Voici donc l'ultime chapitre de cette aventure NCIS. Bonne lecture à vous toutes.
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Epilogue
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Après bien des recherches et des visites solitaires, l'agence lui avait fait visiter une maison correspondant enfin à ses souhaits. Il avait finalement trouvé la perle rare, le choix s'était avéré ardu parce qu'il voulait tant que tout soit parfait et qu'aucun aménagement important ne soit à faire. Il voulait que chacun des souhaits secrets de son homme soit une réalité et cette fois, il pensait bien être arrivé à concilier ses désirs et ceux de Tony. Chacun d'eux aurait son domaine réservé pour satisfaire à ses loisirs particuliers sans gêner l'autre et sans se cacher.
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Trois longs mois avaient été nécessaires pour trouver, acquérir et aménager le nouveau nid qui allait abriter leur amour. Il avait fait des efforts pour ne rien laisser paraître de ses projets, s'occupant de tous les détails lorsque leurs enquêtes respectives étaient aux antipodes l'une de l'autre. Ainsi, il pouvait prendre quelques heures par-ci, par-là pour surveiller les travaux de rénovation mineurs qu'il voulait exécuter. Tapisseries et peintures furent refaites dans toutes les pièces, des placards intégrés remplacèrent les penderies vieillottes, une grande cheminée vit le jour dans l'immense salon, une cuisine aménagée fut installée afin de faciliter les futures compositions culinaires de Tony sans efforts inutiles.
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De nouveaux meubles furent livrés, un séjour complet en cuir brun prit place sur un côté de la cheminée. De même, une bibliothèque fut installée dans le salon. Elle abriterait l'impressionnante collection de DVD de Tony le moment venu et verrait bientôt une télévision dernière génération se nicher dans l'espace prévu à cet effet. Il avait décidé de faire cette surprise à Tony pour lui prouver que ses passions ne seraient pas bridées dans leur nouvelle demeure. Il ne restait plus qu'à réceptionner le dernier élément qu'il voulait ajouter à la pièce et non des moindres, le piano. Tony ignorait encore que Gibbs connaissait son dernier secret, le récital de piano qu'il donnait à l'hôpital pour enfants. Il était enfin temps que chacun des deux hommes puisse s'adonner à ses propres loisirs.
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C'est ainsi qu'il avait également pensé à faire aménager une pièce entière pour Tony. Elle regrouperait à la fois ce qu'il fallait pour l'inciter et l'encourager à dessiner tout son saoul et comporterait également tout un matériel de sports que l'italien pourrait utiliser à sa guise. Il avait fait encadrer certains des dessins qu'il avait trouvés dans le carnet de croquis de Tony et les tableaux ainsi réalisés étaient accrochés sur les murs de son futur domaine. Il espérait simplement que Tony ne lui tiendrait pas rigueur d'avoir ainsi pioché dans son cahier pour fignoler la décoration de son antre.
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Enfin, le clou de cette nouvelle demeure, la pièce maîtresse qui avait requis tous ses soins : la chambre. Un savant mélange des goûts masculins des deux hommes s'y retrouvaient. Les couleurs dominantes, le brun et le beige, se partageaient harmonieusement les murs où les lais de tapisserie alternaient, les épais rideaux chocolat permettaient de masquer la vive clarté matinale. Un immense placard courait le long d'un mur permettant de ranger une garde robe importante, celle de Tony plus que la sienne.
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Adossé sur le mur opposé, un large lit en pin miel composait un mélange plutôt curieux mais qui rappelait les deux passe-temps de leurs propriétaires, la tête de lit s'ornait de motifs à dominante marine tandis que le pied de lit présentait des gravures sur le thème de la musique et du cinéma. Ainsi, chacune des tables de chevet était également estampillée au goût de son propriétaire.
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Mais là aussi, il avait voulu une décoration digne de l'artiste qu'il avait découvert en Tony. Le tableau qui avait pris place juste au dessus du lit les représentait tous les deux, se faisant face, le visage légèrement de biais permettait de voir leurs sourires heureux. Il avait déniché ce portrait quelques semaines auparavant lorsque Tony avait repris ses dessins, lors de sa convalescence. Comme toujours, l'italien ne lui avait pas montré ce chef d'œuvre qu'il avait soigneusement dissimulé au fond de la penderie de son appartement. Un heureux hasard lui avait permis de l'en extirper en cherchant des vêtements pour Tony.
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Il avait craqué sur ce tableau non pas réalisé au crayon comme les autres mais au fusain lui avait expliqué l'expert qui l'avait encadré. Il avait tellement été subjugué par le rendu qu'il avait décidé de fabriquer le cadre, de le sculpter avant de le donner pour l'encadrement. L'expert l'avait félicité pour le travail de qualité du dessinateur et de l'ébéniste. Il lui avait même proposé de le lui acheter, ce que Gibbs avait bien sûr refusé. A présent, il était suspendu là où il le voulait.
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Ne restait désormais plus qu'à décider Tony à changer de domicile. Il ne savait pas comment amener la chose puisque l'italien lui avait soutenu à plusieurs reprises ne pas vouloir l'obliger à quitter sa maison. Mais il savait bien que Tony ne lui en ferait jamais la demande tout en étant légèrement mal à l'aise chez lui. Il avait donc pris la précaution de faire déménager les effets personnels de Tony jusqu'ici et résilier le bail de son appartement.
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La maison avait été mise en vente déjà depuis quelques semaines et ce week-end, ils dormiraient dans leur nouveau chez eux. Encore fallait-il que son homme l'y suive. Têtu comme il l'était, le déménagement aurait pris des lustres, aussi avait-il décidé de le mettre devant le fait accompli en le faisant réaliser durant son absence. Le camion venait donc de quitter l'allée gravillonnée depuis à peine quelques minutes que l'agent immobilier, M. Barker, qui s'était occupé de lui depuis la vente pointa son nez à la porte et demanda la permission d'entrer. Sur son invitation, il pénétra dans la maison à présent remise à neuf.
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· Bonjour, M. Gibbs fit l'agent immobilier en tendant la main. Je venais voir si tout était à votre convenance.
· Oui, je vous remercie répondit Jet en rendant la poignée de mains. Les travaux sont terminés et réalisés selon mes souhaits. Les déménageurs viennent juste de partir et, comme vous pouvez le constater, ils ont rangé chaque pièce. Nous pouvons dormir ici ce soir.
· Vous avez fait réaliser de superbes aménagements le complimenta M. Barker en faisant le tour des différentes pièces. J'ai l'impression de voir une toute autre demeure ajouta t-il.
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Et comme le propriétaire de la galerie, il tomba en admiration devant le tableau de la chambre. Son expression suffit pour rassurer Gibbs quand au choix qu'il avait fait de sélectionner ce dessin et de le placer là.
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· Je viens vous faire signer les papiers pour la vente de votre maison, l'acheteur s'est décidé ce matin dit-il en tendant les documents pour la signature.
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Jethro apposa son paraphe sans un regret, il tournait la page de son passé pour vivre un avenir radieux aux côtés de son amant retrouvé. Il savait qu'il avait pris la bonne décision, une décision mûrement réfléchie et facilement réalisée. Il avait suffit de si peu qu'il ne perde définitivement Tony que tous les arguments en faveur de cette solution l'avaient bien aidé à faire, de son rêve, une réalité.
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L'agent parti, Jethro fit un dernier tour des pièces qu'il referma l'une après l'autre. Il sortit dans le jardin et contempla la demeure avec un sourire radieux. Il ne lui restait plus qu'à aller chercher Tony au bureau où il avait demandé à Abby de le retenir. Il avait même demandé à la laborantine d'immobiliser le véhicule de l'italien pour éviter qu'il ne parte avant son arrivée en cas d'imprévu de dernière minute.
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Curieuse, Abby avait cherché à connaître la raison de sa requête mais il avait fait la sourde oreille. Personne ne savait que les deux hommes étaient liés par autre chose que leur amitié retrouvée et il entendait que les choses restent ainsi si Tony le désirait. Il était désormais décidé à obtempérer aux souhaits de Tony dans la mesure du possible et faire de leur vie une association harmonieuse entre leurs desiderata respectifs.
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Il referma la porte d'entrée, empocha les clefs et s'engouffra dans sa voiture, direction le NCIS. Il arriva comme Tony franchissait les portes, la veste sur l'épaule et discutant avec Balboa. Se garant rapidement, il héla son homme inquiet de le voir s'en aller vers le véhicule de son second. Tony salua son agent et se tourna vers lui, un grand sourire peint sur le visage.
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· Eh ! Gibbs, tu tombes bien. Je suis en panne de voiture. Ce serait sympa de ta part de me ramener au bercail lança t-il joyeusement.
· Sans problème, Tony indiqua Jet. Tu as fini ou tu dois repasser par le bureau ?
· Non, j'ai terminé et ma demande de congés a été dûment approuvée par notre directrice. Je suis en vacances dès ce soir. Et toi ?
· Moi aussi bien que ça n'ait pas plu à Jenny. Elle doit se poser des questions sourit-il en se dirigeant vers sa voiture.
· Oui, tu crois qu'elle n'a pas compris ce qu'il y a entre nous ? questionna le cadet.
· Elle ne connaît pas ce côté de ma personnalité, Tony tout comme elle ne connaît pas le tien. Pourquoi devrait-elle soupçonner quelque chose ? Et tranquillises-toi, je lui ai dit que nos différents devaient être aplanis et que nous avions besoin pour ça d'un peu de temps seuls tous les deux.
· Jet gronda Tony, tu veux qu'elle en déduise quoi ?
· Rien, je lui ai fait mon plus beau sourire, je l'ai embobiné comme tu sais si bien le faire avec les femmes et le tour était joué se justifia le senior tout en conduisant de façon plus lente qu'à l'ordinaire.
· Eh ! On va où, là ? s'inquiéta soudain Tony en regardant le paysage. C'est pas le chemin de la maison, tu m'emmènes en promenade ?
· En quelque sorte, Tony. J'ai une surprise pour toi, une agréable surprise, je l'espère. Mais tu en sauras plus dans quelques minutes fit-il en voyant son homme piaffer d'impatience sur son siège.
· Une surprise ?
· Oui, je devrais même plutôt dire un cadeau pour te remercier d'avoir accepté de faire à nouveau partie de ma vie avoua Jethro.
· Eh ! Tu deviens sentimental, là. Tu as quelque chose à te faire pardonner, il mio amore demanda t-il en plaisantant à son homme tout en posant une main sur la cuisse à sa portée.
· Pas du tout. Je veux juste que nous repartions sur des bases solides, notre nouvelle vie mérite que l'on fasse quelques concessions mineures indiqua mystérieusement Jethro.
· Dis-moi ce que c'est, Jet ? le pria Tony en serrant sa prise sur la cuisse.
· Non, tu peux me tenter, je ne dirais rien souffla Jet un rien perturbé par la main de Tony qui remontait lentement vers son entrejambe. Et arrête ça tout de suite si tu veux éviter un accident fit-il en déplaçant la main fermement.
· T'es pas marrant, là, Jet bouda l'italien. On arrive quand ?
· Nous y sommes indiqua Jet en garant la voiture dans l'allée de la maison.
· Chez qui on est, Jet ? Des amis à toi ?
· Viens et tu verras fit Jet en lui tendant la main, les clefs de la maison dans l'autre.
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S'avançant jusqu'à la porte qu'il ouvrit avec le trousseau, il invita Tony à le précéder sans rien dire. L'italien, intrigué, franchit l'entrée et attendit patiemment que Jet le rejoigne. Ce dernier entra à son tour, referma la porte, déposa les clefs sur le guéridon installé là. Tony fronça les sourcils en reconnaissant le meuble et jeta un regard soupçonneux à son aîné. Puis, pris d'une subite inspiration, il fonça vers le salon mais ne reconnut pas le mobilier. Il visita ainsi la cuisine, la salle de bains puis s'immobilisa à l'entrée de la chambre à coucher. Son regard venait de tomber sur le tableau accroché au-dessus du lit. Il ouvrit la bouche sous le choc de la découverte mais ne put émettre le moindre son.
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Sans parvenir à dire plus, il se tourna dans les bras de son amant et l'embrassa passionnément. Puis, il serra Jet dans ses bras si fort que ce dernier comprit à ce geste toute la reconnaissance que l'italien ne pouvait exprimer par des mots. Il n'avait pas besoin de plus pour savoir que son idée avait fait mouche. Il attendait de voir la réaction de Tony à la vue de la pièce suivante qu'il avait entrepris de découvrir après l'avoir lâché. Jethro, qui l'avait suivi, vint se coller à lui et passa ses bras autour de sa taille, posant sa tête dans le creux de l'épaule.
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· Ca te plait, Tony ? demanda t-il une légère note d'inquiétude perçant dans sa voix.
· C'est magnifique, Jet souffla Tony. Je…
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Et son obstination à faire de cette pièce ce qu'elle était fut récompensée lorsque Tony pivota vers lui. Les larmes aux yeux, son homme ne savait pas où poser son regard sans qu'elles ne menacent de couler. Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que Tony ne soit capable de prononcer le moindre mot.
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· Pourquoi… ? Comment… ? fut tout ce qu'il put articuler.
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C'était suffisant pour que Jethro comprenne ce que voulait savoir son homme. Il lui agrippa la main et l'entraîna dans le salon, lui fit signe de prendre place dans le canapé et se rendit à la cuisine où Tony l'entendit faire quelques préparatifs avant de le voir revenir, un plateau entre les mains. Un seau, une bouteille de champagne, deux flûtes et quelques amuse-gueules étaient disposés dessus.
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· C'est notre nouveau foyer lâcha tout d'un coup Tony comme si c'était une évidence.
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Gibbs, sans répondre, lui présenta une coupe de champagne qu'il venait de verser, prit la seconde et s'installa face à Tony sur le canapé. Il tendit la main et entrelaça ses doigts avec ceux de Tony.
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· Je trinque à toi, Tony, à toi qui a accepté de m'accorder une nouvelle chance, à nous pour avoir su mettre à profit une situation désespérée et d'en faire une réussite, à notre nouveau foyer qui abritera notre amour retrouvé. Notre nouvelle vie méritait bien un nouveau cadre digne de ce départ pour une longue suite d'années heureuses.
· Ta maison, tu abandonnes ta maison, Gibbs, pour moi ! s'étonna l'italien. Je ne suis pas sûr de mériter…
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Un doigt vint stopper les mots qu'il allait prononcer.
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· Si, Tony, tu mérites bien que je sacrifie quelques souvenirs pour repartir sur de bonnes bases. Jusqu'à présent, notre relation n'était qu'à sens unique. C'est toi qui a emménagé chez moi, c'est toi qui a fait l'impasse sur tes loisirs énuméra sans complaisance Gibbs. Tu m'as donné plus que moi, je ne t'ai offert. Je répare mes torts vis-à-vis de toi.
· Jet, je n'ai jamais considéré que tu avais tous les torts le coupa Tony. Je n'ai pas cherché à te tromper, seulement à te laisser ton environnement habituel. Moi, j'ai toujours su rebondir à force de devoir passer d'un endroit à l'autre. Je suis comme les chats, je retombe toujours sur mes pattes, tu sais. Je n'ai jamais autant voulu donner à quelqu'un qu'à toi.
· Et c'est maintenant mon tour de t'offrir et à toi de recevoir. J'ai voulu que cette nouvelle demeure soit le reflet de nos passions respectives, qu'elle marque le tournant que nos vies ont pris depuis peu. Grâce à toi, j'ai retrouvé un bonheur que je pensais à jamais oublié, tu m'as redonné le goût d'aimer, de penser à quelqu'un, de pouvoir vivre pour un autre et pas seulement pour moi. Alors, à nous fit-il en levant sa coupe, la choquant contre celle de Tony avant de la porter à ses lèvres.
· Tu sais, Jet, n'importe quel endroit où je me réveillerai à tes côtés sera mon endroit de prédilection, mon havre de paix, mon « sweet home » parce que, toi, tu y seras également confessa un Tony rougissant. Et tu vois que ce n'est finalement pas si dur de parler, tu le fais très bien d'ailleurs souligna t-il en caressant la joue de son homme.
· C'est pas une raison pour espérer que je vais le faire très souvent nota l'ancien marine en grimaçant.
· Pas besoin, tu commences à expliquer et je prendrais le relais suggéra l'italien. Pas question de pareille mésentente se renouvelle, je tiens trop à ce que nous avons réussi à reconstruire pour laisser une telle chose se reproduire.
· Tout à fait d'accord avec toi approuva Jethro. Je ferais donc un effort pour parleret non plus espérer que les choses s'arrangeront d'elles-mêmes. Ceci étant dit, je compte sur toi pour m'aider au besoin.
· Pas de problème, je ferais ma part de ce marché indiqua Tony avant de se pencher pour embrasser légèrement Jethro sur les lèvres comme pour sceller ce pacte.
· Alors, à nous fit ensuite Gibbs en levant sa coupe, la choquant contre celle de Tony avant de la porter à ses lèvres.
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Il sourit de voir l'italien l'imiter ensuite, le regard rivé sur le sien lui permettant de lire tout l'amour qu'il lui transmettait par l'éclat de ses yeux si verts à cet instant. Jet resserra encore ses doigts toujours entrelacés et reprit la parole après avoir posé sa flûte.
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· Et j'espère sincèrement que tu me pardonneras d'avoir pillé ton carnet de croquis mais lorsque je l'ai découvert, j'ai compris pas mal de choses avoua l'aîné. Je n'avais jamais cherché à passer outre la poudre aux yeux que tu nous jetais allégrement à tout va au bureau. Mais ces dessins, Tony, ces merveilles que tu as dessinées montrent tout l'intérêt que tu attaches à ceux que tu aimes. Ils reflètent si bien les émotions que tu caches au fond de toi. Feuilleter ce cahier m'a permis de tenir toutes ces semaines où nous avons été séparé.
· Où l'as tu trouvé ? voulut savoir le cadet. Je pensais bien l'avoir perdu mais je ne savais pas que tu l'avais déniché.
· Il était coincé derrière les livres de la bibliothèque. Tu as dû le poser là et l'oublier ou le faire glisser sans y prêter attention. Je l'ai découvert quelques jours après ton départ.
· D'accord pour le carnet mais quand est-il de celui qui a servi pour le tableau de la chambre ? Il ne faisait pas partie du bloc de dessin. Tu as fouillé chez moi pour le trouver ? demanda le cadet en souriant.
· Non, pas du tout, je l'ai découvert lorsque je suis allé chercher des vêtements pour toi. Il était dans le placard de la chambre, tu l'avais simplement roulé et posé dans la penderie et il est tombé lorsque j'ai pris un costume expliqua Jet. Il est si beau que je n'ai pas hésité longtemps avant de savoir où il aurait sa place, une place d'honneur bien sûr.
· Il n'était pas prévu pour ça, il devait servir pour ton cadeau d'anniversaire, c'est pour cette raison que je l'avais dissimulé révéla l'italien gêné de l'avouer à son homme qui avait cru bien faire en le prenant.
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Sa déclaration provoqua un raz de marée en Gibbs qui avait là encore une preuve de la délicatesse qui caractérisait son homme. Il ne lui faisait aucun reproche, tout juste s'il ne s'excusait pas de l'avoir laissé à sa portée.
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· Bon sang, je suis désolé, Tony. Je pensais que, comme pour les autres, tu ne voulais pas que je sache mais je n'ai pas pensé que tu puisses lui réserver un usage particulier fit-il en posant sa main sur celle de Tony.
· Pas grave répondit Tony en haussant les épaules, je serais quitte pour en faire un autre et avec la pièce que tu m'as installée, je n'aurais pas d'excuse de ne pas le faire.
· Tu es vraiment un amour de le prendre aussi bien approuva le senior.
· Tu as cru bien faire et de toute façon, il était destiné à devenir ce que tu en as fait. Seul le moment de le suspendre là n'était pas le bon affirma le cadet sans grand regret apparemment. Dis, Jet, ton bateau, tu l'as mis où ?
· Dans le seul endroit qui lui convenait, voyons, Tony dit mystérieusement l'ancien marine.
· Pas dans la cave, il n'y en a pas.
· Non en effet mais tu n'as pas fait le tour complet de la maison. Tu verras ça demain, ok. Ce soir, l'intérieur est plus intéressant.
· Allez, dis-moi supplia Tony.
· Sacré tête de mule, tu ne me lâcheras pas tant que tu ne sauras pas, n'est ce pas ? gronda t-il amusé malgré lui.
· En effet, sinon je boude et tu fais ceinture ce soir le prévint-il.
· Pas question, nous devons baptiser cette maison et tu n'y couperas pas annonça t-il en souriant devant l'air exaspéré de son vis à vis.
· Jet, tu me dis, s'il te plait !
· Ok. Un cabanon dans le jardin suffisamment grand pour le contenir. Il est dedans à l'heure qu'il est. Le double garage sera donc réservé à nos voitures conclut-il.
· Combien de temps as-tu consacré à dénicher cette maison ? Et comment as tu réussi à faire ça dans mon dos sans que je ne soupçonne rien ?
· Trois mois pour trouver la maison et j'ai fait appel à une agence immobilière qui était chargée de faire les recherches selon mes critères avoua facilement Jet. J'ai effectué les visites durant tes absences. Qu'est ce que tu en penses ?
· Je dis que je vais me plaire ici, tu as trouvé l'endroit idéal pour nous certifia sincèrement Tony et ses yeux reflétaient tellement son plaisir qu'il n'y avait aucun doute quant à son affirmation.
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Le soulagement qu'en ressentit Jet fut certainement visible car Tony lui fit un sourire, LE SOURIRE qu'il désespérait de revoir sur les lèvres de son homme. Il comprit alors que son cadeau était apprécié et que son sacrifice n'était pas vain s'il lui permettait de retrouver celui qu'il avait bien cru perdre à jamais il y avait quelques mois parce qu'il n'avait pas su ouvrir son cœur et son âme à celui qui le comblait d'amour. Et Tony dut sentir son malaise parce qu'il se pencha pour l'embrasser dissipant ainsi ses derniers doutes.
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La soirée fut mise à profit pour découvrir pièce par pièce les aménagements que Jet avait fait faire, à prendre leurs repères, à décider de garder les meubles dans leur configuration ou de les changer de place, à modifier ce qui ne leur convenait pas trop. Puis, l'heure du repas approchant, Jet invita Tony à faire usage de la nouvelle cuisine où il prit plaisir à le voir évoluer tel un virtuose allant d'un placard à l'autre, farfouillant comme un gamin qui découvre son nouveau terrain de jeu.
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Malgré l'heure, il tint à leur préparer un festin avec les moyens du bord et les deux hommes finirent par travailler de concert pour leur premier repas dans leur nouvelle demeure. Puis, une fois la cuisine rangée, le lave vaisselle plein et en marche, Jet entraîna Tony devant le piano et lui demanda de jouer pour lui.
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· Comment as-tu su ? demanda simplement Tony.
· Par hasard en rendant visite à un marine hospitalisé, j'ai entendu prononcer ton nom et le gamin qui voulait te voir m'a permis de découvrir ce que tu faisais. J'ai compris que tu cachais une douleur profonde lorsque tu regardais ces gamins avec des yeux tristes…
· Mon seul copain de classe est tombé malade lorsque j'étais gosse. Il a séjourné à l'hosto durant des mois, il s'ennuyait beaucoup et j'avais pris l'habitude de le distraire en jouant du piano pour lui expliqua Tony d'une voix triste. Il est mort d'une leucémie. J'ai toujours essayé de consacrer quelques heures à faire partager la musique aux gamins hospitalisés dans les différents postes que j'ai occupés.
· Tu veux bien jouer pour moi, ce soir ? implora presque Jet pour dissiper la tristesse qui s'était emparé de son italien.
· Bien sûr. Tu veux quelque chose en particulier ?
· Non, je te laisse jouer ce que tu veux. Je sais que, de toute façon, j'apprécierais parce que je t'ai déjà entendu et que j'ai aimé ce que tu interprétais.
· Bien, installe-toi et écoute alors proposa Tony en prenant place sur le tabouret.
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Il joua quelques accords pour vérifier la sonorité des sons puis il se lança. Le répertoire était varié, aussi bien du classique que du jazz. Le pianiste était plongé dans sa musique et durant une bonne heure, les airs se succédèrent pour le plus grand plaisir de Jet qui n'avait pas soupçonné un seul instant le réel talent de l'italien avant de le surprendre à l'hôpital jouant pour des enfants si enthousiastes qu'ils regrettaient lorsque Tony mettait fin à la récréation. Ce premier récital prit fin et Tony poussa un tel soupir qu'il fit rire Jet de bon cœur et sourire Tony de voir son homme si joyeux.
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Il était temps désormais pour eux d'inaugurer leur nouvelle chambre à coucher et c'est avec application qu'ils étrennèrent la pièce, leurs ébats durèrent une bonne partie de la nuit au plus grand plaisir des deux hommes qui soupirèrent, crièrent et exprimèrent leur amour haut et fort à plusieurs reprises avant finalement de reposer leurs corps repus d'amour et de caresses et c'est blottis l'un contre l'autre qu'ils reprirent leur souffle. Puis, Tony vint se caler entre les bras de Jet, la tête sur son torse avant de sombrer dans le sommeil bientôt suivi de son amant.
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Durant cette semaine de congés partagée, les deux hommes prirent le temps de baptiser chacune des pièces de leur nouvelle demeure en faisant résonner les murs de leurs soupirs de satisfaction, de leurs gémissements de plaisir et de leurs cris de jouissance.
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Ils pouvaient désormais dire que c'était leur maison, elle était sanctifiée de leur amour qu'elle avait vu et entendu dans toutes les phases du plaisir, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit parfois.
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Et le clou de ce nouveau départ fut l'écho du rire joyeux de l'italien se répercutant sur les murs lorsque son homme le chatouillait par mégarde au cours de leurs ébats charnels.
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Ils avaient finalement réussi à parler, à s'expliquer, à pardonner. Ils avaient compris que peu importait les écueils que la vie leur mettrait en travers du chemin, du moment qu'ils étaient deux, ils pouvaient s'en sortir à condition de savoir amorcer le dialogue à temps, de ne pas se voiler la face derrière une façade de froideur. Leur force résidait aussi dans leur fragilité et c'est ensemble qu'ils avaient toutes les chances de vaincre.
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Cette évidence leur permettrait de s'épauler tout au long des années qu'il leur restait à vivre. Et ils avaient bien l'intention de respecter le pacte tacite qu'ils avaient passé. La chance leur avait souri, charge à eux de l'entretenir afin qu'elle puisse les accompagner encore très longtemps.
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Le destin n'est pas prédéterminé, il se façonne aussi. Et ce sont nos choix quotidiens qui lui permettent de faire de nous ce que nous sommes et non une quelconque présence divine (Chtimigirl).
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FIN-
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Comme pour ma précédente fic, je remercie infiniment toutes celles qui ont bien voulu mettre leurs commentaires. Elles m'ont soutenue tout au long de la publication et encouragée à terminer de poster.
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Maintenant, je vous laisse la parole et vous demande de me donner votre avis général sur ce second essai. Donc, celles qui jusqu'ici n'ont pas souhaité faire un com, voici l'occasion de réparer. De vos coms dépendra mon choix pour publier la prochaine ou de m'abstenir. Sachez quand même que j'ai plusieurs fics en cours d'écriture.
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La prochaine aura un thème tout à fait similaire (désolée, je suis tombée dans le slash et, après avoir bien hésité, je me suis lancée et désormais, j'aime bien écrire sur ce type de relations) et aura toujours pour couple vedette, nos deux hommes. Il me reste à déterminer si ce sera un cross over ou une pure NCIS, tout dépendra de l'avancement de l'écriture de ces deux fics. Alors n'hésitez pas à me dire si vous souhaitez un cross NCIS/SG1, un cross NCIS/Largo Winch ou une pure NCIS.
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Je vous rappelle que je ne publie aucune histoire qui ne soit pas terminée, trop frustrée de lire de bonnes fics qui ne sont pas menées à terme, je ne veux pas décevoir mes lectrices. Il se peut donc que ma prochaine ne soit pas publiée de sitôt.
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A bientôt
Chtimigirl