Titre: A travers ton regard.
Auteur: Cannelle-chan
Série: Harry Potter
Genre: Angst/Romance
Disclaimer: Aucun personnage cité ne m'appartient. Ils sont la propriété exclusive de J.K. Rollings
Note de l'auteur: Ceci est une histoire Yaoi, c'est à dire une romance entre deux hommes. Si cela vous rebute, passez votre chemin, vous aurez été averti. Sinon, n'hésitez pas à laisser des reviews . C'est toujours sympathique de savoir si l'histoire plaît ou non.
J'ai la majorité des idées en tête et comment à peu près les agencer mais je ne peux vous dire combien de chapitre il me faudra ni combien de temps. Tout ce que je sais c'est qu'elle risque d'être longue ^^!
C'est un UA car il ne tient pas compte de la fin exacte du tome 7 de Harry Potter , Je modifie un peu les souvenirs transmis de Snape à Harry ( enfin je change l'interprétation quoi) ainsi que de sa relation amoureuse avec Ginny. (Désolée pour les fans.) Mais je reste dans l'univers de l'auteur.
Je vous souhaite une bonne lecture!
Prologue et chapitre 1
C'était fini, la bataille qui avait opposé l'ordre du phénix et les enseignants de Poudlard aux mangemorts, était derrière eux. Tout le monde s'était réuni dans la grande salle après la confrontation entre Voldemort et Harry. L'allégresse était pourtant assombrit par le triste tableau qu'offrait tous ces corps amoncelés. Comment pouvait-on entièrement se réjouir en voyant toutes ces vies enlevées, détruites.
Harry se promenait dans cet endroit où il était venu si souvent depuis l'âge de onze ans. Les cris de joie pour certains, les pleurs pour d'autres résonnaient et faisaient écho dans ce lieu qui paraissait si chaleureux autrefois. Le brun se tint un peu à l'écart de la foule. Il avait besoin de se reposer et de laisser les familles se recueillir sur leurs défunts.
Les pleurs de Molly Weasley, celle qu'il considérait comme une mère de substitution, lui firent mal au cœur. La perte de Fred était immense pour leur famille. C'était cruel de leur ramener leur fils Percy pour leur en faire perdre un autre aussi vite. Monsieur Weasley tenait sa femme dans ses bras, le chagrin transperçait malgré sa retenue. Bill tentait de consoler du mieux possible George ainsi que leur jeune sœur. Tandis que Ron s'épanchait dans les bras d'Hermione.
Harry n'avait pas sa place parmi eux à ce moment et préféra s'éclipser. Plus loin, il découvrit les corps sans vie de Rémus et de Tonk. Mon dieu, eux qui avaient un bébé si jeune. Une larme s'écrasa sur la joue du jeune sorcier. Il estimait beaucoup ce couple qui avait fait de lui le parrain du jeune Ted Lupin. Il ne savait que trop bien par quelles souffrances l'enfant allait passer à l'avenir. Il veillerait à ce que l'enfant ne manque de rien comme Sirius avait essayé de faire le peu de temps qu'il l'avait connu.
Son regard s'attarda ensuite vers une famille prostrée et soulagée d'être enfin réunie sans crainte. Les Malefoy n'avaient pas beaucoup d'étique ni de principes mais apparemment pour eux la famille passait avant toute chose. Comme quoi, même les personnes les plus exécrables pouvaient avoir un cœur. Le visage de Draco reflétait le soulagement et la joie. Il n'avait pas pu revoir son père depuis... Depuis qu'il avait été délivré d'Azkaban. En les voyant aussi heureux, Harry se demanda si il existait vraiment une justice. Ces gens étaient-ils plus méritant que les Weasley où le professeur Snape pour pouvoir s'en sortir ainsi?
En repensant au professeur, une boule se forma dans sa gorge. Un sentiment bizarre se formait. Trop pris dans le feu de l'action, il était préférable de ne pas penser dans ces situations. Mais maintenant que le calme était revenu, les souvenirs de Snape lui revinrent en mémoire. C'était un homme complexe, et Harry le haïssait, le plaignait pour sa mort injuste et en même temps il lui était reconnaissant pour ce qu'il avait fait et subit en silence. Comment pouvait-on ressentir autant de sentiments contradictoires envers une personne?
Plusieurs sorciers volontaires, dirigés par le professeur Mac Gonagall et le professeur Slughorn, ramenaient toujours un peu plus de corps dans la grande salle. L'odeur de mort infestait les lieux. Certains recherchaient des proches parmi les cadavres. Beaucoup étaient encore portés disparus.
- Si vous avez d'autres informations à nous donner pour retrouver des personnes n'attendez pas pour nous le dire!S'écria un sorcier à l'assemblée.
A ces mots, Harry réalisa que le corps de son ancien professeur de potion était toujours dans la cabane hurlante. Il se dirigea vers les personnes en charge de retrouver les corps. C'est un peu chancelant qu'il se dirigea vers le professeur Mac Gonagall.
- Professeur!
La femme avait l'air d'avoir prit dix ans en une soirée. Ses traits tirés et fatigués lui firent un drôle d'effet.
- Oui monsieur Potter?
Elle l'écoutait toujours attentivement et gardait toujours un oeil critique mais bienveillant à son encontre. C'était rassurant de voir que certaines choses restaient identique.
- C'était pour prévenir que le professeur Snape... Enfin que son corps... Est toujours dans une cachette qui mène vers la cabane hurlante.
Le regard troublé, la femme questionna plus en détail son ancien étudiant.
- Que diable faisait-il là-bas? Et surtout comment savez-vous où il se trouve?
Une certaine note de désapprobation apparaissait clairement dans sa voix. Il ne pouvait lui en vouloir, Harry avait tout de même été à la rencontre du danger et surtout Snape était toujours un traitre de la pire espèce aux yeux du professeur.
- Il... Il a essayé de défier Voldemort et son serpent l'a...
Les mots devenaient difficiles à prononcer.
- En tout cas, je sais comment y aller. Professeur, je vous en prie laisser moi y aller avec des volontaires.
Le regard perçant de la sorcière semblait chercher une réponse mais finalement elle capitula.
- Très bien mais vous serez accompagné de l'équipe du professeur Slughorn. Je dois encore m'occuper d'identifier certains de mes élèves. Dit-elle, une note de tristesse et de résignation dans la voix.
Après un salut rapide, il se dirigea vers Slughorn. Pour une fois, l'homme bedonnant, ne fanfaronnait pas et agissait comme un professeur qui dirigeait ses élèves en donnant des directives simples mais qui facilitaient la manœuvre.
- Professeur Slughorn.
L'homme sortit son mouchoir pour s'essuyer le front. Un sourire apparut sur les lèvres de ce féru de potions.
- Ah c'est toi Harry. Bien, tu viens voir comment avancent les choses? C'est admirable de ta part. Tu as réalisé là un exploit mon garçon. Un véritable exploit ! Et crois-moi j'en ai connu des gens capable...
- Je voudrais vous aider pour retrouver quelqu'un. Lança simplement le jeune homme pendant qu'il coupait la réplique à son aîné.
Slughorn passa un bras autour des épaules d'Harry.
- Mon garçon, vous êtes de la trempe des héros mais vous avez déjà fait plus que votre part dans cette histoire, laissez-nous fai...
-Le corps du professeur Snape est dans un endroit difficile d'accès, je sais comment m'y rendre.
Le regard déterminé du brun ne souffrait d'aucun refus. Après un soupir las, l'homme accorda un sourire à Harry.
- Très bien, j'emmène avec moi quelques hommes. Allons-y.
Harry se sentit soulager. Il voulait agir. Rester à attendre et à réfléchir à ce qui s'était passé ne faisait que lui ressasser toutes les erreurs qu'il aurait pu éviter. Il ne trouverait pas le repos avant un moment. Dumbledore, le forçait à faire le point après chaque situation vraiment critique. Mais il n'était plus là et sa façon d'évacuer son stress était toute autre. Agir, bouger, aider...
Ils arrivèrent devant le saule cogneur et avec un long bout de bois il toucha le nœud de l'arbre qui le calmait.
- Çà alors c'est ingénieux. Hé, attends mon garçon!
Sans laisser le temps aux hommes qui l'accompagnait de s'émerveiller sur le procédé de l'arbre le plus redoutable du parc, Harry continua sa route et se glissa vers le tunnel qui menait à la cabane hurlante. Le tunnel était sombre et étroit, les baguettes éclairaient d'une faible lueur le passage.
- Je savais bien que j'aurai dû me mettre au régime. Ce n'est plus de mon âge ce genre de choses.
Le tunnel remontait vers la pièce sordide qui regorgeait de souvenirs sinistres.
- Mais où sommes-nous exactement?
- Dans la cabane hurlante, venez c'est par ici.
L'un des hommes eut un frisson dans le dos.
- Mais il y a des poltergheist ici. Je ne me sens pas rassuré.
- Ne vous inquiétez pas ce n'est qu'une légende urbaine. Il n'y a rien ici. Rien à part le professeur Snape. Répondit le brun alors qu'il s'accroupissait aux côtés du corps sans vie.
Slughorn s'approcha de lui de façon neutre.
-Le pauvre diable, on peut dire qu'il n'a pas eu une vie facile et une mort tout aussi atroce. Comment s'est-il fait ça? Demanda le professeur en regardant d'un œil d'expert la blessure où le sang suintait légèrement.
Dans son souvenir, la morsure avait été violente mais en y regardant mieux maintenant il n'y avait pas beaucoup de sang qui s'écoulait.
- Sur ordre de Voldemort, le serpent a attrapé Snape par le cou.
- Il y a combien de temps de cela? Dit-il intrigué. Il palpait le cou et certaines parties du corps pour certifier la rigidité cadavérique.
- Il est mort bien avant que la bataille ne soit lancée. Je ne sais pas, environ trois heures...
- Trois heures? Alors pourquoi le sang est-il toujours aussi fluide? Il devrait déjà coaguler. Se pourrait-il que... Au bon sang!
La panique envahit le visage du maître des potions. Il en tomba sur son fessier.
- Il...Il n'est pas encore mort.
La nouvelle eut l'effet d'une bombe.
- Pardon mais vous devez vous tromper, j'ai vu ses yeux devenir sans vie et bon sang son corps est raide! C'est une blague de mauvais goût!
- Je n'ai pas l'habitude de plaisanter là-dessus mon jeune ami. Répliqua-t-il froissé. Il est encore en vie mais plus pour longtemps. Regardez son sang coule encore...Il est fluide... C'est un serpent venimeux qui l'a attaqué. Aussi venimeux soit-il, il faut toujours du temps pour que le poison arrive à terme. Vu l'écorchure et comment il tient fermement sa baguette, j'en déduis que ce pauvre homme a essayé d'amenuir les effets.
Le professeur sortit une pierre de sa poche.
- Le serpent est un animal à la base paresseux, il injecte à ses victimes son poison pour les paralyser. Le temps que le poison agisse ils sont comme figés pour qu'ils ne bougent pas durant le temps qu'il les gobe. Je suis désolé de ces images mentales mais c'est çà. Les proies du serpents meurent des sucs digestifs qui sont comme un acide qui les tuent à petit feu et non à cause du poison.
- C'est impossible... Murmura le survivant plus pour lui-même que pour l'assemblée.
- La question maintenant est... Est ce que tu veux le sauver? J'ai ici une pierre de bézoard . Dans l'état avancé dans lequel il est, cela ne le guérira pas entièrement mais ça le maintiendra en vie jusqu'à ce qu'une équipe de Ste Mangouste vienne s'occuper de lui.
- Il ferait mieux de mourir. Il est de toute façon condamné après tous ses crimes! S'insurgea l'un des sorciers.
Une sueur froide parcourut le visage d'Harry. Voulait-il vraiment l'aider?... Il ne méritait pas de mourir. Pas ainsi, pas avec autant de souffrances et sans avoir pu rétablir son honneur bafoué.
- N'avons-nous pas eu assez de morts aujourd'hui?
D'un commun accord, Slughorn ouvrit autant qu'il pu la bouche de Severus Snape tandis qu' Harry enfonça la pierre le plus loin possible dans sa gorge ensanglantée. Après quelques secondes à attendre, un léger tressaillement agita l'ancien mangemort. Un soulagement sans nom secoua Harry. Ils avaient pu agir à temps. Un rire nerveux prit le jeune homme.
- Nous n'avons pas encore le temps pour se reposer. Il faut le sortir d'ici et l'amener à Poudlard.
Le retour se fit lentement, le temps de transporter le malade.
- Vous pouvez dire merci au jeune monsieur Weasley, mon ami. Depuis sa mésaventure avec les liqueurs de Saint Valentin, j'en garde toujours une sur moi.
Il avait pu sauver une autre vie. Pas qu'il ait le syndrome du héros mais... Parmi tous ces morts, voir quelqu'un revenir était réconfortant. Si il avait pu choisir parmi toutes les vies à sauver, il n'était pas sûr que Snape soit mit en haut de la liste mais une vie était une vie. Si il s'en sortait, il aurait beaucoup d'explications à donner. Sa réputation était désormais défaite à jamais malgré tout ce qu'il avait réalisé. Était-ce une si bonne idée que ça de l'avoir sauvé?
En arrivant dans la grande salle, la stupéfaction était sur tous les visages. Comment cet homme, ce traitre pouvait être encore ici. Le corps inanimé de Snape fut posé à côté des cas les plus urgents à envoyer à Ste Mangouste.
- Comment osez-vous après tout le mal qu'il a fait? Cette homme devrait être chassé loin de Poudlard!
La colère du professeur Mac Gonagall se fit entendre dans toute la salle.
- Calmez-vous Minerva, ce jeune garçon voulait bien faire...
- Cet homme est un meurtrier. Il n'a pas sa place ici.
D'autres personnes se joignirent à cette incartade. Ses amis ainsi que certains membres de l'ordre se mêlèrent au débat. Harry fit face à son ancienne directrice de maison.
- Ne croyez-vous pas qu'il faut cesser toutes les hostilités maintenant? Cet homme a besoin de soin. Il a été sauvé grâce à un miracle. Poudlard n'est-il pas le lieu où tout ceux qui cherchent asile peuvent être protéger?
- Pas quand on trahit les lieux monsieur Potter.
- Mais il n'a pas trahi! Clama fortement Harry. Hermione! Ron vous étiez là aussi au moment où il s'est fait attaqué.
- Nous étions là Harry mais... Il menaçait de te donner au Lord noir. Expliqua doucement Hermione.
- Mais j'ai la preuve qu'il n'est pas ce qu'il semblait être.
Où avait-il mis ces fichus souvenirs? Il cherchait énergiquement dans ses poches.
- Très bien monsieur Potter. Étant donné la situation, nous lui viendrons en aide. Mais il sera sous votre responsabilité. Le ministère voudra l'interroger. Son procès, car il y en aura un monsieur Potter, le mènera directement à une mort certaine. Si vous vous souciez vraiment de son bien être, vous auriez mieux fait de le laisser là où il était!
Mac Gonagall partit dans un tourbillon de robes.
Devenir le responsable de Snape ne l'enchantait pas mais il lui devait au moins çela pour toutes ces années. Ron et Hermione se rapprochèrent le lui. Ces derniers avaient les yeux rouges d'avoir trop pleurés. L'incompréhension se lisait sur leur visage.
- Oh Harry! Je savais que tu n'abandonnerais pas quelqu'un dans le besoin. Dit Hermione en le serrant dans ses bras.
- Pourquoi? Pourquoi lui? Ce n'est qu'un bâtard graisseux! Il aurait dû mourir misérablement dans la cabane!
- Ron! Ne dit plus jamais d'horreur pareille! Une bataille comme aujourd'hui ne t'a pas suffit? La colère d'Hermione était palpable. Ron se sentit idiot.
- Pardon, grommela-t-il.
Harry ne lui en voulait pas. Il comprenait très bien sa réaction. Il aurait réagi de la même façon avant d'avoir vu les souvenirs de Snape...
- Je crois que nous sommes tous fatigués. Il nous faut surtout du repos, depuis quand n'avons nous pas dormi?
- J'ai l'impression que cela fait une éternité. Exagéra le rouquin.
La remarque fit sourire ses deux compères. Au moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour. C'était bon signe.
Madame Weasley arriva derrière eux, les joues inondées de larmes. Ils se sentirent mal d'avoir oublier quelques instants la peine de la perte de Fred.
- -Mes chéris, nous allons rentrer maintenant. Un lit et une nuit de sommeil vous feront le plus grand bien. Nous n'avons plus rien à faire ici. Dit-elle avec douceur.
- Bien maman. Répondit Ron en passant gentiment un bras sur ses épaules comme pour lui dire qu'il était là pour elle.
- Harry tu viens? Demanda Hermione.
- Partez devant, j'ai encore une petite chose à faire avant.
Le regard de la jeune femme se fit compréhensif.
Harry resta aux côtés du maître des potions inconscient. Il voulait vérifier que rien ne lui arrive avant son arrivée à Ste Mangouste. Plusieurs équipes faisaient des allers et retours pour transporter les malades. Des aurors envoyés par le ministères avaient écroués plusieurs mangemorts et donnaient des coups de mains ici où là. Certaines familles retournaient chez elles, lasses de la journée et nuit vécues. D'autres, à n'en pas douter faisaient circuler la rumeur dans toute l'Angleterre selon laquelle Voldemort n'existait plus grâce au survivant. Harry grogna à cette pensée. Il risquait de faire la une des journaux pendant longtemps.
Il regarda le visage blafard de son aîné. Ses traits étaient crispés, certainement par la douleur. Il n'arrivait pas à le croire. Pouvait-il vraiment le voir là allongé, en vie? Quelques minutes plus tard, une équipe de médicomages vint à ses côtés.
- Que lui est-il arrivé?
Harry répéta une fois de plus les circonstances qui avaient amené les souffrances de Snape.
- A-t-il des amis ou de la famille?
- Non, il n'a personne.
Après plusieurs questions banales, les médicomages le transportèrent pour l'hôpital.
- Quand est-ce qu'il pourra recevoir des visites? Demanda précipitamment le jeune homme alors que Snape avait disparu dans un plop sonore.
- Pas avant au moins une semaine, si ce n'est deux au vu de son état. Il nous faut lui injecter l'anti-venin et voir comment il réagit au traitement.
- Très bien , je vous remercie.
N'ayant pas écouté les besoins de son corps depuis longtemps, Harry s'effondra au milieu de la grande salle, exténué de fatigue.
Pendant une semaine, le Terrier était rempli de vie. Sans crainte pour le futur. L'enterrement de Fred fut célébré en toute simplicité avec la famille et les amis proches encore en vie. George avait fait le serment de continuer leur œuvre coûte que coûte. Bill et Fleur prirent la responsabilité d'élever le jeune Ted Tonk. Ce dernier n'ayant plus de famille, le jeune couple s'étaient portés volontaire pour l'élever et l'éduquer. Percy s'installait quelques temps chez ses parents. Les liens avaient été brisés, il fallait du temps pour les reformer. La vie reprenait peu à peu. La fin de la guerre ressemblait à une grande fête nationale dans le monde magique Anglais.
Les vacances d'été arrivaient à grands pas.
- Que comptes tu faire maintenant, Harry?
Les trois amis étaient installés sur l'herbe dans le jardin, profitant des rayons du soleil.
- Je ne sais pas encore. Je voulais devenir auror mais maintenant... Nous n'avons pas passé nos diplômes et après cette année passée, je ne me vois pas retourner en classe comme si de rien n'était.
Les souvenirs sombres envahissaient sa tête. Oui Poudlard était le lieu qu'il considérait comme une maison mais non, pour rien au monde, il n'y retournerait en tant qu'étudiant.
-Mais Harry c'est important d'avoir nos Aspics! J'ai déjà commencé mes révisions, j'ai peur d'avoir vraiment perdu beaucoup en niveau. Que vas-tu devenir sans de bonnes bases dans la vie?
Ron rigola à la réflexion.
- Tu oublies que c'est d'Harry dont on parle. Il peut faire tout ce qu'il veut maintenant, même ministre de la magie, tiens! Ça ferait les pieds à Scrimgeour!
Hermione désapprouvait cette attitude désinvolte.
- J'espère au moins que toi tu vas finir tes études, Ronald Weasley!
Le sourire du rouquin disparut très rapidement.
- Je suis bien obligé, ma mère ne nous pardonne toujours pas d'être partis en douce l'année dernière. Elle m'emmènerait elle-même par la peau des fesses jusqu'à Poudlard si elle le pouvait.
Un sourire éclaira le visage du brun. Molly Weasley était réputée pour son autorité à toute épreuve face à ses fils. Ils étaient largement en surnombre et pourtant, elle arrivait quand même à les faire plier. Elle était l'image même d'une mère pour lui.
Il aimait être au Terrier, un sentiment de sérénité l'envahit tandis que Ron et Hermione se disputaient encore pour des détails. Au bout d'un moment se sentant de trop parmi ces jeunes amoureux, il rentra dans la maison.
- Oh Harry mon chéri, tu devrais rester dehors, la cuisine n'est pas en état pour passer, pour l'instant.
C'était le branlebas de combat, la poussière voletait un peu partout.
- Depuis que Charlie, Percy et vous trois êtes rentrés, il faut nettoyer plus souvent.
- Alors je profite de tout ceci pour vous demander la permission d'utiliser votre réseau de cheminette madame Weasley.
Le regard se fit désapprobateur.
- Je n'aime pas l'idée que tu ailles voir ce sale type tout seul. Attends au moins qu'Arthur soit rentré.
Le jeune homme secoua la tête de façon négative.
- Ne vous en faîtes pas. Ce n'est même pas dit qu'il soit réveillé. Je n'ai pas besoin d 'être chaperonné.
Un claquement de langue lui fit comprendre le mécontentement flagrant de son hôtesse mais elle n'avait aucun droit de lui interdire ou faire quoi que ce soit maintenant qu'il était majeur. Il n'était peut être pas de sa chair mais pour Molly, il était un de ses fils.
- Fais bien attention à toi surtout. Reviens pour le souper, je t'ai préparé la tourte au potiron dont tu raffoles tant.
Après un signe de tête d'approbation, il s'installa dans la cheminée et prit une bonne pincée de poudre verte. Il avait apprit de ses erreurs de jeunesse, il s'installa correctement et prononça son lieu de destination distinctement.
- Hôpital de Sainte Mangouste!
Dans une fumée verte, il disparut pour atterrir de façon un peu brutale dans un vaste hall blanc. Il toussa quelques seconde le temps de se débarrasser des résidus de poussières sur sa cape. Des têtes se tournèrent à son passage. Certains chuchotant se demandant si ce n'était pas celui dont on parlait tant depuis quelques temps.
« Si c'est moi! Et maintenant vous comptez me fichez la paix? » Avait-il envie de crier à l'assemblée. Il n'avait jamais aimé être le point de mire de tous les racontards contrairement à ce que certaines mauvaises langues disaient.
En parlant de mauvaises langues, il se dirigea à l'accueil pour demander quelle direction prendre pour voir Severus Snape. La jeune femme en le voyant eut un hoquet de stupeur. C'est en bégayant que cette dernière lui annonça que monsieur Snape était installé dans une chambre individuelle dans la section des morsures et empoissonnement graves au quatrième étage. Après un bref remerciement, le jeune homme se retourna prêt à partir.
- Attendez! Vous êtes bien Harry Potter? Demanda-t-elle prudemment.
- Monsieur Potter, oui c'est moi, dit-il un sourire en coin tout en soulignant la familiarité avec laquelle, elle l'avait appelé. Un rougissement envahit ses joues.
- Le médicomage Stein souhaite s'entretenir avec vous, de la santé du patient. Si vous voulez bien attendre cinq minutes, il va vous recevoir.
Oh oh, cela ne présentait pas de bonnes nouvelles si le médicomage voulait lui parler. Il s'assit sur un banc qui longeait le couloir. Il pouvait observer des infirmages passées en courant ou tenant compagnie à des malades. L'hôpital était rempli de vie, plus qu'il ne l'aurait crû.
Bientôt un homme en blouse blanche s'approcha de l'infirmière lui demandant un compte rendu avant de se tourner vers Harry.
-Bonjour monsieur Potter, ravi de faire votre connaissance. Dit-il en lui tendant une franche poignée de main. Veuillez me suivre dans mon bureau nous serons plus à l'aise pour parler.
Ils arrivèrent devant un grand bureau avec une vitre translucide ou on pouvait lire en toute lettre « bureau du docteur Stein, directeur de l'hôpital Sainte Mangouste».
L'intérieur était vaste et des objets aussi fantasques qu'utiles décoraient la pièce. Harry se vit offrir le siège en face du bureau et s'y installa.
- Voilà notre affaire monsieur Potter, suite aux incidents de la semaine dernière, mon équipe médicale et moi-même sommes chargés de soigner monsieur Snape sur votre demande.
Harry acquiesça.
- Le problème est, que malgré la chance inespérée qu'il a eut lorsque vous vous êtes rendu compte de son état, le poison ingéré a eut des effets dévastateurs sur l'état du patient.
Le jeune homme grimaça en entendant cela.
- Pour l'instant il n'est pas encore réveillé, nous l'avons mis sous un sommeil artificiel, le temps qu'il récupère et aussi pour régler un autre petit souci...
- Quel est-il? Demanda directement le brun.
Le médicomage prit des pincettes pour annoncer la nouvelle.
- Hé bien, monsieur Snape a reçu une demande d'inculpation pour haute trahison de la part du ministère de la magie.
Harry ferma les yeux. Il devait s'en douter. Mais il ne s'en inquiétait pas, si son professeur de potion avait besoin de témoignages, il se porterait garant pour lui. Le mage Stein continua dans sa lancée.
- Donc la chambre dans laquelle nous avons placé notre patient, est surveillée continuellement par deux aurors jusqu'à ce qu'il soit en état d'être envoyé à Azkaban.
- C'est absurde! On ne soigne pas les gens pour les renvoyer dans un endroit où l'on meurt à petit feu!
- Oui c'est aussi mon avis. Comme je me doute que vous n'êtes pas coutumier de tous les droits en matière de juridiction, j'ai peut être quelque chose qui pourra vous être utile. Tant qu'il est dans notre établissement, il est notre patient et vous, vous êtes son garant. En ce moment il n'y a pas plus fiable en matière de réputation auprès de ministère que vous, si je puis me permettre.
Harry grogna en entendant cela.
- Quoiqu'il en soit, si vous le prenez sous votre tutelle, il sera sous liberté conditionnelle, jusqu'à son procès.
- Sous ma tutelle einh?
Il n'avait jamais entendu quelque chose d'aussi ridicule. Un homme âgé bientôt de la quarantaine être dépendant d'un jeune de dix neuf ans. Et pas n'importe qui, mesdames, messieurs! Le plus redouté et détesté professeur... Que disait-il? Directeur de Poudlard!
Si il ne le tuait pas pour lui avoir sauvé la vie, il le tuerait pour le « ridiculiser » avec cette farce grotesque. Mais il lui devait plus d'une dette de vie, alors advienne que pourra ...
- C'est d'accord, comment je dois m'y prendre?
Pendant plusieurs minutes, ils parlèrent des détails techniques et administratifs. Les formulaires furent remplis au fur et à mesure. Au bout d'une demi heure, le chef du service sourit.
- Bien, maintenant que tout cela est fait, allons voir notre patient!
Ils se levèrent et se dirigèrent vers le quatrième étage. Une drôle de sensation envahit le jeune. Se retrouver de nouveau face à Snape après tout ce qui s'était passé... Il ne savait même pas ce qu'il s'était passé depuis qu'il était tombé. Que dirait-il?
- Nous y voilà, laissez nous passer, je suis son médecin et voici le tuteur légal de monsieur Snape.
Ou alors c'était cette histoire de tutorat qui le mettait mal à l'aise... En tout cas les deux aurors les laissèrent passer tout en regardant de coin le jeune homme. Il avait soudainement envie de faire demi-tour. En arrivant dans la chambre, il entendit des bips réguliers venir d'une machine. Celle-ci était reliée par des fils au corps pâle de l'homme allongé su le lit. Seuls ses cheveux noirs dénotaient parmi cette clarté.
Snape paraissait endormi et non malade. Harry avait passé neuf ans de sa vie à fuir cet homme qui représentait un cauchemar et maintenant c'était à lui d'en prendre soin. Le médicomage se rapprocha d'une perfusion installé à côté du lit et y injecta un produit.
- Voilà avec çà il ne devrait plu tard à se réveiller.
L'heure de vérité avait sonné. Ils découvriraient ensemble quels étaient les séquelles prolongées de son attaque. Lentement ils sentirent les paupières du maître des potions papillonner. De légers tics commençaient à fourmiller aux niveaux de ses mains. Un léger bruit de gorge se fit entendre.
Harry trouvait ce spectacle aussi intéressant qu'inquiétant. Plusieurs minutes suivirent sans plus aucun signe. Seuls la respiration moins profonde et régulière permit au docteur de prendre la parole.
- Bonjour Monsieur Snape. Dit-il en se rapprochant pour prendre son pouls.
- Où suis-je? lui répondit une voix gutturale. Le bras libre se déplaca difficilement jusqu'au visage de Severus comme pour le protéger d'une future agression de lumière.
- Vous êtes à l'hôpital Sainte Mangouste. Sentez-vous là où je vous touche? Dit-il en appuyant un peu plus sur le bras.
- Alors comme çà, je ne suis toujours pas mort. Par Merlin je suis toujours coincé dans cette vie! Aucun repos ne m'est permis? Commença à s'énerver Snape.
Les propos tenus choquèrent profondément Harry qui ne préféra pas parler, laissant faire le médicomage.
- On vous a retrouvé à moitié en vie. Vous avez eu de la chance que l'on vous trouve. Maintenant répondez à ma question.
La respiration de Severus se fit plus profonde et saccadée.
- Oui je la ressens votre fichue pression sur mon bras.
- Bien, c'est un bon signe. Vous pouvez bouger apparemment les bras, pouvez-vous faire de même avec vos jambes?
Après une ou deux tentatives, ses jambes bougèrent légèrement.
- Elles sont encore engourdies mais pour l'instant le bilan est encourageant.
A ces propos, Harry ne savait pas si son ancien professeur avait envie d'en rire ou d'en pleurer.
- Maintenant veuillez retirer la main de votre visage et regardez droit devant.
Snape s'exécuta et retira son bras mais un temps de flottement eut lieu lorsqu'il rouvrit les yeux. Un son étranglé sortit de la gorge entourée de bandages, lui faisant mal au passage.
- Que se passe-t-il monsieur Snape?
Après plusieurs clignotements des paupières Severus dû se rendre à l'évidence.
- Je ne vois rien. Bordel, je ne vois rien du tout! Faites quelque chose!!!
La panique évidente dans la voix enrouée de son professeur fit mal à Harry.
- Professeur calmez-vous! Ces mots échappèrent au survivant sans qu'il n'y réfléchisse créant un fort trouble chez son aîné.
- Que? Potter? Potter!! Qu'est ce que vous faites ici?
- Calmez-vous ! Cela ne sers à rien de s'emporter vous aggraver votre blessure à la gorge. Vous devriez être reconnaissant envers monsieur Potter, c'est grâce à lui que vous êtes en vie aujourd'hui . S'énerva Stein.
« Faites qu'il se taise, mais faites qu'il se taise! Ne voit-il pas qu'il aggrave mon cas? »
Mais Stein préféra continuer sur sa lancée.
- Grâce à son intervention vous êtes libre. Il est depuis une bonne heure votre tuteur et garant judiciaire!
« Râté! »
Le corps entier de Snape se contracta.
- Mon quoi? POTTER!!!!
A suivre!