Hermione lisait la Gazette lorsqu'on sonna à sa porte. Elle posa son journal et alla ouvrir. Sur le seuil se tenait Harry. Elle écarquilla les yeux et resta bouche bée. Son ami finit par sourire timidement et murmura :
« Salut, Mione.
-Merlin…HARRY ! »Elle lui sauta au cou et il la tint un long moment étroitement serrée contre lui, son visage enfoui dans son épaisse chevelure.
« Harry, tu es guéri !Oh merci Mon Dieu ! »Il la relâcha lentement et vit que ses joues ruisselaient de larmes. Il se mit lui aussi à pleurer et la reprit dans ses bras. Trois ans !Trois ans qu'il s'était délibérément privé de ses amis. Quelle folie !Riant et reniflant à la fois, il lâcha :
« Il faudrait plutôt remercier Draco en fait ! »Hermione se tourna alors vers le blond, resté un peu en retrait. Elle essuya ses pleurs du revers de la main et pointa un doigt accusateur sur le jeune homme :
« Toi !J'ai bien cru faire une crise cardiaque quand tu as emmené Harry et le petit en prime ! Est-ce que tu te rends compte de la frayeur que tu nous as faites ?!J'étais malade d'angoisse, et ne parlons même pas de Ron ou de ta mère quand elle a appris la nouvelle !
-Hermione, je…
-Laisse-moi finir, Draco Malefoy !Tous les Aurors du ministère ont été lancés à votre recherche, et cela fait une semaine que nous attendons des nouvelles !Sept jours d'anxiété perpétuelle !
-J'ai…
-Mais, coupa Hermione, tu as guéri mon meilleur ami…et je crois que c'était le plus beau cadeau au monde que tu pouvais me faire !Mon Dieu, Draco, je ne te remercierai jamais assez ! »Le Psychomage afficha un immense sourire soulagé et la réceptionna dans ses bras. Puis la jeune femme aperçut Gabriel, planté à côté de Draco. Intimidé, il se cacha derrière les jambes de son père adoptif.
« Je crois que vous avez quelques petites choses à m'expliquer ! »lança Hermione.
Confortablement installés dans le salon, ils expliquèrent donc à leur amie ce qui s'était passé depuis qu'ils avaient disparu. L'arrivée à Darwin, et la semaine passée là-bas qui s'était terminée par la guérison complète de Harry et l'adoption de Gabriel. Hermione les écouta patiemment et pleura encore. Il lui semblait que ses larmes étaient intarissables !Mais c'étaient des larmes de joie et elle les laissait volontiers couler le long de son visage. C'est en apercevant l'air soucieux de Draco qu'elle fronça les sourcils et s'inquiéta :
« Qu'est-ce qui ne va pas, Draco ?
-Je…je pensais à ton bébé, souffla le blond. Est-ce que tout va bien ?
-Oh, Draco, ne t'en fais pas. Tout va pour le mieux et…
-Un bébé ?!s'exclama Harry.
-Une petite fille, renchérit Hermione, rayonnante. Elle s'appellera Jade.
-Comme la pierre verte, intervint Gabriel.
-Exactement !
-Quand arrivera t-elle ?demanda encore Harry.
-D'ici trois mois.
-Mais tu n'es même pas grosse !fit le petit garçon en posant une main sur son ventre.
-Non !fit Hermione en éclatant de rire. Eh non, je suis restée assez « plate ».
-Ton bébé doit être tout petit, ajouta Gabriel, perplexe.
-Je ne sais pas, je di… » Elle se tut brusquement en entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Harry et Draco restèrent également silencieux et tendus. Ron passa dans le couloir sans les voir, puis il revint sur ses pas. Il s'arrêta dans l'embrasure de la porte et afficha la même expression que sa femme quelques instants plus tôt. Sa mâchoire semblait prête à se fracasser par terre.
« Ha…Harry ? » Le brun hocha doucement la tête et se leva. Les lèvres de Ron s'étirèrent en un gigantesque sourire et l'immense rouquin se précipita sur son meilleur ami, le faisant tomber à la renverse. Lorsqu'ils se relevèrent enfin, Ron essuya son œil et marmonna :
« Excuse, une poussière…
-Mais oui, c'est ça ! »Ils éclatèrent de rire et Ron avisa alors Draco. Il se jeta sur lui et le blond ferma les yeux, persuadé qu'il allait lui exploser la tête, mais le roux le serra dans ses bras et s'écria :
« Malefoy !Oh merci Malefoy !
-Dme hmpfrien, Wmfeaslfey !
-Quoi ?
-Je crois que tu l'étouffes, Ron !fit Harry.
-Oh, pardon ! » Il relâcha Draco qui put à nouveau respirer. Ils parlèrent longuement, puis Hermione contacta le Ministère afin de leur annoncer que Harry Potter était revenu, entier et en bonne santé. Draco fut convoqué par le Magenmagot mais tout ce dont il avait été accusé fut oublié lorsqu'Harry annonça qu'ils étaient officiellement ensemble et que le kidnapping n'en était donc pas un. Gabriel fut reconnu comme leur fils adoptif le même jour. Et c'est également durant ces vingt-quatres heures que Draco apprit que sa mère avait une liaison très poussée avec Madame Rosmerta elle-même ! En bref, ce fut une journée riche en émotions. Mais le Psychomage était sur un petit nuage quand il sortit du ministère, tenant Harry par la main. Il laissa son regard s'attarder sur Gabriel, qui marchait quelques mètres devant eux avec Narcissa Malefoy. Puis ses yeux se posèrent sur l'homme de sa vie, qu'il avait cru perdu pendant si longtemps. Il ferma les yeux quand celui-ci déposa ses lèvres sur les siennes et savoura le baiser comme si c'était le premier. Leur famille n'était peut-être pas parfaite, mais comme l'avait dit Harry, il y avait fort à parier qu'ils seraient heureux tous les trois. La vie s'annonçait belle et Draco laissa un sourire aussi rayonnant que le soleil glisser sur ses lèvres.
EPILOGUE
Draco Malefoy s'accrochait du mieux qu'il pouvait à la porte du frigo tandis que son cher et tendre l'honorait avec sauvagerie. Il maudit son pantalon, encore sur ses chevilles, qui l'empêchait d'écarter un peu plus les jambes pour mieux sentir Harry. Puis il oublia cet inconvénient car le jeune homme s'enfonça à nouveau en lui, et il laissa échapper un cri extatique.
« Oh, M-Merlin, Ha…Harry !Encore !Encore ! »Il savait que relancer Harry ainsi faisait monter son excitation, et son petit ami ne tarda pas à le besogner plus rudement encore. Draco cria plus fort, et le frigo commença à se déplacer avec un bruit sourd sous les coups de rein de Harry. Quelques magnets tombèrent, et Draco entendit des bouteilles tinter les unes contre les autres à l'intérieur du réfrigirateur. Mais il n'en avait cure. Seul comptait Harry qui le pilonnait avec force. Il tint encore quelques secondes avant de jouir dans un dernier hurlement. Les deux amants s'écroulèrent contre le frigo qui s'ébranla une dernière fois avant de retrouver sa position initiale. Draco sentit les lèvres de Harry sur sa nuque moite et il bougea à légèrement à l'intérieur de lui. Le blond sourit béatement. Il était bien loin de cette nuit où il trouvait que c'était mal de passer une nuit avec Harry !Celui-ci chuchota au creux de son oreille :
« Prêt pour un second round, chéri ?
-Toujours, mon amour !
-Mais cette fois, je veux te voir jouir. »Le sourire de Draco s'élargit tandis qu'il se tournait pour faire face au brun, sans même se retirer du sexe à nouveau dur. Harry laissa échapper un halètement et gémit :
« Merlin, Draco, parfois ta souplesse me donne de brûlantes idées…
-Alors fais-les moi partager. »souffla son amant d'un ton suggestif. Et Harry s'exécuta joyeusement, arrachant de nouveaux cris extasiés à son blond adoré.
Gabriel leva les yeux au ciel lorsqu'il arriva en vue de sa maison. Une douce brume rougeâtre semblait sortir des murs jaune pâle. A n'en pas douter, ses parents étaient en pleine action !Il laissa un sourire naître sur ses lèvres. Ce soir au dîner, il se plaindrait encore du fait que ses deux pères adoptifs étaient de vrais lapins. Mais il était plus qu'heureux de constater chaque matin que leur amour était toujours aussi fort. Et jamais il n'oublierait ce jour merveilleux où ils lui avaient proposé de l'adopter. Avec un soupir résigné, il se tourna vers sa petite amie Lana et lâcha :
« Bon !Je crois qu'en fait on ne pourra pas aller chez moi.
-Oh, pourquoi ?
-Je…j'ai oublié les clés. On reviendra plus tard, quand mes pères seront rentrés.
-D'accord. On peut toujours aller à Ice Paradise.
-Le glacier ?
-Oui, ils ont rouvert.
-Bonne idée. Où sont-ils maintenant ?
-Sur Angel Street. » Gabriel sourit en entendant le nom de la rue. Il jeta un coup d'œil à leurs mains enlacées, entourées d'un délicat filament de brume rouge, et se laissa entraîner vers la Rue des Anges.