Salut tout le monde !

Et oui c'est la suite de On The Road ! Je sais ça a pris un peu de temps, lol.

Pour ceux qui n'ont pas lu On the road, je ne sais pas si on peut suivre cette fic. Sans doute, oui… Mais il y aura quelques références à On the Road. Elle se situe cinq ans après la fic originale.

Pour ce qui est de la saison, ce serait l'équivalent de la 10, sauf que bien entendu puisque Sam et Jack n'étaient plus là, les choses se sont passées différemment. ^^ Et comme je suis l'auteur et que je fais joujou avec mes personnages, disons que physiquement, ils sont hypra en forme. (pas taper, Jack. Pas taper)

« Ayesha », un des noms utilisés plus tard dans la fic et le titre d'une trilogie écrite par Ange. « Ayesha ou la légende du peuple turquoise ». C'est un très bon livre je vous le recommande.

Merci à Audéarde la meilleure des bêtas. (et je vous fais passer son message : « que les ames sensibles doivent garder foi en toi/ en l'amour et ne pas se jeter trop vite par la fenêtre de leu chambre d'étudiant ») Personnellement je tiens à vous prévenir que effectivement, il risque d'y avoir quelques rebondissements.

Walking through the stars

Elle se demandait si viendrait un jour où, pendant une heure seulement de sa vie, elle ne penserait plus à lui, où elle ne lui parlerait pas dans sa tête, où elle ne revivrait pas chaque instant qu'ils avaient passé ensemble, où elle ne se languirait pas de sa voix, de ses mains et de son amour.

Philip Pullman –Le miroir d'ambre

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure

Je te porte dans moi comme un oiseau blessé

Et ceux-là sans savoir nous regardent passer

Répétant après moi les mots que j'ai tressés

Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard

Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson

Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson

Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson

Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare

Il n'y a pas d'amour heureux

Mais c'est notre amour à tous deux

Louis Aragon- Il n'y a pas d'amour heureux

Chapitre 1 : I have seen fear. I have seen faith.

Jack Forman laissa son regard dériver sur les eaux calmes devant lui, se délectant de la beauté des lieux. Il aimait être ici. Il aimait la sensation d'apaisement qu'il ressentait face à la magnificence de ce lac. A vrai dire, Jack Forman aimait tout simplement le Montana.

Il ne s'était pas toujours appelé Forman. Avant, quelques années auparavant, il s'appelait O'Neill. Avant… Dans une autre vie.

Son regard tomba sur le petit ange blond assis au pied du rocher sur lequel il était installé et, comme à chaque fois, il sentit ses lèvres s'étirer en un sourire fier. La fillette de quatre ans et demi avait coincé sa canne à pêche grâce à un complexe rassemblement de cailloux et observait maintenant son œuvre pensivement. Jack savait qu'elle cherchait un moyen d'améliorer son système, même s'il était déjà plus complexe que ce que la plupart des enfants de quatre ans auraient pu faire. Il avait abandonné depuis longtemps l'idée qu'elle puisse faire quelque chose en accord avec les autres enfants de son âge. Elle parlait, imaginait et construisait des choses beaucoup mieux que les autres.

De sa mère, elle avait hérité cette fantastique intelligence qui le fascinait et l'effrayait tous les jours un peu plus. De lui, elle avait pris cette faculté à rêvasser n'importe où.

La petite leva les yeux vers lui et lui sourit, ses yeux bleus étincelants dans la lumière matinale. Elle se leva, prêtant peu d'attention à la canne à pêche qu'elle renversa sur son passage, et lui tendit les bras. Ses cheveux bouclés volaient au vent et brillaient sous le doux soleil du printemps. Ils étaient blonds, bien sûr. Plus foncés que ceux de Sam mais tout aussi indomptables que ceux du Colonel.

Jack souleva sa fille et la fit tournoyer un instant dans les airs dans le seul but de la faire rire.

Certes, sa naissance n'avait pas vraiment été prévue au programme, mais ni Carter ni lui ne l'avait jamais regretté. Ils avaient vu ça comme un don du ciel et le fait est qu'ils avaient eu raison. Quand Sam avait été trop enceinte pour voyager, ils s'étaient installés ici. A Rivenhope dans le Montana. Petite ville trop reculée pour que quiconque les y retrouve. Jack savait que son ancienne coéquipière regrettait parfois le labo et l'excitation des voyages interstellaires. Il savait aussi qu'il n'y avait rien à regretter. Plus rien ne les attendait dans le Colorado et l'échec de Kinsey aux Présidentielles de novembre ne changeait rien à cet état de fait.

Au début, Jack était devenu guide. Il organisait des excursions en forêt pour les touristes, des promenades sur le lac… Il faisait les boulots qu'il pouvait trouver sans se plaindre. Puis, il s'était fait engager dans le lycée local comme coach sportif. Sam s'était installée comme garagiste. Ce n'était pas brillant, au vu de ses compétences en astrophysique, et Jack pensait souvent qu'elle gâchait ses capacités mais, quand il lui faisait part de ses remarques, elle souriait courageusement et disait qu'elle ne pouvait rien faire d'autre de toute façon.

Leur vie n'était pas parfaite mais ils étaient heureux.

« Et si on rentrait ? » proposa-t-il.

La petite acquiesça aussitôt, gigotant pour qu'il la pose. Il s'exécuta en souriant et ramassa leur matériel de pêche tandis qu'elle s'emparait de la peluche qu'elle avait abandonnée au sol.

« Tu crois que maman a fait des crêpes ? »

Il haussa les épaules. « Peut-être… En tout cas, je suis sûr qu'il reste une part de gâteau… »

Les yeux de la petite s'agrandirent en une expression enfantine de pure convoitise. « Je peux l'avoir, papa ? »

Il marqua une pause dans sa marche, semblant réfléchir très profondément. Finalement, il souffla.

« Pff… Je ne sais pas… »

L'adorable moue boudeuse fit aussitôt son apparition et, comme à chaque fois, Jack éclata de rire.

« Bien sûr que tu peux l'avoir ! »

Un sourire spontané éclaira le visage de la fillette et elle se précipita sur son père pour l'embrasser avec son énergie habituelle. Parfois, Jack se disait qu'il était trop vieux… Mais il fallait avouer qu'elle était aussi intenable que lui.

Secouant la tête, il emboita le pas sur le petit sentier qui menait à leur maison. Il aimait ça aussi dans cet endroit. Le fait de ne pas avoir à vivre en ville, de pouvoir s'être installé en périphérie, entouré d'assez de verdure pour que leur fille ne grandisse pas enfermée entre quatre murs.

« Ellyn ! »

Elle allait trop vite et le laissait trop loin derrière à son gout. Que le NID ait cessé de les poursuivre depuis longtemps ne voulait pas dire qu'il était prêt à tenter le diable. Et puis, même si on avait souvent tendance à oublier son jeune âge, Ellyn était encore presqu'un bébé. Du moins c'était comme ça qu'il aimait voir les choses. Ellyn était son bébé. Il protégeait son bébé même s'il devenait parfois excessif, au point de croire que le loup du chaperon rouge allait sortir de derrière un arbre pour l'enlever. De toute façon, Sam était peut-être encore plus protectrice que lui.

La petite fille s'arrêta et tout souvenir de réprimande s'effaça de son esprit quand il vit le sourire qui illuminait son visage. Elle le regardait avec son petit air innocent alors qu'elle savait très bien qu'il n'aimait pas qu'elle courre loin devant lui, mais il ne pouvait simplement pas la gronder. Elle était trop mignonne. Sagement, Ellyn attendit qu'il la rattrape avant de prendre sa main, la peluche en forme de dinosaure fermement pressée contre son torse.

« Tu sais, papa ? Même s'il y a du gâteau… Danny aimerait des crêpes. »

Amusé, Jack jeta un coup d'œil au doudou qui ne quittait jamais la petite fille.

« Aaaah, si c'est Danny qui veut les crêpes et pas toi ou moi, alors maman sera peut-être d'accord… »

De joie, Ellyn colla un bisou enthousiaste sur la tête de Danny le Dino. Les dix minutes suivantes, il écouta tranquillement le babillage de sa fille à propos d'à quel point elle adorait vraiment les nouvelles chaussures rouges que sa maman lui avait achetées et sur le fait que personne à l'école n'aurait les mêmes.

Elle se tut quelques minutes avant qu'ils ne débouchent sur l'orée du bois qui donnait sur leur maison. Et ce fut quelque chose pour laquelle Jack fut reconnaissant. Il fut aussi content qu'Ellyn ne soit pas le genre d'enfant à pleurer dès qu'elle était effrayée. Surprise et un peu choquée par la scène, elle resta simplement immobile avant de lever des yeux suppliants vers son père. Jack aurait volontiers agréé à ses désirs s'il avait su lui-même quoi faire.

Devant lui, Sam, les cheveux volant au vent, tenait deux hommes en respect avec son Beretta. Deux hommes aux uniformes qu'il reconnaîtrait n'importe où, puisque c'était ceux de l'Air Force. Des réflexes trop rodés pour être oubliés se remirent en place et il analysa rapidement la situation. Si les trois personnes étaient armées, Sam était la seule à avoir dégainé ce qui signifiait que, pour le moment, elle était dans une sécurité précaire mais relativement stable.

La priorité était Ellyn.

Les arbres les couvraient toujours à la vue de leurs visiteurs mais c'était principalement dû au fait qu'ils ne regardaient pas par là. Laissant tomber les cannes à pêche dans un fourré, il souleva Ellyn et la colla contre lui. Sa fille se laissa faire immédiatement comprenant qu'il y avait plus en jeu que de simples crêpes. Elle entoura son cou de ses petits bras et cacha la tête dans le creux de son épaule.

Jack savait qu'elle était effrayée. A vrai dire, il l'était aussi.

Ils s'étaient crus en sécurité ici. Et pendant presque cinq ans, ils l'avaient été. Ils avaient baissé la garde petit à petit. Ca n'aurait jamais dû arriver.

Lentement, à pas mesurés, il recula vers la zone plus touffue de la forêt. Une fois sûr qu'on ne pouvait plus les voir, il contourna la maison jusqu'à arriver au petit abri à bûches sous la terrasse en bois. Il y en avait beaucoup. Techniquement, elles étaient toutes rangées de façon méthodique. Ce n'était pas le cas aujourd'hui. Il y en avait partout sur le sol et une petite mallette noire était ouverte, abandonnée au milieu des rondins.

Sans prendre le temps de réfléchir, il posa Ellyn –qui, trop apeurée, ne bougea pas– et entreprit de fouiller dans le trou que les bûches manquantes avaient laissées dans le tas de bois. Il en ressortit au bout de quelques secondes une mallette identique à celle qui traînait déjà par terre. Avec des mains tremblantes, il fouilla sous ses vêtements jusqu'à trouver la chaîne qui pendait autour de son cou. Il en arracha une clef qu'il fourra rapidement dans la serrure. Le verrou céda mais il fallait encore rentrer la combinaison, ce qu'il fit rapidement.

Ca avait été sa condition pour garder les armes à la maison. Cachées et protégées par tout ce qu'il était possible de mettre entre elles et un enfant.

Il sortit le Beretta, le chargea et le rangea à l'arrière de son jean. A ce moment là seulement il regarda Ellyn. Sa fille était terrorisée. Elle s'accrochait à Danny comme si elle était à la dérive et ses yeux étaient exorbités. Néanmoins, aucune larme ne roulait sur ses joues et aucun gémissement ne passait ses lèvres. Tentant de ne pas s'appesantir sur la douleur que cette vue provoqua en lui, il s'obligea à sourire de façon rassurante.

« On va jouer à un jeu, d'accord, chérie ? »

Evidemment, sa fille avait beau être petite, elle était déjà trop intelligente pour ne pas comprendre quand quelque chose allait mal.

« Les messieurs sont méchants ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante.

Il envisagea une seconde de lui mentir mais ça risquait de la mettre en danger si jamais Sam et lui… Des éclats de voix lui parvinrent de l'autre côté de la maison et il sut qu'il fallait qu'il se dépêche.

« Oui, mais… »

« Ils vont faire du mal à maman ? » coupa-t-elle avant qu'il ait le temps de finir.

La peur laissa place à une détermination farouche.

« Non, Ellyn. Je ne laisserai personne faire du mal à maman. Ou à toi. Mais il faut que tu fasses ce que je dis, d'accord ? »

Elle hocha la tête et il se força à sourire à nouveau. Gentiment, il la poussa dans le trou qu'il avait dégagé entre les bûches.

« Tu vas rester ici jusqu'à ce que maman ou moi, on t'appelle. Que maman ou moi. Personne d'autre. Si on ne le fait pas et qu'il commence à faire nuit, je veux que tu coures jusqu'à chez Faith et que tu racontes à Claire ce qui s'est passé. »

Faith était leur petite voisine. Elle avait exactement le même âge qu'Ellyn et était sa compagne de jeu favorite. Claire, sa mère, l'élevait seule et avait trouvé de bons amis en Sam et Jack. Il avait confiance en elle. Autant qu'il pouvait avoir confiance en quelqu'un qui n'était pas Carter.

« Mais il va faire noir. » protesta-t-elle.

Jack lui fit passer sa peluche. Ellyn avait peur du noir depuis longtemps et il était vrai que la faire courir jusqu'à la maison voisine en pleine nuit ne semblait pas la chose la plus responsable à faire. Ca ne l'était probablement pas pour la plupart des enfants, mais avec Claire, Ellyn serait relativement en sécurité. Et elle pouvait le faire. Il le savait.

« Danny te protégera. C'est un dinosaure. Il chassera les monstres. »

Elle sembla sur le point d'argumenter mais se contenta finalement de s'installer aussi confortablement que possible entre les bûches.

« D'accord. » déclara-t-elle finalement.

Il lui sourit et détailla le visage de sa fille si courageuse de façon à le graver dans sa mémoire. Une partie de son esprit lui hurlait de la prendre dans ses bras et de se sauver loin d'ici. L'autre le poussait vers Sam. Et c'était cette partie qu'il voulait écouter.

« Je t'aime. » murmura-t-il avant de commencer à empiler quelques bûches devant elle. Assez pour la dissimuler et trop peu pour l'empêcher de sortir quand elle le voudrait. Il avait l'impression de se déchirer de l'intérieur. Le visage de Charlie s'imposa à lui et il l'enterra au plus profond de lui. Ellyn n'était pas Charlie. Il allait protéger sa famille. Et il tuerait ces hommes s'il devait le faire.

« Ca va aller, ma puce… »

Avec ce seul au revoir, il se releva et fit le tour de la maison. Sam avait besoin d'aide et s'inquiéter pour Ellyn ne serait pas un atout. Leur fille était en sécurité. Restait à sauver sa femme…