Disclaimer :

JK : 7 ; Lasiurys : 0

Merci à EHP – Wikipedia – Google pour les potions, et mes plus plates excuses à Damocles (oncle de Marcus Belby) pour l'avoir destitué de sa potion.

Ah, le laïus de début de fic', quelle angoisse… Comme personne ne le lit de toute façon, voilà des infos en vrac : il y a quelques faits tirés de DH, mais ce n'est absolument pas compatible. Les autres livres sont plus ou moins respectés, vous devriez voir ça par vous-même.

C'est effectivement une histoire entre Hermione Granger et Severus Snape (et pas Rogue, parce que Snape c'est tellement plus classieux), donc si vous n'aimez pas le pairing et que vous ne pouvez pas être convaincu, il devrait y avoir une petite flèche pour la page précédente à gauche ou une petite croix en haut à droite sur lesquelles vous pouvez cliquer.

Pour les autres, et j'en suis désolée, Severus a gardé ses cheveux gras, –je peux sentir d'ici votre cruelle déception– Ron ne se met pas à lire l'Histoire de Poudlard, l'avenir de Pattenrond est assuré, et non –Severus et Hermione ne se répandront pas en vœux d'éternel amour dès le chapitre 3.

Le premier chapitre est un prologue, qui n'est pas vraiment passionnant, mais qui est tout à fait nécessaire. Les autres chapitres seront plus courts, mais devraient être postés assez rapidement (oui, ils sont tous écrits). Ah –et oui, c'est encore une histoire d'apprentie et de maître, mais lisez quand même, il y a quelques petites choses qui changent (non, on ne dirait pas, en lisant le premier chapitre).

Les titres des chapitres sont des citations extraites de chansons, ici "Say My Name" de Within Temptation. Tu as lu jusqu'au bout ? Félicitations ! Prouve-le et je te dévoile le titre du prochain chapitre en récompense –et c'est vraiment un indice.

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Edit mars 2017 : À tous les reviewers sans compte : merci beaucoup pour vos reviews ! Vous n'imaginez pas à quel point chacune d'elles me fait plaisir. Si vous voulez que je vous réponde, n'écrivez pas vos adresses email telles quelles dans vos reviews : FFnet les supprime automatiquement. Laissez-les moi sous la forme lasiurys arobase hotmail point fr, ou écrivez-moi directement à l'adresse ci-avant. Encore merci pour votre soutien, vous êtes formidables !


-Chapitre 1 : You just don't know that I am here.

Hermione avait toujours été la meilleure élève, la préférée des professeurs, même avant Poudlard. Elle n'attirait pas le regard des garçons, elle avait peu d'amis, et cela avait été le seul moyen qu'elle avait trouvé pour que quelqu'un la reconnaisse.

Tous les professeurs qu'elle avait jamais eu –à part Trelawney, et Bibine, mais cela ne la gênait pas ; elle méprisait la divinisation tout autant que le vol- l'avaient toujours félicitée, l'avaient toujours considérée comme une de leurs meilleures élèves.

Tous, sauf le professeur Snape. Dès le premier jour de sa classe, elle avait été subjuguée par son discours, elle voulait lui prouver qu'une de ses élèves au moins valait quelque chose, elle voulait lui montrer qu'elle, elle n'était pas un cornichon.

Elle était une Gryffondor, elle était amie avec Harry, et il n'avait jamais posé les yeux sur elle, à part pour l'insulter ou lui montrer son dédain.

Il lui semblait que ses potions étaient parfaites, elles avaient toujours la texture, la couleur que le livre indiquait. Elle passait des heures de plus qu'il n'était nécessaire sur ses essais, elle cherchait toutes les informations qu'elle pouvait trouver dans la bibliothèque pour qu'il daigne lever sur elle un regard qui exprimait autre chose que du mépris. Mais cela n'arriva jamais, et elle semblait baisser dans son estime au fur et à mesure des devoirs. Il ne lui accorda jamais ni un regard, ni un Optimal.

Au fil des années, son désir de lui plaire se changeait en une obsession. Il lui semblait que tant que le professeur Snape ne la reconnaissait pas, elle n'était bonne à rien, et tous ses rêves d'intégration dans la communauté, dans le monde des sorciers, s'écroulaient. Elle avait besoin de son approbation pour être en paix. C'était le seul à l'avoir rejeté, le seul à l'ignorer. Elle n'osait pas l'avouer à Harry ou à Ron, ils n'auraient pas compris. Lorsqu'elle rata son examen de Défense en troisième année, devant le détraqueur, elle leur mentit. Elle n'avait pas vu McGonagall lui disant qu'elle avait tout raté, elle avait vu la réalité de l'échec de ses cours de potions, elle avait vu le professeur Snape, ses yeux noirs passant au travers d'elle sans la voir, son insondable regard glisser sur sa potion sans la regarder, et lui accordant un A du bout des lèvres.

En cinquième année, elle dit à sa directrice de maison qu'elle souhaitait devenir une maîtresse de potions. Le professeur McGonagall avait exprimé son étonnement, mais devant l'insistance de la jeune fille, elle lui dit que le seul moyen d'y parvenir était de devenir l'apprentie d'un maître des potions –les universités n'existaient pas dans le monde des sorciers.

Lors de ses Buses, Hermione obtint un Optimal à son examen de potions. Elle pensait que le regard du professeur Snape sur elle changerait peut être, en sixième année. Mais ce fut de poste qu'il changea, et elle ne réussit pas plus à attirer son attention en Défense qu'en potions. Son introduction la laissa encore plus remuée que son discours de première année ; elle était attirée par sa voix basse, presque comme s'il la mettait sous Imperium, à sa merci et son pouvoir, seulement par sa voix. Elle aurait tellement voulu lui montrer, lui prouver, qu'elle existait, elle avait besoin d'exister à ses yeux, simplement pour se le prouver à elle-même.

Il ne le regarda pas.

En potions, le professeur Slughorn préféra Harry. Si seulement Harry ne trichait pas avec ce livre ! et chaque bonne note qu'il avait lui rappelait amèrement que le professeur Snape avait eu raison sur toute la ligne : elle ne valait rien, les simples conseils d'un vieux livre pouvait permettre à un ami de la supplanter. Elle en voulait à Harry de l'amener à lui en vouloir, son cœur était serré à l'idée que jamais, jamais, elle n'existerait aux yeux du professeur Snape.

Elle savait qu'il était un espion pour l'Ordre du Phénix, et elle lui faisait confiance, éperdument. Elle le voyait maigrir, et son teint devenait de plus en plus cireux de jour en jour. Ses gestes devenaient saccadés, par moments. Mais derrière ses cheveux, qui huilaient le col de ses robes, elle voyait ses yeux, habités d'une fièvre brûlante. Un brasier dévorant y brûlait jour et nuit, et semblait le consumer de l'intérieur. Elle se disait souvent qu'il ne tenait debout que par la force de ses yeux, et peut-être avait-elle raison. Et elle avait peur qu'il tombe avant de la voir, et elle s'en voulait d'avoir des pensées aussi égoïstes.

Elle finit par découvrir que le livre du Prince lui appartenait ; et elle en fut désespérée. Jamais il ne la remarquerait, avec le niveau qu'il avait eu. Avec le talent qu'il avait toujours. Et elle lui en voulait de ne pas lui prouver qu'elle existait.

La veille du meurtre du professeur Dumbledore, elle le regarda, par habitude, en attendant un signe qu'elle n'espérait plus. Son regard la survola, comme à l'accoutumée, et elle remarqua que le feu qui y avait brûlé s'était éteint. La peur lui serra le ventre, et elle dut s'accrocher à la table pour ne pas chanceler.

Lorsque Harry lui reporta qu'il avait exécuté Dumbledore de sang froid, elle ne voulût pas y croire. Elle lui dit qu'il y avait peut être quelque chose de plus, dont ils n'étaient pas au courant. Il se mit en colère, et elle n'évoqua plus le sujet. Elle ne cessa jamais de croire en lui, sans preuves réelles, mais parce que cela lui était vital. Elle avait l'impression que si elle ne lui faisait pas confiance, elle se trahissait elle-même.

Ses yeux vides la suivaient dans ses rêves.

Elle le revit à la rentrée. Il avait été nommé Directeur de Poudlard. Les mangemorts n'avaient pas infiltré les lieux, et leurs enfants avaient déserté l'école. Plus de Drago Malefoy dans les couloirs, plus de Pansy Parkinson… Lui ne se montrait presque pas, et elle avait l'impression qu'il veillait sur eux de très haut, enfermé dans son bureau. Il ne fit pas de discours de début d'année. Harry ne le croisa que trois fois, et par bonheur Ron et Hermione étaient là à chaque fois pour l'empêcher de l'attaquer. Le professeur Snape ne réagit pas une seule fois aux insultes de Harry. Il passa seulement ses yeux noirs, éteints, sur le trio, comme s'il ne les voyait pas vraiment. Le soir de leur troisième rencontre, Harry s'enfuit de Poudlard sans prévenir ses amis. Ils lui en voulurent, mais ils comprirent. Ron et Hermione se rapprochèrent, et elle trouva qu'il avait mûri. Était-ce parce que Harry n'était pas là pour lui faire de l'ombre? Ron partit chez sa famille pour Noël, et Hermione resta à Poudlard, en lui disant qu'elle aurait l'impression de remplacer ses parents si elle le suivait. En réalité, elle ne pouvait pas laisser le professeur Snape.

Presque tous les élèves étaient repartis chez eux : avec Hermione, ils n'étaient plus que cinq. Ils voulaient tous passer Noël –le dernier, peut-être- avec leur famille. Les professeurs aussi semblaient avoir déserté, et ceux qui restaient partirent manger à Pré-au-Lard pour le réveillon. Quant aux élèves, ils mangèrent à 18h à peine, évitant de se retrouver face à face au meurtrier de Dumbledore.

Hermione avait souvent eu envie de pleurer depuis le début de la guerre, mais elle ne s'était jamais sentie aussi perdue que ce soir de Noël, dans la grande salle vide et sans décorations. Elle se rappelait les sapins traînés par Hagrid, l'atmosphère de fête lors de la veille de Noël… Le ciel magique ne montrait qu'une seule étoile, et le professeur Snape se trouvait seul, debout derrière sa chaise de Directeur, contemplant les quatre tables vides, entouré de chaises vides. Cette vision brisa le cœur d'Hermione, et elle s'avança vers sa table. Au bruit de ses chaussures sur le sol, le professeur Snape sembla se réveiller. Il s'assit, et frappa si légèrement dans ses mains qu'Hermione n'aurait rien entendu s'il y avait seulement eut un bruit de couverts. La nourriture apparut, et elle commença à manger sans avoir faim, regardant le professeur Snape du coin de l'œil. Il ne mangea rien, et elle se demanda pourquoi il était seulement venu. Elle le vit fixer l'unique étoile du ciel de la Grande Salle, et elle sût, au fond d'elle, qu'il n'était pas un traître.

Elle se leva, il se leva, et ses talons résonnèrent sur la pierre alors qu'il allait vers la porte. Elle aurait voulu lui crier de rester, elle aurait voulu courir vers lui et le serrer sans ses bras, et aurait voulu lui dire qu'elle croyait en lui, mais elle n'osa pas. Elle aurait voulu qu'il se retourne et qu'il lui adresse un hochement de tête, ou seulement un seul regard.

Mais il ne se retourna pas, et ses pas s'éteignirent dans le lointain.

Les larmes lui montèrent, et toutes celles qui coulèrent alors qu'elle courait vers son dortoir étaient un espoir perdu. Elle pleura pour Harry qui cherchait des Horcruxes, elle pleura pour le professeur Snape qui était seul dans un secret qu'il était seul à connaître, et elle pleura pour elle-même qui n'était pas capable de croire en elle sans lui.

Le lendemain, elle reçut une lettre de Ron : il ne reviendrait pas, il avait rejoint Harry. Il lui demandait son avis sur la localisation de plusieurs Horcruxes.

Plus de la moitié des élèves ne revinrent pas au château après les vacances de Noël.

Grâce aux conseils d'Hermione, les garçons réussirent à détruire les Horcruxes, il ne restait plus que Nagini et Voldemort. Ils rentrèrent dans un lieu qu'ils étaient censés tenir secret, mais Hermione devina qu'il s'agissait du Terrier. Elle ne revit pas le professeur Snape, et l'image de la Grande Salle, le soir de Noël, la hantait. Elle n'osait plus espérer qu'il la remarque, qu'il lui dise un jour "Bravo, Miss Granger".

Les élèves disaient que peut-être il était mort, et qu'on ne le reverrait plus.

A Pâques, McGonagall la convoqua pour un autre rendez-vous sur son orientation. Hermione réaffirma son choix de devenir maîtresse des potions. McGonagall la fixa derrière ses lunettes, et Hermione songea qu'elle en savait plus qu'elle ne le laissa paraître.

- "Miss Granger" commença McGonagall, "Hermione… il faut que vous sachiez que vous devez faire vos choix par rapport à ce que vous voulez, par pour satisfaire un tiers…"

Il y eut un silence. Est-ce qu'elle savait tout ? Comment l'avait-elle vu ? Est-ce qu'elle croyait en la loyauté du professeur Snape, elle aussi ? Les questions tournoyèrent dans la tête d'Hermione, mais pour une fois, elle ne les posa pas.

Le professeur McGonagall soupira, et essuya ses lunettes.

- "Hermione, ce n'est pas parce que vous et moi savons… soupçonnons quelque chose que d'autres ne savent pas qu'il faut orienter votre vie vers lui !" Le ton devenait insistant, comme si elle essayait de la convaincre. "Cela ne servira à rien… vous êtes une élève remarquable, je peux vous l'assurer, mais il ne le verra jamais, Hermione !"

« Jamais ? » pensa Hermione. Mais elle serra les dents, elle voulait essayer, tout ce qui était en son pouvoir.

McGonagall soupira de nouveau et reprit sa voix normale.

- "Enfin, Miss Granger, une fois que vous aurez vos résultats aux ASPICS je vous conseille d'envoyer une lettre à chacun des Maîtres qui pourraient vous intéresser. S'ils sont d'accord pour vous recevoir, vous obtiendrez un rendez-vous pour qu'ils puissent prendre leur décision finale. Si plusieurs sont d'accord, ce sera à vous de choisir. Votre apprentissage vous engage pour un certain nombre d'années, les détails sont à fixer avec votre Maître."

- "Merci, professeur", répondit Hermione.

McGonagall la congédia et invita l'élève suivant à entrer dans son bureau.

Les élèves restés au Château passèrent leurs examens. Hermione avait régulièrement des nouvelles des garçons par lettre. McGonagall leur annonça un soir, le Directeur n'étant toujours pas apparu, que l'école resterait ouverte pendant les vacances pour les élèves qui souhaiteraient y demeurer. Tous ceux dont la famille avait été tuée par Voldemort, et la plupart des élèves Moldus qui s'y sentaient plus en sécurité, restèrent.

Hermione resta aussi, et invita les garçons à la rejoindre. Elle précisa qu'on ne voyait jamais le professeur Snape, et quelques jours plus tard, ils la rejoignirent. Elle sentit une bouffée de joie en les voyant, ils lui avaient beaucoup manqués. Elle les trouva changés, bien qu'elle ne puisse pas dire en quoi exactement.

Ils discutèrent beaucoup de la Bataille où Voldemort devait être tué ; et ils en vinrent à la conclusion qu'il faudrait probablement éliminer Nagini sur le champ de bataille. D'après ce qu'ils en savaient, il ne quittait jamais son maître.

En juillet, Hermione reçu les résultats de ses ASPIC : des Optimals partout, à part un EE en astronomie. Elle rédigea des lettres de motivation, même s'il n'y avait qu'un seul Maître dont elle voulait devenir l'apprentie.

A la mi-juillet, il y eut une réunion de l'Ordre du Phénix. McGonagall leur dit qu'une attaque allait être lancée sur Poudlard dans la semaine. Harry appuya le fait qu'il était impératif de tuer Nagini. Les adultes ne posèrent pas de questions, et cela sembla soulager Harry.

Tous les alliés disponibles devaient être concentrés sur Poudlard ; et ils allaient essayer de protéger Harry. Lui ne devait s'occuper de rien d'autre que d'atteindre Voldemort.

Hermione eut soudain l'impression que personne ne pourrait lui faire de mal ; elle se sentait tout à fait protégée. Elle regarda derrière elle, mais elle ne vit personne. Elle adressa un signe de tête discret à McGonagall qui lui répondit par un léger hochement, que personne ne remarqua.

A ce moment, Voldemort lui-même aurait pu rentrer dans la pièce, Hermione n'aurait pas ressenti de peur. Il était là, elle le savait. Et même s'il n'était pas là pour elle, sa présence la rassurait.

Elle se demandait s'il allait finir par se montrer. Il ne le fit pas avant le jour de la bataille, se contentant de les observer à distance. Un matin, alors qu'ils étaient tous rassemblés dans la Grande Salle autour d'un café ou d'un jus de citrouille, comme à leur habitude, il entra, les grandes portes claquant derrière lui. Elle était sûre que si Harry n'avait pas été si furieux, il se serait étranglé ou aurait recraché sa boisson.

Il ne paru pas s'en rendre compte, les ignorant superbement, et déclara juste, en regardant McGonagall, "C'est l'heure."

Harry finit par se lever et se précipita vers lui, baguette levée. Il l'immobilisa d'un simple geste de la main.

- "Je ne suis pas un traître, Potter", cracha-t-il. "Ni un lâche."

Elle était jalouse parce qu'il le regardait en lui parlant. Ses yeux étaient pleins de haine, mais il regardait Harry.

McGonagall dut raisonner Harry en lui expliquant que Dumbledore avait forcé le professeur Snape à le tuer. Quand Harry sembla calmé, le professeur Snape agita la main, et Harry chancela dangereusement, relâché du sortilège.

- "Ils sont à la porte", déclara le professeur Snape. Il ne semblait pas effrayé.

Hermione avait peur, de mourir alors qu'elle n'avait pas vraiment existée, elle avait peur de perdre ses amis, elle avait peur que Voldemort gagne. Il promenait son regard vide sur la Grande Salle, et elle n'y pouvait déceler aucune trace d'anxiété.

Ils se levèrent, et sortirent dans le Parc, en attendant que Voldemort ne brise les défenses du Château. Sa cape flottait au vent, et il n'eut même pas un sursaut lorsque le Seigneur des Ténèbres ordonna à la moitié de ses fidèles de « tuer le traître » en premier, lui-même s'occupant d'Harry.

Plus tard, Hermione ne devait pas se souvenir beaucoup de la Bataille Finale. Tout était un tourbillon de robes noires, de lumières aveuglantes. Elle essayait d'éviter les jets des sorts et de protéger Harry lorsqu'il progressait vers Voldemort. Elle vit du coin de l'œil Neville tuer Nagini, et elle se sentit fière de lui. Elle vit le sourire qui éclairait son visage, et qui n'eut même pas le temps de s'éteindre avant d'être figé à jamais par l'Avada de Bellatrix. Elle crut entendre Ron hurler "Hermione, attention !" et elle le vit dévier un sort qui lui était apparemment destiné. Elle voyait, au-delà de Voldemort, le professeur Snape, entouré d'une masse de mangemorts.

Elle ne sut jamais comment il réussit à se trouver devant elle avant que le Sectumsempra ne l'atteigne, ni comment il parvint dans le même temps à envoyer un léger sort à Voldemort ; elle devait seulement savoir que le moment d'inattention de Voldemort, le "Traître !" qui sortait de sa bouche, suffit à Harry pour l'atteindre.

Elle se réveilla à l'infirmerie. Tonks, qui avait l'air assez en forme compte tenu de la situation, était assise à son chevet. Hermione demanda des nouvelles de chaque personne qui lui venait à l'esprit ; Tonks lui dit que Harry et Ron étaient sains et saufs ; mais que Arthur Weasley et plusieurs autres étaient morts, et enfin que le reste d'entre eux était à l'infirmerie, certains dans un état critique. Elle s'en voulait, de ne pas se focaliser seulement sur la mort d'Arthur, mais Tonks ne parlait pas du professeur Snape, et son nom cognait dans la tête d'Hermione. Elle aurait voulu poser la question au professeur McGonagall, et pas à Tonks, mais le nom sortit de ses lèvres dans un murmure, malgré elle.

Tonks la regarda gravement.

- "On ne l'a pas retrouvé", dit-elle du bout des lèvres. "Il était là, allongé par terre… baignant dans son sang. On ne s'est pas occupé des blessés tout de suite, on s'est occupé des mangemorts qui restaient sur place, et on a envoyé des équipes rechercher ceux qui avaient déjà fui. Quand on a pensé à revenir le chercher, il n'était plus là."

- "Pensé à revenir le chercher ?", s'étrangla Hermione.

- "Il y avait des choses plus important à faire à ce moment là", se défendit Tonks, sans savoir pourquoi elle avait besoin de se justifier de ça par rapport à Hermione. "Toujours est-il qu'à la demande de Minerva on a envoyé deux Aurors à sa recherche. Ils devraient bientôt le trouver, il n'a pas pu aller bien loin, dans son état."

Ils ne le retrouvèrent pas.

D'après le tableau de Dumbledore, s'il avait été mort, son tableau aurait trouvé sa place dans le bureau directorial. Mais il n'y trouvèrent qu'une lettre de démission, posé sur le bureau, qui n'avait pas changé depuis la mort de son prédécesseur. Minerva prit le poste, s'occupa avec les Gouverneurs de l'école des ASPIC de remplacement pour tous ceux qui avaient participé à la bataille finale, proposa aux autres de revenir pour une huitième année ou de passer leur examen pendant l'été.

Ginny décida de les passer aussi. Elle ne voulait pas étudier une année de plus dans le lieu qui avait vu son père mourir.

Harry alla au ministère se former au métier d'Auror. Ron fut engagé comme remplaçant dans l'équipe de Quidditch chez les Canons de Chudley. Un an loin de tout confort, et une bataille, l'avait guéri de son trac maladif.

Il avait fini par demander à Hermione si elle voulait emmener leur relation à un niveau plus qu'amical. Elle n'avait pas voulu, ou pas pu, refuser, et elle accepta. Elle n'avait aucune raison de ne pas le faire. Elle aimait Ron. C'est ce qu'elle se disait chaque jour où ils se voyaient, tandis qu'au lieu de lui faire la bise il déposait un baiser sur ses lèvres. Ils n'allèrent jamais plus loin, et si ce n'était ce détail ils auraient pu croire que rien n'avait changé.

Hermione reçu une réponse positive à ses lettres de motivation, et elle allait à tous les entretiens. Mais chacun des Maîtres des Potions qu'elle rencontra étaient déjà convaincus de son succès avant même qu'elle ne commence à travailler. Elle savait qu'un seul Maître pouvait jamais lui faire croire en elle-même.

En octobre, elle les avait tous rencontrés, et aucun n'avait réveillé en elle ce besoin constant qu'elle avait, lorsqu'elle était en face de lui, de convaincre.

Elle attrapa sa cape, et transplana.