Bonjour à tous! Et voici le dernier chapitre de cette histoire... Snif, snif... J'avoue avoir un mal fou à me séparer de ces personnages auxquels je me suis un peu trop attachée, je crois (même s'ils ne m'appartiennent pas, hélas...)
Je vous laisse lire, et vous donne rendez-vous en bas de page...
CHAPITRE DIX NEUF
"Mon cher Harry,
J'imagine que tu dois être surpris de découvrir qui est l'auteur de cette lettre. Sans doute me croyais-tu mort, à moins que tu aies eu vent, par la famille Malefoy, de ce qu'il était advenu de moi?
Comme tu peux le constater, toi qui connais mon écriture, ce n'est pas moi qui tiens la plume, mais mon secrétaire Barty Croupton, à qui je dicte les mots que tu es en train de lire. En effet, je suis incapable d'écrire. Conséquence de ma chute de cheval, me voici complètement paralysé, et il n'y a aucun espoir que je retrouve un jour l'usage de mes membres. Mes jambes ne répondent plus. Mes mains elles-mêmes sont devenues presque inutiles. Mon corps n'est plus qu'un poids mort, un fardeau. Heureusement, je parviens encore à tenir ma tête, je puis parler, manger, et je n'ai perdu ni la vue, ni l'audition... Ainsi, bien que terriblement rétrécie, ma vie a gardé un sens, aussi ténu soit-il.
Peut-être songes-tu en me lisant que j'ai bien mérité la cruauté de mon sort, et tu as certainement raison. Aujourd'hui, je regrette de m'être montré si arrogant à ton égard. Aveuglé par la passion, j'ai voulu te contraindre à vivre avec moi, et c'était une erreur stupide. J'ai été sévèrement puni, non seulement de mon attitude envers toi, mais aussi de tous les actes condamnables que j'ai pu commettre durant ma vie trop agitée...
La morale et la bienséance triomphent. Tu dois t'en féliciter. Je ne pourrai plus venir me mêler de ta vie et t'arracher à ton cher milieu musical. Tu es débarrassé de moi, définitivement.
J'espère que tu es heureux, et que ton succès en tant que violoniste va grandissant. Continues-tu également à composer ? Hélas, je n'ai jamais eu l'occasion d'entendre exécuter une de tes oeuvres... J'en suis profondément attristé. Quoiqu'il en soit, tu mérites largement de t'épanouir et de te faire connaître dans le monde de la musique, et je ne puis que m'en réjouir, sincèrement.
A présent, laisse-moi t'adresser une ultime requête. Tu vas sans doute trouver que j'exagère, et que je devrais me contenter d'implorer ton pardon. Pourtant, j'ai assez de confiance en toi pour penser que tu auras pitié d'un pauvre homme réduit à l'immobilité et à l'impuissance, et qui piétine ce qui lui reste de fierté pour solliciter ta bonté d'âme.
J'aimerais tellement te revoir avant de mourir, Harry! Tu sais que je voulais faire de toi mon héritier. Ce désir n'a pas disparu, mais je pressens que tu resteras inflexible sur ce point, et que ta résolution de refuser cette dotation ne fléchira pas. A moins que je me trompe? Toujours est-il que, sans te léguer tous mes biens, puisque tu n'en veux pas, je voudrais au moins te donner le Guarneri, en souvenir de moi. Il est ici, à mes côtés, présence muette qui me rappelle constamment ton absence, et comme tu le sais, personne dans mon entourage n'est capable de le faire chanter à mes oreilles. Ce violon te revient de droit.
Je vis dans le souvenir des sons extraordinaires que tu en tirais lorsque tu séjournais ici, à Manderley...
J'aimerais que tu viennes le chercher.
Je devine que, parvenu à ce stade de ta lecture, tu es révolté, car tu penses qu'il s'agit d'un nouveau piège, un traquenard pour te faire une fois encore tomber dans mes filets. Non, Harry. Tu n'as rien à craindre. Lord Voldemort est un homme brisé, désormais. Tout ce que je veux, c'est te voir heureux, épanoui et libre, en possession d'un instrument à la mesure de ton talent.
Aussi, viens dès que tu le peux. Si toutefois tu crains pour ta sécurité, fais-toi accompagner d'autant de personnes que tu le désires. Je nourrirai toute une armée s'il le faut, je les logerai tous, aussi longtemps que tu le demanderas. Tu peux même venir en compagnie de Severus Rogue, je ne t'en voudrai aucunement, et il sera le bienvenu, reçu cette fois en invité, et non en ennemi. (Pour tout t'avouer, je lui suis reconnaissant de m'avoir porté secours après mon accident). Quant à tes frais de transport et de voyage, ils te seront intégralement remboursés, Barty s'en chargera, je te le promets.
Je t'aime, Harry. Mon amour pour toi est le seul sentiment qui anime encore mon coeur et me maintient en vie, et il n'a pas faibli, au contraire. Autrefois, je croyais qu'il se réduisait à une simple attirance physique. J'ai mis du temps à analyser ce que je ressentais vraiment et à l'accepter. Je ne suis pas naïf au point de croire que tu puisses me pardonner tout le mal que je t'ai fait, je souhaite simplement en racheter une infime partie, et obtenir ainsi un peu de réconfort afin d'éclairer ce qui me reste de jours à vivre.
Je t'attends, Harry. Le Guarneri t'attend, lui aussi. Ne dit-on pas que les violons ont une âme? La sienne ne demande qu'à vibrer à nouveau entre tes mains...
L'espoir de te revoir bientôt m'aide à vivre, ou plutôt, à survivre...
Bien à toi
Tom"
Silencieux, Harry tendit la lettre à Severus, qui s'en saisit à son tour d'une main tremblante.
Ils étaient tous deux assis sur le lit, nus. Tandis que l'organiste lisait, le garçon se leva et entreprit de se rhabiller.
-Quel culot!, grogna Severus entre ses dents quand il eut fini. Il ose te demander de venir chez lui, après tout ce qu'il t'a fait subir!
Harry ne répondit pas. Il remontait ses hauts-de-chausse et fermait sa ceinture. Le regard de Severus glissa sur son torse joliment musclé, parfaitement proportionné, et s'arrêta sur la fine cicatrice laissée à la base de son cou par le couteau du Lord. Sa colère s'accentua.
-Dire qu'il a commandité le meurtre de tes parents, et qu'il a l'outrecuidance d'espérer que tu le prendras en pitié!... Il compte sur ta bonté d'âme... Rien que ça!
Le garçon n'avait toujours pas dit un mot. Il boutonnait sa chemise à présent. Severus se leva et posa la lettre sur le bureau, avant d'aller ramasser ses propres vêtements qui traînaient un peu partout autour du lit.
-Tu ne dis rien?, lança-t-il à l'adresse de Harry.
-Que veux-tu que je dise?, murmura le garçon d'une voix lasse, en enfilant son gilet sans manche.
-Tu n'es pas scandalisé?
-Si...en partie... mais... il y a quelque chose de touchant dans cette lettre, Severus.
-Hein? Tu ne vas pas te laisser attendrir, quand même?, s'écria l'ex-pasteur en se rapprochant du garçon à grands pas. C'est exactement ce qu'il recherche! Tu sais à quel point il est rusé et perfide!
-Ce n'est pas de l'attendrissement, Severus! Vois toi-même: lord Voldemort est complètement paralysé. Quoi de plus cruel? C'est un homme brisé. Lui qui adorait monter à cheval, mener une vie aventureuse, avoir des ...je veux dire, avoir des relations sexuelles, il est obligé de renoncer à tout cela, pour toujours. C'est pire qu'une condamnation à mort!
-Ta compassion m'étonne, Harry, grinça Severus. Je croyais que tu le haïssais au point de vouloir le tuer.
-C'est vrai. Je voulais sa mort. Mais ses mots, là, pour le coup, je les trouve émouvants, malgré moi. Il a été suffisamment puni. Il ne sert plus à rien de le haïr, à présent!
Severus attrapa le garçon par les épaules.
-Mais tu ne comprends pas que c'est un piège?, dit-il d'une voix entrecoupée par la colère. Qui te dit qu'il ne ment pas? Il est peut-être guéri, en pleine forme! Et puis, quand je vois qu'il parle de son amour pour toi... Ca me dégoûte! Comment peut-il décemment écrire une chose aussi obscène?
Harry baissa la tête, et ses cheveux lui tombèrent dans les yeux.
-Je ne pense pas que ce soit un piège, Severus, murmura-t-il. Il est sincère.
-Qu'en sais-tu?
-Je ne... je le sens, c'est tout.
Severus saisit le menton du garçon entre ses doigts et lui fit relever la tête.
-Ridicule! Ta candeur n'a d'égale que ta mauvaise foi! As-tu oublié, en trois mois, toutes les raisons que tu as de te méfier de lui et de lui en vouloir? Dois-je te les rappeler?
-Non...
-As-tu bien à l'esprit que cet homme est un meurtrier? Il a ordonné la mort de tes parents. Il a assassiné de sang-froid de nombreuses personnes, à commencer par son ami le peintre, et sans doute également le jeune Diggory, même s'il n'existe aucune preuve tangible pour l'instant... Il t'a séquestré et a profité de toi... Il a abusé de son autorité et de sa position sociale... Il...
-C'est bon, Severus, soupira Harry, je sais tout ça, je n'ai rien oublié, hélas.
-Donc, tu n'iras pas chez lui, à moins que tu veuilles vraiment te jeter dans la gueule du loup.
-Il faut que je réfléchisse... Ne me...
Severus ne le laissa pas finir. Il le prit dans ses bras et colla impétueusement sa bouche à la sienne.
-Est-ce que tu hésites à cause de ce violon, Harry?, murmura-t-il enfin en détachant ses lèvres de celles du garçon. C'est un très bel instrument, n'est-ce pas?
Les yeux verts fouillèrent les siens quelques instants.
-Oui, c'est un magnifique instrument, souffla Harry. Mais ce n'est pas la raison de mon hésitation. Certaines choses n'ont jamais été dites entre le Lord et moi. Je voudrais en profiter pour éclairer ces zones d'ombre.
-De quoi parles-tu?
-Eh bien... de la mort de mes parents, par exemple... et de celle de mon parrain, Sirius Black. Le Lord n'a jamais rien avoué. Je voudrais entendre la vérité de sa bouche, une bonne fois pour toutes.
-Et penses-tu qu'il te la révèlera, alors qu'il ne l'a jamais fait auparavant?
-Oui... si je réussis à faire pression sur lui de la bonne manière, maintenant qu'il est en position de faiblesse.
Severus le lâcha et s'écarta, contrarié.
-Je reste persuadé que tu cèdes, une fois de plus, à un chantage affectif, Harry. Cet homme a passé son temps à te faire marcher pour mieux t'emprisonner dans sa nasse, et tu continues à te laisser berner par ses paroles fallacieuses...
Le garçon le rejoignit et passa une main dans son cou.
-M'accompagneras-tu, Severus?, dit-il doucement.
-Non!, décréta son ancien professeur hargneusement. Parce que tu n'iras pas.
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Le programme du concert comportait trois oeuvres: Un concerto pour violon de Bach, un concerto pour orgue de Haendel et une cantate pour voix de ténor, composée par Harry Potter, ce même jeune homme qui tenait la partie de violon solo.
Magnifique, la voix du chanteur s'élevait à présent sous les voûtes, claire, chaude et souple. Le public entier était sous le charme du jeune métis, comme il l'avait été précédemment en écoutant le chant du violon. L'écriture musicale, par moments complexe ou virtuose, à d'autres simplement émouvante, était parfaitement adaptée au timbre du ténor et le mettait en valeur du début à la fin.
Quand les dernières notes eurent résonné dans les travées du grand édifice, le public se leva, enthousiaste et frustré de ne pouvoir applaudir dans ce lieu sacré. Nombre de spectateurs anonymes tentèrent d'approcher les solistes, mais ces derniers furent très vite accaparés par des personnages importants qui s'arrogeaient le droit de passer devant tout le monde.
Luna Lovegood patientait debout, appuyée contre un pilier. Assis non loin d'elle, Drago Malefoy attendait que son tour vînt pour féliciter Potter, regardant la foule autour de lui avec une curiosité amusée et légèrement dédaigneuse.
Enfin, la jeune femme put s'élancer. Elle se jeta sur le chanteur et le serra dans ses bras.
-Oh... Neville... que c'était beau..., dit-elle, ses grands yeux bleus brillant de larmes d'émotion.
-Tu étais là, Luna? Je ne t'avais pas vue. Ca me fait plaisir! Comment vas-tu, depuis le mois de juillet?
-Bien, très bien... Tu vois, mon ventre commence à s'arrondir.
-Combien de temps encore?
-C'est pour février... Dans cinq mois...
-Es-tu heureuse?
-Oh oui...! Tant que le comte Lucius n'est pas à Londres. Par bonheur, il préfère séjourner à Wardour. La comtesse est très bonne avec moi. Et le vicomte...
-Eh bien?
-C'est un amour, Neville. Si tu voyais comme il s'occupe de moi! Il est aux petits soins. C'est lui qui a insisté pour que Mrs Ombrage soit renvoyée. Depuis qu'elle me savait enceinte, elle s'acharnait sur moi, c'était devenu invivable...
Neville eut un immense sourire, et serra les mains de la jeune femme entre les siennes.
-Magnifique! Je suis certain que personne ne la regrettera, cette vieille harpie. Et toi, Luna, tu es rayonnante!
-Merci! Mais parlons de toi, à présent, reprit Luna. Ta voix s'est incroyablement développée, en quelques mois. Je n'en reviens pas!
-Eh bien... C'est grâce à mon professeur, et à la formation que je reçois à Poudlard. Comment as-tu trouvé la cantate écrite par Harry?
-Sublime. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau. J'en avais des frissons partout. Et j'ai senti le bébé bouger et frétiller de plaisir pendant tout le concert ... (1) Oh, je veux que tu sois son parrain, Neville! Tu acceptes? Je suis sûre que Drago sera d'accord...
Tandis que Luna et le jeune chanteur bavardaient ainsi, le vicomte s'était avancé vers Harry. Le violoniste recevait patiemment les compliments de divers aristocrates, son violon sous le bras. Près de lui, Severus Rogue, ex-révérend et organiste soliste, écoutait d'un air ennuyé les louanges que lui adressait une vieille Lady aux yeux clignotants.
Drago profita d'une accalmie pour aborder Harry.
-Bravo, Potter, dit-il en lui tendant la main. J'ai pu apprécier ce soir vos talents, autant de violoniste que de compositeur. Sincèrement, ce fut un vrai bonheur.
Le jeune musicien lui rendit sa poignée de main avec un sourire amusé.
-C'est la première fois que je vous vois dans le public, mylord. Que nous vaut cet honneur?
Drago tourna la tête, désignant du menton Luna dont la chevelure dorée semblait capter toute la lumière des chandelles.
-Eh bien... j'ai tenu à accompagner la mère de mon futur enfant. Elle voulait à tout prix entendre chanter son ami Neville...
Harry se mit à rire.
-Ainsi, c'est à Luna que l'on doit de vous avoir traîné au concert? Je m'en vais la féliciter!
Un peu plus tard, ils sortirent ensemble de l'église. Outre Harry, Severus, Drago, Luna et Neville, on pouvait compter également les compagnons de quatuor de Harry, ainsi que trois des frères Weasley venus spécialement de Wardour pour renforcer l'orchestre dans ce programme dirigé par Dumbledore. La jeune Hermione Granger faisait elle aussi partie de la troupe. En effet, elle séjournait quelques semaines à Londres chez une tante, et en profitait pour suivre des cours de clavecin à Poudlard.
Luna et Drago prirent chaleureusement congé des musiciens, puis montèrent dans la calèche des Malefoy qui les attendait devant l'église. Les autres se mirent d'accord pour aller vider une bière dans la taverne la plus proche.
-Alors, Harry, lança Fred, gouailleur, quand ils furent tous installés autour d'une grande table, qu'est-ce qui est le plus exaltant? Jouer en soliste avec l'orchestre, ou entendre interpréter une de tes compositions en public?
-Impossible de répondre à cette question..., dit brièvement Harry en rougissant, car Severus, assis en face de lui, lui faisait effrontément du pied sous la table.
-Qu'en pensez-vous, mon révérend..., commença George avant de plaquer une main sur sa bouche. Pardonnez-moi, professeur, j'avais oublié qu'il ne fallait plus vous appeler ainsi.
-Inutile de vous excuser, Weasley, grommela Severus. Même moi, j'ai du mal à m'y faire. Ce que j'en pense? Je ne sais pas comment Potter le vit, mais pour ma part, je déteste jouer de l'orgue avec un orchestre. Perché sur la tribune, je suis beaucoup trop loin pour voir et entendre ce qui se passe en bas, dans le choeur. Et suivre les gestes du chef dans un miroir n'a rien de confortable...
-Pourtant, vous avez magnifiquement joué, fit remarquer Ron, admiratif, un bras passé autour de la taille d'Hermione assise à ses côtés. Il n'y a eu aucun décalage. On vous suivait sans problème, vous êtes très rigoureux.
-C'est surtout parce que Dumbledore est un bon chef..., dit sobrement Severus avant de tremper les lèvres dans sa chope de bière.
Mais il se figea en sentant un pied se glisser entre ses jambes, remontant audacieusement le long de sa cuisse. Il jeta un coup d'oeil à Harry. Les joues du garçon étaient écarlates, son oeil brillait dangereusement. Severus sentit une vague de désir l'envahir. Heureusement, la conversation se poursuivait bon train. Finnigan, Thomas et Mac Millan sympathisaient activement avec les Weasley, à coup de blagues et autres plaisanteries d'un goût douteux, sous le regard indulgent, voire amusé de la jeune Granger.
-Tiens, Harry, lança soudain l'irlandais, faisant sursauter le jeune violoniste qui avait visiblement la tête ailleurs. Tu es au courant, pour Kitty et Matt?
-Heu...non, bredouilla l'interpellé qui s'accrochait des deux mains à la table. Qu'est-ce... qu'est-ce qui leur arrive?
-Tu ne sais pas qu'ils sont ensemble? Il paraît qu'ils vont se marier d'ici quelques semaines.
-Tu viens de me l'apprendre. J'en suis ravi pour eux. Hmpf...
-Oh... qu'est-ce que tu as, mon vieux ?, dit Ron en posant son autre bras sur les épaules de son ami. Tu es tout rouge. Un malaise? Trop d'émotions, ce soir...?
-Non, non, tout va bien..., souffla Harry en jetant à Severus un regard d'avertissement.
L'organiste cacha un sourire cruel dans sa chope de bière, sans retirer son pied pour autant.
-Alors, c'est vrai que tu nous quittes demain, pour une semaine, Harry?, s'inquiéta Fred. Où vas-tu?
Charitable, Severus ramena aussitôt son pied par terre. Harry avait besoin de toute sa tête pour répondre à cette question délicate. Le garçon lâcha une longue expiration avant de parler.
-Je pars à Bristol, avec Sss... le professeur Rogue, dit-il après s'être éclairci la voix. Un voyage de... d'investigation. Il s'agit de préparer le terrain pour de futurs concerts.
-Ah... Dommage que tu fasses ça pendant que nous sommes à Londres...
-Je sais bien. Mais plus on avance dans l'automne, plus les conditions de déplacement deviennent difficiles... C'est maintenant ou jamais. Surtout qu'il n'y a pas de concert programmé cette semaine...
-Potter tenait absolument à faire ce voyage..., grogna Severus d'un ton sinistre. J'ai pourtant tout fait pour l'en dissuader, mais il n'a rien voulu entendre.
Il tressaillit en sentant les assauts vengeurs du garçon reprendre de plus belle sous la table, de plus en plus osés. L'insolent le défiait ouvertement du regard, les yeux étincelants. Severus fut submergé d'une nouvelle bouffée de désir. Certes, il l'avait bien cherché, mais le sale gamin ne perdait rien pour attendre...
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Ce fut Barty Croupton qui introduisit Harry auprès du Lord. Obséquieux, le secrétaire ouvrit la porte, le laissa passer, puis entra à son tour avec empressement.
Severus n'avait pas voulu pénétrer dans la pièce. Il avait sèchement décrété qu'il attendrait dans l'antichambre tout le temps que durerait l'entrevue entre Voldemort et le jeune Potter... Dobby lui avait apporté des boissons et de la lecture, mais l'organiste tendait l'oreille malgré lui, rongé par l'inquiétude.
De l'autre côté de la lourde porte, Harry découvrit le Lord, assis sur une imposante chaise à accoudoirs, au milieu du salon d'apparat.
Avant de s'arrêter sur le visage de l'aristocrate, son regard avait rapidement parcouru la pièce. Le garçon avait tressailli en découvrant le tableau du Saint Sébastien peint par Mulciber, isolé sur un mur dont il constituait le seul ornement. Le fauteuil du Lord, au lieu d'être orienté face à la porte, était tourné vers ce tableau. Mal à l'aise, le garçon se demanda si l'infirme passait ses journées à le contempler...
Croupton se diriga rapidement vers son maître et fit signe à Harry d'approcher. Le Lord le regardait de biais. Visiblement, il pouvait à peine mouvoir sa tête, aussi Harry vint-il se placer de face, à quelques pas de lui.
-Harry..., dit lord Voldemort d'une voix faible, mais cependant assurée. Tu es venu... je n'y croyais plus! Vraiment, je suis comblé!
Physiquement, l'homme ne semblait guère diminué. Les traits de son visage étaient toujours aussi aigus et réguliers, ses yeux noirs luisaient de ce même éclat vaguement rougeoyant, et il se tenait droit dans son fauteuil, grand, robuste, les épaules larges. Il était vêtu avec la même élégance recherchée qu'autrefois. A le voir ainsi, on aurait pu ignorer son état et le croire parfaitement valide.
-Comment vas-tu, mon garçon?, ajouta l'homme, sondant son visiteur de son regard pénétrant.
Le coeur battant d'une inexplicable appréhension, Harry déglutit.
-Je vais bien..., murmura-t-il. Et vous?
L'homme eut un mouvement de la main à peine perceptible.
-Eh bien... comme tu vois. J'essaye de faire bonne figure, dit-il avec un rictus. Mais parlons de toi. Ma vie à moi est devenue mortellement ennuyeuse et monotone. As-tu fait bon voyage?
-Oh oui... Nous avons eu un peu de pluie, mais rien de grave.
-Seul le pasteur t'a accompagné, n'est-ce pas?
Harry hocha la tête en signe d'assentiment.
-Il ne vient pas me saluer?
-Non. Il préfère attendre à côté.
-A sa guise, grogna le Lord en haussant un sourcil. Maintenant, dis-moi: où en es-tu, de ta carrière musicale?
-Je poursuis mes études de violon. J'ai joué récemment en soliste un concerto de Bach... A part ça, je compose de plus en plus, et grâce à Dumbledore, mes oeuvres commencent à être... un peu connues parmi les musiciens. Mon premier quatuor sera bientôt édité.
-Merveilleux..., souffla Voldemort après un silence. Es-tu heureux ?
-Oui...
-Tu m'en vois ravi, répondit l'homme en lâchant un soupir qui contredisait ses paroles. Et que devient ce cher révérend Rogue?
-En fait, il... il n'est plus révérend. Il a quitté l'Eglise.
-Oh, vraiment?, s'étonna le Lord en ouvrant de grands yeux. Et que fait-il dans la vie, à présent, à part te suivre partout à la trace?
-Il joue de l'orgue et enseigne à Poudlard...
-Je vois... Votre petite vie s'est bien organisée, selon vos désirs... Quoi de plus naturel? La récompense revient aux hommes méritants. C'est dans l'ordre des choses...
Le ton était empreint d'ironie et d'amertume. Harry ne répondit pas. Le Lord tourna les yeux vers son secrétaire.
-Barty, peux-tu donner à Harry le violon? Ensuite, tu nous laisseras seuls, si tu veux bien.
Le secrétaire s'inclina, avant d'aller chercher sur une table la boîte de violon que Harry connaissait. Il l'apporta au garçon qui s'en saisit. Puis il quitta la pièce, non sans s'être fendu d'une nouvelle révérence.
Harry posa la boîte sur le parquet. Un genou au sol, il l'ouvrit et en sortit l'instrument.
-Aurais-tu la bonté de me jouer quelque chose?, dit doucement le Lord.
Le garçon se releva, le violon à la main.
-Je vais jouer, répondit-il posément. Mais avant, j'aimerais... vous poser quelques questions.
Le Lord parut surpris.
-Des questions?... Mais bien sûr, mon garçon! Je t'écoute!
Harry passa une main nerveuse dans ses cheveux.
-Je voudrais..., commença-t-il, hésitant... que vous me disiez enfin la vérité, concernant la mort de mes parents.
L'expression du Lord se figea.
-La... la mort de tes parents? Que veux-tu savoir, au juste?
-Eh bien... je vous l'ai dit. La vérité. Vous seul pouvez me raconter la manière dont les choses se sont réellement passées, et le rôle que vous avez joué dans leur disparition. Ne vous inquiétez pas, quelles que soient vos révélations, rien ne sortira de cette pièce. Je n'ai nullement l'intention de vous dénoncer ou de vous poursuivre en justice.
-Harry..., dit le Lord avec lassitude, j'ai déjà répondu à tout cela, autrefois. Rien n'a changé depuis. Je ne sais rien de la mort de tes parents...
-Très bien, rétorqua le garçon en se baissant. Dans ce cas, je ne jouerai pas. Je vous laisse le violon, et je m'en vais. Définitivement.
Le garçon fit mine de vouloir ranger le Guarneri.
-Attends ! Je ne veux pas que tu partes. J'ai besoin de toi... tu m'as tellement manqué! Je veux t'entendre jouer...
Lentement, Harry se redressa et planta le regard dans les yeux noirs du Lord.
-Alors, dites-moi tout, lança-t-il fermement. C'est ma seule condition.
-Bien... si tu y tiens.
Il y eut un silence. L'homme avait baissé les yeux, fixant ses genoux. Harry pouvait sentir le combat qui se livrait en lui. Il devinait que le Lord n'avait, de sa vie, jamais cédé psychologiquement à qui que ce soit. Le goût âcre de la défaite lui était inconnu.
-Je ne connaissais pas tes parents, Harry, dit-il enfin doucement. Ton père, je l'avais à peine vu quand il était venu jouer pour moi, ce soir là où Pettigrew était malade et où il avait fallu le remplacer pour animer la réception que je donnais ici, à Manderley. Quant à ta mère, je ne l'ai jamais rencontrée... Elle devait être très belle... certainement une femme charmante et intelligente...
Le Lord marqua une pause. Il paraissait soudain vieux, fatigué. Brisé. Il releva lentement le regard pour rencontrer celui de son vis-à-vis.
-Le soir où ton père est venu ici, un drame s'est produit. Un de mes invités m'a provoqué sur un sujet sensible. Nous nous sommes disputés, et la dispute a tourné en affrontement violent. Il m'a menacé, et emporté par la colère, je l'ai tué d'un coup d'épée, sous les yeux de mes invités et des musiciens qui se trouvaient là. A part ton père, tous me connaissaient de longue date et n'étaient eux-mêmes pas des modèles de vertu. Aussi ne risquaient-ils pas de m'attirer des ennuis. Ton père, en revanche...
Encore une fois, l'homme s'interrompit et reprit son souffle. Quand il continua son récit, sa voix se réduisait à un murmure.
-...Ton père s'est enfui aussitôt, m'enlevant ainsi la possibilité de lui parler pour négocier avec lui. Tout laissait supposer qu'il souhaitait me dénoncer sans tarder à la police du comté. Pettigrew m'a révélé son lieu de résidence. Dès le lendemain matin, j'ai envoyé mes hommes là-bas, en mission... La suite, tu la connais...
Le silence s'imposa à nouveau. Le Lord dévisageait Harry qui, lui, fixait le sol, les cheveux dans les yeux.
-Et mon parrain, Sirius Black...?, souffla enfin le garçon d'une voix étranglée.
-Black? Il était ton parrain? Je ne le connaissais pas non plus. J'ai appris qu'il était sur mes traces, suite au décès de son meilleur ami James Potter. Je me suis alors arrangé avec un magistrat de mes connaissances, pour qu'on l'accuse d'un méfait qu'il n'avait pas commis. Il a été condamné, et on l'a jeté en prison pour quelques années. Puis, à sa sortie, il a voulu se mêler à nouveau de mes affaires. Il était coriace et rancunier... Dangereux. J'ai été obligé de le faire éliminer, lui aussi...
La colère et le dégoût soulevaient le coeur de Harry. Tout ce que le Lord venait de révéler, il le savait déjà, dans les grandes lignes. Mais le déni du Lord lui avait toujours laissé, malgré tout, un doute infime qui suffisait à lui rendre sa personne supportable. A présent, il n'y avait plus de doute possible, les faits étaient établis. C'était bien le Lord qui avait fait de lui un orphelin et lui avait arraché son parrain en recourant à un procédé infâme.
Il eut envie de jeter le violon à la figure de l'infirme. Il n'en fit rien, se contentant de rester silencieux, accablé de chagrin.
-Tu es choqué, Harry... ? Je t'ai avoué toute la vérité. N'est-ce pas ce que tu voulais?
Le garçon hocha la tête.
-L'intérêt que je t'ai porté ensuite était dû en partie au besoin que j'éprouvais de me racheter, en faisant de toi mon héritier. Hélas, je m'y suis mal pris. Je n'ai pas su te convaincre de la noblesse de mes intentions.
-La noblesse de vos intentions..., répéta Harry d'un ton amer.
-Oui, mon garçon. Je ne voulais que ton bien. Je le veux toujours. La preuve en est ce violon que tu as entre les mains. Il est à toi. Tu le garderas, en souvenir de moi.
-Pensez-vous que j'aie envie de conserver un souvenir de vous?, dit Harry durement.
-Je le souhaite de tout mon coeur.
-A vrai dire, je préfèrerais vous oublier, une bonne fois pour toutes.
-Je comprends, Harry. Mais tu ne m'oublieras pas. J'en suis certain. Toi et moi, nous sommes liés, que tu le veuilles ou non. Et ce violon sera là pour adoucir l'image que tu vas forcément garder de moi.
-L'image d'un homme qui a fait de ma vie un enfer..., siffla le garçon en relevant brusquement le menton.
-Tu exagères. Souviens-toi qu'il fut un temps où je t'ai également sauvé la vie. Et de toute façon, n'ai-je pas été amplement puni de mes méfaits?
Harry se tut quelques instants, considérant l'homme assis devant lui. Ce n'était plus qu'un corps inerte, incapable de se mettre sur pieds, impotent, humilié.
-Si vous avez été puni, murmura-t-il entre ses dents, c'est grâce au courage d'un de vos esclaves, qui a eu la force et la volonté de se dresser contre vous.
-Ah oui, Neville... Un bon garçon... un peu ingrat cependant, si on songe au fait que je l'ai soustrait autrefois au travail forcé, lui épargnant ainsi une mort précoce.
-Pour mieux abuser de lui ensuite!
-Tous les propriétaires de plantations agissent ainsi, Harry.
-Ca n'est pas une excuse.
-Tu es trop idéaliste. Mais c'est naturel, les jeunes gens sont ainsi. Avec l'expérience, ton jugement se tempèrera.
-Non. Je déteste l'idée même de l'esclavage. Mon avis ne changera jamais à ce sujet. A propos, vos autres esclaves... que vont-ils devenir, maintenant que vous ne pouvez plus traverser l'océan pour inspecter vos plantations? Allez-vous leur rendre la liberté?
-Tu n'y penses pas!, s'écria le Lord, offusqué. Non, c'est lord Lestrange qui va se charger de poursuivre l'activité, pour mon compte et le sien. Nous avons trouvé un arrangement avantageux pour les deux parties.
-Vous me dégoûtez!, cracha violemment Harry. Vous êtes seul, infirme, vous n'avez pas de famille à pourvoir... Vous possédez largement de quoi vivre dans l'abondance jusqu'à la fin de vos jours. Et malgré cela, vous allez continuer à traiter des centaines d'êtres humains comme des bêtes de somme, simplement pour faire du profit à bon compte!
-Il en a toujours été ainsi, mon garçon.
-Passerez-vous toute votre vie à profiter des autres? A les exploiter, les maltraiter, les torturer? Est-ce que vous n'éprouvez jamais aucun remords?
Visiblement secoué, le Lord resta coi quelques instants.
-Eh bien, dis-moi, que dois-je faire pour remonter dans ton estime, Harry, et gagner ton indulgence?, dit-il enfin d'un ton moins affirmé. Comment te convaincre que je désire avant tout me racheter à tes yeux?
-C'est très simple: libérez tous vos esclaves, et renoncez définitivement à la traite négrière, répondit froidement Harry. Si vous avez le courage d'agir ainsi, je commencerai à avoir un peu plus de considération pour vous, malgré tout le mal que vous m'avez fait.
-Mais... tu ne te rends pas compte, Harry, protesta le Lord. Je ne suis pas seul dans cette entreprise. Nombreux sont ceux qui tirent profit avec moi de l'exploitation de la canne à sucre.
-Peu importe. Déclarez officiellement que vous mettez fin à cette activité. Laissez vos acolytes se débrouiller sans vous. Ils ne sont sûrement pas sur la paille.
-Que feront les esclaves, livrés à eux-mêmes?
-Proposez leur de rester, mais versez leur un salaire décent en échange de leur travail. Et pour ceux qui voudront quitter la plantation, faites leur donner à chacun un petit pécule, qu'ils puissent s'établir à leur compte. Je suis sûr que vous êtes assez riche pour pouvoir vous le permettre.
-Mais...
-Si j'avais accepté d'être votre héritier, c'est ce que j'aurais fait immédiatement. Et vous n'auriez pas pu m'en empêcher!
-Harry...
-Promettez! Et je vous jouerai un morceau de violon.
Le Lord le regardait, éperdu. Imperturbable, Harry faisait sonner les cordes du bout des doigts, tournant les chevilles pour accorder l'instrument, tout en attendant la réponse de l'homme.
-Alors?, relança-t-il, impatient.
-Mes plantations, mes esclaves, mes revenus, en échange d'un morceau de violon?
-Exactement. C'est à prendre ou à laisser.
-Bien. Je promets..., souffla l'infirme après une ultime hésitation, un vague sourire errant sur ses lèvres.
-Une promesse ne me suffit pas. Faites venir votre secrétaire, et dictez lui une lettre certifiant que vous renoncez à tous vos droits sur vos esclaves. Je ne jouerai que lorsque ce sera fait.
-Tu es intraitable, s'étonna le Lord d'un ton admiratif. Je m'aperçois que tu aurais été extrêmement doué pour les affaires.
-Je préfère la musique, merci bien.
-Je m'en doute..., rit le Lord. Et moi, je te préfère musicien. Tiens, s'il te plaît, fais sonner cette clochette pour appeler Barty.
Harry alla vivement jusqu'à la table et agita la clochette. Un instant plus tard, Croupton apparaissait, l'oeil curieux. Le Lord lui ordonna d'apporter du papier et une plume. Le secrétaire s'exécuta, puis s'installa devant la table, prêt à écrire sous la dictée.
-"Moi, lord Voldemort, déclare en ce jour du 11 septembre 1779 renoncer à mes droits sur tous les esclaves travaillant dans mes plantations des Caraïbes. Désormais, ces hommes et ces femmes ..."
Abasourdi, Croupton écrivit les premiers mots sans rechigner, puis, n'y tenant plus, il leva sa plume.
-Mylord... vous êtes sûr que..., commença-t-il.
-Ne pose pas de question, Barty. Ecris, c'est tout ce qu'on te demande! Où en étais-je...? "...Désormais, ces hommes et ces femmes toucheront un salaire leur permettant de subvenir à leurs besoins et seront libres de quitter mon domaine quand ils le désireront. Ne pas respecter cet engagement exposerait mes employés ainsi que moi-même à des poursuites judiciares. ", conclut l'aristocrate. Voilà, Barty, tu n'as plus qu'à apposer mon sceau et faire porter cette lettre, en trois exemplaires, au procureur du roi. Il y mettra son cachet. (2)
-Je ne comprends pas, mylord.
-Ce décret doit recevoir l'approbation du procureur pour être valide, expliqua impatiemment l'aristocrate. Nous nous chargerons ensuite de le faire exécuter. Va, Barty. Pars dès aujourd'hui pour Londres. Je préfère que tu t'en charges toi-même. Ne t'inquiète pas, Dobby s'occupera très bien de moi en ton absence.
-Bbb... bien, maître, bafouilla Croupton, hagard, avant de quitter la pièce, les épaules basses.
-Voilà qui est fait, Harry, triompha le Lord. Es-tu satisfait?
En guise de réponse, Harry posa sans mot dire le violon sur son épaule, puis l'archet sur les cordes. Après un rapide accord de vérification, il se mit à jouer.
Il savait que le Lord aimait Bach. L'homme méritait une récompense, pour ses aveux, puis pour sa décision de renoncer à la traite négrière. Il prit une grande inspiration avant de se lancer à corps perdu dans la partita en mi majeur.
Il l'exécuta en entier de mémoire, sans interruption.
Il jouait avec autant de rigueur et de fougue que lors de ses concerts devant le public le plus prestigieux de la capitale. Le regard intense de l'infirme posé sur lui agissait comme un puissant stimulant. Il retrouva le plaisir qu'il avait ressenti quelques mois auparavant, quand le Lord l'avait écouté si attentivement, sous le toit de cette même demeure. Et une fois de plus, la beauté et la force de cette musique l'emportèrent dans leur tourbillon d'émotion, sans que sa technique en fût perturbée, bien au contraire.
Quand il eut fini, il se dressa devant le Lord, indécis, les pommettes rouges de l'effort qu'il venait de fournir.
- Hélas, je ne peux applaudir..., se désola l'aristocrate dans un souffle. Mes mains ne m'obéissent plus. Merci, Harry... C'était magnifique. Tu ne pouvais me faire plus plaisir. As-tu aimé jouer sur ce violon?
-Oui, reconnut le garçon. Il est superbe.
-Cela valait la peine de venir me rendre visite, n'est-ce pas?
Harry ne répondit pas, mais se baissa pour ranger le Guarneri dans sa boîte avec des gestes empreints de respect.
-J'ai encore une question à vous poser, dit-il en se relevant, regardant le Lord dans les yeux.
Le visage du Lord s'assombrit.
-Ne m'as-tu pas déjà suffisamment mis à l'épreuve, Harry?
-Dites-moi ce que vous avez fait de Cédric Diggory, et je vous laisserai en paix...
-Oh... Diggory? A quoi bon? Pourquoi vouloir encore me torturer? N'en as-tu pas déjà assez entendu?
-Soyez honnête jusqu'au bout avec moi. Vous me devez bien cela, me semble-t-il. Je ne vous dénoncerai pas, je vous l'ai dit.
-Diggory..., répéta le Lord, pensif. Ce garçon te détestait, Harry, en es-tu conscient?
-Oui, oui, je sais... Ca ne change rien à l'affaire. Qu'est-il devenu?
Voldemort ne répondit pas tout de suite.
-Je pourrais te mentir, Harry, dit-il enfin très bas, mais je veux être sincère vis-à-vis de toi. Le corps de Diggory est à Londres, au fond de la Tamise...
Les poings serrés, le garçon resta muet quelques secondes, avant de murmurer d'une voix enrouée: "Vous l'avez fait assassiner... parce qu'il vous gênait dans vos projets...Il en savait trop, n'est-ce pas?"
-C'est à peu près ça, en effet.
-Vous vous êtes servi de lui, avant de l'éliminer sans aucun scrupule.
Le Lord se contenta de soupirer, tapotant du bout du doigt l'accoudoir de son fauteuil.
-Promettez-moi encore une chose.
-N'attends pas que j'aille me livrer à la police, Harry...
-Ce n'est pas ce que je vous demande. Faites simplement parvenir une lettre, même anonyme, à sa famille, indiquant l'endroit où se trouve son corps... Qu'ils puissent au moins lui donner une sépulture et faire leur deuil... Actuellement, ils espèrent encore le retrouver!
-C'est trop risqué...
-Si vous ne le faites pas, je ne remettrai plus jamais les pieds ici!
-Bien, bien... il en sera fait comme tu le désires.
Harry s'écarta, marchant en cercle dans la pièce.
-Je vais devoir partir à présent, annonça-t-il en revenant se planter devant Voldemort.
-Comment? Tu n'es pas sérieux!, se récria ce dernier, scandalisé. Tu vas rester dormir ici, cette nuit. Nous nous reverrons encore aujourd'hui, et les jours prochains...
-Non, non, il faut que j'y aille, tout de suite. Peut-être reviendrai-je dans quelques temps.
L'expression impérieuse de l'aristocrate changea radicalement.
-Oh, Harry... tu m'abandonnes..., gémit-il, le regard implorant.
Le garçon se crispa.
-Estimez-vous heureux que je sois venu, et ne me demandez pas l'impossible.
-Alors, si c'est comme ça... si je ne dois plus te voir avant longtemps... approche, Harry. Je t'en prie...
Méfiant, le garçon se figea. Que voulait le Lord?
-Approche, s'il te plaît, insista l'homme. Tu n'as rien à craindre, je ne vais pas te manger. Oui, comme ça. Pose ce violon. Viens. Plus près...
Harry était tout contre le Lord à présent. Ses genoux touchaient les siens. Il avait déposé la boîte sur le sol et attendait.
-Penche-toi... Oui... laisse moi te regarder..., souffla le Lord, ses yeux noirs plongés dans ceux du jeune homme. Que tu es beau, mon Dieu... Jamais je ne serai rassasié de ta vue.
-Tom... je...
-Tu sais l'effet que tu me fais, quand tu joues du Bach... Inutile que je te décrive dans quel état je suis... Dire que je ne peux même pas lever le bras pour te toucher...
-...
-Embrasse-moi... Je veux sentir tes lèvres contre les miennes, avant que tu me quittes.
Le regard noir était intense, rougeoyant comme la braise. Hypnotisé, Harry faillit s'exécuter. Il pencha la tête, et sa bouche frôla celle de l'infirme, déjà entrouverte. Mais se ressaisissant de justesse, il se redressa.
-Non..., dit-il en posant simplement une main sur l'épaule de l'homme.
La contrariété et la frustration tordirent les traits du Lord.
-Pourquoi?, protesta-t-il avec mauvaise humeur. Quel mal cela peut-il te faire?
-Je ne veux pas, c'est tout.
-C'est à cause de ton pasteur, hein?
Sans répondre, le garçon pressa l'épaule de l'homme, puis retira sa main et s'écarta. Il ramassa la boîte de violon.
-Adieu, Tom..., dit-il doucement.
-Quand reviendras-tu?
-Je ne sais pas. Je vous écrirai.
-Surtout, n'oublie pas! J'attendrai tes lettres avec impatience. Et pour combler ma faim, je contemplerai nuit et jour ce Saint Sébastien, à défaut de te voir en chair et en os. Heureusement que ce pauvre Jack a fait de nombreux croquis de toi, avant de mourir. Il y a un carnet différent pour chaque jour de la semaine. Barty, Queudver ou Dobby tournent les pages devant mes yeux... Voici à quelle torture je suis condamné, en paiement de mes fautes...
La gorge serrée, Harry avait gagné la porte, la boîte de violon à la main. Avant d'ouvrir, il se tourna une dernière fois vers l'homme qui l'avait tant bien que mal suivi des yeux tandis qu'il s'éloignait, forçant la torsion de sa tête aussi loin qu'il le pouvait.
-Ecrivez-moi, vous aussi, lança-t-il. Adieu!
Et sur ces mots, il sortit.
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-Tu es bien sombre, Harry...
Le garçon haussa les épaules.
-Difficile d'être gai, bougonna-t-il. Cette visite n'avait rien de très plaisant...
-C'est toi qui as insisté pour venir.
-Je ne le regrette pas.
Ils étaient attablés dans une auberge de Bristol pour le repas du soir, assis face à face. Au moment de quitter Manderley, quelques heures auparavant, ils s'étaient plus ou moins attendus à ce qu'on les retienne de force au chateau. Mais tout s'était bien passé. Le Lord avait respecté ses engagements. Malgré cela, Harry s'était montré taciturne, préoccupé, et Severus n'avait pas voulu le presser de questions. Aussi n'avaient-ils guère parlé depuis.
-Comment va ce cher Voldemort ?, dit Severus d'un ton dégagé.
-Mal. Il est incroyablement diminué.
-C'est ça qui te gêne? Qu'il ait perdu de sa superbe?
Harry leva les yeux, rivant son regard à celui de l'organiste.
-Je n'ai jamais aimé voir quelqu'un souffrir, murmura-t-il. Même si cette personne est un criminel ayant tué mes parents et mon parrain sans le moindre remords, et ayant par la suite honteusement abusé de moi...
Severus baissa les yeux et piqua un morceau de viande dans son écuelle.
-Es-tu parvenu à lui faire avouer ses fautes? A-t-il reconnu sa culpabilité?
-Oui. C'est bien lui qui a ordonné qu'on tue mes parents. Il a même avoué avoir assassiné Diggory.
-... Eh ben dis-donc...! Tu es très fort!... Sachant tout cela, tu vas le traîner en justice, je présume ?
-Non. Il n'a accepté de parler qu'au prix de mon silence.
-Evidemment... Le contraire eût été surprenant.
-De toute façon, il sera plus utile en restant vivant que condamné à la potence. Mieux vaut éviter que ses héritiers mettent la main sur sa fortune.
-Comment ça?
-Figure-toi qu'il m'a juré de libérer ses esclaves, et de payer un salaire à ceux qui voudront rester sur la plantation! Désormais, il ne pratiquera plus la traite négrière.
-Vraiment?, s'étonna Severus. C'est incroyable! Mais dis-moi, que lui as-tu promis, toi, en échange de tant de largesse de sa part?
-Rien. J'ai seulement accepté de lui jouer du violon.
-Oh... je vois. D'ailleurs, je t'ai entendu jouer, à travers la porte, c'était saisissant. Il faut admettre qu'il a eu droit à un magnifique concert. Mais est-ce tout ce qu'il a obtenu de toi? Cela signifierait qu'il a fortement réduit ses exigences.
-Il n'avait pas le choix. Tu sais, il n'a plus aucun moyen de pression sur moi. J'en ai moi, par contre, sur lui, et de très efficaces.
-Peut-on savoir lesquels?
-Hum... A l'en croire, sa seule raison de vivre est de m'entendre jouer du violon..., dit le garçon, embarrassé.
-Oh, que c'est romantique!, ricana Severus en lançant au garçon un regard mauvais... Il n'a pas exigé que tu joues tout nu, j'espère?
-Non..., s'esclaffa Harry, les joues soudain très rouges. De toute façon, j'aurais refusé...
-J'espère bien... Serais-tu devenu plus manipulateur encore qu'il ne l'est lui-même?
-J'ai retenu la leçon, Severus, susurra Harry en glissant son pied contre la jambe de son vis-à-vis.
-Et tu es sûr qu'il tiendra ses promesses de renoncer à la traite?
-Non, rien n'est acquis, reconnut Harry en haussant les épaules. Mais tout de même, il a rédigé un décret devant moi allant dans ce sens et l'a fait porter au procureur par son secrétaire. Et puis de toute façon, je m'assurerai personnellement qu'il tienne ses engagements.
-Tu m'impressionnes! Et as-tu l'intention d'obtenir autre chose de lui, par la suite?
-Bien sûr! Entre autres, je veux qu'il devienne un mécène de Poudlard.
Severus se mit à rire, et sa main effleura celle du garçon.
-Décidément, tu es redoutable... Mais cela signifie-t-il que tu vas devoir revenir le voir régulièrement?
-Je ne lui ai rien promis. Une fois par an me paraît une fréquence raisonnable.
-Espérons qu'il s'en contentera..., grimaça Severus. Pour finir, tu auras su retourner toute cette aventure à ton avantage...
-C'est de bonne guerre, n'est-ce pas?
-Mouais, tant que ta propre prestation se limite à jouer du violon une fois l'an pour notre nouveau bienfaiteur...
-Que veux-tu que je fasse d'autre? Il ne peut rien exiger de plus de ma part... Il est devenu parfaitement inoffensif.
-Si tu le dis..., soupira l'organiste. Mais tu n'as pas peur de ses héritiers indirects? Ne risquent-ils pas de vouloir t'éliminer, d'une manière ou d'une autre, toi qui le pousses à dilapider sa fortune?
Harry fronça les sourcils.
-Il faudra se méfier de sa nièce Bellatrix Lestrange, en effet..., admit-il sombrement. Elle ne me porte pas dans son coeur, et je crains qu'elle soit dangereuse... Je suis certain qu'elle nous tient pour responsables de l'accident de son oncle.
-Dois-je comprendre que tu vas au devant de nouveaux problèmes?
-Bah... la vie serait ennuyeuse, sinon, tu ne trouves pas?
-Je pensais que nous aurions enfin droit à un peu de tranquillité... Mais dis-moi, Harry... j'avais moi aussi une requête à te présenter.
L'oeil de Harry s'alluma.
-Oh... une requête? De quoi s'agit-il?
-Hum...J'aimerais..., commença Severus en se raclant la gorge... Que dirais-tu de venir vivre avec moi, Hampton Square? Mon appartement est modeste, mais...
La mâchoire du garçon tomba sous le coup de la surprise.
-Hein? Tu me proposes de...
-Oui...tu as bien compris. Veux-tu partager ma vie? A moins que tu préfères continuer à occuper ta petite chambre, à Poudlard?
-Oh non, comment peux-tu imaginer une chose pareille? J'en ai plus qu'assez, d'être constamment épié, surveillé... Vivre avec toi...? Je n'aurais jamais osé te le demander, ni même l'espérer...
-Alors, c'est d'accord?
-Bien sûr. Mais... tu as bien réfléchi? Tu n'as pas peur de te lasser de moi?... et le son de mon violon, jour et nuit, tu y as pensé?
-Me lasser de toi?, sourit Severus en se grattant la tête. Je sens que je suis déjà las, en effet... de plus, je ne supporte pas les miaulements du violon, surtout quand c'est toi qui les produis.
-Méchant bonhomme!
Severus enferma brusquement le mollet de Harry dans l'étau de ses jambes.
-Idiot! Comment peux-tu penser que je pourrais me lasser de toi?, chuchota-t-il tendrement. Est-ce que je te ferais cette proposition, sinon?
-Ben... je ne sais pas..., dit Harry en souriant à son tour d'un air innocent.
-Donc, tu viens t'installer chez moi.
-Ca m'en a tout l'air...
-Tu ne crains pas les racontars à notre sujet, si nous habitons ensemble?
-Alors là... Si tu savais comme je m'en moque!
-Parfait. Et si nous montions là-haut, dans la chambre, maintenant-tout-de-suite?
-Dans la chambre... tout de suite? Pour quoi faire?, questionna malicieusement Harry.
-Eh bien... Pour apprendre à vivre ensemble...
-Oh... cela s'apprend? De quelle manière?
-Je vous expliquerai cela, Mr Potter. C'est un long et fastidieux apprentissage, et je ne suis pas certain que vous ayez des dispositions...
Harry fit la moue.
-Je crains que non. Il va me falloir beaucoup d'entraînement... et un bon professeur, très patient...
-Je vais tout de suite vous faire passer un test... pour évaluer vos capacités.
Ils se regardèrent, les yeux brillants. La jambe de Harry appuyait avec insistance contre celle de Severus. Chacun sentait la chaleur de l'autre se diffuser dans son propre corps.
En se levant, le garçon laissa échapper un long soupir de bien-être. Cette fois, il pouvait donner raison à Severus. Désormais, le pire était derrière lui ...
Il ne pouvait en être autrement...
FIN
Mise à jour du 13 juin 2016 : Si vous avez aimé cette fanfiction et souhaitez lire d'autres œuvres de ma plume, je vous invite à me contacter par MP. En effet, j'ai déjà publié trois romans-ados à compte d'éditeur et je serais ravie de vous les faire connaître ! Merci !
(1) Ok, je sais qu'au quatrième mois, la femme enceinte sent à peine le bébé bouger dans son ventre, mais bon... Luna a des sens hyper-développés, c'est bien connu, n'est-ce pas?^ ^
(2) Encore un pur délire de ma part...
Et voilà... Je n'ai pas trop l'habitude des happy-end (ceux qui ont lu mes autres fics en savent quelque chose)... J'ai fait ce que j'ai pu, j'espère avoir réussi à mettre en veilleuse ma nature plutôt sombre et pessimiste...
Pour la dernière fois, j'attends vos réactions avec impatience, plus encore que d'habitude... Et je vous embrasse toutes et tous, inscrits et "anonymes", en vous remerciant d'avoir suivi jusqu'au bout les méandres de mon imagination assez tortueuse, il faut bien le reconnaître. Certains m'ont lâchée en chemin (ce qui m'a attristée, mais je les comprends^^), d'autres m'ont rejointe à mi-parcours... En tout cas, ce fut un immense plaisir d'écrire cette histoire et de lire vos commentaires tous plus passionnants les uns que les autres. J'ai aimé passer ce temps avec vous, même si j'ai été assez surprise (et déçue) de voir le nombre de reviews baisser sur les derniers chapitres, alors que celui des lecteurs augmentait considérablement... Tels sont les mystères (et les joies, hum...) de FFnet...
Un merci tout particulier aux reviewers fidèles et réguliers (ils (ou plutôt elles) se reconnaîtront, j'espère). C'est grâce à vous que cette histoire est arrivée à son terme, je vous en suis profondément reconnaissante.
Pour répondre aux reviews que les non-inscrits laisseront pour ce dernier chapitre (il y en aura bien quelques unes, hein...?), j'écrirai moi-même une review (j'essayerai de grouper un peu mes réponses, en une ou deux fois). Rendez-vous, donc, d'ici quelques jours, sur la page des reviews...
8 janvier 2010: Désormais, je répondrai aux reviews des non-inscrits sur ce forum:
(enlever les espaces là où j'en ai ajouté): forum . fanfiction topic/70174/21647358/1/#21647400
chixss: Merci pour ta fidélité! Et voici le dernier chapitre. Biz! Sophie: Ah ha ha... Tes trois hypothèses sont bonnes (à quelques détails près), en ce qui concerne la lettre du Lord. Chapeau! -Je n'ai pas vu "Cartouche", mais tu me donnes bien envie. - Ecrire une autre fic "historique"? Ma foi... je ne sais pas. Pour l'instant, je n'ai pas d'idée. A vrai dire, j'adore le Moyen-âge, mais bon... Il faut aussi une intrigue costaud, alors... et mes batteries sont légèrement déchargées pour l'instant. Merci pour tout, bisous! Artémis: J'aime beaucoup la comparaison que tu fais entre le Harry/Sev et le Harry/Tom. Dans le premier cas, Harry est en effet très actif, voire entreprenant, alors que dans le deuxième, il ne fait que subir, ce qui ne lui ressemble guère, hé hé hé... Merci de si bien comprendre mes intentions. A bientôt, ziboux! Damedepique: Oh la la, merci pour cette superbe review qui m'a fait rougir de plaisir! Tes éloges me vont droit au coeur. Je suis ravie de t'avoir donné l'impression de lire un roman. C'est une façon détournée pour moi de réaliser un vieux rêve d'enfant, même si ce n'est pas un "livre" sur papier, hélas ! J'espère à une autre fois, bises! Hemelbaloo: Tu aimes "mon" Severus? Moi aussi, j'avoue...^^ Et j'espère que cette fin te semblera aussi heureuse que tu le souhaitais. Merci pour cette review-surprise, bisous! Marie la petite: Ah, oui, je me doutais bien que tu n'imaginais pas Fudge derrière la porte, c'était une façon de te taquiner, hu hu hu...! Bon, et j'espère que tu ne seras pas déçue en lisant la lettre du Lord. Merci encore pour ta fidélité, que j'apprécie à sa juste valeur! Ciao! Loan: Ah, merci pour cette chouette review! Tout le monde attendait cette scène entre Harry et Sev? Vraiment? Hi hi hi... je reconnais vous avoir fait languir, niark (une réputation de reine de la frustration, ça se mérite!)-Oui, tu as raison, Fudge et le séminariste auraient dû se montrer plus agressifs vis-à-vis de Sev et chercher à lui nuire. Mais je n'ai pas voulu développer cet aspect là de l'histoire, bien que cela eût pu être très intéressant. Mon thème principal était quand même le triangle Harry/ Voldemort/ Severus, et je ne voulais pas trop m'en écarter.-Les changements survenus en Drago te surprennent... en effet, ce n'est pas très crédible, mais bon... j'ai voulu être optimiste, sur ce coup là. Après tout, malgré son côté enfant-gâté, Drago a quand même souffert (il n'est pas reconnu en tant qu'artiste, il a fait de la prison à Bristol, etc...). Il a donc mûri, et je le crois capable d'évoluer dans le bon sens^^ , et rendre Luna heureuse, même s'il ne l'épouse pas tant que son père est vivant. Et puis la jeune fille n'aurait jamais eu son compte avec Neville, qui n'est pas attiré par les femmes (le Lord a laissé son empreinte) -Merci de m'encourager à écrire. Sincèrement, je ne sais pas ce que je vais faire. Pour l'instant, je n'ai pas d'idée (tout est passé dans cette fic). Plus tard, j'aimerais me lancer dans une histoire originale (un vrai roman!), mais je ne suis pas sûre d'en être capable!-Je t'embrasse, merci pour tout!
Bisous et merci à tous!