant son front et sa nuque moites, Lavi devina dans la semi-pénombre, du coin de son seul œil valide, une main dorée ouvrir le tiroir de la table de nuit pour en sortir un tube de lubrifiant. A la simple idée de ce qui allait advenir, son dos se cambra davantage.

Ses jambes tremblaient sous le désir, et sa bouche s'ouvrit sans laisser échapper aucun son, lorsqu'il sentit les doigts froids et glissants de Kanda disparaître en lui et s'appliquer à le préparer. Un à un, ces derniers se faisaient plus présents dans son corps, allant et venant avec adresse dans un rythme lent pour prévenir la moindre douleur. Les yeux clos, Lavi savourait cet instant divin de pure volupté. Son attention se focalisait sur la main ferme qui agrippait sa hanche gauche, sur la respiration profonde de son amant, sur les trois doigts qui se mouvaient à un rythme plus soutenu en lui quand...

« Aaaah ! Encooore Yuu ! Là ! »

Une vague de plaisir le saisit lorsque sa prostate fut percutée de plein fouet par la caresse interne, envoyant une décharge électrique au pauvre archiviste qui ne savait plus comment se mettre. Sa main droite avait lâché le fer forgé, son avant-bras reposant ainsi tout entier contre le mur, pour lui donner plus de force. Son buste s'était relevé pour entrer en contact avec le torse de Kanda, qui était trop éloigné à son goût. Pour son plus grand bonheur, ce dernier devina sa requête muette et entoura sa taille de son bras libre pour enfin les rapprocher.

Lavi haletait de plus en plus. Il allait mourir si Kanda ne venait pas rapidement en lui.

« Viens ! Hn... ! Viens Yuu ! », souffla-t-il d'une voix rendue rauque par le plaisir.

Son gémissement de frustration fut rapidement remplacé par un cri, mêlant douleur et plaisir, lorsque la partie si désirée de son amant prit place en lui brusquement. Cependant, bien que peu enclin à la tendresse lors de leur échange, Kanda s'immobilisa au creux des reins de l'archiviste qui haletait pour retrouver son souffle et oublier la brûlure qui le cisaillait en deux.

A la grande surprise du futur Bookman, le bras autour de sa taille se mobilisa pour le redresser tout entier, une main fine mais puissante se posa à plat entre ses pectoraux, pour plaquer son dos contre le torse en sueur du kendoka, et les doigts précédemment en lui glissèrent dans sa chevelure humide pour dégager son visage en une caresse apaisante. Lavi ne put retenir un soupir de soulagement à l'invitation tacite du brun à plus de tendresse. Sa tête bascula en arrière pour reposer contre une épaule solide, et doucement, son visage rencontra celui inexpressif de son amant. Lorsqu'il lui sourit, il put lire dans les orbes sombres et indéfinissables, la chaleur du lien qui les reliait.

Ils ne couchaient pas seulement ensemble, mais ils faisaient l'amour. Et même si ce sentiment ne faisait pas partie de leur être, même s'ils n'y avaient pas le droit ou se l'interdisaient, l'échange visuel parlait pour eux.

Kanda cueillit de ses lèvres celles entrouvertes de son compagnon, et un baiser enfiévré naquit alors qu'il donnait un premier coup de rein voluptueux. Les gémissements de Lavi pénétrèrent sa bouche encore et encore à mesure de ses déhanchements lents et profonds jusqu'à ce qu'il fût certain que de cette bouche désireuse ne sortirait que des soupirs de plaisir.

Il se perdait dans le corps fiévreux de son amant, sous la caresse de sa langue sur la sienne, puis sous les soupirs lascifs de ce dernier à mesure de leur étreinte. Sa main quitta la chevelure flamboyante pour se poser sur une hanche à la peau pâle et se crispa fermement dans la chair tendre sans le blesser pour autant. Tout son être était tourné vers celui de Lavi, qui se déhanchait contre lui avec frénésie. Leurs souffles hachés et profonds se répondaient, incendiaient leurs veines.

Lavi gémit sans retenu lorsque les doigts de Kanda se promenèrent sur la peau douce de son torse et se saisirent d'une gemme rose et érigée par le plaisir. Ses cris et ses soupirs se répercutaient dans la chambre noyée dans l'obscurité de la nuit et résonnaient dans tout son être.

Résistant à la tentation de lui aussi laisser échapper une marque orale de plaisir, la bouche du kendoka se posa sur l'arrondi du cou pour mordiller toute cette zone sensible chez le roux et taquiner une oreille qui était particulièrement réceptive aux attentions labiales du brun. Il se délectait de le mener ainsi sur les bords de la jouissance, tout près de la réalisation, mais pas encore trop près. Son prénom ne fut plus seulement susurré, mais presque hurlé lorsqu'il se saisit du lobe et qu'il s'amusa à le titiller des dents et de la langue. Le sentir à sa merci, le sentir fébrile à cause de lui, grâce à lui, menait Kanda dans des sphères de plaisirs que même le plus dangereux des combats ne lui apportait pas. Lui qui ne vivait que pour ça, qui se nourrissait du frisson du danger, qui se gorgeait des poussées d'adrénaline. Non, rien n'était comparable.

Être avec Lavi, c'était revenir à la vie. Être avec Lavi, c'était redevenir un homme. Être avec Lavi, c'était être lui, tout simplement.

Le bras gauche de ce dernier passa soudainement au-dessus de son épaule et sa main vint crocheter avec force sa nuque et se saisir de ses longues mèches brunes. Cette prise désespérée le surprit quelque peu, et le samouraï mordit l'une des zones les plus sensibles chez son amant, ce qui lui arracha un pur gémissement de plaisir. Lavi, à genoux au milieu du lit, écarta davantage les jambes pour faciliter les mouvements de son partenaire de jeu en lui. Kanda s'ajusta et accéléra la cadence, s'enfonçant toujours plus vite, plus profondément dans les tréfonds du corps de Lavi, son torse glissant contre le dos en nage. Sa main droite lâcha une hanche mobile pour se saisir du sexe délaissé de son amant, la gauche abandonna une perle de chair rougie par les caresses et remonta sur le cou de l'archiviste pour se saisir de sa mâchoire.

« Yuu, je... Aah ! Yuu, je...

— Je sais.

— S'il te plaiiit ! Hn... Aah !

— Hn... »

Kanda écarquilla les yeux et s'en voulut d'avoir lâché un grognement appréciateur. Lavi venait de prendre en bouche ses doigts qui se perdaient sur son menton et sa langue habile s'évertuait à mimer l'acte tabou avec une dextérité qui menait toujours le brun au supplice. Ce geste érotique au possible eut le don de les emmener encore plus loin dans la jouissance.

Autour de son sexe gonflé et douloureux, les muscles du corps de Lavi se contractaient, le feu envahissait tout son être, ses propres grognements de plaisir s'étaient transformés en gémissements de moins en moins discrets. Pas qu'il cherchait encore à les masquer tant il était plongé dans le plaisir et le stupre.

« Aaah ! »

La main libre du roux agrippa la fesse droite contractée par l'effort du Japonais, tandis que sa tête basculait davantage en arrière. Leurs joues brûlantes se touchaient, réclamaient ce contact qu'ils recherchaient sans cesse. Leurs lèvres se perdaient sur une peau moite, s'animaient autour de doigts longs et fins. Leurs voix mouraient dans cet espace confiné. Et lorsque leurs souffles saccadés s'échouèrent dans l'oreille de l'autre, Kanda ne put se retenir plus longtemps et s'oublia dans le corps offert de son amant, son unique amant, pour le rejoindre dans l'extase et la volupté.

Des gémissements, les uns étouffés et les autres se voulant discrets, inondèrent la chambre du samouraï avant que les deux hommes ne s'effondrent sur le lit aux draps chiffonnés et souillés, et qu'une longue chevelure ébène ne les recouvrent. Le souffle court, Kanda et Lavi restèrent immobiles un long moment, l'un dans l'autre, à simplement savourer les dernières miettes de plaisir. L'aîné se retira sans un mot ni un geste tendre pour son amant et s'effondra sur le dos sur le côté libre du lit, laissant Lavi sur le ventre, le nez perdu dans l'oreiller et un sourire niais qui était pour une fois sincère.

« Eh, Yuu ?, demanda-t-il, une fois sa respiration devenue plus calme et que les dernières lueurs de plaisirs s'étaient évaporées.

— ...

— Avoue... que ça t'avait manqué !

— Tch'

— Héhéhé ! Tu caches mal ton jeu ! »

Encore essoufflé, Lavi se redressa tout de même sur un coude, la tête dans la paume de sa main, un énorme sourire aux lèvres, pour observer son amant. Ce dernier ne le regardait pas, se contentant de reporter son attention sur le plafond dont il ne pouvait rien voir. Les faibles rayons de la lune invisible de leur couche éclairaient cependant son profil parfait, son corps admiré : sa peau dorée qui là était aussi pâle que la sienne, son front dégagé de sa frange brune aux reflets bleutés, ses longs cils qui donnaient sur ses prunelles sombres, son nez un peu retroussé, sa bouche entrouverte qui appelait les baisers, son cou et son torse offerts à sa longue chevelure ébène, sa jambe gauche repliée qui ombrait la partie la plus délicieuse de son anatomie. Un ange tombé du ciel avec des allures de démon à moins que ce soit l'inverse. Yuu Kanda.

« Yuu ?

— Tu ne peux pas la fermer deux minutes ?

— Moi ? Ça n'avait pas l'air de t'déplaire tout à l'heure, sous-entendit-il mielleusement en se rapprochant du brun.

— ...

— Yuu, tu...

— Arrête de m'appeler comme ça, Usagi.

— Tu veux que je me taise ? »

Lavi posa sa main sur le ventre plat où quelques perles de sueur se perdaient dans les creux délicieux des abdominaux. D'un geste appuyé, le roux la fit glisser doucement jusqu'à son cœur au niveau de son tatouage. Un sourire réel se dessina sur ses lèvres alors qu'il pouvait ressentir les battements du cœur de Kanda retrouver un rythme presque lent.

D'un geste brusque, le kendoka se saisit de l'importune pour la chasser.

« T'en a pas eu assez ?, l'interrogea celui-ci avec hargne, son regard perçant -mais où Lavi ne vit aucune menace- se plantant dans le sien.

— De toi ? Jamais !, répondit-il avec provocation.

— Tch'. »

Kanda tourna son visage vers la fenêtre de sa chambre qui donnait sur le parc sombre de la Congrégation, après avoir relâché la main de son amant nocturne. Qu'est-ce qu'il pouvait bien répondre à ça ?

Les lèvres de Lavi se posèrent avec douceur sur une perle brune au délicieux goût de luxure, tandis que son corps se collait toujours plus à celui du Japonais, sa jambe gauche se glissant entre les siennes sans la moindre difficulté.

« Tu sais, je...

— La ferme !, gronda ce dernier qui ne supportait pas le bavardage intempestif du roux.

— Si c'est ce que tu désires..., lui murmura-t-il à l'oreille. Mais ne vient pas te plaindre après.

— Aucun risque !

— Oh, t'es méchant, là ! »

La main blanche de l'archiviste remonta en caressant le cou habillé de cheveux noirs pour se perdre dans les longues mèches ébène qui le fascinaient toujours. Il y avait quelque chose d'affreusement érotique lorsque Kanda les laissait détacher. Une sorte de magie. Un envoûtement vaudou. Ce devait être ça. Comment expliquer cette attraction autrement ?

« Ils sont si doux, chuchota-t-il en les peignant de ses doigts fins.

— T'étais pas censé te taire ? »

Un sourire idiot naquit sur les lèvres de Lavi tandis que leurs regards se croisèrent, une lueur de stupre brillant dans leurs prunelles.

« Si. »

En une sage réponse, Lavi s'exécuta en posant ses lèvres humides sur celles entrouvertes du Japonais qui n'opposa aucune résistance. Bien au contraire, s'il se fiait à la main qui venait de saisir sa nuque et à la langue qui quémandait sa voisine. La passion venait de revenir entre eux, tandis que leur baiser s'intensifiait, que leurs souffles se faisaient plus profonds, que les mains repartaient à la découverte de la peau soyeuse de l'autre, qu'elles s'aventuraient sur un dos à la musculature bien dessinée, sur des fesses fermes, sur un torse aux courbes parfaites qui semblaient avoir été créé pour recevoir les caresses.

Après de longues secondes ou minutes -aucun d'eux ne cherchait à réellement savoir tant ils se perdaient avec délice dans l'antre chaleureux qu'ils avaient appris à connaître- l'archiviste brisa l'union de leurs lèvres pour perdre sa bouche sur une mâchoire, un menton, un cou, une clavicule. Lavi ne réfléchissait plus, se contentant d'apprécier et de prendre note des soupirs de plaisir que son compagnon laissait échapper à mesure qu'il descendait toujours plus bas sur son torse, enveloppant de sa langue un téton durci par le plaisir.

Un sourire amusé se grava sur son visage impavide de Bookman lorsque le bassin de l'impassible kendoka se souleva légèrement alors que sa cuisse frôlait la partie la plus intime du brun. Doucement, avec précision, le roux poursuivit sa quête du plaisir et redessina de la langue chaque contour de muscles qui se présentaient à sa bouche : un estomac plat, un ventre dur qu'une respiration erratique faisait se soulever pour venir à sa rencontre, un nombril dans lequel il se plut à se perdre. Il évita consciencieusement le sexe dressé de son amant qui avait retrouvé toute sa vigueur suite à ses attouchements et qui réclamait une attention particulière, pour cueillir de ses lèvres avides la douceur de la peau de son aine.

D'une main douce, il caressa l'intérieur de la cuisse du Japonais qui s'exécuta sans un mot en l'écartant pour lui laisser plus de manœuvre. Ses lèvres œuvrèrent sur l'autre cuisse qui obéit également à sa demande implicite. Sa peau était si douce. Sa peau sentait si bon. Ses mains caressaient ses genoux repliés pour remonter tel un effleurement ses longues jambes et finalement enserrer ses hanches qui s'animaient, réclamaient plus. Du bout de la langue, le disciple du Bookman s'amusa à frustrer davantage son impossible amant en léchant par touches successives son membre gonflé, sans pour autant satisfaire à son besoin.

« Qu'est-ce que tu attends, baka ? »

Kanda venait de relever la tête de l'oreiller pour observer celui qui le tourmentait. Une légère rougeur apparut sur ses joues lorsqu'il tomba sur la mine amusée de son compagnon, agenouillé entre ses jambes, son nez dont un souffle chaud s'échappait à proximité de son sexe. Il détestait être à sa merci, surtout quand ce dernier prenait un plaisir certain à le malmener, ses mains caressant toujours avec talent ses hanches frémissantes.

« Tu deviens bavard, Yuu ?, susurra-t-il, envoyant une décharge de frissons au kendoka qui ne put empêcher ses paupières de se fermer sous la délicieuse caresse de son souffle sur son corps.

— La ferme... Usagi.

— Tu veux vraiment que je me taise ? », demanda-t-il en déposant un baiser humide sur l'extrémité brûlante du Japonais.

Ce dernier, retenant un gémissement, ne put répondre que d'un hochement de tête affirmatif.

« Tu es sûr ?

— Si tu ne veux pas que je te décapite avec Mugen, ferme-la Lavi et prends-moi !

— Tes désires sont des ordres, Yuu. »

Avant que le brun ne puisse répondre quoi que ce soit, l'archiviste prit en bouche le désir de son Japonais favori pour le mener au septième ciel. Avec toute l'adresse dont il était doté, le roux s'évertua à donner du plaisir à Kanda qui pour son plus grand bonheur se laissait aller sous ses caresses manuelles et linguales. Il prenait à sa juste valeur cette autorisation que l'indomptable exorciste lui donnait. S'offrir ainsi, se laisser aller à être dominé par un autre...

Ces deux termes a priori n'étaient pas sensés décrire le Japonais brutal et insensible qu'était Yuu Kanda au quotidien. Alors cet abandon qu'il consentait, Lavi l'appréciait au plus haut point. Ne s'oubliait-il pas lui aussi dans ses bras ? Si. Ce n'était pas Lavi qui couchait avec Kanda, mais son vrai lui qui faisait l'amour avec Yuu. A l'abri derrière les murs de leurs chambres, loin des regards des autres exorcistes, trouveurs, scientifiques ou même ceux de son mentor, ils n'étaient que deux hommes qui avaient fait tomber les masques et qui montraient leur vrai visage.

De faibles soupirs de plaisir atteignaient les tympans de Lavi l'encourageant à prodiguer avec plus de soins ses délicates attentions. Son propre désir se faisait de plus en plus sentir au creux de son ventre et dans son entre-jambe, accentué par la prise des mains de Kanda dans sa chevelure de feu. Les mouvements involontaires du bassin du brun le rendaient fou de passion, enflammant ses sens. Sa main droite délaissa la hanche de son amant pour s'aventurer dans les draps chiffonnés à la recherche du lubrifiant que Kanda avait laissé tomber avant de s'emparer de lui et de le mener à la jouissance quelques minutes plus tôt.

Il rageait intérieurement contre son œil masqué qui ne lui permettait pas de trouver ce qu'il recherchait. Hors de question de briser le contact avec son Japonais au risque de perdre la magie de cet instant. Kanda s'offrait à lui. Cela était trop précieux alors le roux prit sur lui et continua à tâtonner sur sa droite pour trouver cet objet indispensable pour préparer la suite de leur union.

Ses doigts agiles rencontrèrent un objet froid dans le fouillis qu'était devenu le lit du kendoka et un sourire triomphant se dessina alors sur ses lèvres occupées à sustenter son amant alangui.

Kanda n'en pouvait plus. Avec grand-peine, il parvenait à dissimuler le feu qui envahissait son être en entier. Ses doigts se crispèrent dans les mèches rousses pour faire sentir implicitement à Lavi qu'il était près du point de rupture. Il ne le voulait pas. Il ne voulait pas que cette étrange sensation de plaisir finisse. Son corps entier n'était plus que brasier, dans ses veines s'écoulait de la lave en fusion, faisant grimper sa température interne de plusieurs degrés.

Il se mordit les lèvres jusqu'au sang pour empêcher le moindre son de sortir de sa bouche alors qu'une intrusion gênante se faisait ressentir dans la partie la plus intime de son corps. Il n'avait pas pour habitude de se laisser aller de la sorte. Cela ne lui ressemblait pas d'être en position de faiblesse, mais par le Seigneur tout puissant que c'était bon. La bouche de Lavi autour de lui, ses lèvres, sa langue, son souffle chaud, ses doigts qui...

Sa tête partit en arrière, son bassin se souleva sans qu'il le veuille lorsqu'une décharge de plaisir le faucha tout entier.

« Nh ! »

Il sentit plus qu'il ne vit Lavi sourire contre lui lorsqu'il gémit malgré lui sous la caresse interne de ses doigts qui venaient de percuter ce point si sensible, l'entraînant dans l'absolu abandon. Le froid entoura son sexe douloureux et le fit rager de l'intérieur de ce manque brutal, mais une bouche experte se posa sur la sienne, haletante, pour lui faire tout oublier. Un baiser profond unit les deux hommes. La main libre de Lavi se posa sur sa joue, alors que l'autre continuait à le préparer. Ses propres mains se perdirent dans les mèches courtes couleur de sang de son amant pour accentuer le contact. Ses lèvres se faisaient avides, réclamaient toujours plus de ce goût étrange, mais qui le rendait fou malgré tout. Lavi. Tout son être réclamait cet homme mystérieux en lui.

Une voix chaude et prévenante murmura doucement à son oreille :

« Détends-toi.

— Je ne suis pas une bonne femme !... Ne me parle pas comme... ça.

— Ne t'inquiète pas ! Ça, je le sais déjà. »

Une grimace déforma quelque peu le visage du brun sous l'intrusion du désir brûlant du futur Bookman en lui. Lavi serra les dents, désolé de voir la douleur ternir la beauté de cet homme puissant sous lui. Pour le soulager, il passa sa main entre leurs abdomens en sueur et se saisit de son sexe pour lui prodiguer du plaisir. Après un temps qui lui parut infini, après l'avoir recouvert de baisers, de caresses, Lavi sentit les muscles de son amant se détendre autour de lui et un mouvement de bassin lui fit lâcher un cri de pur plaisir.

« Aah ! Yuuuu ! »

Son visage fut saisi par deux mains solides et il fit face à deux orbes bruns comme la nuit où cependant brillait l'éclat délicieux de la luxure. Devant lui, ne se présentait pas le visage fermé de l'exorciste froid et hautain qu'était Kanda, mais celui détendu et demandeur de Yuu. Sans pouvoir se retenir davantage, Lavi amorça un mouvement de bassin et glissa plus profondément en lui. Ses yeux sombres qui se refermèrent alors sous son intrusion furent la chose la plus belle qui lui avait été de voir.

« Nh ! Lavii », crut-il percevoir dans un soupir de volupté.

Les corps se mirent en mouvement et entamèrent la danse millénaire. Dans la chambre sombre du Japonais, seuls les soupirs, les gémissements, le bruit de lèvres qui se répondent recouvrirent le son mat des draps qui se froissaient, du matelas qui geignait sous les assauts du futur Bookman.

Kanda se cambrait sous lui, témoignant du plaisir qui l'envahissait. Il était si beau, la tête rejetée en arrière, ses longs cheveux éparpillés sur l'oreiller comme des rivières d'encre sur le papier. Ses genoux qui enserraient son torse, ses talons qui prenaient appui sur son fessier, ses mains qui se promenaient sur son corps... Lavi n'en pouvait plus. Ce qu'il l'aimait ce Japonais asocial qui avait su lire en lui et le voir tel qu'il était vraiment.

Ses lèvres se posèrent haletantes sur celles du samouraï sans pour autant qu'un baiser soit échangé. Ils étaient trop perdus dans le plaisir pour cela. Les mains de Lavi passèrent dans son dos pour remonter sur ses épaules et les enserrer avec force alors qu'il sentait une chaleur insidieuse monter dans son corps et se concentrer dans cette partie de lui qui mourait un peu plus dans le corps de Kanda.

Lavi se mouvait en lui, vite, fort, et chaque fois plus profondément, le faisant presque hoqueter. Ses lèvres dans son cou, son souffle court qui s'échouait dans le creux de son oreille, ses gémissements qui chantaient et le rendaient fou, son corps brûlant qui s'animait sur son sexe douloureux... Kanda n'en pouvait plus. Ce qu'il pouvait l'aimer cet imbécile mystérieux qui lui avait rendu son humanité.

Et dans une apothéose des sens, dans un dernier coup de rein, les deux exorcistes gémirent de concert, le corps tendu et la tête rejetée en arrière.

Le souffle court, Lavi s'effondra sur le torse en sueur de Kanda. Ses lèvres se perdirent à la jonction de son cou et de son épaule, là où le kendoka avait un point sensible. Ce qu'il pouvait aimer son odeur de musc après le sexe. Il ne s'en lasserait jamais. Sa main droite glissa sur la peau soyeuse pour écarter une mèche brune qui barrait la joue du Japonais et se perdre dans sa chevelure.

Kanda se remettait de ses émotions, se laissait bercer par la douceur de Lavi. Il culpabilisait... un peu, d'être si faible face à cet homme. Lui qui fuyait toute sensiblerie, se voyait bien dans les bras du futur Bookman. Il n'aimait pas cette sensation, celle d'être dépendant. A cet instant, Lavi redressa la tête. Son attention fut capturée par une mèche rousse qui dégringola doucement pour masquer son cache-œil noir et le contraste de couleurs le saisit. L'orbe d'un vert profond et le sourire satisfait, mais qu'il devinait sincère le bouleversèrent. Parce qu'à cet instant, il ressentit un pincement à ce qui lui tenait lieu de cœur.

Gêné plus que de raison par cette vision angélique, le samouraï s'efforça de retrouver un faciès fermé et sévère, éloigna son amant d'une poigne dure sur ses bras et se leva rapidement du lit pour fuir celui qui le perturbait et le faisait s'interroger sur lui-même. Il détestait ça !

« Lève-toi, Usagi ! », ordonna-t-il assez sèchement.

Sans jeter un regard en arrière, il se dirigea vers la porte qui donnait sur sa penderie, se saisit de deux serviettes de toilette qu'il humidifia à l'aide du broc d'eau qu'il gardait toujours dans sa chambre. Il commença à se nettoyer tout en évitant de se tourner vers le roux. Cette situation était trop étrange. Quelque chose avait changé entre eux et Kanda ne voulait pas trop savoir de quoi il en retournait vraiment.

Lavi, un peu penaud, obéit et se dégagea des draps emmêlés du lit de l'épéiste sans le quitter des yeux. Kanda lui tournait le dos, seule sa longue chevelure brune se devinait dans la pénombre mettant en avant ses fesses et ses longues jambes fuselées et puissantes. Il eut à peine le temps de froncer les sourcils qu'une serviette humide lui fut jetée au visage, ce qui le fit sourire quelque peu devant cette attention discrète que lui témoignait Kanda. Le Japonais n'avait jamais été très doué pour exprimer ce qu'il ressentait, seuls ses actes valaient, alors le futur Bookman appréciait cet effort de sociabilité, même si dans les faits le bourru asiatique restait distant.

Toujours avec des gestes secs, évitant consciencieusement de croiser le regard de Lavi, Kanda retira les draps souillés et témoins des évènements sulfureux qui s'étaient déroulés dans sa chambre et les jeta dans un coin sombre, avant d'entreprendre de refaire son lit. Lavi ne bougeait pas, planté debout, le regardant de son air débile. Son orbe aiguisé posé sur lui le gênait. Il n'aimait pas être le sujet d'investigation de ce... baka.

« Oï ! Tu pourrais m'aider ! C'est de ta faute tout ça, Usagi, gromela-t-il en s'évertuant à tendre un drap.

— Tu l'fais très bien sans moi, Yuu-chan ! », se moqua ledit usagi.

Kanda releva la tête derechef et jeta par-dessus son épaule son regard de tueur délivrant le message muet 'si tu tiens à rester en vie, active-toi !' que le roux saisit parfaitement.

Pas un mot ne fut échangé entre les deux amants, seuls le chuintement des draps et des couvertures, le bruit de la literie brisèrent le silence qui les entourait. Les mains s'évitaient, même si les corps nus se touchaient irrémédiablement les déstabilisant davantage.

De courtes minutes plus tard, Kanda se glissa dans son lit et rabattit les couvertures jusqu'à ses épaules, tournant par la même le dos au roux qui resta immobile, nu comme le jour de sa naissance.

Le Japonais fermait les yeux pour tenter d'oublier ce qu'ils avaient partagé tous les deux et surtout le flot d'émotions et de questions qui envahissait sa tête. Seulement voilà, c'était tout bonnement impossible avec l'objet de tous ses tourments dans son dos.

« Qu'est-ce que tu fous ? »

Lavi releva le menton et tourna la tête dans la direction de la voix sèche de son amant. Ses sourcils se froncèrent légèrement lorsqu'il entendit plus qu'il ne vit le samouraï se retourner dans son lit.

« Tu comptes passer le reste de la nuit planté debout ? »

Lavi ne comprenait pas l'implication de sa question. Devait-il partir comme il en était coutume ou était-ce une invitation à le rejoindre ? Son regard se porta sur la silhouette de Kanda qui se devinait tout juste dans le noir. Ses mains se mirent à trembler légèrement. Intérieurement, il se débattait avec son côté Bookman, son indifférence qu'il portait sur tous ceux qui l'entouraient et qui n'étaient que des anonymes sur lesquels il ne devait pas s'appesantir, et son fort intérieur, son désir de rejoindre celui qui réveillait sa vraie personnalité, son besoin de se raccrocher à cette humanité qu'il ne comprenait plus.

« ...

— Tu as perdu ta langue ? Ramène tes fesses... Lavi. »

Un sourire très idiot se dessina sur ses lèvres. Yuu ne le rejetait pas. Non, il l'invitait à pénétrer dans son monde, dans son intimité. Et lui l'insensible archiviste ressentait une joie indicible à cette idée.

« C'est si gentiment demandé Yuu-chan, que j'peux pas refuser !, répondit-il en retrouvant ses automatismes Lavi-iste.

— Tch'. »

D'un pas alerte, il se dirigea vers le brun, enjamba son corps sous les grognements de son amant qui n'appréciait pas son engouement. Avec la grâce d'un félin, il se glissa à ses côtés, appréciant de sentir sa chaleur diffuser sur sa peau nue. Ils restèrent un long moment immobiles avant que l'archiviste ne brise le silence gênant qui s'était immiscé entre eux.

« Yuu ?

— Dors !

— Yuu ?... Yuuuu ?

— Quoi ?, grogna-t-il.

— Tu te lèves dans combien de temps ? »

Avec un soupir non feint d'agacement, Kanda remua un peu avant de se redresser à demi et de jeter un œil sur son réveil. Sans douceur, il s'effondra sur son oreiller avant de répondre d'une voix bourrue qui lui était familière :

« Dans trois heures.

— Bonne nuit alors.

Urusai ! »

Cette réplique fit sourire l'archiviste qui resta immobile un moment, se contentant d'écouter la respiration calme et discrète de Kanda. Lentement, il osa se rapprocher de lui, son menton frôlant son épaule dégagée, sa jambe touchant plus franchement la sienne. Il ne fut pas repoussé. Alors enhardi, sa main se posa avec hésitation sur le torse du brun pour finalement se poser à plat sur sa peau si douce. Kanda ne réagit pas. Lavi se mit à sourire intérieurement. Pourquoi voulait-il tant ressentir sa présence ? Il n'en savait rien. Juste que pouvoir être prêt de lui le rendait heureux. C'était idiot, parce qu'il n'était pas malheureux. Non, vraiment. Sa vie lui convenait parfaitement telle qu'elle était, pourtant dans sa poitrine, son cœur qui se réchauffait auprès du glacial samouraï se mit à battre plus vite.

« Arrête ça, baka ! »

Kanda venait de saisir ses doigts dans les siens -qui caressaient inconsciemment son torse- et les lui broya gentiment au passage, lui arrachant une grimace, avant de relâcher son étreinte. Lavi sentit une pointe douloureuse faucher l'intérieur de son être. Pourtant lorsque Kanda rattrapa sa main fautive, Lavi retint son souffle. Et lorsque ses doigts crochetèrent leurs complices, Lavi ne put s'empêcher d'ébaucher un large sourire sincère et de déposer un baiser sur son épaule.

Quelque peu gêné, le brun ne réagit pas, mais ne put empêcher le coin gauche de sa bouche de se soulever légèrement lorsque l'archiviste accentua le contact et se coucha à demi sur lui.

L'étreinte des doigts qui se raffermit ne les intrigua pas plus que cela.

Sans qu'ils le veuillent vraiment, sans qu'ils prennent peur, sans qu'ils réalisent ce qui se passait entre eux, les deux amants s'endormirent, apaisés par le souffle chaud et la respiration profonde de l'autre.

Les choses étaient différentes entre eux à présent. D'une simple attraction divine, leur relation avait glissé vers une pente plus dangereuse, où sentiments déniés et affections réelles se mêlaient.

.:.: FIN :.:.


Merci de m'avoir lue.

Au fait, j'avais oublié, vous préférez quoi : le Yuvi ou le Lavyuu ? ^_~

Biz, Niacy^^