Titre : Je te regarde dormir

Auteur : Anders Andrew

Rating : K

Note : Ceci est un one shot Matt centric. Je pense qu'on peut mettre ça dans shounen aï, si on y tient, mais ici, je vois plus la relation de Matt avec Mello comme une relation semi-fraternelle. Bon, on va dire friendship.

Kyouki-stuc m'a fait remarquer que dans cette fic, on inverse les rôles, c'est Matt le salaud, du moins c'est l'impression qu'on a au début. Moi je trouve pas. En même temps, je dois être une fangirl de plus dans son fanclub, c'est pour ça...


J'aime regarder Mello dormir.

J'ai de la chance de l'avoir rencontré; j'ai de la chance, même si je vais bientôt en mourir. Je suis heureux, ça aura valu le coup.

Mello, je suis sûr que tu crois connaître les sentiments que j'éprouve à ton égard. Ce que tu signifies pour moi. Dans ta vanité, tu es sans doute certain que je t'aime. Mais quelque part tu as tort. Tu as tout faux.

Car avant même de t'apprécier, avant même de te voir comme un être humain tu es avant tout...une distraction pour mon âme égarée.

Pas tellement plus, en fait. Juste une distraction, un amusement. Une source d'intérêts intarissable.

Tu as réussi à éveiller mon désir de découvrir le monde. Tu es ça pour moi : tu m'occupes.

...

J'aime te regarder dormir.

...

Quand j'étais gosse, j'avais peur de dormir; j'avais peur de m'ennuyer, toujours. Car l'ennui est ce qui se rapproche le plus de la mort. Le jour où on s'éteint, c'est le néant, plus rien, juste du vide et du noir. Du noir, comme toi, hein.

Peur du néant.

J'avais peur de m'ennuyer, car alors l'angoisse de la mort, du néant, me prenait à la gorge; la vanité de mon existence, la vacuité de celle-ci m'empêchait quasiment de respirer - Mello, est-ce qu'on t'a dit qu'avant que tu viennes, on m'avait diagnostiqué de l'asthme ? C'est idiot, n'est-ce pas ? Je n'ai plus jamais eu de crise d'asthme, une fois en ta compagnie.

Pour ne pas m'ennuyer, je jouais. Je jouais à en perdre l'esprit, en perdre la parole, même à en perdre le goût, mais je continuais.

J'étais terrifié, et seul. Personne ne me comprenait. Je ne me rendais pas compte que c'était une fuite en avant, un moyen de faire l'autruche, et qu'en fin de compte ça ne faisait que me rapprocher plus vite de l'inévitable.

...

Heureusement, tu es arrivé.

...

Je ne connais pas les raisons. Peut-être n'y en a-t-il pas. Premier à m'adresser la parole pendant que je jouais, j'ai eu envie de converser avec toi, même si quelque part, la crainte de l'ennui était là. Mais je ne me suis jamais ennuyé avec toi. Même sans parole, sans un mot, tu es intéressant. Juste à te regarder dormir, tu es intéressant. Passionnant. Je n'en connais pas les raisons.

Non non, je ne t'aime pas, mais je te suis reconnaissant d'exister.

Tu as donné un sens à ma vie, un but. Tu es ma Vérité, intangible et forte. Non, je ne t'aime pas.

Tu es ma raison de vivre, et donc, de mourir.

...

Je te regarde dormir, et je me surprend à ne plus avoir peur. C'est toi qui a créé ce miracle. Car je sais que tu seras toujours avec moi, même dans les ténèbres de

l'inconscience, tu me tiendras la main. Même dans le noir. Peut-être que je t'aime ?

...

Merci.