Auteur : Tigrou19
Disclaimer (parce que je ne l'ai mis qu'une fois dans ce recueil…) : Hikaru no Go ne m'appartient en rien. Tout est la propriété de son mangaka, de son scénariste et de son réalisateur ; respectivement Obata Takeshi, Hotta Yumi et Nishizawa Susumu. Je ne gagne pas d'argent avec ce que j'écris.
Note : Alors voilà… Je sais que j'avais promis quelque chose de plus long qu'un drabble, et je dois avouer que je pensais que ce serait bien plus long que ce que c'est réellement. Seulement, pour moi, cet épilogue se suffit à lui-même et il ne sert à rien d'en rajouter. Une lectrice (ou un lecteur ?) m'a demandé si je comptais vous faire part des réactions de l'entourage d'Akira et Hikaru concernant leur mise en couple. J'en avais l'intention, mais plus maintenant… Sauf si réellement cela vous tient à cœur, auquel cas cela se fera sous forme d'une séquelle en format OS. J'ai été heureuse de voir votre enthousiasme à chaque nouveau drabble, et je suis fière d'avoir mené à bien ce recueil même si cela n'est pas grand-chose. Il s'agit là de ma première véritable « fiction », et cela me fait bizarre de penser que cet épilogue est le dernier update. Merci à vous pour votre soutien, pour vos reviews et la joie qu'elles m'ont apportée.
Bonne lecture !
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xXx Epilogue xXx
xXx La fin d'une ère, le commencement d'une autre… xXx
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« Joue avec moi ! », crie-t-il lorsqu'il arrive au club de Toya Meijin, essoufflé.
Les gens autour de lui se retournent, l'observent avec désappointement, mais Hikaru s'en moque. Sans regard à lui est fiché dans celui d'Akira, et il le supplie mentalement de lui accorder sa faveur. Le jeune joueur voit son homologue hésiter ; il doit certainement se demander si jouer une dernière partie est une bonne chose ou non. Puis, finalement, il voit ses prunelles s'enflammer. Le cœur d'Hikaru bat la chamade dans sa poitrine ; Akira a accepté.
Alors qu'il prend place en face du garçon, Hikaru sait que s'il refait les mêmes erreurs qu'auparavant, les conséquences en seront désastreuses, cette fois-ci. Après tout, par deux fois, Akira a fait un pas en avant. En réponse, par deux fois, Hikaru a pris la fuite. Et comme on dit : jamais deux sans trois. Mais cette fois-ci… Oui ; cette fois-ci, Hikaru n'a pas l'intention de commettre à nouveau les mêmes bêtises.
Akira fait Nigiri, il obtient les blancs. Alors, brusquement sous tension, Hikaru expire longuement pour se calmer et ferme les yeux. Ses mains sont crispées sur la table ; Akira le voit mais ne dit rien. Il attend, lui aussi tendu et – il doit se l'avouer – impatient de disputer la partie de sa vie. Car c'est ce qu'il pense qu'elle est.
Pour n'importe quelle personne extérieure, cette partie passerait pour être une partie de réconciliation après un énorme clash. Mais Akira et Hikaru, eux, savent que c'est bien plus que cela. Pour Akira, c'est un moyen détourné pour mettre fin à quelque chose qui n'a même jamais commencé ; pour Hikaru, c'est un moyen détourné de rattraper ses conneries passées et de prendre un nouveau départ. Avec Akira, de préférence.
« Bonne partie. »
Enfin, la main d'Hikaru bouge et attrape une pierre noire. De l'autre côté de la table, Akira a les mains moites.
« Bonne partie. »
Puis la pierre finit par être posée sur le Goban et, presque aussitôt, une seconde – blanche, celle-ci – vient la rejoindre. Le duel vient de commencer, et l'envie de vaincre brille dans le regard des deux adversaires.
Les coups s'enchaînent et très vite, le haut niveau s'installe. Après tout, quoi de plus naturel ? Les deux garçons se battent pour ce qu'ils veulent obtenir. La victoire sur l'autre, et par là même… La liberté.
Le territoire de jeu libre se réduit de plus en plus. Hikaru pose une autre pierre. Si Akira le suit, il tombera dans son piège ; s'il ne le fait pas, il est mort. Cependant, le coup est subtilement joué, voir la feinte est difficile. Mais Hikaru ne doute pas qu'Akira est excellent. D'ailleurs, le jeune professionnel prend tout son temps pour réfléchir, et Hikaru sue à grosses gouttes. Sa main hésite : il a vu. Il sait qu'il a le choix entre la victoire et la défaite, et doute. Akira a la possibilité de s'en sortir mais, malgré tout, il est intrigué par la présence d'Hikaru au club.
Puis elle arrive. La réponse tant attendue.
Accompagnée d'un soupir, la pierre se pose sur le Goban à l'endroit exact où Hikaru l'attendait. Son cœur s'emballe et il s'empresse de refermer le piège autour d'Akira. Il a gagné…
La partie se termine dans un climat bien plus détendu que précédemment et, lorsqu'enfin Akira prononce les mots fatidiques, un sourire fleurit sur le visage d'Hikaru… Avant de brusquement disparaître lorsqu'il voit des larmes couler sur les joues de son rival.
Alors, tous les mots qu'il aurait voulu lui dire restent bloqués dans sa gorge et, tout ce qu'il peut faire, c'est se lever pour tenter de prendre Akira dans ses bras. Seulement, le garçon est fier ; il ne se laisse pas approcher. Il continue de pleurer en silence, jusqu'à ce qu'Hikaru entende murmurer à travers ses sanglots.
« J'en ai marre… »
Dans un geste défensif, Akira enroule ses bras autour de lui et le laisse glisser contre le mur.
« J'en ai marre, Shindô… », répète-t-il en reniflant.
Hikaru reste pétrifié devant cette scène, ne sachant pas quoi dire ni quoi faire. Akira le repoussera s'il tente quoique ce soit, comme il l'a fait quelques secondes juste avant.
« Ne peux-tu donc pas me laisser vivre en paix ? », murmure Akira.
Le cœur d'Hikaru se fige dans sa poitrine. Une boule se forme dans sa gorge. Il serre les dents, ouvre la bouche, mais rien ne sort.
« Pourquoi est-ce que tu me poursuis, comme ça ? », continue Akira. « Qu'est-ce que je t'ai fait ? »
Hikaru tente de l'apaiser en lui disant qu'il ne lui a rien fait, qu'il ne fait pas exprès de le blesser mais aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres. Alors, faible, Akira se remet sur ses pieds et encre son regard au sien. Ses yeux brillent de tristesse et de peine.
« J'en ai marre, Shindô. », assène-t-il fermement. « Marre de t'attendre ; marre de te voir prendre la fuite à chaque pas que je fais un pas dans ta direction. Et aujourd'hui, alors que j'avais la possibilité de mettre fin à ce simulacre de relation, tu te pointes la bouche en cœur en pensant que… Que… Alors quoi ? Qu'est-ce que je dois faire ? »
Les lèvres d'Hikaru sont sèches.
« Tu ne peux pas me le dire, hein ? », questionne-t-il, plein de hargne. « Peux-tu au moins me dire pourquoi tu es venu me voir, aujourd'hui !? »
Hikaru serre les poings. Puis, lentement, il tend la main vers le Goban et les boites contenant les pierres. Il en ouvre une et, silencieusement, une à une, pose les pierres sur le Goban. Akira fronce les sourcils d'incompréhension mais, au fur et à mesure que le nombre de pierres augmente, il écarquille les yeux.
Lorsque qu'Hikaru s'arrête, toujours aussi muet, ses joues sont légèrement colorées et il baisse la tête. Akira est stupéfait et ne sait plus quoi penser ni quoi dire. Les secondes passent, formant des minutes et, à nouveau, la tension envahit les deux adolescents. Lorsque l'un des deux retrouve la parole, sa voix est rauque.
« Alors… Qu'en dis-tu ? », questionne Hikaru.
Akira sourit quelque peu, et le laisse mariner le temps de trouver ses paroles exactes. Puis elle arrive enfin. La délivrance.
« Tu en auras mis, du temps… », souffle-t-il. « Crétin… »
Hikaru relève la tête.
« Que les choses soient claires. Je ne veux plus être ton ami. », déclare-t-il. « Je veux plus. Et je me disais… Ce qui a commencé avec le go doit se terminer avec le Go. C'est la raison de ma présence en ces lieux aujourd'hui. Je suis désolé d'avoir agi comme un imbécile. Je sais que je t'ai fait de la peine ; ce n'était pas intentionnel. »
Akira reste immobile. Sa décision est prise, de toute façon…
« Contente-toi simplement de faire de ton mieux. »
Puis un vrai sourire – comme il n'en a pas eu depuis un certain temps – fleurit sur ses lèvres et il tend la main en direction d'Hikaru. Le garçon n'hésite pas et fait de même, de façon à les lier. Sans un regard en arrière, les deux jeunes garçons sortent du club.
Si l'une des personnes présentes avait été curieuse, ce jour-là, et qu'elle était allée voir le Goban de leur partie, elle aurait très clairement pu lire des kanjis noirs sur le bois. Des kanjis formant de simples mots à ses yeux, mais vecteurs d'une véritable promesse pour Akira et Hikaru. Des kanjis marquant la fin d'une ère et le début d'une autre…
Les kanjis formant les mots 'Je t'aime'.
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Lundi 16 Novembre – 16 h 30.