Omega


Prologue

« Je suis l'Alpha et l'Oméga. Son commencement et sa fin. »

La grisaille, le froid, le bitume, les immenses immeubles crasseux, les arbres morts, le vent… L'hiver qui s'installait confortablement dans ce linceul décoloré et morne qu'était la banlieue. On ne pouvait pas rêver mieux… Enfin, si. Comme une averse bien glaciale inondant la moitié du quartier où une chute de neige importante qui laisserait derrière elle une couche de plus d'un mètre bloquant la circulation. Quoi que sur ce dernier point, ce n'était pas trop mal. Depuis le temps qu'il supportait le ronflement des voitures, il ne disait pas non à une accalmie. Bien qu'elle soit provisoire.

Il soupira avant de se lever, les mains dans les poches, frissonnant sous l'air glacial qui annonçait la saison qu'il haïssait le plus. Oh ce n'était pas forcément la température ou même les intempéries disponibles à cette période de l'année, il se fichait pas mal de la météo à vrai dire… Non, le seul problème était les fêtes existant à cette époque. Il en dénombrait trois : Noël, le jour de l'an et… son anniversaire. Anniversaire qu'il fêtait la veille même de Noël. Ce qui était bien pratique… Du moins il ne savait pas trop vu qu'il ne l'avait jamais fêté. Comme la plupart des jeunes ici, cette date ne représentait pas le jour de sa naissance mais celui de son abandon au pensionnat de la banlieue. Ce qui lui passé toutes envies de faire quoi que ce soit pour l'occasion. Pour lui, son arrivée dans cette banlieue représentait plutôt la date de sa mort.

Il retint un éternuement avant de tourner au coin de la rue pour faire face à une longue avenue bordée de voitures clinquantes en tout genre et de regroupement d'adolescents plus stupides les uns que les autres. Déjà une odeur d'alcool lui fit froncer le nez alors qu'il passait à côté d'un de ces groupes peu recommandables qui formaient malheureusement plus des trois-quarts de la population. Du moins, celle de la banlieue. Certainement que des jeunes pareils n'existaient pas dans le « monde normal ». Les adolescents devaient y être instruits et sérieux. Tout le contraire de ceux qui traînaient dans les rues pourries de ce monde à part. Ce monde qui, même s'il ne le voulait pas, était quand même le sien, celui dans lequel il avait grandit. Et les façades grises de ces immeubles en ruines, témoignaient elles-mêmes du temps qu'il avait passé à vivre ici.

_Oh l'môme ! T'as une sale gueule !

Il ne tourna pas la tête vers le grand dadais qui venait de poser son regard aux pupilles dilatées sur lui. Ignorant ses propos peu accommodants, il continuant sa route sans lui prêter plus d'attention. Il avait ses habitudes et il savait déjà comment le jeune allait réagir face à son manque de réaction. Aussi ne fut-il pas étonné de sentir une main se refermer sur son épaule pour le tourner face au visage anguleux du mauvais garçon.

_On t'a jamais appris l'respect des aînés l'zarb' ? T'as vraiment une gu… Toi !

Il fallait toujours qu'ils se croient supérieur tout simplement parce qu'ils possédaient quelques années et des centimètres en plus. Ensuite, alors qu'ils font leur pseudo leçon de morale qu'eux même n'ont jamais appliqué, leurs expressions changeaient peu à peu alors qu'ils le reconnaissaient. Bref transition de l'orgueil à l'effroi. Puis toujours, ils relâchaient leurs prises sur lui pour se reculer en chancelant et continuer à le pointer du doigt.

Toujours les mêmes choses. Les mêmes répétitions. A croire que la vie n'était qu'une pauvre boîte à musique dont la veille chanson éraillée retentissant encore et encore, jusqu'à s'essouffler. Et là, il suffisait de remonter le ressort, pour recommencer à nouveau à zéro.

_Toi !

Le nouveau cri du jeune le tira de sa torpeur. Comme d'habitude, le reste du groupe venait de rejoindre leur leader et le fixait d'abord effrayé…puis avec le même regard mauvais. Encore une fois, il savait ce qui allait suivre. Et il ne se trompait jamais.

_Tiens, tiens… Le minus. On parle pas mal d'toi en ce moment dans l'quartier… Ca d'vient gênant pour nôt'réputation…

Il y en avait toujours un pour ramener sa fraise en premier. Notez qu'il était aussi le premier à se faire casser la gueule. Mais cela, c'était plutôt pour la suite. Ils se ressemblaient tous : tatouages, piercings, pansements inutiles. Tous les signes qui pouvaient les faire passer pour des gros durs étaient présents sur leurs corps. Sans oublier aussi leurs aptitudes physiques qui, elles, étaient moins basées sur les apparences. Comme le fait qu'eux aussi pouvaient le blesser. Un exemple ? Il se souvenait déjà avoir pris un mur en pleine face lors d'une de ses bastonnades habituelles.

_Aussi… J'pense qu'tu nous en voudras pas si on t'bouscule un peu… Après tout c'est donnant-donnant… Non ?

Un rire secoua le groupe. Il n'en tient pas compte et se contenta de leur adresser un regard : mille et une promesses de morts. Les plus intelligents fuyaient… Apparemment ils ne l'étaient pas. Le fanfaronnard fut le premier. Comme il l'avait prévu, ce dernier alla rouler au sol, sonné, lorsqu'il lui envoya un coup de poing en pleine figure.

Et tout dégénéra.

Comme d'habitude…


Quelques petites notes de passage : Ce court prologue est le début d'un projet encore à ce jour non terminé. Les deux chapitres suivants sont déjà près mais aucun écrit ne leur fait encore suite. Aussi si vous êtes intéressés, je vais malheureusement devoir quémander votre patience pour le chapitre 3.

Au sujet de cette fiction, celle-ci sera entièrement centrée sur le personnage de Sasuke Sarutobi. Bien évidemment il s'agit d'une fiction UA qui se déroule donc dans un Univers Alternatif proche de la vie actuelle avec quelques exagérations volontaires.

En espérant que cette petite lecture vous ait plu.

Xunaly


Disclaimer -- Samurai Deeper Kyo, Akimine Kamijyo.