Disclaimer : l'univers et les personnages d'Harry Potter appartiennent à JKR et ses associés, comme tout le monde en est conscient, j'en suis sûre.

Auteur : Cette fiction est l'œuvre de Prince Edwin, je n'en suis que la traductrice. Vous trouverez le lien vers le texte original dans mes favoris.

NdT : Ce texte comporte 3 chapitres en tout, le deuxième est d'ores et déjà traduit, j'attends d'avancer un peu plus sur le 3 avant de le poster.


1. Crêpage de chignon

— Potter ! Espèce de monstruosité balafrée, reviens ici !

Drago Malefoy se hâtait dans le couloir, à la suite de celui qui était sa Némésis depuis cinq ans. Il tourna l'angle pour se trouver confronté au dessus de la tête de Harry, qui était plus petit que lui.

Le regardant de haut, il renifla avec mépris tandis que Harry lui rendait son regard de derrière ses lunettes. Se retournant si brusquement que Drago ne put protester, Harry l'attrapa par le coin de sa cape, avant de disparaître dans une salle de classe déserte, claquant lourdement la porte derrière lui.

La rouvrant avec suffisamment de force pour que celle-ci revienne et rebondisse contre le mur, Drago s'engouffra dans la pièce derrière lui, toujours déterminé à en finir avec cette altercation. Il trouva Harry appuyé contre le bureau du professeur, sur le devant de la pièce, une jambe négligemment croisée devant l'autre.

— Oui, Malefoy ? Puisque tu persistes à me suivre, s'il te plaît débrouille-toi pour que ça en vaille la peine.

La voix de Harry, bien que légèrement sardonique, était plutôt calme, ce qui ne fit qu'enrager Drago davantage.

— Tu, tu… petit con, va ! Putain, peut-être que je te suis parce que je n'en ai pas encore fini avec toi !

Drago leva les bras, déjà exaspéré, même s'il ne partageait la pièce avec ce stupide Gryffondor que depuis quelques minutes.

— Etrange, je n'avais pas réalisé que tu en avais commencé avec moi. Mes excuses pour cette interruption. Je t'en prie, reprends là où tu en étais.

Le visage de Harry se fendit d'un sourire entendu, tandis qu'il faisait un geste de la main pour indiquer que Drago était libre de faire ce qu'il voulait. Devant la bouche ouverte de ce dernier, Harry soupira, et changeant de tactique, il reprit la parole, cette fois d'une voix honnête et fatiguée :

— Ecoute, Malefoy, tu ne t'es pas encore rendu compte que moi j'en avais fini avec toi ?

Le visage de Drago se tordit en de multiples expressions comme il luttait pour se contrôler.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? Pourquoi ?

Il avait presque l'air blessé, et Harry étudia sa réaction.

— Et bien, commença-t-il lentement, tu ne crois pas que nous avons un peu grandi ?

Il prévoyait de développer, mais Drago donnait l'impression d'avoir été soudainement frappé, aussi il se tut pour écouter ce qu'il avait à dire.

— Alors c'est pour ça que tu m'évitais ! Et pour ça que tu m'ignorais ! Tout s'explique maintenant ; tu ne veux tout simplement plus te battre ! Et moi qui pensais pendant tout ce temps que je…

Drago s'interrompit brusquement, réalisant l'étrangeté de ce qu'il venait de dire, et de ce qu'il avait été sur le point de dire.

— Pensé quoi, Malefoy ? Que tu avais fait quelque chose pour me mettre en colère ?

Harry avait du mal à contrôler son rire, lequel faisait enfler ses poumons comme des ballons d'hélium, tandis qu'il essayait de le retenir. Drago, cependant, ne semblait pas vraiment amusé.

Plutôt le contraire, en fait. Une expression de compréhension s'était faite jour sur son visage alors qu'il comprenait pourquoi, au cours de ces deux mois depuis leur retour à Poudlard en sixième année, Harry ne lui avait pas parlé une seule fois. En fait, Harry l'avait à peine regardé. Non pas que Drago ait envie de ces stupides grands yeux verts sur lui, c'était juste étrange de se sentir ignoré, même lorsqu'il essayait de déclencher une bagarre.

Mais là, à voir le rire difficilement contrôlé de Harry, la compréhension déserta rapidement son visage, et à la place ses sourcils se froncèrent en un masque rigide, les coins de ses lèvres tombant vers son menton.

— En fait, répondit Drago, pointant le nez en l'air avec dégoût devant le manque de manières de Harry, j'espérais plutôt que je m'étais enfin débarrassé de toi.

Ce n'était pas entièrement vrai, mais Drago avait besoin de reprendre le dessus dans cette conversation.

— Tellement que quand tu tombes sur moi seul dans un couloir, tu me suis, et que lorsque je refuse toujours de te prêter attention, tu me coinces dans une salle de classe ? interrogea Harry, un de ses sourcils en accent circonflexe, dans une parfaite imitation d'un Serpentard.

Les deux sourcils de Drago se soulevèrent en voyant cette expression sur le parfait Gryffondor, mais il ne fit pas de remarques vu qu'il essayait de se concentrer sur ce qu'il venait de demander. Bon sang ! Il marquait un point, là, et Drago ne parvenait pas à trouver une réponse qui lui permette de reprendre la main.

— Et bien, commença-t-il en cogitant sur ce qu'il allait dire ensuite. Je voulais savoir ce qui se passait. Si tous mes rêves étaient devenus réalité, et si tu allais finalement me laisser tranquille.

Pas mal, pensa-t-il. Pas particulièrement bon, mais suffisamment désobligeant, et émis avec juste la bonne quantité de mépris.

Harry sourit simplement, capable de voir au-delà de ça. Son sourire disparut brusquement ; il voyait au-delà de ça, mais que voyait-il ? Pourquoi Drago le suivait-il, en fait ? Ça ne pouvait pas être pour l'attaquer, ou bien ce serait déjà fait.

Observant Drago avec suspicion, de derrière sa frange, Harry réalisa que l'autre le scrutait attentivement, comme s'il essayait d'anticiper son prochain mouvement. Harry soupira et se passa une main sur le visage. De l'autre, il tripotait un coin de chemise qui dépassait.

Sentant l'agitation de Harry, Drago se fit curieux :

— Qu'est-ce qui se passe, Potter ?

Même si son ton était loin d'être aimable, il n'était pas empreint de sa malice habituelle. Il semblait réellement concerné, bien que pas sympathique.

— Je me demande simplement, Malefoy, pourquoi tu me suivais. Stupide Gryffondor c'est possible, mais je te connais suffisamment pour dire quand est-ce que tu mens. Tu mentais quand tu as dit que tu voulais être débarrassé de moi, et maintenant, je veux savoir pourquoi ce n'est pas le cas.

La déclaration de Harry, bien que partiellement étouffée par sa main – qui couvrait toujours son visage – était claire. En terminant sa phrase, il leva son regard sur Drago, dans l'espoir d'y voir la réponse.

Quoi que Drago ait attendu, il ne s'était sûrement pas attendu à ça. Mais comme Harry le disait, il réalisa que c'était vrai, même si son instinct le poussait à protester.

Ayant perdu son aplomb légendaire, il ne pouvait que fixer Harry, qui le regardait avec curiosité et patience, lui laissant du temps pour répondre. Comme il était incapable de le faire immédiatement, Drago prit le temps d'étudier sa Némésis pour la première fois cette année, espérant que quelque chose, dans le visage ou l'attitude de Harry pourrait lui donner la réponse.

Commençant par un balayage complet, Drago fit glisser ses yeux, depuis les cheveux en bataille de Harry, jusqu'aux pieds, plus petits que la normale, et dissimulés derrière des chaussures râpées. La distance des pieds à la tête n'était pas grande. Drago renifla avec mépris : tout comme dans son souvenir, Harry n'avait pas le moindre sens de l'élégance, ou de la mode. Un autre regard, et Drago réalisa avec un sursaut qu'en réalité, Harry n'en avait pas besoin. Les cheveux en bataille, toujours indomptés après toutes ces années où Drago les avait insultés, rendaient plutôt bien. Au lieu de laisser penser que Harry ne maîtrisait toujours pas encore l'usage du peigne, la façon dont ils tombaient devant ses yeux, et étaient noués derrière, donnait l'impression qu'il revenait juste d'un rendez-vous galant, et que ses mèches étaient emmêlées du fait d'une main les agrippant dans sa nuque.

Comme il pensait cela, Drago fut choqué de la sensation soudaine de bouillonnement au creux de son estomac. Il l'ignora cependant pour poursuivre son inspection. Ses yeux tombèrent sur le visage de Harry, dont les damnés yeux verts le fixaient calmement. Leur couleur si intensément Serpentard devait ronger de l'intérieur sa petite tête de Gryffondor. Mais à en juger par le retroussement amusé de ses lèvres, il était clair que ses yeux n'avaient pas sur lui un effet corrosif, à moins que Harry ne soit secrètement masochiste.

Cette idée soudaine amena un afflux de sang vers l'entrejambe de Drago, qui lutta pour l'ignorer. Ses yeux toujours sur les lèvres de Harry, il eut une vision d'elles suppliant d'être mordues, les mots jaillissant des lèvres rougies et implorant des dents féroces de tirer du sang de son cou pâle …

Il secoua légèrement la tête, comme pour déloger la pensée de là où elle se trouvait, et la faire sortir par l'oreille. Impossible, se raisonna Drago. Harry Potter, Golden Boy des Gryffondor, qui prendrait son pied en ayant mal. Mais, bien sûr !. Toutefois, la question était là, maintenant, et Drago n'avait jamais été aussi curieux de toute sa vie.

Il décida de se changer les idées en adressant à nouveau la parole à Harry :

— Tu veux savoir pourquoi je ne veux pas être débarrassé de toi ? demanda-t-il sur un ton menaçant, essayant de suggérer que Harry n'aimerait pas la réponse.

Un simple hochement de tête accueillit sa question, le pressant de continuer.

Incertain de la façon dont formuler sa réponse, et incapable d'imaginer un mensonge plausible, Drago commença à parler avec hésitation.

— Je suppose, Potter, que c'est parce que je n'en ai pas fini avec toi pour le moment, et que je ne laisse jamais les choses à moitié faites.

Sa voix avait beau être assurée, ses paroles étaient toujours vaines. Il ne pouvait s'empêcher de remarquer l'ambiguïté de ses propos, et, cela mélangé à ses pensées précédentes, le conduisit à s'interroger sur son orientation sexuelle. Qu'il soit gay, Drago l'avait accepté depuis longtemps, mais que sa sexualité se trouve orientée vers un Gryffondor, cela faisait un peu trop à digérer. Sans mentionner vers quel Gryffondor elle se trouvait être orientée…

— Ah ? appuya Harry.

Il se débarrassa de sa robe (bon sang, ce qu'il faisait chaud dans cette pièce !) et, comme il n'obtenait pas de réponse, se retrouva à demander :

— Qu'est-ce que tu veux faire avec moi, Malefoy ? Parce que je suis au-delà de toute résistance, là.

Drago sentit la vérité dans la voix fatiguée de Harry. Il était au-delà de toute résistance. Drago aurait pu envoyer son poing en plein dans cette jolie petite tête sans que l'autre ne réplique de quelque façon que ce soit. Harry ne voulait pas se battre. Et bizarrement, Drago découvrit qu'il ne voulait pas particulièrement non plus.

Harry avait enlevé sa robe en prononçant ces mots, et le sens aurait très bien pu en être ce que Drago essayait si désespérément d'ignorer, maintenant que la pensée lui en était venue et avait pris racine dans sa tête. Harry avait-il fait cela pour le torturer, car il avait reconnu dans ses yeux brillants ce à quoi Drago pensait dans des visions technicolors terriblement précises ? Ou bien avait-il simplement chaud ? Drago n'en savait rien. Et il s'en fichait. Il était simplement conscient du fait, et que les manches courtes de la chemise de Harry révélaient la peau lisse et pâle de ses bras, et les muscles bien dessinés de ses biceps.

Il y avait quelque chose qui ne collait pas dans la façon dont Drago était en train de penser, mais il n'était plus vraiment sûr de savoir quoi. Quand il était entré dans la pièce, ce n'était pas pour toucher les lèvres de Harry, les mordiller, les mordre, simplement pour voir la réaction qu'il obtiendrait. Mais Drago avait oublié pourquoi il était là et ne parvenait qu'à se demander : « Le Golden Boy des Gryffondor est-il maso ? »

— Tu n'as pas envie de connaître mes intentions, énonça-t-il.

Sa voix était étrangement haletante, comme si le simple fait de prononcer ces mots l'avait mis hors d'haleine. Cela causa un autre sourcil levé chez le Survivant. S'il peut ainsi imiter un Serpentard, pourquoi est-ce si improbable qu'il supplie jamais comme l'un d'eux… ?

Bon sang, tu es un putain de Malefoy ! Tu ne passes pas ton temps à t'interroger quand tu peux découvrir la réponse par toi-même ! Il regarda à nouveau Harry, qui humectait ses lèvres avant de répondre. Les yeux de Drago suivirent le chemin de sa langue sur ses lèvres rebondies.

Allez, fais-le. Il se rapprocha de Harry, qui avait commencé à parler. Il essayait de se concentrer sur ce qu'il disait, mais il se tenait à moins de cinquante centimètres de lui, et la plupart de ses pensées étaient bloquées sur ce qu'il projetait de faire.

— …que tu dépasses cela, Malefoy, je suppose. Tu n'as qu'à faire ce que tu veux, et peut-être qu'on pourra vivre en paix ensuite ?

— Voilà une suggestion brillante, Potter, si j'en ai jamais entendu une échapper à tes lèvres.

Il n'était plus qu'à quelques centimètres maintenant, et au lieu de montrer de la peur, Potter semblait résigné.

Affronter l'inconnu ne te fais pas peur, hein ?Je n'en attendais pas moins de toi, mais je me demande quelle serait ta réaction si tu savais que j'allais faire ça…

— Alors, Malefoy, est-ce que tu vas… Hmmphh !

Des lèvres venant s'écraser sur les siennes coupèrent – ou répondirent à – la question de Harry. Son premier réflexe était de le repousser, d'ôter ses lèvres des siennes, mais à ce moment-là, Drago le mordit.

La sensation initiale des lèvres de Harry contre les siennes n'était pas désagréable. Ces lèvres pleines, un peu boudeuses, demandaient à ce qu'on les embrasse, même si elles étaient un peu gercées à force que Harry les mordille. Mais ce qui suivit était mille fois meilleur.

Sentant que Harry s'apprêtait à résister, Drago avait finalement décidé de tester sa théorie. Il ouvrit la bouche et saisit la lèvre inférieure de l'autre garçon entre ses dents. Harry haleta légèrement, expulsant son souffle dans la bouche de Drago. C'était enivrant. Toute résistance était morte avec ce soupir.

Aux anges, Drago mordit doucement avant de passer sa langue sur la peau abîmée. Il sentit Harry commencer à fondre contre lui. Il rassembla les poings de Harry dans une de ses mains, et les bloqua dans son dos. De son autre main, il fourragea dans la masse de nœuds à la base de sa nuque. Rendez-vous galants passés ou non, Harry était à lui maintenant, et il allait le prouver !

Plaçant un dernier baiser léger sur les lèvres de Harry, Drago tira les cheveux dans lesquels il avait enchevêtré ses doigts, afin d'exposer la nuque du jeune homme, arrachant un gémissement aux lèvres seulement à demi rassasiées. Drago eut un petit sourire satisfait en se penchant vers la peau pâle qu'il venait de mettre à jour. Il avait eu raison : ça faisait de l'effet à Harry. Mais pour le prouver, et le marquer comme sien…

Passant sa langue là où son pouls battait, Drago mouilla la zone avant d'y placer un baiser bouche ouverte. Les yeux faussement Serpentard de Harry battirent avant de se fermer. Drago se sentit encouragé.

Il effleura d'abord délicatement la surface avec ses dents, testant les limites. Un gémissement de Harry lui apprit qu'il pouvait aller plus loin, ce qu'il fit, mordant légèrement la peau.

— Oh, Merlin, s'il te plaît, plus ! cria Harry, que l'augmentation du contact avait rendu bruyant.

Drago gloussa contre la peau mouillée, et cela tira un autre gémissement. Décidant de suivre les instructions du jeune homme, mais uniquement parce que cela avait été, de toute façon, son attention, et pas du tout parce que Harry Potter le lui avait demandé, Drago mordit plus fort.

Le flot d'obscénités qui l'accueillit le choqua : des mots si sales échappant à une si jolie bouche ! Il se recula et l'observa avec stupeur. Les joues de Harry étaient rougies et ses lèvres formaient des mots que Drago ne pouvait plus entendre. Oh, c'était définitivement lui qui menait le jeu désormais. Il s'en serait frotté les mains de satisfaction si elles n'avaient pas déjà été occupées.

— Non, s'il te plait… Je… ne t'arrête pas…

Les supplications qu'il avait imaginées impossibles jusqu'alors déferlaient maintenant de cette langue rose, et Drago se retrouva soudain à vouloir la goûter.

Il la happa dans sa bouche, en éraflant les bords de ses dents afin d'obtenir davantage de ces soupirs si doux à avaler. Ce fut de violents gémissements qu'il obtint à la place, mais il n'en fut pas déçu. Il se retira, murmurant contre les lèvres de Harry :

— Je ne comptais pas arrêter, je voulais juste voir à quel point ça t'excite quand je te fais mal.

Sur ces mots, il tira fort les cheveux dans laquelle sa main était toujours prise, lui arrachant une inspiration surprise.

Pas encore battu, Harry restait assez cohérent pour répondre à cela. Il pressa ses hanches en avant, son érection s'incrustant contre la cuisse de Drago d'une manière qui ne pouvait être ignorée.

— Est-ce que ça répond à ta question ? pantela-t-il.

Choqué, Drago recula, maintenant sa prise sur ses poignets, mais relâchant les cheveux. Les yeux de Harry se relevèrent, perçant les siens et lui ordonnant de ne pas s'arrêter. Fixant à nouveau son cou, et sentant son propre sexe durcir en réponse au fait de sentir celui de Harry si proche de lui, Drago n'avait aucune envie de désobéir.

Il passa sa main désormais libre sur ses fesses, pressant et malaxant ce après quoi il courait sur le terrain de Quidditch, lorsqu'il échouait à rivaliser de vitesse avec Harry poursuivant, lui, le véritable prix. Souriant à l'idée d'avoir enfin sa main posée sur sa récompense, Drago abaissa à nouveau la bouche, déterminé à laisser cette fois davantage que quelques marques de dents.

Sa bouche atterrit sur sa clavicule. Il utilisa son nez pour repousser la chemise qui encombrait la voie et mordit fort. Il pouvait sentir la chair céder sous la pression, et Harry tremblait soudain contre lui, frottant furieusement son érection. La respiration de Drago s'accéléra pour s'accorder à celle de Harry, mais il s'arrêta net en sentant du sang dans sa bouche. Le sang de Harry dans sa bouche. Comme il le léchait, il sentit le jeune homme tressaillir, ses muscles se contractant tandis que la douleur l'envoyait voir les étoiles.

La jouissance de Harry, chaude et humide, jaillit contre Drago, traversant l'épaisseur des vêtements, jusqu'à ce qu'il puisse presque la sentir contre sa propre érection. Simultanément, il découvrait le goût métallique, légèrement épicé du sang de Harry. Submergé par ces sensations nouvelles, Drago se frotta frénétiquement contre Harry durant quelques secondes, avant de se figer lui-même dans un orgasme qui le laissa épuisé mais satisfait.

Se soutenant l'un l'autre, et s'appuyant tous deux plutôt lourdement au bureau du professeur auquel Harry s'était adossé, il leur fallut quelques moments pour émerger de la brume post-coïtale et retrouver leur capacité de mouvement. Peu désireux de renoncer au contact de l'autre à l'instant, ils parlèrent chacun contre les lèvres de l'autre, leurs fronts toujours collés.

— Je parie que je sais quelles étaient tes intentions, maintenant, dit Harry dans un sourire espiègle.

Ses joues s'embrasèrent légèrement d'embarras, et il détourna le regard.

— Je parie que tu le sais, répliqua Drago avec un sourire en coin.

Mais son sentiment de satiété actuel l'empêchait de taquiner Harry à propos de son ingénuité.

— Harry, commença-t-il.

Mais les yeux de celui-ci se braquèrent sur lui si rapidement qu'il se tut. Du regard, il l'interrogea sur ce réflexe.

— Désolé, marmonna-t-il, tandis que ses joues prenaient une teinte plus prononcée. Je ne suis pas habitué à t'entendre dire ça. Ça m'a surpris, c'est tout.

Drago lui sourit et l'embrassa délicatement sur le nez. Harry fit en sorte de rencontrer son regard, et ses yeux, si grands et si verts étaient troublants à cette distance, malgré les lunettes légèrement de travers.

— J'aime t'appeler Harry. Ça rend mieux que Potter, à hurler de passion, devrais-je en arriver là.

Souriant doucement, Harry hocha la tête.

— Tu as raison, pour une fois, Drago.

L'insulte à peine voilée fut ignorée, et les yeux d'argent de Drago s'adoucirent à un gris velouté devant l'emploi désinvolte de son prénom.

Ils sombrèrent dans un silence complice, chacun profitant de la chaleur de l'autre, et de la chaleur des pensées qu'ils laissaient voguer au hasard.

— Je suppose que ça répond à ma question, en tout cas, rêvassa Drago à voix haute, tandis qu'il s'arrachait à regrets de l'étreinte de Harry.

— Quelle question ? interrogea Harry, qui était justement en train de se demander à quoi le blond avait pensé lorsqu'il avait lancé son attaque.

— Tu es maso ! s'écria-t-il triomphalement, un sourire de victoire s'élargissant sur son visage.

Harry, par contre, ne semblait pas vraiment ravi.

— Oh, je vois, émit-il, sa voix soudain dénuée de toute intonation.

Drago lui jeta un coup d'œil, inquiet de ce soudain changement d'attitude. Harry soupira, passant sa main sur son visage dans un geste d'énervement similaire à ceux qu'il avait eu plus tôt dans la soirée.

— Qu'est-ce qui se passe, Harry ?

Drago répéta la question en utilisant son prénom, tirant un sursaut à l'autre garçon. Les yeux d'un vert perçant se posèrent sur lui, et Drago avala sa salive, comprenant soudain pourquoi les gens pensaient que le garçon aux traits efféminés qui se tenait devant lui, pouvait être suffisamment puissant pour sauver le monde.

— Bien joué, Malefoy, quel sens de la déduction. Maintenant, si tu veux bien gentiment me laisser passer, je crois que notre affaire est terminée.

La rudesse de sa voix était terrifiante, et son regard féroce semblait promettre la peine de mort à Drago s'il protestait. Drago n'était pas maso, mais il ne pouvait s'empêcher de protester.

— Je n'ai pas terminé, répliqua-t-il.

Il attrapa la main de Harry comme celui-ci se dirigeait vers la porte.

— Qu'est-ce qui a changé, au juste, dans les dernières secondes pour que tu te remettes à m'appeler Malefoy ?

— Rien n'a changé, il est bien là le problème, s'exclama Harry.

Sa main pressa inconsciemment celle de Drago.

— Tu es toujours Drago Malefoy, et moi Harry Potter, et rien n'a changé ! Nous nous sommes seulement embrassés pour que tu testes une de tes putains de théories, et maintenant nous sommes de retour là où nous avons toujours été !

Sa voix, même s'il hurlait et qu'il était clairement en colère, semblait également blessée, pénétrant Drago jusqu'aux os, et l'emplissant de culpabilité.

— Oh, Harry ! tu ne sais donc pas où nous avons toujours été ? s'écria-t-il, exaspéré. Tu ne t'es pas dit que la raison pour laquelle je n'ai jamais pu te laisser tranquille, c'est que j'ai toujours voulu faire ça, ce que nous venons juste de faire ?

— Pendant tout ce temps ? murmura Harry, ayant soudain peur d'être détrompé comme il commençait à penser que Drago disait peut-être la vérité.

— Oui, tout ce temps, répondit Drago.

Il l'embrassa délicatement pour appuyer ses dires, et aussi en partie simplement parce qu'il le pouvait. Au moment où Drago se préparait à franchir les lèvres de Harry de sa langue, celui-ci éclata soudain de rire. Franchement perturbé, il eut un soupir un peu vexé.

— Ai-je le droit de demander ce qui il y a d'aussi amusant ? renifla-t-il.

Il observa la tension de Harry être évacuée sous forme de petits gloussements d'écolière. S'avouant que c'était un spectacle plutôt amusant, il autorisa les coins de ses lèvres à se soulever, sans pour autant rejoindre Harry dans son hystérie de mauvais goût, car il ne voyait même pas ce qu'il y avait de drôle.

— C'est juste que… durant tout ce temps où on s'est crêpé le chignon, tu me cherchais pour te faire remarquer, comme si tu avais tiré mes couettes, finit-il par émettre, se calmant enfin.

— Tiré quoi, Harry ? demanda Drago, choqué.

Les couettes étaient une coiffure inesthétique réservée aux filles, et Drago ne pouvait imaginer que les cheveux où il avait enfoui ses doigts aient jamais eu à connaître une telle chose.

— C'est un genre de proverbe… tu sais, quand un petit garçon aime bien une fille, et qu'il passe son temps à l'embêter pour qu'elle le remarque. C'est ce que tu as fait avec moi, mais avec des mauvais sorts et des trucs, au lieu de me tirer les cheveux !

Harry recommença à rire, et cette fois, Drago pouvait voir ce qu'il y avait de drôle.

— Ça fait de toi la fille dans cette relation, Potter ! énonça-t-il, gloussant de sa propre plaisanterie.

Harry s'arrêta abruptement de rire.

— Cette relation ? Tu penses… tu penses que nous avons une relation, désormais ?

S'il n'y avait pas eu cette lueur d'espoir dans les yeux de Harry, Drago aurait pu se sentir insulté par la question. Après ce qu'ils venaient de faire, évidemment qu'ils avaient une relation ! Drago n'était sûrement pas un coup facile, merci bien !

— Oui, Harry, nous avons une relation. En fait, il se pourrait même que tu sois mon copain – et réciproquement !

Ses lèvres formèrent un demi-sourire, pour que sa voix ne sonne pas comme une réprimande.

— Je… et bien, ouah ! Je n'aurais jamais… personne n'aurait – j'ai juste…

Pour la seconde fois de la soirée, les paroles de Harry furent étouffées par les lèvres de Drago, et cette fois, il ne pensa même pas à s'y soustraire. Il enfouit ses mains dans les flots de soie blonde de ses cheveux – ces cheveux qu'il avait toujours voulu toucher – et finalement, lui rendit son baiser avec enthousiasme.

Drago se retira en chancelant, souriant à son tout récent copain.

— Dors bien, Miss Couettes, murmura-t-il.

Il embrassa Harry très doucement, obtint en retour un baiser tout aussi doux.

— Ça ne change rien, ajouta-t-il comme Harry ramassait sa robe et se préparait à partir.

— Je sais. Ça veut juste dire que tout est comme avant, mais que maintenant, nous savons pourquoi, sourit Harry.

Hochant la tête, Drago lui souhaita à nouveau une bonne nuit avec un autre baiser (il ne s'habituerait jamais au fait d'avoir le droit de faire ça) avant de regarder Harry s'éloigner lentement dans le couloir.

Chuchotant doucement un chapelet de mots latins avant de lui tourner le dos, il réprima un sourire. Indubitablement, la vie lui souriait aujourd'hui. Il venait d'acquérir un magnifique petit ami, qui, assez probablement, le comprenait parfaitement, et ledit petit ami était sur le point de se montrer dans la Tour des Gryffondor dans un uniforme de fille, ses cheveux magiquement attachés de chaque côté de sa tête par des rubans roses.


Note : N'oubliez pas qu'un commentaire est toujours grandement apprécié. Ici, ce sera doublement le cas, car ça m'encouragera à poursuivre mon travail de traduction, et surtout, Prince Edwin lisant le français, je suis sûre qu'elle sera très heureuse de lire vos commentaires… ^^