Titre : Sept jours pour te convaincre
Pairing : HP/DM
Rating : M
Avertissement : Cette fic contient des relations sexuelles explicites entre deux charmants jeunes hommes...vous voilà prévenus...
Notes de l'auteur...Voici donc la suite et fin de mon petit OS sans prétention, vous allez comprendre pourquoi Harry a quitté Draco cinq ans plus tôt...
je remercie Hermoni et thepounette pour leurs adorables reviews, je remercie également tous ceux qui ont mis ma fic dans leur favori ou qui l'ont lu tout simplement ...
Gros bisoux à Arwen et à MIE ma béta préférée
Bonne lecture .... N'hésitez à laissez un petit message.... même tout petit ;P... même pour dire que vous n'avez pas aimé...
Bizzz... Ham
Même jour POV DRACO
Ces trois heures de glisse m'ont fait un bien fou, je range le matériel, j'y vois un peu plus clair à présent. Je dois lui dire ce que j'ai ressenti lorsqu'il est parti, et je dois soutirer son pardon peu importe ce qu'il m'en coûtera.
J'entre dans le chalet en dégrafant mon blouson et je m'étonne du froid qui y règne, la cheminée est éteinte et aucun son ne parvient à mes oreilles.
« Harry ? »
Pas de réponse.
Il a dû s'endormir après notre petit intermède, je vais faire réchauffer le déjeuner puis je le secouerai. Je commence par sortir un plat préparé du frigidaire mais une sourde angoisse m'étreint brusquement. Je vais frapper à sa porte en l'appelant une nouvelle fois.
« Harry ? »
J'empoigne la clenche et pénètre vivement dans la petite chambre. Personne !
Ce crétin n'a pas pu s'enfuir c'est impossible, je m'en suis assuré moi-même ! J'embrasse la pièce du regard et quelque chose cloche me semble-t-il, les vêtements chauds ont disparu ! Inquiet, je me rends dans la petite grange où je range mon matériel et il manque une paire de chaussures et des skis. Je peste contre lui, cet imbécile est parti dévaler les pentes seul alors que je sais par Granger qu'il est un piètre skieur.
Merlin ce type est dingue ! Qu'il se débrouille, moi je crève de faim ! Et je ne suis pas un Saint-bernard...
Furieux, je retourne dans la petite cuisine pour me concocter le repas dont mon estomac a le plus grand besoin lorsque la luminosité ambiante déclenche une sonnerie d'alarme dans ma tête.
Je me précipite à la fenêtre et ce que je vois me retourne les sangs. Il neige à présent, le ciel est noir de lourds nuages et les flocons ont commencé à tournoyer en rangs serrés. La température du chalet a baissé de plusieurs degrés et le brouillard ne va pas tarder à tomber. À cette altitude, la visibilité s'amenuise rapidement lorsqu'il se met à neiger. Sans plus réfléchir, j'enfile mon blouson, remplis un petit sac à dos de fruits, barres de céréales et d'une bouteille d'eau.
Puis je chausse mes skis avec fébrilité et commence à descendre lentement en me demandant ce qui a pu le pousser à partir seul alors qu'il ne connaît pas les environs.
Peut-être me cherchait-il ? Auquel cas, il aura pisté mes traces dans la neige.
J'emprunte donc de nouveau le chemin que j'ai suivi plus tôt dans la matinée. Je descends par palier en criant son nom avec régularité, comme je le craignais la brume épaissit et l'humidité vient se coller sur les verres de mes lunettes de protection.
Je m'arrête à plusieurs reprises, l'angoisse commence à me submerger. S'il lui est arrivé le moindre mal, je ne me le pardonnerais jamais.
Au bout de deux longues heures de recherches, je panique et me décide à aller chercher du secours. La nuit est en train de tomber rapidement et bientôt il sera impossible de le retrouver, je suis certain qu'il s'est passé quelque chose ! Je remonte vers le chalet en hurlant son nom toutes les dix secondes, ma voix s'éraille et je me sens désespéré...
« Harryyy !!! »
« Dray... »
Un souffle tout proche de moi, sa voix...
Je tends l'oreille, le cœur battant la chamade.
« HARRY ? »
« Ici Dray... » La voix est faible...
J'essaie de me repérer mais autour de moi l'environnement est cotonneux, la neige étouffe les bruits et je ne dois pas bouger avant de le localiser. Je sais que si je m'éloigne trop je le perdrais au risque de ne pas le retrouver.
Je crie à la cantonade.
« Harry ! Si tu m'entends, essaie de faire du bruit, frappe tes bâtons sur tes skis par exemple. »
Un long silence puis des petits coups réguliers résonnent dans le silence étouffant. Je me dirige sur la gauche à l'aveuglette, vers l'endroit d'où vient le bruit, il grossit à mesure que j'approche et mon cœur se gonfle de soulagement. Au bout d'une vingtaine de mètres, je l'appelle de nouveau et lorsque j'entends sa voix, je me rends compte qu'il est à quelque pas de moi tout au plus.
Enfin, je tombe quasiment sur lui, son corps mince est affalé dans la neige, il grimace douloureusement à ma vue.
« Pas moyen d'être seul Malfoy, faut toujours que tu me colles ! » plaisante-t-il faiblement.
Je me retiens de sourire stupidement et me précipite sur lui.
« Que t'est-il arrivé ? »
Son visage est pâle et il respire difficilement.
« J'ai déchaussé du côté gauche... Je n'avais pas dû bloquer correctement les fixations, le ski est parti, le problème c'est que j'allais un peu vite et je suis cassé la figure... Je crois que j'ai perdu ton ski… » souffle-t-il piteusement.
« Pas grave, c'est arrivé il y a combien de temps ? »
« Peut-être trois heures... Je ne sais pas en fait, mais je commence à ne plus sentir le froid. »
Pas bon signe du tout ça. L'inquiétude m'envahit de nouveau.
Un curieux sifflement s'échappe de ses poumons à chaque expiration, j'essaie d'évaluer les dégâts corporels, de nombreuses coupures entaillent son visage sans doute dues aux branches des sapins. Sa cheville et son pied gauche forme un angle bizarre avec le reste de sa jambe.
« Je dois te ramener au chalet au plus vite ! » dis-je.
« Je ne vais pas réussir à marcher... » Ses traits sont crispés par la souffrance. Je lui fais boire quelques gorgées d'eau pour qu'il ne se déshydrate pas. Il avale avec difficulté.
« Tu as eu la trouille ? » je demande pour le faire parler.
Il ferme à moitié les yeux, épuisé.
« Non... J'ai combattu Voldemort tu ne te souviens pas ? »
Il commence à s'assoupir à cause du froid environnant.
« Réveille-toi Potter ce n'est pas le moment de piquer un roupillon ! »
Je me débarrasse rapidement de mes skis que je plante dans la neige, je les retrouverai plus tard. J'abandonne aussi mon sac à dos et enfile les raquettes qui me permettront de remonter au chalet. .
« POTTER ! OUVRE LES YEUX ! »
« Je ne dors pas... » dit-il la voix pâteuse.
Je me penche vers lui et le prend dans mes bras.
« Harry tu dois m'aider ! Je vais te hisser sur mon dos mais tu dois te tenir à mon cou sinon nous allons tomber tous les deux et je crois que ta cheville n'a vraiment pas besoin de ça ok ? »
Il hoche la tête, je pense qu'il a compris.
Après plusieurs tentatives avortées, j'arrive à le soulever et ses mains se crispent sur mon cou, m'étranglant à moitié.
« Potter... accroche-toi à mon blouson, je ne peux plus respirer ! »
Il se cramponne alors à l'épais duvet puis pose sa tête sur mon épaule.
Je commence ma remontée en ahanant à qui mieux-mieux. Je peste contre moi-même et mon idée stupide d'avoir entourée la montagne d'enchantements divers m'empêchant de me servir de ma baguette lorsque je ne suis pas à l'intérieur du chalet. C'était pour que Harry ne puisse fuir mais je me suis pris à mon propre piège.
Je lui parle sans arrêt pour qu'il ne sombre pas dans l'état comateux qui le guette. Je souffre car il pèse sur mon dos comme un poids mort, parfois j'entends ses gémissements de douleur et je désespère de jamais arriver au chalet. Heureusement, ma bonne connaissance de la montagne me permet de me repérer dans la purée de poix qui nous entoure et après plus d'une heure de cheminement pénible entrecoupé d'arrêts pour que je puisse souffler un peu, nous arrivons enfin à la maison. J'ai brûlé mes dernières forces et alors que je le dépose sur le canapé je m'écroule à ses côtés, exténué.
Je n'ai pourtant pas le loisir de me reposer plus de quelques minutes, Harry a sombré dans l'inconscience depuis un moment déjà. Je me force à me lever et vais rallumer la cheminée, l'air à l'intérieur du chalet est glacial. Je vais chercher des couvertures puis je le déshabille entièrement. Après avoir remis l'articulation en place, j'enduis sa cheville blessée d'un onguent de mon invention et la bande bien serrée. Une fois son corps recouvert de plusieurs épaisseurs de laine et le canapé poussé le plus près possible de la cheminée, je prépare un thé très chaud additionné de potion anti douleur et sucré de miel que je lui fais boire de force à la petite cuillère. L'air ambiant commence à se réchauffer doucement, je prends quelques minutes pour aller me changer à mon tour puis je viens m'asseoir à ses côtés, je caresse les mèches poisseuses qui entoure son visage, je suis mortellement inquiet, j'essaie de le réveiller en tapotant fermement sa joue.
« Harry ! Harry ! Réveille-toi... »
Il n'ouvre pas les yeux mais au bout de quelques minutes sa bouche frémit et je lis sur ses lèvres plus que je ne l'entends...
« T'as la trouille que je crève Malfoy ? »
Soulagé, je l'entoure de mon bras en embrassant furtivement sa tempe.
« Non ! Tu es increvable mon chéri ! »
Je me rends compte alors qu'il grelotte de plus en plus, j'essaie de le frictionner, de resserrer les couvertures autour de lui mais rien n'y fait. Je dois faire remonter sa température corporelle alors je décide en désespoir de cause d'employer les grands moyens.
Je me rends à la salle de bain et remplis la baignoire d'eau très chaude, puis je me déshabille à mon tour, une fois nu et grelottant je vais le chercher. J'entre dans la baignoire en le tenant dans mes bras, je m'assois et le tiens étroitement serré, son dos appuyé contre mon torse, tous deux profondément enfouis dans l'eau bienfaisante qui nous réchauffe petit à petit.
Bientôt, il ne tremble plus et se laisse aller à un bienheureux sommeil. Sa peau reprend une teinte normale et son souffle se fait plus régulier. Je mouille ses cheveux, y étale une noisette de shampoing, je masse et je lave son corps détendu comme celui d'un enfant, je m'autorise à effleurer des endroits qu'il réprouverait probablement et je frémis à ces contacts si sensuels. Troublé, je me risque à fermer les yeux pendant quelques minutes de repos bien mérité en laissant courir doucement mes mains sur sa peau réchauffée, j'embrasse doucement sa tempe en lui murmurant des mots tendres qu'il n'entend pas.
Et mes larmes de soulagement se mêlent à l'eau parfumée du bain.
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
POV HARRY
6ème jour : Explication
Je me réveille au petit matin perclus de douleurs multiples. J'essaie de bouger mais deux bras puissants enroulés autour de moi m'immobilisent.
Mon esprit peine à se souvenir de ce qui s'est passé la veille, ma tête est enserrée dans un étau comme si j'avais abusé de whisky pur feu. Voulant me rendre aux toilettes, je glisse lentement mes jambes hors du lit et pose un pied sur le sol, je pousse un hurlement terrifiant cloué sur place par la souffrance qui irradie de ma jambe gauche, à mes côtés Draco Malfoy se redresse comme un diable qui sort de sa boîte.
« QUOI ? » braille-t-il à son tour encore à moitié endormi.
« Je ...désolé, j'ai mal » je me déteste de prendre cette voix plaintive et ridicule.
Il pose ses yeux sur moi et revenant à la réalité, il me sourit.
« C'est ta cheville, ne bouge pas je vais refaire le bandage... Quoi ? » demande-t-il en voyant mon air ennuyé.
« C'est que... j'ai vraiment envie de me rendre aux toilettes. »
« Ah ça ! » dit-il surpris.
« Je vais t'y emmener. » Il se lève rapidement et je voudrais lui expliquer que j'aimerais me débrouiller seul, lorsque je m'aperçois qu'il est totalement nu.
« Mais... » je bafouille un peu surpris par sa tenue...
Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ?
« Pas de pudibonderie Potter, on se connaît sous toute les coutures tous les deux, alors je peux bien te conduire aux... »
Je pense qu'il remarque seulement mon regard effaré posé sur son corps, il pouffe en silence et saisit un peignoir qui traînait sur une chaise à côté du lit. Après l'avoir enfilé, il éclate de rire.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il ne répond pas à ma question, se contentant de me regarder avec insistance en souriant ironiquement. C'est seulement à ce moment que je me rends compte que je suis aussi nu que lui.
« Ne t'inquiètes pas… » murmure-t-il en s'approchant doucement de moi, il s'assoit sur le lit à mes côtés et dépose un léger baiser sur ma joue.
« Il ne s'est rien passé, à part un bain pris en commun pour que ton corps frigorifié retrouve une température normale, ensuite nous nous sommes couchés sous cette tonne de couvertures et je me suis endormi aussitôt, je n'avais vraiment pas la tête à batifoler, et toi non plus. »
Je fixe ses lèvres, obnubilé, je voudrais tellement que tout recommence que ma gorge se serre de tristesse...
« Tu m'as fait vraiment peur... » ajoute-t-il simplement.
Son regard est grave et je sais qu'il dit vrai, mes souvenirs reviennent, je me rappelle le soulagement que j'ai éprouvé en entendant sa voix et puis les efforts qu'il a dû faire pour me ramener jusqu'au chalet. Je sens encore l'odeur de son cou contre lequel j'avais blotti mon visage.
De nouveau, je dois contenir mon émotion qui a trop envie de se répandre ces temps-ci.
« Tu m'as sauvé la vie… » je souffle.
Il esquisse un vague sourire.
« Je crois qu'on peut dire ça mon chéri. »
Mon cœur bat la chamade, le Mon chéri vient un peu tard et je me le prends dans la figure comme une promesse passée dont j'aurais trop rêvé... je tremble malgré moi.
Il se rapproche un peu, l'air chagriné, et dépose sur mes lèvres un très délicat baiser auquel je ne réponds pas.
« Allez viens je t'emmène à l'endroit où tu brûles de te rendre... »
Il passe vivement ses bras sous mes jambes et autour de ma taille et, me soulevant, il me conduit là où j'aurais vraiment préféré me rendre seul. Ma pudeur en bandoulière je dois également lui demander de l'aide pour faire ma toilette et m'habiller, ensuite il soigne ma cheville à l'aide de potions et de pommades que je le soupçonne confectionner lui-même dans les sous-sols de son manoir.
Après tous ces soins attentifs, il m'apporte une tasse de café et s'assoit à mes côtés sur le petit canapé proche de la cheminée. Je soupire et ferme les yeux un instant, perdu dans ma bulle... je veux pendant quelques minutes croire que ce que je possède à ce moment-là est mon quotidien. Dray et moi en train de partager un moment d'intimité et de tendresse, comme si rien ne s'était passé, comme si nous étions toujours deux...
Sa voix fait éclater la bulle... C'est mieux ainsi... A trop rêver...
« Pourquoi as-tu voulu me suivre hier ? »
« Pour que nous parlions, je pense qu'il est temps que nous ayons une explication Draco... Ensuite j'aimerais vraiment retourner chez moi. »
« Bien ! Par quoi veux-tu commencer ? » demande-t-il abruptement.
Je comprends que le moment de grâce est passé...
« J'en sais rien, je ne sais même plus pourquoi je t'en voulais à ce point... Enfin si... mais le temps a passé et j'aimerais oublier tout ça... »
« Oublier quoi Harry ? Que tu as agi comme un con en partant comme ça, sans prévenir personne, sans aucune explication ? Sans revenir... » lâche-t-il agressif.
« J'avais de bonnes raisons pour le faire, tu ne peux pas le nier ! »
« Quelles bonnes raisons ? Ton égo était à ce point blessé que tu as fui sans essayer de me revoir. Tu sais ce que j'ai pu ressentir lorsque je suis revenu à l'appartement pour t'expliquer le pourquoi des événements ? Cet appart que nous avions partagé pendant deux ans ! Tu ne savais pas que je tenais à toi ? Je ne te l'ai peut être pas suffisamment montré c'est ça ? Tu voulais quoi en plus ? Des déclarations ? Je ne sais pas faire ça et tu le savais Harry, tu le savais ! »
« NON ! Je ne voulais pas de déclaration Draco ! Mais contrairement à ce que tu penses, je n'ai jamais su que tu tenais vraiment à moi ! JAMAIS ! Et, ce que tu n'as pas fait pour nous, m'a fait tellement de mal que ça m'a ouvert les yeux... Nous n'avons jamais cherché la même chose, la relation que nous avions a débuté sur un malentendu, je suis... Laisse tomber, c'est des conneries tout ça ! »
« Je ne laisserai pas tomber, parce que je ne te laisserai pas filer comme la dernière fois ! Sois courageux et gueule un bon coup, dis ce que tu as sur le cœur... Peut-être que je pourrais enfin m'expliquer ! »
« Tu m'as renié Dray, je n'étais rien à tes yeux, en tout cas pas le garçon avec qui tu partageais ta vie... Juste quelqu'un de passage que tu as balayé lorsque tu as repris le cours de ton existence... Quand j'ai appris par Blaise que tu organisais cette fête au manoir pour accueillir tes parents qui sortaient enfin d'Azkaban, je pensais que j'allais partager ce moment avec toi, je savais qu'ils t'avaient terriblement manqué et que cet événement était vraiment important, alors je m'étais préparé ! Pour toi, j'aurais même essayé de supporter ton père ! J'étais confiant, tu m'avais dit qu'ils savaient que nous vivions ensemble... mais tu m'avais menti, tu ne leur avais jamais parlé de nous... de moi... »
Il hausse les épaules, l'air désabusé, puis plante son regard dans le mien.
« Mes parents avaient beaucoup souffert Harry, peu importe ce que tu penses d'eux, ils ont fait d'énormes erreurs c'est vrai, de très mauvais choix aussi, mais pour moi, ils ont tout sacrifié, ils m'ont toujours aimé et protégé, je me devais de leur rendre la pareille, je ne voulais pas les bouleverser... Tu imagines leur réaction ? Ils auraient été anéantis... Je ne leur avais jamais dit que j'étais gay tu comprends... Alors si en plus ils avaient su que je vivais avec toi, mon ennemi juré, celui qui était responsable de tous leurs malheurs. Ils n'auraient pas compris, ils m'auraient abjuré probablement et je n'étais pas prêt à ça... je les aimais ! »
« NON JE NE COMPRENDS PAS !!! » je lui hurle.
« Tu n'as pas de parents, tu ne peux pas comprendre... » lâche-t-il sèchement.
Je suis sidéré par sa remarque, écœuré même...
« Parce que je n'ai pas de parents, parce que je ne suis qu'un putain d'orphelin, je ne peux rien comprendre c'est ça ? » De rage je balance un coup de poing dans un pauvre coussin qui n'a rien demandé.
« Ce n'est pas ce que j'ai dit et tu le sais ! »
« C'est pour ça que tu as joué cette comédie avec Parkinson à cette fête où tu avais malencontreusement oublié de m'inviter ? Pour que ton papa et ta maman pensent que leur fiston allait se ranger avec une gentille fille de leur rang et qu'il allait faire un vrai mariage ? C'est pour qu'ils te croient hétéro que tu as joué cette comédie ? REPONDS MERDE ! »
Il acquiesce blanc comme un linge.
« OK Draco mais après... explique-moi un peu le Après !Pourquoi es-tu resté au manoir avec eux ? Pourquoi ce simulacre de fiançailles ? Pourquoi ces réceptions avec toute la famille Malfoy au grand complet, y compris la branche australienne... POURQUOI ? Je vais te le dire, je ne représentais pour toi qu'un agréable passe-temps lorsque tes parents pourrissaient en prison, tu faisais la fête sans personne pour te donner une ligne de conduite à tenir, une ligne de conduite digne de votre monstrueuse famille de sang pur. Mais lorsque Malfoy père et mère sont revenus la situation a changé... Petit dragon a voulu jouer au fils modèle, il est rentré dans le rang et il a oublié qu'il se tapait le Survivant depuis deux longues années et qu'il aimait cela... C'est ça hein Draco ? C'est ce qui s'est passé ? »
« Tu deviens vulgaire Harry... » murmure-t-il livide.
« Bizarrement, je m'en fous tu vois... »
La colère que je contiens depuis cinq ans me ronge les entrailles et je me sens incapable de ne pas m'énerver, trop de ressentiments, d'amertume, je me hais de réagir comme ça et lui, je l'aime trop pour lui pardonner...
Il était devenu l'avenir auquel je n'avais jamais réfléchi, la vie à laquelle finalement j'aspirais, il était tout ce que je désirais, il était mon premier véritable amour... Et dans ma naïveté, j'y avais cru...
Il reprend la parole froidement.
« Si je suis resté coincé au manoir ces semaines-là, c'est que je n'ai pas pu faire autrement. Mes parents me surveillaient, je crois que mon père commençait se douter de quelque chose... »
« Tu te fiches de moi ? »
Il me foudroie du regard et me coupe la parole avec rudesse.
« Tu penses ce que tu veux je m'en fous, je t'explique c'est tout ! Je crois que je jouais très mal la comédie avec Pansy, elle était une amie mais pas une petite amie, elle avait acceptée de jouer le jeu pour préserver ma tranquillité. On s'était dit qu'au bout de quelque temps on dirait à nos parents respectifs qu'on rompait pour incompatibilité d'humeur et puis on serait repartis chacun de notre côté... Tu me manquais tellement... » ajoute-t-il sur un ton plus bas.
« Pourquoi ça ne s'est pas passé comme ça ? » je l'interroge, sans vouloir me laisser attendrir.
« Parce que cette chère Pansy était plus ou moins amoureuse de moi, je ne l'ai découvert qu'à ce moment-là, et elle a commencé à me coller, trouvant finalement que le jeu en valait peut-être la chandelle. Elle a voulu se persuader que finalement toute cette mascarade était bien réelle, elle s'est imaginée devenir une nouvelle Mme Malfoy... Et moi j'ai paniqué parce que je me trouvais dans une situation inextricable. Alors Blaize est entré dans l'arène, un jour il a coincé Pansy pour lui faire la morale mais ça n'a pas donné le résultat escompté. »
Il triture un coussin le regard dans le vague puis continue :
« Elle m'a coincé Harry, elle était folle de rage, elle m'a dit que si j'annulais cette cérémonie de fiançailles, elle balancerait tout à mes parents. Elle m'a fait du chantage... ça ne devait pas se dérouler de cette façon... »
Je le regarde, mon estomac se révulse, il me donne la nausée.
« Et simplement parce que Pansy t'as fait chanter, tu as obéi, tu t'es fiancé, tu t'es marié... Draco tu t'es marié non d'un chien ! Tu ne pouvais pas les envoyer tous au diable ? »
« Non Harry je ne pouvais pas... parce que... »
« STOP ! ARRETE ! JE T'EN PRIE DRACO ARRETE ! »
Je plaque mes mains sur mes oreilles et je retiens tout... la colère, les larmes de rage qui m'étouffent, je tente de me maîtriser mais maintenant c'est encore pire. J'aurais pu comprendre qu'il me plaque parce qu'il était vaguement amoureux d'elle, mais ces excuses bidon me font vomir... Finalement il m'a toujours menti, Malfoy dans le sang, Serpentard pour toujours... Manipulateur et escroc...Et moi pauvre idiot, je m'y suis laissé prendre.
Il reprend la parole lentement.
« J'ai voulu t'expliquer, je suis revenu à l'appartement mais tu étais parti sans un mot, tu avais enlevé toutes tes affaires et j'ai su qu'à cause de ma lâcheté je t'avais perdu. Mais toi aussi tu as été lâche, Harry, si tu m'avais aimé autant que tu veux le faire croire, tu serais venu au manoir et tu aurais tout foutu en l'air pour que je te revienne. »
Je me sens épuisé brusquement...
« Je me suis battu toute ma vie Draco... Contre les Dursley pour arriver à manger et à vivre même pas décemment, contre Voldemort qui a essayé de me dégommer dès ma première année à Poudlard, contre Dumbledore qui, malgré l'affection qu'il me vouait, m'a toujours manipulé, contre les partisans du Mage qui me haïssaient, contre l'opinion publique qui m'a fustigé pendant plus d'un an en me faisant passer pour dingue alors que je n'avais que quatorze ans, contre toi toujours et encore... contre moi pour accepter la personne que j'étais devenue.
Tu vois, je ne me sentais plus la force de t'obliger à revenir vers moi. Je t'ai laissé à tes choix, bons ou mauvais finalement quelle importance ? Le résultat est le même... »
Un lourd silence s'abat sur le petit chalet.
Tout est dit.
« J'aimerais rentrer chez moi à présent. Tu veux bien m'aider une dernière fois ? »
Il me sourit tristement.
« Il reste encore une journée pour que je puisse te convaincre... »
« Rassure Hermione et Minerva, je viendrais à cette soirée donnée en mon honneur. Pas la peine de s'infliger une journée de plus ensemble. Tu as mené à bien ta mission… » dis-je désabusé.
« Si tu vois ça comme ça... »
« Oui je vois ça comme ça, plus vite je serais rentré chez moi, plus vite je t'oublierais. »
Il opine sans un mot puis se lève et se dirige vers ma chambre.
Je me sens curieusement soulagé et satisfait de lui avoir dit tout ce que j'avais sur le cœur. Pourtant, je ressens aussi un horrible vide que je mettrais probablement beaucoup de temps à combler.
Il revient quelques minutes plus tard, mon blouson coincé sous son bras. Il m'aide à le passer puis me porte une dernière fois pour m'asseoir sur un traineau de bois qui va nous servir à gagner la petite grotte où se trouve le Portoloin. A l'aide de ce dernier, nous retournons rapidement dans mon petit appartement.
Arrivés à destination, il me dépose avec douceur sur mon lit.
« Je vais te refaire ton bandage et te donner une potion pour la nuit, tu auras probablement des difficultés à trouver le sommeil mais demain, tu devrais pouvoir marcher sans trop de problème. »
« Merci. »
« Je vais préparer un repas léger... et ensuite je repartirai. »
J'ai hâte qu'il s'en aille, plus le temps passe et plus je comprends que je vais avoir des difficultés à le laisser me quitter. Je l'entends s'affairer dans ma petite cuisine, le bruit des casseroles décroît doucement puis le sommeil me prend par surprise et je m'endors lourdement.
« Harry ? » une main me secoue, un souffle sur ma joue me chatouille agréablement.
« Hum... »
« Tu veux manger un peu ? »
J'ouvre péniblement les yeux, il est juste devant moi, à quelques centimètres de mon visage, ses cheveux pâles cachent un peu ses yeux mais je devine l'écume derrière le rideau mouvant. Je tends la main et caresse maladroitement sa joue. Il se penche vers moi et m'embrasse tendrement, alors que sa langue cherche la mienne avec avidité, je réponds à sa caresse comme dans un rêve.
Il décolle ses lèvres de ma bouche puis, me regardant longuement, demande :
« Reviens avec moi Harry, je t'en prie... »
Je secoue la tête.
« Je ne peux pas... c'est trop tard… »
« Qu'est-ce que je dois faire pour que tu changes d'avis ? »
« Rien malheureusement, il n'y a rien que tu puisses faire... Je vais me marier Draco ! »
Je pense que lorsque j'étais gamin à Poudlard j'aurais donné ma vie pour voir Draco Malfoy arborer, à cause de moi, cette expression horrifiée sur le visage. Maintenant, je suis seulement affreusement malheureux.
« Quoi ? »
« Je suis désolé, c'est la vérité... Le mariage aura lieu dans deux semaines. »
Je ne sais pas ce qu'il pense à ce moment-là mais je donnerais cher pour en avoir un petit aperçu. Il se redresse mécaniquement, pose le plateau sur le lit puis murmure :
« C'est pour me punir ? »
« Non Dray ce n'est pas du tout ça... »
Son regard est si bouleversé que je ne sais comment lui expliquer. Finalement, je n'en ai pas le temps, il sort précipitamment de la chambre. J'entends la porte claquer et le silence s'abat de nouveau sur moi comme une chape de plomb.
Je fixe le petit plateau dernier vestige de tout ce qu'il a fait pour moi ces deux derniers jours, il y a une petite fiole de potion, une assiette remplie de soupe fumante et un petit morceau de papier plié en quatre. Je le saisi en tremblant, le déplie... et j'éclate en sanglot...
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
POV DRACO
Il va se marier ? Se marier...
Impossible de revenir en arrière à présent.
J'avais trop espéré, beaucoup trop.
Que doit-il penser de ma minable tentative pour le récupérer ?
Comment aurais-je pu lui expliquer que la seule chose qui me tienne vraiment à cœur à présent c'est son bonheur ? Le savoir heureux comblerait tout, parce que je me sens prêt à m'engager pour lui, je me sens fort, disposé à braver le monde entier à condition qu'il soit à moi.
Minable et romantique... Je me fais vomir...
Je l'ai perdu par manque de communication à cause de ma bêtise et de la sienne... Par trop de fierté aussi. Il est temps que j'oublie cette partie de ma vie.
J'ai eu gain de cause malgré tout, il viendra à cette fête. Probablement une dernière épreuve pour nous deux.
Je frappe à la porte.
« Entrez ! » m'intime la voix de cerbère de notre chère directrice.
« Draco ! Je suis ravie que vous soyez revenu... Nous avons deux nouveaux élèves qui nous arrivent tout droit de Durmstrang, vous verrez ils sont très doués en ce qui concerne les Défenses Contre les Forces du Mal, je pense que vous serez satisfait de leur performances... Alors quelles sont les dernières nouvelles ? Harry viendra-t-il pour cette petite rétrospective ? »
Toujours droit au but Minerva, pas de fausses politesses ou de conversations inutiles.
J'acquiesce mollement.
« Oui il a accepté, rassurez-vous votre petite fête aura du succès, le héros du jour sera présent. » dis-je avec une pointe d'acidité.
Elle affiche un air satisfait qui m'exaspère, je vais regagner au plus vite mes appartements, j'ai des cours à préparer, des potions à tester, un cœur à réparer...
Je me lève.
« Au revoir Minerva, j'ai beaucoup de travail à faire pour combler mon absence. »
Je me dirige rapidement vers la porte.
« Professeur ! »
Je me retourne pour voir son sourire bienveillant.
« Oui ? »
« Un problème ? » demande-t-elle doucement.
Je lui rends son sourire.
« Non aucun, tout va bien, merci. » et je sors rapidement de son bureau.
Tout va vraiment bien...
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
POV BLAIZE
Les emmerdes sont toujours pour moi, recoller les morceaux, rabibocher ce qui peut l'être... Consoler mon crétin de copain... Toujours pour moi.
Mais cette fois, c'est en quelque sorte une dernière chance pour lui, pour eux...
C'est pour cette raison que je me retrouve dans cette ville que j'affectionne à attendre stupidement que cette porte s'ouvre et que je m'apprête à raisonner un garçon que je connais bien peu finalement...
Mais comme je ne suis pas dépourvu de bonnes idées, j'ai emmené du renfort...
Je me retourne et le renfort en question est immobilisé au milieu du trottoir le nez en l'air.
« Qu'est-ce que tu fous Weasley ? »
Il baisse la tête et la secoue dédaigneusement.
« C'est la première fois que je viens à Paris, pas terrible finalement. »
J'éclate de rire.
« Ton copain n'habite pas le plus beau des quartiers non plus, je t'inviterai avec Hermione une fois que tout cela sera terminé et je te ferai visiter. »
« Ok, Hermione sera ravie, mais je t'en prie épargne-moi, garde les musées pour la fin sinon je serais obligé d'y retourner trois fois. »
Finalement, ce n'est pas un type désagréable le rouquin, il est même plutôt sympathique quand on fait l'effort de le connaître.
Malgré tout, pour faire bonne figure, je m'impatiente et bougonne.
« On y va ou tu restes planté là ? »
Il presse vivement le bouton de sonnette indiquant gardien avant que j'ai pu ouvrir la bouche... En fait, gardienne serait plus juste.
« Messieurs ? » demande la jeune femme brune qui vient d'entrouvrir la porte de sa loge.
« Bonjour, nous voudrions voir Mr Potter, nous sommes des amis à lui. »
« Troisième étage, porte B. »
« Merci. »
Elle nous dévisage un instant en nous jaugeant discrètement. L'examen doit être positif car elle nous sourit un peu gênée avant de demander :
« Vous connaissez bien Harry ? »
« Je suis son meilleur ami ! » répond crânement Weasley qui ne peut pas s'empêcher de la ramener.
Le visage de la jeune femme s'illumine.
« Je suis contente qu'il ait de la visite, il n'a pas l'air d'aller très bien ces temps-ci, il est tout le temps seul et triste. »
Nous nous fixons Weasley et moi, nous nous comprenons d'un seul regard...
« C'est pour ça que nous venons voir Harry. Merci pour les renseignements ! » Dit le roux en coupant cours à la curiosité bienveillante de la gardienne. Elle hoche la tête d'un air entendu et referme silencieusement la porte de son appartement.
Nous grimpons lentement les étages...
« Nous nous retrouvons avec le même spécimen que celui que nous avons abandonné à Londres. » je grommelle.
« Que Tu as abandonné... que Harry a abandonné... moi je n'abandonne pas Malfoy, je l'ignore ! » rigole le Griffondor.
« Très fin comme remarque ! Je te signale que c'est toi qui étais le plus soucieux lorsque tu l'as vu si déprimé lors de la réunion pour la préparation de la fête de Noël. »
« Ouais c'est vrai, j'ai presque eu pitié, j'espère que Harry n'en est pas arrivé à ce stade... Quels crétins ces deux là ! Voilà c'est ici ! Tu frappes ou c'est moi ? »
«Vas-y, tu es son Meilleur Ami non ?»
Il me tire la langue très effrontément en cognant plusieurs fois sur la porte. Pas de réponse, je frappe à mon tour, toujours rien...
« Vous avez l'intention de bousiller ma porte ? »
En entendant la voix, nous sursautons comme deux gamins confondus en train de faire la connerie du siècle. Derrière nous, l'ex-survivant nous regarde un peu surpris de nous trouver sur son paillasson.
« Harry ! » Le rouquin l'empoigne avec joie et le serre contre sa poitrine, je vois pourtant dans ses yeux toute l'inquiétude qu'il ressent en voyant son ami si pâle et amaigri.
« Ron ? Zabini ? Qu'est-ce que vous foutez là ? »
J'adore être accueilli chaleureusement.
Tout en parlant, il ouvre la porte de son appartement et nous fait signe d'y entrer. Il retire son blouson et se dirige vers ce qui me semble être une cuisine. Il prépare du café sans un mot et va s'effondrer sur un fauteuil en nous examinant avec attention.
« Alors? Vous allez vous décider à me dire ce que vous faîtes ici ? »
Weasley me regarde, il est venu en renfort pour obliger son copain à m'écouter mais c'est moi qui dois m'y coller pour ce qui est du petit sermon.
« On est venu te parler de Draco… » dis-je simplement.
« NON ! Je te stoppe tout de suite Blaize, je ne parlerais de lui ni avec toi, ni avec personne d'autre, s'il pense que je vais t'écouter c'est qu'il est bien naïf ! »
« Et toi tu es là pourquoi ? » demande-t-il au rouquin qui a perdu sa belle assurance.
« Pour la même chose Harry, te parler de Draco... Enfin pas vraiment, je voudrais juste que tu écoutes ce que Blaize veut te dire ! »
Le brun soupire longuement, plus pour contenir sa colère que pour se détendre.
« Écoutez, vous êtes sympas de vous préoccuper de lui mais ça se fera sans moi, je veux juste que vous me fichiez la paix ok ? Et toi Ron je ne savais pas que tu prenais tellement à cœur les intérêts de Malfoy... »
« Si ses intérêts ont quelque chose à voir avec les tiens, alors oui je les prends à cœur ! » répond gravement son ami.
« Bien alors vous pouvez repartir d'où vous venez je n'ai pas l'intention d'alimenter vos fantasmes de psychomages de bazar. Tu me déçois vraiment Ron je pensais que toi au moins tu respecterais ma vie. »
Il nous fait quoi là ? La grande scène des déprimés chroniques ? Ça commence sérieusement à m'énerver... Que se soit mon meilleur ami qui me la joue j'accepte, mais lui, il m'exaspère vraiment !
« Ecoute Potter tu te calmes, et tu écoutes ! C'est tout ce que je t'autorise à faire ok ? »
Il vient se planter devant moi, les mâchoires contractées et me dit juste ...
« Répète un peu Blaize ! »
« POTTER ASSIS ! »
Nous nous tournons vivement vers le rouquin énervé qui vient de cracher l'ordre, je crois que son copain ne l'a jamais entendu lui parler de la sorte vu la tête stupéfaite qu'il arbore.
« Harry tu t'assois, tu écoutes ce que Blaize doit te dire... » reprend l'autre plus doucement.
« Je ne savais pas que vous étiez si copains tous les deux... » ronchonne Potter... histoire d'avoir le dernier mot.
« ...Et tu la boucles ! »
Je décide que c'est à mon tour de prendre la parole, finalement Weasley est plutôt bon comme médiateur, pas des plus fins mais efficace, je le vois à présent sous un jour nouveau.
« Alors primo qu'est-ce que c'est que cette histoire de mariage ? »
« Ca ne vous regarde pas ! » murmure-t-il.
« Ok ça commence mal... alors je vais te raconter ma petite histoire... Nous savons pourquoi tu t'es enfui il y a cinq ans et on ne t'en blâme pas, la situation n'avait rien de facile et tu devais te sentir vraiment mal. Mais tu dois savoir pourquoi Dray a agi comme ça. »
Il me regarde l'air maussade et je le sens prêt à répliquer mais Ronald lui sourit pour l'encourager à m'écouter...
« Voilà ce qui s'est passé, lorsque cette peste de Pansy a décidé de faire cesser leur comédie du parfait petit couple et de se marier réellement avec Dray je suis allé lui parler pour la ramener à la raison. Elle savait pertinemment que Draco et toi partagiez une relation, mais tu comprends pour elle c'était en quelque sorte un rêve de petite fille qui se trouvait à portée de main, alors malgré mes exhortations pour qu'elle lâche prise elle m'a envoyé balader. »
Je le vois fulminer et il réplique blanc de colère.
« Et alors ? Il n'était pas assez grand pour faire ce que bon lui semblait malgré les menaces de cette idiote ? Mais non suis-je bête, comment pouvait il décevoir papa et maman Malfoy en avouant qui il était vraiment ?? Trop de désillusions pour ces braves gens... C'est un lâche un point c'est tout ! Il ne tenait pas suffisamment à moi pour leur tenir tête, et puis ce mariage l'arrangeait bien ! Il devenait enfin un membre reconnu de leur petit monde fermé... Ne lui cherche pas d'excuses Zabini, il n'en a aucune ! »
« Si justement il a une et de taille. »
« Laquelle ? Le pauvre chou rêvait lui aussi d'une belle cérémonie depuis qu'il était petit ? » Ironise-t-il.
« Sa mère ! » dis-je gravement.
« Quoi sa mère ? »
« Lorsque Pansy lui a fait cet odieux chantage au mariage, Narcissa était très malade, en fait elle n'en avait plus pour très longtemps maximum un an ou deux. Elle n'avait pas réussi à se remettre de son séjour à Azkaban, elle y avait contracté un virus qui avait fait beaucoup de dégâts irréparables sur son organisme affaibli. C'est pour cette raison qu'ils ont été libérés avant la fin de leur peine elle et Lucius. Pour qu'elle puisse revoir son fils et finir paisiblement sa vie, compte tenu qu'elle s'était rachetée vers la fin de la guerre. »
Il reste muet devant ma révélation, le bon moment pour le coup de grâce.
« Pansy avait menacé de tout révéler sur Draco s'il ne l'épousait pas, sa vie trouble, son penchant pour les garçons, votre relation à tous les deux... Narcissa n'aurait pas compris, ça l'aurait brisé et aurait certainement hâté sa fin et Draco a voulu la protéger, tu ne peux pas lui reprocher ça Potter. Il a simplement voulu qu'elle termine sa vie sereinement. Il l'aimait. Elle a été vraiment heureuse qu'il se marie, c'est la dernière cérémonie à laquelle elle a assisté avant de mourir. »
« Je ne savais pas qu'elle était morte… » souffle-t-il bouleversé.
« Tu étais parti de toute façon, il était retourné à l'appartement pour essayer de t'expliquer un peu sa position mais tu avais disparu et tu ne lui as jamais donné de nouvelles, qu'espérais-tu ? »
« Lui non plus ne m'a jamais donné de nouvelles... »
Sa voix tremble un peu, il commence seulement à comprendre la situation dans laquelle était Dray. Il me fait pitié parce qu'il a l'air d'avoir reçu un violent coup sur la tête.
« Il ne voulait pas que quelque chose vienne entacher le dernier bonheur de Narcissa, il s'est dit, sûrement à tord, que toi tu serais toujours là et que vous pourriez reprendre le cours votre vie après... Ensuite lorsqu'il s'est aperçu que tu étais vraiment parti, son orgueil démesuré l'a empêché de te supplier de revenir... N'oublie que c'est tout de même un Malfoy. »
« Il y a plus de trois ans qu'elle est morte pourquoi ne m'a-t-il pas recherché ? »
« Il fallait qu'il fasse le ménage dans sa vie, annuler son mariage factice n'a pas été une partie de plaisir, expliquer à son père qu'il était gay, une révélation que Lucius a plutôt mal pris, ensuite se trouver un job, s'installer, devenir adulte... Je t'assure que ces trois dernières années, il en a plutôt bavé. »
« Il ne voit plus son père ? »
« Si, Lucius est ce qu'il est mais il adore son fils alors il essaie d'accepter, de comprendre et depuis quelques mois ils se revoient de temps en temps. C'est encore un peu tendu entre eux mais les choses s'arrangent doucement. »
Ses yeux posent leur regard brillant sur Ronald et sur moi puis il demande :
« Mais pourquoi vous êtes venus me raconter tout ça ? Draco et moi c'est fini et bien fini. »
Sans répondre le rouquin se décide à poser la question qui nous brûle les lèvres.
« Harry qu'est-ce que c'est que cette histoire de mariage ? »
Il sourit tristement.
« Je vais épouser Jenna la jeune femme que vous avez dû voir quand vous êtes arrivés, elle est slovaque et veut adopter une autre nationalité, peu importe dans quel pays, France, Angleterre elle s'en fout, elle ne veut pas que ses petits retournent là-bas, elle n'y a plus aucune famille. Je lui ai donc proposé cet arrangement, un mariage blanc pour que nous ayons tous les deux ce qui nous manque, elle un nouveau pays et moi je serais heureux d'élever Rémi et Juliette, c'est ma seule chance d'être père un jour. »
« Mais enfin Harry tu es complètement dingue, et ta vie à toi qu'est ce que tu en fais ? Et Draco ? Tu l'aimes non ? »
Je confirme Weasley n'est pas un type très délicat.
Il se rembrunit immédiatement.
« Je suis désolé pour ce qui est arrivé à Draco, mais je lui en veux malgré tout et je crois qu'il vaut mieux pour lui comme pour moi ne pas reprendre une relation qui est morte de sa belle mort. »
Il se lève et ajoute l'air désemparé :
« De toute façon dans quelques jours je serai marié, il n'y a donc plus rien à faire pour empêcher ça. »
Je me décide à avoir le mot de la fin.
« Arrête de subir Potter ! Tu as fait ça toute ta vie, assume-toi, fais des choix, fais les bons surtout ! Toi seul est responsable de ton avenir ! Toi seul ! Se sacrifier n'est jamais glorieux... juste très con ! »
Il me fixe bouche bée.
Alors le laissant réfléchir à mon petit speech, j'empoigne le bras de Weasley que j'entraîne à ma suite et nous ressortons du petit appartement pour transplaner vers notre belle Angleterre...
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
POV HARRY
7ème jour: Expiation
Je suis sur ce podium depuis plusieurs heures, exposé comme un morceau de viande sur l'étal du boucher. J'ai fait mon petit discours sur l'honneur, le courage, le sacrifice... je les ai tous remerciés d'avoir été présents et forts à mes côtés, j'ai rendu hommage aux disparus, j'ai encensé l'Ordre au grand complet, enfin j'ai inauguré la grande salle Fred Weasley où seront enseignés l'art des farces et la culture du rire en l'honneur de ce garçon si courageux. Bref, j'ai accompli tout ce que l'on attendait de moi, les applaudissements crépitent et je souris devant les flashs de photographes.
Je suis tout simplement exemplaire, à ceci prêt que mon esprit vagabonde vers d'autres rivages, que mes yeux sondent la foule dense à la recherche d'autres yeux que je n'aperçois pas.
Enfin, Minerva annonce le début des festivités et la fin de mon calvaire. Je suis autorisé à descendre de mon piédestal et chacun me congratule, me touche, m'embrasse, ils ont tous l'impression que je leur appartiens. Molly m'étouffe de son affection débordante tandis qu'Arthur me sourit d'un air désolé, George me gratifie d'une étreinte muette et émue... Et Ron ce crétin se fiche ouvertement de moi lorsqu'Hermione me remercie d'être venu sans contrainte aucune...
Je suis heureux d'être là, je les aime tous, pendant ces cinq années ils m'ont manqué.
« Tu as l'air de chercher quelque chose ou quelqu'un Potter… » murmure-t-on à mon oreille, je me retourne et me heurte à Blaize qui me regarde d'un air entendu.
« Où est-il ? » je demande le cœur battant la chamade.
« Qui ? »
Je hausse les épaules, il est insupportable quand il s'y met et je manque de patience ce soir.
« Peut-être sous le sapin… » se marre-t-il.
« Zabini ? »
« Honnêtement je n'en sais rien, cherche le toi-même, tu arrives à la fin de ta quête Harry ! »
Je m'éloigne pour sortir de la grande salle discrètement sans me faire harponner par un admirateur quelconque.
« Harry ? »
Je me retourne.
« ...je suis content que tu ai pris ton avenir en main. »
Moi aussi, Blaize, moi aussi.
Je presse le pas, le manque se fait sentir à présent, étouffant, douloureux.
J'arpente les couloirs, visite les salles de classe une à une, monte dans les tours, explore les dortoirs, descends aux cuisines puis m'égare dans les cachots. Malgré tout, au bout de deux heures je n'ai toujours pas entrevu les cheveux pâles et la silhouette longiligne. Je commence à très légèrement angoisser.
Je file dans le parc, mais il ne se trouve ni sur le terrain, ni dans les vestiaires de quidditch, ni même près du lac...
Il n'est pas venu...
Je me sens brusquement de trop, je n'ai plus ma place dans cet endroit s'il ne s'y trouve pas alors j'empoigne ma veste et je me rends à Pré-au-Lard le cœur en bandoulière, j'entre au Chaudron qui est quasiment abandonné à cette heure tardive et je commande une Bièraubeurre que je sirote l'esprit vide.
« Tu bois seul Potter ? Pas envie d'un peu de compagnie ? »
Ma poitrine va exploser.
Je ne me retourne pas, les inflexions nonchalantes de cette voix je les connais trop bien. J'essaie de maîtriser le tremblement de soulagement qui m'agite.
« Assied-toi Malfoy... Trinquons ensemble, c'est Noël après tout ! »
Il prend place juste en face de moi, s'assoit avec cette grâce étudiée que je lui connais depuis toujours.
« Content de m'avoir retrouvé ? » demande-t-il l'air crâne.
« Je ne te cherchais pas. » je réponds de mauvaise foi.
« Ce n'est pas ce qu'on m'a dit. »
« Zabini raconte n'importe quoi ! »
« Je n'ai pas parlé de Blaize... Pourquoi es-tu revenu ? »
« La fête tu ne te souviens pas...et… »
« Et ? »
« Tu as encore une journée pour me convaincre... » dis-je négligemment.
Je le regarde attentivement, ses yeux frisent un peu comme lorsqu'il a envie de rire, j'adore cette expression de gamin frondeur... je finis par éclater de rire et lui aussi. Nous partageons pourtant plus qu'un fou rire, nous avons ouvert la soupape de cinq ans de souffrance et de manque.
Soudain redevenu sérieux, il glisse sa main sur la table et saisit la mienne, je soupire de contentement lorsque son pouce caresse lentement ma peau. J'aimerais lui expliquer tout ce que je ressens mais j'ai la crainte de craquer misérablement alors je me contente de le regarder encore et encore. Il porte ma main à sa bouche embrasse furtivement ma paume ouverte et murmure.
« T'inquiète pas, je sais... »
Bien sûr qu'il sait, nous n'avons jamais eu besoin de mots pour communiquer.
« Viens… » dit-il en se levant et en me tirant vers lui
« Nous allons retourner là-bas et je te ferais visiter mes appartements. »
« Oui j'aimerais beaucoup ça je crois ! »
Il enlace ma taille, dépose un léger baiser à la base de mon cou et je me hausse un peu sur la pointe des pieds pour affleurer les lèvres qui m'ont tellement manqué.
Nous traversons lentement la forêt dans la nuit et le froid pour remonter au château, nous avons souvent fait ce trajet lorsque nous étions gamins, en nous chipotant, en nous engueulant, en nous battant parfois... je souris dans le noir à ces souvenirs.
« Pourquoi tu souris ? » demande-t-il, je ne sais pas comment il a fait pour deviner, peut-être est-il un peu sorcier...
« Je repensais à nous, gamins et insupportables, toujours en train de nous battre, de nous insulter... »
« Normal... tu étais déjà amoureux de moi ! » Frime-t-il.
« Non... »
« Mais si Potter ! Mon charme a agi dès la première fois où tu m'as vu chez la vieille Guipure ! »
« Pas du tout je trouvais que tu étais un sale petit con prétentieux ! »
« Oui mais si attirant... » susurre-t-il l'air extatique.
« Tu es toujours un petit con prétentieux ! »
« Je le suis ! Enfin non, je suis un grand con prétentieux, n'est-ce pas mon poussin ? » se moque-t-il en se penchant exagérément vers moi.
« Imbécile, fiche-toi encore de ma taille et tu visiteras tes appartements tout seul ! » dis-je menaçant.
« Non ! Ne dis pas ça, tu me tues ! » Et ce crétin de Serpentard s'écroule à mes pieds, la main sur sa poitrine, simulant un évanouissement du plus bel effet.
J'éclate de rire quand un claquement violent résonne au dessus de la forêt nous faisant brusquement relever la tête avec appréhension.
Des milliers de petites lumières irradient le ciel, d'autres embrasent les bois environnant, la scène est incroyable.
« Un feu d'artifice en ton honneur Harry… » murmure-t-il tendrement à mon oreille. Ses deux bras m'enlacent alors que nous nous appuyons, pour admirer le spectacle, contre la barrière de bois qui délimite les boqueteaux du parc.
Fasciné je n'ai d'yeux que pour ces merveilleuses prouesses pyrotechniques. Comme un gosse je me saoule des feux follets animés qui dansent au dessus de nos têtes, je m'enflamme enthousiasmé par les étoiles filantes qui sillonnent les ténèbres ambiantes, derrière moi le corps chaud qui me tient étroitement enlacé brûle aussi... mais sûrement pas pour les mêmes raisons.
Je le sens frotter doucement une proéminence très reconnaissable contre l'étoffe tendue de mon pantalon alors que ses dents et sa langue attaquent sensuellement ma nuque.
« Dray... » je gémis.
« Profite mon cœur, ne fais pas attention à moi… » souffle-t-il en faufilant ses mains sous mon blouson épais, puis sous le pull que je porte à même la peau, ses doigts brûlants courent sur mon dos et mon ventre et je frissonne à présent.
Les déflagrations de plus en plus fortes continuent de claquer dans l'obscurité mais mon attention diminue au fur et à mesure que ses caresses se précisent. Je me cambre et frotte mes fesses plus fermement contre cette promesse de plaisir qu'il me tend. Je sens son bassin qui se plaque tout contre moi et ses mains qui à présent me débarrassent de mon blouson et relèvent doucement la laine du chandail, je tremble un peu, pourtant bizarrement je n'ai pas froid... Je comprends, en voyant le léger halo doré nous entourant qu'il a invoqué une bulle de chaleur au cœur de cette nuit de décembre, pour nous protéger des températures hivernales.
Il respire rapidement et continue à caresser mon torse avec fébrilité, ses doigts jouent avec mes tétons qu'il fait rouler entre son pouce et son index avant de me retourner vers lui et de les prendre dans sa bouche, cette fois sa langue s'enroule lascivement autour de mes boutons de chair induisant en dessous de ma ceinture une douloureuse érection qui me fait feuler d'anticipation.
« Embrasse-moi… » je murmure.
Il remonte vers mon visage, l'entoure de ses paumes et dévore mes lèvres de piquants baisers sans jamais me pénétrer de sa langue qui joue vicieusement à cache-cache avec la mienne impatiente et frustrée.
« Dray ... »
Il rit silencieusement devant mon désir inassouvi et prend enfin ma bouche dans sa totalité, nos langues se mélangent, nos salives se partagent et je goûte à sa fragrance particulière suave et acidulée à la fois, un concentré de lui. Les baisers qui nous coupent la respiration sont faits tout à la fois de retenue et de précipitation. Je repousse à mon tour son encombrant manteau et déboutonne la couteuse chemise qui bientôt n'est plus qu'un chiffon disgracieux. Mes mains courent sur la chair douce et en reconnaissent intuitivement chaque parcelle, chaque cellule vive.
Il fait glisser le pull moelleux qui me tenait chaud et dégrafe les boutons de mon pantalon. Ses doigts avides plongent au cœur du vêtement et passent entre l'étoffe épaisse et le tissu plus fin du boxer, ils pressent doucement ma virilité tendue qui palpite sous ses caresses lancinantes.
Je déglutis difficilement, l'excitation s'empare de chaque fragment de mon corps et me fait tourner la tête. Torse nu à présent, nous nous frottons avec volupté et nous câlinons peau contre peau, affamés de ce contact dont nous avons été privés pendant si longtemps.
Il me débarrasse par je ne sais quel subterfuge du pantalon qui enserrait mes hanches. Et appuie plus fermement sur mon érection qui ne demande que cela. Mon caleçon importun glisse lentement sur mes cuisses et Draco à son tour sans me quitter du regard descend lentement le long de mon corps, sa langue traçant un long sillon humide de mes tétons à mon désir brûlant. Il cajole mes bourses tendues de ses doigts inquisiteurs et sa langue mutine effleure mon gland dressé avec trop de légèreté à mon goût. Je grogne de frustration et d'envie en fermant les yeux, un petit rire de gorge m'apprend qu'il se moque gentiment mais je n'ai pas le temps de lui en faire la remarque que je me sens happé par la plus délicieuse des moiteurs, un antre chaud et humide aspire ma virilité qui est longuement pourléchée sur toute sa longueur, je crois m'évanouir sous la torture de sa bouche qui m'explore, me touche, me désire, la pointe de sa langue agace chaque atome, chaque terminaison nerveuse de mon pénis et fou de désir je tend mon bassin en avant pour avoir encore plus de contact et de sensations. Il accélère imperceptiblement son va et vient en contractant l'intérieur de ses joues sur ma chair frémissante et je sais que la jouissance qui est en train de monter au creux de mes reins va bientôt exploser.
Je veux le prévenir mais il appuie fermement ses mains sur mes fesses pour m'enfoncer plus profondément dans sa gorge. Un spasme me submerge, puis un autre et encore un et je me répands, ravagé de plaisir, dans sa bouche accueillante.
Je peine à retrouver ma respiration et je n'ose ouvrir mes yeux, je me sens épuisé et si merveilleusement bien.
Un long baiser me prend par surprise et me fait goûter ma semence sur ses lèvres.
« Doux et sucré, je t'aurais reconnu entre mille mon amour… » chuchote-t-il à mon oreille.
Je me sens rougir de gêne à sa remarque et je me blottis contre son épaule. Alors il me câline longuement en faisant courir ses mains sur ma peau enfiévrée.
Au dessus de nous, la nuit s'illumine de ces merveilleuses couleurs qui explosent à l'unisson de notre union et nous parent d'un manteau de lumières féeriques.
Tout en continuant à m'embrasser, il me retourne et me pousse alangui contre la barrière de bois, comprenant son envie je me penche et m'y appuie, cambrant mon dos et tendant mes fesses qu'il caresse avec attention. Il prépare doucement le terrain et je gémis en sentant l'intrusion de ses doigts qui longuement bougent à l'intérieur de mon corps. Ses caresses me rendent fou et je n'aspire plus qu'à le sentir en moi, totalement, abandonné et vibrant.
« Viens… » je murmure dans un souffle.
Docile, il se positionne.
Le contact de sa virilité contre mon intimité m'embrase brusquement, il n'a pas le temps de me pénétrer que d'un coup de rein je m'empale sur le pieux de chair, sans sommation. Il brame de surprise et se met aussitôt à se mouvoir en lentes et profondes poussées, chacune d'elles me pénètre plus intimement, plus totalement. La respiration saccadée, il accélère ses mouvements et bientôt me possède avec force et détermination, son bassin frappant durement contre mes fesses, ses ongles s'incrustant dans la peau sensible de mes hanches. Je m'entends gémir bruyamment alors qu'il trouve le point exact au creux de mon corps, celui qui me fait décoller, submergé par la jouissance et les millions d'étincelles et de picotements qui prennent possession de mon ventre.
Je sens cette dure hampe de chair qui me remplit, me prend, me fait sien et nos mouvements se marient à la perfection, retrouvant l'accord divin qui était le nôtre autrefois.
Nos sens sont à présent au paroxysme de leur plaisir, son torse se colle contre mon dos et nous fusionnons totalement alors que sa main inquisitrice empoigne ma virilité à nouveau gonflée de désir et commence à lui imprimer des impulsions en parfaite harmonie avec celles de nos deux corps ruisselants de sueur.
Au dessus de nous le festival arrive à son exacerbation merveilleuse et colorée. Et, alors que des centaines de fusées libèrent dans la nuit claire l'incroyable déflagration d'étoiles miroitantes du bouquet final, nous explosons de concert, emportés par la passion, lui au creux de mon corps assouvi et moi dans sa main complice succombant à la tourmente de ses doigts caressants.
Nous nous écroulons dans les bras l'un de l'autre, ivres de jouissance et pour la première fois depuis cinq ans nous nous sentons de nouveau complets.
Après un long moment de tendresse pendant lequel la décrue de notre orgasme nous laisse exténués, nous nous rhabillons en silence entrecoupant chaque geste de chauds baisers, d'effleurements délicats. Puis nous tenant étroitement enlacés, nous remontons lentement l'allée qui nous mènera vers le sommeil bienfaisant dont nous avons le plus grand besoin.
Sur les pelouses devant le château, une foule dense se disperse après avoir admiré le merveilleux spectacle donné ce soir.
Blaize et Ron viennent à notre rencontre en souriant.
« Tu l'as trouvé finalement ! » me dit le Serpentard.
J'acquiesce en souriant stupidement.
« Dommage que vous n'ayez pas vu le feu d'artifice, c'était vraiment magnifique ! » nous apprend mon meilleur ami.
« On l'a vu Ron, nous nous sommes arrêtés pour le regarder et c'est vrai qu'il était incroyable ! » je réponds.
« Tu as été tellement impressionné que tu en as remis ton pull à l'envers Potter ! » fait remarquer Blaize le regard pétillant.
Gêné, je surprends immédiatement les yeux de Ron sur le dit pull, il réprime à son tour un sourire bien mal venu. Levant les yeux vers Draco, je m'aperçois qu'il arbore le même visage épanoui. Ils me fixent tous les trois puis éclatent de rire dans un bel ensemble, je hausse les épaules et m'éloigne de leur petit groupe dédaigneusement en leur lançant :
« Devenez adulte, il est temps ! »
Ce qui ne fait que redoubler leur hilarité.
Je m'engage dans l'escalier et gravis quelques marches lorsqu'un bras entoure mes épaules.
« Laisse-moi Malfoy... »
« Ce n'est que moi... » murmure Zabini en déposant un léger baiser sur mon front.
« Je voulais juste te dire merci, il avait vraiment besoin de toi... »
Je ne réponds pas mais hoche la tête en signe de connivence alors qu'il s'éloigne.
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
Même jour POV DRACO
Arrivé sur le perron je le rattrape... l'homme par qui tout est arrivé...
« Prêt à te perdre dans mes appartements ? » je demande en l'enlaçant avec possessivité. Il me regarde, étonné par tant d'effusions en public. Des regards un peu surpris nous croisent mais rien qui ne soit insupportable.
« Ils s'habitueront... » me rassure-t-il.
Nous descendons dans les cachots où se trouve le logement qui m'est dévolu ainsi que mon bureau et mon laboratoire. Devant la cheminée du petit salon traîne un énorme tas de coussin sur lequel il se laisse tomber en soupirant.
Je viens le rejoindre et nous nous blottissons sans un mot l'un contre l'autre devant les bûches embrasées. Je pose mes lèvres sur mes cheveux et doucement il perd pied...
« Pourquoi as-tu changé d'avis ? » je demande.
Il rouvre un œil incertain.
« Pour toi... »
« Et ce mariage ? C'était faux ? »
Il se redresse un peu.
« Non, je ne mens jamais. »
« Alors ? »
« Quelqu'un m'a dit que se sacrifier était très con et que j'étais seul responsable de mon avenir... » Il regarde les flammes un peu perdu.
« C'est une personne de bons conseils » dis-je doucement.
« Oui... de très bons conseils... »
Ses émeraudes me questionnent... Puis il se redresse.
« Au fait, j'ai un cadeau pour toi, c'est Noël après tout ! »
Il se lève prestement fouille dans les poches de son blouson et me tend un petit morceau de papier plié en quatre et un peu froissé.
Je le saisis gravement, le déplie et lis juste un Oui griffonné à la hâte.
« Oui ? » je demande bouleversé.
« Oui ! » affirme-t-il avec détermination, ses iris brillants dans le reflet des flammes.
Je le prends dans mes bras, ému et soulagé, je vais pouvoir vivre ma vie moi aussi, penser à l'avenir.
Il y aura un Nous.
Je le regarde intensément.
« Ça va quand même poser quelques problèmes non ? »
« Lesquels ? » demande-t-il naïvement.
« Toi à Paris, moi ici, ça ne va pas me convenir Harry. »
« Ah ça ! » il suçote sa lèvre et je suis hypnotisé par ce geste.
J'attends la suite.
« Bien je pourrais revenir ici, travailler peut être... »
« Comme professeur ? »
« Oui mais le poste pour la DCFM est déjà pris et je ne sais pas ce que je pourrais enseigner d'autre. »
« Il pourrait se libérer ce poste... si tu reviens… »
« Non je ne veux pas que... »
« Ecoute avant de dire non ! »
Il pince ses lèvres et plisse joliment son nez, je ferme un instant les yeux, il faut que je me retienne pour ne pas lui sauter dessus...
« Voilà, le poste de professeur de potion va bientôt se libérer, il me conviendrait mieux je crois, j'ai besoin de calme et de concentration, travailler dans mon labo me plairait bien plus que m'entraîner sur le terrain avec des gamins braillards et insupportables. »
Il éclate de rire et je fronce les sourcils pour comprendre ce que j'ai pu dire de si drôle.
« Tu parles comme Séverus à présent ! »
Je lève les yeux au ciel. Puis lui demande :
« Alors ? Tu serais d'accord ? »
« Oui, mais il faut avant tout en parler avec Minerva. »
« C'est fait... Tu commences lundi ! » je lui assène.
Il se redresse comme un diable sortant de sa boîte.
« Hein ? »
« Je me suis occupé de ça quand j'ai compris que tu allais revenir... »
« Tu ne savais pas si j'allais dire oui. » s'étonne-t-il.
« Je pensais bien que mon charme allait agir, tu n'as jamais pu y résister ! » dis-je négligemment.
« Andouille ! »
« Crétin ! »
Je me jette sur lui et le musèle de mes lèvres sinon nous allons nous insulter jusqu'au bout de la nuit et j'ai un programme bien plus intéressant à lui proposer.
*******************
Le sommeil me fuit cette nuit, sans doute ce trop plein de bonheur qui explose au creux de ma poitrine.
Allongé à ses côtés, alors qu'il dort paisiblement, je caresse une mèche brune qui tombe sur ses yeux à la couleur si reptilienne, mon serpent égaré au milieu des griffons, mon improbable promis...
Moi aussi j'ai repris les rênes de ma vie et mon avenir.
J'ai une seconde chance, elle a pour nom Harry.
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
Fiez-vous aux rêves car en eux est cachée la porte de l'éternité...
K GIBRAN