Auteur : Plumeria
Traductrice : Lirius
Bêta-reader : Yumiko
Disclaimer : Cette fanfiction est une traduction de Draco In Darkness de Plumeria, qui nous a très gentiment donné l'autorisation de traduire sa fic. Les personnages sont la propriété exclusive de l'auteur J.K. Rowling. Nous ne tirons aucun bénéfice avec cette histoire.
Le sort Tempus est emprunté à l'histoire Unthinkable Thoughts de Aidan Lynch. Le Guide de Draco est inspiré, en partie, de l'appareil Bulle de l'univers de Lori. Les deux sont utilisés avec l'autorisation des auteurs respectifs.
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Chapitre 5
Monter en flèche puis tomber
Mieux vaut vivre à deux que solitaire ; il y a pour les deux un bon salaire dans leur travail. Car s'ils tombent, l'un peut relever son compagnon. Mais malheur à celui qui est seul et qui tombe sans avoir un second pour le relever.
- Ecclésiaste 4:9 - 11
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- Je ne pourrai pas venir travailler avec toi demain, déclara Harry d'un ton contrit tandis qu'il entassait dans son sac ses plumes et son encre.
- Ah ? Rendez-vous galant ? plaisanta Draco.
Harry renifla d'un air méprisant.
- Peu de chances, non.
- Oh, c'est vrai. J'avais oublié que les filles n'aimaient pas les garçons du genre mystérieux, mince, intelligent et héroïque.
- Tais-toi.
- Qu'elle est loin la théorie selon laquelle les blonds s'amusent plus…!
- Est-ce que tu veux vraiment que je te gifle ?
- Hmmm… ajoutez 'pervers sur les bords' au caractère de Potter, se dit Draco à voix haute, un sourire s'étalant sur son visage. Qui savait que tu étais un tel masochiste ?
- Malfoy… prévint Harry. Écoute, aucune fille ne m'intéresse en ce moment. Donc arrête avec les 'rendez-vous galants'. Je ne peux pas venir demain parce que le match contre les Serdaigle arrive et qu'on a un entraînement supplémentaire de programmé.
Il y eut un silence.
- Oh, d'accord. Quidditch, finit par répondre Draco avec une légère froideur.
Harry se mordit la lèvre. Il se rappela brusquement que c'était la chose que Draco ne pouvait plus faire mais qu'il mourrait sûrement d'envie de refaire. Le Serpentard avait joué avec autant d'acharnement et de fierté que Harry le faisait encore maintenant… mais dorénavant, il n'en parlait jamais.
- Je suis désolé, murmura Harry. J'aurais dû…
- Aucun souci, Potter, lança Draco avec un sourire trop large pour être sincère. On se voit vendredi ?
- Oui, bien sûr, mais…
Harry regarda son ami avec inquiétude. Le visage de Draco semblait avoir les traits tirés derrière son sourire.
- Ça va ?
Le sourire faiblit légèrement.
- Je vais bien, répondit le blond, laconique. Et il serait inenvisageable qu'après tout ce temps tu perdes contre les Serdaigle, pas vrai ? Alors va t'entraîner. On se voit vendredi.
Il se détourna pour commencer à ranger méticuleusement ses livres et autres affaires dans son sac.
- Très bien, dit Harry avec un soupir, sachant qu'il n'arriverait pas à lui en faire dire plus. Il se leva puis se dirigea vers la porte.
- À vendredi.
Tandis qu'il retournait à sa salle commune, il se demanda pourquoi il n'avait pas remarqué plus tôt que Draco évitait comme la peste de mentionner le Quidditch et tout ce qui s'y rapportait. On aurait dit que ce sport n'existait plus du tout pour lui. Harry se rappela que le Serpentard avait tout de suite rejeté l'idée de faire un duel sur le terrain de Quidditch, sans donner aucune explication ; il n'en avait donné que pour éviter les alentours de la cabane de Hagrid. Avait-il assisté au récent match Serpentard contre Poufsouffle ? Il n'était pas facile de repérer un visage précis dans la mer d'élèves présents dans les gradins mais, vu son comportement d'aujourd'hui, Harry se doutait que non. Il avait déjà trouvé étrange de voir le brun Laynee Gruen jouer en tant qu'Attrapeur pour Serpentard, à la place de l'habituel blond ; alors pour Draco, venir et écouter le commentateur parler de son remplacent aurait probablement été trop douloureux. Pourtant… il ne pourrait pas l'éviter éternellement, n'est-ce pas ? Le Quidditch tenait une trop grande place dans le monde magique.
Harry réprima son envie de se cogner la tête contre la rampe d'escalier tandis qu'il montait les marches menant à la Tour de Gryffondor ; il se sentait idiot de ne pas avoir pensé plus tôt aux sentiments de Draco. Mais il était également en colère contre ce dernier qui avait évité de parler du problème aussi longtemps. Il avait évité tant de choses.
Mais comment réagirait-il, lui, si quelque chose venait soudain l'empêcher de jouer au Quidditch de manière définitive ? À cette simple pensée, les entrailles de Harry se gelèrent. Serait-il alors capable d'assister aux matchs et de les apprécier en tant que simple spectateur ? Il adorait regarder les matchs auxquels il ne participait pas, mais tout en sachant qu'il aurait encore de nombreuses occasions de voler dans le ciel. Que se passerait-il si ce n'était pas le cas ?
Harry soupira. Il avait considéré tant de choses comme allant de soi, tant de choses qui avaient changé pour Draco et son obstination à rester normal.
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Lorsque les équipes habillées de rouge et de bleu entrèrent sur le terrain ce samedi-là, elles furent accueillies par un ciel en partie couvert. L'adversaire direct de Harry était Bethany, une blonde de cinquième année qui incarnait le parfait contraire de Cho. D'un regard étonnamment indifférent, Harry se dit qu'elle était plutôt jolie. Ses cheveux étaient, de loin, le plus séduisant chez elle : les longues mèches argentées étaient nattées et tombaient dans son dos. Mais il se rendit compte que c'était tout ce qui pourrait éventuellement l'intéresser chez elle. Elle intéresserait sûrement Ron, par contre ; tout dépendait de la durée de sa relation avec Mandy, bien sûr, mais il ne serait pas surpris si son meilleur ami essayait de sortir avec cette fille à un moment donné.
Le match commença et Harry effectua sans le moindre effort un looping en spirale, cherchant un indice révélateur de l'endroit où se situait le Vif d'Or. Mais il se surprit également à lancer de temps en temps des coups d'œil aux spectateurs, cherchant à savoir si Draco était venu assister au match. À plusieurs reprises, il remarqua un brillant éclat argent-doré proche de lui et tourna machinalement la tête d'un mouvement brusque, pour se rappeler à ce moment-là seulement qu'il s'agissait de l'Attrapeur des Serdaigle. Les tribunes étaient remplies, il était donc difficile de repérer une personne en particulier mais, du moins d'après ce qu'il pouvait en déduire, Draco n'était pas parmi la horde de fans qui hurlait.
Il essaya de se sortir le jeune homme de l'esprit ; le but premier des entraînements supplémentaires qu'ils avaient eus cette semaine avait été de battre l'équipe si bien entraînée des Serdaigle, et leur Attrapeur faisait partie de leurs joueurs les plus doués. Il mit en sourdine Dean, qui avait pris les rênes en tant que commentateur, la foule et toutes les actions qu'il pouvait ignorer sans entrer en collision avec quoi que ce soit, pour concentrer entièrement son attention à semer son adversaire. Il y était presque - plus qu'il ne l'aurait espéré ; son balai et sa légère avance finirent par faire la différence. En sueur, mais triomphant, il referma la main sur la petite balle ailée, puis la leva pour la montrer à tout le monde. Victoire !
Ses coéquipiers lui sautèrent dessus, extatiques ; grâce à cette victoire, ils restaient en course pour la Coupe de Quidditch malgré leur défaite face aux Serpentard. Ils n'avaient plus qu'à s'assurer de gagner assez de points pendant le match contre les Poufsouffle avant d'attraper le Vif d'Or. Parmi les rires, les préparations de la fête qui allait suivre et d'exubérants loopings, ils redescendirent sur le terrain, reçurent les félicitations de leur Maison et retournèrent en rang serré au château pour commencer les festivités. Tous sauf Harry.
En effet, lorsque Dean et Seamus l'avaient soulevé sur leurs épaules, emplis d'allégresse, Harry avait repéré Draco. Seul… non pas dans les gradins qui s'étaient rapidement vidés, mais sur le côté du terrain, en territoire neutre.
Harry se dégagea de leur emprise en se tortillant.
- Allez-y sans moi ; je vous rejoins dans une minute, leur dit-il.
Ils haussèrent respectivement un sourcil brun et un sourcil blond-roux en guise de réponse, puis haussèrent les épaules en souriant, pensant déjà à la fête qui allait avoir lieu.
- Ne traîne pas trop, lui dit Seamus. La mère de Colin et de Denis leur a récemment envoyé une grosse boîte de bonbons de Honeydukes, qu'ils gardaient pour aujourd'hui. Et puis, une fête sans l'Attrapeur…
Harry leur sourit.
- Gardez m'en un peu, d'accord ? Et je suis sûr que la fête battra son plein ; nos Poursuiveurs ont pour habitude de faire assez de bruit pour la Maison entière !
Ils rirent. Puis, après un signe de la main, il se retourna et se fraya un chemin parmi la foule qui se dispersait vivement, recevant au passage les félicitations ou évitant les regards noirs de ceux devant lesquels il passait, pour enfin atteindre le Serpentard. Draco se tenait au bord du terrain, silencieux, le visage tourné vers le ciel, comme si un match invisible continuait à se jouer.
- Je ne savais pas si tu venais encore assister aux matchs, déclara Harry, hésitant, en s'approchant.
Le blond haussa les épaules en tournant la tête, pas totalement cependant, comme s'il cherchait un compromis entre faire face aux yeux ou bien aux oreilles de Harry.
- Je ne viens plus. Mais vous faisiez tellement de bruit aujourd'hui, que je pouvais entendre les cris depuis l'intérieur du château, répondit-il. Vu que, de toute façon, je ne pouvais pas travailler correctement à cause du bruit, je me suis dit que je ferais aussi bien de venir directement ici pour entendre le score.
Harry ne put s'empêcher de sourire. Il soupçonnait Draco de ne pas dire toute la vérité - le match d'aujourd'hui n'avait pas été plus bruyant que les autres. Mais il n'était pas certain de s'en soucier. L'important était que Draco était là. Il avait posé les pieds sur le terrain et avait vu - enfin, entendu - Harry jouer.
- Alors, qu'est-ce que tu en as pensé ?
Draco réfléchit quelques instants.
- C'est beaucoup moins intéressant de ne pas le voir et de devoir se contenter d'écouter. La plupart du temps, je n'avais aucune idée de ce que toi ou ce Serdaigle faisiez, jusqu'à ce qu'on arrive à la toute fin du match, quand vous avez fait la course pour attraper le Vif d'Or. Les commentaires de Thomas se concentrent principalement sur les autres joueurs.
Il haussa à nouveau les épaules.
- C'était pas mal. D'ailleurs, félicitations.
Il lui fit un petit sourire.
- Merci, répondit Harry en essayant de chercher un moyen pour faire connaître à Draco les parties du match qu'il avait ratées. Tu n'as vraiment pas manqué grand-chose. Et puis, tu sais comment ça se passe : tu restes sur ton balai à te tourner les pouces pendant la plus grande partie du match et puis tu passes cinq minutes folles à faire des pirouettes, des courses-poursuites et à descendre en piqué pour battre l'autre Attrapeur.
L'expression de Draco s'assombrit légèrement.
- Oui, répondit-il lentement. Je m'en souviens.
Harry se mordit la lèvre. Il avait l'impression de tout faire de travers ; il essayait de mettre plus de vie dans le match qu'il venait de vivre, pas de rendre le Serpentard encore plus mélancolique. Il parcourut du regard le terrain maintenant vide, essayant de trouver quelque chose à dire ou à faire pour ramener en lui le plaisir de voler. Ses yeux se posèrent alors sur l'Eclair de Feu qu'il tenait encore à la main.
- Hé, finit-il par dire, pourquoi est-ce que tu ne viendrais pas voler avec moi ?
Draco se renfrogna.
- Ce n'est pas marrant, Potter.
- Non, je ne plaisante pas. Tu peux t'asseoir derrière moi, mon balai peut très bien nous porter tous les deux. Ça te permettrait de voler à nouveau. Je parie que ça ne t'est pas arrivé depuis… tu sais… l'accid…
- Hors de question, l'interrompit Draco en secouant la tête. Potter, je ne peux pas.
Mais Harry était décidé. Il y avait certaines choses que Draco ne pouvaient plus faire - comme être un Attrapeur - mais voler en tandem était possible. Plus moyen de fuir.
- Bien sûr que si, tu peux, dit-il à Draco en mettant d'un coup sec son balai en position entre eux deux.
- Là.
Il monta sur le balai puis se retourna pour prendre la main de Draco et la guider vers le manche derrière lui.
- Voilà le balai. Je suis devant toi, donc tu peux t'accrocher à moi. Tu n'as pas à te faire de soucis pour piloter ou quoi que ce soit d'autre.
Il observa Draco fermer les doigts autour du balai, toujours en train de réfléchir, avant qu'il ne passe instinctivement la jambe de l'autre côté du manche.
- Parfait, dit Harry en souriant avant de se remettre en position. Alors on y va !
Sur ce, il poussa du pied sur le sol et ils s'envolèrent.
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Lorsque le balai tangua, Draco agrippa le corps devant lui pour plus de sécurité, gardant une main serré sur le manche et l'autre cramponnée au torse de Harry. Bon sang, comment avait-il pu laisser Harry le convaincre de faire ça ? Dès qu'il avait senti le balai dans sa main, il était monté dessus, machinalement, sans réfléchir - mais c'était le dernier endroit où il voulait être.
Voler lui avait vraiment manqué, oui. Même dans ses plus vieux souvenirs, il avait toujours été capable de voler sur un balai et il avait été particulièrement irrité quand Harry était parvenu à entrer dans l'équipe en première année, étant donné qu'il savait que ses capacités étaient égales aux siennes. Quand il avait besoin de se retrouver seul, ou quand il avait besoin de passer sa frustration sur quelque chose (principalement à cause de Harry), il allait voler. Depuis l'accident, non seulement il était immobilisé, mais il avait en plus entièrement sorti le vol de son esprit. Il était inutile de s'attarder sur ce qu'il avait perdu et les souvenirs de vol qui lui revenaient à l'esprit se terminaient toujours par un craquement à soulever le cœur puis par une obscurité totale. Il évitait d'aller sur le terrain ou d'assister aux matchs de Quidditch et sortait de la pièce dès qu'il surprenait une conversation même vaguement liée aux balais.
Pourtant, quelque chose l'avait attiré sur le terrain ce matin ; il s'était dit que ce n'était qu'à cause du bruit dans le château, mais il savait qu'en réalité c'était parce qu'il voulait savoir comment Harry se débrouillait. Malgré sa curiosité et ses habitudes énervantes, le Gryffondor était devenu son ami, quelqu'un de plus en plus important dans sa vie malgré ses réticences.
En parlant de réticence… il était en ce moment même assis à l'arrière du balai de Harry, s'accrochant à sa vie chérie. Il se rendait compte qu'être en l'air en étant incapable de voir était incroyablement désorientant. Sur le sol, au moins, il savait se repérer ; ici, ses sens ne lui envoyaient aucun signal, sauf ce que lui transmettait son oreille interne, perdue et surmenée. Ce qui était loin d'être suffisant. Au premier virage que Harry prit, Draco ferma machinalement les yeux très fort ; il pouvait au moins faire semblant que ne pas voir à ce moment-là était délibéré. C'était en quelque sorte légèrement plus simple que de devoir supporter le fait de garder les yeux grand ouverts et de sentir les larmes monter à cause du vent, pour essayer inutilement de transmettre des informations à son cerveau désorienté.
- Ça va ? entendit-il Harry demander par-dessus le bruit du vent.
- Ça a déjà été mieux. Mais ne tourne pas trop, gémit-il en sentant le balai changer encore de direction, ou je vais vomir.
Il sentit le balai se stabiliser et son oreille interne en fut soulagée.
- Désolé, dit le Gryffondor.
Draco, qui pressait sa joue contre le dos du jeune homme, sentit les paroles se répercuter contre son visage.
- C'est mieux comme ça ?
- Un peu. Dis-moi quand tu prévoies de refaire quelque chose d'aussi amusant.
Son bras droit resserra sa prise autour du torse de Harry. Il sentait les battements de son cœur sous ses doigts ; le sien battait violemment de peur sous son pull. Les mouvements experts ne lui avaient pas seulement fait avoir la tête qui tourne, ils lui avaient également rappelé son dernier vol sur un balai, qui s'était terminé par une ouverture du crâne. Il n'avait aucune idée des obstacles qu'ils pouvaient rencontrer, de la hauteur à laquelle ils volaient ou de leur position. Mais tandis que le vol durait et que rien ne leur arrivait, il commençait à se détendre… un tout petit peu.
- Malfoy, je vais devoir faire demi-tour, on s'approche trop de la Forêt Interdite, annonça Harry. Je vais tourner sur la droite. Prêt ?
- On va dire, ça, répondit Draco en se préparant mentalement à être encore plus désorienté.
Mais rien ne se produisit. Grâce à l'avertissement de Harry, il s'était convenablement penché sur la droite pour tourner. Il était incapable de dire combien de temps il fallait rester penché et, pourtant, quand le balai se redressa, il se remit dans sa position initiale et n'éprouva qu'un bref moment de confusion. Il ouvrit les yeux.
Rien.
Soudain, Draco se rendit compte de tout ce qu'il ratait. Non seulement était-il beaucoup plus difficile de garder l'équilibre en changeant sans cesse de directions, mais il s'était en plus empêché de se rappeler le point de vue qu'on avait depuis les airs. Mais maintenant il s'en rappelait. Il ne voyait pas la cime des arbres ni les paysages colorés. Il ne pouvait plus faire la course avec les oiseaux autour des tours du château ou s'émerveiller de la mer blanche qui apparaissait après une chute de neige.
Il ferma à nouveau les yeux. Pour son cerveau, cela ne faisait aucune différence mais, comme auparavant, ça lui était plus facile de surmonter son handicap s'il faisait comme si c'était sous son contrôle et uniquement temporaire.
Les yeux fermés, Harry lui criant chacun des mouvements qu'il faisait, Draco commença à faire plus attention aux sensations que voler lui procurait. Le son sifflant de l'air était libérateur et le balai sous lui réconfortant, même si l'expérience n'était pas complète. Ici, dans l'air. Là où il avait toujours aimé être. Et, malgré toutes les fois où Draco avait tourné Harry en ridicule pour ça, ce dernier lui donnait un sentiment de sécurité grâce à son personnage de 'héros' qu'il conservait partout. Il se détendit mais garda tout de même ses bras autour de lui pour ne pas perdre l'équilibre, sentant son cœur harmoniser son rythme aux battements légers qu'il sentait sous sa main, s'enthousiasmant du vol et ne battant plus de peur. Harry portait encore sa robe de Quidditch - Draco le reconnut à la texture et au pull - et était encore légèrement en sueur à cause de sa course pour le Vif d'Or. Se penchant contre la chaleur du Gryffondor et respirant l'odeur familière du dur labeur, Draco commença à se retrouver. Après quelques tours et de légers mouvements experts, il se dit qu'il était prêt.
- Fais un piqué, ordonna-t-il.
Il sentit Harry se tourner légèrement pour essayer de le regarder.
- Tu es sûr ?
- Oui. Contente-toi juste de me prévenir avant de le faire.
- D'accord.
Sa voix contenait un soupçon de doute, mais Draco savait que Harry adorait les mouvements audacieux ; il ne refuserait jamais une telle occasion. Et ça ne manqua pas :
- Accroche-toi, on va retourner au-dessus du terrain ; je n'ai pas envie de faire un piqué au-dessus du lac, lui dit le Gryffondor.
Pendant quelques minutes, Harry lui cria les différents changements de directions. Draco n'en avait presque plus besoin ; son entière attention était centrée sur le balai sous lui et sur les mouvements que Harry faisait par anticipation.
- Très bien, prévint Harry. J'y vais… maintenant !
Draco sentit le balai descendre en flèche vers le sol et il sentit son estomac se retourner. Il était déroutant de ne pas savoir la distance à laquelle l'impact se produirait mais, en même temps, il s'en fichait ; au fond de son esprit, la peur inexprimée de se fracasser contre quelque chose était toujours là, mais sa confiance dans le talent de Harry la surpassait. Il se contenta de s'accrocher au corps devant lui, laissant la gravité le presser complètement contre lui et appréciant le frisson de plaisir auquel il s'était refusé de penser depuis quatre longs mois.
Après ce qu'il lui semblait être une demi-seconde, il sentit le balai se redresser et ralentir brusquement.
- Je vais m'arrêter, dit Harry, n'ayant plus besoin de crier maintenant que le vent ne sifflait plus autour d'eux. En même temps, on est déjà presque au sol.
Draco se contenta d'acquiescer, oubliant que, pour le moment, Harry ne pouvait pas le voir ; ses oreilles étaient encore emplies du bruit du vent et il n'avait pas suffisamment confiance en sa voix pour s'exprimer. Il ouvrit les yeux et relâcha sa prise autour du Gryffondor. Ce dernier descendit du balai et le manque de contact corporel fit frissonner Draco de froid. Puis Harry vint à côté de lui pour lui prendre la main et la poser sur son épaule, lui donnant ainsi une idée de la distance à laquelle le balai se trouvait du sol. Il descendit à son tour - tremblant et bouleversé, ne sachant pas s'il était sur le point de rire ou de pleurer.
- Merci, Potter, dit-il en enlevant d'une main tremblante les cheveux qui lui tombaient sur les yeux.
- De rien. Je sais que je t'ai un peu forcé la main, mais tu t'es plutôt bien débrouillé. Tu aimerais le refaire un autre jour ?
Il aimerait, oui, mais…
- Je suis sûr que tu as d'autres choses à faire que de me faire voler, répondit Draco en haussant les épaules, la réalité étouffant l'exaltation qu'il venait de ressentir. Et puis, tu en fais déjà assez pour moi.
- Et alors ? C'est moi qui te le propose. Et tu as fais beaucoup pour moi aussi, tu sais. Mes notes ont augmenté et j'ai plus de chance de réussir mes A.S.P.I.C.s depuis que j'étudie avec toi.
Il rejeta la comparaison de Harry.
- Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas comme si tu travaillais vraiment mal avant. Mais tu as fait certaines choses pour moi que je ne peux pas faire pour moi-même, et je déteste ça…
Il s'interrompit pour baisser la voix.
- Ne le prends pas mal, Potter, mais je ne peux pas te demander de faire plus que ce que tu fais déjà.
- Je te répète que c'est moi qui te le propose. C'était amusant pour moi, aussi, tu sais… je n'avais pas volé en tandem comme ça auparavant, sans compter la fois où j'ai emmené Hermione, mais c'était beaucoup plus amusant de le faire avec toi, avec quelqu'un qui apprécie vraiment de voler.
- Avec quelqu'un qui a essayé de te casser les côtes, tu veux dire, rétorqua-t-il en se rappelant, plutôt honteux, la manière dont il s'était accroché à Harry, comme un enfant terrifié.
- Ça n'a duré que quelques minutes. Et c'était de ma faute, de toute façon. Je ne t'avais pas dit ce que je faisais. Tu me l'avais dit, en plus, quand je t'avais raccompagné à la Salle Commune, que tu avais besoin de savoir ce qu'il se passait, mais j'ai oublié.
- Mais on ne devrait pas avoir à me le dire !
Draco serra brusquement les poings.
- Je volais très bien, comme toi, et maintenant, regarde-moi ! J'ai besoin d'aide pour tout !
- C'est faux, tu…
- C'est vrai, insista-t-il, têtu.
Une partie de son esprit se demanda pourquoi il disait tout ça à Harry, mais ça avait brusquement besoin de sortir et il ne pouvait pas s'empêcher de parler.
- Même quand je fais quelque chose par moi-même, un sort, un appareil ou une technique compensatoire rend ça possible, railla-t-il en répétant les termes exacts. Tout ce qu'on fait sans réfléchir, moi je dois y réfléchir ! Sans aide, je ne peux plus rien faire. Je ne peux pas écrire, je ne peux pas marcher, je ne peux pas voler.
Il secoua la tête tandis que le souvenir de cette montée en altitude cet après-midi lui revenait à l'esprit.
- Surtout ne pas pouvoir voler, murmura-t-il. Je n'avais même pas essayé de monter sur un balai depuis l'accident, mais j'avais l'habitude de voler tout le temps, et…
Brusquement, sa gorge se serra et il dut se forcer à finir sa phrase.
- …Et maintenant, je ne peux plus, et…
C'était trop. Retourner dans les airs, faire quelque chose qu'il avait tellement adoré, avait réveillé quelque chose de profondément enfoui : le sentiment de perte qu'il avait essayé de réprimer pendant tant de temps. Il se laissa tomber au sol alors que son sang-froid durement travaillé s'écroulait complètement.
- Pourquoi ? s'exclama-t-il, le son de sa voix s'évanouissant en un sanglot. Je déteste ça ! Je veux voir… tout est devenu si difficile… tu n'as aucune idée de ce que c'est…
De douleur, il commença à arracher l'herbe du sol humide. Il peinait à respirer à cause des sanglots qui lui déchirait la gorge.
- Je ne jouerai plus jamais… et je déteste devoir compter sur les autres… et tu avais raison, je suis seul… tout seul…
Il ne s'était jamais senti plus mal de toute sa vie ; pire encore que quand les médecins lui avaient annoncé leur pronostic. Il s'était refusé à se laisser aller. Il s'était alors contenté de digérer la nouvelle et de tout faire pour que sa vie redevienne la même qu'auparavant. Mais rien n'y avait fait. Sa vie ne serait plus jamais normale ; il resterait dépendant toute sa vie - dépendant de la magie, des appareils, des gens - à la place de la personne fière et puissante qu'il aurait dû être.
Harry avait essayé de dire quelque chose, mais Draco l'avait coupé, incapable d'arrêter de pleurer et peu disposé à entendre ce que l'autre jeune homme avait à lui dire. De longues minutes passèrent, durant lesquelles il tempêta contre cette injustice, laissant enfin échapper tout ce qu'il avait réprimé : son sentiment d'échec, son épuisement, sa colère.
Cependant, lorsque les larmes commencèrent à diminuer, il sentit Harry s'agenouiller à ses côtés et une main chaude lui toucha l'épaule.
- Chuuut. Allez, Draco, murmura le Gryffondor. Ça va aller.
Draco se leva en vacillant pour s'éloigner du réconfort proposé.
- Non ! Non, ça ne va pas aller ! Je serai comme ça éternellement, à lutter jusqu'à la fin !
Il essaya de repousser Harry pour s'enfuir en courant et échapper à cette tristesse et à cette humiliation, mais l'autre jeune homme le rattrapa rapidement.
- Draco, s'il te plaît ! supplia Harry. S'il te plaît… reste ici et parle-moi. Il n'y a personne. Juste nous deux et je te promets que je ne dirai rien à personne.
Il y eut un silence.
- Écoute, je… tu as raison, je ne sais pas ce que c'est. Mais tu ne dois pas garder tout ça pour toi. Dis m'en plus, explique-moi ce que c'est. Peut-être… peut-être que ça pourrait te soulager un peu ?
Il secoua la tête en fouillant dans sa poche pour prendre un mouchoir.
- Ça n'arrangera rien. Je pourrais parler jusqu'à ce que Londubat parvienne à faire correctement une potion, je ne serais toujours pas capable de…
Il se moucha puis prit une profonde respiration, essayant de se ressaisir.
- Ça ne changera rien du tout.
Il y eut un nouveau silence. Draco aurait aimé voir ce que l'autre jeune homme faisait ; il avait l'impression que Harry réfléchissait. Sa main reposait encore sur l'épaule de Draco et ce dernier remarqua distraitement que Harry avait dû enlever ses gants à un moment donné. Encore quelque chose qu'il n'avait pas été capable de voir.
- Ça ne te rendra pas la vue, c'est sûr, finit par dire le Gryffondor. Mais… je sais également par expérience que c'est mille fois plus difficile de faire quelque chose seul plutôt qu'avec des amis. Quand Ron était en colère contre moi pendant le Tournoi des Trois Sorciers… la première épreuve a été beaucoup plus difficile que les autres, vu qu'on s'était réconcilié pour les deux autres. Savoir que quelqu'un te comprend ou que tu peux te plaindre à quelqu'un quand tu as l'impression que la situation ne peut qu'empirer… Je te l'ai déjà dit avant, tu as des gens qui t'entourent. Si tu n'as pas envie de me parler, tu pourrais peut-être parler à tes amis, dans ta Maison.
Draco eut un rire sans joie.
- Tu plaisantes ? Je te l'ai déjà dit avant, on est des Serpentard. Depuis que je suis dans cette Maison, je ne crois pas que qui que ce soit ait déjà confié quelque chose de vraiment personnel à quelqu'un d'autre - excepté peut-être les commérages sur qui couche avec qui.
- Tes parents, alors ?
Il eut un autre rire méprisant.
- Maintenant que je ne peux plus devenir Mangemort, mon père m'a complètement délaissé. Je crois qu'il prépare un autre garçon à prendre ma place - un quatrième année dont les parents ont été envoyés à Azkaban.
- J'aurais dû savoir que tu étais destiné à être Mangemort, marmonna Harry.
Puis, avec curiosité, il demanda :
- Et ta mère ?
- Ma mère s'est mise à angoisser constamment.
Draco fit une grimace.
- Pourquoi crois-tu que je suis comme ça ? C'est à cause d'eux. Je cherche à me surpasser pour prouver à mon père que je n'ai pas besoin de lui pour réussir ma vie et pour empêcher ma mère d'avoir ses vapeurs… ou peu importe l'expression qu'on utilise pour dire ça.
Harry rit doucement.
- Désolé, mais « avoir ses vapeurs » ? Il existe encore des gens qui utilisent cette expression ?
- La preuve, répondit Draco en haussant les épaules.
Il était très fatigué, d'un coup.
Ils restèrent silencieux quelques minutes.
- Je suis désolé, déclara brusquement Harry.
Il se tourna vers sa voix.
- Désolé pour quoi ? demanda-t-il.
Il aurait aimé le voir, se dit-il pour la millionième fois, et non pas avoir à essayer de deviner son expression et la position de son corps uniquement à partir de sa voix.
- Pour t'avoir emmené voler. Tu as dit que tu ne voulais pas, mais je t'ai forcé à le faire quand même. Je pensais que ça serait amusant, et que ça te rappellerait de bons souvenirs.
Il semblait déconfit.
- Je ne voulais pas que ça fasse remonter en toi tous ces mauvais souvenirs.
- Tu n'as rien fait de mal, répondit Draco, fatigué. Alors arrête de te sentir coupable. Je ne sais plus trop où j'en suis, ce n'est pas de ta faute. J'en ai juste marre de ne pas pouvoir faire ce que je veux… je veux dire, je ne peux même pas te voir, alors que tu es assis juste à côté de moi.
Il se leva péniblement.
- Et maintenant que je me suis complètement ridiculisé, je crois que je vais retourner à mon dortoir et essayer d'arrêter de réfléchir.
- Attends.
Il entendit Harry se dépêcher de se lever.
- En réalité, tu peux.
Il se retourna.
- Je peux quoi ?
- Tu peux me voir. Tu ne te rappelles pas ?
Il sentit le Gryffondor lui prendre la main droite et l'amener à son visage.
- Comme ça.
Draco se figea, la main sur la joue de Harry. Il touchait à nouveau ce visage réel, douloureusement familier. Combien de fois avait-il voulu à nouveau 'voir' Harry, plutôt que de se fier uniquement à des souvenirs ? Beaucoup de fois. Mais ce n'était une chose à faire qu'une fois, non ? Ça n'avait été que pour prouver qu'il savait quelle avait été l'expression de Harry sur le moment. Ce n'était pas quelque chose que l'on faisait n'importe quand… « Alors, qu'est-ce que tu as pensé du dernier devoir de Défense Contre Les Forces Du Mal ? Au fait, est-ce que je peux te toucher, pour voir l'expression que tu as en ce moment même ? »
Mais là, Harry lui proposait une occasion de le voir. Encore. Les doigts de Draco frôlèrent, non sans hésitation, la mâchoire de Harry jusqu'à son menton. Il sentit et entendit Harry retirer ses lunettes. Les branches cliquetèrent lorsqu'il les plia. Cette autorisation donnée, Draco se sentit alors libre de saisir l'occasion qui se présentait à lui ; ses mains parcoururent tout le visage du Gryffondor : les sourcils d'abord, puis, sous la frange indisciplinée, le long de la cicatrice jusqu'au nez. Il effleura l'extrémité de ses cils, qu'il se rappelait être noirs, et les lèvres gercées par le vent. Sa bouche avait un pli calme et sérieux, mais il se rappelait l'avoir vu rire, prendre un pli renfrogné, s'ouvrir de surprise et se durcir de détermination. Tout ceci - ses cheveux, sa mâchoire, son nez, sa bouche, sa cicatrice - correspondait au souvenir du Harry qu'il gardait, lui ramenant avec précision certaines images à l'esprit, si vivantes sous ses doigts.
- Je peux essayer ? murmura Harry.
Surpris, Draco retira ses mains.
- Essayer quoi ?
- Je peux… te toucher ? Te voir avec mes mains, de la manière dont tu me vois ?
- Mais tu peux déjà me voir.
- Ce n'est pas la même chose. Tu as dit que je ne savais pas comment c'était. Eh bien… je veux essayer. Est-ce que je peux ?
Draco hésita. Avant de céder.
- D'accord, murmura-t-il. Ferme les yeux.
Il supposa que Harry s'exécuta, parce qu'il sentit des doigts effleurer avec hésitation son cou, comme s'il n'était pas sûr de l'endroit où ils se dirigeaient. Draco se tint parfaitement immobile tandis que le Gryffondor s'orientait, sentant les mains de Harry frôler son visage et suivre le même chemin que celui qu'il avait fait un instant plus tôt. Le front de Draco, ses sourcils, le contour de son nez, puis le creux au-dessus de sa lèvre supérieure. Les doigts de Harry étalèrent quelques larmes restantes sur ses joues. Son toucher était léger, mais il se répercuta profondément dans les entrailles de Draco, comme si Harry caressait son âme aussi bien que ses paupières. Harry ressentait-il la même chose quand Draco le touchait ?
- Tes lèvres sont gercées, finit par murmurer le Gryffondor en effleurant sa bouche d'un doigt.
- Les tiennes aussi, sourit Draco en essayant de ne pas aspirer le doigt de Harry en parlant. À cause du vol.
- Oui, sûrement…
La main revint sur sa joue et s'arrêta là ; sa paume prenant le côté de son visage en coupe. Puis sa main se retira.
Le silence s'étira entre eux. Draco n'était pas sûr de vouloir le briser. C'était un de ces rares moments où plus rien n'existait, plus de fardeaux, plus personne. Juste eux deux.
- Je crois… je crois qu'on devrait y aller, finit par marmonner Harry. Il commence à faire froid.
Draco se rendit alors compte de la fraîcheur de l'air ; il se demanda si le ciel s'était couvert, vu qu'il faisait plus chaud plus tôt dans la journée.
- Oui, allons-y.
Il entendit le léger tintement des lunettes de Harry, que ce dernier avait probablement dû remettre. Il essaya de ne pas envier l'autre jeune homme qui pouvait voir à nouveau.
- Alors, est-ce que tu as appris quelque chose ? demanda-t-il tandis qu'ils commençaient à se diriger vers le château.
- Euh… ton nez dévie légèrement vers la droite.
Cette réponse inattendue provoqua un rire tout aussi inattendu.
- D'accord, d'accord. Ça t'a permis de remarquer mes défauts.
- Ce n'est pas un défaut, insista Harry. C'est juste que je ne l'avais jamais remarqué avant.
Ils arrivèrent au château dans une atmosphère sympathique, avant de se séparer dans le hall d'entrée.
- À lundi, alors.
Ils ne travaillaient pas ensemble les dimanches.
- À lundi, répondit Draco.
Il se rendit compte qu'il était tellement fatigué après les évènements de l'après-midi qu'il serait capable de dormir jusqu'à lundi.
- Écoute, Potter, à propos d'aujourd'hui… Est-ce qu'on peut oublier ce qu'il s'est passé ?
- Si tu veux, répondit lentement Harry. Mais… enfin, ne le prends pas mal… je suis plutôt content de ce qui s'est passé. Beaucoup de choses te préoccupent manifestement.
Draco secoua la tête d'un air piteux. Il aurait ardemment aimé ne pas avoir craqué comme ça.
- J'imagine, marmonna-t-il.
Il commença à se diriger vers les cachots des Serpentard, mais se retourna en direction des pas de Harry.
- Hé, Potter ?
- Oui ?
- Merci.
Pour la balade en balai, pour m'avoir écouté, pour me laisser te voir.
- Pas de quoi.
oo
oo
Note de la traductrice : Et voilà le chapitre 5 ! J'espère qu'il vous a plu, parce qu'il n'aura pas été des plus faciles à traduire...Le prochain chapitre, quant à lui, est déjà disponible sur notre forum (adresse dans notre profil), n'hésitez pas à nous y rejoindre ! :D
Merci à tous pour vos reviews et à bientôt pour la suite !