Coucou tout le monde!

Il y a un bon moment que ce chapitre aurait dû arriver mais j'ai eu beaucoup de mal à trouver le temps nécessaire pour traduire!

Cela dit, voyons le côté positif des choses : le prochain chapitre de "Vous avez dit improbable?" est prêt, je n'ai plus qu'à le relire. Je pourrais donc le poster bientôt!


Bonne lecture!

Disclaimer : ceci est une traduction de la fic 'Coping with hope' de Laurenke1. J'ai obtenu son autorisation pour la traduire et la publier.


Chapitre 12

Bien après que l'heure du dîner soit venue et repartie, bien après que l'odeur de Potter ait déserté le siège qu'il avait occupé plus tôt, Severus demeurait assis dans son bureau, perdu dans ses pensées. Sa main entourait sa tasse de thé depuis longtemps glacée mais la température du liquide n'était rien comparée à la froideur qui s'était installée dans son cœur.

Durant si longtemps il avait justifié sa colère, sa rage et sa haine envers Potter en se persuadant que le jeune sorcier avait été élevé d'une manière qu'il ne pouvait pas même imaginer dans ses rêves les plus fous qu'il était resté aveugle aux signes évidents d'abus que le garçon présentait. Chaque été, Potter revenait à l'école aminci, le regard terne, ses mouvements hésitants et parfois ralentis.

Chaque fois Severus avait estimé que Potter ne voulait pas retourner en cours et, de ce fait, en venait à mal se nourrir, voire à refuser de se sustenter, pour obtenir ce qu'il voulait. Il n'aurait pas pu être plus éloigné de la vérité.

Ce qu'il avait pris pour des signes d'arrogance étaient des marques soigneusement dissimulées d'abus. Chaque fois qu'il s'était emporté devant le manque de respect que professait Potter pour les règles et ceux qui les établissaient, il ne s'était agit que de l'esprit de ressource d'un enfant qui ne pouvait se fier aux adultes. Qui avait appris à un trop jeune âge à se débrouiller seul et qui ne faisait confiance à personne car tous étaient susceptibles de le laisser tomber.

Le plus étonnant était que Dumbleodre l'avait autorisé et même encouragé. Il ne s'était jamais occupé une seule fois de Potter, pas même lorsque le jeune homme avait été si déprimé après la mort de Black. Non. Il l'avait renvoyé dans sa famille abusive et l'avait laissé affronter le chagrin et la dépression seul.

Sa main resserra son étreinte autour de la tasse et l'instant d'après elle traversa la pièce, le bruit de la porcelaine se brisant faisant sursauter Severus. Il baissa les yeux sur sa paume vide puis porta le regard sur le thé qui dégoulinait le long du mur et les morceaux de la tasse qui gisaient sur le sol de pierre. Il ferma les yeux et passa une main fatiguée sur son visage avant de l'enfouir dans ses cheveux.

Comment allait-il pouvoir gérer ça ? Cela s'était passé il y avait si longtemps que suivre la procédure appropriée maintenant, demander un examen d'un médicomage qualifié, contacter les services de l'enfance pour leur notifier le comportement de ces moldus, requérir du Ministère que l'enfant ne retourne jamais chez eux, placer l'enfant ailleurs, rien de tout cela ne ferait de différence.

Cela n'aiderait pas Potter. Le jeune homme se battait suffisamment contre lui-même sans avoir à revivre toutes ces épreuves.

Severus soupira.

Il n'y avait aucun doute dans son esprit : Potter disait la vérité. Il savait que le Gryffondor pouvait exploser à l'occasion mais jamais Potter n'avait menti sur sa famille. Les images fragmentaires dont il avait été le témoin durant leurs séances d'Occlumencie prenaient tout leur sens.

Ce qu'il lui fallait désormais était un plan pour gérer son apprenti. Il devait changer sa tactique. Il devait rebâtir une relation de confiance avec son apprenti, pas une relation basée sur la force mais une basée sur l'égalité. Cela prendrait du temps mais Potter avait déjà confiance dans le fait que Severus ne lui mentirait pas.

Il ne prêtait pas attention à ses gestes et caressait le bracelet d'une manière apaisante, sentant l'écho de la magie de Potter contre sa peau. Il serra brusquement les doigts. Il avait vu à quel point Potter était encore énervé lorsqu'il l'avait poussé à se rendre à ses leçons de l'après-midi. Une partie de lui, oubliée et depuis longtemps enterrée, avait voulu rédiger une excuse pour l'en dispenser mais il savait que cela n'aurait fait qu'alimenter les rumeurs et détruire davantage la réputation du garçon.

Severus leva les yeux lorsque la cheminée s'illumina de vert. Il haussa un sourcil lors de l'apparition de Minerva.

Oh par pitié, qu'elle ne commence pas à me harceler pour connaître la raison pour laquelle je n'ai pas assisté au dîner. J'ai bien d'autres problèmes en tête.

Mais son expression n'avait rien d'amusée lorsqu'elle prit pied dans son bureau. Severus se redressa. Le visage de Minerva était parfaitement sérieux, presque létal.

« Pourriez-vous venir dans mon bureau, Severus ? Certaines choses ont été portées à mon attention et nécessitent une action immédiate. »

Potter était-il allé se plaindre ? Ou bien un autre élève ? Severus se vit accepter, se levant de son fauteuil et suivant Minerva dans son bureau, tout le temps se demandant ce qui pouvait bien se passer.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

« Harry ? »

Le jeune homme regarda autour de lui dans la salle commune surpeuplée afin de déterminer qui appelait son nom. De nombreux Gryffondors discutaient assez bruyamment et Harry étrécit les yeux avant de se contenter de hausser les épaules. Si le motif de l'appel était suffisamment important, la personne concernée le réitérerait certainement.

Il se replongea dans son livre de sortilèges. Il avait manqué le cours, grâce à Snape. Mais Harry savait qu'il ne pouvait vraiment rester en colère contre son maître désormais. La journée n'avait pas bien commencée, il l'admettait, mais après sa conversation avec son professeur – ou plutôt sa crise de larmes – il se sentait mieux. Il avait la sensation qu'un poids particulièrement lourd avait été ôté de sa poitrine.

« Harry ? »

Une main se posa sur son épaule et Harry se tourna sur sa chaise, le visage impassible. Hermione se tenait derrière lui et, avant que les événements de ces derniers jours ne lui reviennent en mémoire, son sourire coutumier s'afficha brièvement sur son visage. Il disparut promptement. Hermione haussa un sourcil mais se mordit la lèvre et détourna les yeux.

Harry soupira et ferma son livre. Il semblerait qu'il ne puisse guère travailler, aussi se concentra-t-il sur sa plus vieille amie et se demanda ce qui allait se passer. Allait-elle l'accuser d'une nouvelle trahison ou voulait-elle parler d'autre chose ? Harry supposait qu'il serait agréable de pouvoir parler avec Hermione, si différent d'une discussion avec Ron. Hermione savait toujours ce qui se passait dans sa tête, parfois avant qu'Harry lui-même ne le sache.

« Harry, peut-on parler ? »

Harry fronça les sourcils et considéra la bruyante salle commune. Il opina finalement et lui désigna d'un geste le siège libre en face de lui. Ron était sur le terrain de Quidditch, Harry avait décliné l'invitation. Il savait qu'il ne pourrait pas rejoindre l'équipe quand bien même il le souhaiterait. Il allait être bien trop occupé entre ses cours et son apprentissage avec Snape pour s'inquiéter de matches de Quidditch. Il n'avait pas volé depuis si longtemps qu'il ne se rappelait pratiquement plus de la sensation qu'il éprouvait à prendre son balai pour une balade. Apparemment tout le monde avait toujours quelque chose à lui faire faire ces temps-ci.

« Hum… En privé. »

Hermione lança un coup d'œil en direction de l'escalier qui conduisait au dortoir des garçons mais Harry hocha immédiatement négativement la tête. Il savait où cela le conduirait si les gens le voyaient monter les marches seul avec Hermione Granger et la dernière chose dont il avait besoin était que davantage de rumeurs se répandent. Il lui désigna derechef le siège qui lui faisait face et s'expliqua.

« Viens et assieds-toi. Je vais lancer des sorts de confidentialité. »

« Mais Harry… »

« Non Hermione, cela ne fera que créer plus de rumeurs. Je n'ai vraiment pas besoin de ça alors soit on discute ici, soit on discute dehors si tu préfères faire le tour du lac. »

Harry estima qu'il était plutôt généreux de sa part d'accepter de parler à Hermione alors qu'elle ne lui avait jamais présenté d'excuses. Elle plissa les yeux puis s'assit. Harry ajouta les sorts de confidentialité autour d'eux deux. Hermione sembla se détendre légèrement, calmement installée dans son fauteuil. Elle laissa son regard vagabonder avant de le fixer sur Harry dont l'estomac se tordit devant son air déterminé.

« Tu as rompu avec Ginny ! » Le sous-entendu fit se hérisser Harry et il se retint de justesse de ne pas lui hurler dessus. Il se contenta finalement de hausser un sourcil en ouvrant de nouveau son livre.

« Si tu envisages de me sermonner sur mes affaires personnelles, telles que ma rupture avec Ginny, je préfère retourner à mon devoir de sortilèges. J'ai beaucoup à rattraper et j'ai passé une très mauvaise journée alors je n'ai vraiment pas besoin d'un nouveau sermon, Hermione ! Tu n'es pas ma mère ! Tu es supposée être mon amie. J'aurais besoin d'un peu de soutien, pas d'un sermon après l'autre. »

Il lança à son amie un regard noir et se replongea dans son livre, dont il ne lisait en réalité pas une lettre, mais il n'abaissa pas les sortilèges qui les protégeaient. Hermione demeura silencieuse à ses côtés durant un moment avant de s'agiter un peu et de l'appeler d'une toute petite voix :

« Harry ? »

Ce dernier leva les yeux, un sourcil haussé, et patienta. Elle avait des larmes dans les yeux mais Harry se força à rester de marbre. Il connaissait Hermione et savait qu'elle pouvait aisément écraser les opinions qui divergeaient de la sienne.

« Je suis désolée, Harry ! Je sais que cela n'est pas juste envers toi mais si tu pouvais voir à quel point Ginny souffre et à quel point elle tient à toi… »

Harry ferma violemment le manuel et siffla : « Oui, elle tient tellement à moi qu'elle s'est consolée avec un autre gars le jour même ! Elle est déjà passée à autre chose, Hermione ! Qu'est-ce que ça veut dire à propos de notre relation, hein ? Si elle tenait à moi autant que tu le dis, elle ne serait pas déjà en train d'explorer les amygdales de Dean Thomas dans les corridors. »

Il respirait lourdement, sa rage encore présente, mais il détourna les yeux. Il ne prenait pas mal le fait d'avoir rompu avec Ginny mais était franchement agacé de voir qu'il comptait si peu pour elle. Il soupira et baissa les yeux lorsque la main d'Hermione vint couvrir la sienne en ce qui devait constituer un geste de consolation. Il croisa le regard d'Hermione : il y lut de la compassion et réalisa soudainement qu'elle lui avait réellement manqué.

« Harry, voulais-tu rompre avec elle ? » Harry se détourna et hocha la tête en direction du livre qui trônait sur ses genoux.

« Mais pourquoi ? »

« Je… Je ne peux pas l'aimer. Je ne le sens pas. Je me bats trop contre moi-même pour gérer sa présence et ses besoins en même temps. Snape a raison. Il m'a fait comprendre… »

Hermione sembla se raidir et la main qui couvrait la sienne se tendit notablement, rendant sa prise presque douloureuse.

« Que veux-tu dire par 'Snape a raison', Harry ? » chuchota la Gryffondor.

« Lorsque j'ai explosé dans la Grande Salle et crié après Ginny, puis après toi, Snape est venu me récupérer et a demandé à savoir ce qui m'avait mis dans cet état. Il m'a demandé si je me sentais bien dans ma relation avec Ginny parce qu'il savait à quel point j'avais besoin de travailler sur moi-même. Dans le contrat d'apprentissage, il existe une clause qui empêche d'entretenir une relation personnelle pendant la durée du contrat mais Snape m'a certifié qu'il ne prendrait pas le texte au pied de la lettre à moins que je ne sois pas à l'aise dans cette situation. Je lui ai avoué que je préférais rester quelque temps seul pour me concentrer sur mon apprentissage et sur mes études. Et il a envoyé une lettre… Je suis à peu près sûr que tu l'as lue… »

« En fait non. Mais Snape est réellement intervenu en sa qualité de maître ? »

Harry ne put qu'opiner et Hermione sourit soudainement, jetant ses bras autour de lui dans une accolade imprévue.

« Oh, Harry ! C'est merveilleux ! »

« Que veux-tu dire ? » croassa-t-il péniblement en lui tapotant l'épaule.

« C'est merveilleux que quelqu'un s'occupe de toi et prenne en compte tes besoins. Tu le mérites, Harry ! »

Hermione lui décerna un grand sourire auquel Harry ne put s'empêcher de répondre. Oui, c'était merveilleux.

« C'est parce que vous êtes amants ? » s'enquit Hermione.

Harry la considéra, stupéfait, tandis que la jeune femme riait. Il la rejoignit bientôt, ses doigts caressant le bracelet. Alors que la puissante magie de Snape répondait à l'attouchement, il soupira légèrement et se demanda s'il serait jamais l'amant de quiconque.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

« Et bien Minerva, que se passe-t-il ? » s'enquit Severus en s'asseyant, arrangeant les pans de sa robe autour de sa silhouette afin qu'ils retombent élégamment sur ses longues jambes étendues. Il considéra la vieille sorcière qui le fixait de ses yeux étrécis et fronça les sourcils. Avait-il fait quelque chose de si terrible ?

« Certaines rumeurs vous concernant, ainsi que Mr Potter, me sont revenues aux oreilles… »

Oh, il s'agissait de cela…

Severus s'autorisa un rictus et répondit : « Allons Minerva ! Vous connaissez aussi bien que moi le sens inné de l'exagération que possèdent les élèves. »

« Trois élèves sont venus me voir aujourd'hui, Severus. Tous m'ont dit vous avoir vu lancer sur Mr Potter, durant le cours de Défense contre les Forces du Mal, un sortilège qui l'a renversé et pratiquement tué. »

« Ce n'était rien. Potter s'est juste cogné la tête contre une dalle. Il a perdu connaissance quelques instants. Mais si cela peut vous faire plaisir, je m'excuserai auprès du gamin. »

« Veillez-y, Severus. Je ne vous laisserais pas maltraiter votre apprenti. » Sa voix était ferme et Severus se fit violence pour ne pas lever les yeux au ciel.

« Je ne l'ai pas maltraité, j'ai perdu mon sang-froid. »

« Vous perdez fréquemment votre sang-froid lorsque Potter est concerné, Severus. »

Il se leva de son siège, trop agité pour demeurer assis, et entreprit de marcher de long en large dans le bureau, remuant vivement les mains alors qu'il invectivait la directrice : « Tout se rapporte toujours à Potter ! Je sais comment gérer mon apprenti, Minerva, et je n'ai vraiment nul besoin d'un sermon à ce propos. Mon apprenti est mon problème ! Je sais que mon comportement vis-à-vis de lui a été enfantin et mesquin par le passé. J'apprécierais que vous ayez davantage foi en moi – bien que cela soit beaucoup demander – pendant que je travaille sur mes rancunes pour traiter Potter plus comme un égal que comme un morveux. Si vous tenez tant à distribuer des blâmes je vous demanderais pourquoi, en votre qualité de Directrice de Maison, vous n'avez jamais pris la peine de vous enquérir de la vie familiale de Potter ! »

« De quoi parlez-vous Severus ? »

« Le gosse a été maltraité par sa famille, Minerva. » cracha Severus devant la directrice pâlissante. Elle s'effondra dans son fauteuil, une main sur sa poitrine, et Severus sentit sa colère disparaître rapidement.

« Non ! »

La voix de la vénérable sorcière était étranglée et Severus se souvint soudainement qu'elle tenait vraiment à Potter. A quel point elle tenait à tous ses élèves. A quel point elle avait également tenu à lui jadis. Il retourna à sa chaise, baissant la tête et murmurant : « Si. Potter, l'Elu, le Golden Boy, s'est vu abuser par sa famille moldue. Il a été battu, affamé et obligé de travailler pour eux afin de couvrir ses dépenses. Il est convaincu de valoir moins qu'un amas de saletés répandu sur le sol. »

Il respira profondément et avoua.

« Je ne peux pas faire ça, Minerva. A chaque fois que je crois avoir fait des progrès avec Potter, je découvre une nouvelle couche avec une nouvelle blessure. Et si je peux pas le guérir ? Il doit le vouloir pour que cela fonctionne mais la seule chose qu'il semble désirer c'est que quelqu'un s'occupe de lui. Je ne suis pas ce genre de personne. »

« Mais c'est le genre de personne dont votre apprenti a besoin, Severus. » En dépit de la chaleur du ton de la directrice et de la présence de sa main sur son épaule, Severus savait que la tâche qui s'étendait devant lui pourrait bien s'avérer impossible. « Vous pouvez le faire, je sais que vous en êtes capable. Je vous connais, Severus. »

« Si vous savez qui je suis, comment pouvez-vous affirmer en toute connaissance de cause que je suis ce qu'il y a de mieux pour Potter ? » La voix du Maître des Potions semblait plus fatiguée qu'ennuyée ou coléreuse. Minerva le regarda en souriant légèrement.

« Parce que malgré tout ce que vous avez fait, vous êtes un homme brave et qui ne recule jamais devant un défi. J'ai conscience de vous demander quelque chose de pratiquement impossible et d'inédit, de montrer de la compassion envers un Potter, mais si vous prouvez cette année à Harry qu'il est digne de votre attention, de votre temps et peut-être même de votre amitié, cela lui apportera tellement. Je pense qu'il pourrait y trouver la force de poursuivre sa vie. En cet instant, il est comme un enfant perdu, un enfant qui a tout perdu. Je sais que, bien que vous refusiez de jamais l'admettre, vous ressentez la même chose. Mais vous savez comment continuer, même lorsque la situation semble être plus sombre et désespérée que jamais. Je suis intimement persuadée que vous pourrez l'enseigner à Harry. »

« Potter n'a jamais bien réagi devant un modèle. »

« Parce qu'il n'a jamais eu l'occasion d'avoir confiance en qui que ce soit. En outre les modèles qui lui ont été présentés n'ont peut-être pas été les bons. »

« Je suis entièrement en accord avec vous sur ce point. » Severus dissimula un reniflement lorsqu'il songea à Black et à son évidente incompétence à gérer son jeune apprenti. Il s'assombrit quand l'idée que Potter aurait eu une meilleure vie avec Black plutôt qu'avec sa famille moldue lui traversa l'esprit. Il prit une profonde inspiration avant de reprendre : « Alors pourquoi êtes-vous si sûre que j'en serais capable ? »

« Car en dépit de tout ce qui s'est produit entre vous par le passé, Harry sait qu'il peut vous faire confiance, que vous ne lui mentirez pas. Pour le moment, c'est plus qu'aucun d'entre nous n'ait obtenu de sa part. »

« J'essaierai, Minerva. Vous savez que j'entends honorer les règles de l'apprentissage et veiller sur mon apprenti à tous les niveaux. »

Minerva lui sourit, ce petit rictus du chat qui vient de trouver un pot de crème, et ronronna : « Oh, à tous les niveaux, Severus ? Y compris dans le domaine à propos duquel des rumeurs se répandent ? »

Minerva rit doucement et Severus sentit le rouge lui monter aux joues alors qu'il s'entruchait avec la gorgée de thé qu'il était sur le point d'avaler.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

« Grands dieux, Minerva ! Ne redites jamais une chose pareille ! » exigea-t-il en fronçant les sourcils lorsqu'il fut parvenu à reprendre sa respiration malgré sa gorge irritée.

La directrice lui tendit un verre d'eau fraîche dont il but une gorgée. Elle attendit qu'il ait dégluti et reposé le récipient avant de remarquer en reprenant place dans son fauteuil : « Je sais qu'une relation peut devenir très intime entre un apprenti et son maître et il ne serait pas surprenant que vous vous trouviez à enseigner à Potter dans d'autres domaines. »

Severus lui lança un regard noir et siffla : « Il est mon élève ! »

« Il est votre apprenti avant d'être votre élève, Severus. »

« Je ne coucherais jamais avec un élève. »

« Je ne vous le demande pas, Severus ! Je dis simplement que j'ai conscience de l'intimité d'un lien d'apprentissage et que je ne me mettrais pas en travers de votre route s'il évolue en ce sens. Nombreux sont les maîtres et apprentis qui se sont mariés ou ont eu une aventure durant l'apprentissage. » Le regard de la directrice se fit lointain et Severus se demanda à qui elle pensait.

Lui-même était resté très détaché durant son apprentissage. En temps normal, il était habituel que maître et apprenti partagent autant de choses que possible dans l'optique d'obtenir une bonne relation dans laquelle le maître serait capable d'aider son apprenti, mais Severus avait dû conserver le secret sur certains points.

En dépit du Seigneur des Ténèbres, Severus se souvenait avec plaisir de son apprentissage. Il se rappelait clairement qu'il existait des subtilités qu'il brûlait d'enseigner à son propre apprenti, un jour. Et désormais Potter était cet apprenti.

Severus trempa ses lèvres dans son thé maintenant froid, grimaça et lui lança un sort pour le réchauffer. Oui, il montrerait à Potter ce que c'était de brasser une potion toute la nuit aux côtés de son maître, de récolter des ingrédients dans la Forêt Interdite durant la pleine lune avec absolument rien à craindre, et beaucoup d'autres choses. Il sourit. Oui, il ferait réaliser à Potter que les Potions étaient amusantes.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

Le matin suivant fit son apparition bien trop tôt de l'avis d'Harry et il se cacha sous son oreiller. Il grogna lorsqu'un gloussement lui parvint aux oreilles et referma les yeux quelques secondes.

« Chuuut, tu vas réveiller les autres ! Tu n'es pas sensée être là. » La voix de Dean traversa l'épaisse couche nuageuse qui entourait le cerveau ensommeillé d'Harry et ce dernier ouvrit un œil. A qui diantre Dean pouvait-il bien parler ?

Davantage de gloussements retentirent et Ginny ronronna : « Tu ne t'en plaignais pas cette nuit. »

Harry fut soudainement parfaitement éveillé, s'asseyant d'un bond dans le lit. Il s'estimait chanceux d'avoir tiré les rideaux la veille alors qu'il mettait en place les sortilèges de silence qui préserveraient le sommeil des autres s'il faisait un cauchemar. Plusieurs grognements s'élevèrent dans le dortoir et Ron gronda : « Qu'est-ce que tu fiches ici, Ginny ? »

Harry attrapa maladroitement ses lunettes sur la table de nuit et ôta les protections qui entouraient son lit, tirant les rideaux dans la foulée. Ginny était blottie sous les couvertures tandis que Dean se tenait tout à côté en robe de chambre, l'air penaud et coupable. Il lança un regard d'excuse en direction d'Harry mais ce dernier l'ignora. Il n'avait vraiment pas la tête à ça si tôt le matin.

Il repoussa les couvertures, soulagé d'avoir pensé à enfiler un t-shirt et un pantalon avant de se coucher. Ginny le fixait, le défiant de faire le moindre commentaire, mais Harry se contenta de hausser un sourcil. Quelle importance si elle voulait se prostituer à travers tout le château ? Sans faire aucune remarque à l'exception d'un bonjour discret à l'attention de Ron, lequel paraissait prêt à exploser alors qu'il faisait face à sa sœur et à son camarade, Harry disparut dans les douches. Il n'avait pas envie de voir ça.

L'eau chaude qui glissait dans ses cheveux et le long de son visage, gouttant de son nez, le réveilla en douceur. Il soupira tandis qu'il s'appuyait contre le mur, la tête penchée sous le jet. La sensation était merveilleuse. Le bracelet glissa légèrement le long de son poignet et se réchauffa contre sa peau. Harry y jeta un coup d'œil, vérifiant si le serpent changeait de couleur, mais celui-ci demeura du même gris argent que de coutume.

Cela ne m'étonnerait pas de Snape qu'il vienne me chercher jusque sous la douche afin de m'enseigner la meilleure manière de se préparer pour un cours de potions…

Harry renifla, inhalant au passage de l'eau, alors qu'il secouait la tête avec amusement. Il pouvait pratiquement imaginer les cris et hurlements que Snape attirerait s'il entrait. La main fine qui s'enroulerait autour du rideau de douche serait le seul avertissement avant que son maître ne repousse le tissu et n'entre dans la cabine, ses vêtements se gorgeant d'eau sous le jet. Harry fixerait certainement le sorcier, surpris.

Les yeux sombres de Snape seraient-ils emplis d'un feu couvant ou bien son regard glisserait-il moqueusement sur le corps d'Harry avant qu'il ne prononce une inévitable remarque ironique sur son apparence ? Ou bien entrerait-il et…

La porte s'ouvrit à la volée et deux voix s'interpellèrent bruyamment. Harry trébucha dans la cabine de douche, rougissant violemment bien qu'il sut que personne ne pouvait le voir. Il grogna et se passa une main sur le visage. Mais qu'avait-il pensé ?

Enfin, ce à quoi – ou plutôt à qui – il avait pensé était évident mais pourquoi pensait-il à Snape sous sa douche ? Harry secoua la tête. Il avait vraiment un problème s'il pensait à des choses pareilles simplement parce que quelqu'un lui témoignait un soupçon de gentillesse.

Il fut particulièrement soulagé que personne ne puisse le voir lorsqu'il réalisa ce que ce train de pensées était parvenu à accomplir. Avec un sourire un tantinet ahuri, Harry entreprit de s'occuper de sa saine érection matinale, tentant de ne pas imaginer des mains pâles glissant sur sa poitrine et lui faisant nombre de choses inexprimables, ce en quoi il échoua misérablement.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

Tandis qu'il s'asseyait pour prendre son petit-déjeuner, Severus contemplait la Grande Salle déserte. Il se versa une tasse de café et en but une gorgée, fermant les yeux de plaisir.

Que tous ceux qui prétendent que le thé est aussi bon que le café aillent se faire voir. Le thé ne vous réveille pas comme le café. Peut-être ne suis-je pas un Britannique convenable, mais je m'en fiche. J'apprécie un bon café le matin, comme n'importe qui avec mon emploi du temps.

Il avait passé la majeure partie de la nuit à se tourner et à se retourner dans son lit, s'inquiétant à propos de Potter, les leçons, Potter, l'apprentissage, Potter et l'avertissement de Draco. Il n'était pas préoccupé outre mesure par la mise en garde de Draco car il savait que le Ministère aurait des difficultés à capturer les Mangemorts en cavale, surtout dans un délai aussi court.

Il fit tourner son café dans sa tasse avant de l'achever et de s'en verser une nouvelle. Des élèves à l'œil chassieux entrèrent dans la Grande Salle, chuchotant vivement entre eux dès qu'ils virent Severus assis seul à la table professorale. Il leur lança un rictus carnassier.

« Ah, bonjour Severus. »

Severus inclina la tête en direction du petit professeur de Charmes alors que Filius Flitwick s'asseyait à ses côtés. Le maître duelliste se servit des œufs et du bacon tandis que Severus s'emparait d'un toast. Les matins ordinaires, enfin aussi ordinaires que puissent être les matins dans une école de magie, Severus se contentait généralement de fixer son assiette vide et considérait que trois tasses de café constituaient un petit-déjeuner suffisant. Mais depuis que Poppy lui avait fait la leçon, il faisait un effort pour se nourrir davantage.

« Severus, j'ai une question à vous poser concernant votre apprenti. Mr Potter ne s'est pas montré en cours hier et je me demandais si vous saviez ce qui l'a retenu. Je m'attendais à le voir au déjeuner et je lui aurais posé la question, mais je ne l'ai pas vu depuis… »

« Mr Potter m'aidait avec ma classe de Défense. Je l'avais appelé. Il était prévu qu'il assiste au déjeuner mais un imprévu nécessitant une action immédiate s'est présenté. Je vous enverrai un message la prochaine fois. » Severus n'était habituellement pas si poli mais cela signifiait beaucoup pour lui que Flitwick ait pris la peine d'essayer de placer le passé derrière eux et de respecter les décisions que Severus prenait pour son apprenti.

« Oh non, c'est parfait. Il est tout à fait dans vos prérogatives en tant que Maître d'appeler votre apprenti chaque fois que vous avez besoin de lui. Je voulais juste m'assurer que Mr Potter se portait bien et ne séchait pas les cours. »

« Ce gamin n'osera pas sécher les cours tant qu'il m'aura sur le dos. » marmotta Severus avant de mordre dans son toast. Flitwick s'éclaircit la gorge et les yeux de Severus s'écarquillèrent lorsqu'il réalisa subitement ce qu'il venait de dire.

« Ce n'était pas ce que je voulais dire… » commença-t-il à bafouiller alors que Flitwick levait une main, parvenant par miracle à ne pas sourire ou rire.

« Je sais, Severus, je sais. »

Le maître des potions fixa son regard sur son assiette et secoua la tête. Passer trop de temps en compagnie de Potter lui faisait penser à des choses auxquelles il n'avait pas songé depuis fort longtemps. Mais alors qu'il sondait ses sentiments, il ne sentit pas aussi ennuyé qu'il aurait du l'être.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

Harry fut soulagé de constater que Ginny avait disparu lorsqu'il revint dans son dortoir. Il s'habilla et fit son lit, ignorant les ronchonnements de Ron, jusqu'à ce qu'une petite toux appelle son attention. Il se retourna pour voir Dean se tenir au pied de son lit avec une mine coupable, se tordant les mains avant de demander : « Harry, je peux te dire un mot ? »

L'interpellé opina tout en continuant de préparer son sac pour la journée.

« En privé ? »

« Tu peux me parler ici, Dean. Je peux déjà imaginer le sujet. »

« Vraiment ? » Dean avait l'air un peu effrayé mais Harry ne le pressa point. « Ouais, enfin… Je veux dire, tu es d'accord pour moi et Ginny, et tout ? »

Harry le savait. Il l'avait su à la seconde où Dean l'avait regardé ce matin. Réfléchissant à sa réponse, il s'assit et passa sa main dans ses cheveux. Il prit le temps de nettoyer ses lunettes avant de répondre, sachant pertinemment qu'il aidait à l'inconfort de Dean. Pour ce qu'il en avait à faire…

« Que veux-tu que je te dise, Dean ? Tu veux que je sourie et que je te félicite de sortir avec mon ex petite maie ? Tu crois que je suis satisfait du fait qu'à peine un jour après notre rupture elle saute déjà dans le lit d'un autre ? As-tu la moindre idée de ce que je ressens ? Je me fiche de Ginny, vraiment, et elle ne m'appartient pas. Elle fait ce qu'elle veut mais il aurait été appréciable qu'elle ne me l'envoie pas en pleine figure. Je préfère que cette pièce demeure une zone dans laquelle je ne la trouverais pas. »

Dean détourna les yeux un moment puis s'enquit : « Mais tu as Snape ? »

Harry haussa un sourcil et répondit : « Snape est mon mentor et je suis son apprenti. Il n'est pas mon amant. »

« Mais… Et la rumeur ? »

« N'est que cela, une rumeur. Ginny l'a initiée à cause d'une lettre que Snape lui envoyé en sa qualité de Maître. Mais je ne suis pas l'amant de Snape, pas plus qu'il n'est le mien. »

« Oh d'accord… Pour le reste, j'en parlerais à Ginny. Elle a réellement l'air de voir faire ça dans les endroits où tu pourrais facilement nous voir, aussi étrange que cela paraisse. »

« Je ne te le fais pas dire. » marmonna Harry tandis que Dean lui lançait un grand sourire.

« Merci Harry. T'es le meilleur ! »

« On croirait que le meilleur aurait quelqu'un qui s'intéresse à lui. » souffla-t-il aussi doucement que possible. Mais lorsqu'il leva les yeux et vit le regard que Ron fixait sur lui il sut qu'il n'avait pas été assez discret.

~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~ ~ 0o0 ~

Harry serra les poings lorsque le rire de Ginny lui parvint. Elle était pendue au bras de Dean, posant sa bouche sur lui pratiquement à chaque opportunité qui se présentait. Le jeune homme tentait de s'écarter mais elle ne le laissait pas faire. Elle se retournait par moments vers Harry avec un rictus satisfait.

Hermione émit un son dégoûté près de lui et elle lui chuchota à l'oreille : « Quand avez-vous rompu exactement ? »

Ron marchait à côté de son amie, leurs doigts négligemment enlacés, tandis qu'il fixait un regard noir sur sa sœur et son camarade. Harry était soulagé que ces yeux incendiaires ne soient pas tournés contre lui et il répondit tranquillement à Hermione : « Nous avons rompu il y a trois jours. »

Harry tripatouilla de nouveau son bracelet, tournant le poignet de telle façon que le bijou glissa de sous sa manche pour venir partiellement recouvrir sa main.

« C'est un joli bracelet que tu as, Harry. Qui te l'a donné ? »

Harry sourit. Il avait oublié qu'Hermione remarquait toujours tout. Elle fixait son bracelet et, pendant quelques secondes, le Gryffondor tritura le badge que Snape lui avait remis pour proclamer son statut d'apprenti. Pour la première fois peut-être il se sentit fier de porter cet insigne aussi leva-t-il l'avant-bras pour montrer à Hermione le serpent à l'instant où celui-ci se transformait en S. La jeune femme tendit la main pour le toucher et, alors que ses doigts entraient en contact avec le cuir, Harry hoqueta de surprise devant l'étrange sensation que provoqua l'augmentation soudaine d'intensité de la magie de Snape.

Hermione inspira vivement et retira sa main, regardant Harry droit dans les yeux. Ils s'étaient arrêtés au milieu du corridor et les lèvres d'Hermione s'étaient pincées.

« A qui appartient la magie que j'ai senti ? »

Ron fixait Harry alors que le jeune homme balbutiait : « C'est celle de Snape. Il me l'a donné comme moyen de communication pour me prévenir s'il a besoin de moi. Il en porte un similaire. Le serpent change de couleur s'il a besoin de moi : rouge pour les urgences absolues, jaune pour les urgences qui sont pressantes mais peuvent souffrir un délai, et le vert signifie que je peux prendre mon temps et terminer ce que je suis en train de faire avant d'aller l'aider. Le serpent se transforme en S dès que je suis à proximité d'un moldu. C'est très astucieux. »

« Il est superbe. Alors il a un bracelet semblable mais qui contient ta magie ? » Hermione était toute ouïe et Harry était persuadé qu'elle n'allait pas tarder à se lancer dans une recherche approfondie à ce sujet.

« Oui, le sien est très semblable. » tenta Harry afin d'éluder la question. Il ne put s'empêcher de sourire en repensant à ce qu'il avait fait. Hermione haussa un sourcil et se plaça devant lui, les mains sur les hanches dans une piètre imitation de Mrs Weasley.

« Harry James Potter, qu'as-tu fait ? »

Rieur, Harry leur raconta.

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Severus maintint son regard glacial tandis que les élèves entraient. Beaucoup murmuraient entre eux, cachés derrière leurs mains, le fixant sans honte. Il se contenta de hausser un sourcil et prétendit ne pas savoir ce qui se chuchotait.

Potter entra à son tour, discutant et riant avec Granger et Weasley. Le jeune homme semblait si différent de la veille que Severus sentit un intense soulagement l'envahir. Son apprenti avait besoin de quelqu'un à qui se confier et avec qui rire.

Ce dernier leva les yeux et décerna à Severus un petit sourire avant de s'asseoir et de piocher dans la nourriture qui se trouvait devant lui. Le maître des potions y répondit par un léger hochement de tête avant de se concentrer de nouveau sur son propre repas. Il ignora le trottinement de Minerva derrière lui et entama ses œufs brouillés.

Les discussions étouffées des élèves ne présentaient pas grande distraction pendant que Severus mangeait. Il attendait la venue des hiboux qui ne devraient plus tarder et les battements d'ailes alliés aux exclamations excitées des étudiants l'avertirent de l'arrivée de la Gazette du Sorcier.

Il donna au hibou qui s'était arrêté à ses côtés l'argent que celui-ci réclamait puis lui offrit distraitement un morceau de bacon tandis qu'il ouvrait son journal. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur devant la une et il n'eut pas besoin du coude pointu de Minerva ou du soudain brouhaha des élèves pour être choqué.

Une attaque de Mangemorts dans le Surrey entraîne le décès d'une famille de cinq personnes !

Tôt la nuit dernière, la tranquille communauté sorcière de Rowley a été choquée par la découverte des corps sans vie de deux adultes et de trois enfants dans leur maison. Les dépouilles des victimes ne portaient aucune marque d'exaction et les aurors en ont de ce fait conclu que le décès était du à l'utilisation du sortilège de mort.

Au dessus de la maison, une Marque des Ténèbres flottante a été vue par des voisins qui ont découvert le crime. A l'intérieur de la demeure, dans laquelle rien ne semblait manquer, les corps des deux adultes et de leurs trois enfants (âgés de 5 à 11 ans, l'aîné devant entrer à Poudlard à la rentrée prochaine) ont été retrouvés.

La communauté a exprimé tout son chagrin devant cette perte terrible.

Les aurors n'ont aucune idée de l'identité des auteurs de cet acte mais le Ministre de la Magie Kingsley Shacklebolt a précisé que tous les Mangemorts fidèles au Seigneur des Ténèbres, vaincu par Harry Potter le premier mai de cette année, n'avaient pas été capturés. Des rumeurs rapportent la présence de Mangemorts en fuite sur le continent…

Severus lut l'article en diagonale, notant certains faits, en éludant d'autres. Il n'échappa point à son attention qu'ils avaient choisi pour victime un enfant qui allait entrer à Poudlard pour entamer son apprentissage de la magie. Cela ne pouvait être une coïncidence. Il leva les yeux et rencontra ceux de Draco Malfoy, se remémorant l'avertissement du jeune Serpentard. Ses lèvres se serrèrent une ligne maussade alors qu'il déplaçait son regard vers Potter qui discutait de l'article avec ses amis. Quels que soient les sentiments que lui inspirait son apprenti, il le protégerait de sa vie. C'était une promesse qu'il entendait honorer.


J'ai changé ma signalétique pour séparer les différentes parties du texte, j'espère qu'elle va rester en place et que tout ne va pas apparaitre en un seul bloc... Si ça fonctionne, je l'appliquerais à mes prochains chapitres.