Déclaration : l'histoire et les personnages de J.K. Rowling lui appartiennent exclusivement

Pour le reste, j'en suis l'unique auteur


Pour que demain ne meure jamais

.

L'aube se lève. Le coq se réveille et monte sur le petit monticule de terre préparé à son effet, prend le maximum d'air et chante aussi fort qu'il le peut. Chaque fois Arthur Weasley savoure cette brillante idée, qui bien entendu est de lui, et dont il n'en est pas peu fier.

- Molinette, n'est-il pas agréable de se lever avec l'énergie du chant du courage ? Sous l'œil sceptique de Molly, épouse et mère accomplie de sept enfants, il ajoute, toi qui aimerais visiter la France, sais-tu que le coq est le symbole de ce vaillant pays allié au notre, d'ailleurs cet animal en est justement le fier représentant et...

- C'est bon Arthur, c'est bon n'en dit pas plus, je savais à quoi m'en tenir en t'épousant, déclare Molly un fin sourire aux lèvres.

Arthur sait qu'il est chanceux d'avoir à ses côtés cette femme, sa femme, charmante créature au tempérament bien trempé, une lionne veillant avec douceur et fermeté sur ses enfants et montrant les crocs si le danger vient à planer sur les siens.

Selon beaucoup, c'est elle qui porte le slip dans le couple. Peu savent qu'Arthur peut se montrer autoritaire, sage et de bon conseil lorsque les temps se font durs, alors elle laisse place au lion qui sort de son sommeil afin de protéger son territoire et la famille qui s'y attache.

Ils étaient tous deux loin d'imaginer que cela arriverait plus vite que prévus, espérant encore profiter des leurs avec le peu de tranquillité que l'on peut demander en ces temps troubles. Car oui, si une famille avait bien de la veine malgré sa pauvreté, c'était eux dont tous les membres n'avaient pas encore eu à souffrir d'une quelconque attaque.

Mais chacun sait qu'il ne faut jamais pousser sa chance au-delà du raisonnable, et Lui plus qu'un autre a retenu cette leçon, Lui qui est le sixième fils, Lui qui constamment devait trouver sa place parmi cette famille, et Lui qui a définitivement prouvé la sienne parmi le groupe leader de la résistance, le célèbre « Trio d'or ».

Vous pensez que, de son vrai nom Ronald Bilius Weasley, n'est qu'un grand dadais avec pour seules forces son courage et sa loyauté, c'est mal le connaître.

N'est-ce pas lui qui a remporté le jeux d'échec grandeur nature du Professeur McGonagall en étant seulement en première année ? Et bientôt il rappellerai à tous quel fin stratège il était.

Mais bien avant cela, l'aurore se dissipe enfin et laisse place à un soleil éclatant. La lande est recouverte d'innombrables fleurs en tout genre, un vent léger les fait danser, les abeilles approchent pour butiner et les oiseaux piaillent à tue-tête.

N'a-t-on jamais rêvé cadre plus idyllique, vraiment mère nature a rempli son rôle à merveille.

Au milieu de l'étendue verdoyante, jure une grotesque caricature d'un épouvantail : fils et frère aimé du clan Weasley, frère de coeur du célèbre survivant Harry Potter, amant adoré d'Hermione Granger… ex-vivant : Lui dont le torse a été scarifié : A LA GLOIRE DE LORD VOLDEMORT

Le rideau de fer tombe.

La guerre du sang est déclarée.


.

Son rôle, elle le connaît par cœur, elle l'a dans la peau, et se remémore malgré tout les paroles de feu Albus Dumbledore.

« - Nul ne doit jamais vous voir Miss Granger, vous connaissez la loi, vous connaissez l'enjeu… il ne faut surtout pas que l'on vous voit. Il est arrivé des choses terribles à ceux qui ont tenté de modifier le passé. »

Mais que peut-il arriver de pire que l'anti-chambre de l'enfer sur terre?

Rien, Hermione Granger n'a plus rien à perdre, Elle et ses compagnons d'infortune, s'il est encore juste de les appeler ainsi.

Et comme seule la douleur l'anime, elle veut revoir une dernière fois les images qui l'ont décidé à mettre de côté tout ce qui faisait sa différence d'avec ses bourreaux, qui peuplent et souillent aujourd'hui l'Europe, le reste du monde n'étant qu'une question de temps.

Anéantir en elle toute pitié, toute chaleur, intégrité, altruisme, et placer dans le noyau qui lui sert désormais de coeur la plus puissante des vengeances et une volonté inébranlable.

Elle regarde la pensine, héritage d'Albus, son très cher Albus, et se décide à y plonger.

Elle y revoit le corps de celui qui fut autrefois son aimé, corps difforme dont ces mangeurs de cadavres n'ont laisser qu'une seule partie de peau intacte, afin qu'il ne soit identifiable non pas par sa famille ou même son meilleure ami, mais par celle qu'il chérissait par-dessus tout.

Un tatouage représentant une loutre couleur chocolat chaud et aux multiples reflets mordorés, la couleur de ses yeux à Elle.

Elle se rappelle de ses pensées en découvrant son corps, qu'il n'est pas possible de faire pire, que de tels monstres n'avaient pas le droit d'exister, mais avant toute chose que jamais elle ne deviendrait comme eux, détruisant en elle tout ce qui la définissait comme un être humain, un être pourvu de sentiments, un être capable de donner et recevoir de l'amour sans compter.

Elle ignorait encore à quel point elle était dans l'erreur. A quel point les bourreaux avaient, avec Elle, un point commun: ces créatures n'ont aucun droit d'exister. Elle et tous ses semblables n'ont qu'un seul droit: celui de subir. Leurs cris retentissant comme une douce mélodie aux oreilles de ces fous, due à la dégénérescence du sang par de nombreux mariages entre mêmes familles.

Et ils proclament avoir le sang pur, ils proclament leur supériorité, alors que même un animal ne se conduirait pas comme eux, preuve encore une foie de leur folie et du mégalomane leur servant de chef suprême.

D'autres souvenirs se succèdent, d'autres images qui n'ont rien à envier à la précédente. Car les prisonniers, qui n'ont pas eu la chance de mourir au combat, ont servi de cobayes ou de défouloirs. Quel est le sombre connard qui a dit que l'Avada est le pire de tous les sorts? Sûrement une personne qui n'a pas souffert.

De nouvelles tortures, différentes de celles habituelles : démodé le doloris, mais pas l'imperium qui gardait son utilité; ce sort a été repoussé jusqu'à ses limites afin de garder cette fois la conscience de l'individu intacte pendant son contrôle.

Puis le corps de sa petite Ginny. Celle considérée aussi comme une traître à son sang. Elle a subi comme chaque Weasley les pires tortures destinées presque exclusivement à leur famille et au troisième cercle de l'Ordre du Phoenix, cercle réunissant les leaders de l'Ordre et ses hommes de confiance.

Ginny, le corps brisé d'une poupée, sexe mutilé pour avoir procréé avec le survivant, violée car traître à son sang, contrairement aux sang-de-bourbes dont il est interdit depuis peu de copuler, sous peine de souillures et donc de traîtrise envers le rang des sang-purs. Enfin le visage disgracié à tout jamais par un sourire d'une oreille à l'autre, la blessure ayant été faite au couteau ensorcelé. Puis d'autres images défilent avec pour victimes Luna Lovegood, Dean Thomas, les jumeaux Crivey et bien d'autres. On ne compte plus.

Vient le dernier souvenir, celui d'un Chemin de traverse éclairé au zénith de la journée par un soleil brûlant, un soleil indifférent aux malheurs des hommes, indifférent à la victoire d'un des deux camps. A la vue de tous, sur un vulgaire piquet, le dernier symbole de l'espoir, la tête d'Harry Potter.

Elle ressort de la pensine, ne verse pas une larme, Elle n'en est plus capable. Cela fait un an, jour pour jour, depuis ce dernier souvenir.

Elle a regardé une dernière fois, pour ne pas oublier, ne pas pardonner.

Pendant son voyage mémoriel, Ils sont arrivés. Tous, sans exception, sont prêts à la suivre où qu'elle aille, quoi qu'il arrive, peu importe ses choix. Ils lui ont donné leur vie, et telle une habile marionnettiste, elle dirige d'une main de fer ses hommes.

Mais avant de les rejoindre, elle transplane une dernière fois dans un lieu qui a bercé son enfance « Rose's Garden ». Autrefois les rires des enfants se mêlaient à la musique du camion de glace et Hermione y allait dès que possible pour y goûter à chaque fois une saveur différente, parler avec le vendeur afin qu'il lui apprenne à fabriquer ces délicieuses sucreries. C'est vrai qu'elle avait déjà l'envie d'apprendre et de comprendre.

Aujourd'hui, elle ne voit plus qu'un terrain dévasté, où les rires ont déserté, où une balançoire grince tristement, et dont il ne reste ici et là que des os humains, souvent issus d'un enfant ; car parmi les innocents à payer de la folie d'un homme, aucune personne n'est épargnée, pas même les plus jeunes.

Elle transplane une nouvelle fois et se retrouve devant Eux.

Tout est fin prêt, les bagages sont rapetissés et rangés dans leurs poches, le plan et ses moindres détails encrés méticuleusement dans chaque cerveau de ses hommes.

« -Nul ne doit jamais vous voir Miss Granger, vous connaissez la loi, vous connaissez l'enjeu… il ne faut surtout pas que l'on vous voie. Il est arrivé des choses graves à ceux qui ont tenté de modifier le passé. »

Soit, Elle est prête à en assumer entièrement les conséquences, bien que pire sort ne pourra jamais lui arriver. Car elle a un secret, gardé jalousement au fond d'elle, pour malgré tout préserver ses compagnons.

Elle regarde une vielle photo jaunis par les années, héritage d'Harry et datant de la première fois où l'Ordre du Phoenix fut rassemblé, lorsque Albus, les Potter, Sirius, Lupin et d'autres étaient encore vivants.

Elle la range dans une de ses poches puis reporte son attention sur ses hommes positionnés en cercle, ses yeux droit dans les leurs chacun leur tour. Pas besoins de mots.

Qui aurait pu prédire que ces quatre-là deviendraient la pire menace de Voldemort.

Je ne peux pas échouer. Je suis le chef. Je dois tenir bon. Il n'y a pas de raison qu'on échoue. Le poids que je porte sur mes épaules… c'est quelque chose que vous ne pouvez pas comprendre!

Une pensée décisive avant d'enclencher le processus du retourneur de temps auteur d'Eux : Hermione Granger, Drago Malefoy, Theodore Nott et Blaise Zabini.

Sur un mur défraîchit, une date entourée à l'encre pourpre sur un calendrier ayant connu des jours meilleurs, la date du jour : 31 octobre 1998. Dans la case de ladite date, une phrase : "Pour que demain ne meure jamais."


.

Note de l'auteur : je sais le prologue est assez violent en lui-même mais il est important de comprendre dans quel état d'esprit se trouve Hermione et l'enfer vécu par les vaincus.

Je vais essayer de me modérer par la suite^^

Merci de me lire ;)