L'histoire se passe quelques années après la destruction de l'anneau. Chacun est rentré chez soi. On considèrera que les elfes ne sont partis, comme dans le livre, mais qu'ils sont restés sur leurs Terres. Ensuite, Aragorn n'est pas encore Roi du Gondor (on va dire que c'est la faute à l'administration, qui a perdu les papiers). Après tout, c'est moi l'auteur, c'est ma fanfic, c'est moi qui décide !

Disclaimer habituel…

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Chapitre 1 : Le retour de Legolas

Aragorn tenait entre ses mains une missive qui le remplissait à la fois de joie et l'inquiétait. Une missive qui venait tout juste d'arriver de Mirkwood. Il relut une troisième fois le message et releva la tête en soupirant. Il rencontra le regard du seigneur Elrond, qui avait lui aussi reçu un parchemin. La teneur du message devait être sensiblement la même pour eux deux, car les sourcils froncés du seigneur elfe ne présageait rien de bon.

« Votre message dit-il quand Legolas doit arriver ? Le mien ne le précise pas, demanda Elrond.

Aragorn tendit son papier à son père adoptif sans répondre. Celui-ci lut

« Cher ami de Fondcombe, je vous envoie mon plus jeune fils, Legolas. Il ne m'a jamais ouvertement parlé de quoi qui se passe dans sa vie, mais ces temps-ci, je ne sais plus que penser. Je dois faire la passation de pouvoir à mon fils aîné dans les jours prochains et j'aimerai autant que Legolas ne soit pas là, seuls les Valars savent ce qu'il pourrait inventer comme humiliation à nous faire subir. Il suivra le messager de ce pli avec quelques jours de retard, j'ai dû lui adjoindre une escorte. Pouvez-vous, vous qui vous dites être 'son ami', veillez à ce qu'il reste à Fondcombe ?

D'avance merci.

Thranduil

Elrond leva un sourcil étonné sur Aragron :

« Le roi vous porte dans son cœur à ce que je lis. Qu'a-t'il bien put se passer pour que Legolas soit ainsi banni de chez lui à la veille d'une cérémonie aussi importante ? Je sais que père et fils ne s'entendent guère, mais connaissant bien Legolas, je doute qu'il ait volontairement pu porter une grave atteinte à l'honneur de sa famille.

Aragorn souffla entre ses dents de colère.

-Vous savez très bien, Elrond, que Legolas est très discret. Les elfes le sont naturellement le plus souvent, et Legolas entre tous l'est particulièrement. Je pense que son père cherche une excuse pour le bannir, plus ou moins définitivement, de Mirkwood. Il n'a jamais apprécié ce dernier fils, et ne perd pas une occasion de le lui faire savoir.

- Comme vous y allez fort ! Attendons de connaitre la version de Legolas. Il nous expliquera ce comportement. Cependant, quoi qu'il ait fait ou pas fait, il n'est pas naïf, et risque d'arriver assez abattu d'avoir été jeté hors de chez lui ainsi. Préparons-lui un accueil chaleureux et soutenons-le du mieux que nous pourrons. Si Thranduil ne m'est pas chaleureux, je tiens à Legolas comme à un fils. »

Aragorn acquiesça. Une très grande envie de demander à lire la missive destinée à Elrond le tenaillait, mais il n'allait pas la réclamer. Pourtant, elle devait contenir quelque chose de différent de la sienne. Si lui-même avait été surpris et chagriné, bien qu'heureux de revoir prochainement son cher ami, il n'avait pas eu ce regard inquiet en la découvrant. Il sentait que son père lui cachait un détail. Il lui semblait qu'il avait un peu insisté sur le fait d'accueillir Legolas et, comment avait-il précisé ? « Le soutenir ». Ce n'était pas des mots que le seigneur elfe employait sans y penser. Il voulait faire passer un message indirect à Aragorn.

Le ranger regarda l'elfe en face de lui et ce dernier sut que sa tentative de le mettre en garde avait été reçue. Mais dans les yeux d'Estel brillait une inquiétude trop vive. Le vieil elfe ne pouvait infliger à son fils humain un tourment de plusieurs jours. Tout en regrettant déjà ce geste, il tendit à Aragon son parchemin, et s'en fut.

Avec une légère hésitation, Aragorn déplia le papier. Ce qu'il y lut l'inquiéta encore plus que ce qu'il aurait pu imaginer.

Cher ami guérisseur, puissant seigneur Elrond.

Ainsi que je l'explique dans la seconde lettre destiné à l'ami humain de Legolas, je vous envoie mon fils pour une période indéterminée. J'espère qu'il ne sera pas pour vous le même poids qu'il l'est ici. Ces derniers temps, il nous agace profondément. Il reste muet quand on lui parle, fait semblant de ne pas nous entendre ou de ne pas nous voir. J'ai tenté de la raisonner, mais rien n'y fait. Il le fait certainement exprès, jaloux de son frère couronné prochainement. Pour éviter tout risque d'un geste malheureux à l'égard du futur roi, je l'éloigne. Il sera sans doute plus commode avec vous.

Si vous avez quelques minutes à lui consacrer, examinez-le, il est vraiment étrange ces

temps-ci.

Avec mes remerciements, Thranduil, roi de Mirkwood.

Aragorn, comme il l'avait fait pour les mots qui lui étaient destinés, relut plus lentement le message. Il l'examinait en détails, incrédule. Legolas, « un poids » ? Avoir « un geste malheureux » envers son frère ? Il avait l'impression que l'elfe dont on parlait ici lui était totalement inconnu. Il comprit l'inquiétude d'Elrond. Si Thranduil, qui n'avait jamais été proche de son fils le plus jeune, et c'était bien améliorer la situation familial de son ami de décrire leur relation en ces termes, pensait qu'il le faisait « exprès », Aragorn, lui, avait peur que son ami ait réellement un souci et que c'en était des symptômes. Elrond avait sans doute pensé ainsi. Quant à la supposition que Legolas soit jaloux, elle était difficilement crédible. Jamais le Prince de Mirkwood n'avait laissé entendre un quelconque souhait de gouverner. Il savait depuis son plus jeune âge que ce ne serait pas sa destinée, et paraissait totalement l'accepter.

Mais entre ce que Legolas laissait paraître sur son visage et ce qu'il pensait réellement, il y un monde, souffla une petite voix désagréable au creux de l'oreille du ranger. Et bien qu'il ne fut pas enclin à l'accepter comme vraie, cette pensée l'était réellement. Quand son ami elfe avait un problème, il fallait le pousser dans ces derniers retranchements pour le faire parler. Il n'aimait pas être le centre des attentions, aussi amicales soient-elles. Il se faisait toujours très discret, se tenait à l'écart et révélait rarement ses pensées. Aussi Aragorn était-il soucieux de l'elfe qui allait arriver d'ici quelques jours. Il ne pensait pas qu'il ait pu changer de caractère en si peu de temps dans la vie d'un elfe. Ce qui était en soi une mauvaise nouvelle. Car s'il avait changé, c'est qu'il ne serait plus l'ami qu'il connaissait, qui lui était si précieux. D'un autre côté, ce qui avait le plus de chance de se produire était que Legolas n'avait du tout changé et qu'il était malade, ou malheureux.

Aragorn soupira. Il savait que pour toute personne qui voulait être ami avec l'elfe, il fallait patience et persévérance pour le comprendre. Ce n'était pas étonnant avec l'enfance qu'il avait eût, et encore le traitement actuel qu'il recevait de sa famille, qui se résumait à humiliations quotidienne et souffrance morale. Sa vie devait être bien dure à Mirkwood. Elle devait l'être encore plus maintenant, après avoir connu amitié et solidarité au sein de la communauté de l'Anneau, qu'avant, où il ne connaissait que l'amitié éloignée d'Aragorn.

Le ranger se massa les tempes. Une migraine le tenaillait, et il y avait peu de chance qu'elle se dissipe avant l'arrivée et les explications de Legolas. La plus dur désormais serait de patienter jusqu'à son arrivée.

Quatre jours plus tard, un éclaireur de Fondcombe rentrait pour annoncer l'arrivée de Legolas et de son escorte sous une heure. Il ne dit vouloir transmettre son message complet qu'au seigneur Elrond. Aragorn n'y fit pas tellement attention sur le coup, trop heureux de revoir enfin son vieil ami. Il se dirigea vers les écuries, dans l'idée de rejoindre les arrivants et de les accompagner jusqu'à la cité. Mais Elrond surgit juste avant qu'il commence à équiper son cheval, le visage grave.

« Laissez-les arriver, Aragorn.

- Comment ? C'est mon plus vieil ami, il ne comprendrait pas que je ne sois pas là pour le recevoir dignement !

- Restez ici, par pitié. Il est inutile que vous voyiez cela avant l'heure.

Aragorn ne comprenait pas.

- « Cela » ? C'est-à-dire ? Vous qui vouliez que Legolas reçoive un bon accueil, vous voulez m'empêcher maintenant de me réjouir de son arrivée ?

- L'éclaireur était porteur d'un nouvelle déconcertante et je voudrais que vous soyez avec nous lors de leur arrivée. Je ne veux pas que vous y soyez confronté seul.

- Cessez de parler par énigme et dites-moi ce qu'il se passe ! Aragorn commençait à paniquer un peu. Legolas est-il blessé ? Est-il arrivé un accident sur la route ? »

Elrond regarda Aragorn et se dit qu'il saurait la vérité bien assez tôt. Il ne voulait en aucun cas que son fils affronte cela seul. Et s'il lui disait de quoi il s'agissait, il pouvait être sûr qu'Aragorn sellerait son cheval aussi sec et partirait épée en main à la rencontre de son ami.

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Finit pour le chapitre 1 ! La suite est déjà écrite et sera postée rapidement, ne vous en faites pas. J'espère que cela vous a plu. Le chapitre devait être plus long à la base, mais je me suis dit que ce serait bien sadique de couper ici, et que si j'ai peu de lecteurs, au moins, ceux qui auront lu le chapitre 1 iront lire le deuxième pour savoir de quoi il retourne ! *Rire sadique*